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PARIS. Découverte d’armes appartenant à William Malet

 
PARIS – Le 23 décembre 2022, un homme armé tuait trois personnes devant le centre kurde de Paris situé au 16 rue d’Enghien où une réunion devait avoir lieu. L’assassin fut neutralisé dans un salon de coiffure kurde de la même rue où il s’était rendu pour continuer à tuer des Kurdes. Aussitôt, les militants et les organisations kurdes de France ont attiré l’attention sur la nature terroriste de l’attentat, mais la justice française l’a qualifié d’acte à « caractère raciste ». Près de deux ans après le massacre, un nouvel élément vient soutenir la thèse d’attentat terroriste commis avec l’aide de complices.
 
Le 23 décembre 2022, lors d’une attaque terroriste ciblant le centre kurde de Paris dans la rue d’Enghien, William Malet a assassiné une membre éminente du mouvement des femmes kurdes, Emine Kara (Hevin Goyî), l’artiste kurde Mehmet Şirin Aydın (Mir Perwer) et un simple retraité  du nom Abdurrahman Kızıl. Alors que le tueur, arrêté par des employés d’un salon de coiffure kurde où il s’était rendu après le premier massacre, est poursuivi par la justice française pour un attentat à « caractère raciste », on apprend grâce au site Parisien que les enquêteurs ont découvert dans une cave un fusil d’assaut, de nombreuses munitions et des armes blanches appartenant à William Malet.

Le 17 mai, la police a révélé avoir trouvé un fusil d’assaut suisse SIG STG 57, des centaines de cartouches, des couteaux, un gilet pare-balles et un viseur dans une cave sous un appartement de la rue Bachaumont, dans le 2e arrondissement de Paris. Cette cache a été découverte sur la base des instructions de Malet et n’était pas connue auparavant des enquêteurs.

Lors de son dernier interrogatoire, le 27 mars, Malet a admis avoir planifié une attaque à Saint-Denis avant de viser la communauté kurde de la rue d’Enghien. Il a affirmé avoir abandonné son projet initial en raison de problèmes techniques avec le fusil. « Le fusil a été démonté, la crosse s’est détachée et elle s’est bloquée lorsque j’ai essayé de la remonter », a-t-il expliqué.

La découverte de cet arsenal caché a accru les soupçons de complicité. David Andic, avocat du Conseil démocratique kurde français (CDK-F), agissant au nom des victimes, a souligné les incohérences des déclarations de Malet. « Nous pensons que Malet cache la vérité, en ne proposant que des versions évolutives des événements. Nous exigeons une enquête approfondie sur son passé », a-t-il déclaré.

Ce récent développement fait suite à une conférence de presse du 2 mars, au cours de laquelle les porte-parole du CDK-F et leurs avocats ont publiquement rejeté l’argument des autorités françaises selon lequel l’attaque était basée uniquement sur un « mobile raciste » et ont exigé une enquête approfondie sur les circonstances. implication possible d’influences extérieures.

De son côté, Agit Polat, porte-parole du CDK-F qui rejette l’argument des autorités françaises selon lequel l’attentat serait à « caractère raciste » et non pas terroriste, a déclaré que « Dès les premiers instants, nous avons insisté sur le caractère politique de cet attentat terroriste. Nous avons aussi souligné l’existence des commanditaires. Malgré le cynisme du PNAT à ne pas se saisir de l’affaire, la piste des complices se concrétise ».
 
William Malet dans le salon de coiffure, avant sa neutralisation par les employés du salon
Quelques heures avant le massacre de la rue d’Enghien, William Malet s’était rendu à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en RER et sur les images de vidéosurveillance, on le voyait chargé d’un sac noir. Les militants kurdes avancent la piste d’attentat terroriste en lien avec les services secrets turcs (MIT). Ces derniers sont également tenus responsables du triple assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris, près de la Gare du Nord, toujours dans le 10e arrondissement de Paris. L’enquête sur le triple meurtre de 2013 traine depuis plus de 10 ans avec un « secret défense » opposé à l’affaire par les autorités française et on craint que le deuxième massacre ciblant les Kurdes à Paris reconnaisse des obstacles similaires empêchant que la justice soit rendue aux Kurdes afin de ne pas froisser la Turquie d’Erdogan.