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Le pouvoir turc saisit la municipalité kurde de Kars, à la frontière arménienne

TURQUIE / BAKUR – Le gouvernement turc a saisi la municipalité kurde de Kars et y a nommé un administrateur (kayyum) après avoir arrêté le maire élu d’HDP, en outrepassant la volonté du peuple kurde.
 
Le gouvernement AKP-MHP a saisi la municipalité de Kars après l’arrestation des co-maires HDP Ayhan Bilgen et Şevin Alaca. Le gouverneur Türker Öksüz a été nommé à tête de la municipalité de Kars. (ANF)
 
Ayhan Bilgen, co-maire de Kars, arrêté le 25 septembre avec d’autres responsables politiques du Parti démocratique des peuples (HDP), avait démissionné de son poste de maire le 30 septembre pour éviter la nomination d’un administrateur mais étant donné que le régime turc ne respecte pas la justice quand il s’agit des Kurdes, cette démission n’a pas été prise en compte par le pouvoir turc.
 
Certaines voix s’élevant parmi les Kurdes affirment que la confiscation de la mairie de Kars a un lien direct avec la guerre que l’Azerbaïdjan a déclaré à l’Arménie. En effet, Kars est à la frontière de l’Arménie et comme la Turquie soutient l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, il se peut que cette ville soit transformée en un centre de transfert de mercenaires syriens vers l’Azerbaïdjan pour combattre les arméniens.

 
« Ils [le régime turc] ont nommé un administrateur à Kars en plein conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. (…) Comme pour la guerre syrienne, les villes frontalières de Reyhanlı et Ceylanpınar utilisées pour le transfert de djihadistes vers la Syrie, Kars sera utilisée par la Turquie comme un centre de transfert de djihadistes en Azerbaïdjan. Ne soyez pas surpris si dorénavant vous voyez des salafistes errant dans les rues de Kars », a déclaré ce matin le journaliste kurde Mustafa Mamay réfugié en Suisse.
 
Le gouvernement turc poursuit un génocide politique dans les régions kurdes, où 81% des municipalités du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été mises sous tutelle et des milliers de responsables politiques et associatifs kurdes ont été emprisonnés depuis les élections municipales de mars 2019.