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Mort suspecte d’un Kurde d’Afrin emprisonné en Turquie

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TURQUIE – Muhammad Emir, un civil kurde qui a été enlevé à Afrin et emprisonné en Turquie pour terrorisme se serait suicidé dans la prison d’Elbistan. L’homme de 57 ans a été enterré dans un cimetière pour les sans nom à Istanbul.
 
Muhammad Emir, qui a été enlevé à Afrin dans le nord-ouest de la Syrie par les troupes d’occupation, se serait suicidé dans une prison d’Elbistan, dans le sud de la Turquie. Des policiers turcs en civil auraient donné la nouvelle à son représentant autorisé Bekir Kaya. L’affaire soulève des questions, car Emir a été par l’armée turque après l’occupation du canton autrefois autonome au printemps 2018 et placé en garde à vue en vertu de la loi turque pour « appartenance à une organisation terroriste » – pour des crimes présumés qu’il aurait commis en Syrie. On ne sait pas de quelle manière l’homme se serait suicidé. La direction de la prison n’était pas disponible pour une déclaration. Le registre des décès dans la province de Maraş mentionne seulement que Muhammad Emir est né en 1963 et décédé le 2 octobre 2020.
 
Les enlèvements par les forces d’occupation turques et djihadistes de la Syrie vers la Turquie et l’emprisonnement ou le procès des personnes concernées se produisent fréquemment, mais les médias ne traitent pratiquement jamais de tels cas au niveau international. Fin 2019, onze civils qui avaient été enlevés plus d’un an auparavant par les milices turques d’Afrin puis remis aux services secrets turcs, torturés puis emprisonnés en Turquie ont été condamnés à des peines de prison allant de douze ans à perpétuité en un essai construit dans la province de Hatay. Les hommes ont été accusés d’être impliqués dans la mort de deux soldats turcs.
 
Dans la province d’Urfa, la prisonnière de guerre Çiçek Kobanê (nom civil: Dozgin Temo) est « jugée » depuis juin. Le parquet accuse la combattante des YPJ (Unités de défense des femmes) de perturber l’unité et l’intégrité de l’État turc, d’appartenir à une organisation terroriste armée et de meurtres prémédités. Çiçek Kobanê a été capturée en octobre 2019 à Ain Issa, dans le nord de la Syrie, par la milice djihadiste Ahrar al-Sham, qui fait partie des troupes djihadistes par procuration de la Turquie, la soi-disant «armée nationale syrienne» (ANS / SNA), et a participé à l’invasion du Rojava. Après sa capture, la femme kurde de Kobanê, née à Raqqa, a été expulsée de l’autre côté de la frontière vers le territoire turc. Depuis lors, elle est détenue en détention provisoire dans une prison de haute sécurité à Urfa.
 

SYRIE. Les Kurdes vont libérer 25 000 Syriens membres de l’État Islamique

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SYRIE / ROJAVA – « Les 25 000 ressortissants syriens seront tous libérés du camp d’al-Hol dans le cadre d’une amnistie générale, ce qui allègera considérablement la pression sur le camp et répondra aux demandes des communautés arabes locales », a déclaré Elham Ahmad, cheffe du Conseil démocratique syrien, lors d’une consultation publique à Raqqa.
 
« Le camp Hol est un lourd fardeau sur les épaules de l’AANES [l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est] », a déclaré la responsable kurde avant d’ajouter :
 
« L’AANES n’est pas obligée de payer des sommes exorbitantes pour fournir à ces personnes de la nourriture et d’autres choses, sans parler des problèmes qui surviennent quotidiennement, y compris les assassinats, les viols, etc.
 
Une décision sera prise pour vider le camp des ressortissants syriens. Ceux qui resteront dans le camp ne seront plus sous la responsabilité d’AANES, ce qui signifie qu’ils seront considérés comme des détenus ». 

Elham Ahmad
 
Les ressortissants syriens seront renvoyés chez eux par étapes sous le parrainage tribal.
 
Plus de 4000 ressortissants syriens ont déjà été libérés du camp d’Hol, à Deir-ez-Zor et à Raqqa, les cheikhs tribaux garantissant qu’ils ne rejoindront plus DAECH.
 
La nouvelle décision verra la libération de tous les Syriens restants, dont 17 000 enfants.
 
30 000 Irakiens, dont 20 000 enfants, et 10 000 ressortissants étrangers, dont 7 000 enfants, resteront à Hol.
 
On ne sait pas très bien ce qui va se passer avec les Irakiens – les rapatriements vers l’Irak ont pratiquement cessé, l’AANES se plaignant que le gouvernement irakien ne répond pas aux demandes.
 
Cette décision pourrait ouvrir la voie à un soutien international accru en matière de soins et de sécurité des ressortissants étrangers, a laissé entendre Mme Ahmed.
 
L’AANES a longtemps condamné l’absence d’action internationale concernant les membres étrangers de DAECH dont elle s’occupe, et mènera ses propres procès pour les membres étrangers de DAECH / ISIS.
 
Les communautés arabes du nord de la Syrie ont longtemps fait pression pour de telles libérations, plus récemment à la demande des cheikhs tribaux de Deir-ez-Zor suite aux troubles locaux.
 
Mme Ahmed s’est exprimée lors de la deuxième étape d’une consultation publique à Raqqa.
 
Avec les procès de ressortissants étrangers en cours et la nouvelle amnistie pour les Syriens, des progrès sont attendus dans ce domaine au cours des prochains mois.
 

Le Rojava appelle la communauté internationale à stopper la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – « Le Conseil de sécurité des Nations unies, l’UE, l’OTAN et la Ligue arabe doivent agir et mettre un terme aux politiques destructrices et criminelles de la Turquie », demandent les Kurdes du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est.
 
L’Administration autonome de la Syrie Syrie du Nord et de l’Est souligne le danger que représente l’État turc pour la région et au niveau international. « Si la Turquie n’est pas arrêtée, il y aura encore plus de destruction et de chaos. La communauté internationale doit intervenir immédiatement », selon le communiqué publié dimanche qui poursuit :
 
« L’Etat turc, surtout depuis la fusion des lignes du nationalisme turanien [panturquisme]* et de l’islam politique des Frères musulmans [qui est plutôt un National-Islamisme à la turque] au début du nouveau siècle, a mené une politique de menace, d’approfondissement des crises et de destruction.
 
Il viole les principes éthiques et juridiques en Syrie et poursuit la même politique en Irak. Pour la Méditerranée, l’Europe et l’Asie, en particulier pour la Libye et la Grèce, cette politique représente un grand danger. Sur le continent africain, l’État turc soutient les Frères musulmans. En Syrie, elle a joué un rôle négatif et destructeur depuis le début de la crise et s’est engagée dans l’occupation, la division et la polarisation de la société. En conséquence, le mouvement populaire en Syrie s’est transformé en un conflit ethnique et sectaire. Le soutien des groupes radicaux empêche une solution nationale et politique en Syrie.
 
En outre, dans la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, la Turquie a déclaré son soutien à l’Azerbaïdjan et a démontré ses intentions d’occupation et d’expansion en transférant des mercenaires djihadistes. Sous le slogan «deux États, une nation», Erdogan a fait de la Turquie une partie directe de la guerre.
 
L’Etat turc a déclenché des crises qui se sont produites à plusieurs reprises. Il utilise l’inimitié envers le peuple arménien pour ses propres intérêts et veut détourner l’attention de la crise intérieure en tournant son attention vers les pays étrangers. Elle aggrave les crises qui pourraient être résolues par le dialogue et manipule l’opinion publique de telle sorte qu’une solution ne peut être trouvée que par des moyens militaires. Ce faisant, il met en danger la sécurité de la région et du monde et déclenche un conflit armé dans le Caucase.
 
En tant qu’administration autonome, nous condamnons la politique dangereuse de l’Etat turc et déclarons qu’une position sérieuse et pratique à son encontre doit être prise. Le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UE, l’OTAN et la Ligue arabe doivent agir et mettre un terme à la politique destructrice et criminelle de la Turquie. S’il n’y a pas de réaction aux actions de la Turquie, la destruction et le chaos continueront.
 
L’Etat turc représente un projet dans la région qui vise la destruction. Ce projet est dangereux et ne menace pas seulement la région. Basé sur une mentalité fasciste, l’Etat turc intervient partout et insiste sur la guerre. Cela oblige la communauté internationale à intervenir immédiatement. »
 
* Le touranisme ou pantouranisme est un courant idéologique politique dont le but est l’union des peuples de langues altaïques et finno-ougriennes au sein d’une entité nommée Touran. Le touranisme est basé sur une hypothétique origine commune aux deux groupes linguistiques et, par extension, d’un « super-groupe » ouralo-altaïque.
 

Appel à la solidarité avec le HDP, le cauchemar du président Erdogan

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TURQUIE / BAKUR – Le gouvernement turc poursuit un génocide politique dans les régions kurdes, où 81% des municipalités du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été mises sous tutelle et des milliers de responsables politiques et associatifs kurdes ont été emprisonnés depuis les élections municipales de mars 2019.
 
Dix-sept nouvelles arrestations, dont celle du co-maire de Kars et d’anciens députés et membres du Conseil exécutif du HDP par le régime turc le 25 septembre dernier ont eu lieu dans un atmosphère anti-kurde ravivé de nouveau par la coalition AKP-MHP islamo-fasciste.
 
Le HDP a publié un communiqué concernant les dernières arrestations visant ses membres et appelé à la solidarité contre les attaques du régime turc pour les liquider :
 
« Comme nous en avons déjà informé l’opinion publique internationale, le procureur général d’Ankara a émis, le 25 septembre dernier, des mandats d’arrêt à l’encontre de 82 personnes, dont de nombreux représentants du HDP. En conséquence, la police a arrêté vingt politiciens du HDP en raison de leur rôle dans les manifestations survenues en Turquie, en 2014, contre le siège de Kobanê par l’EI. Le 2 octobre, après une garde à vue prolongée de huit jours, les anciens députés M. Sırrı Süreyya Önder et M. Altan Tan, ainsi que l’ancienne membre du Conseil exécutif central (CEC), Mme Gülfer Akkaya, ont été libérés sous contrôle judiciaire, tandis que les 17 autres membres du HDP et du DBP (Parti démocratique des Régions) ont été placés en détention. Il s’agit de M. Ayhan Bilgen, co-maire de la municipalité de Kars ; Mme Emine Beyza Üstün, M. Nazmi Gür et Mme Ayla Akat Ata, anciens Députés ; Mme Emine Ayna, ancienne coprésidente du Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) ; Alp Altinors, membre actuel du CEC ; Bircan Yorulmaz, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağ, Can Memiş, Günay Kubilay, Bülent Parmaksız, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, Cihan Erdal, Zeki Çelik et Ali Ürküt, anciens membres du CEC.
 
Le principal fait sur lequel la cour s’est fondée pour justifier ces détentions est un tweet posté au nom du conseil exécutif central du HDP (daté du 6 octobre 2014), qui invitait les gens à protester en solidarité avec la population de Kobanê contre le siège de l’EI et l’embargo de la Turquie sur Kobanê. Au cours des manifestations, 43 à 53 personnes ont été tuées ; la grande majorité d’entre elles étaient des membres ou des sympathisants du HDP ; elles ont été assassinées par des tirs de la police turque. Le président Erdoğan a accusé les dirigeants du HDP d’inciter à la violence en appelant à manifester. Cette accusation est une tentative de fausser la réalité. Il est vrai que le HDP a appelé les gens à protester contre le siège de Kobanê par l’EI. Mais il était de la responsabilité du gouvernement et du ministère de l’intérieur de protéger, à la fois les manifestants, et leur droit de manifester pacifiquement. Au lieu de cela, la police a tué des dizaines de personnes par balles, à commencer par le meurtre d’un jeune manifestant kurde à Varto, dans la province de Muş, le 7 octobre 2014. Pendant les manifestations, le ministre de l’intérieur Efkan Ala lui-même a déclaré au député du HDP Sirri Sureyya Onder qu’il « ne pouvait pas contrôler les éléments indisciplinés au sein de la police ». En outre, les députés du HDP ont jusqu’à présent déposé plusieurs propositions visant à mettre en place une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les manifestations, de révéler la vérité et d’aider à identifier les provocateurs et les instigateurs de la violence. Mais toutes ces propositions ont été rejetées par l’alliance AKP-MHP au pouvoir. À notre connaissance, aucun policier turc n’a été poursuivi pour ces meurtres. Comble de l’infamie, le gouvernement utilise aujourd’hui, c’est-à-dire six ans après les manifestations, des procureurs et des juges fantoches pour faire porter le chapeau au HDP et le punir pour ces meurtres.
 
Entre-temps, 7 des 21 politiciens du HDP arrêtés à Kars le 1er octobre ont été suspendus le même jour de leurs fonctions d’administrateurs locaux, au motif qu’ils faisaient l’objet d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste ». Les politiciens locaux du HDP destitués sont la co-maire de Kars, Mme Şevin Alaca, la maire adjointe, Mme Muazzez Çağrı Tekinci, les membres du conseil régional, Mme Halil Kan et Mme Suat Bayhan, et les membres du conseil municipal, M. Kaya Naki, M. Fahrettin Kaya et M. Ömer Albayrak.
 
Comme nous l’avons souligné dans notre note du 1er octobre, ces arrestations et suspensions à Kars sont intervenues juste après la déclaration du co-maire Ayhan Bilgen le 30 septembre. Bilgen a annoncé par l’intermédiaire de ses avocats que, même si aucun administrateur n’était nommé avant la fin de sa garde à vue, il démissionnerait de son poste de maire de Kars. Une telle démission aurait pu empêcher la nomination d’un administrateur par le ministère de l’intérieur et permettre au conseil municipal d’élire un de ses membres comme nouveau maire. Le ministère a anéanti cette possibilité en plaçant M. Ayhan Bilgen en détention, en arrêtant et destituant la co-maire Mme Sevin Alaca et d’autres membres du conseil municipal, et en désignant le gouverneur de Kars comme « administrateur » pour remplacer M. Ayhan Bilgen. Nous n’avons vraiment pas de mots pour décrire cette ignominie : c’est l’état actuel de la démocratie, des droits humains et de l’État de droit en Turquie.
 
Le gouvernement turc a jusqu’à présent nommé 48 administrateurs en lieu et place des maires du HDP élus le 31 mars 2019. En outre, 6 maires qui avaient remporté les élections de 2019 se sont vu refuser leur mandat sous prétexte qu’ils avaient antérieurement été démis de leurs fonctions par des décrets-lois pris sous le régime d’état d’urgence. Jusqu’à présent, 36 co-maires du HDP élus en 2019 ont été emprisonnés. Parmi eux, 16 sont toujours derrière les barreaux. Les poursuites contre les personnes libérées sont toujours en cours. Sur la base de nos expériences précédentes et de l’état actuel du système judiciaire turc, nous craignons que tous ces maires ne soient condamnés à des peines de prison. En outre, plus de 20 des plus de 80 maires kurdes arrêtés lors de la précédente mandature (2014-2019) sont toujours en prison.
 
Cette dernière vague d’arrestations n’est pas seulement une attaque contre la direction du HDP, les maires et les municipalités ; c’est simultanément une attaque contre la résistance même et la victoire de la population de Kobanê contre l’EI en 2014. Le gouvernement turc a fait de son mieux pour criminaliser la résistance de Kobanê, nuire à sa réputation internationale et cibler ceux qui ont manifesté leur solidarité avec Kobanê, en premier lieu le HDP. De plus, si les États-Unis et la Russie donnaient leur feu vert, la Turquie n’hésiterait pas une seconde à attaquer Kobanê et à accomplir la tâche que l’EI n’a pas pu accomplir en 2014.
 
En exprimant nos remerciements pour la solidarité internationale avec le HDP tout au long de la semaine dernière, nous voudrions une fois de plus demander à la communauté internationale, et à tous nos amis et camarades, de maintenir leur confiance et leur solidarité avec le HDP et l’esprit de Kobanê – les deux cauchemars du président Erdoğan et de ses alliés racistes. »
 
Feleknas Uca et Hişyar Özsoy
Les deux porte-paroles du HDP pour les affaires étrangères
2 octobre 2020

La Turquie supprime la plupart des références kurdes dans un manuel d’histoire

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TURQUIE / BAKUR – La Turquie ne se contente pas de persécuter et de chasser les Kurdes de leurs terres, elle les efface aussi de l’histoire. En effet, le régime turc efface les rares références historiques citant des Kurdes de son histoire officielle enseignée aux enfants dans le pays.
 
Une controverse a éclaté en Turquie après qu’un certain nombre de références aux Kurdes aient été retirées de la nouvelle version d’un manuel d’histoire destiné aux élèves de l’enseignement secondaire.

Les observateurs ont remarqué cette semaine que plusieurs paragraphes sur la participation des Kurdes aux débuts de l’histoire de l’Islam, inclus dans la version 2019 du matériel de lecture de la neuvième année, ont été retirés de la version 2020 par le ministère turc de l’éducation.
 
« Les premiers Kurdes qui ont accepté l’Islam étaient des hommes d’affaires de la région d’al-Jazira (Cizre, région kurde du sud-est de l’Anatolie) qui allaient en Arabie Saoudite pour le commerce. Plus tard, ces hommes d’affaires kurdes ont répandu l’islam parmi leur peuple », peut-on lire à la page 183 de l’ancienne version du manuel.
 
Cette section du livre, qui couvre la première conversion des Turcs à l’islam pendant la propagation de la religion, indiquait également précédemment que Jaban al-Kurdi, l’un des compagnons du prophète Mahomet, a été la première personne à répandre l’islam parmi les Kurdes.
 
La seule mention des Kurdes qui reste dans le nouveau manuel est un paragraphe de deux lignes, où il est noté que « les tribus kurdes ont été parmi les premières communautés à accepter l’islam ».
 
Cette suppression a suscité la colère de nombreux Kurdes sur les médias sociaux, mais le ministère n’a pas encore expliqué la raison de cette suppression.
 
« Les gens pitoyables [le gouvernement] pensent qu’ils peuvent supprimer l’histoire des Kurdes (…) la retirer des livres », a déclaré l’avocat Dogan Erbas dans un tweet.
 
Le secrétaire général du Parti du mouvement nationaliste (MHP) d’extrême droite, Ismet Buyukataman, a envoyé un message au ministre de l’éducation Ziya Selcuk en septembre 2019, affirmant que le livre est une propagande pour dire que les Kurdes ont embrassé l’Islam avant les Turcs.
 
Bien que de nombreuses tribus aient été initiées à l’islam à l’époque des quatre califes, ces personnes décrivent avec insistance les Kurdes comme « l’une des premières communautés à s’être converties à l’islam après les Arabes ». Les efforts visant à confirmer que les Kurdes ont accepté l’Islam avant les Turcs ne sont rien d’autre qu’une intention de gagner des avantages sociaux et politiques », a déclaré M. Buyukataman.
 
Il n’est pas clair si la condamnation de la version 2019 par le responsable du MHP a joué un rôle dans la suppression des paragraphes concernant les Kurdes, mais le parti est de facto le deuxième parti au pouvoir en Turquie après le Parti de la justice et du développement (AKP). Les deux partis ont formé une coalition ces dernières années, ce qui leur a permis de former un gouvernement et d’adopter la plupart des projets de loi qu’ils avaient proposés au Parlement. (Via Rudaw)
Image de couverture : Portrait de Saladin le kurde (Selahedînê Eyûbî), selon André Thevet

Le pouvoir turc saisit la municipalité kurde de Kars, à la frontière arménienne

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TURQUIE / BAKUR – Le gouvernement turc a saisi la municipalité kurde de Kars et y a nommé un administrateur (kayyum) après avoir arrêté le maire élu d’HDP, en outrepassant la volonté du peuple kurde.
 
Le gouvernement AKP-MHP a saisi la municipalité de Kars après l’arrestation des co-maires HDP Ayhan Bilgen et Şevin Alaca. Le gouverneur Türker Öksüz a été nommé à tête de la municipalité de Kars. (ANF)
 
Ayhan Bilgen, co-maire de Kars, arrêté le 25 septembre avec d’autres responsables politiques du Parti démocratique des peuples (HDP), avait démissionné de son poste de maire le 30 septembre pour éviter la nomination d’un administrateur mais étant donné que le régime turc ne respecte pas la justice quand il s’agit des Kurdes, cette démission n’a pas été prise en compte par le pouvoir turc.
 
Certaines voix s’élevant parmi les Kurdes affirment que la confiscation de la mairie de Kars a un lien direct avec la guerre que l’Azerbaïdjan a déclaré à l’Arménie. En effet, Kars est à la frontière de l’Arménie et comme la Turquie soutient l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, il se peut que cette ville soit transformée en un centre de transfert de mercenaires syriens vers l’Azerbaïdjan pour combattre les arméniens.

 
« Ils [le régime turc] ont nommé un administrateur à Kars en plein conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. (…) Comme pour la guerre syrienne, les villes frontalières de Reyhanlı et Ceylanpınar utilisées pour le transfert de djihadistes vers la Syrie, Kars sera utilisée par la Turquie comme un centre de transfert de djihadistes en Azerbaïdjan. Ne soyez pas surpris si dorénavant vous voyez des salafistes errant dans les rues de Kars », a déclaré ce matin le journaliste kurde Mustafa Mamay réfugié en Suisse.
 
Le gouvernement turc poursuit un génocide politique dans les régions kurdes, où 81% des municipalités du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été mises sous tutelle et des milliers de responsables politiques et associatifs kurdes ont été emprisonnés depuis les élections municipales de mars 2019.

Havrin Khalaf entre dans l’ « Archive féministe de l’espoir » d’AWID

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La politicienne kurde, Havrin Khalaf entre dans l’ « Archive féministe de l’espoir » de l‘Association pour les droits des femmes dans le développement (Association for Women’s Rights in Development – AWID).
AWID rend hommage à la mémoire des militantes féministes, dont la politicienne kurde Havrin Khalaf, qui ont changé notre monde à travers une galerie mise en ligne, en hommage à plus de 450 féministes et militantes du monde qui ne sont plus parmi nous.
 
La politicienne Kurde, Hevrîn Xelef*, tuée par les mercenaires de la Turquie le 12 octobre 2019, lors de l’invasion de Serekaniyê, dans le nord du Rojava, fait partie de ces 450 féministes sélectionnées par AWID.
 
AWID a rendu hommage à ces femmes remarquables par ces mots : « Dans cette galerie en ligne, nous rendons hommage à plus de 450 féministes et militantes courageuses de toutes les régions du monde et 88 pays qui ne sont plus avec nous.
 
Nous les apportons tous dans notre mémoire collective et portons leur héritage de lutte comme notre flambeau dans les mouvements féministes et de défense des droits des femmes. »
 
*Havrin Khalaf, 35 ans, était la co-présidente du parti Avenir de la Syrie. Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, elle a été violée et lapidée le 12 octobre par les membres du «Bataillon 123» de la milice djihadiste «Ahrar al-Sharqiya», allié de la Turquie.
 
Khalaf a œuvré à construire des ponts, à réconcilier différents groupes ethniques et à œuvrer pour une Syrie démocratique, pluraliste et décentralisée. Elle a également œuvré à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
 
 

TURQUIE. La chanteuse germano-kurde Hozan Cane remise en liberté provisoire

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TURQUIE – La chanteuse germano-kurde Hozan Cane a été remise en liberté après deux ans passés dans une prison turque. Elle et sa fille Gönül Örs sont été accusées de terrorisme et n’ont pas le droit de quitter la Turquie.
 
Saide Inac, alias « Hozan Cane », est sortie de la prison après qu’un tribunal d’Istanbul a ordonné sa libération, a déclaré son avocate Newroz Akalan. Le tribunal a précédemment jugé que sa peine de prison était disproportionnée. 
 
Arrêtée le 24 juin 2018 à Edirne, dans l’ouest de la Turquie, Saide İnaç a été condamnée à 6 ans et 3 mois de prison pour « être membre d’une organisation terroriste [PKK] » car elle a joué une scène dans le film «Le 74ème génocide de Shengal», dans lequel elle joue le rôle principal et pour lequel elle a écrit le scénario. Dans le film, qui traite du génocide des Yézidis à Shengal par Daesh en 2014, la chanteuse porte une arme.
La fille de Cane, Dilan Gönül Örs est également en prison en Turquie. Dilan, de nationalité allemande, est accusée de terrorisme et interdite de quitter la Turquie où elle s’était rendue en mai 2018 pour rendre visite à sa mère dans une prison d’Edirne. Dilan a été arrêtée récemment alors qu’elle tentait de quitter le pays et envoyée à la prison d’Edrine.
 
Depuis le putsch « avorté » du 15 juillet 2016 en Turquie, les Kurdes et des critiques du pouvoir turc en Europe sont surveillés et arrêtés « pour propagande d’organisations terroristes » ou pour « terrorisme » si jamais ils ont le malheur de mettre les pieds en Turquie.
 
Il ne faut pas grand chose aux autorités turques pour arrêter ces méchants terroristes : Une phrase publiée sur Facebook ou un « j’aime » sous une publication ou une photo, un post sur Twitter… pour peu qu’ils parlent de l’injustice faite aux Kurdes en Turquie ou qu’ils disent soutenir la lute de libération kurde.

TURQUIE. Démission d’un maire kurde persécuté par le pouvoir turc

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TURQUIE / BAKUR – Le co-maire de la ville de Kars a démissionné après avoir mis en garde à vue. Ayhan Bilgen tente ainsi d’empêcher que le pouvoir turc nomme un administrateur à la mairie de Kars.
 
Le gouvernement turc poursuit un génocide politique dans les régions kurdes, où 81% des municipalités du Parti démocratique des peuples (HDP)* ont été mises sous tutelle et des milliers de responsables politiques et associatifs kurdes ont été emprisonnés depuis les élections municipales de mars 2019.
 
Ayhan Bilgen, co-maire de Kars (Qers), arrêté le 25 septembre avec d’autres responsables politiques du Parti démocratique des peuples (HDP), a démissionné de son poste de maire alors qu’il est en garde à vue.
 
Dans un communiqué concernant sa démission, Bilgen a écrit: «Dans quelques minutes, je serai conduit à un interrogatoire. Avant l’interrogatoire, je voudrais dire quelque chose au public: je ne permettrai pas que la volonté démocratique d’une ville soit jouée. ils m’arrêtent ou me relâchent, même si aucun syndic n’est nommé à ma place jusqu’à ma libération, je déclare par la présente ma démission du bureau du maire.
 
Kars est une ville capable de se gouverner elle-même. Un conseil municipal qui a pu décider à l’unanimité pendant un an et demi avec la participation de cinq partis peut trouver une nouvelle voie. Tous ont été élus avec le mandat de gouverner cette ville, personne ne devrait donc échapper à cette responsabilité. Cela ne signifie pas renoncer à un poste. Comme nous l’avons dit pendant la campagne électorale, nous voulons poser un signe commun de démocratie. Si je suis emprisonné, j’écrirai mon troisième livre. Si je suis libéré, je participerai aux travaux des coopératives. Rien de tout cela n’est moins important que la mairie. (…) Si les choses continuent à Kars avec une femme comme maire, un autre obstacle serait franchi à la fois politiquement et socialement. Rien ne devrait plus être comme avant.» ANF
 
Lors des élections locales de mars 2019, le Parti démocratique des peuples (HDP) a remporté un total de 65 municipalités. Le ministère turc de l’intérieur a refusé à 6 co-maires du HDP leur certificat d’élection. Jusqu’à aujourd’hui, la Turquie a nommé les administrateurs à 52 municipalités dirigées par le HDP.

Les municipalités kurdes saisies par l’État turc :

1) Diyarbakir (Amed)
2)Van
3)Mardin
4)Ikiköprü
5)Akpazar
6)Hazro
7)Kayapınar
8)Bismil
9)Kocaköy
10)Kulp
11)Sur
12)Yenişehir
13)Karayazı
14)Colemerg
15)Gièvre
16)Qoser
17)Mazıdağı
18)Nusaybin
19)Savur
20)Bulanık
21)Erentepe
22)Varto
23)Cizre
24)İdil
25)Suruç
26)Başkale
27)Erciş
28)İpekyolu
29)Muradiye
30)Özalp
31)Saray
32)Batman
33)Güroymak
34)Eğil
35)Ergani
36)Silvan
37)Poux
38)Halfeli
39)Gökçebağ
40)Doğubayazıt
41)Diyadin
42)Kozluk
43)Çinar
44)Dicle
45)Sarican
46)Karaçoban
47)İğdir
48)Siirt
49)Baykan
50)Kurtulan
51)Altinova
52)Kars

Les municipalités détenues par le HDP qui sont (toujours) dirigées par le HDP :

Kömür/Adiyaman
Patnos/Ağrı
Hoşhaber/Iğdır
Silopi/Şirnak
Balveren/Şirnak

 

Les médias français et la guerre Arménie-Azerbaïdjan

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Depuis que l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie qui lui a envoyé 4000 mercenaires syriens et des armes en renfort, a déclaré la guerre à l’Arménie en attaquant la région autonome arménienne du Haut-Karabakh* (Artsakh), dans le Caucase du Sud, la propagande azérie semble activée en Occident, notamment en France où dans les médias et les dépêches d’AFP, on voit la propagande azérie relayée, sans trop de gène, notamment, quand on voit que les habitants du Haut-Karabakh sont qualifiés de « séparatistes », chose qu’on n’a jamais entendue pour le nord de Chypre occupé illégalement par la Turquie depuis 1974…
 
Il pleut ? C’est la faute aux Kurdes !
 
Et que dire des mensonges turco-azéris parlant de présence de combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui seraient allés en Haut-Karabakh pour combattre aux côtés des forces arméniennes ?! Les Kurdes qui sont assaillis de tous les côtés et qui luttent pour leur survie sont honorés d’entendre qu’on leur prête tant de bravoure et auraient volontiers aidé, s’ils en avaient les moyens, leurs voisins arméniens, frères de destin face aux descendants de l’empire ottoman qui a massacré/massacre des Arméniens, Kurdes/Yézidis/Alévis, Grecs, Assyro-chaldéens… depuis des siècles. Mais ce mensonge sert surtout de prétexte au Président Erdogan chaque fois qu’il veut envahir un pays voisin : Syrie, Irak et maintenant l’Arménie.  
 
L’Arménie ne pèse rien face au monstre azéri
 
C’est dans de telles circonstances qu’on mesure la puissance économique, militaire et diplomatique de l’Azerbaïdjan au niveau international face à l’Arménie trois fois plus petite que lui et qu’on se dit que les médias aussi se rangent du côté du plus fort, sans parler des ravages que peut faire le lobbying azéri implanté en France et en Europe.  
 
La France vent-elle des armes à l’Azerbaïdjan ?
 
« Ne détournez plus le regard quand la France vend des armes et des technologies militaires à l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, c’est grâce à ces armes que l’Azerbaïdjan peut cibler la population civile de la capitale de la République d’Artsakh (Stepanakert). Ne vous laissez plus piéger par les mensonges et la compromission ! Quand le Président français nous ment il faut le dénoncer et cesser de l’applaudir. Le peuple arménien n’est pas un peuple soumis, aujourd’hui il résiste seul et de toutes ses forces ! », écrivait récemment Charjoum le mouvement, le Mouvement en faveur de la défense des droits des Arméniens et des Arméniennes. 
 
La Turquie veut en finir avec les survivant arméniens
 
« Cette initiative destructrice soutenue par la Turquie d’Erdogan entre dans le cadre d’une stratégie qui s’inscrit dans la lignée du génocide de 1915. L’objectif final est le même : supprimer la présence arménienne pour créer une puissance ottomane qui dominerait le monde » dénonce FRA Nor Seround – ՀՅԴ Նոր Սերունդ, l’Association de jeunesse militante Arménienne de France.
 
On ne sait pas encore si cette guerre sera stoppée à temps, avec l’intervention russe ou si elle dégénérera d’avantage, tuant toujours plus de civils innocents. Mais une chose est sûre: le pouvoir des médias sur l’opinion publique n’est pas négligeable et c’est pourquoi les journalistes doivent faire attention à ce qu’ils écrivent, s’ils veulent qu’on croit aux informations qu’ils relaient. 
 
* « En 1921, la province du Haut-Karabagh est attribuée à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan. Le Karabagh est majoritairement peuplé d’Arméniens [et de Kurdes** chassés par l’Arménie et l’Azerbaïdjan après la chute de l’URSS, et d’Azéris également] (le chiffre que j’ai c’est 85% d’Arméniens en 1988). En février 1988, des manifestations pacifiques ont lieu au Karabagh et en Arménie pour demander le rattachement de la région à l’Arménie. Une guerre éclate avec l’Azerbaïdjan , qui refuse cette séparation. Les habitants du Haut-Karabagh résistent et sécurisent leurs frontières. En 1991, l’URSS s’effondre. L’Arménie et l’Azerbaïdjan proclament leur indépendance. Le Karabagh revendique la sienne par voie de référendum (La République d’Artsakh est le nom de cet état indépendant qui n’a jamais été reconnu). Les combats continuent. Un cessez-le-feu est signé en 1994 mais les négociations n’ont jamais abouti : l’Azerbaïdjan persiste à considérer que ce territoire est occupé illégalement, reniant le droit à l’indépendance de ces habitants », nous écrit Maïda Chavak, une jeune franco-arménienne, en guise de résumé de la situation politique de la région. 
 
** La République kurde du Kurdistan Rouge (Kurdistana Sor) a été fondée en 1992 comme dernière chance de survie pour les Kurdes du Caucase, avec comme capitale la ville de Berdzor (Laçîn en kurde). Les parties au conflit actuel dans la même région (Karabakh), où vivaient des Kurdes depuis le IXe siècle, ont progressivement déplacé les Kurdes de leurs terres tout au long des XIXe et XXe siècles. (Voir l’article du Wikipedia pour plus de détails sur le Kurdistan Rouge)

DÉBAT : La place de la femme au sein de la société kurde

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PARIS – La Représentation du Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK) à Paris co-organise un débat/discussion concernant la place de la femme au sein de la société kurde animé par la militante kurde Hozan Mahmoud, ce vendredi 2 octobre, de 19h jusqu’à 21h.
 
L’événement est annoncé ainsi la Représentation GRK:
 
« Entre problématiques liées aux revendications classiques du féminisme, et celles liées à une société écartelée entre 4 pays, la femme kurde peine à trouver sa place et doit surmonter plus d’obstacles afin de s’imposer en tant qu’individu à part entière.
 
Point de situation avec notre intervenante Hozan Mahmoud, écrivain, féministe, dirigeante de « Projet culture » en Angleterre. »
 
Voici le lien d’inscription pour participer au webinaire Zoom :
 
https://zoom.us/webinar/register/WN_TGCbaqhqS3GMzCZq4EJ2Bw

TURQUIE. Décès d’un paysan kurde jeté d’un hélicoptère par des soldats turcs

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TURQUIE / BAKUR – Servet Turgut, l’un des deux paysans kurdes jetés d’un hélicoptère par des soldats turcs est décédé aujourd’hui.
 
Le 11 septembre, lors d’une opération à Van/Çatak, des soldats turcs ont arrêté Osman Şiban et Servet Turgut dans le hameau de Yoğurtlu du village de Çığlıca, à Şırnak/Beytüşşebap, au Kurdistan du Nord.
 
Leurs familles n’ont trouvé les paysans deux jours après leur arrestation. Ils étaient dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital régional d’enseignement et de recherche de Van. Les agriculteurs sont Servet Turgut (55 ans) et Osman Şiban (50 ans).
 
Servet Turgut était en réanimation depuis 20 jours. Il est décédé aujourd’hui.