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TURQUIE. 267 corps de combattants kurdes enfouis sous un trottoir d’Istanbul

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TURQUIE / BAKUR – Mêmes morts, les Kurdes ne peuvent échapper à la haine de l’Etat turc. Leurs cadavres sont attaqués, mutilés, déterrés, leurs cimetières profanés, tout cela depuis plusieurs décennies déjà, sans que la communauté internationale montre le moindre gêne face à de tels crimes contre l’humanité.
 
Fin 2017, le gouvernement turc a ordonné la destruction du cimetière des martyrs de Garzan et déporté les ossements de centaines de guérilleros à Istanbul. On a découvert par hasard qu’ils y étaient mis dans des boîtes en plastique et enfouis sous un trottoir d’istanbul.
 
En décembre 2017, l’État turc a ordonné la destruction du cimetière des martyrs de Garzan, dans la province de Bitlis, au Kurdistan du Nord. Le cimetière est situé près du village d’Oleka Jor (Upper Ölek), où des centaines de membres des forces armées kurdes d’HPG et YJA-Star (forces affiliées au PKK) et les YPG / YPJ ont été enterrés. Leurs corps ont été exhumés après la destruction du cimetière sur ordre du parquet d’Istanbul et emmenés au service médico-légal d’Istanbul. Ils ont ensuite été enterrés dans le cimetière juif de Kilyos. Les restes des combattants kurdes ont été enterrés dans une section réservée aux «anonymes».
 
 
Jusqu’à présent, on pensait que les corps de 267 combattants tombés enterrés à Garzan avaient été exhumés par les forces de sécurité turques et emmenés à Istanbul. Selon les recherches de l’agence de presse Mezopotamya (MA), 282 corps ont été emmenés à Istanbul. Seuls 21 corps ont par la suite été remis à des proches. Les corps de 261 morts sont toujours enterrés à Kilyos. Cependant, pas dans des tombes ordinaires, mais emballés dans des boîtes en plastique et empilés les uns sur les autres sous un trottoir.
 
Le respect envers les morts est l’une des valeurs fondamentales de l’humanité
Pour le gouvernement AKP / MHP, qui combat même les morts kurdes, cela semble être un mot étranger. Des images récentes publiées par MA montrent toute l’étendue du traitement horrible des corps des combattants enterrés à Kilyos.
 
Jeudi, une veillée a été organisée par le bureau d’Istanbul du Parti démocratique des peuples (HDP) au cimetière de Kilyos, avec la participation de membres d’Anyakay, une association de solidarité pour les familles d’Anatolie qui ont perdu des proches. Erdal Avcı, coprésident du HDP à Istanbul, a déclaré dans un court discours: « Les tombes et les lieux de culte sont les plus anciens témoignages de la civilisation humaine. (…) Le traitement des morts de Garzan, qui ont été enterrés sous un trottoir ici à Kilyos, est irrespectueux et odieux et reflète la mentalité de l’ennemi. Nous exigeons que les attaques contre nos morts et leurs lieux de repos prennent fin. »
 

TURQUIE. Pétition pour 2 avocats emprisonnés en grève de la faim depuis 3 mois

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TURQUIE – Le métier d’avocat est devenu mission impossible en Turquie, surtout dans les régions kurdes, et ceux qui insistent pour défendre ceux persécutés par le pouvoir finissent souvent en prison. Plusieurs de ces avocats sont en grève de la faim. Deux d’entre eux ont transformé leur grève de la faim en un jeun de la mort, deux jours après la mort d’Hêlîn Bölek, la chanteuse persécutée du Grup Yorum qui était en grève de la faim pendant 288 jours.
 
Les avocats Ebru Timtik et Aytaç Ünsal ont ​​entamé une grève de la faim le 5 février 2020, réclamant « le droit à un procès équitable ».
 
Une nouvelle campagne de signature a été lancée par la Coordination de la liberté de défense pour les avocats Aytaç Ünsal et Ebru Timtik qui sont sur le point de mourir et demandent un procès équitable. 
 
La Coordination de la liberté de défense s’est déclarée préoccupée par Ünsal et Timtik qui risquent clairement leur vie.
 
La Coordination a déclaré: « Comme le sait l’opinion publique, 18 avocats, membres de ÇHD (Association des avocats contemporains), ont été condamnés à un total de 159 ans de prison, en violation de toutes les garanties procédurales et le droit à la défense et à un procès équitable. Les juges qui avaient rendu une ordonnance de mise en liberté ont été contraints de revenir sur leurs décisions, puis ont été retirés de l’affaire. Cette décision abrupte a été portée devant la Cour suprême. En tant que signataires de ce texte, nous sommes préoccupés par le système judiciaire politisé qui prévaut actuellement en Turquie. »
 
La déclaration poursuit : « Nous appelons tout le monde à soutenir les avocats de ÇHD et à signer la pétition soutenant la demande des avocats pour un procès équitable. »
 
La Coordination a ajouté que ceux qui souhaitent soutenir la campagne de signatures pouvaient envoyer leurs noms, prénoms, profession et ville à l’adresse électronique : savunmayaozgurluk@gmail.com

Hommage au leader kurde Ihsan Nuri, l’ « aigle d’Ararat »

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Le 21 mai 1892 naissait Ihsan Nuri, politicien et officier kurde qui a co-dirigé la rébellion d’Ararat.
 
« Repose en paix, ô l’aigle d’Ararat ! Parce que Dieu a créé l’humanité de la terre et les Kurdes du feu, et nous savons que le feu est éternel et puissant, » l’historien kurde, Sedat Ulugana.
 
Ihsan Nuri, également connu sous le nom d’Ihsan Nuri Pacha était un militaire et un politicien kurde, ancien officier de l’armée ottomane, et l’un des généraux des forces kurdes lors de la rébellion d’Ararat entre 1927 et 1930.
 
Ihsan Nuri est né à Bitlis. Il appartenait à une branche de la tribu Jalali. En 1910, il a obtenu son diplôme de lieutenant et a rejoint l’armée ottomane. Il a participé aux opérations de contre-insurrection en Albanie. Puis il a été envoyé au Yémen où il a servi pendant 33 mois. A son retour du Yémen, il est nommé aide de camp du 93e régiment d’infanterie ottoman et est envoyé à Beyzon. Au début de la Première Guerre mondiale, il est blessé à Nerman et est renvoyé dans la zone arrière pour y être soigné. Sur le chemin d’Erzincan, il souffre de gelures près de Karaburun. Après avoir été soigné à Erzincan, il est affecté à la neuvième armée ottomane, puis nommé membre du comité d’administration d’Ozurgeti en Géorgie, brièvement occupée par les troupes turques pendant la campagne du Caucase de 1918 et sert comme commandant de la gendarmerie mobile de la ville. Après la Première Guerre mondiale, il prend contact avec la Société pour la Révolution du Kurdistan. Il écrit un article sur les Quatorze Points de Woodrow Wilson, qui sera publié le 30 mars 1919 dans la revue kurde Jîn [vie]. A son arrivée à Trabzon, Rushdi Bey, qui était le commandant de la 9e division caucasienne, l’envoie à Bakou pour rencontrer les autorités de l’Armée rouge, puis il soutient la rébellion de Sheikh Said en 1925 et plus tard celle d’Ararat.
 
République d’Ararat
 
Les nationalistes kurdes se sont réunis en octobre 1927 et ont non seulement proclamé l’indépendance du Kurdistan, mais ont également formé le Xoybûn* ou Khoybûn (Indépendance ou être soi-même), un organe national suprême avec des pouvoirs nationaux et internationaux complets et exclusifs. De nombreux Arméniens ont également rejoint le mouvement Xoybûn.
 
Conscient de la nécessité d’une structure militaire appropriée, Xoybûn a promu Ihsan Nuri au rang de général (pacha) et l’a nommé commandant en chef de l’armée nationale kurde. Ihsan Nuri, en plus d’être un ancien membre kurde des Jeunes Turcs, a montré son allégeance à la cause kurde lorsqu’il a dirigé la mutinerie au sein de l’armée turque avant la rébellion de Sheikh Said.
 
En octobre 1927, Ihsan Nuri a réuni un petit groupe de soldats armés d’armes modernes et formés aux tactiques de l’infanterie. Cette force a initié la révolte de Xoybûn, marchant vers le Mont Ararat. Ihsan Nuri et ses hommes réussirent non seulement à atteindre le Mont Ararat, mais ils réussirent à sécuriser les villes de Bitlis, les provinces de Van, et la plupart des campagnes autour du lac de Van, établissant ainsi une zone notable de résistance kurde.
 
Le 28 octobre 1927, la République indépendante kurde de l’Ararat est proclamée par un gouvernement provisoire, présidé par Ibrahim Pasha Heski Tello, un ancien officier qui a déjà participé à la révolte du Cheikh Saïd, puis à un premier soulèvement de l’Ararat en 1926. La plupart des tribus kurdes de la région, dont la puissante et nombreuse tribu des Djelalî, à laquelle appartient Ibrahim Pasha Heski Tello, s’y rallient. La République de l’Ararat n’obtient pas de reconnaissance étatique, mais obtient immédiatement le soutien du mouvement patriotique arménien du Tashnaq. De plus, le gouvernement provisoire kurde obtient du gouvernement d’Ankara le retour dans leur foyer des chefs Kurdes exilés. Certains d’entre eux rejoignent la révolte, tandis que d’autres préfèrent se réfugier en Syrie
 
À la fin de l’été 1930, les forces aériennes turques bombardent les positions kurdes autour du mont Ararat de toutes les directions. Selon le général Ihsan Nuri, la supériorité militaire des forces aériennes turques a démoralisé les Kurdes et a conduit à leur capitulation.
 
Mort en exil à Téhéran
 
En 1930, İhsan Nuri est arrivé comme réfugié à Téhéran. Le gouvernement iranien a restreint ses déplacements pendant ses années à Téhéran. Durant l’été 1976, il a été blessé, heurté par une moto devant sa maison un matin. Il a été transporté à l’hôpital où il est mort de ses blessures dans la journée. Le coupable conduisant la moto qui l’a heurté n’a jamais été identifié ni appréhendé.
İhsan Nuri et son épouse Yashar 
*La ligue Khoybûn
 
En 1927, au Liban, des intellectuels nationalistes kurdes, menés notamment par Celadet Bedirxan (1893-1951), Sureya Bedirxan (1883-1938) et Osman Sabri (1905-1993), fondent la ligue Khoybûn. La ligue se donne pour but, en tirant les leçons de l’échec des révoltes kurdes comme celle du Cheikh Saïd de Pîran (1925), d’organiser un soulèvement kurde unitaire, qui se donne pour objectif de fédérer toutes les tribus et tous les groupes sociaux de la nation kurde. Cette nouvelle organisation kurde est novatrice dans sa forme et dans ses idées. Elle matérialise véritablement une unification entre d’une part, une intelligentsia occidentalisée et d’autre part, les représentants du monde traditionnel kurde. En effet, des intellectuels, ex-officiers ottomans, aghas, cheikhs et chefs de tribus se côtoient au sein du Khoybûn et élaborent une nouvelle syntaxe nationaliste commune afin de lutter contre la Turquie kémaliste. Le Khoybûn se dote d’un programme pan-kurdiste et parvient à créer des branches en Irak et notamment à Sulaimaniya.
 

Les étudiants kurdes d’INALCO ont leur propre site : Kurd’Înalco

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PARIS – Les étudiants kurdes du département de kurdologie de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) viennent de créer leur site internet sous le nom de Kurd’Înalco. Ils ont également une revue du même nom (Kovara Kurd’Înalco) qu’ils publient depuis avril 2019.
 
A l’occasion de la création du site Kurd’Înalco, nous avons interviewé Sibel Er, présidente de l’association des étudiants kurdes d’INACLO.

Peux-tu nous présenter brièvement le département de kurdologie d’INALCO
 
Sibel : L’Institut national des Langues et Civilisations orientales (Inalco) est un établissement français d’enseignement supérieur ayant vocation à enseigner les langues et civilisations autres que celles originaires d’Europe occidentale. Fondé en 1669 sous le nom d’ “École des Jeunes de Langues”, il prend son appellation actuelle en 1971.
 
La langue kurde est enseignée à l’INALCO depuis 1948, introduite par le kurdologue français Roger Lescot. Au départ, seul le dialecte Kurmandji y était enseigné, aujourd’hui, on y enseigne également le dialecte sorani.
 
Des intellectuels kurdes comme Kamuran Bedirxan, Abdurehman Qasimlo et Halkawt Hakem, mais aussi non-kurdes comme Joyce Blau, ont enseigné à l’Inalco la grammaire, la littérature kurde et l’histoire du Kurdistan.
 
Aujourd’hui sont enseignés à l’Inalco les dialectes kurmandji et sorani du kurde.  Les cours en licence sont axés sur la grammaire, la pratique orale et écrite des deux dialectes.  Par ailleurs, nous avons des cours d’histoire et  de géographie du Kurdistan et depuis quelques années le cinéma kurde fait partie du parcours.
 
Avant votre revue Kovara Kurd’Înalco sortie en avril 2019, y avait-il eu d’autres revues ou journaux kurdes à l’INALCO ? »
 
Sibel : À ma connaissance non, il s’agit de la première revue des étudiants en Kurdologie à l’Inalco. 
 
Peux-tu nous présenter votre association son nom exacte? Combien de membres avez-vous et quelles sont vos activités ?
 
Sibel : L’association Kurd’Înalco a été créée il y a à peu près un an et demi. Nous sommes 6 membres du bureau, à gérer l’organisation des évènements, et plus particulièrement le côté administratif. Pour chacun de nos projet nous avons des comité différents, ainsi le comité de la revue est composé de membres qui ne sont pas forcément dans le bureau. Concernant nos adhérents qui sont environs 50, ce sont surtout les étudiants en études kurdes. La plupart se portent également bénévoles pour les activités que nous organisons. Par ailleurs, au-delà des membres, nous avons toujours eu un public important de jeunes Kurdes et de jeunes Français lors de nos différentes organisations. 
 
Nos activités sont assez diverses. Chaque année, nous faisons des journées culturelles. A l’Inalco, cela est une tradition, les associations estudiantines organisent des journées représentant leur air culturel respectif. Lors de cette journée, on fait découvrir la tradition culinaire kurde, nous proposons aussi un stand de livres en kurde, et sur les Kurdes. Les programmes de ces journées sont assez denses. On met aussi à l’honneur la projections de films kurdes, des concerts de musique et des govends [danses kurdes]. Tout projet est aussi l’occasion de créer des partenariats pour nous, donc si vous avez des projets que l’on pourrait réaliser en commun n’hésitez pas à nous en parler. 
 
Comme précisé, notre association est assez jeune, et nos ateliers commençait à prendre de l’ampleur cette année. Cette année, nous avions des ateliers de danses traditionnelles et de def. Nous avions aussi initié un atelier de soutien aux étudiants en kurde. Par ailleurs, sans cette crise sanitaire, nous étions en train de mettre en place un atelier « d’art ». Cela allait permettre de créer des visuelles artistiques, notamment en rapport avec la culture kurde, pour ensuite les exposer lors de nos journées culturelles. 
 
Enfin, la revue est aussi une grande occupation pour les membres de notre équipe. 
 
D’où est venue l’idée de la création d’un site internet en kurde ?
 
Sibel : Notre revue Kurd’Înalco est majoritairement en kurde. Alors le site internet s’adresse principalement aux lecteurs kurdophones. Cela leur permettra d’accéder directement aux articles publiés dans les différents numéros de la revue. Actuellement, on peut y trouver le numéro 1. Quant à la publication du deuxième numéro, elle est en cours. A cause de la situation actuelle [le confinement dû au COVID-19], sa sortie a été retardée de quelques mois. Nous espérons tout de même la sortir d’ici juin. 
 
Quel sont vos projets pour votre site internet et au sein de votre association ?
 
Sibel : Pour le site internet comme précisé, il concernera principalement la revue, elle restera une plateforme pour partager les articles de la revue, et permettre aux lecteurs de voir le contenu de celle-ci, et peut-être qu’ils prendront le courage de nous écrire à leur tour des articles en kurde.  
 
Quant à l’association, à la rentrée scolaire nous pensons remettre en place les ateliers de govend, de def, d’art que nous avions commencé cette année. 
 
Nous aurons aussi la journée culturelle kurde à l’Inalco, qui aura lieu le 20 novembre 2020, et ainsi que le Newroz le 19 mars 2021. 
 
La publication de la revue, est aussi un projet dont nous avons l’intention de pérenniser. 
 
On sait que de nombreux jeunes français d’origine kurde ne parle pas leur langue maternelle qui a subi un génocide linguistique du fait de son interdiction dans un Kurdistan colonisé depuis plusieurs décennies. Certains de ces jeunes expriment aujourd’hui le désir d’apprendre leur langue qui leur a été interdite. As-tu un message à transmettre à ces Kurdes qui seraient intéressés par l’étude de la langue kurde ?
 
Sibel : Je pense que toute personne consciente de la situation de sa langue maternelle devrait faire des efforts personnels pour faire vivre cette langue. Je pourrais peut-être parler de mon propre cas. C’est parce que mon niveau de kurde n’était pas assez bien, et parce que mon kurde était un kurde imprégné de mots turcs que j’ai commencé les études kurdes. Aujourd’hui, après cinq ans de proximité avec le kurde, je sais que je le maîtrise beaucoup mieux, et comme toutes les langues, on ne peut que progresser. D’ailleurs, nous savons aussi que certains la parlent parfaitement, mais n’osent pas trop à l’écrit, je voudrais leur dire qu’ils ne devraient pas hésiter à l’écrire aussi. C’est en écrivant aussi que l’on s’améliore. Le but de notre revue, est aussi d’encourager ces jeunes à s’exprimer en kurde dans les domaines de leurs études respectives, et nous croyons que cela est possible, car nous avons eu quelques exemples avec le premier numéro: Des étudiants en mathématiques, en droit n’ont pas hésité à écrire des articles, et s’ils avaient des difficultés, nous les aidions. 
 
Alors, pour les jeunes Kurdes en France désireux d’apprendre leur langue, ou bien pour ceux qui souhaitent améliorer leur niveau, ils ne devraient pas hésiter à venir s’inscrire en kurde. S’ils ont des questions, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter pour toutes questions. 
 
Nos contacts : 
e-mail : inalcokurd@gmail.com
Facebook : Kurd’Înalco
Instagram : kurdinalco
 
Merci de nous avoir répondu à nos questions. On vous souhaite du succès dans vos travaux en cours et à venir.
 
 

Les Syriaques demandent au Parlement européen de reconnaître le génocide de Sayfo 1915

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L’Union des Syriaques européens exhorte le Parlement européen à reconnaître officiellement le génocide de la population assyrienne par l’empire ottoman en 1915.
 
L’Union des Syriaques européens a lancé une pétition à l’attention du Parlement européen, de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne afin qu’ils reconnaissent le génocide assyrien connu également sous le nom de « Seyfo ».
 
Voici le texte qui accompagne leur pétition mise en ligne :
 
« Chers tous, nous lançons ici une pétition pour la reconnaissance du génocide de Sayfo 1915 par le Parlement européen. À la veille du 15 juin, Journée des martyrs Sayfo, nous vous invitons à soutenir et à partager notre pétition afin de toucher un large public.
 
A partir de 1914 et dans les années suivantes, les peuples chaldéen, syriaque, assyrien et araméen de l’Empire ottoman ont été soumis au génocide, aux massacres, aux déportations et aux conversions forcées. En outre, des centaines d’églises, de monastères et de lieux saints ont été profanés, des biens culturels, sociaux et économiques ont été saisis et changés de main par la domination ottomane et turque et leurs alliés locaux, et le génocide se poursuit sur les populations autochtones.
 
Pendant le génocide de 1915, les Arméniens, les Pontiques grecs et les peuples chaldéens-syriaques-assyriens et arabes, à savoir les entités chrétiennes, ont été pris pour cible et leur présence millénaire a été démolie. Le génocide de 1915 connu sous le nom de « Sayfo » signifie « épée » et a causé la mort de 500 000 Chaldéens, Syriaques, Assyriens et Araméens, notamment des femmes, des enfants et des civils innocents. En commençant par les dirigeants communautaires et les intellectuels, un génocide a eu lieu à Turabdin, Hakkari, Van, Ourmia en Iran et dans la région Adiyaman.
 
Sur cette base, nous demandons instamment au Parlement européen de reconnaître le génocide de Sayfo 1915 et de se ranger du côté de la vérité historique et de la justice comme piliers fondamentaux des idéaux européens. »
 
Vous pouvez signer la pétition ici
 

Médecins de Kobanê : La force des Kurdes réside dans l’unité de leurs forces politiques

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SYRIE / ROJAVA – Plusieurs médecins de la ville de Kobanê ont souligné la nécessité d’unifier la classe kurde, de ne pas gaspiller les opportunités historiques disponibles, et de ne pas se laisser entraîner dans des disputes partisanes étroites qui ne servent pas les intérêts du peuple kurde, et ont souligné que la force des Kurdes résidait dans l’unification des forces politiques kurdes.
 
Les efforts se poursuivent pour parvenir à un rapprochement entre les partis kurdes et à l’unité dans les rangs kurdes, et ainsi former une référence politique unifiée pour les Kurdes du Rojava, compte tenu des risques et des menaces qui pèsent sur la région du fait des attaques militaires, politiques et médiatiques lancées de plusieurs côtés sur les régions du nord et de l’est de la Syrie, notamment en Turquie.
 
Des appels par les médias, et des mouvements sur le terrain, et pourtant la scène reste floue et aucune mesure concrète n’a été prise pour un consensus kurde-kurde qui renoncera aux différences vieilles de plusieurs décennies et attirera l’attention sur les défis communs à tous les partis, institutions et forces kurdes, qui sont des défis auxquels le peuple kurde en général est confronté.
 
Dans ce contexte, le Dr Ahmed Qadir, de la ville de Kobanê, a déclaré à l’agence de presse Hawar (ANHA) : « Les nouvelles qui ont circulé récemment concernant l’unification de la classe politique kurde sont très prometteuses ».
 
Il a souligné que l’unification des rangs kurdes et les tentatives en cours pour y parvenir sont une étape importante, et a poursuivi en disant : « L’unification du point de vue des partis kurdes montrera la réalité des attaques de l’État turc sur la région sous prétexte de combattre le PKK et non le peuple kurde, et notre unité prouvera l’objectif de la Turquie qui est d’éliminer la présence kurde et non de combattre un seul parti ».
 
« Si les chances de réaliser l’unité sont perdues, alors les parties en porteront la responsabilité. »
 
Quant au Dr. Muhammad Arif Ali, il dit : « Après les victoires qui ont été obtenues dans le nord et l’est de la Syrie par les FDS (Forces démocratiques syriennes), la Turquie a attaqué la région pour éliminer ces gains et ces victoires. »
 
Muhammad Arif, s’adressant à l’agence de presse Hawar (ANHA), a souligné que « la meilleure solution dans cette étape difficile et sensible est de travailler à l’unification des rangs kurdes, et de ne pas gâcher cette opportunité historique. Si nous perdons cette opportunité, les parties kurdes porteront la responsabilité du danger qui affectera l’existence du peuple kurde ».
 
Dans le même contexte, le Dr Bakhtiar Modarras Hussein, estime que de nombreuses opportunités historiques ont été perdues par le peuple kurde au cours des dix années de la crise syrienne, en raison de l’absence d’unification de la vision kurde et des différences entre les parties.
 
Il a poursuivi, en déclarant que: « dans la phase actuelle, le peuple kurde a une bonne position sur le plan mondial grâce aux sacrifices faits par les Forces démocratiques syriennes. Nous avons des victoires et des gains sacrés et nous ne voulons pas que ces sacrifices soient vains ».
 
A la fin de son discours, le Dr. Bakhtiar a déclaré : « La force des Kurdes réside dans l’unification et la solidarité des partis kurdes qui doivent faire des concessions, et le Parti de l’Union Démocratique en particulier doit faire des concessions afin que nous puissions réaliser l’unification de la classe politique kurde car cela est nécessaire par rapport à l’existence kurde et à la préservation des acquis ».
 

Les USA et la France pour unifier les Kurdes? Que veulent vraiment les deux pays ?

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Récemment, une initiative internationale visant à unifier les dirigeants kurdes, menée par les États-Unis d’Amérique et la France, a vu le jour alors que la Syrie entre dans une nouvelle phase du conflit, mais l’histoire des deux pays laisse planer de nombreux doutes sur les intentions qui découlent de ces efforts, alors quel est le prix de l’unification kurde selon les critères franco-américains ?
 
Les Kurdes se souviennent encore de ce que la France a fait en 1916 lorsqu’elle a permis, avec la Grande-Bretagne, la division du Kurdistan en quatre parties, laissant les Kurdes vivre sous l’occupation de quatre régimes autoritaires en Irak, en Syrie, en Iran et en Turquie.
 
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis d’Amérique ont assumé le leadership mondial des deux puissances dominantes, la France et la Grande-Bretagne. Mais l’approche internationale de la question kurde n’a pas changé.
 
Ceux qui s’intéressent à l’histoire kurde savent que les États-Unis d’Amérique ont contribué à l’émergence d’une région kurde autonome lorsqu’ils ont imposé une zone de sécurité au début des années 90 du siècle dernier pour la protéger de Saddam Hussein et de l’Iran. En outre, les États-Unis ont joué un rôle de premier plan dans l’unification des deux partis dominants de la région, l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
 
Le prix à payer a été de pousser le Parti démocratique du Kurdistan et l’Union patriotique du Kurdistan à combattre le Mouvement de libération du Kurdistan (PKK) et les contrats d’investissement dans les domaines de l’énergie, sans parler des restrictions de l’influence iranienne en Irak, ce qui explique le silence des Turcs envers la région, qui dans ses calculs n’ont pas résisté un jour à l’occupation turque et ne se sont pas aventurés sur la voie américaine au Moyen-Orient.
 
L’histoire récente prouve que toute prétention internationale à l’unification des Kurdes est porteuse d’intentions malveillantes à l’encontre du PKK qui propose des projets démocratiques qui créent une démocratie appropriée au pluralisme religieux et national non seulement au Kurdistan, mais dans toute la région du Moyen-Orient.
 
Quant au Rojava, l’Amérique a récemment découvert dans son agenda diplomatique une initiative visant à unifier les Kurdes, dont les derniers chapitres ont été le retrait de ses forces le 9 octobre dernier pour ouvrir la voie à une attaque turque sur les régions du nord-est de la Syrie qui a conduit à une occupation turque accompagnée de factions mercenaires dans la région de Serêkaniyê et le district de Tel Abyad, sachant que la date de l’attaque coïncidait avec l’arrestation d’Ocalan en 1999, une conspiration de l’Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA) avec des puissances européennes aux côtés de la Turquie.
 
Alors pourquoi l’Amérique et la France veulent-elles unifier les Kurdes ? Que veulent les deux pays ? S’agit-il vraiment d’une initiative visant à unifier les Kurdes ou d’une tentative d’infiltrer les rangs des Kurdes en échange d’objectifs à long terme ?
 
L’Amérique et la France poussent vers un dialogue entre le Parti de l’Union Démocratique et le Conseil National Kurde (ENKS), sachant que l’ENKS a des liens étroits avec la Turquie et le Parti Démocratique du Kurdistan depuis des décennies.
 
Le slogan évoqué est d’unifier les Kurdes, mais il y a d’autres objectifs. De toute évidence, les États-Unis cherchent à impliquer l’ENKS dans l’administration du nord-est de la Syrie, bien que l’ENKS ait fait peu d’efforts dans ce que cette région a réalisé, et qu’il échappe à tous les appels à l’unification, mais il a répondu à l’invitation américaine.
 
L’objectif américain est donc clair, une administration autonome incrustée dans l’ENKS de manière à assurer à l’Amérique un impact à long terme dans le nord-est de la Syrie, riche en ressources énergétiques et adjacent aux zones d’influence russe et iranienne.
 
Il n’est pas exclu que la prochaine étape américaine après l’introduction de l’ENKS dans l’administration autonome soit de renforcer l’ENKS, ce qui signifie augmenter l’influence de l’Amérique plus tard pour contrôler les décisions qui ne sont pas cohérentes avec la stratégie américaine en Syrie.
 
Dans le cas où Assad serait exclu du pouvoir en Syrie, la formation d’un nouveau gouvernement et l’adoption d’une nouvelle constitution fédérale en Syrie avec un consensus russe et américain ne répondrait pas aux ambitions expansionnistes de l’Iran dans la région, il sera plus facile pour l’Amérique, par le biais de l’administration autonome tant convoitée avec l’ENKS, d’influencer la décision syrienne, et de s’assurer que l’Iran est neutralisé, et de ne pas laisser la scène à la seule Russie en Syrie, qui sont tous des objectifs américains clairs.
 
En bref, il semble que l’objectif américain soit de former une Syrie similaire à l’Irak, tout comme l’Amérique s’immisce en Irak, au Liban et dans d’autres pays de la région par le biais de ses affiliés, car elle cherche apparemment à trouver des affiliés dans l’administration pour imposer sa vision, mais l’Amérique ne le dira pas publiquement, et il semble que le slogan de l’unification des Kurdes soit approprié pour atteindre cet objectif.
 
Si les États-Unis d’Amérique étaient sérieux à propos de l’unification des Kurdes, ils se seraient heurtés à une forte opposition turque, mais tout comme la Turquie a gardé le silence sur la formation de la Région du Kurdistan parce qu’elle ne contredisait pas ses intérêts, ils répéteraient la même position parce que la stratégie américaine en Syrie et au Kurdistan en général ne contredit pas la stratégie turque.
 
C’est pourquoi l’envoyé spécial américain en Syrie, James Jeffrey, a exigé la sortie des forces étrangères qui sont entrées en Syrie après 2011. Si une administration pro-américaine dans le nord et l’est de la Syrie, une administration pro-turque dans le nord-ouest et à Damas étaient complètement soumises à l’influence russe, alors il n’y aurait pas besoin de forces étrangères en Syrie. Peut-être que la demande américaine de sortie des forces russes est pour empêcher le contrôle de Damas par la Russie, ne laissant aucune place au retour de l’Iran et garantissant la sécurité d’Israël.
 

COVID-19. Des organisations féminines lancent une campagne pour les prisonniers politiques

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COLOGNE – Alors que l’épidémie du coronavirus menace toujours l’humanité entière, le refus des certains Etats, comme la Turquie, de libérer les prisonniers politiques tandis qu’ils relâchent des mafieux, criminels ou des violeurs, plusieurs organisations de femmes appellent à agir ensemble pour soutenir les prisonniers politiques. Leur campagne s’appelle « La solidarité nous maintient en vie ».
 
La conférence de presse de lancement de la campagne s’est tenue au Centre démocratique kurde de Cologne, le 19 mai.
 
Besime Konca, au nom du Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E), a lu la déclaration en kurmanci, Ronak Fadavi en sorani, Yıldız filmci en turc et Yvonne Heine en allemand.
 
Besime Konca a déclaré que la campagne avait été organisée par de nombreuses organisations et mouvements de femmes au Pakistan, en Afghanistan, en Amérique latine et en Espagne.
 
La campagne a été lancée pour exiger la liberté de tous les prisonniers politiques emprisonnés en violation de la liberté de pensée. Konca a déclaré que diverses activités seront menées conjointement dans le cadre de la campagne.
 
Voici leur appel :
« La destruction de la nature, de l’environnement et de la vie sociale causée par la modernité capitaliste signifie que la pandémie de Coronavirus représente un grand danger pour la santé et la vie humaine. Auparavant, des épidémies telles que le choléra, le sida, la grippe aviaire, la grippe porcine, le SRAS I/II affectaient la vie des gens à grande échelle. La propagation du Covid-19 est le résultat d’attaques persistantes contre la nature et la société au nom de la modernité capitaliste pour une extraction maximale du profit.
Pour de nombreux États, l’actuelle pandémie de coronavirus est une opportunité à saisir contre les personnes les plus vulnérables de la société, en particulier les personnes âgées et les prisonniers qui sont jugés économiquement improductifs. En particulier, les prisonniers politiques sont exclus des remises de peine et d’amnistie décrétées pour prévenir la propagation du virus dans les prisons. Ils sont en fait abandonnés à la mort. Dans de nombreux pays du monde, des centaines de milliers de prisonniers politiques sont maintenus dans de mauvaises conditions de vie, avec des soins de santé inadéquats. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables et non protégés contre l’épidémie.
Les dispositions prises dans les prisons en réponse à la pandémie dans divers pays n’ont permis que la libération de mafieux, de meurtriers et de violeurs. Il existe manifestement un préjugé conscient contre les prisonniers politiques qui sont considérés comme des ennemis des régimes antidémocratiques. Ils sont particulièrement abandonnés pour faire face au virus dans les conditions carcérales. Cette injustice rend évident le fait que notre objectif est de vivre dans une société sans système de punition et sans prisons.
Les prisons sont des lieux isolés du public. Avec leurs hauts murs et leurs clôtures en fil de fer barbelé, elles existent pour faire taire la voix des prisonniers politiques et les isoler de la société. Même s’il est toujours important pour nous de porter leur voix et d’amener le « dedans » au « dehors », cette tâche devient de plus en plus essentielle et urgente alors que leur santé et leur vie sont de plus en plus gravement menacées par l’épidémie de coronavirus. Nous, à l’ «extérieur», devons défendre nos sœurs en résistance, les voix de l’opposition, les révolutionnaires et les prisonniers politiques à l’ «intérieur».
Il est de notre devoir de protéger leur vie !
Protéger et sauver des vies humaines vulnérables est une question de moralité et de conscience. Cela constitue une dimension importante de la construction du pouvoir pour une vie libre, essentielle pour une sortie permanente de la crise et du chaos. Nous pensons que vous êtes d’accord avec nous. Nous vous demandons de vous joindre à notre campagne pour la libération de tous les prisonniers politiques dont la vie et la santé sont gravement menacées. »
 
Les exigences de la campagne « Solidarité nous maintient en vie » sont les suivantes:
 
1. Établir des contacts significatifs entre les détenus, en particulier les femmes, les parents et les sympathisants, et la situation et les voix des prisonniers entendues dans la société.
2. Mettre en place des initiatives dans tous les pays pour soutenir les prisonniers et lancer des campagnes de pétition contre la prison les politiques des gouvernements.
3. Exiger que les Nations unies (ONU), le Comité pour la prévention de la torture (CPT) et les organisations similaires exercent une pression politique et diplomatique sur les États en question, en exigeant la libération immédiate de tous les prisonniers politiques.
Cette campagne peut être soutenue par des signatures supplémentaires. Les signatures, rapports, photos et informations sur les actions peuvent être envoyés à l’adresse solidarityalive@risup.net. Ils seront publiés sur le site https://solidaritykeepsusalive.wordpress.com/ avec d’autres informations de fond et des lettres des prisons.
 
Campagne signée par :
.Le Mouvement des femmes libres (TJA)
.Le Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E)
.L’Alliance internationale des femmes (IWA)
.Front démocratique des femmes au Pakistan (WDF)
.Ruba odeh Palestine
.Féministes Abya Yala
.Front national des femmes égyptiennes
.Association marocaine pour les femmes progressistes Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan RAWA Collectif de soutien aux femmes détenues à Aragón (C.A.M.P.A.)
 
 

Les partis politiques du Rojava forment les «partis de l’Union nationale kurde»

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SYRIE / ROJAVA – Les forces politiques et les partis kurdes du Rojava ont donné naissance à une formation appelée « Partis de l’Union nationale kurde », dans le cadre de leurs efforts pour l’unité nationale.
 
Après la réunion qui s’est tenue mardi à Qamishlo et à laquelle se sont joints 25 mouvements et organisations politiques kurdes de la Syrie du Nord et de l’Est, les participants sont passés à l’étape suivante dans le cadre de leurs efforts pour construire l’unité nationale kurde.
 
La création d’une nouvelle structure dénommée « partis de l’Union nationale kurde » a été annoncée.
 
Voici la déclaration faite après la réunion :
« Une réunion s’est tenue à Qamishlo le 18 mai afin de soutenir l’initiative lancée par le Commandement général des Forces démocratiques syriennes (FDS). Dans le cadre de cette initiative, des entretiens ont eu lieu entre tous les partis et organisations politiques au sein et en dehors du gouvernement d’autonomie démocratique pour discuter de la situation actuelle en Syrie et dans la région.
 
Les décisions suivantes ont été prises lors de la réunion :
 
– Poursuivre les développements liés à l’unité des Kurdes. Un travail conjoint sera mené sous le nom de « Partis nationaux kurdes » et cette structure sera représentée par un comité.
 
– Notre nom et notre logo sont «partis de l’Union nationale kurde».
 
– Les représentants de ces parties tiendront des réunions périodiques pour mener des discussions conjointes sur les développements et les événements sur le terrain. « 
 
Les noms des parties rejoignant la nouvelle structure sont les suivants :
 
. Parti de la paix démocratique du Kurdistan
. Parti de l’Union démocratique (PYD)
. Kongra Star
. Parti démocratique kurde syrien (PDKS)
. Parti vert du Kurdistan 
. Parti de la gauche démocratique kurde en Syrie
. Parti de la gauche kurde en Syrie
. Parti libéral du Kurdistan
. Parti des Frères du Kurdistan (PBK)
. Le Parti national kurde en Syrie
. Parti du changement démocratique du Kurdistan
. Le mouvement moderne Kurdistan-Syrie
. Le Parti de la lutte démocratique
. Parti de la liberté du Kurdistan libre
. Parti de l’Union nationale Libre de l’Ouest 
. Parti républicain du Kurdistan-Syrie
. Mouvement réformateur-Syrie
. Parti communiste du Kurdistan (KKP)
. Parti démocratique du soleil en Syrie
. Le futur mouvement du Kurdistan
. Parti démocratique du Kurdistan-Syrie
. Union des travailleurs du Kurdistan (YKK)
. Parti de l’Assemblée nationale du Kurdistan
. Parti de réconciliation démocratique kurde en Syrie
. Parti démocratique kurde en Syrie (Parti)
 

« Turquie : Le Covid ne peut masquer la dictature »

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Malgré la pandémie du COVID-19, l’Etat turc continue à s’acharner contre les municipalités kurdes qui ont été gagnées par le parti HDP. L’Etat turc a confisqué 5 nouvelles municipalités kurdes du HDP lors d’un assaut mené par la police turque le 15 mai dernier, soulevant l’indignation du peuple kurde et de ses amis.
 
Le Collectif démocratique kurde de Montpellier condamne, par un communiqué, la destitution et arrestation des élus kurdes du Parti Démocratique des Peuples (HDP).
 
« Lutter contre le Covid -19 ne doit pas occulter la lutte tout aussi vitale contre les dérives des régimes dictatoriaux : Le régime d’ Erdogan en Turquie multiplie les exactions contre les kurdes
 
En Turquie, la mort, de deux musiciens du Grup Yorum, Helin Boleck le 3 avril puis Ibrahim Göbcek le 6 mai apres 321 jours de grève de la faim, emprisonnés pour « terrorisme » (pour certains pour avoir simplement chanté dans leur langue maternelle), est passée quasiment sous silence en France !
 
Les autorités turques ont ordonné l’arrestation, vendredi 15 mai, de quatre maires élus sous la bannière du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) pour leurs liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Ces 4 maires kurdes élus démocratiquement sont destitués par le pouvoir islamo- conservateur et remplacés par des fonctionnaires sur décision d’Ankara, sans aucune décision de justice.
 
Lors des élections municipales du printemps 2019, le HDP avait remporté 65 municipalités dans l’est et le sud-est du pays. Depuis, 45 maires HDP ont été révoqués et remplacés par des administrateurs nommés, 21 sont actuellement en prison sous l’accusation de « terrorisme ».
 
Sept députés du parti, dont sa figure de proue, Selahattin Demirtas, sont également en prison.
 
Le Collectif montpelliérain de soutien au peuple kurde demande à tous nos compatriotes de réagir en soutenant les pétitions ou initiatives de solidarité de la résistance kurde contre les dictatures qui entravent leur démarche démocratique en Turquie comme au Rojava syrien.
 
Nous demandons à nos élus et nos représentants politiques d’intervenir pour que la France et l’Europe ne restent pas sans réaction devant un tel lynchage de la démocratie ! »
 
Collectif démocratique kurde de Montpellier

Tuna Altınel garde l’espoir des jours meilleurs alors qu’il est l’otage de la Turquie depuis un an

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ISTANBUL – Tuna Altınel, Maître de conférence à l’Université Lyon-1 est tenu en otage en Turquie depuis le 11 mai 2019 pour avoir participé le 21 février 2019 à un débat sur le massacre des Kurdes de Cizre organisé à Villeurbanne. Malgré son acquittement en janvier dernier, il ne peut toujours pas quitter le pays. Le 10 mai dernier, il a envoyé un message à ses soutiens en France.
 
« Ami-e-s solidaires,
 
Nous sommes le 10 mai. La France s’apprête pour le 11 mai qui semble symboliser un pas vers une lueur de délivrance au milieu d’une période éprouvante et douloureuse. Pour moi le 11 mai sera le premier anniversaire de ma mise en détention provisoire suite à ma mise en garde à vue le 10 mai 2019. En ce jour symbolique j’aimerais vous rendre compte des derniers développements.
 
Le 24 janvier 2020, la cour de Balıkesir m’avait en 3e audience acquitté des charges de «propagande » pour une organisation terroriste». Suite à la publication de la décision motivée, le procureur a fait appel sans daigner exposer ses raisons. Mon avocate s’y est opposée par une requête formelle. C’était début mars. Depuis, le dossier est en cour d’appel, procédure sans audience, au point mort.
 
À l’automne dernier mon avocate avait entamé une procédure auprès du tribunal administratif pour la restitution de mon passeport. La cour de Balıkesir s’était en effet gardée de mentionner mon passeport, déléguant une éventuelle restitution aux instances de la Préfecture de Balıkesir. Et ces dernières l’avaient conditionnée au jugement final de la cour. Or, le tribunal administratif piétine en se cachant derrière des décisions intermédiaires qui semblent destinées à enterrer notre procédure.
 
Comme tout paraît dépendre du verdict en cour d’appel, j’ai demandé à l’administration de mon université si elle peut adresser une lettre aux juges de ladite cour les incitant à statuer au plus vite. Sinon, sans date-butoir, la procédure pourrait traîner arbitrairement et abusivement. Le but est de montrer que le soutien et l’attention internationales n’ont pas faibli.
 
Ami-e-s solidaires, je vous remercie pour le soutien que vous avez montré depuis un an. La crise mondiale que nous traversons confirme que la transparence et la démocratie sont des valeurs fondamentales de l’humanité qu’il faut défendre partout et toujours. »
Tuna Altınel
 

Où est ma langue maternelle ?

« La langue est un monde, et quand vous la perdez, vous perdez un monde. Lorsque vous êtes arraché à votre langue maternelle, vous êtes également arraché au monde englobé par votre langue maternelle. »

TURQUIE / BAKUR – Le 15 mai a été célébré comme la journée de la langue kurde partout dans le monde, sauf en Turquie.
 
Près de 20 millions de Kurdes vivent en Turquie – la population kurde la plus élevée au monde – mais l’éducation en kurde y est toujours interdite.
 
Cela a de graves conséquences sur le paysage éducatif. Lorsque la langue maternelle est différente de la langue officielle à l’école, les résultats scolaires sont souvent faibles.
 
Le nombre d’enfants qui abandonnent l’école est élevé dans les régions kurdes de Turquie. Les enfants kurdes se battent à cause d’une mauvaise communication, et à cause de la stigmatisation, de la marginalisation, des attitudes passives et des problèmes de confiance en soi. De ce fait, ils sont rarement en mesure de développer pleinement leur potentiel.
 
Comme beaucoup d’autres Kurdes, la langue est l’une des questions qui me tiennent le plus à cœur, car je sais ce que l’on ressent lorsqu’on ne connaît pas sa langue maternelle. Pour les enfants kurdes de ma génération, il était traumatisant de grandir dans un environnement où le turc était glorifié et le kurde puni.
 
Des millions de Kurdes comme moi ont été éduqués dans des écoles turques et ne connaissent pas leur langue maternelle. Je me souviens du rituel quotidien du matin dans nos écoles récitant la promesse de sacrifier notre existence à la nation turque. La promesse se terminait par la phrase suivante : « Quelle joie de se dire Turc ». Cette promesse a créé en nous de profonds traumatismes, la plupart d’entre nous voulaient être « turcs, droits, travailleurs et heureux ».
 
Le fait de ne pas connaître sa langue maternelle affecte ses relations avec ses proches – même avec ses parents. D’une part, vous avez une famille nombreuse – d’autre part, vous ne pouvez pas communiquer à cause de la barrière de la langue. Il y a une perte de connexion : pas de passé, pas d’histoire familiale, vous ne vous comprenez pas.
 
En tant que mère et enfant, vos chansons sont différentes maintenant ; les choses dont vous riez sont différentes, les blagues sont différentes, vos rêves sont différents. Mes rêves sont en turc et les rêves de ma mère sont en kurde.
 
La langue est un monde, et quand vous la perdez, vous perdez un monde. Lorsque vous êtes arraché à votre langue maternelle, vous êtes également arraché au monde englobé par votre langue maternelle.
 
Trente ans ont passé et les enfants kurdes sont toujours dans la même situation.
 
Trente ans ont passé et je suis toujours à la recherche de ma langue maternelle.
 
Où est ma langue maternelle ?