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ROJAVA. Ouverture d’un restaurant géré exclusivement par des femmes

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SYRIE / ROJAVA – Après des décennies d’interdiction empêchant les femmes de gérer leurs propres entreprises, un restaurant dirigé par un personnel entièrement féminin a ouvert ses portes dans la ville kurde de Derik, dans le nord-est de la Syrie.
 
Dalia Shebliy, une Syrienne d’environ 30 ans qui a décidé d’ouvrir un restaurant avec un personnel entièrement féminin dans la ville de Derik, a raconté son expérience à North Press.
 
«Mon projet se distingue par ses cadres féminins, la cuisine est mon passe-temps et je suis très professionnelle dans la préparation des repas de plusieurs cultures de la région», a-t-elle déclaré.
 
Shebliy a commencé comme cuisinière dans une institution de l’administration autonome du nord du pays, puis elle a décidé d’améliorer son expérience en gérant sa propre entreprise.
 
« J’ai toujours voulu avoir mon propre restaurant, je voulais le pratiquer de manière indépendante et être propriétaire de mon entreprise plutôt que de travailler pour d’autres. »
 
Sept femmes travaillent dans le restaurant, partageant le travail sur deux équipes, matin et soir, et elles proposent des plats populaires tels que de la viande grillée, des tartes et de la restauration rapide comme la pizza.
 
Shebliy dit qu’elles sont strictes sur les règles d’hygiène. Elles portent des gants et des masques pour empêcher la propagation du coronavirus et de toute autre maladie, car la plupart de leur travail dépend des bons de livraison.
 
À la maison, elle a dit que son mari était d’une aide précieuse pour elle dans l’éducation de leurs enfants. «Nous avons tous les deux nos propres entreprises, il me soutient tout le temps, il participe même aux travaux ménagers et s’occupe de nos enfants», a-t-elle ajouté.
 
Shaha Ahmed, 40 ans, une employée du restaurant Arya Stark, a déclaré qu’elle était heureuse de travailler dans le restaurant avec un groupe de femmes et qu’elle avait décidé d’y travailler pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants après la mort de son mari.
 
Mohamed Abdel Hanan, un revendeur à Dirk, a déclaré: «J’adore déjeuner au restaurant Aria Stark, car tous les employés sont des femmes qui sont des cuisinières professionnelles.»
 
«J’encourage de tels projets dirigés par des femmes», a-t-il déclaré.
 
Plusieurs projets gérés par des femmes ont été ouverts dans la ville de Derik ces dernières années.
 
En 2017, quatre sœurs kurdes de la ville de Kobanê ont créé une boulangerie prospère dans la ville de Derik, surmontant les stéréotypes de genre.
 
En 2018, un groupe de femmes de la société civile du Rojava a ouvert un marché populaire pour que les femmes vendent leur artisanat dans la ville de Derik.
 

ROJAVA. Les familles d’enfants autistes font face à des brimades et au manque de centres de réadaptation

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SYRIE / ROJAVA – Cinq années difficiles se sont écoulées avant que cette mère kurde ne voie son enfant de six ans, Shiyar, la regarder dans les yeux et répéter pour la première fois le mot «maman». C’est un mot que Midia Jemo a toujours espéré entendre après des tentatives constantes pour trouver un diagnostic précis de son état, que les médecins n’arrivent pas à comprendre depuis plus de quatre ans.
 
«Votre fils est atteint d’autisme modéré», voilà comment les médecins de Damas ont diagnostiqué son cas. Jemo a déclaré à North Press: « J’avais beaucoup de pensées en tête avant d’entendre ce diagnostic, mais je n’ai jamais eu peur ou désespéré. »
 
Après des années épuisantes à rechercher un diagnostic précis, elle entreprendra une nouvelle recherche de traitement à la lumière du manque de centres de soins spéciaux pour ces enfants dans une communauté qui considère le cas de son fils comme un trouble mental.
 
Qu’est-ce que l’autisme?
 
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’autisme comme une perturbation de la croissance linguistique, comportementale, émotionnelle et expressive. Cette définition ne couvre pas les défis les plus simples auxquels les familles de ces enfants sont confrontées, en particulier dans les pays déchirés par la guerre comme la Syrie.
 
 
Les statistiques de l’OMS montrent que l’autisme est courant et qu’un enfant sur 160 est autiste. Pourtant, la plupart des gens ne savent toujours pas comment gérer les enfants autistes.
 
L’intimidation de la société
 
En raison de leur comportement inconnu, les enfants autistes et leurs familles sont souvent victimes d’intimidation. Un enfant autiste fait souvent du bruit et peut crier, tandis que d’autres ont tendance à être hyperactifs ou à ne pas répondre aux appels de leurs parents, de sorte que les spécialistes considèrent qu’il est facile de les qualifier de malades mentaux.
 
Au cours des dernières années, la mère de Shiyar a entendu des mots terribles décrivant le comportement de son fils, tels que « Votre fils n’entrera pas à l’école parce qu’il est mentalement retardé … il ne se mariera pas, ne se fera pas d’amis … vous ne l’élevez pas correctement. »
 
De plus, les écoles et jardins d’enfants n’ont pas accueilli son fils en raison du manque de centres de soins spécialisés dans la réadaptation et le développement des personnes autistes du nord et de l’est de la Syrie et du pays en général.
 
Un seul centre
 
Maher Jaalo travaille au centre Bisan pour enfants autistes et troubles de la parole, en coopération avec un groupe de bénévoles et de spécialistes pour traiter des dizaines de cas d’autisme depuis la création du centre en 2018. C’est le seul centre du nord-est de la Syrie, et récemment, un nouveau centre a été créé dans la ville d’Amuda, à l’est de Qamishlo.
 
Jaalo a déclaré à North Press que «l’intimidation de ces enfants et de leurs familles les conduit à ignorer et à ne jamais mentionner les cas de leurs enfants».
 
De nombreuses familles rejettent l’idée d’envoyer leurs enfants au centre par les bus spéciaux, craignant des abus verbaux ou physiques si leurs parents et voisins savent que leurs enfants vont au centre, tandis que la plupart des familles traitent leurs enfants en secret et que d’autres familles enregistrent leurs enfants au centre avec de faux noms.
 
Hasna Ahmad, mère d’un enfant autiste, a déclaré: « Je souhaite construire une ville privée dans laquelle mes enfants et moi vivons seuls, où nous pourrions marcher sans violence verbale ou physique, et personne ne jettera à nos enfants ces regards pleins de pitié et choqués. »
 
Jemo a refusé de cacher le cas de son enfant ou d’avoir honte d’en parler, et a décidé de le soutenir en lisant sur l’autisme et en enregistrant les étapes et les stades de développement de son fils.
 
Elle est restée en contact avec son fils par sa passion, et a décrit son bonheur quand Shiyar l’a finalement regardée dans les yeux et a dit «maman».
 
Elle a ajouté: « Je suis devenue plus patiente et plus mature qu’avant, car mes priorités et mes intérêts ont changé; je ne me soucie plus du discours des gens et des aspects de la vie. »
 
Après son expérience, elle a trouvé l’ambition de rechercher et d’aider les enfants autistes, alors elle a décidé de rejoindre un atelier de formation pour les enfants autistes afin de développer ses compétences au centre Bisan.
 
Elle a créé un compte Facebook dans lequel elle a partagé les activités de son enfant, dans le but de transmettre un message à toutes les mères: « Vos enfants sont les plus beaux cadeaux de Dieu; aimez-les malgré leur différences. »
 
En raison de ses efforts dans ce domaine, le centre Bisan lui a décerné le prix de la mère idéale en juillet, l’un d’une série de récompenses mensuelles que le centre offre aux mères qui suivent de près les cas de leurs enfants.
 
Différents, pas dérangés
 
Maysam Hosary, le seul spécialiste du nord-est de la Syrie qui travaille au centre de Bisan, a déclaré: « Ces enfants ne sont pas mentalement retardés, mais différents et distingués. Ils peuvent vivre leur vie normalement, entrer à l’école et s’impliquer dans la communauté après avoir reçu les soins appropriés. De plus, ils ont des capacités mentales et distinctives qui peuvent être développées. »
 
Pas de statistiques, pas de spécialistes
 
Il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre d’enfants autistes dans le nord-est de la Syrie. Il y a un petit nombre qui sont enregistrés dans des centres et des organisations s’occupant des enfants autistes.
 
Dans le centre de Bisan, il y a 125 enfants, dont 18 ont rejoint en 2020. 53 ont quitté le centre en 2018 et 2019.
 
L’absence de soutien
 
Ceux qui travaillent avec des enfants autistes pensent que les centres spéciaux pour ces enfants réduisent le fardeau des voyages et les coûts élevés pour les familles des enfants dans le nord-est de la Syrie. Cependant, le centre a déclaré qu’il ne recevait aucun soutien des organisations internationales s’occupant des enfants.
 
Maher Jaalo a ajouté que le centre s’appuie principalement sur les dessins d’enregistrement des enfants et que le centre d’Amuda a récemment été menacé de fermeture en raison d’un loyer élevé, mais une organisation médiatique locale a fourni un soutien pour poursuivre le travail du centre.
 
 
 

ROJAVA. 16000 membres de sécurité intérieur mobilisés pour le couvre-feu anti coronavirus

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SYRIE / ROJAVA – Un haut responsable kurde du Rojava a déclaré jeudi que 16000 membres des Forces de sécurité intérieure (Asayesh) avaient été déployés pour contrôler le processus de couvre-feu imposé dans la région pour enrayer la propagation du coronavirus après 54 nouveaux cas de contaminations découverts en une semaine.
 
Kan’an Barakat, codirecteur de l’Autorité de l’Intérieur, a noté que des centaines de points de contrôle ont été ajoutés aux entrées des villes et villages pour contrôler le couvre-feu et arrêter la propagation du coronavirus dans la région.
 
L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a imposé un couvre-feu complet jeudi en fonction de l’augmentation du nombre de cas confirmés de coronavirus à 54 cas dans la région autonome.
 
Les autorités kurdes de Syrie ont déjà pris des mesures de précaution pour empêcher la propagation de la pandémie dans leur région, où le système de santé a été gravement endommagé et surtaxé par près d’une décennie de guerre civile.
 
Malgré ces mesures, le danger très réel d’une épidémie locale de coronavirus existe toujours et est exacerbé par les restrictions laxistes dans les territoires contrôlés par le régime syrien qui contrôle le nord-est, en particulier les points de contrôle à la périphérie des provinces de Deir al-Zor, Raqqa et Manbij.
 
Dans les villes de Tabqa, situées au sud-ouest de Raqqa, et à Manbij, les personnes venant des zones du régime et des mercenaires sont contrôlées par les équipes médicales de l’administration pour des symptômes compatibles avec le coronavirus avant d’être autorisées à entrer dans les zones contrôlées par les Kurdes. Des équipes mobiles supplémentaires s’efforcent également de diffuser des informations sur le virus et de faire des recommandations visant à enrayer la contagion.

SYRIE. Accord kurdo-américain autour du pétrole syrien ?

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SYRIE / ROJAVA – La semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a déclaré que les Kurdes et leurs alliés arabes avaient signé un accord avec une compagnie pétrolière américaine pour moderniser les champs pétroliers de la Syrie du Nord et de l’Est sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes qui ont nettoyé la région de l’Etat islamique. Le régime syrien et ses mentors iraniens, russes etc. crient au « vol » du pétrole syrien et dénoncent « une atteinte à la souveraineté syrienne ». Alors, de quoi s’agit-il au juste ?
 
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance kurdo-arabe dirigée par les YPG kurdes du Rojava, ont libéré le nord et l’est de la Syrie qui est riche en pétrole et abrite d’immenses terres agricoles qualifiées de grenier à pain du pays des mains de DAECH au prix de plus de 30 000 combattant.e.s tombés lors de combats acharnés en neuf ans de guerre. Que devaient faire les Kurdes et leurs alliés ? Remettre à Bachar el-Assad les terres qu’ils ont libérées et accepter le statu quo d’avant guerre où les Kurdes n’existaient même pas officiellement, n’avaient pas de carte d’identité et leur langue interdite ? La réponse est non, bien évidement. Et que veulent les Kurdes ?
 
Les revendications des Kurdes, les véritables héros de la guerre anti-DAECH en Syrie, ne sont toujours pas reconnues par le régime central qui leur refuse le droit à l’autodétermination au sein d’une Syrie fédérale. Alors, en attendant, les Kurdes et leurs alliés arabes, arméniens, turkmènes… ont mis en place un modèle de démocratie pluraliste, féministe et écologiste qui est avant-gardiste à bien des égards. Et le pétrole dans tout ça ?
 
La détérioration des puits de pétrole après neuf ans de guerre et le raffinage sauvage sont à l’origine d’une pollution massive des eaux et des sols dans la région de Deir Ez-Zor. L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est n’a pas les moyens pour remettre en état les installations pétrolières. C’est pourquoi elle fait appelle aux Etats Unis qui étaient par ailleurs leurs alliés dans la guerre contre l’EI… Mais revenons aux accusations du régime syriens visant les Kurdes au sujet du pétrole et de la « souveraineté syrienne ». Où étaient le régime syrien et son mentor russe quand la Turquie a envahi les régions d’Afrin, dont l’espace aérien était contrôlé par la Russie. Idem pour l’invasion par la Turquie des régions syriennes d’Azaz, ainsi que Jarablous, sans parler d’Idlib où la Turquie et les groupes jihadistes tiennent en otage le peuple syrien ? C’est la Turquie qui viole la souveraineté syrienne en occupant militairement la Syrie et non pas les Kurdes qui demandent leurs droits élémentaires au sein de l’Etat syrien ! Mais pet-on faire « confiance » aux USA dans la région ?
 
On pourrait dire que les USA aussi ont trahi les Kurdes à Serekaniyê en 2019 quand la Turquie et ses islamistes ont envahi la région alors que les USA pouvaient les empêcher en fermant l’espace aérien de la région et que les Kurdes devraient se méfier d’eux également, que les USA ont leurs propres intérêts dans la régions… Mais soyons sûrs que les Kurdes pèsent le pour et le contre dans ce genre d’alliances et qu’ils choisissent l’option la moins mauvaise, dans une région où tous les Etats colonialistes du Kurdistan sont unanimes pour détruire le moindre acquis du peuple kurde…
Image via ANF

En juillet, les gangs de la Turquie ont enlevé 78 civils à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires de la Turquie continuent à semer la terreur dans le canton d’Afrin pour forcer les Kurdes à quitter leurs terres. Parmi les crimes commis par les mercenaires, on peut compter les kidnappings et la torture, meurtres, féminicides, viol des femmes et des fillettes, confiscation des biens, la destruction de la nature…
 
«En juillet, les services de renseignement turcs et des mercenaires ont enlevé 78 citoyens, dont 4 femmes. En outre, 12 personnes, dont une femme, ont été torturées. Le sort de 3 enfants disparus est inconnu», a déclaré le porte-parole de l’Organisation des droits de l’Homme d’Afrin.
 
Le porte-parole de l’Organisation des droits de l’Homme d’Afrin, Ibrahim Şêxo, a déclaré que 78 citoyens avaient été enlevés à Afrin par des mercenaires liés à la Turquie.
 
Le 3 août, un garçon nommé Xelîl Nîhad Şêxo (16 ans) du village de Fêrkan dans le district de Şera à Afrin a été abattu par des soldats turcs et son corps a été remis à sa famille après le vol de ses organes dans un hôpital de Kilis où il devait être soigné.
 
S’adressant à l’ANHA au sujet de la brutalité de l’État turc et des crimes qu’il a commis au cours du mois dernier, Ibrahim Şêxo a déclaré que ce qui est arrivé à l’enfant nommé Xelîl Nîhad Şêxo est un crime de guerre, et les organisations internationales et les enfants les organisations de défense des droits devraient en tenir l’État turc responsable.
 
Les soldats turcs ont massacré 464 citoyens syriens aux frontières depuis le début de la crise syrienne, a déclaré Şêxo, ajoutant: « Les pratiques de l’État turc contre les civils syriens, en particulier à Afrin, sont contraires au droit international. »
 
78 citoyens enlevés en juillet
 
Partageant le bilan des crimes commis par l’État turc à Afrin au cours du mois de juillet, Şêxo a déclaré: «Les services de renseignement turcs et des mercenaires ont enlevé 78 citoyens, dont 4 femmes. En outre, 12 personnes, dont une femme, ont été torturées. Le sort de 3 enfants disparus est inconnu.»
 
Selon des informations obtenues de sources à Afrin, Şêxo a ajouté que les mercenaires liés à l’Etat turc se sont emparés de la récolte de sumac et de noix des habitants des villages de Mabata.
 
La destruction de la nature continue
 
Ajoutant que les occupants ciblent également la nature dans la région, Ibrahim Şêxo a déclaré: « Les envahisseurs étrangers qui se sont installés dans la région coupent des arbres pour se frayer un chemin entre les villages d’Hec Qasimo et Misteşûra à Mabata. » L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH / SOHR) a déclaré que 20 machines de chantier avaient été amenées dans la zone.
 

BORDEAUX. Rassemblement contre l’expulsion d’un militant kurde vers la Turquie

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BORDEAUX – La police française a arrêté le 28 juillet dernier le militant kurde Mehmet Yalçin habitant Bordeaux pour l’expulser vers la Turquie. La communauté kurde organise un rassemblement devant l’Hôtel de Police de Bordeaux, demain, à 11h, pour exiger la libération d’Yalçin dont le seul crime est d’être un militant pacifiste lutant pour les droits du peuple kurde.
 
Voici le communiqué du Conseil Démocratique Kurde de Bordeaux condamnant l’arrestation de Mehmet Yalçin:
 
« Après avoir été condamné par la justice française pour de soi-disant liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un activiste associatif kurde est aujourd’hui menacé d’expulsion vers la Turquie, pays où il risque d’être arrêté et torturé.
 
Condamné en 2019 à deux ans de prison dont un an ferme, Mehmet Yalcin a dû porter un bracelet électronique pendant près d’un an. Il est actuellement sans papiers du fait du rejet de sa demande d’asile par l’OFPRA, rejet motivé par cette condamnation. Incriminé comme un vulgaire terroriste, privé de papiers, il est maintenant menacé d’être jeté dans la gueule du loup.
 
Le 28 juillet dernier, cet homme marié, père de trois enfants (âgés de 2, 4 et 6 ans), résidant à Bordeaux depuis 2006, a été convoqué au commissariat où il a été immédiatement menotté et placé en rétention. A ce stade, tous les recours déposés par ses avocats ont été rejetés. M. Yalcin dont l’expulsion est prévue le 28 août prochain a fait savoir qu’il entamait une grève de la faim.
 
L’expulsion de Mehmet Yalcin vers la Turquie serait une violation grave de la convention européenne des droits de l’homme et de la Convention de Genève sur les réfugiés. La Turquie n’a rien d’un État de droit. L’orientation franchement autoritaire et répressive prise par le régime d’Erdogan au cours de ces dernières années le démontre largement. Chaque jour, des militants politiques, élus, journalistes, avocats, syndicalistes sont arrêtés et emprisonnés en Turquie. La presse est muselée et les réseaux sociaux en passe d’être entièrement contrôlés par le régime. Par ailleurs, les cas de torture et de mauvais traitements sont en pleine recrudescence, comme le dénonce un rapport récent de l’ONG Human Rights Watch.
 
Depuis des années, la France mène des opérations contre les associations kurdes et leurs militants, prétextant leur proximité avec le PKK. Les militants associatifs kurdes sont poursuivis, condamnés, détenus. Et comme si cela ne suffisait pas, ils se voient interdire le territoire français, retirer leur statut de réfugié et placés sous FIJAIT, une sorte de contrôle judiciaire à vie.
 
Jusqu’où va aller la France dans ce harcèlement judiciaire et administratif à l’encontre des Kurdes ? Est-il interdit de militer sur le territoire français pour la reconnaissance des droits et libertés d’un peuple opprimé ?
 
La France doit cesser de se voiler la face. Les Kurdes et leurs activités ne représentent aucun danger, ni en France, ni ailleurs dans le monde. Le véritable danger, c’est le régime fasciste et autoritaire d’Erdogan qui gronde aux portes de l’Europe, ainsi que ses réseaux islamo-nationalistes qui prolifèrent ici et là.
 
Si la France veut lutter contre le terrorisme, comme elle le prétend, qu’elle agisse contre la Turquie et cesse son acharnement politique et judiciaire contre les Kurdes dont le seul tort est de résister face à la violence et l’oppression étatique.
 
Nous demandons instamment aux autorités françaises d’abroger les mesures d’éloignement prises à l’encontre de M. Yalcin et de lui accorder un droit de séjour afin que lui et sa famille puissent vivre en France dans des conditions dignes.
Nous appelons les partis politiques, les élus, les organisations de défense des droits humains et toutes les personnes indignées par cette situation à interpeller les autorités françaises pour empêcher l’expulsion de Mehmet Yalcin. »
 
RDV ce vendredi 7 août, à 11 heures
Devant le Commissariat de Police / Point d’accueil
23, Rue François de Sourdis
33000 Bordeaux

ROJAVA. 54 nouvelles contaminations au coronavirus en une semaine

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QAMISHLI – Les Kurdes du Rojava annoncent 54 nouvelles contaminations au coronavirus dans la Syrie du Nord et de l’Est en une semaine. Les autorités ont pris de nouvelles mesures sanitaires pour endiguer la propagation du COVID19 pour éviter une crise sanitaire qui aurait des conséquences dramatiques dans une région qui compte des millions de réfugiés privés de tout.
 
L’Autorité sanitaire de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a annoncé jeudi que le nombre d’infections au coronavirus avait atteint 54 cas depuis le déclenchement de la pandémie la semaine dernière.
 
Juwan Mustafa, chef de l’autorité sanitaire, a déclaré que quatre nouveaux cas de coronavirus confirmés au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le nombre à 54 cas.
 
Mustafa a déclaré que les quatre cas (trois femmes et un homme) concernaient la campagne du nord d’Alep, dont deux dans la ville de Tel Rifaat, un dans le village de Kafer Naya et un dans le village d’Ahras.
 
Depuis le déclenchement de la pandémie la semaine dernière, un est mort dans le village d’Ahras, dans le nord de la campagne d’Alep.
 
L’administration autonome a imposé un blocage total à partir de jeudi dans la région qu’elle contrôle comme mesure pour arrêter la propagation de la pandémie.
 

Le CPT déclare que les restrictions imposées aux prisonniers d’Imrali ne sont pas acceptables

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STRASBOURG – Les restrictions imposées au leader kurde Abdullah Ocalan et à trois des autres détenus de la prison de l’île d’Imrali ne sont pas acceptables, a déclaré le CPT (Comité pour la prévention de la torture) dans un rapport publié mercredi.

Le CPT a exhorté les autorités turques accorder plus de contacts extérieurs pour Ocalan et moins d’isolement cellulaire. (Arrêté en 1999 et emprisonné en Turquie, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Ocalan est condamné à la prison à vie.)

Le Comité pour la prévention de la torture a déclaré que le régime auquel les prisonniers d’ Imrali sont soumis ne s’était absolument pas amélioré depuis la dernière visite de ce type en 2016.

Il a déclaré que les quatre prisonniers n’étaient toujours autorisés à se réunir en groupe que six heures par semaine, et par paires pendant trois heures supplémentaires par semaine, tandis que le regroupement lors d’exercices quotidiens en plein air restait interdite.

« En conséquence, tous les prisonniers étaient maintenus à l’isolement la plupart du temps », a-t-il indiqué, notant que cela représentait 159 heures sur 168 heures par semaine, dont 24 heures par jour le week-end.

« Une telle situation n’est pas acceptable »

Le CPT a déploré l’absence quasi totale de visites familiales ces dernières années à Ocalan et le rejet des demandes de visites de ses avocats depuis 2019.

« Un équilibre doit être trouvé entre ces considérations de sécurité et les droits humains fondamentaux des prisonniers concernés », a-t-il dit, appelant à un « système durable » de visites régulières des membres de la famille et des avocats à Imrali.

Le CPT a déclaré que « le concept sous-jacent du régime de détention des personnes condamnées à la réclusion à perpétuité aggravée est fondamentalement vicié », appelant à une refonte complète du régime de détention de ces prisonniers.

ANF

Le PCF condamne l’attaque des Arméniens par des fascistes turcs à Decines (Rhône)

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PARIS – « La multiplication des incidents montre qu’un palier a été franchi. R.T.Erdogan tente d’exporter en France la violence inouïe qu’il fait subir aux démocrates, aux Assyro-chaldéens, aux Kurdes, aux Arméniens ainsi qu’aux minorités religieuses. »
 
La communauté arménienne de France est devenue la cible des fascistes turcs vivant en France. La dernière de ces attaques a eu lieu dans le Rhône, à Decines, le 24 juillet quand un groupe d’Arméniens s’est rassemblés pour dénoncer l’agression militaire de l’Arménie par l’Azerbaïdjan.
 
Le Parti communiste français (PCF) s’est rejoint aux nombreuses voix qui se sont élevées contre ces attaques fascistes turques qui ont lieu sur le sol français.
 
Voici le communiqué du PCF:
 
« Intolérable agression de la communauté arménienne
 
Des événements d’une extrême gravité se sont produits le 24 juillet à Decines (Rhône) alors que la communauté arménienne s’était rassemblée pacifiquement pour dénoncer la brutale agression militaire de l’Arménie par l’Azerbaïdjan.
 
Un groupe fasciste turc lourdement armé, s’inspirant des méthodes des Loups Gris et des djihadistes s’en est pris violemment aux manifestants et aux forces de l’ordre qui s’interposaient.
 
Les appels au meurtre contre les Arméniens et la négation du génocide deviennent désormais, par leur récurrence, intolérables. Ces exactions sont clairement nourries par l’extrémisme de la politique de R.T.Erdogan qui attise en Turquie mais également dans une partie de la diaspora un nationalisme exacerbé.
 
L’ambassade de Turquie à Paris coordonne ces opérations, encourage la violence des associations locales turques enrégimentées sous la bannière du dictateur d’Ankara. Leur objectif est de peser sur les décisions de la France par l’intermédiaire du Parti Egalité Justice (PEJ), officine de l’AKP en France.
 
Les organisateurs de ces violences n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils ont, voici plusieurs mois, tenté d’empêcher une réunion publique de l’association France-Kurdistan. La multiplication des incidents montre qu’un palier a été franchi. R.T.Erdogan tente d’exporter en France la violence inouïe qu’il fait subir aux démocrates, aux Assyro-chaldéens, aux Kurdes, aux Arméniens ainsi qu’aux minorités religieuses.
 
Le Parti communiste français condamne ces violences et demande au gouvernement de mettre un terme au déchainement d’agressivité de ces groupes factieux. Les responsables doivent être poursuivis pour les dégradations commises, les violences armées et la négation du génocide arménien. De plus, le PCF exige la dissolution du Parti Egalité et Justice (PEJ). »
 
Parti communiste français
Paris, le 4 août 2020

Un hôpital turc vole les organes d’un enfant kurde tué par l’armée turque à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Lundi, les gendarmes turcs ont blessé par balle un adolescent kurde de 16 ans près de la frontière turque, dans le canton d’Afrin occupé, et l’ont emmené à l’hôpital de Kilis. Après que ses organes ont été volés, ils ont envoyé le corps de l’adolescent dans un sac à sa famille.
 
Des sources d’Afrin ont confirmé au journaliste d’ANHA que la gendarmerie turque a tué lundi Khalil Nihad Sheikho du village de Farkan, du canton d’Afrin occupé, avec trois balles à la frontière turco-syrienne dans le district de Shera alors qu’il tentait d’échapper à la barbaries des mercenaires de l’occupation turque qui ont envahi Afrin en 2018.
 
Adolescent blessé a ensuite été hospitalisé à Kilis, en Turquie. Plus tard, ses organes ont été volés et son corps a été remis à ses proches.
 
Des séquences vidéo filmées au moment où les proches de l’enfant ont reçu son corps montrent que ses organes ont été volés.
 

Le Rojava menacé par une vague d’infections dues au COVID19

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SYRIE / ROJAVA – Jusqu’à présent, les Kurdes du Rojava avaient réussi à faire face au coronavirus en fermant leurs frontières et en imposant des mesures de quarantaine strictes. Maintenant, une vague d’infection redoutable semble avoir atteint la Syrie du Nord et de l’Est. Mais ni l’OMS ni l’ONU ne semblent vouloir venir en aide au Rojava.
 
La Syrie du Nord et de l’Est a jusqu’à présent bien maîtrisé la pandémie du coronavirus grâce à des restrictions pour éviter la propagation du virus. Pendant des mois, les régions autonomes ont réussi à s’isoler, des frontières largement fermées et des conditions de quarantaine strictes ont protégé la région du virus. Mais maintenant, la vague d’infection tant redoutée semble avoir atteint la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Ciwan Mistefa, coprésident du Comité de la santé de l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, estime que le gouvernement syrien a une responsabilité : « Le virus est introduit et propagé par les voyageurs [venus par avion à Qamishlo, dont l’aéroport est sous contrôle du régime syrien]. Nous avons déployé des efforts considérables pour mettre en œuvre des concepts de sécurité susceptibles de fournir une protection suffisante contre le virus Covid-19. Cependant, l’exploitant de l’aéroport national continue de se montrer peu soucieux de prévenir la propagation du virus. Nos enquêtes ont montré que tous les patients chez lesquels nous avons détecté le coronavirus ces dernières semaines ont été infectés chez des voyageurs vivant dans les zones du régime. »
 
L’administration autonome avait déjà critiqué en avril que l’aéroport de Qamishlo était une faiblesse majeure dans les mesures de prévention contre le coronavirus et accusé Damas de ne pas contribuer à la lutte contre la pandémie. À cette époque, même les contrôles antivirus effectués par les équipes de prévention de la pandémie du gouvernement autonome avaient été sabotés et les personnes entrant à Damas avaient été littéralement kidnappées par des employés de l’aéroport afin de ne pas être mises en quarantaine.
 
Actuellement, on estime qu’il y a 30 cas d’infection dans le nord et l’est de la Syrie (au 2 août). La plupart des personnes infectées vivent dans la région de Cizîrê, mais des infections ont également été détectées à Raqqa et Deir ez-Zor. « L’essentiel est maintenant d’empêcher le virus de se propager au-delà des zones touchées. Cependant, nous ne pouvons y parvenir qu’en prenant des mesures strictes. En tant que comité de santé, nous avons donc décidé de réintroduire des couvre-feux stricts dans toute la région de Cizîrê. Nous voulons maintenir la stratégie d’isolement jusqu’à ce que plus aucune infection locale ne soit détectée », a déclaré Mistefa.
 
Pas de soutien de l’OMS
 
L’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie n’attend pas de soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la lutte contre le coronavirus. « Après la révolution du Rojava, les hôpitaux de la région ont été équipés de matériel médical. Mais depuis le début de la pandémie, aucune aide de l’OMS n’est arrivée dans nos régions. Il n’y a de toute façon pas d’aide du gouvernement syrien pour les régions autonomes, car la distribution de l’aide humanitaire est coordonnée par les Nations Unies et l’OMS via Damas et le régime omet largement le nord et l’est de la Syrie. « L’OMS devrait fournir une aide directe si elle veut soutenir notre population », a déclaré Mistefa.
 

TURQUIE. 3 prisonniers kurdes malades présentent les symptômes du Covid-19

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TURQUIE – ISTANBUL – Dans la prison de Metris, près d’Istanbul, trois prisonniers politiques kurdes, dont un combattant devenu paralysé au Rojava lors de combats contre DAECH, présentent des symptômes partiellement graves d’infection dû au COVID19.
 
Les détenus ayant contractés le coronavirus sont :
. Ergin Aktaş (32 ans) a perdu ses deux mains en 2011 lorsqu’une bombe a explosé lors d’une manifestation dans la province kurde de Ağrı ;
. Serdal Yıldırım (27 ans) est paraplégique depuis dix ans en raison d’un accident survenu à Kızıltepe ;
. Abdullah Turan (33 ans) est paralysé après avoir été blessé au Rojava lors de combats contre DAECH.
 
Les trois prisonniers ont déjà été certifiés à plusieurs reprises par la médecine légale comme étant inaptes à l’emprisonnement. Néanmoins, ils ne sont pas libérés. 
 
Le frère de Serdal Yıldırım, Sedat Yıldırım, a déclaré que les prisonniers se plaignent d’une forte toux avec des crachats partiellement sanglants et une forte fièvre. Leur état s’aggrave de plus en plus, mais un traitement à l’hôpital est hors de question pour eux.
 
« Après un séjour à l’hôpital, ils devraient être mis en quarantaine dans une cellule d’isolement pendant au moins deux semaines. Aucun des trois n’est capable de prendre soin de lui-même. Ils doivent être libérés de prison pour ne pas mourir. »
 
Yıldırım a également exprimé sa préoccupation pour tous les autres prisonniers. La semaine dernière encore, plusieurs avocats se sont vu refuser l’entrée dans la prison en raison de la menace de pandémie. Il craint que les prisonniers infectés ne meurent tous si aucune mesure n’est prise immédiatement.
 
Situation dramatique dans les prisons turques
 
Avec la pandémie du coronavirus, la situation dans les prisons turques s’est dramatiquement détériorée. Les mesures préventives sont insuffisantes et les règles de distance ne peuvent être respectées.
 
En juillet, «l’Association de la société civile dans le système carcéral» (Ceza İnfaz Sisteminde Sivil Toplum Derneği, CİSST) a attiré l’attention sur le fait que les prisonniers ne reçoivent pas de produits d’hygiène et n’ont pas accès à des soins de santé adéquats.
 
Le rapport établi par l’association à partir des plaintes reçues de 96 prisons entre le 29 juin et le 10 juillet montre également que le traitement médical des prisonniers malades a été arrêté.
 
Le rapport critique également le manque d’approvisionnement en air adéquat et la restriction arbitraire du temps de cour dans certaines prisons. Dans les prisons ouvertes en particulier, des plaintes ont été déposées concernant les conditions d’hygiène dans les salles à manger, qui doivent être utilisées par un trop grand nombre de prisonniers en même temps.
 
L’accès au savon et aux désinfectants est traité différemment dans les prisons. Dans certaines prisons, les produits d’hygiène sont distribués gratuitement, dans d’autres, il est difficile de se les procurer, même contre paiement. Les masques faciaux ne sont pas non plus disponibles partout.
 
L’approvisionnement en eau, un problème majeur
 
Un problème majeur est le manque d’approvisionnement en eau;  souvent interrompue, l’eau chaude n’est disponible qu’en quantité limitée. Il y a également de nombreuses plaintes concernant la qualité et la quantité de la nourriture. Dans certaines prisons, il n’y a pas de médecins, ou les prisonniers ne sont pas amenés à l’infirmerie.
 
Au lieu de cela, ils sont interrogés à la porte de leur cellule par les agents pénitentiaires sur leurs plaintes et reçoivent ensuite des médicaments, dont certains sont déjà périmés. Dans certains établissements pénitentiaires, les traitements médicaux externes ont été complètement cessés.
 
Le manque de soins de santé est particulièrement dramatique pour les prisonniers souffrant de maladies chroniques. Le rapport de l’association souligne que plusieurs prisonniers sont dans un état critique. Chaque fois qu’ils quittent la prison, les prisonniers doivent rester en quarantaine pendant quinze jours à leur retour. Mais beaucoup d’entre eux sont dans un tel état qu’ils ne sont plus en mesure de s’occuper d’eux-mêmes seuls en isolement.