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Le confinement, l’étudiante et le cinéaste

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PARIS – Le confinement dû au COVID-19 a bouleversé la vie des milliards de personnes à travers le monde, surtout dans des pays comme la France où le confinement fut très strict. En effet, du jour au lendemain, pendant 3 mois, on s’est retrouvé emprisonnés chez-soi, hormis des petites sorties pour des achats de première nécessité. Pour des personnes isolées ou exilées, cet enfermement fut encore plus terrible. Dans son documentaire « le Masque », Zanyar Omrani dépeint un portrait sans fard d’une étudiante confinée.
 
Le cinéaste kurde exilé, Zanyar Omrani n’a pas l’habitude de rester sans rien faire, même quand on lui dit qu’il faut qu’il reste chez lui à cause de la pandémie mortelle du coronavirus. Alors, Zanyar a pris sa caméra et a filmé la « vie confinée » de Sara, une étudiante exilée vivant en banlieue parisienne.
 
Dans le court-métrage de Zanyar, on y voit une jeune femme (même si le visage n’est jamais montré de face) désœuvrée, désargentée, effrayée par le confinement, ne sachant pas quoi faire de ses jours, ni comment et quand va finir cette situation pour le moins terrifiante.
 
Zanyar Omrani, un cinéaste poétique aux portraits intimistes

 
Zanyar Omrani
 
Zanyar Omrani est un cinéaste dont la caméra abolit les frontières entre son personnage et le public en réussissant à nous faire entrer dans la peau du personnage auquel on s’identifie sans difficulté.
 
Dans son précédent documentaire sur le mouvement des Gilets Jaunes français où Zanyar suit un travailleur précaire kurde, il avait réussi à nous montrer de l’espoir et de la poésie, malgré une précarité toujours plus accentuée qu’il nous montrait de manière crue. Même si la situation est dramatique, son regard suggère de l’espoir, il entrouvre une porte sur les possibles enfin à la hauteur des attentes de ses personnages qu’on croit pourtant condamnés à un destin peu enviable.
 
Dans « le Masque », on voit surtout de la poésie à travers une musique qui allège l’atmosphère pesant du confinement dans la chambre exiguë de Sara. Sara qui s’ « occupe », qui cuisine, qui fume, qui se lave, se rase la tête, prend un anti-douleur contre ses règles douloureuses, écoute les informations sur l’actualité, passe un coup de fil pour essayer d’échelonner le paiement de son loyer (?) … Avec ce nouveau documentaire, Zanyar nous dessine un portrait intimiste qu’on vous conseille vivement de visionner en allant sur la chaîne Youtube de Zanyar. (Le lien direct de « Le masque – Dans la vie de : Sara Amin » est ici)
 
Le Masque
/mɑːsk/
Un court métrage documentaire par Zanyar Omrani*
(Contact: Hazhyan@gmail.com )
dans la vie de: Sara Amin
Musique et mixage audio: Roozbeh Mosleh** 
(Contact: http://www.roozbehmosleh.com )Ce court-métrage a été tourné lors du confinement de 2020.

 

Ce qui s’est passé récemment pendant la crise du coronavirus a révélé l’autre côté du système qui gouverne le monde. Le système, qui présentait chaque année des milliers d’expositions d’équipements médicaux de pointe, n’est plus en mesure de fournir des masques faciaux à ses citoyens. Plus tôt en avril de cette année, le magazine français L’express a signalé la saisie de millions de masques appartenant à une entreprise suédoise à Lyon, en France, en route vers l’Italie et l’Espagne. D’autre part, Renault Mozelli, qui préside le Conseil régional du sud-est de la France, a déclaré que l’une des commandes de masques français avait été achetée par les Américains sur la piste de l’aéroport en Chine, et que l’avion transportant les masques, qui devait venez en France, direction les États-Unis! C’est toujours au milieu de crises majeures que se dévoile le vrai visage des gouvernements. Alors que la France est confrontée à une grave pénurie de personnel médical et d’installations médicales de base pour traiter les patients atteints de coronavirus, le Macron le gouvernement continue de mener des politiques d’austérité basées sur l’ajustement du personnel médical et la réduction des équipements de base des hôpitaux. Les politiques d’austérité en France ont commencé bien avant Macron, dont les conséquences dans le secteur de la santé ont été dévastatrices ؛ à cet effet, il suffit de mentionner la suppression de plus de 68 000 lits en moins de deux décennies! « Mask » est un court documentaire sur l’histoire de la vie de « Sara Amin », une étudiante vivant en banlieue parisienne pendant les jours de quarantaine. Sarah doit vivre une nouvelle situation dans laquelle règnent la répétition, l’ennui, une atmosphère terrible et ambiguë. Elle essaie de surmonter cette situation difficile, mais cet ennui est si grand et audacieux qu’il dissout une partie de cette situation compulsive en soi!

Ce travail est un hommage à l’ensemble du monde de travail qui a travaillé par la force des besoins ou par la volonté ou par la conviction des personnel de santés, des hommes et femmes des ménages), jusqu’aux chefs de services, des agriculteurs, des producteurs, des routiers, des livreurs, des postiers, des personnels de la propreté, des personnels de la grande distribution, des personnels de transport en commun, des services vitaux (gaz, l.’eau, électricité, …), des personnels de l’Éducation nationale, des personnels des médias
indépendants… Enfin aux militants des droits et justice qui n’ont jamais cessé d’être actifs.

*Zanyar Omrani est un cinéaste kurde du Rojhilat (Kurdistan de l’Est sous l’occupation iranienne), vivant en exile en France. Zanyar s’intéresse aux mouvements sociopolitiques en France ainsi qu’à la lutte du peuple kurde menacé d’extermination dans les quatre parties du Kurdistan et dans la diaspora kurde en Europe.
Un des documentaires de Zanyar est : Sitting is not good (Rûne No Baş), un documentaire sur les combattants étrangers qui ont participé à la guerre anti-DAECH sous le commandement des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava et dans la Syrie du Nord et de l’Est.

Roozbeh Mosleh

**Roozbeh Mosleh, compositeur de musique de film, producteur de musique et chanteur kurde, est né le 17 janvier 1987 à Kashan, au Kurdistan d’Iran. Il a grandi dans la ville kurde de Sanandaj (Sinê), où il a commencé à apprendre la musique en 1998, et très vite il a commencé à se produire en tant que santuriste dans différents groupes et à assister à de nombreux concerts et festivals locaux.

En 2009, Roozbeh Mosleh a enregistré son premier album « Koch » en tant que chanteur. Lorsqu’il l’a publié en 2010, le succès de son album a été inattendu et il est très vite devenu une figure populaire parmi les jeunes du Kurdistan iranien et irakien. Il a publié son deuxième album Baran en 2012 et en même temps, après la pression et les limitations du régime islamique iranien, il a déménagé au Kurdistan irakien et s’y est installé jusqu’au début de 2016.

Depuis 2005, Roozbeh a travaillé avec plus de 60 chanteurs et a arrangé, écrit ou produit plus de 350 chansons. Il a composé la musique de 5 courts métrages et d’un long métrage. En tant que chanteur, il a publié 2 albums, 4 singles et 6 clips vidéo. Il a participé à de nombreux concerts et émissions de télévision à Téhéran, Sanandaj, Sulaymaniyah, Erbil et Berlin.

Depuis 2016, il vit à Berlin-Allemagne où il poursuit sa carrière artistique.

 
 

Arrestation de 7 Kurdes accusés d’avoir participé à des actions quand ils étaient mineurs

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TURQUIE – ADANA – Le gouvernement turc poursuit sans relâche sa guerre anti-kurde.
 
Dans le cadre de l’enquête menée par le parquet général d’Adana, 7 Kurdes ont été arrêtés le 14 juin.
 
Les 7 Kurdes sont accusés d’avoir participé à des actions dans la ville quand ils étaient mineurs. Les détenus ont été transférés au palais de justice d’Adana et le parquet les a accusés d’avoir participé à des événements dans la ville entre 2011 et 2014. Il a demandé que les 7 personnes soient placées en détention provisoire pour « avoir agi au nom d’une organisation illégale [PKK] ».
 
Le juge a décidé de placer en détention provisoire 5 personnes pour les mêmes charges et de libérer 2 personnes sous caution.
 
Au cours des deux dernières semaines à Adana, 17 personnes ont été arrêtées sous prétexte de participer à différents événements de leur enfance et 12 d’entre elles ont été envoyées en prison.
 

Impossible justice pour l’étudiant kurde abattu par un policier turc il y a 3 ans

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TURQUIE / BAKUR – Le 21 mars 2017, Kemal Kurkut a été abattu par un policier turc, devant des dizaines de journalistes et une foule rassemblée pour célébrer le Nouvel-An kurde, à Amed (Diyarbakir).
 
Depuis, la famille de Kemal* remue ciel et terre pour obtenir justice, sans succès. Mais dans un pays où les Kurdes sont considérés comme des « ennemis » de l’Etat, « menaçant l’intégrité du pays » car ils revendiquent leurs droits élémentaires comme parler leur langue, vivre leur culture et s’auto-gouverner, comment peut-on obtenir justice en tant que Kurde ? Jusqu’à présent, d’innombrables meurtres racistes visant les Kurdes ont été commis en Turquie. D’aucun de ces crimes n’a été puni tel-quel par la justice turque.
 
Certaines de ces affaires ont été portées devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) où l’Etat turc a été condamné régulièrement. Mais rien ne change à l’intérieur des frontières turques, surtout au Kurdistan colonisé par la Turquie. Les Kurdes sont victimes du racisme d’Etat institutionnalisé et c’est pourquoi la justice turque ne peut être impartiale quand elle a devant elle un dossier relevant du racisme étatique.
 
L’impunité pour le meurtre raciste de Kemal Kurkut ?
 
Kemal Kurkut était un jeune étudiant kurde de 22 ans qui était venu à Amed en provenance de Malatya pour assister aux célébrations de Newroz le 21 mars 2017. Il a été pris pour cible par les policiers turcs au point de contrôle à l’entrée de la place des célébrations.
 
Les images prises par les journalistes et des véhicules de police sur place, ainsi que des vidéos de surveillance des commerces voisins, montrent le moment où Kurkut a été abattu de sang froid par un policier turc. Tous les instants du meurtre de Kurkut avaient été filmés par le journaliste Abdurrahman Gök qui a caché la carte de sa caméra car les policiers turcs avaient ordonné aux journalistes d’effacer les images de la scène du meurtre policier.
 
Depuis, il y a eu 10 audiences, sans qu’on avance d’un pas dans cette affaire sensible pour l’Etat turc.
 
La 10ème audience du procès pour « meurtre intentionnel possible » de l’étudiant kurde Kemal Kurkut* s’est tenue le 16 juin. Le procureur a demandé une peine de 3 ans à 9 ans de prison pour l’accusé Yakup Şenocak pour avoir « causé la mort par négligence délibérée ».
 
Le policier accusé d’avoir tiré sur Kemal Kurkut, Yakup Şenocak, n’a pas participé à l’audience, affirmant qu’il était en quarantaine à cause du coronavirus. Le frère aîné de Kurkut, Ferhat Kurkut, et les avocats de la famille de Kurkut, Mehmet Emin Aktar, Sidar Avşar et Zeynep Işık ont assisté à l’audience.
 
Le tribunal a reporté l’audience au 22 septembre prochain.(ANF)

La Turquie et l’Iran bombardent de façon coordonnée la région kurde de Balakayati

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KURDISTAN DU SUD / IRAK – La Turquie et l’Iran bombardent de façon coordonnée les villages frontaliers de la région kurde de Balakayati, provoquant la panique parmi les civils.
 
La Turquie et l’Iran soutiennent le PDK et l’UPK tandis qu’ils détruisent les véritables partis démocratiques pour dicter leur volonté dans la région autonome du Kurdistan irakien. (Roj news)
 
Dans la nuit de dimanche à lundi 15 juin, l’armée turque a mené des frappes simultanées sur trois zones au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) : la région de Qandil où se trouvent les bases de la guérilla kurde (PKK), le camp de réfugiés de Makhmour et la région yézidie de Shengal (Sinjar).
Les bombardements menés par une soixantaine d’avions de chasse ont ciblé 81 points au total, y compris des zones d’habitation civiles. L’Etat turc et ses médias tentent de légitimer ces agressions en prétendant qu’elles visent les « terroristes ».

Shengal, Afrin, Makhmour… depuis 34 ans, les Kurdes paient le prix des mensonges de l’Occident

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Les Kurdes continuent de payer le prix des mensonges des puissances mondiales qui ont lié les Kurdes au terrorisme. Et ce, encore aujourd’hui et malgré les attaques génocidaires répétées de la Turquie visant les Kurdes. Les camps de réfugiés de Shengal (Şengal) et de Makhmour (Mexmûr) et les zones de défense légitime du Kurdistan du Sud (Başûr) dans la nuit de dimanche à lundi 15 juin ont été bombardé par des avions turcs dans la continuité du génocide kurde.
 
La Turquie continue à attaquer les Kurdes sous les yeux de la communauté internationale, en raison des mensonges encouragés par les puissances mondiales qui ont lié les Kurdes au terrorisme après l’assassinat du Premier ministre suédois il y 34 ans. Cette fois, les attaques sur Shengal ont coïncidé avec le souvenir du génocide des Assyriens par l’empire ottoman, après une visite secrète du responsable des renseignements secrets turcs (MIT) en Irak. Quelles sont les implications de ces attaques ?
 
L’opération « Serres d’aigle » a rejoint le « Source de la paix » et « Le rameau d’olivier », les campagnes génocidaires de la Turquie contre les Kurdes, au cours desquelles elle a déraciné la paix et les oliviers au Rojava, dans le nord de la Syrie.
 
Les vieux mensonges dont les Kurdes paient encore le prix
 
Au cours de ces campagnes d’extermination de la Turquie, les voix occidentales critiquant les violations turques dans la région se sont intensifiées, mais ceci n’étaient qu’une tentative pour tromper les Kurdes et l’opinion publique en leur faisant croire que l’Occident n’était pas complice ou n’avait pas la connaissance de ces attaques, et qu’il n’avait pas non plus donné son feu vert.
 
Le génocide des Kurdes commis par la Turquie s’est intensifié depuis plus de 34 ans, lorsque le Premier ministre suédois Olof Palme a été tué.
 
Palme a été tué à Stockholm en 1986, après avoir quitté le cinéma avec sa femme et son fils. Ce crime a entraîné une opération de recherche et d’arrestation à grande échelle contre les Kurdes, en plus d’un grand nombre de théories de conspiration dans lesquelles le Mouvement de libération du Kurdistan a été accusé sous la pression de l’Organisation Gladio et de la Turquie.
 
Le PKK a été accusé en raison de l’ingérence des services de renseignement turcs (MIT) dans l’affaire, affirmant qu’ils avaient les preuves de l’implication du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l’assassinat du Premier ministre suédois, bien que ce dirigeant socialiste ait déclaré que les Kurdes avaient le droit d’obtenir leurs droits comme tous les autres peuples opprimés du monde.
 
Selon les agences internationales, le procureur, Christer Peterson a révélé l’identité du meurtrier de Palme en 1986, il s’appelait Stig Inström, un graphiste. Il était mort plus tôt, ce qui a conduit au classement de l’affaire. Depuis lors, les Kurdes paient pour leurs mensonges.
 
Attaques après la visite d’Hakan Fidan en Irak
 
Ces attaques turques contre Şengal, qui est habité par les Kurdes yêzidis, surviennent quelques jours après une visite secrète du chef des services de renseignement turcs (MIT), Hakan Fidan en Irak, qui était en liaison avec les sessions de dialogue stratégique irako-américaines.
 
Selon certaines sources, Fidan est rentré de Bagdad les mains vides, essayant d’explorer le rôle de son pays en Irak à la lumière de la perte de ses outils dans ce pays.
 
Selon les sources, Bagdad a refusé de donner des garanties à Fidan sur la poursuite des relations économiques comme auparavant.
 
Un coup dur pour l’unité kurde
 
Ces attaques s’expliquent également par le fait que les Kurdes placent de grands espoirs dans l’unité entre eux, que la Turquie a toujours cherché à saper.
 
La Turquie est bien consciente que tout le monde sait que ces attaques ne se sont pas produites sans l’approbation ou la connaissance du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) au moins. En provoquant une réaction des autres partis kurdes, la Turquie a donc porté un coup dur à l’unité kurde.
 
Şengal abandonné par les puissances internationales
 
Comme d’habitude, et dans sa justification du génocide, le ministère turc de la défense a soutenu que les attaques étaient une réponse aux attaques sur ses frontières depuis le nord de l’Irak, mais qu’est-ce que Şengal a à voir avec les frontières de la Turquie ?
 
Ces attaques soulèvent une question importante : Pourquoi Şengal ?
 
Erdogan veut restaurer les gloires et l’héritage de ses ancêtres ottomans qui ont commis des massacres contre les peuples de la région. Il considère les Kurdes comme un obstacle dans les pays arabes, ce qui explique ses attaques continues contre les Kurdes en Syrie et en Irak.
 
Comme la Turquie ne peut pas se déplacer facilement en Syrie, en raison de l’intervention de puissances mondiales comme la Russie et les Etats-Unis, qui a également des conditions internes instables en raison de la crise économique et de l’opposition de la population aux politiques d’Erdogan, elle a vu que Şengal était la seule région en dehors de l’ambition régionale des puissances internationales.
 
Massacre des Kurdes à la veille du génocide des Assyriens par les Ottomans
 
Les Ottomans et leurs descendants turcs ont perpétré des massacres pratiquement contre tous les peuples de la région. Les crimes et les massacres turcs continuent encore aujourd’hui, de la Syrie à l’Irak et à la Libye et partout où la Turquie a mis les pieds, mais malgré cela les puissances internationales restent silencieuses, pour combien de temps encore ?
 

SHENGAL. Quatre combattants yézidis blessés lors des bombardements turcs

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KURDISTAN DU SUD – Les unités de résistance de Shengal (YBŞ) ont publié un communiqué suite aux raids aériens menés par l’armée turque contre Shengal la nuit dernière. (Les attaques turques ont visé également le camp de réfugiés kurdes de Maxmur et le mont Qandil où se trouve le QG du PKK.
 
Selon le communiqué, les frappes aériennes de la nuit dernière ont visé six positions des YBŞ, blessant quatre combattants yézidis.
 
Rappelant les précédentes attaques à grande échelle de l’État turc contre la région de Shengal en avril 2017, les YBŞ ont déclaré: « Ces frappes aériennes ne sont pas seulement une agression militaire mais une attaque visant un génocide culturel. Avec ces attaques, ils veulent vider Shengal et empêcher le retour des personnes déplacées. Dans ce cadre, le MİT (les renseignements turcs) et leurs collaborateurs cherchent à relancer les attaques qui ont visé notre peuple en 2014, et donc à atteindre l’objectif du génocide. »
 
Les YBŞ ont souligné que l’Etat turc veut changer la démographie de la région d’une part et promouvoir les Frères musulmans d’autre part. « La vérité est; YBŞ et YJŞ (Unités féminines de Shengal – Yekîneyên Parastina Jin Şengalê) défendent Shengal et l’Irak. Nous résisterons pour un Shengal autonome et un Irak démocratique comme nous l’avons fait en réponse au génocide de 2014. Cette résistance déjouera les rêves ottomans de l’État turc fasciste.
 
Nous, dans l’YBŞ, déclarons que l’État fasciste turc ne pourra jamais réaliser ses rêves impérialistes et colonialistes. YBŞ est l’avant-garde du peuple yézidi. Il a été construit dans les périodes de guerre les plus sévères et est devenu une force basée sur la puissance de soi. Nous ne sommes pas une force formée par certains pouvoirs (…). Nous avons prouvé notre position résiliente au combat. Pour cette raison, chaque combattant des YBŞ et YJŞ est un combattant professionnel avec une idéologie.
 
Personne ne devrait rêver que les YBŞ seront écrasées par ces attaques d’annihilation. Shengal est le pays des Yézidis et le restera. (…) Nous appelons tous les cercles démocratiques et patriotiques à renforcer la résistance contre les attaques fascistes. »
 

« La Turquie vise les Kurdes et tous les peuples vivant au Kurdistan, ainsi que leurs terres »

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« La Turquie vise non seulement les Kurdes mais aussi tous les autres peuples vivant au Kurdistan, ainsi que leurs terres. Les Kurdes, les Assyro-Chaldéens, les chrétiens, les yézidis, les musulmans et toutes les minorités ethniques et religieuses du Kurdistan sont menacés de génocide. »
 
Dans un communiqué écrit, le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) dénonce les attaques turques contre les Kurdes et les Yézidis et appelle la communauté internationale à sortir de son silence face aux crimes de guerres turcs en Irak et en Syrie.
 
Voici le communiqué du CDK-F:
 
« Au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée turque a mené des frappes simultanées sur trois zones au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) : la région de Qandil où se trouvent les bases de la guérilla kurde, le camp de réfugiés de Makhmour et la région de Shengal (Sinjar).
 
Les bombardements menés par une soixantaine d’avions de chasse ont ciblé 81 points au total, y compris des zones d’habitation civiles. L’Etat turc et ses médias tentent de légitimer ces agressions en prétendant qu’elles visent les « terroristes ».
 
Selon les premières informations, les bombardements ont fait des blessés civils et provoqué des incendies à Makhmour et Shengal. A l’heure actuelle, des avions de reconnaissance volent sur ces deux zones.
 
Au Nord-Kurdistan, le régime turc use de tous les rouages de la violence étatique pour empêcher le peuple kurde de lutter sur la scène politique. Dans ce contexte, plus de 100 Co-maires kurdes ont été limogés et remplacés par des Préfets et des Sous-préfets ; les dirigeants du Parti démocratique des Peuples (HDP) et ses élus – Députés, Maires, Conseillers municipaux – sont arrêtés et jetés en prison dans le cadre de rafles périodiques.
 
Les attaques du régime turc ne se limitent pas à cette répression politique massive. La Turquie s’en prend aussi aux autres parties du Kurdistan, en envahissant chaque jour un peu plus le nord de la Syrie et le nord de l’Irak. Elle est encouragée dans ces violations du droit international par le silence de l’ONU, de l’Union européenne, ainsi que des États-Unis, de la Russie et des États de la région. L’objectif de la Turquie est d’occuper durablement ces régions, à l’instar de ce qu’elle a fait à Chypre.
 
Au Rojava, le régime d’Erdogan s’attaque aux territoires libérés de Daesh par les Kurdes et au système démocratique qu’ils y ont mis en place dans le but de les empêcher d’acquérir un statut.
 
Les attaques perpétrées par l’armée turque au cours de la nuit dernière sur le territoire de l’Irak ont été préparées en amont par une visite du chef des renseignements turcs (MIT), Hakan Fidan, en Irak, le 11 juin, visite au cours de laquelle celui-ci a rencontré les représentants du gouvernement central irakien et du gouvernement régional du Kurdistan (KRG). Jusqu’à présent, ces deux autorités gardent le silence concernant les bombardements de la nuit du 14 juin, ce qui indique qu’elles y ont consenti.
 
L’une des cibles des agressions de l’armée turque est le camp de Makhmour qui, situé à une centaine de kilomètres de Hewlêr (Erbil), abrite près de 15 000 réfugiés kurdes ayant fui la terreur exercée par l’État turc au Nord-Kurdistan dans les années 90. Le camp se trouve en principe sous la protection du Haut-commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR). Il incombe donc à l’ONU de protéger les civils et d’empêcher les agressions turques.
 
Une autre zone ciblée par les bombardements est la région kurde-yézidie de Shengal lourdement attaquée par Daesh en 2014 ; des milliers de personnes ont été massacrées, cinq mille femmes yézidies ont été enlevées et vendues comme esclaves sexuelles et des milliers de femmes et d’enfants sont toujours portés disparus suite à l’invasion de Daesh. La population de Shengal qui ne s’est pas encore remise de ces massacres subit aujourd’hui les bombardements par l’État turc.
 
L’ONU, les États-Unis, le gouvernement irakien, le KRG et l’UE sont tous responsables de ces attaques en Syrie et en Irak.
 
L’État turc occupe en partie les territoires syrien et irakien et utilise leurs espaces aériens comme il le souhaite. Il s’agit là d’une violation grave des principes des Nations unies relatifs à l’autodétermination et à la souveraineté des États.
 
Le droit international interdit l’ingérence des États dans les affaires intérieures d’un État tiers. Ainsi, les États qui menacent la paix et la sécurité mondiales doivent être soumis à des sanctions économiques et diplomatiques, et, le cas échéant, militaires.
 
Tous les États qui entretiennent des relations avec la Turquie et qui gardent le silence sont en partie responsables de ces attaques et des dommages causés. Il incombe à ces États de prendre position contre les agressions turques.
 
La Turquie commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Ces crimes commis en Syrie, en Irak et en Libye ne doivent plus être tolérés par la communauté internationale qui doit sortir de son silence.
 
La Turquie vise non seulement les Kurdes mais aussi tous les autres peuples vivant au Kurdistan, ainsi que leurs terres. Les Kurdes, les Assyro-Chaldéens, les chrétiens, les yézidis, les musulmans et toutes les minorités ethniques et religieuses du Kurdistan sont menacés de génocide.
 
Nous appelons tout le monde à se tenir aux côtés des peuples du Kurdistan et à s’opposer à ces attaques. »
 
15 juin 2020
 
Conseil Démocratique Kurde en France

Jelpke: la Turquie est de facto l’armée de l’air de l’Etat islamique

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La nuit dernière, la Turquie a bombardé les Yézidis, les réfugiés et les combattants kurdes au Kurdistan du Sud, avec la complicité de la communauté internationale qui laisse la Turquie attaquer les Kurdes, même à l’extérieur de ses frontières, en violant l’intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie.
 
Suite à ces attaques, la députée allemande de gauche, Ulla Jelpke a qualifié la Turquie d’être « armée de l’air de l’Etat islamique ».
 
Ulla Jelpke a condamné les attaques de la Turquie contre Maxmur, Shengal et les zones de défense de Medya et a appelé le gouvernement allemand à cesser tout soutien au régime AKP.
 
Dans un communiqué publié aujourd’hui au sujet des bombardements aériens de la Turquie hier soir, Jelpke a déclaré :
 
« Encore une fois, l’armée turque bombarde des réfugiés kurdes, les zones d’implantation de yézidis et d’autres régions du nord de l’Irak. J’appelle le gouvernement allemand à cesser immédiatement tout soutien au régime d’Erdoğan, en particulier les livraisons d’armes, et à rompre son silence au visage. contre les attaques, contraires au droit international. En Allemagne aussi, il faut désormais descendre dans la rue et protester haut et fort contre la guerre d’agression turque et la complicité du gouvernement allemand avec les bellicistes d’Ankara.
 
Nous condamnons également fermement les attaques contre les combattants kurdes de la liberté.
 
Le camp de réfugiés de Maxmur et les zones de peuplement des Yézidis à Shengal étaient les principales cibles de l’organisation terroriste DAECH. Le fait que la Turquie bombarde également ces cibles fait de l’armée turque l’armée de l’air de facto de l’Etat islamique. Tout soutien car un tel régime doit être retiré. Mais les nouvelles attaques contre les combattants de la liberté kurdes doivent également être condamnées avec la plus grande fermeté. L’État turc ne peut pas vaincre militairement le combat pour la liberté kurde – les 40 dernières années l’ont clairement montré. Au lieu de cela, des négociations de paix doivent avoir lieu et une solution politique doit être trouvée, sinon cette guerre durera des décennies et causera de nouvelles souffrances indicibles. »
 

La langue kurde dans les médias kurdes, aller au-delà de la traduction

La presse kurde, qui a débuté au XIXe siècle, a franchi jusqu’à présent de grandes étapes historiques. Malgré des efforts dans de nombreux domaines, la langue kurde n’a pas dépassé le stade de la traduction. Il ne fait aucun doute que la principale raison en est l’occupation du Kurdistan et le difficulté pour les Kurdes d’apprendre leur langue maternelle.
 
Le 15 mai dernier, les Kurdes ont célébré la Journée de la langue kurde. Malgré la répression continue visant les Kurdes, le peuple kurde a préservé sa langue et a constamment travaillé à son développement. Depuis le XIXe siècle, la langue kurde est entrée dans le domaine du journalisme, et depuis, elle a laissé un riche héritage dans le domaine des médias.
 
Au XXIe siècle, la presse est devenue un important moyen de promotion et de propagande. Malheureusement, la langue kurde n’a pas été à la hauteur de la langue de la presse, malgré les expériences croisées, les capacités et les conditions disponibles aujourd’hui. La presse kurde s’appuie principalement sur la traduction à partir d’autres langues.
Quelles sont les raisons de cette situation, alors que les Kurdes étudient la langue kurde dans les écoles et que de nombreuses universités kurdes ont été créées ?
 
Dans ce dossier, le journal ANHA a essayé de mettre en lumière la relation et l’interrelation entre la langue kurde et la traduction dans la presse kurde, les raisons de l’absence d’un guide unifié et les moyens de surmonter ces problèmes.
 
Une brève histoire de la presse kurde
 
Le premier journal en langue kurde, « Kurdistan » a été créé le 22 avril 1898 au Caire par les frères Mikdad et Ebdulrehman, fils de Bedir Xan, un notable kurde exilé. Ce jour-là, les premières graines de la presse kurde ont été semées. En 1973, le 22 avril a été considéré comme la journée de la presse kurde au Kurdistan du Sud.
 
Avec l’effondrement de l’Empire ottoman et l’établissement de la République turque, la répression contre la presse kurde s’est intensifiée, les licences des publications kurdes étant arrêtées et bloquées. Cependant, les Kurdes ont poursuivi la marche de la presse kurde, et plusieurs journaux et magazines kurdes ont été publiés en Irak, en Syrie et à Beyrouth au cours du XXe siècle.
 
La presse kurde en kurde a continué jusqu’aux années 1990, et de nombreux journaux et magazines ont été publiés. En 1995, la première chaîne kurde par satellite est apparue en Belgique, marquant une nouvelle étape dans la presse kurde.
 
Cependant, l’État turc et le reste des puissances coloniales n’ont cessé de réprimer la presse kurde, car au cours de cette dernière période, des centaines de journaux, magazines, sites web, chaînes satellites, stations de radio et agences de presse kurdes ont été interdits et leurs biens confisqués.
 
Après de longues expériences, et à partir des années 2000, la presse kurde ne se limite plus à un certain nombre de journaux, de magazines et de chaînes de télévision. Avec les nouvelles technologies, les agences de presse diffusent les nouvelles en kurde et dans de nombreuses autres langues au Kurdistan ou à l’étranger.
 
Enseigner dans d’autres langues au lieu de la langue maternelle
 
Il ne fait aucun doute que la marche de la presse libre kurde n’a pas été triomphale, surtout avec la répression continue dans certaines parties du Kurdistan ainsi qu’en Europe. La principale raison de cette situation est d’empêcher le peuple kurde de recevoir une éducation dans sa langue maternelle, même le fait de parler en kurde est devenu un crime punissable. Cela a obligé les Kurdes à apprendre le turc, l’arabe et le persan au lieu d’apprendre le kurde.
 
Les forces d’occupation ont cherché à établir l’idée que la langue kurde est adaptée à l’éducation ou à être la langue du journalisme et de l’information. En conséquence, le processus de préparation et de rédaction des nouvelles kurdes est influencé par la langue turque au Kurdistan du Nord et par la langue arabe à la Rojava et au Kurdistan du Sud.
 
La deuxième raison est l’absence d’une organisation de médias kurde standard et indépendante au niveau des quatre parties du Kurdistan, comme c’est le cas, par exemple, dans le monde arabe, où se trouve l’Union générale des journalistes arabes. De ce fait, la presse dans chaque partie du Kurdistan travaille à la formulation du langage des nouvelles selon le style et la méthode de la langue du pays occupé.
 
La troisième raison est l’incapacité de parvenir à un consensus kurde global sur les règles de la langue kurde, ce qui entraîne une fragmentation et une division de la langue kurde, obligeant les médias à utiliser d’autres langues pour trouver des formules et des termes médiatiques.
 
À ce sujet, ainsi qu’à propos des lacunes du guide du linguiste kurde, le rédacteur en chef de la section kurde de l’agence de presse Hawar, Ali Arslan, déclare : « Il existe une relation étroite entre la langue et le travail des médias. Cette relation est évidente dans la langue kurde en grande partie parce qu’elle a évolué principalement à travers les médias. Par conséquent, si le journaliste ne maîtrise pas la langue, il l’endommagera au lieu de l’améliorer. En tant que journalistes, nous manquons d’académies et d’institutions de réhabilitation des médias, ce qui signifie que le journaliste kurde n’a pas assez d’expérience. Comme la question de la langue standard unifiée pose parfois quelques problèmes, mais que la faiblesse des termes et des synonymes les oblige à trouver une langue standard, il faut pour cela une étroite coopération entre les journalistes kurdes ».
 
 
La promotion et la définition devraient se faire en kurde
 
La quatrième raison est de ne pas penser selon la logique et l’esprit de la langue kurde, mais selon la logique des autres langues. Le journaliste et rédacteur en chef de l’agence de presse de Mésopotamie, Abdurrahman Gök, en a parlé : « Certains journalistes qui ont été éduqués et formés pour travailler comme journalistes en langue kurde utilisent le vocabulaire et les langues des puissances occupantes, et légalisent la presse en langue turque. Par exemple, nous disons parfois que le but est de communiquer notre souffrance à cela. Nous écrivons en langue turque, ou un petit pourcentage des lecteurs lisent en langue kurde, et nous devons nous présenter. Cette tendance en soi indique que nos esprits sont toujours occupés.”
 
La cinquième raison est l’absence d’unité entre les forces et les partis politiques kurdes. Cela affecte directement les médias kurdes, ce qui conduit chaque organisation médiatique à adopter une méthode et un style différents de l’autre.
 
 
La division entre les forces politiques kurdes affecte les médias kurdes
 
La journaliste Maryam Ali, qui travaille au Kurdistan du Sud, déclare : « La division affecte la langue de l’éducation et des médias également. Par exemple, il n’est pas possible de parler d’une langue kurde standard ».
 
Au Kurdistan du Sud, la langue est complètement influencée par les attitudes et les idées des partis politiques.
 
Malgré cela, le peuple kurde n’a pas arrêté la marche de la presse kurde et l’a portée à des niveaux élevés.
 
Malgré les dizaines de moyens médiatiques kurdes et leurs potentialités, la question demeure : Pourquoi le kurde dans les médias est-il prisonnier de la traduction ? En d’autres termes, les possibilités de développer le kurde en un langage médiatique. Si l’on considère les conditions de la Rojava et du Kurdistan du Sud, il n’y a pas d’obstacles pour les médias kurdes.
 
 
Peu de correspondants kurdes
 
Abdurrahman Gök, qui travaille pour la presse au Kurdistan du Nord et en Turquie, affirme que la plupart des nouvelles kurdes dans les quatre parties du Kurdistan et de la diaspora sont des nouvelles traduites en raison du petit nombre de correspondants en langue kurde.
 
Sur le statut du kurde au Kurdistan du Nord, Gok dit : « Le turc est dominant, c’est la langue de l’éducation dans les écoles turques, cette question va conduire à un manque d’intérêt pour la langue kurde ».
 
« Nos nouvelles manquent de contenu parce qu’elles sont traduites »
 
Abdurrahman Gök ajoute que les journalistes du nord du Kurdistan écrivent les nouvelles en turc et les retraduisent ensuite en kurde : « Cela rend les nouvelles monotones. Les gens ne sont pas attirés par les sujets monotones, nos nouvelles manquent d’âme car elles sont traduites ».
 
Il a ajouté : « Il existe des dizaines d’institutions et de partis kurdes, mais ils utilisent la langue turque. Si le niveau des correspondants en langue kurde s’était bien développé, ils auraient obligé les politiciens et les représentants des institutions à parler la langue kurde, mais malheureusement, toutes les institutions sont des solidarités non déclarées en ce qui concerne l’affaiblissement et le recul du kurde ».
 
La lecture en kurde est très faible
 
Abdurrahman Gök a déclaré que des milliers de livres kurdes ont été publiés dans le nord du Kurdistan, d’autant plus que de nombreux détenus kurdes écrivent des livres en kurde, mais que leur nombre est très faible et que le réseau de distribution est faible.
 
Il a également ajouté : « Si nous voulons renforcer les bases de la presse kurde, le journaliste doit d’abord restreindre l’utilisation du turc. Il doit y avoir des organisations de médias purement kurdes, et des correspondants ».
 
« Le personnel de presse kurde ne peut parler qu’en kurde »
 
La rédactrice en chef de JINNEWS, l’agence de presse des femmes du département kurde, Munevver Karademir, a déclaré que « les journalistes kurdes qui travaillent dans les médias ne parlent couramment que le kurde. Certains ont même du mal à parler. Elle a ajouté : « d’une part, ils sont formés à l’écriture. Le journalisme a un impact sur les médias en général ».
 
 
La dialectique enrichit la langue
 
« La multiplicité des dialectes n’affecte pas le développement de la langue. Au contraire, elle enrichit la langue. Ceux qui maîtrisent le dialecte peuvent facilement apprendre d’autres dialectes ».
 
Elle a également ajouté : « L’importance du kurde n’est pas donnée dans les médias kurdes. Mais pour que le kurde prenne racine dans le domaine des médias, les journalistes doivent maîtriser le kurde ».
 
Sur le même sujet, le journaliste Ali Arslan déclare : « Partout dans le monde, le journaliste doit avoir une formation littéraire. Quant à nous, comme nous n’avons pas reçu d’éducation en kurde, nous ne parlons souvent pas le kurde. Si nous ne connaissons pas la littérature kurde, nous ne pourrons malheureusement pas développer la langue médiatique kurde, il est donc important que chaque journaliste kurde reçoive une éducation en kurde ».
 
Le journaliste Karwan Hawrami a parlé de la situation des médias kurdes dans l’est du Kurdistan : « Les médias au Kurdistan oriental se sont considérablement développés ces derniers temps. Plusieurs agences de presse affiliées au régime iranien ont été créées et diffusent également en kurde. Malheureusement, en raison du manque de médias libres, les patriotes ne peuvent pas faire du journalisme et sont susceptibles d’être arrêté ».
 
La langue principale des médias
 
Au Kurdistan oriental (Rojhilat), c’est le persan, en plus du dialecte kurde soranî qui est devenu la langue des médias.
 
Quant à l’utilisation des dialectes kurdes dans les médias au Kurdistan oriental, Hawrami a déclaré : « Le sorani est le principal dialecte du Kurdistan oriental, mais ces dernières années, le kalhori a également évolué, en plus des dialectes kurmanji, lori, hawrami et bakhtiari. Malgré le faible nombre de locuteurs du sorani par rapport au kalhori, le sorani est devenu la langue des médias ».
 
Au Kurdistan du Sud, la situation est différente ; il y a une région fédérale et l’enseignement est en kurde. La journaliste Maryam Ali s’est exprimée sur le sujet : « Depuis la création du gouvernement régional fédéral du Kurdistan, l’enseignement se fait en lettres kurdes araméennes. Grâce aux télévisions Sterik et Arian, les dialectes Hawrami et Kalhori ont été ravivés ».
 
Maryam a indiqué que les médias kurdes du Kurdistan du Sud utilisent les dialectes Sorani et kurmancî, et a ajouté : « Le kurmanji est utilisé soit dans le dialecte de Behdini, soit dans le dialecte du reste du Kurdistan, il a été formulé d’une certaine manière. L’arabe et l’anglais sont également utilisés dans les médias écrits, ainsi que d’autres langues (…). »
 
L’éducation en kurde, mais la langue des médias n’est pas standard
 
Maryam a ajouté : « Bien que l’éducation au Kurdistan du Sud soit dans la langue maternelle, la langue des médias n’est pas pur ; aucune langue standardisée n’a été développée ».
 
Rashad Sorkol a souligné que les médias kurdes ont pris des mesures importantes, ajoutant : « Il ne fait aucun doute qu’il y a quelques problèmes objectifs, mais en même temps il est nécessaire de travailler pour éliminer ces obstacles. Par exemple, il n’y a pas de consensus sur une langue médiatique cohérente ».
 
« Les problèmes sont ordinaires et peuvent être surmontés »
 
En réponse à une question sur la raison pour laquelle le kurde n’est pas encore devenu une langue majeure dans les médias, Sorkol  a déclaré : « Comme je l’ai dit précédemment, il y a des problèmes réguliers. Au début, nous avons commencé par traduire, mais maintenant nous écrivons les nouvelles directement en kurde. Le problème est que les reporters ne connaissent pas bien leur langue. La compréhension de la langue est également un problème. Lorsque vous vous développez dans le domaine de l’assimilation de la langue, cela se reflète également dans le journalisme ».
 
Quant à la résolution des problèmes actuels, le journaliste Ali Arsalam a déclaré : « Nous critiquons souvent le langage des médias, mais cela n’exclut pas les efforts remarquables. Il y a des problèmes, mais avec plus d’efforts, nous allons bientôt les surmonter. Les médias kurdes ont surmonté beaucoup de difficultés jusqu’à présent. Les Kurdes ont développé leurs médias et nous ont laissé un riche héritage malgré la répression ».
 
Le kurde doit être la langue officielle des médias
 
M. Sorkul a noté à la fin de son exposé sur les moyens de résoudre ce problème : « Nous devons tous bien apprendre notre langue. Il doit être la langue formelle dans le domaine des médias. Nous devons traiter de la logique et des questions kurdes. Tout le personnel des médias doit être bien formé en kurde. »
 

La Turquie attaque les Yézidîs de Shengal et les réfugiés de Makhmur

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KURDISTAN DU SUD – La nuit dernière, les jets turcs ont bombardé le camp de réfugiés à Maxmur, les zones civiles et les positions des combattants yézidîs à Shengal et celles du PKK à Qandil. Attaquer une région qui ne s’est pas encore remise du génocide yézidî perpétré par DAECH en 2014 montre clairement que la Turquie veut achever le travail de DAECH. Tout ceci avec la complicité de la communauté internationale qui laisse la Turquie attaquer les Kurdes, même à l’extérieur de ses frontières, en violant l’intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie.
 
À Shengal*, des établissements civils et l’hôpital de Serdeşt ont été bombardées. Selon les premières informations, il y a des civils blessés, en plus des dégâts matériels.
 
Fawza Yousef, une cadre du Parti de l’Union démocratique (PYD) a déclaré que l’attaque turque visait l’existence du peuple kurde et la poursuite de l’extermination menée par DAECH / ISIS contre les Yézidis de Şengal et les réfugiés du camp de Maxmûr**.
 
Fawza Yousef a noté que l’attaque est également une violation de la souveraineté irakienne et une violation des conventions internationales, ajoutant que les Kurdes doivent se soulever partout face à cette attaque brutale et à la guerre d’extermination menée par la Turquie contre le peuple kurde.
 
Fawza Yousef a souligné que les attaques ne porteront pas atteinte à la volonté du peuple kurde : « Faites savoir à l’État turc que ces attaques ne porteront pas atteinte à la volonté de notre peuple et que la question kurde est devenue le point de mire de la région et du monde. Nous protégerons notre existence et notre identité quel que soit le prix ».
 
Fawza Yousef a appelé la communauté internationale et à l’État irakien à mettre fin aux attaques turques contre la région kurde d’Irak et mettent fin aux massacres des Kurdes. (ANHA)
 
*A Şengal, la Turquie veut achever le travail de DAECH
 
En août 2014, l’organisation djihadiste DAECH lançait une offensive contre les Kurdes yézidis de Shengal (Sinjar), au nord de l’Irak. Cette attaque barbare se solda par un véritable génocide contre cette minorité non-musulmane, considérée par l’Etat islamique comme des mécréants « adorateurs du diable ». Des milliers de Yézidis, surtout des hommes, ont été exécutés et jetés dans des fosses communes. Des milliers de femmes et d’enfants, ont été kidnappés et dont les fillettes et les femmes ont été transformées en esclaves domestiques et sexuelles tandis que les garçons étaient enrôlés de forces dans les rangs de DAECH.
 
**Le camp de réfugiés de Maxmur
Maxmur (Makhmour) est une ville située à 60 kilomètres au sud-ouest d’Erbil, la capitale de la région du Kurdistan irakien. Le camp de réfugiés de Maxmur est un camp de réfugiés reconnu par les Nations Unies qui, depuis 1998, accueille des milliers de réfugiés du Nord Kurdistan (Turquie). De nombreux habitants du camp ont été contraints de fuir leurs foyers dans le nord du Kurdistan en 1993-1994, l’État turc ayant mené une campagne brutale d’agression contre le peuple kurde, niant l’existence de ce dernier, interdisant l’expression de son identité kurde et réprimant la culture kurde, tout en utilisant ses militaires pour détruire des milliers de villages et déplacer des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, la population du camp de Maxmur a plus de 13 000 résidents, dont de nombreux enfants du camp nés apatrides.
 
Le camp de Maxmur est situé à un endroit stratégique, servant de porte d’entrée vers le Kurdistan du Sud depuis le sud. En août 2014, alors que DAESH / ISIS envahissait une grande partie de l’Irak et de la Syrie, l’organisation terroriste a pris Maxmur pour cible afin d’avancer sur Erbil, la capitale et la plus grande ville de la région du Kurdistan d’Irak. DAESH a envahi et occupé le camp, bien que les habitants de Maxmur se soient joints à d’autres combattants pour résister à l’avancée de DAESH, et les milices populaires, les forces d’autodéfense, les femmes et les jeunes ont finalement expulsé DAESH après des jours de combat, empêchant une invasion catastrophique du Kurdistan du Sud en organisant une résistance efficace. Après cette victoire, M. Massoud Barzani, alors Président de la région du Kurdistan irakien, a visité le camp Maxmur et a exprimé ses remerciements aux forces d’autodéfense pour leur rôle dans cette victoire.

Le service militaire au Rojava / Syrie du Nord et de l’Est

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SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes syriens et leurs alliés ont mis en place un service militaire obligatoire dans la Syrie du Nord et de l’Est. Comment marche-t-il ? 
Comme tous les États et les principaux acteurs non étatiques de la région, l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est gère un programme de service militaire obligatoire pour les hommes en âge de servir. Le « devoir d’autodéfense » est le nom donné au service militaire dans le nord et l’est de la Syrie.
 
Comme le précise le texte de loi ci-dessous, les hommes en âge de servir (de 18 à 40 ans) doivent accomplir un an de service militaire. Un seul fils de chaque famille doit faire son service, et il existe également un certain nombre d’exemptions.
 
Les familles qui ont perdu un membre en tant que combattant pendant la guerre sont exemptées de la conscription, tout comme les étudiants, les enfants seuls, ceux qui ont des frères et sœurs blessés ou handicapés, et ceux qui ont un parent qui combat dans une autre force armée non conscrite telle que les Unités de protection du peuple (YPG) ou leur équivalant féminin Les Unités de protection des  femmes (YPJ). Ces exemptions visent à garantir à ce que les familles ne se retrouvent pas dans une situation financière difficile parce qu’un des principaux soutiens de famille a été appelé au service militaire. Les femmes peuvent s’engager sur une base volontaire, mais ne sont pas tenues d’accomplir le service militaire.
 
Le devoir d’autodéfense ne signifie généralement pas se battre en première ligne. Les conscrits suivent généralement un cours de formation idéologique et militaire avant d’être affectés à des postes de contrôle et à des barrages routiers, et offrent un soutien logistique de deuxième ligne aux YPG et à d’autres forces volontaires non conscrites pendant les combats.
 
Comme l’explique le texte de loi, les administrations régionales décentralisées sont autonomes quant à la manière dont elles appliquent cette loi et aux personnes qu’elles appellent à servir. Ainsi, la conscription n’a pas lieu actuellement dans les régions à majorité arabe récemment libérées de DAECH / ISIS- Raqqa, Deir-ez-Zor et Tabqa. Cette mesure vise à donner à ces régions le temps de se relever après le récent conflit et à instaurer la confiance entre les populations locales, les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’administration autonome. (En raison notamment de la mauvaise situation économique, de nombreux jeunes hommes de ces régions s’engagent néanmoins à combattre avec les FDS sur la base du volontariat).
 
Il n’est pas surprenant que la conscription ne soit pas une politique particulièrement populaire. La principale plainte exprimée par les habitants est que les conscrits sont souvent affectés loin de chez eux, les jeunes hommes des régions frontalières étant envoyés à Raqqa ou à Deir-ez-Zor pour effectuer leur service militaire, en raison de l’absence de conscription dans ces régions et des mauvaises conditions de sécurité nécessitant une forte concentration de personnel militaire.
 
Néanmoins, les conditions offertes par l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES). pour le service militaire sont hautement préférables à celles de l’armée arabe syrienne du gouvernement syrien – où la conscription pendant des années dans de mauvaises conditions humanitaires est monnaie courante – et en fait moins stricte que les lois sur la conscription de nombreux États voisins. Ainsi, presque tous les jeunes qui ont le choix choisissent d’effectuer leur service militaire avec les FDS, plutôt qu’avec l’armée syrienne arabe du régime central syrien.
 
Loi concernant les forces d’autodéfense et les règlements du Bureau d’autodéfense dans le nord et l’est de la Syrie
 
Introduction :
 
Le devoir d’autodéfense est un devoir national, humain et moral. Chacun a le devoir de défendre les frontières du pays, ses enfants et ses institutions conformément aux principes légitimes de la légitime défense, de protéger la société et de préserver la coexistence, l’égalité et l’unité de la diversité et de créer une société démocratique libre.
 
Article (1) Étiquettes et définitions 
 
La loi est appelée loi sur le devoir d’autodéfense, et cette loi adopte les définitions suivantes :
 
A- Le devoir d’autodéfense est un service obligatoire, que les hommes des régions de l’administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie âgés de 18 ans ou plus doivent accomplir.
 
B- Le service d’autodéfense : Un des départements appartenant au Bureau de la défense qui approvisionne les bases militaires en soldats, par l’intermédiaire de ses centres.
 
C- Le centre de service d’autodéfense gère les affaires des personnes chargées du devoir d’autodéfense, conformément à la loi et aux décisions du Bureau de la défense.
 
D- Le conscrit : Toute personne ayant atteint l’âge légal pour accomplir le « devoir d’autodéfense » ; les résidents du nord et de l’est de la Syrie, ou ceux de l’extérieur de la région qui y vivent depuis plus de cinq ans, qui sont titulaires de la nationalité syrienne, ou les étrangers non enregistrés.
 
E- Le combattant : toute personne qui s’est inscrite pour accomplir le devoir d’autodéfense et qui a suivi un cours de formation dans un centre de formation.
 
F- Absent : Tout appelé qui n’a pas obtenu de livret de devoir d’autodéfense, et/ou qui ne s’est pas engagé à se présenter aux bureaux d’autodéfense, sans excuse légale, dans un délai de 60 jours à compter de la date de son affectation.
 
G- Différé : Tout appelé dont le service est reporté conformément à la présente loi.
 
H- Exempté : Tout appelé qui est dispensé du devoir d’autodéfense, conformément à la présente loi.
 
L- Fugitif : Tout combattant qui est absent du service après avoir commencé son devoir de légitime défense, après qu’une période de quinze jours consécutifs se soit écoulée.
 
M- Disparu au combat (MIA) : Toute personne dont les informations ont été complètement perdues, et dont on ne sait pas si elle est vivante ou morte.
 
N- Trouvé : Un enfant de parents inconnus qui n’a pas de soutien de famille.
 
O- Expatrié : Tous ceux qui seraient chargés d’accomplir le devoir d’autodéfense, mais qui résident en dehors du territoire syrien.
 
P- Centre de formation : Un lieu pour former, préparer et qualifier les combattants, puis les sélectionner pour les équipes militaires par le biais des autorités compétentes.
 
Q- Administrations autonomes et civiles : Les administrations autonomes et civiles en : Jazeera, Afrin, Euphrate, Manbij, Tabqa, Raqqa et Deir-ez-Zor. [Note : c’est-à-dire les sept régions administratives de la Syrie du Nord et de l’Est].
 
R- Rétention : L’extension du devoir d’autodéfense, basée sur la nécessité.
 
S- Réserves : Tout citoyen qui a accompli son devoir d’autodéfense et qui peut être appelé, selon les besoins, à rejoindre le service de réserve.
 
Principes généraux et de base 
 
Article (2) – La période de service pour le service d’autodéfense dans le nord et l’est de la Syrie est de douze mois grégoriens complets, à compter de la date d’inscription.
 
Article (3) – La période de service pour le service d’autodéfense en Syrie du Nord et de l’Est est de douze mois grégoriens complets, à compter de la date d’inscription. 
 
Article (4) – Les femmes ont le droit de s’engager volontairement dans le devoir d’autodéfense.
Les expatriés qui retournent dans les zones de l’Administration autonome se voient accorder un document leur permettant de voyager librement, afin d’accomplir les procédures d’obtention d’un livret du devoir d’autodéfense dans les trente jours à compter de la date d’octroi du document initial, qui sera remis une fois.
 
Article (5) – Les livrets d’autodéfense sont délivrés en fonction du lieu d’immatriculation de l’appelé ou de son lieu de résidence s’il est résident.
 
Article (6) – Des amendes sont infligées lors de perte ou d’endommagement d’un livret :
 
A- Pour la perte d’un livret, une amende de 5000SYP [C. 1,50$ au moment de la rédaction du présent document, environ 8$ lors de la mise en œuvre de la loi en 2019] dans un premier temps.
 
B- Une amende de 10 000SYP [C. 3 $] en deuxième instance.
 
C- Une amende de 60.000SYP [C. $18] en deuxième instance, l’affaire devant être transférée au tribunal militaire.
 
D – Pour un livret endommagé, une amende de 5000SYP [C. 1,50$] en première instance.
 
E – Une amende pouvant atteindre 10 000SYP [C. 3 $] pour les cas suivants.
 
F – Pour un livret dont les pages sont terminées, le contribuable paie une taxe de 500SYP [C. 0,15 $].
 
Article (7) – Pour toute falsification ou modification d’un document officiel relatif au devoir d’autodéfense, l’appelé doit être déféré à la justice militaire afin qu’il soit dûment jugé et, à l’expiration de sa peine, il doit être envoyé dans un centre d’entraînement pour y accomplir son devoir d’autodéfense.
 
Article (8) – Les cas suivants sont garantis d’être exemptés de la loi, et peuvent voyager sans livret :
 
1- Les familles des martyrs [c’est-à-dire que si un fils est tué pendant les combats, tous les autres fils sont exemptés du service militaire].
 
2- Les enfants uniques « définitifs » [c’est-à-dire sans autre frère, et dont la mère est âgée de plus de 50 ans ou est décédée, de sorte qu’il n’y a aucune chance qu’un autre frère naisse].
 
3- Les personnes médicalement exemptées du devoir d’autodéfense.
 
4- Ceux qui ont accompli leur devoir d’autodéfense.
 
5- Les personnes qui résident à l’étranger, après avoir réglé leur statut conformément à l’article (25) de la présente loi.
 
6- Les étudiants qui étudient en dehors de la Syrie, ou qui ont obtenu l’autorisation d’étudier dans des universités en dehors de la Syrie.
 
Article (9) – Les cas suivants sont exemptés de la loi, sur la base d’une garantie :
 
1- Les enfants « temporairement » seuls [ c’est-à-dire sans autre frère, mais avec la possibilité de plus à naître].
 
2- Les états médicaux qui ne peuvent être traités.
 
3- Les étudiants dont les études ont été reportées à l’intérieur de la Syrie.
 
4- Ceux qui ont reporté leur devoir d’autodéfense.
 
B- Le garant doit payer un montant de 1.000.000SYP [environ 3.000 dollars], uniquement si l’appelé ne revient pas dans les trente jours suivant l’expiration de la période spécifiée dans la garantie, ou ne renouvelle pas la garantie. Le garant accepte de payer l’amende si la personne exemptée ne renouvelle pas sa garantie sur une base annuelle].
 
Article (8) – Le paiement de la garantie n’exonère pas le contribuable du devoir de légitime défense.
 
Article (9) – Le paiement de la garantie n’exonère pas le contribuable du devoir d’autodéfense : Tous les appelés sont tenus de se soumettre à un examen médical préalable par une commission médicale spécialisée.
 
Article (10) – Les étudiants qui accomplissent le devoir d’autodéfense bénéficient d’un congé d’examen en dehors de la période de formation après avoir présenté des documents qui le confirment. Ce congé n’est pas pris à partir de la période de service actif.
 
Article (11) – Les étudiants qui exercent le devoir d’autodéfense bénéficient d’un congé d’examen en dehors de la période de formation, après avoir présenté les documents qui le confirment :
 
L’âge d’affectation pour les hommes ayant atteint l’âge de dix-huit ans commence et se termine avec l’accomplissement de la période prescrite de service de légitime défense, ou l’exemption de celle-ci, et l’appelé qui n’a pas achevé son service peut être obligé d’effectuer le service jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de quarante ans. [c’est-à-dire que l’on peut être appelé à tout moment entre 18 et 40 ans, mais une seule fois].
 
Article (12) – La date de naissance des personnes chargées d’accomplir le devoir d’autodéfense est déterminée par une décision du Bureau de la défense dans chacun des départements autonomes et civils [de chaque région], selon la décision de chaque département, après approbation du Bureau de la défense de la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Article (13) – Tout absent est sanctionné par l’ajout d’un mois à la fin de son service.
 
Article (14) – Les étudiants affectés au service d’autodéfense peuvent reporter leur service d’une année universitaire complète à partir de la date du 15 mars de chaque année et jusqu’à la même date de l’année suivante, à condition de produire les documents nécessaires, dans les limites d’âge suivantes :
 
1- Les demandes de report des élèves de l’enseignement secondaire ne sont acceptées que jusqu’à l’âge de 21 ans.
 
2- Les demandes de report des étudiants de l’enseignement supérieur ne sont acceptées que jusqu’à l’âge de 24 ans.
 
3- Les demandes de report des étudiants universitaires ne sont acceptées que jusqu’à l’âge de 26 ans.
 
4- Les demandes de report des étudiants en ingénierie et en médecine ne sont acceptées que jusqu’à l’âge de 28 ans.
 
5. Les demandes de report des étudiants en master sont acceptées jusqu’à l’âge de 29 ans uniquement.
 
6- Les demandes de report des étudiants en doctorat sont acceptées jusqu’à l’âge de 34 ans uniquement.
 
7- Les demandes de report des étudiants en médecine complétant des spécialisations sont acceptées jusqu’à l’âge de 34 ans seulement.
 
Article (17) – Les étudiants qui ont bénéficié d’un report d’études et qui n’ont pas encore atteint l’âge d’affectation, par exemple une personne qui a bénéficié d’un report d’études alors qu’elle est encore âgée de 17 ans, sont dispensés de le faire compter comme une de leurs années de report.
 
Les étudiants qui ont échoué deux fois la même année scolaire et qui, l’année suivante, au cours du premier semestre, souhaitent bénéficier d’un report administratif jusqu’au 3 mars de l’année suivante, ne peuvent le faire qu’après avoir obtenu un certificat de scolarité au début de la nouvelle année scolaire. Cela se fait en fonction des documents délivrés par l’université ou l’institut.
 
Article (19) – La suspension des études pour une période d’un an ne doit pas être considérée comme un échec pour une période unique pendant la durée des études à l’université ou à l’institut, pour autant que la preuve soit apportée et que la suspension soit constatée.
 
Article (20) – Le devoir d’autodéfense est reporté pour les appelés qui poursuivent leurs études de premier cycle, leurs études spécialisées ou leurs études supérieures à l’étranger, à condition qu’ils n’aient pas dépassé l’âge légal prévu pour le report académique plus un an, ou deux ans pour ceux qui étudient les langues étrangères.
 
Article (21) – Les étudiants de troisième cycle sont reportés au stade de l’inscription, sous réserve de la présentation de documents qualifiants, en plus des documents nécessaires, pour une période de six mois. Quant aux personnes admises aux études de troisième cycle, elles sont reportées en fonction de la présentation d’un reçu d’inscription à l’université et des documents nécessaires pour une année universitaire complète.
 
Article (22) – Tous les étudiants en cours d’année d’études dans les universités et instituts, qui ne peuvent obtenir de certificat parce qu’ils ont dépassé l’âge légal de report, peuvent reporter leur inscription pour une période d’un an sur présentation des documents universitaires.
 
Article (23) – Les avocats stagiaires sont reportés d’une année complète en fonction des documents présentés, à condition qu’ils n’aient pas dépassé l’âge de 29 ans. Ils peuvent être reportés pour deux années consécutives.
 
Article (24) – Les avocats stagiaires sont reportés d’une année complète en fonction des documents présentés, à condition qu’ils ne dépassent pas l’âge de 29 ans.
Article (25) –  Un seul frère de chaque famille doit participer au devoir d’autodéfense à la fois, sous réserve d’un renouvellement de six mois.  Chacun des cas suivants est reporté administrativement :
 
1- Ceux qui reviennent de l’étranger pour six mois seulement.
 
2- Les enfants seulement pour une période de deux ans [après quoi le cas sera réexaminé].
 
3- Ceux qui ont un frère disparu pour une période de deux ans.
 
4- Ceux dont le frère ou le père est décédé ou blessé pendant la guerre pour une période d’un an.
 
B – Tous les cas mentionnés sont reportés après évaluation d’un centre du devoir d’autodéfense, et avec l’approbation du département du devoir d’autodéfense.
 
5- Les résidents et les détenteurs de permis de résidence de Turquie et d’Irak sont exemptés moyennant le paiement d’une taxe annuelle de report de 400 dollars par an à compter de la date de promulgation de la loi.
 
Article (27) – Si un appelé est arrêté alors qu’il tente de franchir illégalement la frontière, il sera transféré dans un centre d’entraînement du Service d’autodéfense.
 
Article (28) – Sont exemptés du devoir d’autodéfense :
 
1- Les fils et frères d’un martyr officiellement inscrits dans les registres du Comité des familles des martyrs, et qui ont le certificat.
 
2- Les personnes ayant des besoins spéciaux et les patients atteints de maladies qui les empêchent d’exercer leurs fonctions. Ces personnes sont évaluées sur la base de rapports médicaux par le Centre médical militaire, avec l’approbation du Bureau de la défense dans les administrations autonomes régionales.
 
3- Seulement les enfants que leurs parents soient vivants ou morts.
 
4- Ceux dont les frères sont handicapés sont considérés comme des enfants.
 
5- Les enfants trouvés sans parents.
 
Article (29) – Le combattant est démobilisé s’il accomplit la période de service en service d’autodéfense, à moins qu’il ne soit tenu de rester en service.
 
Article (30) – Le combattant est démobilisé s’il accomplit la période de service en service d’autodéfense, à moins qu’il ne soit tenu de rester en service :
 
Un seul frère pour chaque combattant s’engageant dans l’armée est exclu du service d’autodéfense, par une lettre officielle du Commandement général des Forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Article (31) – Concernant la démobilisation des combattants et des membres :
 
Pendant plus de quatre ans, ceux qui rejoignent les forces militaires sont libérés du devoir d’autodéfense par une lettre officielle du Commandement général des forces démocratiques syriennes (FDS).
 
Les affiliés des régiments militaires sont démobilisés pendant deux années consécutives après avoir accompli la période de service d’autodéfense par le biais d’une lettre officielle du Commandement général des forces démocratiques syriennes (QSD) jointe à une copie du contrat.
 
Les membres des forces de sécurité intérieure (Asayish) qui ont servi pendant plus de cinq ans au cours de la période de service mentionnée dans le contrat sont libérés du devoir d’autodéfense, par le biais d’une lettre officielle du commandement général de la sécurité intérieure jointe à une copie du contrat.
 
Article (32) – Un combattant est démobilisé en cas d’invalidité permanente ou partielle, confirmée par un rapport de la commission médicale compétente et l’approbation du Bureau de la défense de l’administration régionale déconcentrée concernée.
 
Article (33) – Les combattants sont démobilisés en cas d’invalidité permanente ou partielle, confirmée par un rapport de la commission médicale compétente et par l’approbation du Bureau de la défense de l’administration régionale déconcentrée concernée :
 
Tout appelé qui ne réclame pas son livret de service d’autodéfense pendant plus de deux mois après la date de son affectation est condamné à l’amende suivante :
 
1- 6000SYP (environ 1,80 $) pour ne pas avoir réclamé le livret.
 
2- 5000SYP (env. 1,50 $) pour ne pas avoir reporté plus de deux mois [après la date d’affectation].
 
Article (34) – Le Bureau de la défense de la Syrie du Nord et de l’Est doit publier des instructions exécutives dans un délai d’un mois à compter de la date de publication de la loi.
 
Article (35) – Le Bureau de la défense de la Syrie du Nord et de l’Est doit publier des instructions exécutives dans un délai d’un mois à compter de la date de publication de la loi :
 
Toutes les lois antérieures concernant le devoir d’autodéfense dans les régions de l’administration autonome sont abrogées. Cette loi est en vigueur à partir de la date de sa promulgation.
 
10 juin 2020, mis à jour le 22 juin 2020

Publié en anglais par Rojava Information Center

ROJAVA – Les jeunes femmes d’Afrin renforcent leur auto-organisation

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SYRIE- ROJAVA – Des jeunes Kurdes qui ont fui Afrin font un travail éducatif dans le canton de Shehba, au nord de la Syrie, pour apprendre à se connaître, découvrir leur propre force et accroître la résistance contre l’occupation turque.
 
Elles ont dû fuir leur pays en raison de l’invasion turque au printemps 2018,  se sont installées à Shehba, et poursuivent leur auto-organisation. Dans ce contexte, un groupe de 17 femmes a lancé un cercle d’éducation au début du mois de juin. Les participantes ont passé deux semaines en formation continue.
 
L’une des participantes est Hêva Haşim. Elle a expliqué à ANF comment la vie quotidienne est organisée pendant la formation. Outre les cours, des activités sportives et communes sont également au programme. En outre, l’approvisionnement en nourriture et le maintien de la propreté des locaux sont organisés collectivement. Les thèmes centraux des leçons sont l’examen de leur propre histoire, de la société naturelle et de la réalité des femmes.
 
Hêva Haşim a attiré l’attention sur les conditions difficiles auxquelles les participantes doivent faire face en tant que réfugiées après l’occupation de leur terre. Elle a toutefois souligné que cette situation ne peut pas arrêter les jeunes femmes. Au contraire, des opportunités sont toujours créées pour leur permettre de se développer davantage. On peut voir dans le visage de chacune « l’amour et l’affection pour les connaissances transmises ». La recherche de la vie idéale est une tâche pour tout le monde, dit Hêva Haşim.
 
Une autre participante du cercle d’éducation, Zelîzan Osman, a également fait une brève déclaration soulignant qu’il s’agit d’une éducation autonome des femmes : « Nous avons besoin de cours autonomes pour les femmes afin que chaque femme puisse mieux comprendre sa propre réalité et voir qu’elle peut être indépendante. J’ai moi-même pris part à cette éducation afin de renforcer et d’intensifier ma propre façon de penser et ma philosophie de vie ».