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TURQUIE. Les mères du samedi exigent la vérité sur la disparition de 3 civils kurdes le 24 mai 1994

ISTANBUL – Au cours de leur 999ème semaine d’action sur la place Galatasaray, les Mères du samedi ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Selim, Hasan et Cezayir Örhan, trois civils kurdes portés disparus après avoir été détenus à Diyarbakir / Kulp (Pasûr) par des commandos turcs 24 mai 1994

Le 20 avril 1994, une unité militaire affiliée à la Brigade Commando Bolu a installé un camp autour du village de Çağlayan dans le district de Kulp à Diyarbakır. Les soldats de l’unité, qui menaient des opérations dans la région, sont venus au hameau de Deveboynu le 24 mai 1994. À ce moment-là, il y avait 46 personnes dans le village. Ils ont emmené avec eux Mehmet Selim, 12 ans, Hasan, 40 ans, et Cezayir Örhan, 17 ans.

Saisi par la famille d’Örhan à qui les autorités turques affirmaient que les trois hommes n’avaient pas été arrêtés par l’armée turque, la CEDH, dans sa décision du 6 novembre 2002 a déclaré qu’il fallait partir du principe que les Örhan sont morts après leur arrestation non confirmée par les forces de sécurité. En conséquence, elle a déterminé que l’État [turc] était responsable de leur mort et a condamné la Turquie, la tenant pour responsable de la disparition de Mehmet Selim, Hasan et Cezayir Örhan en détention.

Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.