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Appel à commémorer le massacre d’Alévis commis à Sivas en 1993

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TURQUIE / BAKÛR – Le 2 juillet 1993, des islamistes turcs ont mis le feu à l’hôtel Madımak*, à Sivas, tuant 33 personnes, essentiellement des personnalités alévies. Un massacre commis sous le regard passif des policiers présents sur les lieux et dont les criminels ont bénéficié de la clémence du pouvoir turc. Une clémence accordée à tous ceux qui massacrent les Kurdes/Alévis et toutes les minorités ethniques et religieuses… en Turquie depuis près de 100 ans maintenant.
 
Les députés du Parti démocratique des peuples (HDP), Zeynel Özen et Kemal Bülbül, ont tenu une conférence de presse sur le massacre de Sivas à l’occasion du 27ème anniversaire.
 
Özen a déclaré: «Sivas a été un massacre perpétré à la connaissance de l’État. Les meurtriers ont continué à vivre à Sivas. Le procès des meurtriers a été abandonné sur ordonnance.»
 
Bülbül a déclaré: « Le massacre de Madımak et Çorum sont des crimes contre l’humanité, comme ceux de Dersim, Maraş, Malatya, Gezi. S’opposer aux crimes contre l’humanité est un devoir moral, humain et politique et de conscience que toute personne a. C’est un devoir de venir à Sivas le 2 juillet. » (ANF)
 
*Le 2 juillet 1993, après la prière du vendredi, plus de 15 000 islamistes appelant à la charia et à la mort d’infidèles se sont réunis autour de l’hôtel Madımak, dans la ville de Sivas, en Turquie, où les participants du festival alévi Pir Sultan Abdal étaient logés.
Les islamistes protestaient au début contre la présence dans l’hôtel de l’écrivain Aziz Nesin, qui a traduit et publié les « Versets sataniques » de Salman Rushdie et critiqué l’Islam. Mais la protestation s’est transformée en une attaque violente et finalement, ils ont mis le feu à l’Hôtel Madimak.
Nesin a été sauvé par les forces de sécurité, mais 33 autres intellectuels et 2 hôteliers ont été tués. Les forces de sécurité ont été critiquées pour ne pas avoir arrêté la foule.
Le massacre de Sivas a visé non seulement Aziz Nesin et les versets sataniques, mais aussi la minorité alévie qui est la deuxième plus grande communauté religieuse en Turquie.
Quelque 85 suspects ont été condamnés à des peines allant de deux à quinze ans de prison, tandis que 37 autres suspects ont été acquittés en décembre 1994, pour « tentative d’établir un Etat théocratique en renversant l’ordre constitutionnel laïque. »
La Cour d’appel a infirmé cette décision en déclarant que le massacre était dirigé contre « la république, la laïcité et la démocratie ». Le 13 mars 2012, la Cour pénale d’Ankara a abandonné l’affaire du massacre de Sivas pour cause de prescription.
Des mesures de sécurité spéciales sont prises chaque année le 2 juillet alors que des milliers de personnes arrivent à Sivas pour rendre hommage aux 33 intellectuels devant l’hôtel Madımak.
 
Hasret Gültekin
 
Le musicien kurde, Hasret Gültekin était parmi les victimes de Madimak. Ainsi, Hasret avait payé de sa vie le triple affront commis en étant à la fois kurde, alévi et chanteur kurde dans un pays où il était interdit d’être autre chose que turc, sunnite et parlant turc.
 
Hasret Gültekin, 22 ans, était un des premiers chanteurs à avoir bravé l’interdiction de chanter en kurde avec son album « Newroz » sorti en 1990.
 
Hasret est devenu père à titre posthume 2 mois après sa mort. En effet, sa femme Êtê était enceinte de 7 mois quand on a brûlé son mari. Elle a appelé son bébé « Hasret Roni » (Roni signifie lumière en kurde).

Honteux silence de la communauté internationale devant les massacres commis par la Turquie

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Depuis 15 juin, la Turquie a intensifié ses attaques génocidaires contre les régions kurdes d’Irak et de Syrie, en violant l’intégrité territoriale de ces 2 Etats, tuant plusieurs civils kurdes. Malgré ces crimes et violations du territoire par la Turquie, d’autres Etats, l’ONU, l’OTAN et les puissances internationales restent silencieux.

Le Collectif Solidarité Kurdistan 13 vient de publier un communiqué condamnant la complicité de la communauté internationale dans le massacre des Kurdes du Rojava et du Bashur.

Voici le communiqué du Collectif Solidarité Kurdistan 13: 

« Confronté à un pouvoir en déclin et une économie déclinante, le président Recep Tayyip Erdogan mise sur la répression : une politique totalitaire dans son pays.

Alors que, hors de ses frontières, les opérations militaires et les invasions gagnent du terrain : une stratégie belliciste et expansionniste.

Mais que fait lʼEurope ? Où sont lʼONU et lʼOTAN ?

La Turquie massacre les kurdes et les peuples vivant à leurs côtés

Au Kurdistan du Sud (Irak). Depuis le 15 juin, la Turquie a entamé une nouvelle offensive contre le PKK, au nord de lʼIrak. Les avions de chasse turcs bombardent les régions de Quandil et Haftanin, les réfugiés du camp de Makhmur, les villages de Zakho, la population yézidie de Shengal. Cʼest une guerre interdite dʼaccès aux journalistes, aux ONG avec des milliers de civils menacés dʼexil. Lʼintensité des opérations militaires « Serre dʼAigle » et « Griffe de Tigre », vise clairement lʼexistence du peuple kurde et la poursuite de lʼextermination menée par Daech contre les yézidis et les résidents de Makhmur.

Exterminés ou réduits en esclavage par Daesh en 2014, les yézidis reprenaient possession de leur terre, emplis dʼune souffrance indicible. Aujourdʼhui, ils doivent affronter les foudres dʼun tyran. Poussé par sa paranoïa envers les minorités, le président turc envahit de nouveaux territoires en violation de la souveraineté irakienne et des conventions internationales.

Au Rojava (Syrie). Erdogan pactise avec le Diable pour faire sa sale guerre contre les kurdes, pour éradiquer tout système dʼune société démocratique, féministe, égalitaire et écologique mis en place dans le nord-est de la Syrie.

Il ne se passe pas un jour, sans que les forces turques affiliées aux gangs de Daesh commettent leurs atrocités, pilonnent les villages, pillent les maisons, incendient les récoltes, enlèvent et torturent les femmes… Les populations font face à une barbarie insoutenable.

Lʼoccupation turque est tout simplement une épuration multi  ethnique contre les Arméniens, Caucasiens, Chaldo-assyriens, Yézidîs, Arabes qui vivent sur ces terres aux côtés des populations Kurdes.

Cette invasion constitue une grave violation de lʼintégrité du territoire syrien et une occupation illégale, en rien conforme au droit international.

Au Kurdistan du Nord (Turquie). Sous couvert de la lutte « anti-terroriste», la répression est sanglante, bafouant la moindre valeur démocratique jusquʼau déni des droits humains les plus élémentaires. Les rafles sont quotidiennes. Elles sont menées contre le mouvement politique kurde mais aussi contre toute voix dissidente. Des pans entiers de la société civile sont frappés par la violence et les arrestations, des milliers de prisonniers de conscience croupissent dans les geôles turques.

Dans les organes de propagande ultra nationaliste, la haine anti-kurde et contre les Arméniens se propagent comme du fiel. Tandis que, les signes précurseurs dʼune interdiction du parti HDP (Parti Démocratique des Peuples) se font multiples ; plus de 100 co-maires ont été limogés et remplacés par des Préfets et sous-Préfets ; maires, conseillers municipaux, députés sont mis en examen et incarcérés.

En mars 2018, lʼacte dʼaccusation du Tribunal Permanent des Peuples sur la Turquie et le Peuple Kurde a reconnu lʼEtat Turc responsable de crime de guerre et le président Erdogan avec ses chefs armés tenus responsables pour les crimes commis dans les villes kurdes. Cizre, Diyarbakir, Hakkari, Nuysabin… et leurs populations porteront à jamais les stigmates de 2016.

La communauté internationale sʼenfonce dans le silence

Dans la coalition internationale contre lʼEtat Islamique (EI), les combattants et combattantes kurdes ont été les piliers protégeant les pays occidentaux du péril djihadistes.

Aux prix dʼimmenses sacrifices, les libérations historiques de Kobané, de Raqqua, de Sinjar, Makhmur… menées par les YPG/YPJ (Unités de Protection du Peuple), les factions FDS (Forces Démocratiques Syriennes) et soutenues par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) ont été saluées comme les victoires de la résistance et de la liberté.

Les invasions militaires turques touchent les régions libérées, des forces obscurantistes, comme Al Quaïda, Al Nusra, EI, toutes avides de vengeance. Alors qu’hier, la communauté internationale sʼappuyait sur les Kurdes pour combattre Daesh, aujourd’hui, elle les abandonne. Au mieux, elle lance quelques volets de critiques, justifiant ainsi l’inadmissible.

Ces crimes contre lʼhumanité contre le droit international se déroulent sous les yeux du monde entier. Le silence de lʼUnion Européenne et de lʼONU est de plomb, la duplicité des grandes puissances insupportables.
En toute impunité, la Turquie, membre du Conseil de lʼEurope et membre de lʼOTAN, lance ses sales guerres, basées sur le mensonge, la propagande nationaliste et islamiste. Les mêmes rouages, que les Jeunes Turcs utilisaient en 1915 contre les Arméniens.

Tout État a lʼobligation de respecter et de faire respecter les Conventions de Genève. En cela, tout État a le devoir de contraindre la Turquie à respecter le droit international. Lʼapplicabilité des Conventions de Genève est quasi-universelle avec 194 États parties. Aucun État nʼassume ses responsabilités à cet égard pour des raisons politiques, dʼenjeux économiques, géostratégiques ou encore de crise des réfugiés. Or le respect de ces législations ne devrait pas sʼappliquer à géométrie variable en fonction des relations et des alliances.

La Turquie et ses dirigeants ont toujours tenu les pays occidentaux, responsables du démantèlement de lʼEmpire ottoman. Lʼobsession de revanche néo-ottomane du sultan Erdogan est un véritable danger pour la stabilité au Moyen-Orient et la paix dans le monde.

Il est urgent que lʼEurope, dont la France, impose le débat pour une solution politique et pacifique à la question kurde dans le cadre du doit international. Comme, il est urgent que des sanctions soient prises contre le gouvernement dʼAnkara et que des condamnations soient portées à lʼencontre de son président par les grandes instances internationales.

Mais, dans ce contexte, face au machiavélisme de R.T Erdogan, face au cynisme des États, qui parviendra enfin à stopper ce cycle infernal dʼ injustice et de violence ? »

29 juillet 2020


Centre Démocratique Kurde Marseille (CDKM) – Ligue des Droits de lʼHomme (LDH) Marseille – Marche Mondiale des Femmes (MMF) 13 Paca – Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) 13 – Mouvement de la Paix 13 – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) 13 – Parti Communiste Français (PCF) 13 – Parti de Gauche 13 – Solidarité & Liberté Provence – Union Départementale CGT

Un Kurde du Rojava menacé d’exécution en Iran

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IRAN / ROJHILAT – Amnesty International a lancé un appel urgent pour sauver la vie d’un Kurde du Rojava emprisonné et torturé en Iran par des agents des services de renseignement.
 
Kamal Hassan Ramezan Soulo, un Kurde syrien détenu arbitrairement à la prison centrale d’Ourmia, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, est sous la menace d’une exécution depuis 2017 car des agents du ministère du Renseignement refusent de reconnaître sa véritable identité. Ils le soumettent à la torture et à d’autres mauvais traitements pour le contraindre à « avouer » sa participation à une attaque armée avec laquelle il n’a rien à voir. Amnesty International a appris qu’il avait récemment été torturé et maltraité après son transfert, le 13 juin 2020, dans un centre de détention du ministère du Renseignement, où il a été maintenu au secret pendant six jours.
 
Les agents du ministère du Renseignement affirment à tort que Kamal Hassan Ramezan Soulo est « Kamal Soor », un autre homme condamné à mort par contumace en novembre 2011 pour une attaque armée commise en juillet 2006, que les autorités iraniennes ont attribuée au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), un groupe d’opposition kurde en Iran. Or, la première chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia a conclu à deux reprises, en septembre 2017 puis en juin 2020, que Kamal Hassan Ramezan Soulo n’était pas « Kamal Soor ».
 
Malgré ces décisions de justice, les agents du ministère du Renseignement continuent, de façon cruelle, à réclamer son exécution. Selon les informations recueillies par Amnesty International, au cours des trois dernières années, les autorités ont régulièrement soumis Kamal Hassan Ramezan Soulo à des périodes de détention au secret et à la torture ou à d’autres mauvais traitements, tels que des coups de pied, de poing et de câble, dans le but de lui faire « avouer » qu’il était bien « Kamal Soor ».
 
Kamal Hassan Ramezan Soulo a été arrêté le 28 août 2014 en bordure des Monts Qandil, près de la frontière irano-irakienne. En août 2015, la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia l’a condamné à 10 ans d’emprisonnement – peine réduite par la suite à sept ans et demi – sur des accusations liées à la sécurité nationale découlant de son appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe d’opposition kurde en Turquie.
 
En mai 2017, alors qu’il purgeait sa peine de prison, les autorités pénitentiaires lui ont soudainement annoncé qu’il se trouvait sous le coup d’une condamnation à mort car les autorités pensaient qu’il était « Kamal Soor ». Kamal Hassan Ramezan Soulo aurait dû être remis en liberté en octobre 2019 après avoir bénéficié d’une grâce dans l’affaire qui le visait à l’origine. Cependant, le ministère du Renseignement continue de bloquer illégalement sa libération.
 

Hommage au leader kurde Cheikh Said

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TURQUIE / BAKÛR – Le 29 juin 1925, le pouvoir turc pendait le leader kurde Cheikh Said et 47 de ses partisans à Amed. 95 ans après son exécution, on ne sait toujours pas où se trouve le corps de Cheikh Said.
 
Cheikh Said (Şêx Seîd) était un cheikh zaza et l’un des chefs de la rébellion kurde portant son nom.
 
Şêx Seîd* a été capturé en avril 1925 par les troupes turques. Il a été condamné à mort le 28 juin 1925 et pendu le lendemain à Diyarbakır (Amed) avec 47 de ses partisans.
 
L’Etat turc a essayé de faire croire que la rébellion dirigée par Cheikh Said était à motivation islamique pour faire passer les Kurdes pour des « arriérés » qu’il fallait « civiliser » à coup de massacres. Pourtant, les Kurdes de « Turquie » s’étaient révoltés en masse quand on les avait privés d’un Etat indépendant promis lors du Traité de Sèvre signé le 10 août 1920. (Les révoltes de Dersim, Zilan, Ararat… sont les principales révoltes kurdes des années 1920-1930 qui ont toutes étaient écrasées dans le sang par l’Etat turc.)
 
Outre les revendications culturelles kurdes, les rebelles kurdes détaillait également les craintes de déportations massives imminentes de Kurdes. Ils ont également fait part de leur mécontentement quant au fait que le nom du Kurdistan n’apparaissait pas sur les cartes, aux restrictions imposées à la langue kurde et à l’éducation kurde et aux objections à l’exploitation économique des régions kurdes par l’Etat turc, au détriment des Kurdes.
 
Les autorités turques ont enterré le corps de Şêx Seîd dans une fosse commune anonyme pour empêcher les Kurdes de lui rendre hommage.
 
95 ans après sa mort, on ne sait toujours pas où trouvent ses restent. Le pouvoir turc montrant ainsi que les Kurdes seront punis même après leur mort et que même leurs cadavres seront des moyens de faire souffrir tout un peuple…

Féminicide au Rojava: 14 femmes assassinées pendant le confinement dû au COVID-19

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SYRIE / ROJAVA – Le confinement dû à la pandémie du coronavirus a exacerbé les violences faites aux femmes dans le monde, y compris dans la région autonome de la Syrie du Nord et de l’Est gérée par une alliance arabo-kurde. En deux mois et demi, quatorze femmes ont été assassinées par des hommes. Seize femmes se sont suicidées.
 
Le confinement dû à la pandémie du coronavirus a exacerbé les violences faites aux femmes dans le monde, y compris dans la région autonome de la Syrie du Nord et de l’Est. Telle est la conclusion d’un rapport de recherche conjoint du Conseil de justice pour les femmes et des structures féminines autonomes des forces de sécurité intérieure, qui a été présenté dimanche à Qamishlo. Pendant le confinement entre le 23 mars et le 15 juin, quatorze femmes du nord et de l’est de la Syrie ont été victimes d’un féminicide. 126 autres femmes ont été victimes des violences masculines.
 
Il y a également eu une augmentation massive des tentatives de suicide chez les femmes au cours de la même période. En deux mois et demi, au Rojava, seize femmes se sont suicidées et dans quatorze cas, des tentatives de suicide ont été enregistrées. Les organisations de femmes attribuent les chiffres alarmants d’une part à l’isolement social, qui est un facteur de stress majeur et peut exacerber les troubles mentaux. D’un autre côté, les mesures de quarantaine étaient un terreau idéal pour la violence domestique. Comme le suicide survient souvent lorsque les facteurs de risque s’accumulent et que les femmes victimes de violence ou traumatisées par la guerre sont particulièrement sujettes au suicide, la mort volontaire aurait pu être le dernier recours et la dernière tentative de résistance de ces femmes de ne pas accepter la situation dans laquelle elles sont se trouvent.
 
Le Conseil pour la justice des femmes critique le manque de mesures pour lutter contre la violence à l’égard des femmes dans la Syrie du Nord et de l’Est. Il appelle donc toutes les institutions et organisations de femmes ainsi que les autorités et les dirigeants politiques à élaborer une stratégie globale et commune de prévention du suicide, en ajoutant que « la lutte contre la violence est complexe et une coopération intersectorielle est donc nécessaire. »
 
ANF

Les femmes russes de l’EI sèment la terreur dans le camp al-Hol

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes russes de DAECH détenues dans le camp d’al-Hol sont une grave menace pour la sécurité du camp. Elles défendent la loi islamique instaurée par DAECH, « punissent » celles qui ne se plient pas à la charia, refusent de scolariser leurs enfants et reçoivent de l’argent de l’extérieur du camp, sans qu’on sache comment cet argent rentre dans le camp…
 
Le camp d’Al-Hol est vraiment l’un des camps les plus dangereux au monde, où plus de 70 000 femmes de femmes de l’Etat islamique vivent avec leurs enfants. Chaque mois, des informations font état de meurtres violents parmi les résidents du camp.
 
Le camp est situé dans les zones d’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, et la sécurité est assurée dans le camp par les forces de sécurité intérieure « Asayish », ainsi que par des combattants des FDS de l’alliance arabo – kurde et des Forces d’autodéfense, qui ont libéré les derniers bastions de l’Etat islamique l’année dernière.
 
Les résidents du camp publient des informations accusant les gardiens du camp de les maltraiter, et bien que les Russes soient réticents à mener les entretiens et refusent de prendre des photos pour eux, le correspondant de l’agence Hawar de la section russe qui a visité le camp s’est assuré que les femmes étaient vraiment battus là-bas, mais pas par les gardiens du camp, mais plutôt par les résidents du camp de DAECH, où ceux qui refusent l’idéologie de DAECH / ISIS et souhaitent rentrer chez eux, sont punis.
 
Lorsqu’on lui a demandé si la sécurité du camp avait battu les femmes, une femme russe de l’Etat islamique a répondu clairement: « Non, nous n’avons pas peur d’eux, nous avons seulement peur de Dieu, ils ne font rien à nous, ne vous inquiétez pas. »
 
Les résidents du camp nous ont expliqué comment la hiérarchie est organisée dans le camp « Nous avons également des divisions de camp. »
 
Quant au personnel des ONG dans le camp, il a parlé, frissonnant, de la brutalité que ses anciens patients ont endurée.
 
En fait, les blessures et les hématomes résultant des coups sont des blessures auxquelles les médecins locaux sont fréquemment confrontés.
 
Les membres de l’EI brûlent les tentes de ceux soupçonnés de « trahir » l’idéologie de l’EI
 
Les forces de sécurité intérieure du camp ont également parlé des Russes de l’Etat islamique et ont déclaré qu’elles étaient les membres les plus dangereux de l’Etat islamique.
 
Les habitants du camp vivent conformément à la loi islamique, malgré toutes les tentatives des Forces de sécurité intérieure et des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour limiter les «coutumes de l’Etat islamique».
 
Bien sûr, les agents de sécurité déploient de grands efforts pour contenir ce « poudrier », un camp où vivent des milliers de partisans ardents de l’Etat islamique.
 
Selon l’administration du camp, 300 familles russes vivent avec les fonds des AA et les ONG ne fournissent qu’une assistance symbolique.
 
De nombreuses femmes restent fidèles à l’idéologie de l’Etat islamique et n’ont pas l’intention de changer leurs croyances. Cependant, tous les résidents du camp ne peuvent pas être qualifiés de terroristes, certains étant venus en Syrie avec leur mari pour le bien de leurs enfants, mais les Russes de l’Etat islamique ne sont pas pressés de retourner dans leur pays d’origine.
 
Samira, qui vient de Karachay-Cherkessia, a déclaré: « Il est nécessaire qu’un comité de Russie choisisse des femmes qui ont des enfants et ne soutiennent pas l’islam radical et ne sont pas dangereuses pour la société ».
 
Le personnel du camp note également que la nécessité de prendre rapidement une décision concernant l’expulsion des «femmes de l’Etat islamique» augmente chaque jour, car en plus des femmes adultes, le camp abrite également des enfants et des orphelins.
 
L’avenir des enfants dans le camp n’est pas clair, car ils ne peuvent pas être éduqués, parce que l’Etat islamique cherche à éduquer ses enfants selon ses enseignements et sa pensée; ils sont convaincus que leurs enfants à l’avenir feront revivre DAECH.
 
De même, nous avons pu nous assurer des rumeurs selon lesquelles l’administration du camp aidait certaines personnes de l’Etat islamique à fuir. Les Russes ont reconnu qu’il n’y avait pas de corruption dans le camp, mais l’évasion est organisée par des personnes à l’extérieur du camp pour beaucoup d’argent.
 
Un Russe du camp a démenti les rumeurs de corruption dans le camp, affirmant: « Non, il n’y a rien de tel. Il y a des gens de l’extérieur qui aident membres de l’Etat islamique à s’échapper. »
 
« Que faisons-nous, nous sommes désespérés, nous attendons de rentrer chez nous, mais nos gouvernements ne bougent pas du tout, alors nous avons recours à la fuite du camp par des passeurs pour d’énormes sommes d’argent s’élevant à 15 mille dollars par personne. »
 
Quant à la source des énormes fonds que les femmes de l’Etat islamique reçoivent, les résidents du camp d’Al-Hol créent des fonds spéciaux pour les campagnes de financement et de l’argent est envoyé du monde entier aux femmes de l’Etat islamique.
 
Alors, d’où vient cet argent? Cela est inconnu jusqu’à présent, mais il y a beaucoup d’argent dans le camp, ainsi que des magasins d’explosifs préparés par l’Etat islamique.
 
Maintenir un tel camp n’est pas une tâche facile, car la menace terroriste dans le camp pose un grave problème à l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Quel sort attend les Russes qui ont choisi de vivre sous l’Etat islamique? Vont-ils rester longtemps dans le camp, ou la Russie et d’autres pays seront-ils responsables du comportement de leurs citoyens? Toutes ces questions restent sans réponse, et seul le gouvernement russe peut y répondre.
 

Les bombardements turcs font fuir les Kurdes de la campagne de Zakho

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KURDISTAN DU SUD, 361 villages de la province de Duhok ont été entièrement vidés de leurs habitants à cause des bombardements turcs ces 20 dernières années. Cela a affecté 60 % de la production agricole de Zakho, qui dépend donc de produits en provenance d’Iran et de Turquie.
 
Des villages de la région frontalière de Zakho ont été vidés et interdits aux civils en raison des récentes frappes aériennes turques.
 
Delila Derbas et son mari ont quitté le village de Kashan, où ils vivaient depuis 18 ans, après que des frappes aériennes turques eurent frappé leur domicile le 16 juin.
 
« Ils ont attaqué notre propriété et ont tout détruit », a expliqué Derbas.
 
Cinq civils ont été tués dans une série de frappes aériennes lancées ces dernières semaines dans la région du Kurdistan.
 
Le couple n’est pas le seul à avoir quitté son domicile – selon les autorités locales, 361 villages de la province de Duhok ont ​​été complètement vidés en raison de frappes aériennes au cours des 20 dernières années.
 
Une interdiction a maintenant été mise en place pour empêcher les gens de se rendre dans les villages touchés, mettant ainsi 50 villages sous verrouillage.
 
« Ni les touristes ni les agriculteurs ne sont autorisés à visiter les zones frontalières car ils ne sont pas sûrs », a déclaré Zerevan Musa, chef du sous-district de Berkar.
 
L’interdiction a mis à rude épreuve le secteur agricole local, les zones touchées représentant 60 pour cent des produits agricoles de Zakho.
 
«Les gens ne peuvent pas apporter leur produit de Sindi, Guli, Amedi et d’autres régions. Maintenant, nous dépendons des produits importés de Shekhan, de Turquie et d’Iran», a déclaré le grossiste Sulaiman Ali.
 
Rudaw

TURQUIE. Une militante kurde agressée par des policiers turcs et leurs chiens

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TURQUIE / BAKUR – Dans sa guerre contre le peuple kurde, l’Etat turc s’acharne particulièrement contre les femmes kurdes qui luttent pour les droits élémentaires de leur peuple. Quand il ne les tue pas, il les torture, emprisonne, agresse…
La militante kurde, Rojbin Çetin a été torturée pendant trois heures et demie par une unité de police spéciale dans son appartement à Amed. Elle a été mordue par des chiens, agressée sexuellement, déshabillée partiellement et photographiée les yeux bandés.
 
Rojbin Çetin a été arrêtée vendredi à Amed (Diyarbakir) dans le cadre d’une opération contre la société civile kurde. Les députées du HDP, Meral Danış Beştaş et Ayşe Acar Başaran, ont annoncé aujourd’hui lors d’une conférence de presse que la militante du Mouvement des femmes libres (TJA), qui est également membre du comité du conseil d’administration local du HDP, a été torturée pendant trois heures et demie dans son appartement. Beştaş et Acar ont documenté la torture et l’agression de Çetin avec des photos à l’appui et ont exigé une déclaration immédiate du gouvernement turc.
 
La vice-présidente du HDP, Beştaş, a déclaré lors de la conférence de presse: « Rojbin Çetin a été torturée dans son appartement à Diyarbakir lorsqu’elle a été arrêtée. L’arrestation a été effectuée d’une manière qui ne peut être qualifiée de normale. (…) La police antiterroriste était accompagnée d’une unité des forces spéciales (…). L’ensemble du bâtiment était entouré de centaines de policiers. »
 
La direction de la police de Diyarbakir a entamé une nouvelle phase dans laquelle les chiens sont utilisés comme méthode de torture, a souligné Beştaş et a poursuivi en disant que Rojbin Çetin était seule dans l’appartement au moment de la descente de police et qu’aucun témoin n’a été appelé, comme est également requis par la législation turque. Après que la porte a été ouverte par la police, deux chiens ont d’abord été placés sur Rojbin Çetin. Le militant a été mordu aux deux jambes. « Les forces de sécurité ont délibérément provoqué et observé cette attaque. Rojbin Çetin a été soumise à une séance de torture dans son propre appartement pendant les trois heures et demie suivantes. Pendant ce temps, elle a subi de graves sévices sexuels. Au bout d’un certain temps, on lui a bandé les yeux. Elle a été torturée à son domicile pour dire ce que l’on attendait d’elle avant l’arrivée d’un avocat. Plus elle résistait, plus le niveau de torture augmentait. Une arme a été appuyée contre sa tête. On lui a dit: «Si tu cries et ne parle pas, tu sais ce que nous ferons. Si l’appartement n’était pas au deuxième étage mais au cinquième, tu aurais sauté de toute façon [sous entendu « on t’aurait jetée en bas et dit que tu t’es jetée toi-même], alors nous n’aurions rien à faire». Notre amie Rojbin est toujours entre les mains de ces monstres. »
 
Beştaş a noté que Rojbin Çetin peut identifier ses tortionnaires. Le HDP exige une déclaration immédiate du gouvernement et une action en justice contre les policiers impliqués.
 
Ayşe Acar Başaran, porte-parole du Conseil des femmes du HDP, a ajouté aux commentaires de son collègue du groupe parlementaire: « La torture impliquait que Rojbin soit déshabillée à moitié et photographiée les yeux bandés. La question que nous devons nous poser est de savoir ce qu’il adviendra de ces photos. Où seront-ils publiés, quels trolls mettront la main sur elles ? Cela sera utilisé comme une autre forme de torture. Mais toutes ces attaques ne pourront pas faire reculer le mouvement des femmes. Ce n’est pas seulement une attaque contre des femmes kurdes. Toutes les organisations de femmes doivent réagir ensemble et reconnaître la dimension de la politique misogyne de l’AKP. »
 

«Il y avait de l’eau devant nous et du feu derrière nous»: un rescapé raconte le bombardement turc à Kanimasi

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KURDISTAN DU SUD – Le 25 juin, des avions de guerre turcs ont frappé une station balnéaire de la localité kurde de Kunamasi, tuant une personne et blessant 4 enfants et 2 femmes. Depuis le 15 juin, les attaques turques ont tué 5 civils au Kurdistan du Sud.
 
Un des rescapés de l’attaque turque raconte la scène
 
Zharo Bakhtyar et sa famille voulaient échapper au stress de la chaleur estivale et des coronavirus en passant quelques heures le week-end du vendredi pour profiter de la nature.
 
Ils ne s’attendaient pas à ce que leur journée de détente soit violemment interrompue par une frappe aérienne.
 
Le bombardement de la mi-journée de jeudi a visé un magasin dans la station balnéaire du village de la province de Sulaimani dans la région du Kurdistan, près de la frontière iranienne. Shaho Osman, maire de la ville de Sharbazhir, a déclaré que la frappe avait visé une camionnette, blessant six civils et tuant un combattant.
 
La Turquie et l’Iran mènent des attaques aériennes et terrestres contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK) à leurs frontières avec l’Irak, où les deux groupes utilisent comme refuge. Le PJAK a déclaré qu’un de ses combattants avait été tué lors de l’attaque et trois autres blessés. 
 
À la recherche d’un week-end pour échapper à la chaleur estivale de près de 40 degré, le résident de Sulaimani a décidé d’emmener sa femme et son fils au village balnéaire de Kani Masi, à environ une heure de route de la ville.
 
«Nous nous ennuyions à la maison et voulions passer un bon moment à proximité. Nous avons choisi Kuna Masi parce que l’eau n’est pas profonde et qu’elle est proche de nous», a déclaré Bakhtyar vendredi.
 
«Nous avons quitté Sulaimani à 14 heures et y sommes arrivés vers 15 heures. Là, nous nous sommes assis sous l’un des bungalows et avons mangé de la nourriture. D’autres personnes écoutaient de la musique et les enfants jouaient. Nous étions très heureux parce que nous étions loin de la foule de la ville et de tout le stress lié récemment au coronavirus.»
 
Vers cinq heures, alors que le soleil était encore haut, les enfants sont allés jouer dans l’eau pour se rafraîchir, se souvient Bakhtyar. C’est une quinzaine de minutes plus tard que l’horreur a eu lieu.
 
Ce qui s’est passé ensuite, qui par hasard a été capturé sur vidéo, a choqué des milliers de personnes sur les réseaux sociaux lorsqu’un moment de joie s’est transformé en cauchemar en un instant.
 
La vidéo, enregistrée par la belle-sœur de Bakhtyar montre Bakhtyar, son jeune fils et d’autres enfants jouant dans l’eau avec leurs parents dans un étang peu profond du complexe. Soudain, le son d’une explosion se fait entendre et les gens commencent à crier et à courir avant que la vidéo ne se termine brusquement.
 
« Tout d’un coup, nous avons entendu un son fort. Moi, ma femme et mon fils étions au milieu de l’eau. Nous avons vu des débris pleuvoir sur nous, provenant de la route et de la zone touchée par une roquette », se souvient Bakhtyar.
 
Bakhtyar dit que le bombardement a touché à environ 20 mètres de l’étang, provoquant la pluie de débris et de morceaux de verres cassés autour d’eux.
 
Le témoin de la grève a également déclaré qu’ils ne savaient pas s’il serait plus sûr de monter dans leur voiture ou de rester sur place; terrifié et ne sachant pas si une autre frappe peut frapper à tout moment.
 
«Les hommes étaient confus et ne savaient pas quoi faire. Des femmes et des enfants pleuraient. Certaines personnes se sont évanouies par peur», a déclaré Bakhtyar.
 
Bakhtyar dit que lui et sa famille ont couru se mettre à l’abri sous les bungalows en bois, le seul abri disponible à proximité, mais ont vu peu après que les arbres adjacents à la route au-dessus de l’endroit où la frappe aérienne a eu lieu avaient pris feu.
 
« Ce fut vraiment une mauvaise expérience – il y avait de l’eau devant nous et du feu derrière nous », a déclaré Bakhtyar.
 
Aucun des membres de sa famille n’a été blessé, mais l’expérience d’assister à une frappe aérienne à si courte distance, dit Bakhtyar, leur a causé d’importants dommages psychologiques.
 
«Nous sommes indemnes physiquement, mais nous tous, en particulier ma femme, sommes psychologiquement atteints. Elle est très inquiète et terrifiée. Mon fils a continué à pleurer jusque tard dans la nuit», a déclaré Bakhtyar à Rudaw.
 
L’Irak a été attaqué à la fois par des frappes aériennes turques et des tirs d’artillerie iranienne ces derniers jours alors que la Turquie a lancé le 15 juin une attaque aérienne et terrestre combinée, visant à cibler des positions présumées du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région.
 
Des responsables locaux dans les provinces de Duhok et Erbil ont signalé au moins cinq civils tués au cours de l’offensive turque lancée le 15 juin.
 
Vendredi, la présidence irakienne a dénoncé « des violations affectant la souveraineté nationale à la suite des opérations militaires turques répétées et de sa violation de l’espace aérien irakien, qui a tué un certain nombre de civils non armés », dans un communiqué publié sur Twitter.
 

Le massacre de Kobanê de 25 juin 2015

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SYRIE / ROJAVA – Sheyba Abroush, une femme de cinquante ans, raconte la perte de son mari et de son fils aîné dans l’un des crimes de guerre les plus horribles commis par DAECH contre les Kurdes de Kobanê, au nord-est de la Syrie, une ville qui a connu pendant des décennies la marginalisation, l’oppression culturelle et la tyrannie en payant le prix de l’identité kurde pour être témoin d’une guerre qui a laissé de profondes blessures dans la mémoire de ses habitants.
 
Portant quelques bougies, accompagnée d’un de ses fils, Sheyba se dirige vers le cimetière des martyrs laissés dans le massacre commis à l’ouest de la ville. Ses yeux se posent sur les dizaines de tombes dont les propriétaires ont vécu des événements tragiques et ont perdu la vie à la suite de cet horrible massacre, alors que leurs photos, leurs noms et la date de leur mort y ont été inscrits.
 
Avec 12 véhicules, les terroristes de ISIS/DAECH, portant l’uniforme des Unités de Protection du Peuple (YPG), sont entrés dans les quartiers de la ville de Kobanê et dans le village de Barkh Batan au sud, à l’aube du 25 juin 2015 pour une « opération de représailles » après avoir perdu l’une des batailles les plus féroces de la guerre syrienne qui s’est déroulée dans la ville, grâce à la résistance historique des Unités de protection du peuple (YPG) et des femmes (YPJ) contre les factions de l’Armée libre et des Forces Peshmerga avec le soutien aérien de la Coalition internationale. Ils ont tué 253 civils dans le village de Berxbotan.
À 3 heures de l’aube du 7ème jour du Ramadan, le 25 juin 2015, dans le quartier du Martyr Serhed, ou quartier dit al-Jamarek (des douanes), au nord de la ville, à des dizaines de mètres de la frontière turque, Sheyba se réveille aux sons des tirs intermittents qui résonnent dans certains quartiers de la ville, et qui rapidement emplissent la ville. 
 « J’ai vu une des femmes à cinq heures du matin, qui appelait pour dire que DAECH était entré dans la ville, et tuait les habitants. La rue où nous vivions est devenue un chaos. Soudain, nous avons vu l’un des véhicules entrer dans la rue. C’était une voiture piégée ;  un mercenaire de DAECH la conduisait et nous a parlé en arabe. Il nous a demandé de le guider jusqu’au poste frontière, où il allait se faire exploser. Nous avons eu peur, et à ce moment-là, il a menacé de se faire sauter parmi nous. Nous étions une cinquantaine de personnes autour de lui. Nous avons indiqué le point de passage et quelques instants plus tard, l’attentat à la bombe a secoué les quartiers de la ville et un groupe de DAECH est entré en territoire turc ».
 
Des tireurs d’élite de DAECH ont escaladé de hauts bâtiments tandis que d’autres se sont répandus dans les rues et les ruelles et ont ouvert le feu sur tout le monde ; enfants, femmes et personnes âgées.
 
A 28 kilomètres au sud de la ville, les habitants du village de Barkh Batan ont résisté aux dizaines de mercenaires entrés dans le village en même temps. Le nombre de victimes est choquant ;  les villageois considèrent que la raison du choix de DAECH pour ce village est le grand rôle joué par les habitants pendant la guerre contre DAECH.
 
Abdullah Kawi (60 ans), le mari de Sheyba a pris son arme, accompagné de son fils Anwar (30 ans) et est allé dans la rue pour affronter « les plus dangereux mercenaires dans la guerre de rue », et où des centaines de jeunes hommes et d’hommes ont pris les armes pour résister au danger qui s’est abattu sur la ville.
 
Elle ajoute : « Nous avons vu des combattants des YPG entrer dans la rue. Nous étions heureux de nous sentir à l’abri de toute attaque de DAECH. Les membres de DAECH portait les uniformes des YPG puis ils nous ont tiré dessus. Nous avons réussi à nous échapper, mais mon cousin est tombé à terre et a été tué immédiatement. Je ne savais pas où aller avec mes 6 enfants et mon mari. Nous sommes entrés dans la maison et toutes les portes étaient ouvertes. Ils ont tiré vers nous, mais nous n’avons pas été blessés ».
 
Sheyba est sortie au bout de 10 minutes seulement pour voir son mari étendu sur le sol à côté de son fils Anwar, marié un an plus tôt, « une rafale de balles s’est déversée sur eux »  déclare Sheyba,  « C’était horrible, les rues se sont transformées en mares de sang. Je me suis souvenue du massacre de Halabja, des cadavres ici et d’autres là-bas, ce fut un grand choc pour nous ».
 
Après 3 jours de combats continus, les YPG/YPJ ont réussi à tuer 85 mercenaires qui se terraient dans des écoles, sur les toits des maisons, et dans et autour du village de Barkh Batan.
 
Lors d’une déclaration du Conseil exécutif du canton de Kobanê le 21 juillet 2015, la commission d’enquête a révélé que 253 civils avaient perdu la vie dans le massacre, dont 27 civils du village de Barkh Batan, en plus des 273 blessés par les balles des mercenaires.
 
Pour leur part, les YPG/YPJ ont publié les noms de 30 combattants de leurs unités et des Forces de sécurité intérieure tombés lors des opérations de nettoyage de la ville et de la campagne par les mercenaires, qui ont duré 3 jours consécutifs.
 
Sheyba et ses cinq enfants restants, ainsi que des milliers d’habitants du canton commémorent chaque année les martyrs du massacre en allumant des bougies sur leurs tombes.

ROJAVA. Les Kurdes demandent une enquête internationale sur les crimes de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Une ONG kurde appelle à la création d’un comité international pour enquêter sur les crimes commis par l’État turc au Rojava.
 
L’Organisation des droits de l’Homme de la région Euphrate a fait une déclaration à la presse concernant le meurtre par l’État turc de trois femmes* à Kobanê.
 
Dans la déclaration faite devant le siège de l’organisation, il a été souligné que l’État turc avait récemment intensifié ses attaques contre le Rojava.
 
L’Organisation des droits humains a appelé à la création d’un comité international pour enquêter sur les crimes commis par l’État turc.
 
Le conseil du canton de Kobanê a rendu hommage aux 233 victimes du massacre perpétré par l’Etat islamique le 25 juin 2015 à Kobanê, quelques mois après sa défaite et la libération de la ville par les YPG-YPJ.
 
Les coprésidents du Conseil du canton de Kobanê, Mistefa Eto et Leyla Ehmed, ont noté que la lutte contre toutes les attaques, en particulier celles de l’État turc, devait être intensifiée.
 
L’Administration autonome a déclaré que l’État turc commet des crimes contre les femmes à Afrin et a comparé le président turc à Hitler.
 
La déclaration a également condamné le silence de la communauté internationale; «En tant qu’administration autonome, nous condamnons le silence de la communauté internationale, ainsi que le silence des États-Unis et de la Russie.» (ANF)
 
Le mardi 23 juin, trois activistes femmes ont été tuées lors d’une attaque menée par un drone turc contre une maison dans le canton de Kobanê. Les victimes Zahra Berkel, Hebûn Mele Xelîl et Amina Weysî étaient des femmes engagées activement pour la défense des droits des femmes au sein du Kongra Star. Par ce triple féminicide, la Turquie vise la destruction de la révolution féministe du Rojava initiée par les Kurdes syriens et leurs alliés dans le nord et l’est de la Syrie.

TURQUIE. 42 Kurdes arrêtés à Diyarbakir

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TURQUIE / BAKUR – La guerre anti-kurde de l’Etat turc se poursuit sur tous les fronts : au Rojava, au Bashur et à l’intérieur des frontières turques. Alors que la Turquie utilise son armée contre les Kurdes de Syrie et d’Irak, dans le pays, elle utilise la répression judiciaire en arrêtant à tour de bras les membres de la société civile, des associations d’utilité publique, des défenseurs des droits des femmes et des partis politiques qui sont le HDP et le DBP.
 
Ce matin, la police turque a mené des raids simultanés contre plusieurs adresses, le bâtiment du DTK (Le Congrès de la société démocratique) et la maison d’édition J&J dans la ville kurde de Diyarbakır (Amed) et 6 autres localités.
 
On parle d’au moins 42 personnes arrêtées. Elles sont toutes accusées de « faire de la propagande terroriste » ou d’ « être membres d’une organisation terroriste (PKK) ».
 
Des syndicalistes, des avocats, des responsables politiques, associatifs et activistes des droits des femmes, dont Rojda Barış, cadre de l’Association des femmes Rosa, co-maire de la municipalité du district de Silvan qui a été démise de ses fonctions et assigné à résidence en mars, Naşide Toprak, l’avocate Newroz Uysal, administratrice de MEBYA-DER, Yıldız Damla, membre du Parti des régions démocratiques (DBP), Leyla Bağatır, membre du syndicat BES Suphi İzol sont parmi les personnes arrêtées lors des raids.
 
Le bâtiment du DTK a été perquisitionné à 4 heures du matin et l’enseigne du DTK, dont la coprésidente Leyla Guven avait été récemment arrêtée avant d’être libérée de nouveau, et de nombreux livres ont été saisis. La perquisition policière se poursuit dans les bâtiments de DTK et J&J.
 
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