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Le confinement, l’étudiante et le cinéaste

PARIS – Le confinement dû au COVID-19 a bouleversé la vie des milliards de personnes à travers le monde, surtout dans des pays comme la France où le confinement fut très strict. En effet, du jour au lendemain, pendant 3 mois, on s’est retrouvé emprisonnés chez-soi, hormis des petites sorties pour des achats de première nécessité. Pour des personnes isolées ou exilées, cet enfermement fut encore plus terrible. Dans son documentaire « le Masque », Zanyar Omrani dépeint un portrait sans fard d’une étudiante confinée.
 
Le cinéaste kurde exilé, Zanyar Omrani n’a pas l’habitude de rester sans rien faire, même quand on lui dit qu’il faut qu’il reste chez lui à cause de la pandémie mortelle du coronavirus. Alors, Zanyar a pris sa caméra et a filmé la « vie confinée » de Sara, une étudiante exilée vivant en banlieue parisienne.
 
Dans le court-métrage de Zanyar, on y voit une jeune femme (même si le visage n’est jamais montré de face) désœuvrée, désargentée, effrayée par le confinement, ne sachant pas quoi faire de ses jours, ni comment et quand va finir cette situation pour le moins terrifiante.
 
Zanyar Omrani, un cinéaste poétique aux portraits intimistes

 
Zanyar Omrani
 
Zanyar Omrani est un cinéaste dont la caméra abolit les frontières entre son personnage et le public en réussissant à nous faire entrer dans la peau du personnage auquel on s’identifie sans difficulté.
 
Dans son précédent documentaire sur le mouvement des Gilets Jaunes français où Zanyar suit un travailleur précaire kurde, il avait réussi à nous montrer de l’espoir et de la poésie, malgré une précarité toujours plus accentuée qu’il nous montrait de manière crue. Même si la situation est dramatique, son regard suggère de l’espoir, il entrouvre une porte sur les possibles enfin à la hauteur des attentes de ses personnages qu’on croit pourtant condamnés à un destin peu enviable.
 
Dans « le Masque », on voit surtout de la poésie à travers une musique qui allège l’atmosphère pesant du confinement dans la chambre exiguë de Sara. Sara qui s’ « occupe », qui cuisine, qui fume, qui se lave, se rase la tête, prend un anti-douleur contre ses règles douloureuses, écoute les informations sur l’actualité, passe un coup de fil pour essayer d’échelonner le paiement de son loyer (?) … Avec ce nouveau documentaire, Zanyar nous dessine un portrait intimiste qu’on vous conseille vivement de visionner en allant sur la chaîne Youtube de Zanyar. (Le lien direct de « Le masque – Dans la vie de : Sara Amin » est ici)
 
Le Masque
/mɑːsk/
Un court métrage documentaire par Zanyar Omrani*
(Contact: Hazhyan@gmail.com )
dans la vie de: Sara Amin
Musique et mixage audio: Roozbeh Mosleh** 
(Contact: http://www.roozbehmosleh.com )Ce court-métrage a été tourné lors du confinement de 2020.

 

Ce qui s’est passé récemment pendant la crise du coronavirus a révélé l’autre côté du système qui gouverne le monde. Le système, qui présentait chaque année des milliers d’expositions d’équipements médicaux de pointe, n’est plus en mesure de fournir des masques faciaux à ses citoyens. Plus tôt en avril de cette année, le magazine français L’express a signalé la saisie de millions de masques appartenant à une entreprise suédoise à Lyon, en France, en route vers l’Italie et l’Espagne. D’autre part, Renault Mozelli, qui préside le Conseil régional du sud-est de la France, a déclaré que l’une des commandes de masques français avait été achetée par les Américains sur la piste de l’aéroport en Chine, et que l’avion transportant les masques, qui devait venez en France, direction les États-Unis! C’est toujours au milieu de crises majeures que se dévoile le vrai visage des gouvernements. Alors que la France est confrontée à une grave pénurie de personnel médical et d’installations médicales de base pour traiter les patients atteints de coronavirus, le Macron le gouvernement continue de mener des politiques d’austérité basées sur l’ajustement du personnel médical et la réduction des équipements de base des hôpitaux. Les politiques d’austérité en France ont commencé bien avant Macron, dont les conséquences dans le secteur de la santé ont été dévastatrices ؛ à cet effet, il suffit de mentionner la suppression de plus de 68 000 lits en moins de deux décennies! « Mask » est un court documentaire sur l’histoire de la vie de « Sara Amin », une étudiante vivant en banlieue parisienne pendant les jours de quarantaine. Sarah doit vivre une nouvelle situation dans laquelle règnent la répétition, l’ennui, une atmosphère terrible et ambiguë. Elle essaie de surmonter cette situation difficile, mais cet ennui est si grand et audacieux qu’il dissout une partie de cette situation compulsive en soi!

Ce travail est un hommage à l’ensemble du monde de travail qui a travaillé par la force des besoins ou par la volonté ou par la conviction des personnel de santés, des hommes et femmes des ménages), jusqu’aux chefs de services, des agriculteurs, des producteurs, des routiers, des livreurs, des postiers, des personnels de la propreté, des personnels de la grande distribution, des personnels de transport en commun, des services vitaux (gaz, l.’eau, électricité, …), des personnels de l’Éducation nationale, des personnels des médias
indépendants… Enfin aux militants des droits et justice qui n’ont jamais cessé d’être actifs.

*Zanyar Omrani est un cinéaste kurde du Rojhilat (Kurdistan de l’Est sous l’occupation iranienne), vivant en exile en France. Zanyar s’intéresse aux mouvements sociopolitiques en France ainsi qu’à la lutte du peuple kurde menacé d’extermination dans les quatre parties du Kurdistan et dans la diaspora kurde en Europe.
Un des documentaires de Zanyar est : Sitting is not good (Rûne No Baş), un documentaire sur les combattants étrangers qui ont participé à la guerre anti-DAECH sous le commandement des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava et dans la Syrie du Nord et de l’Est.

Roozbeh Mosleh

**Roozbeh Mosleh, compositeur de musique de film, producteur de musique et chanteur kurde, est né le 17 janvier 1987 à Kashan, au Kurdistan d’Iran. Il a grandi dans la ville kurde de Sanandaj (Sinê), où il a commencé à apprendre la musique en 1998, et très vite il a commencé à se produire en tant que santuriste dans différents groupes et à assister à de nombreux concerts et festivals locaux.

En 2009, Roozbeh Mosleh a enregistré son premier album « Koch » en tant que chanteur. Lorsqu’il l’a publié en 2010, le succès de son album a été inattendu et il est très vite devenu une figure populaire parmi les jeunes du Kurdistan iranien et irakien. Il a publié son deuxième album Baran en 2012 et en même temps, après la pression et les limitations du régime islamique iranien, il a déménagé au Kurdistan irakien et s’y est installé jusqu’au début de 2016.

Depuis 2005, Roozbeh a travaillé avec plus de 60 chanteurs et a arrangé, écrit ou produit plus de 350 chansons. Il a composé la musique de 5 courts métrages et d’un long métrage. En tant que chanteur, il a publié 2 albums, 4 singles et 6 clips vidéo. Il a participé à de nombreux concerts et émissions de télévision à Téhéran, Sanandaj, Sulaymaniyah, Erbil et Berlin.

Depuis 2016, il vit à Berlin-Allemagne où il poursuit sa carrière artistique.