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Cemil Bayık: C’est le moment d’instaurer la paix entre les Kurdes & l’État turc

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« Le monde a intérêt à soutenir nos objectifs. La crise actuelle en Turquie est fondamentalement politique. Il s’agit d’une crise dérivée de la faillite de la politique kurde séculaire de la République turque, un problème qui est au cœur des défis intérieurs, régionaux et mondiaux actuels de la Turquie. A cet égard, la Turquie a désespérément besoin d’une nouvelle compréhension de la « nation » qui tienne compte des différentes identités ethniques et culturelles. Une telle approche devrait se traduire par un nouveau système administratif qui reflète la diversité historique de notre région, libérée de l’emprise centralisatrice d’Ankara. »
Le coprésident du Conseil exécutif de KCK, Cemil Bayık, a publié un éditorial dans le Washington Post :
 
« Nous sommes à un moment critique du conflit entre l’Etat turc et le peuple kurde. Nous avons l’occasion de faire avancer un différend de longue date vers une solution durable. Si nous ratons cette occasion, elle ne se représentera peut-être pas avant une génération.
 
Depuis la fondation de la république turque en 1923, les Kurdes ont lutté pour être pleinement reconnus comme citoyens. Ils ont été confrontés à une myriade de formes de discrimination et d’oppression. Après avoir essayé en vain pendant plus de cinq décennies de progresser au sein du système politique, nous n’avons eu d’autre choix que de recourir à la résistance armée. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), né en 1978, a lancé une guérilla en 1984. Alors que l’Etat turc a essayé d’utiliser le nationalisme et l’islam politique pour mettre fin à notre lutte, notre parti a exigé la liberté pour les ethnies et toutes les religions dès le début.
 
En 1999, des agents turcs ont capturé le dirigeant du PKK Abdullah Ocalan au Kenya, dans le cadre d’une opération soutenue par les États-Unis. Il a été condamné à la prison à vie sur l’île d’Imrali, dont il est le seul détenu depuis près de 20 ans.
 
La capture et l’emprisonnement d’Ocalan a coïncidé avec la montée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), dirigé par Recep Tayyip Erdogan. M. Erdogan et son parti ont rapidement obtenu le soutien du public en mettant l’accent sur la démocratie, les droits de l’homme et la justice. Quelques années plus tard, cependant, lorsqu’on lui a posé la question kurde, Erdogan a répondu : « Si vous n’y pensez pas, ça n’existe pas. »
 
Et pourtant, elle a existé, comme Erdogan lui-même a finalement été contraint de le reconnaître. Nous avons fait un certain nombre d’efforts pour négocier de bonne foi avec le gouvernement, y compris des cessez-le-feu correspondants. Chaque fois, l’engagement du parti au pouvoir en faveur de la paix n’a duré que tant qu’il s’est avéré politiquement opportun.
 
Puis, en 2012, le PKK a mis en œuvre un cessez-le-feu que nous avons respecté malgré d’énormes obstacles. Le PKK a libéré tous les soldats et officiers de police turcs qu’il avait détenus en captivité, et nos forces ont commencé à se retirer progressivement de Turquie. Cela a ouvert la voie aux négociations.
 
Le 28 février 2015, après deux ans de pourparlers, les représentants du peuple kurde et de l’Etat turc sont parvenus à un accord exprimant nos espoirs communs pour la paix. Pourtant, lorsque M. Erdogan a constaté que les pourparlers n’étaient plus bénéfiques pour l’avenir électoral de son parti, il a encore une fois choisi le conflit.
 
Les réunions régulières qui avaient eu lieu entre les représentants de l’Etat turc et notre dirigeant Ocalan ont pris fin. La guerre reprit avec une nouvelle force. Des chars et des avions de combat ont détruit 10 villes kurdes. L’armée turque a brutalement tué des centaines de civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Les forces de sécurité ont souvent empêché les familles de récupérer les corps de leurs proches.
 
Une fois de plus, l’Etat a cherché à porter un coup fatal au peuple kurde. Tenant le pouvoir par l’extrémisme religieux et le racisme au prix de la démocratie et de la vie des civils, le Parti de la justice et du développement, sous sa forme actuelle, constitue un danger non seulement pour les Kurdes mais aussi pour le Moyen-Orient et le monde entier.
 
Erdogan voit maintenant la révolution démocratique des Kurdes en Syrie et la défaite de l’Etat islamique comme une menace pour la politique kurde de l’Etat turc et sa propre mainmise autoritaire sur le pouvoir. Notre organisation veut voir la libération de tous les peuples de Syrie et la véritable démocratisation du pays. Les Kurdes, les Arabes et les Assyriens du nord-est de la Syrie ont déjà mis en pratique l’autonomie démocratique développée par Ocalan pendant ses années de détention.
 
Nous avons commis nos propres erreurs en relevant ces défis. Nous étions naïfs de penser que la question kurde serait résolue uniquement par le dialogue avec le parti d’Erdogan. En essayant de résoudre un conflit si complexe et si lié à d’autres défis, nous aurions dû travailler plus dur pour inclure toutes les forces démocratiques de la Turquie. De même, nous aurions dû mobiliser des forces pro-démocratiques au Moyen-Orient et dans le monde entier pour contribuer à la démocratisation de la Turquie et au règlement de la question kurde.
 
En cas d’ambiguïté sur ce point : Nous déclarons une fois de plus que nous sommes déterminés à négocier une solution politique de la question kurde à l’intérieur des frontières de la Turquie.
 
Nous allons répéter ce que nous avons déjà dit : Ocalan est notre négociateur en chef. Nous sommes d’accord avec tous les points des dernières communications d’Ocalan et précisons que pour assurer un cessez-le-feu durable, la capacité d’Ocalan à travailler et contribuer librement nous est indispensable. Pour être plus précis, il doit être transféré de la prison d’Imrali dans un lieu sûr.
 
Le monde a intérêt à soutenir nos objectifs. La crise actuelle en Turquie est fondamentalement politique. Il s’agit d’une crise dérivée de la faillite de la politique kurde séculaire de la République turque, un problème qui est au cœur des défis intérieurs, régionaux et mondiaux actuels de la Turquie. A cet égard, la Turquie a désespérément besoin d’une nouvelle compréhension de la « nation » qui tienne compte des différentes identités ethniques et culturelles. Une telle approche devrait se traduire par un nouveau système administratif qui reflète la diversité historique de notre région, libérée de l’emprise centralisatrice d’Ankara.
 

En résolvant sa question kurde, la Turquie pourrait jouer un rôle décisif dans la promotion de la démocratie, de la stabilité et de la paix au Moyen-Orient. Pourtant, l’État turc refuse de le faire. D’autre part, nous continuons à œuvrer en faveur de la démocratisation du Moyen-Orient par la démocratisation de la Turquie. »

La version en anglais est ici :

https://anfenglishmobile.com/news/bayik-in-the-washington-post-this-is-a-crucial-phase-for-peace-36034

« La Syrie démocratique sera fondée sous la direction des femmes »

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SYRIE – ALEP – La porte-parole de l’Assemblée des femmes syriennes à Alep, Heyfa Hesen, a déclaré que la Syrie libre et démocratique sera fondée sous la direction des femmes.
 
L’Assemblée des femmes syriennes a tenu son premier forum à Ayn Isa le 20 juin sous le titre « La dialectique des femmes, la religion, le pouvoir et la liberté » en présence de 150 femmes membres d’assemblées et d’organisations féminines ainsi que de représentantes de partis politiques de la Syrie du Nord et de l’Est.
 
La porte-parole de l’Assemblée des femmes syriennes à Alep, Heyfa Hesen, a déclaré que les questions importantes pour les femmes avaient été discutées au cours du forum : « De nombreuses organisations et institutions abusent de la foi religieuse pour leurs propres intérêts. Ce sont les femmes qui en souffrent le plus. Ils essaient [de manipuler] la religion pour détruire le rôle des femmes dans la vie publique. »
 
Heyfa a déclaré que de nombreux groupes avaient apparus pendant la guerre de Syrie sous le couvert de la religion et avaient tenté d’utiliser l’Islam pour leurs propres intérêts : « De nombreuses questions ont été discutées dans le forum. La plus importante était la foi et l’oppression par la foi religieuse. L’effet de la foi religieuse sur les femmes est immense. La religion a également été utilisée comme méthode de guerre en Syrie et a affecté les femmes dans la vie politique. C’était plus visible chez les femmes qui étaient membres de DAESH. »
 
Heyfa a déclaré que les participantes au forum étaient parvenues à une conclusion commune et a déclaré : « Les groupes de gangs ont façonné la charia islamique en fonction de leurs propres intérêts ». Heyfa a ajouté que les efforts du forum se poursuivront et a déclaré : « L’Assemblée des femmes syriennes lutte pour libérer toutes les femmes de la tyrannie et pour parvenir à l’égalité pour tous. La Syrie libre et démocratique sera fondée sous la direction des femmes. »

Mehmet Özer : A Sivas, notre parole et notre saz ont brûlé

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« J’avais mon nom sur la première liste. Mais je n’étais pas mort. Parfois, la différence entre mourir et vivre est confuse. Je vivais des moments où la vie se transformait en punition. Mes bras, mes ailes étaient brisés. »

Le 2 juillet 1993, Des fanatiques islamistes ont brûlé vifs 33 écrivains, poètes, musiciens alévis dans l’hôtel Madimak, à Sivas, sous le regard complice des autorités turques. Le massacre et la persécution de la minorité alévie de la Turquie est une longue tradition héritée de l’empire ottoman qui ne semble pas être près de s’arrêter de sitôt.

 
Le poète et photographe Mehmet Özer a survécu à ce massacre qui a coûté la vie à 35 personnes, dont Metin Altıok, Behçet Aysan, Asım Bezirci, Nesimi Çimen, Muhlis Akarsu, Hasret Gültekin, Edibe Sulari…
 
A l’occasion du 26 anniversaire, Özer s’est entretenu avec le journaliste Barış Balseçer sur ce qui s’est passé à Madimak, avant et après l’incendie de l’hôtel. Il déclare que la complicité de l’Etat turc était fragrante dans le massacres des intellectuels alévis à Madimak.
 
« Il est difficile de revenir en arrière après 26 ans et de raconter un massacre. J’ai l’impression que je vis de nouveau ce jour-là. Si tu me demandes ce qu’il en reste, les résistants laissent un grand vide, une grande colère qui ne se calme pas, des promesses mais des promesses non tenues et toujours la situation dans laquelle les meurtriers sont récompensés. Tout cela me fait mal et me met en colère », a dit Mehmet Özer.
 

Alors qu’il partageait ses souvenirs du massacre de Sivas, Ozer a déclaré que l’attaque avait été organisée et planifiée à l’avance : « Ce n’est pas une colère qui s’est manifestée à ce moment-là, c’était une attaque conçue il y a des jours. Les pavés utilisées dans la construction de la rue furent déversés par des camions devant l’hôtel Madımak. Comment aurais-je pu savoir que ces pavés allaient être utilisés lors de l’attaque du lendemain ?”

Özer, qui a créé une archive importante du massacre et des jours qui ont précédé le massacre avec ses photos, a raconté au journal Yeni Özgür Politika tous les détails, même s’il y a eu des moments d’émotion lors de la discution. « Tu es aussi fort que tu t’en souviens, aussi coupable que tu l’oublies. Si tu veux gagner, ne l’oublie pas !”, a déclaré Özer avant de raconter les détails du massacre de Madimak où il a perdu des amis chers…

(…)

Que s’est-il passé à Sivas/Madimak ?
 
Le 2 juillet 1993, après la prière du vendredi, plus de 15 000 islamistes appelant à la charia et à la mort des infidèles se sont réunis autour de l’hôtel Madımak, dans la ville de Sivas, en Turquie, où étaient logés les participants du festival alévi Pir Sultan Abdal.
Les islamistes protestaient au début contre la présence dans l’hôtel de l’écrivain Aziz Nesin, qui a traduit et publié les « Versets sataniques » de Salman Rushdie et critiqué l’Islam. Mais la protestation s’est transformée en une attaque violente et finalement, les assaillants ont mis le feu à l’hôtel.
Nesin a pu être exfiltré de l’hôtel, mais on a sorti des décombres 37 corps : ceux des artistes, dont Hasret Gültekin, musicien kurde-alévi, intellectuels, simples touristes, un enfant de 12 ans, des adolescents, deux employés de l’hôtel… Les forces de sécurité ont été critiquées pour ne pas avoir arrêté la foule.
Le massacre de Sivas a visé non seulement Aziz Nesin, mais aussi la minorité alévie de la Turquie qui est la deuxième plus grande communauté religieuse en Turquie.
Plusieurs personnes ont été arrêtées à la suite de l’incendie. Au fil des ans, un certain nombre de procès ont eu lieu et des peines ont été prononcées. Pourtant, le sentiment que justice n’a pas été faite demeure chez les proches des victimes.
 
Le 28 novembre 1997, la Cour de sûreté de l’Etat a finalement condamné à mort 33 accusés pour leur rôle dans le massacre. En 2002, peu après que la Turquie eut suspendu l’application de la peine de mort, les peines ont été commuées en peines d’emprisonnement à vie.
 
De lourdes mesures de sécurité sont prises chaque année le 2 juillet alors que des milliers de personnes arrivent à Sivas pour rendre hommage aux victimes de l’hôtel Madimak.
 
 

BRUXELLES. La Semaine Culturelle du Kurdistan, sixième édition

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BRUXELLES – Du 10 au 14 juillet, Bruxelles va accueillir la sixième édition de la « Semaine Culturelle du Kurdistan ».

L’annonce du programme de la semaine culturelle kurde a été faite sur la page Facebook qui porte le même nom :

 
« Chaque année, l’Institut kurde [de Bruxelles] organise, en collaboration avec certaines organisations partenaires, la «Semaine de la culture du Kurdistan» au cœur de Bruxelles. Veuillez noter que cet événement culturel commence cette année le mercredi 10 juillet au soir et se termine le dimanche 14 juillet. Nous proposons une diversité d’activités, notamment des tables d’hôtes kurdes, des concerts, de la danse et de la musique, des projections de films, des expositions (de photos) et des stands d’informations.
 
Plongez dans un bain de culture kurde, arménienne, assyrienne et yézidie dans le village kurde de la Place d’Espagne / Spanjeplein.
 
La réception d’ouverture aura lieu au Congrès national du Kurdistan le 10 juillet.
 
Vous êtes les bienvenus à partir de 18h30.
 
Merci de nous faire savoir à l’avance votre présence via koerdisch.instituut@skynet.be »
 
Les activités de la Semaine de la culture commenceront par une réception et dureront quatre jours.

 

La réception aura lieu au bâtiment du KNK (Congrès National du Kurdistan).

Le premier jour, un mariage traditionnel kurde sera mis en scène avec des mariés emmenés à dos de cheval de la place Brouckere à la place d’Espagne. Des vêtements kurdes traditionnels seront exposés lors du «mariage».

Il y aura des concerts, des discours, des ateliers et de nombreuses autres activités tout au long de la semaine culturelle.

La zone de l’événement sur la place d’Espagne comprendra des tentes kurdes pour présenter la culture kurde, ainsi que des stands pour présenter les régions et les événements historiques du Kurdistan, la résistance et la destruction, des stands de nourriture et de livres traditionnels.

Chaque jour, des chants et des percussions accompagnés d’halay (ronde) marqueront les activités, parmi lesquelles des spectacles de danse et de théâtre et des projections de films.

Cette année, l’art kurde du dengbêj (troubadour) fera partie intégrante des activités culturelles. Il y aura également des spectacles de groupe de danse arménienne, de percussions et de kaval.

L’objectif de la semaine culturelle, promue par l’Institut kurde de Bruxelles, le Congrès national du Kurdistan et le Centre kurde de Belgique, est résumé par le slogan «Amener les personnes de différentes minorités ethniques à prendre des initiatives positives et constructives».

 

 

Des militants kurdes menacés de mort sur le sol francais

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PARIS – L’Association de solidarité France-Kurdistan condamne la répression qui s’abat sur des militants kurdes en France et appelle à la mobilisation en solidarité avec le mouvement kurde.
 
Voici le communiqué de France-Kurdistan :
 
« Six ans après le triple crime commis par les services secrets de Turquie contre trois militantes kurdes, France-Kurdistan, avec les nombreuses organisations démocratiques rassemblées dans un Collectif de soutien, alertons l’opinion sur la situation actuelle en France et invitons toutes celles et ceux qui le peuvent à venir exprimer leur soutien aux militants du Conseil démocratique kurde de France, lors d’un meeting le 6 juillet 2019 à partir de 17 H, au 147 rue Lafayette, Paris 10ème.
 
La situation des kurdes en France, notamment les militants engagés contre RT Erdogan, devient inquiétante. Plusieurs d’entre eux sont menacés d’expulsion, certains qui n’ont commis aucun délit ont été perquisitionnés à leur domicile, et fait très grave, deux responsables du Conseil démocratique kurde de France (CDF-K), son président et son responsable aux relations extérieures ont vus leurs comptes bancaires personnels bloqués sur ordre du ministère de l’économie. Tous les deux ont reçu indirectement des menaces de mort. Tout ceci s’est produit au moment de la visite du ministre G. Le Drian à Ankara, à quelles fins ? En échange de quoi ?
 
Le gouvernement français doit cesser sa coopération policière et militaire avec le gouvernement de Turquie, qui s’enlise dans la dictature.
 
Il est aussi grand temps d’en finir avec cette hypocrisie qui participe à reconnaître les [combattants] kurdes du PKK comme des alliés contre Daesh et à considérer cette organisation politico-militaire, comme une organisation terroriste. Le PKK doit être retiré de cette liste noire. »
 
Paris, le 1er juillet 2019
 
La page Facebook de France-Kurdistan

TURQUIE. Barreaux d’avocats : Une nouvelle constitution peut résoudre la question kurde

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DERSIM – Les représentants des barreaux d’avocats d’Adiyaman, Agri, Batman, Bingol, Bitlis, Dersim, Amed, Hakkari, Mardin, Mus, Siirt, Sirnak, Urfa et Van se sont réunis à Dersim pour discuter de la question kurde.

Les présidents des barreaux ont déclaré : « Il est grand temps que tous les problèmes de la Turquie soient résolus d’une manière démocratique et égalitaire avec une nouvelle constitution ».

Il est temps d’adopter de nouvelles politiques

Dans un communiqué, les associations ont déclaré que le résultat des élections municipales turques devait être soigneusement examiné par tous les acteurs politiques et que des leçons devaient être tirées pour éviter et prévenir les discours de haine.

Le communiqué a souligné la nécessité d’abandonner de cette politique fondée sur la tension, au lieu d’un nouveau langage englobant tous les différents segments de la société et l’élaboration de nouvelles politiques constructives.

« A ce stade, la nécessité d’une nouvelle politique pacifique sur la question kurde est inévitablement apparue. – Il y a eu de nombreuses expériences (…) dans le processus de non conflit et de négociation, qui s’appelle « processus de résolution » et qui a duré entre 2013 et 2015. Nous convenons que ce processus n’a pas été bien géré, mais nous sommes également d’accord avec les critiques selon lesquelles ce processus n’a pas été évalué adéquatement. Il est temps de trouver une solution.”

Le communiqué exigeait la libération immédiate des journalistes, des représentants de la société civile, des universitaires, des politiciens et de toutes les autres personnes emprisonnées à la suite d’enquêtes et de poursuites pour leurs idées. L’importance du respect de la liberté d’expression a été réaffirmée et il a été demandé d’abandonner les enquêtes et les poursuites engagées contre eux.

Les barreaux ont déclaré qu’avec une nouvelle constitution démocratique et égalitaire, il serait possible de résoudre les problèmes de la Turquie, y compris la question kurde, et ont ajouté qu’une nouvelle constitution était nécessaire pour garantir la démocratie.

ANF

Une journaliste kurde yézidie remporte un prix de littérature de langue allemande

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Ronya Othman, écrivaine germano-kurde-yézidie, a remporté samedi le prix du public lors du prestigieux festival de littérature germanophone de Klagenfurt, en Autriche.
 
Othman, 26 ans, a remporté le prix du public et 7 000 euros. Elle a également reçu 5 000 euros de la bourse de la ville de Klagenfurter.
 
Son texte «Soixante Quatorze» est centré sur les 74 génocides que les Yézidis ont subis des mains de leurs voisins au cours de l’histoire.
 
Lors du 74ème génocide perpétré par l’État islamique (DAECH / ISIS) en août 2014, des milliers de Yézidis ont été tués, déplacés, leurs femmes et leurs enfants réduits en esclavage.
 
Les Nations Unies ont également reconnu les crimes de l’État islamique contre les Yézidis comme un génocide.
 
Othman a déclaré qu’elle était ravie du prix.
 
« Je suis heureuse que beaucoup de gens aient pu entendre mon texte sur le génocide car il a été diffusé à la télévision allemande et autrichienne », a-t-elle déclaré.
 
La jeune femme de 26 ans a remporté le prix après un vote du public où les téléspectateurs ont également pu voter.
 
Les électeurs ont été impressionnés par son histoire et par la force de son récit et de son témoignage. Le jury a également été impressionné par le texte, certains affirmant qu’ils n’avaient pas le pouvoir de critiquer son travail.
 
Othman a reçu de nombreux prix dans le passé. En 2015, elle a remporté le prix de littérature MDR et en 2017, le prix Open Mike pour sa poésie et le prix Caroline-Schlegel-Förderpreis pour un essai sur la diaspora kurde-yézidie.
 
Othmann est journaliste, écrivaine et poète yézidie germano-kurde. Elle a étudié la création littéraire au Deutsches Literaturinstitut Leipzig et vit actuellement à Leipzig.
 
Elle a écrit pour des journaux allemands tels que Der Spiegel, Zeit Online et Taz.
 
Cette année, Othman faisait partie du jury du Festival international du film de Duhok dans la région du Kurdistan.
 
Elle a déclaré qu’elle souhaitait revenir au Kurdistan à l’avenir.
 

Les forces démocratiques syriennes s’engagent officiellement à mettre fin au recrutement d’enfants

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Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont signé un plan d’action avec les Nations Unies pour mettre fin au recrutement d’enfants de moins de 18 ans.
 
Le commandant des FDS, le général Mazloum Abdi, a signé au nom des FDS et la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Virginia Gamba, a signé au nom des Nations Unies lors d’une cérémonie officielle au Palais des Nations, le 29 juin 2019.
 
Par ce plan d’action, les FDS s’engagent à mettre fin et à prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants, à identifier et à séparer les mineurs qui sont actuellement dans leurs rangs et à mettre en place des mesures préventives, de protection et disciplinaires liées au recrutement et à l’utilisation des enfants. Le Plan d’action fait suite à l’inscription des unités de protection du peuple (YPG/YPJ) pour le recrutement et l’utilisation d’enfants dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés ; les YPG/YPJ fonctionnent sous le commandement des FDS.
 
La Représentante spéciale se félicite de l’engagement des FDS
 
« C’est un jour important pour la protection des enfants en Syrie et il marque le début d’un processus, car il démontre un engagement significatif de la part des FDS à faire en sorte qu’aucun enfant ne soit recruté et utilisé par une entité opérant sous son égide », a déclaré la Représentante spéciale Gamba.
 
La signature du Plan d’action est le résultat de plusieurs mois d’engagement entre l’ONU et les Forces démocratiques syriennes, en étroite consultation avec la Représentante spéciale.
 
La Représentante spéciale Gamba a salué le travail des partenaires de protection de l’enfance sur le terrain, notant que le contexte en Syrie demeure l’un des plus terribles parmi les pays inscrits à son ordre du jour, avec des conséquences terribles pour les enfants.
 
Gamba a souligné l’importance des plans d’action visant à nouer le dialogue avec les parties au conflit, un instrument important du mandat des enfants et des conflits armés depuis 2003, conformément à la résolution 1460 du Conseil de sécurité.
 
« Les plans d’action offrent aux parties l’occasion de modifier leur attitude et leur comportement afin que cessent les violations graves à l’encontre des enfants et qu’elles soient empêchées d’améliorer durablement la protection des enfants touchés par les conflits armés. J’exhorte toutes les parties énumérées dans les annexes du rapport annuel du Secrétaire général, en Syrie et ailleurs, à saisir l’occasion de s’engager avec l’ONU et d’adopter des plans d’action », a ajouté Gamba.
 
Alors que le conflit se poursuit depuis neuf ans, Gamba a exhorté toutes les parties à œuvrer en faveur d’une solution politique conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies afin d’instaurer une paix durable dans le pays, car cela reste la meilleure option pour prévenir de graves violations contre les enfants.
 
Le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés recueille des informations et des rapports sur la manière dont les enfants sont touchés par les conflits armés et où ils le sont. Les parties qui commettent de graves violations contre les enfants dans l’une des 20 situations de conflit inscrites à son ordre du jour sont ajoutées aux annexes du Rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.
 
Les six violations graves à l’encontre des enfants sont : le recrutement et l’utilisation d’enfants ; le meurtre et la mutilation d’enfants ; le viol et d’autres formes de violence sexuelle ; l’enlèvement d’enfants ; les attaques contre les écoles et les hôpitaux ; et le refus d’accès humanitaire.
 
Les Unités de protection populaire (YPG/YPJ) sont énumérées dans les annexes du Rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés aux fins du recrutement et de l’utilisation d’enfants depuis 2014.
 
Les Unités de protection du peuple (YPG/YPJ) fonctionnent sous le commandement et le contrôle effectifs des Forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Un plan d’action est un engagement écrit entre l’Organisation des Nations Unies et une partie à un conflit énuméré dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés pour une ou plusieurs violations graves commises contre des enfants (A/72/865-S/2018/465). Chaque plan d’action énonce des mesures concrètes, assorties de délais, conformes au droit international, visant à améliorer la protection des enfants.
 
Liste des partis présents en Syrie dans le dernier rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés :
 
Acteurs étatiques :
 
  • Forces gouvernementales, y compris les Forces de défense nationale et les milices pro-gouvernementales (recrutement et utilisation; massacres et mutilations; viol et autres formes de violence sexuelle; attaques contre des écoles et des hôpitaux)
 
Acteurs non étatiques :
 
  • Ahrar al-Sham (Recruitment and use; Killing and maiming)
  • Ahrar al-Sham (recrutement et utilisation; meurtre et mutilation
  • Groupes affiliés à l’Armée Syrienne Libre (Recrutement et utilisation)
  • État islamique en Irak et au Levant (DAECH ou ISIS) (recrutement et utilisation; massacres et mutilations; viol et autres formes de violence sexuelle; attaques contre des écoles et des hôpitaux; enlèvements
  • Jaysh al-Islam (recrutement et utilisation)
  • Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) dirigé par al-Nosra (Recrutement et utilisation; meurtres et mutilations)
  • Unités de protection des personnes (recrutement et utilisation)
 
Publié sur le site de l’ONU

TURQUIE. Un enseignant sanctionné pour avoir parlé kurde

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TURQUIE / BAKUR – VAN – Un enseignant de Van a été sanctionné et muté dans une autre ville pour avoir parlé kurde.
 
Le député HDP Van Muazzez Orhan a déclaré que la décision de sanctionner l’enseignant était inacceptable et a appelé le ministère de l’Éducation nationale à à annuler la décision de la mutation de l’enseignant.
 
Le député HDP Muazzez Orhan, qui a critiqué le transfert du professeur Medeni Oruç pour avoir parlé kurde, a déclaré : « Binali Yildirim a salué les habitants de Diyarbakir en kurde et a utilisé le mot Kurdes et Kurdistan, mais nos professeurs sont punis pour avoir parlé en kurde. »
 
Medeni Oruç, qui travaillait comme enseignant à l’école primaire Ferit Melen, dans le district d’Edremit à Van, a été muté à la suite d’une enquête ouverte au motif qu’il parlait kurde dans cette école.
 
Le Ministère de l’éducation nationale turque a introduit des cours facultatifs kurdes dans les écoles, mais comme l’a fait remarquer le syndicat dont Oruç est membre, l’Union des travailleurs de l’éducation et des sciences (Eğitim Sen), un enseignant parlant kurde est sanctionné.
 
De même, le député HDP Van Muazzez Orhan a déclaré que la décision de sanctionner l’enseignant était inacceptable et a appelé le ministère de l’Education nationale à annuler la décision de la mutation d’Oruç.
 

Les femmes de Van s’installent sur les hauts plateaux pour l’été

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TURQUIE / BAKUR – VAN – Quand les grosses chaleurs s’installent à Van, les villageois se déplacent avec leur bétail vers les hautes terres. Malgré les interdictions de l’État turc, les femmes kurdes préservent leur culture.
 
Chaque été, des femmes du village d’Êzdînan (Konalga), dans le district de Şax (Çatak) de la province de Van, mènent leurs troupeaux en transhumance sur les hauts plateaux. Les alpages riches en variétés de plante de haute montagne de Mêrgastran et d’Alandeşt attirent les villageois kurdes.
 
Les femmes d’Êzdînan se lèvent tôt le matin et se rendent sur les hauts plateaux après le petit déjeuner pour traire leurs brebis. Avant cela, les chevaux doivent être sellés. Le sentier de deux heures passe à travers les falaises dangereuses, mais les femmes parlent ou chantent, du lever au coucher du soleil.
 
Heybet Tarten s’occupe des brebis sur les hauts plateaux depuis des années. « Je suis née et j’y ai grandi. Pendant un certain temps, l’accès aux hautes terres a été interdit et l’interdiction a été levée par la suite. La vie sur les hauts plateaux est très agréable, mais aussi épuisante. Nos tentes sont à Mêrgastran mais nous allons à Alandeşt pour traire les brebis. Le trajet dure deux, parfois même trois heures. C’est dangereux, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose à cela. Nous passons le temps avec des chansons et des conversations. »
 
Hicret Okan vit d’élevage sur les hautes terres depuis plus de cinquante ans. « Nous nous levons à cinq heures du matin et travaillons jusqu’à huit heures (du soir). Il n’y a que des femmes sur ce plateau, tout le fardeau repose sur nos épaules. L’élevage n’est pas un travail facile et surtout dans un endroit comme celui-ci, les difficultés et les responsabilités sont grandes. J’aime beaucoup la vie sur les hauts plateaux. Pendant un certain temps, on nous a interdit d’y entrer, mais nous n’avons pas abandonné cette vie. A Hakkari et dans de nombreux autres endroits, les hautes terres sont fermées (interdites). Cependant, la population survit, avec ces interdictions, les Kurdes sont économiquement affaiblis et plongés dans la pauvreté. Nous n’abandonnerons pas cette culture et la préserverons toute notre vie. »
 
Cependant, Hizret Altan souligne que la jeune génération rejette la vie sur les hauts plateaux : « Ils ne l’apprécient pas. L’air dans les villes vous rend malade, donc les hautes terres avec leur effet curatif sont préférables. Il y avait près d’une centaine de familles ici, mais ça a changé. »
 

En 1993, un musicien kurde a été brûlé vif parce qu’alévi

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TURQUIE – Le 2 juillet 1993, Des fanatiques islamistes brûlaient vifs 35 Alévis dans un hôtel de la ville de Sivas où devait avoir lieu un festival alévi. Le musicien kurde, Hasret Gültekin, était parmi les victimes de de Madimak.
 
Hasret a payé de sa vie le triple affront qu’il avait commis en étant Kurde, de confession alévie et chanteur kurde dans un pays où il était interdit d’être autre que turc, sunnite et parlant turc.
 
Hasret Gültekin est un des premiers chanteurs à avoir bravé l’interdiction de chanter en kurde avec son album « Newroz », sorti en 1990.
 
Hasret, mort à 22 ans, est devenu père à titre posthume 2 mois après sa mort. En effet, sa femme Étê était enceinte de 7 mois quand on a brûlé son mari. Elle a appelé son bébé « Hasret Roni » (Roni signifie lumière en kurde).
 
Que s’est il passé à l’hôtel Madimak ?

La FEDA rend hommage aux victimes de l’hôtel Madımak

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La Fédération démocratique des Alévis en Europe (FEDA) a publié un communiqué à l’occasion de la date anniversaire du massacre de Madımak, du 2 juillet 1993.

La FEDA a déclaré que le massacre de Madimak était une blessure qui saigne toujours.

Rappelant les nombreux massacres perpétrés par l’Etat turc, le communiqué ajoute :

« Ces crimes contre l’humanité continueront à saigner dans la conscience des Alévis. A moins que les responsables n’en aient rendu compte, les Alévis ne devraient pas être et ne seront pas en paix. (…) Car la population alévie de Sivas et Maras a été réduite au statut de minorité numérique. »

QUE S’EST-IL PASSÉ ? 

Le massacre de Sivas ou Madımak fait référence à l’incendie de l’hôtel Madimak qui, le 2 juillet 1993, a causé la mort de 35 personnes, principalement des intellectuels alévis et deux employés d’hôtel.

Les Alévis s’étaient réunis à l’hôtel Madımak, à Sivas, pour un festival culturel célébrant la vie du poète alévi du XVIe siècle, Pir Sultan Abdal.

Parmi les intellectuels se trouvait le célèbre écrivain de gauche Aziz Nesin qui était très détesté par les extrémistes islamistes.

Une foule d’extrémistes a assiégé l’hôtel et a fini par y mettre le feu. Nesin lui-même a pu échapper à l’incendie, mais des dizaines d’autres intellectuels ont perdu la vie. Parmi eux se trouvaient des poètes, des musiciens, mais aussi des touristes et du personnel hôtelier.

La police n’est pas intervenue

Plusieurs personnes ont été arrêtées à la suite de l’incendie. Au fil des ans, un certain nombre de procès ont eu lieu et des peines ont été prononcées. Pourtant, le sentiment que justice n’a pas été faite demeure chez les proches des victimes.

Le 28 novembre 1997, la Cour de sûreté de l’Etat a finalement condamné à mort 33 accusés pour leur rôle dans le massacre. En 2002, peu après que la Turquie eut suspendu l’application de la peine de mort, les peines ont été commuées en peines d’emprisonnement à vie.

ANF