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ROJAVA. Les femmes déplacées d’Afrin dénoncent les crimes turcs contre les femmes emprisonnées à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes déplacées d’Afrin demandent aux organisations internationales et aux ONG de défense des droits humains d’agir face aux crimes de guerre commis contre les femmes emprisonnées dans le canton kurde d’Afrin par l’occupation turque et ses mercenaires.
 
Les femmes déplacées d’Afrin dans le district d’Al-Shahba ont lancé un appel aux organisations internationales et aux ONG de défense des droits humains pour qu’elles interviennent rapidement afin de tenir l’occupation turque et ses mercenaires islamistes responsables des crimes commis contre les femmes dans les centres de détention.
 
Le 28 mai, des affrontements entre groupes de mercenaires à Afrin ont permis de découvrir que de nombreuses femmes et adolescentes détenues dans les prisons des mercenaires d’Al-Hamzat sont soumises à la torture et aux violences sexuelles.
 
Plusieurs femmes d’Afrin réfugiées à Shahba ont dénoncé les crimes de guerre, dont des viols et la torture, des femmes détenues par les mercenaires de la Turquie à Afrin, et ont demandé que l’occupation turque et ses mercenaires soient tenus responsables.
 
Jinifan Ahmed a indiqué que les habitants qui vivent à Afrin sont soumis à divers types d’oppression et de persécution.
 
« Nous souffrons beaucoup de toute violence contre les femmes dans le canton d’Afrin par l’occupation turque et ses mercenaires, surtout après qu’il a été révélé qu’il y avait des personnes kidnappées dans les détentions de mercenaires », a-t-elle ajouté.
 
« Le canton d’Afrin était la zone la plus sûre de Syrie, et nous avons ouvert nos bras à toutes les femmes syriennes, mais l’occupation turque n’a pas accepté cette idée, elle a pratiqué la violence contre toutes les femmes », a déclaré Ahmed.
 
Elle a confirmé que les femmes du district d’Al-Shahba résisteraient jusqu’au bout et se tiendraient aux côtés des femmes d’Afrin de toutes leurs forces.
 
A son tour, Zeinab Mustafa a déclaré : « En tant que femmes d’Afrin, nous n’acceptons pas la violence que l’occupation turque exerce contre nous, et nous condamnons ces violations ».
 
Dans le même contexte, Nadia a condamné le silence international concernant le meurtre, la torture et le viol des femmes d’Afrin par l’État occupant turc et ses mercenaires, en particulier, dans les centres de détention du groupe Al-Hamzat, et elle a demandé que l’occupation turque et ses mercenaires soient tenus responsables pour ces crimes.
 
 
 
 
 

L’eau devenue une arme entre les mains de la Turquie, inquiétude sur les réserves d’eau en Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Habituée à utiliser l’eau comme une arme de guerre contre les Kurdes, la Syrie et l’Irak, la Turquie a réduit encore plus le débit du fleuve d’Euphrate desservant la Syrie. Cet acte criminel provoque déjà des drames dans le nord de la Syrie où le niveau des barrages et des réserves d’eau alimentés par l’Euphrate diminue dangereusement, mettant en danger l’agriculture de la région et la vie des millions de personnes qui y vivent.
 
Le directeur général du barrage de Tishreen, le plus grand barrage de Syrie, Muhammad Tarbush, a déclaré que la région pourrait connaître des difficultés pendant l’été si l’État turc continue à réduire le niveau d’eau de l’Euphrate.
 
La crise de l’eau que la Turquie utilise comme une arme de guerre contre les Syriens depuis des années menace l’accès à l’eau potable pour les habitants du nord-est de la Syrie, affectant ainsi les heures de production d’électricité et la production locale des terres agricoles le long des rives du fleuve.
 
Le pourcentage actuel de l’eau qui s’écoule dans les territoires syriens est estimé à 150 et 200 mètres cubes d’eau par seconde, contrairement à l’accord syro-turc de 1987, qui stipule que la Turquie doit autoriser un débit de 500 mètres cubes d’eau par seconde, et l’Irak reçoit 60 % de cette quantité.
 
Tarbush affirme que la production de l’électrique à partir des barrages se fait actuellement en puisant l’eau des réserves et des lacs, en raison de la faible quantité d’eau arrivant du côté turc. Cela pourrait constituer un danger dans un avenir proche sur la structure du barrage, ainsi que la question de la fourniture d’électricité au cours des deux prochains mois.
 
HRW a publié un rapport confirmant l’incapacité des autorités turques à assurer un approvisionnement en eau adéquat aux régions du nord-est de la Syrie, qui constituent une menace pour la population compte tenu de la propagation de la pandémie mondiale du COVID-19.
 
6 barrages turcs retiennent les eaux de l’Euphrate avant de s’écouler vers la Syrie, parmi lesquels le barrage Ataturk, le deuxième plus grand barrage du Moyen-Orient, qui a une capacité de 48 milliards de mètres cubes d’eau.
 
 

ROJAVA. L’occupation turque brûle les champs et les habitations à Tal Tamr

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SYRIE / ROJAVA – Les forces d’occupation poursuivent leurs attaques contre les civils en incendiant leurs maisons et leurs champs.
 
L’armée d’occupation turque et ses mercenaires islamistes ont lancé une attaque d’artillerie depuis la colline d’Amiriya, située sur l’auto-route M4, au sud-ouest de Til Temir (Tal Tamr), incendiant les champs de céréales dans les villages d’Amiriya, Arbihin et Lalan.
 
Ahmed Ibrahim, un habitan du village de Gozaliya a déclaré; «L’incendie a éclaté près de la base des troupes turques et s’est propagé à d’autres villages. Les maisons et les arbres (…) ont pris feu.»
 
Ibrahim a déclaré que les envahisseurs visaient les civils qui tentent d’éteindre le feu. (ANF)
 
Les incendies criminels des forces turco-islamistes visant les champs de céréales au Rojava menacent la sécurité alimentaire d’une région vivant sous l’embargo depuis des années. Les incendies criminels font partie de la guerre contre le nord et l’est de la Syrie et sont utilisés par la Turquie comme méthode de politique d’expulsion systématique et de nettoyage ethnique. Déjà, pendant l’occupation du canton kurde d’Afrin il y a deux ans, on a vu la Turquie mettre en place cette politique de destruction systématique de l’économie de la région.

TURQUIE. Çiçek Kobanê restera en prison

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TURQUIE /BAKUR – La combattant des YPJ, Çiçek Kobanê a été capturée par les gangs de la Turquie en octobre 2019 lors de l’invasion du Rojava. Depuis, elle est emprisonnée en Turquie.
 
La combattante kurde des Unités de défense des femmes (YPJ) Dozgin Temo (Çiçek Kobanê) a été blessée et est tombée entre les mains des gangs djihadistes d’Ahrar al-Sham / Darat Izza, dans le village de Mishrefa, près d’Ain Issa (Serê Kaniyê) le 21 octobre 2019. Le groupe Darat Izza a participé à l’invasion du Rojava aux côtés de la Turquie, partenaire de l’OTAN et de sa soi-disante « armée nationale syrienne ».
 
Des photos et des vidéos de la capture de Çiçek Kobanê sont apparues sur les réseaux sociaux, dans lesquelles les gangs ont annoncé que la combattante serait exécutée. Ce n’est qu’après les protestations internationales qu’elle a été transférée en Turquie. Elle ne pouvait pas se tenir debout ni prendre soin d’elle au moment de sa capture, après quoi elle a été emmenée au département antiterroriste du siège de la police et placée dans la prison d’Urfa de type T.
 
La première audience dans l’affaire contre Temo s’est tenue ce 2 juin au 5e tribunal pénal d’Urfa. Temo a fait sa déclaration en kurde, traduite en turc par un interprète. Elle a dit qu’elle avait rejoint de son propre chef «la force la plus organisée du nord de la Syrie», qu’elle n’avait utilisé aucune arme et qu’elle avait participé à des missions humanitaires.
 
L’avocate de Temo, Hidayet Emek, a demandé qui avait capturé et arrêté sa cliente, affirmant que le dossier ne contenait pas ces informations : «Rien n’est clair sur lequel des groupes de l’ASL (Armée syrienne libre) a amené notre cliente. Il n’y a aucune information non plus sur la façon dont elle a été blessée. L’ASL n’a pas de mission d’application de la loi ni le pouvoir d’arrêter. Il s’agit d’une détention illégale, qui révèle une lacune dans l’acte d’accusation. Notre cliente vient de Raqqa, en Syrie. Compte tenu des accusations dirigées contre elle, il est essentiel de comprendre par qui elle a été illégalement arrêtée. Sur cette base, nous demandons l’identification des personnes impliquées dans son arrestation.»
 
Le tribunal a rejeté ces demandes, décidé la prolongation de la détention et ajourné l’audience jusqu’au 28 juillet.
 

TURQUIE. Les Kurdes victimes de meurtres racistes priés de ne pas troubler la « paix sociale »

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TURQUIE / BAKUR – Le 25 mai dernier, le monde découvrait avec effroi les images d’un policier américain tuant de sang froid George Floyd, un Afro-américain. Depuis, une vague indignation a secoué les Etats-Unis où la population noire du pays est descendue en masse dans la rue pour dire halte aux crimes racistes dont elle est victime.
 
Moins d’une semaine après le meurtre de Floyd, des policiers turcs ont partagé les images de la torture et de l’agression sexuelle de Muhammet Emir Cura, jeune Kurde qu’ils ont arrêté dans la ville kurde d’Amed (Diyarbakir). Des images que même des personnalités publiques turques ont diffusées sur les réseaux sociaux en félicitant les policiers turcs, auteurs de torture et de l’agression sexuelle contre un détenu kurde accusé d’avoir tué le policier turc Atakan Arslan, sans aucune preuve pour le moment… Mais qu’importe, en Turquie, les Kurdes sont considérés comme les responsables de tous les maux qui frappent le pays : la pauvreté, la guerre en Syrie et même de la pandémie du COVI-19…
 
Le soir même de la diffusion de ces images, dans la nuit de 31 mai, on apprenait qu’un jeune Kurde avait été tué à coups de couteau par trois fascistes turcs à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde…
 
Dans les premières déclarations d’un cousin de Baris Cakan, le jeune Kurde de 20 ans tué à Ankara, on apprenait qu’il avait déjà été agressé par le passé pour avoir écouté de la musique kurde. Mais le lendemain matin, les médias turcs ont diffusé une vidéo du père de la victime, qui était à la maison alors que son fils était tué dans un parc du quartier après avoir demandé à ses agresseurs de baisser le son de leur musique car ce serait l’heure de l’appel à la prière du soir !
 
Ensuite, on a vu un oncle de la victime crier lors de la cérémonie mortuaire :  « Il s’appelait Baris (la paix). (…) Vous ne comprenez pas cela? » et dénonçer un crime raciste. On apprenait également que Baris était membre du parti politique « pro-kurde » HDP et qu’il avait été également arrêté à cause de ses activités politiques…
 
Par ailleurs, des organisations de défense des droits humains dénoncent les intimidations répétées des autorités turques auprès de la famille de Barış Çakan pour les forcer à nier la raison de ce crime abject, pour le faire passer pour un crime intervenu suite à une dispute ordinaire.
 
Ces mêmes démarches ont été mises en oeuvre auprès d’une autre famille kurde dont l’enfant a été arrêté la semaine dernière à Amed, après le meurtre du policier turc Atakan Arslan. Ce jeune (A.Ç) a été présenté par les médias turcs comme le meurtrier d’Atakan Arslan mais a été libéré 7 heures plus tard. Mais plutôt que dénoncé les accusations infondées des médias turcs et le lynchage public dont la famille d’A.Ç a été victime, un oncle d’A.Ç a parlé de leur fidélité à la patrie (Turquie), dans une démarche désespérée de calmer la colère des millions de Kurdes de Turquie victimes sans fin du racisme et de crimes étatiques…
 
Comme on peut le voir clairement dans ces quelques exemples récents concernant les crimes racistes visant les Kurdes et les efforts de l’Etat turc pour forcer les Kurdes à accepter ces crimes, sans réagir, car sinon, ils mettraient en danger la « paix sociale » du pays, comme si la Turquie était un paradis, surtout pour les Kurdes !
 
Mais pourquoi les Kurdes ne descendent-ils pas en masse dans la rue comme on l’a vu aux USA après le meurtre raciste de George Floyd ?
 
Depuis l’hiver 2015/2016, en Turquie, chaque fois que les Kurdes ont essayé de défendre leurs droits, notamment, lors de la création des assemblées populaires dans les villes kurdes, ils ont été massacrés par centaines à Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi… devant les yeux du monde entier, sans que des voix s’élèvent contre ses massacres. Le monde, dont les institutions internationales ont comme l’ONU et l’OTAN dont la Turquie est membre, ont dit aux Kurdes :  « Vous pouvez être tués, torturés par milliers, vous villes peuvent être rasées, on ne fera rien pour vous. Ne compter pas sur nous pour dénoncer ce qui vous arrive. »
 
La communauté internationale a montré la même attitude au Rojava quand l’armée turque et ses alliés islamistes ont envahi le canton kurde d’Afrin en 2018, tuant des milliers de civils et chassant plus de 300 000 Kurdes de leurs terres…
 
Aujourd’hui, quand on voit la complicité de l’Occident dans le massacre des Kurdes, que ce soit en Turquie, en Syrie ou en Irak, et l’impunité dont jouit la Turquie pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’elle commet dans sa guerre anti-kurde, on comprend le désespoir des Kurdes de la Turquie. La Turquie leur dit qu’elle les tuera comme elle l’a fait Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi…, qu’elle n’a même pas besoin de donner une image d’un pays respectueux des droits humains. Que les forces armées turques y compris les milices seront lâchées contre les Kurdes sans défense avec toutes les armes modernes mises à la disposition de la Turquie par les pays de l’OTAN. Qu’on risque d’avoir une guerre civile en Turquie dont les victimes seront les Kurdes, les minorités ethniques et religieuses du pays ainsi que les opposants du régime turc… Alors, que doivent faire les pauvres Kurdes massacrés tous les quatre matins en Turquie ? On leur demande de sauver la « paix sociale » en Turquie, comme si ce pays était un paradis, surtout pour les Kurdes !
 
 
 

Zarife Khatun: La première femme combattante kurde et la héroïne des révoltes de Dersim – Koçgiri

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Quand on parle des femmes qui ont rejoint la lutte armée du mouvement national kurde, on s’arrête souvent à l’histoire du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), dont la cofondatrice, Sakine Cansiz fut à l’origine de la création de la branche armée féminine* du PKK en 1987. Pourtant, il y a une femme kurde qui a pris les armes en 1920, lors de la révolte de Koçkiri et de Dersim contre l’empire ottoman afin de libérer le Kurdistan de l’impérialisme turc, bien avant que le monde parle des femmes combattantes kurdes qui ont terrassé DAECH au Rojava, dans le nord de la Syrie…
 
Les révoltes de Dersim-Koçkiri : premiers soulèvements nationaux kurdes
 
Au lendemain de la chute de l’empire ottoman, le nouveau dirigeant turc, Mustafa Kemal (Ataturk), revient sur le Traité de Sèvres, conclu le 10 août 1920 et qui prévoyait un Etat kurde, en plus d’un Etat arménien, dans l’Est et le Sud-Est de l’Anatolie. Ataturk, dans la continuité de nettoyage ethnique et confessionnel de tous les peuples qui ne sont pas turcs et sunnites mis en place par les Jeunes Turcs**, dès les années 1890.
 
C’est dans ce contexte que des leaders kurdes tentent de s’organiser pour libérer le Kurdistan de l’impérialisme turc qui a déjà ravagé la région tant il a commis des massacres et des déportations contre les Arméniens, les Syriaques, les Yézidis, les Kurdes – dont les Kurdes-alévis Kizilbash – au fil des siècles. Ainsi, la révolte de Koçgiri*** – rejoint par les tribus de Dersim, entre dans l’histoire comme étant le premier soulèvement national kurde réunissant des tribus kurdes, quelques soient leur appartenance religieuse, grâce aux membres de la « Société pour la Naissance du Kurdistan (Kürdistan Teali Cemiyeti – KTC).
 
Zarife Khatun: La première femme combattante kurde
 
Lors de ce premier soulèvement kurde, on voit une femme apparaître pour la première fois sur la scène militaire kurde. C’est Zarife Xatun (Khatun). Elle est également l’épouse de l’officier kurde Alişer, le bras droit de Mustafa Paşa, le commandant général de la révolte de Koçgiri.
 
Zarife Xatun et ses compagnons d’armes ont mené une résistance héroïque face à la suprématie militaire turque, tant en nombre de soldats qu’en armes. Malgré l’écrasement de la révolte de Koçgiri, les leaders kurdes ont continuent la lutte notamment à Dersim qui fut à son tour écrasée par un génocide en 1938. La plupart des dirigeants de ces révoltes ont été capturés, certains ont été pendus, d’autres, dont Alişer et Zarife, le 9 juillet 1937, ont été décapités…

Alişer et Zarife
On rapporte que Zarife a montré une bravoure sans faille tout au long des combats et que Zarife et son époux Alişer s’interpellaient par le mot « heval » (camarade, au masculin) et « hevalê » (camarade, au féminin), comme pour montrer que la lutte de libération du Kurdistan était au-dessus de tout, y compris l’amour entre deux époux… C’est pourquoi, Zarife doit être considérée comme la première combattante kurde de l’histoire kurde, bien avant Sakine Cansiz qui a laissé un héritage féministe immense derrière elle.
 
*Sous l’impulsion du chef du PKK, Abdullah Ocalan, Sakine Cansiz a fondé l’Union des femmes patriotes du Kurdistan (Yekîtiya Jinên Welatparêzen Kurdistan, YJWK) en 1987.
Puis, lors du premier Congrès national des femmes – exclusivement féminin en 1995, les femmes combattantes d’YJWK ont créé les Unités des femmes libres du Kurdistan (Yekîtiya Jinên Azad a Kurdistan, YJAK), la branche armée strictement féminine. En 1999,elles ont fondé le Parti des femmes travailleuses du Kurdistan (Partiya Jinên Karkerên Kurdistan, PJKK), avant de changer de nom et de finalement devenir les unités de femmes libres (Yekîneyên Jinên Azad ên Star – YJA STAR) en 2000.
 
**Les Jeunes-Turcs étaient un parti politique nationaliste ottoman, officiellement connu sous le nom de Comité Union et Progrès (İttihat ve Terakki Cemiyeti – CUP)
 
***Même si certains présentent la révolte de Koçgiri comme un soulèvement alévi, on sait que ses dirigeants – bien qu’issus des tribus kurdes-alévis – exigeaient un Kurdistan autonome et qu’elle n’avait aucune motivation confessionnelle.
 
****La révolte de Koçgiri fut dirigée par Mustafa Paşa, chef de la confédération des Tribus du Koçgiri. Celle de Dersim fut dirigée par Cheikh Seyid Riza qui a été pendu avec un de ses fils.
 
 

Le politicien kurde, Muhsin Melik commémoré lors du 26ème anniversaire de son assassinat

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TURQUIE / BAKUR – URFA – 26 ans après le meurtre du politicien kurde Muhsin Melik et son ami Mehmet Ayyıldız, leurs meurtriers n’ont toujours pas été retrouvés. Le frère de Melik a déclaré que son frère n’avait pas peur, il n’avait pas abandonné la lutte et c’est pourquoi il a été assassiné.

26 ans se sont écoulés depuis la mort du politicien kurde Muhsin Melik et de son ami et chauffeur Mehmet Ayyıldız, par des « inconnus » à Urfa le 2 juin 1994. Cependant, malgré tout ce temps, les assassins de Melik et Ayyıldız n’ont pas été identifiés, ni jugés. La « justice » turque a abandonné l’affaire prétextant le délai d’expiration pour un crime qu’elle qualifie étant l’oeuvre d’ « auteurs inconnus » alors même que dans les années 1990 des centaines de politiciens et d’hommes d’affaires kurdes étaient enlevés et assassinés par les paramilitaires turcs.
 
Qui était Muhsin Melik
 
Melik, né en 1951 dans le village central d’Urapoku (Açmalı) d’Urfa, installé à Diyarbakır dès 1968, a été emprisonné deux fois et libéré après 2 mois de détention à la prison de Diyarbakır pour avoir participé aux funérailles de Vedat Aydın, un politicien kurde assassiné à Diyarbakır. Ce temps carcéral constitue un tournant dans la vie de Melik et devient le point de départ de la lutte qui couvrira toute sa vie.
 
Une vie dédiée à la lutte politique

Lorsque les calendriers montrent les années 90, le problème kurde devient un sujet brûlant en Turquie. Lorsque le Parti social-démocrate populaire (Sosyal demokrat Halk Partisi – SHP) expulse 7 députés kurdes, Melik  élu SHP dans la ville d’Urfa, quitte le parti et co-fonde le Parti du travail du peuple (Halkın Emek Partisi, HEP). Puis au sein du Parti de la démocratie (Demokrasi Partisi – DEP) et du Parti de la démocratie du peuple (Halkın Demokrasi Partisi -HADEP), fermés à plusieurs reprises en raison de leurs activités politiques. (Tous ces partis dits « kurdes » ont été fermés les uns après les autres par l’Etat turc qui a toujours refusé aux Kurdes le droit à faire de la politique. En raison de ses activités politiques et de ses discours, de nombreux procès ont intentés contre Melik.

Muhsin Melik recevait des menaces de morts
Notant que son frère avait un esprit combatif, son frère Faruk Melik a déclaré que qu’il avait été arrêté à ce moment-là et soumis à de nombreuses pressions. Melik a déclaré que son frère avait participé aux funérailles de Vedat Aydın :  « Ils les ont arrêtés et emprisonnés à Diyarbakır (Amed). Après son emprisonnement, il est d’abord devenu député d’Urfa de l’alliance du Parti social-démocrate populaire (Sosyal demokrat Halk Partisi – SHP). (…) On a essayé de le kidnapper plusieurs fois, sans succès. Il a alors été menacé. Il a signalé aux autorités turques de la région qu’il était poursuivi et menacé. Il a demandé un permis d’armes à feu parce qu’il était menacé. Cependant, aucune licence d’armes à feu ne lui a été accordée. »
 
Il a vu ses assassins 
 
Alors que Melik quittait son domicile le matin du 2 juin 1994, la veille de l’enlèvement de Buldan, on a ouvert le feu contre son véhicule. Alors que son chauffeur, Mehmet Ayyıldız, est décédé sur les lieux, Melik, gravement blessé, est décédé à l’hôpital où il a été transféré. Melik raconte à ses amis qu’ils connait les auteurs de l’attaque juste avant de mourir : «Je connais personnellement les assaillants. Parce qu’ils me surveillaient depuis longtemps. Ce sont des gens que j’ai rencontrés plusieurs fois. Ceux qui nous ont abattus sont des membres en civil de l’équipe de police qui m’a surveillé auparavant.»
 
* Qu’est-ce que JİTEM ?
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcées et meurtres – commis par les escadrons de la mort de JITEM – ont été signalés dans les régions kurdes de la Turquie.
JİTEM est le nom du service de renseignements de la gendarmerie turque. JİTEM est l’abréviation de Jandarma İstihbarat ve Terörle Mücadele (service de renseignements et anti terrorisme de la gendarmerie).

Le JİTEM a été actif dans le conflit kurde en Turquie. Après le scandale de Susurluk, les anciens premiers ministres Bülent Ecevit et Mesut Yılmaz ont confirmé l’existence de JİTEM.

Selon Murat Belge de l’Université Bilgi d’Istanbul, qui a rapporté avoir été torturé en 1971 par son fondateur, Veli Küçük, JİTEM est une incarnation de l’Etat profond. En d’autres termes, il est utilisé par «l’Establishment» pour faire respecter des intérêts nationaux présumés, ainsi que par l’aile militaire de l’Ergenekon, une organisation nationaliste turque clandestine. En 2008, les dénégations officielles de l’existence de JİTEM ont commencé à s’effondrer devant les tribunaux, comme en témoignent les anciens membres de l’appareil de sécurité «d’État profond» turc qui ont participé à des activités secrètes et illégales au cours des dernières décennies dans le cadre de l’enquête Ergenekon. (Wikipedia)

Le 2 juin 1991, décédait le poète et journaliste Ahmed Arif

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TURQUIE / BAKUR – Le 2 juin 1991, décédait le grand poète Ahmed Arif à Ankara. Né le 21 avril 1927 dans la ville d’Amed, d’une mère kurde et d’un père turkmène il étudie la philosophie à l’université d’Ankara avant de connaitre une carrière de poète populaire et de journaliste.
 
Ahmed Arif (né « Ahmet Hamdi Önal ») a connu la prison et la torture pour ses idées politiques en 1950 et il est resté en prison jusqu’en 1952. (C’était l’époque où les mouvements de gauche de Turquie étaient traqués et détruits sans pitié par le régime turc utilisé par les USA comme garde-fou contre l’URSS voisine. En effet, les Etats-Unis craignaient une révolution communiste en Turquie et ont soutenu activement l’Etat turc dans sa guerre contre tous ceux qui étaient de gauche.)
 
Ahmed Arif a subit la pire des tortures à cause de ses poèmes et ses idées politiques de gauche. Ses bourreaux l’ont jeté à la poubelle en pensant qu’il était mort. Les traumatismes dues aux tortures subies l’ont empêché d’écrire de la poésie par la suite.
 
Publiés dans diverses revues littéraires, ses poèmes ont connu un franc succès en raison de leur lyrisme original et de leur imagerie influencée par les cultures populaires anatoliennes. Il n’a publié qu’un seul recueil de poésie (Hasretinden Prangalar Eskittim / J’en ai usé des chaînes en ton absence) qui a connu un nombre record d’éditions et qui a été traduit dans plusieurs langues à travers le monde.
 
Ayant grandi dans une ville kurde et ayant comme mère une Kurde, bien qu’Ahmed Arif ait écrit ses poèmes en turc, il n’est pas surprenant que ses poèmes soient plus proches du kurde en termes d’art et de contenu.

Un de ses poèmes le plus connu est « 33 kurşun », (traduction en kurde « Sî û Sê Gule » suivi de la traduction en français « 33 balles »). Arif l’a écrit en hommage aux 33 Kurdes de Van / Özalp, fusillés dans la vallée de Seyfo, en juillet 1943 par l’armée turque.

Sî û Sê Gule
 
Fermana kuştin bê cih anîn
Mija hêşîn ya çiya
Û bayê sibê yê hênik û sivik
Di nava xwînê de hiştin hiştin
Paşê li wê derê tifing daçikandin
Li paşilên me hûr hûr nerîn lê geriyan
Pişta min ya sor malê Kirmanşah î
Tizbî bi qutiya min birin û çûn
Hemo jî diyarî bûn ji Ecemstan ê
 
Em kirîvê hevin merivê hevin
Û bi xwînê girêdayî hevin
Bi gund û zeviyê li hember hev
Xinamiyê hevin
Ji sed salan û vir ve
Cîranê hevin mil bi mil ve
Mirişkê me tevlî hevdû dibûn
Ne ji nezaniyê lê xizaniyê
Em ji pasportê dil sar bûne
Ewa cirmê sebeba qetla me
Êdî navê wê derkevê kelaşiyê
Îsatvan rêbir xaiyniyê kirîvo
(…)
 
(…)
Ils ont exécuté la sentence de mort,
Ils ont ensanglanté
Le nuage bleu de la montagne
Et la brise somnolente du matin.
Puis ils ont mis les fusils en faisceau-là
Et nous ont doucement fouillé la poitrine
Ont cherché
Ont fureté
Et ils m’ont pris le ceinturon rouge de
Kirmanşah,
Mon chapelet, ma tabatière et ils s’en sont allés
C’était tous des cadeaux du Pays Persan…
 
Avec les villages et les campements de
L’autre coté
Nous sommes parrains, parents, nous sommes
Attachés par les liens du sang
Nous nous sommes pris et donnés des filles
Pendant des siècles
Nous sommes voisins face a face
Nos poules se mêlent entre elles
Pas par ignorance
Mais par pauvreté,
On n’a pas chéri le passeport
C’est ça la faute qui est cause du massacre
Des nôtres
Et on nous appelle brigands,
Contrebandiers
Voleurs
Traîtres…
 
Mon parrain, écrit les circonstances ainsi,
On les prendra peut-être pour une simple
Rumeur
Ce ne sont pas des seins roses
Mais des balles Dom dom
En éclats dans ma bouche…
 
(Traduction de Ali Demir publiée ici)

Quand l’Etat turc se mobilisait contre un mémoire de maîtrise sur les Kurdes

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La République turque depuis ses débuts mène une politique systématique et implacable de destruction de la culture, de l’identité et du patrimoine kurdes dans un objectif déclaré d’assimilation forcée et de turquisation du peuple kurde.

Jusqu’en1992, l’usage même parlé de la langue kurde était interdit, les publications kurdes bannies, les noms géographiques et historiques kurdes rayés de la carte, interdits et remplacés par des appellations turques afin de rendre les Kurdes étrangers sur leur propre terre ancestrale.  Après avoir purgé les bibliothèques des livres où les mots kurde et Kurdistan pouvaient figurer, l’Etat turc s’est montré extrêmement vigilant sur l’entrée sur son territoire des ouvrages en kurde ou consacrés aux Kurdes publiés à l’étranger.

Longtemps les militants kurdes ont eu du mal à documenter cette politique éradicatrice qu’ils considèrent comme un génocide culturel.  Ces dernières années les archives turques s’entrouvrent.  Et un chercheur kurde est tombé sur un décret pris en Conseil de ministres le 28 février 1964 sur l’interdiction de l’introduction dans le pays et la diffusion d’un livre publié en français à Bruxelles sur le problème kurde.

Il s’agit d’un mémoire de maîtrise intitulé « Le Problème kurde : Essai sociologique et historique » de 80 pages, publié par le modeste Centre pour l’Etude des Problèmes du Monde Musulman Contemporain.

Aussitôt l’appareil d’Etat alerté par le Ministère des Affaires étrangères se mobilise.  Un décret est pris en Conseil des ministres pour interdire l’introduction dans le pays et la diffusion de ce livre accusé de porter atteinte à l’intégrité territoriale du pays.

Le décret est signé par le président la République de l’époque, le général Cemal Gursel, de son Premier ministre Ismet Inönü, l’un des fondateurs de la République turque et de 22 ministres en exercice.

Voici la copie de ce décret suivie de sa traduction française.  Les temps ont un peu changé.  L’actuel président turc, R.T. Erdogan, ne nie pas l’existence de « ses frères kurdes » mais poursuit sans état d’âme la politique d’assimilation et de destruction de l’identité et du patrimoine historique kurdes, y compris hors de ses frontières comme dans le canton kurde syrien d’Afrin.

 

Traduction

Décret

L’interdiction de l’introduction et la diffusion du livre en français nommé « Le Problème kurde : Essai sociologique et historique » écrit par Joyce Blau et publié à Bruxelles sur une demande écrite n° 12511 – 113/10882 datée du 5/2/1964 du Ministère de l’Intérieur s’appuyant sur l’avis approprié du Ministère des Affaires étrangères, a été décidée le 28/2/1964 par le Conseil des ministres conformément à l’article 31 de la loi 5680.

Signatures      

Président de la République
(Cemal Gursel)

Premier Ministre
(Ismet Inönü).  +. 22 ministres

Motif

Le livre nommé « Le Problème kurde – Essai sociologique et historique » écrit par Joyce Blau et publié par le Centre pour l’Etude des Problèmes du Monde Musulman  ayant pour adresse 4, rue Pascale, Bruxelles, affirmant que son but est d’éclairer la question kurde, désigne comme Kurdistan la partie orientale de notre pays dans une carte en annexe.

Les événements qui ont lieu dans nos provinces orientales sont affublés de nombreuses références négatives en affirmant que malgré la politique d’assimilation implacable des autorités turques, les abécédaires, journaux, disques et revues kurdes sont diffusés clandestinement avec le soutien de certains intellectuels, ce livre porte atteinte à l’intégrité de notre pays et vise à la discrimination raciale, son introduction dans le pays et sa diffusion ont été jugées nuisibles.

Institut Kurde de Paris

40 Japonnais diplômés de la langue kurde

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JAPON – Après que l’université de Tokyo a annoncé qu’il y aura des cours de kurde au sein de l’université en 2019/2020,  la Turquie est intervenue auprès du gouvernement nippon pour qu’il fasse annuler les cours de kurde, mais en vain.
 
En mars dernier, 40 japonais ont reçu leur certificat de première année après avoir suivi les cours de langue kurde lancés en avril 2019.
 
Le nombre d’étudiants en kurde devrait augmenter pour l’année 2020/2021 car l’intérêt des étudiants japonais pour la langue kurde augmente, selon Vakkas Çolak, membre du corps enseignant du département de langue kurde de l’université de Tokyo.
 
La presse japonaise a rapporté qu’Ankara a essayé de bloquer ces cours. Selon des informations, le ministère turc des affaires étrangères aurait fait pression sur le gouvernement nippon pour annuler les cours de langue kurde.
 
En Turquie, l’enseignement de la langue kurde est interdite, même dans les écoles des villes kurdes et on assiste régulièrement aux meurtres de Kurdes car ils auraient parlé en kurde ou écouté de la musique kurde…

Il y a 37 ans, 59 jeunes Kurdes étaient enlevés et exécutés par le régime iranien

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IRAN / ROJHILAT – Dans le cadre de la politique de guerre de la République islamique d’Iran, le 2 juin 1983, le régime a exécuté 59 jeunes Kurdes, dont certains avaient moins de 18 ans, dans la ville de Mahabad. Leur seul crime était d’être kurdes.
 
Des témoins ont déclaré que des hommes en civil se sont déversés dans la ville tôt le matin et ont capturé les étudiants kurdes sur le chemin de l’université. Ils ne sont jamais rentrés chez eux et leurs corps ont disparu. Un énième crime resté impuni, comme tous les crimes visant les Kurdes dans les quatre parties du Kurdistan divisé entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie…
 
Depuis l’établissement de la République islamique à la suite de la déclaration du Jihad (guerre sainte) de l’Ayatollah Khomeini contre le peuple kurde, le régime a poursuivi sa guerre militaire, économique, culturelle, sociale et psychologique massive contre le peuple kurde jusqu’à ce jour. En conséquence, des centaines de villages kurdes ont été détruits au cours des dix premières années de la guerre de la République islamique contre le peuple kurde. Après cela, le régime a commencé à répandre systématiquement de la drogue chez les jeunes.
 
En parallèle à la destruction de la société kurde par la drogue etc., le régime iranien les condamne à la pauvreté en empêchant les Kurdes de travailler, d’exploiter leurs richesses naturelles pillées par l’Etat iranien.
 
La nature du Kurdistan de l’Est (Rojhilat) est détruite par le pillage de la forêt et la militarisation de tous les villages et villes.
 
Les Kurdes sont privés de leurs droits fondamentaux et vivent sous la domination des forces militaires iraniennes. Pour l’exemple : il y a plus de mercenaires et de soldats au Kurdistan que d’enseignants et de médecins.
 
Les 59 personnes exécutées sont :
 
  1. Abbas Hosseinpour
  2. Abbas Yousefi
  3. Abdollah Tahriyan
  4. Aboubakr Shokri
  5. Ahmad Kahroubi
  6. Ali Abade
  7. Ali Baneiyan
  8. Ali Baziyan
  9. Ali Ghaware
  10. Ali Golparast
  11. Ali Mazna
  12. Ali Salahi
  13. Feridoun Shanga
  14. Gholamreza Barezi
  15. Hamed Mahmoud Kando
  16. Hasan Jahani
  17. Hasan Rahmanian
  18. Hejar Karimi
  19. Homayon Niloufari
  20. Hossein Kalhori
  21. Ibrahim Amini
  22. Inshallah Naderi
  23. Kamal Chawshini
  24. Kamal Karimi
  25. Kamran Zaher Hejazi
  26. Karim Kaveh
  27. Karim Rahimian
  28. Kazem Khatooni
  29. Khaled Rahim Azar
  30. Khaled Safayi
  31. Khalegh Barzani
  32. Khezer Rangin
  33. Maghsoud Mahmoudi
  34. Mahmoud Rizeyi
  35. Mansour Janah
  36. Mohamad Farough Baziar
  37. Mohammad Aboubakri
  38. Mohammad Amin ahmadi
  39. Mohammad Hosseini
  40. Mohammad Mashoodi
  41. Mohammad Olyayi
  42. Mohammad Salimi
  43. Mohamman Amin Safa
  44. Molla Hasan Lajavardi
  45. Mostafa Faghri
  46. Mostafa Ismati
  47. Rahman Khezerpour
  48. Rahman Rahimi
  49. Saleh Farhoudi
  50. Saleh Mam Ibrahimi
  51. Seyed Ibrahim Ahmadi
  52. Seyed Mahmoud Seyed Mahmoudi
  53. Shokri Naderi
  54. Siyamak Saghezi
  55. Soleiman Hasanzadeh
  56. Vafa Elyasi
  57. Yousef Ayazi
  58. Yousef Habibpanah
  59. Yousef Hasanzadeh

Turkey applauds the torture and rape of a young Kurd by Turkish policemen

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TURKEY / BAKUR – Turkish policemen filmed the scene where they tortured and sexually assaulted Emir Cura, a young Kurdish man arrested in Amed (Diyarbakir). These horrors are delivered to us via social medias at a time when the world is outraged by the racist murder of George Floyd, a black American, by a racist policeman and when Turkish officials, including President Erdogan, condemn American state racism.

Emir Cura, the ideal culprit

The Turkish policeman, Atakan Arslan was killed in the Bağlar neighbourhood of Amed a few days ago. Since then, several young Kurds, including Muhammet Emir Cura, have been arrested by the Turkish police.

 

Cura is accused of having killed a policeman in Amed and he undergoes these barbaric acts to make him take the crime, even if the Turkish policemen knew that he is innocent, they will do everything to charge him because in the end he is a Kurd and all Kurds deserve the worst in Turkey, if they do not accept forced assimilation and do not become Turks.

Torture and rape legitimized by Turkish public figures

With the dissemination of Cura’s torture images on social networks, there has been a flood of tweets from Turkish fascists, but also from Turkish public figures, praising torture and rape.
 
Emre Soylu who shared the following tweet is an advisor to a member of the fascist party MHP. He praised the crime of which this young Kurd is a victim… declaring that « The dog that (killed) our valiant policeman Atakan Arslan, the traitor Emir Cura is in the compassionate arms of the Diyarbakir police station. » Since then, Soylu has deactivated his account…
Kürşat Karacabey, a Turkish academic, shared these same images on his Twitter account, stating that « everything necessary had been done » against Emir Cura, whom he accused of killing the Turkish policeman.
 
The Turkish fachos have also posted a video of a man and others moaning and shouting « konuş » (speaks) and allegedly taken during Cura’s torture. It shows the same tile on which Jura is lying naked, with a policeman’s foot on his back…

Kurds are victims of state racism
In Turkey and in the Kurdish regions of the Bakur under Turkish occupation, the Turkish state has discriminated against Kurds on the basis of their ethnic identity and has pursued a policy of forced assimilation since the creation of the Turkish state at the beginning of the 20th century. This policy of assimilation involves a ban on speaking Kurdish, deportations of Kurds to other regions of Turkey and the settlement of Turks in the Kurdish regions in order to change the dermography of these regions by dekurdifying it. In addition to these methods of assimilation, which some describe as « soft », the Turkish state does not hesitate to resort to massacres of Kurdish civilians, as we have seen in Dersim, Zilan, Marash, Roboski, Cizre, Sur, Nusaybin… over the decades. When the Turkish state understood that it could not physically annihilate tens of millions of Kurds, it decided that it would annihilate them by destroying their language, their culture, their natural wealth, their history as we saw in Hasankeyf with the Ilisu dam which wiped out 12,000 years of human history by engulfing the ancient city of Hasankeyf. Otherwise, just last night, Barış Çakan, a 20-year-old Kurdish boy, was killed in Ankara for listening to Kurdish music on his balcony.
A genocidal state, member of NATO, and allied with the West
The Kurds regularly denounce the West’s complicity in the genocide of the Kurds by Turkey. Indeed, Europe and the United States, Western institutions such as the UN and UNESCO, as well as NATO are Turkey’s allies. They actively support Turkey in its anti-Kurdish war by selling it arms and turning a blind eye to these crimes and genocides against the Kurds instead of at least trying Turkey at the Criminal Court in The Hague or expelling it from NATO. The Kurds being colonized and deprived of a sovereign state, they have no weight on the world chessboard, no matter if they defeated the Islamists of DAECH / ISIS in Syria and their bravery is praised throughout the world. They are the sacrifices of history and have no friends other than their mountains, which Iran and Turkey are ransacking with gunshots or bombings…