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Cemil Bayik: L’Europe doit se tenir aux côtés du peuple kurde

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« Historiquement, le problème kurde est un problème de liberté et d’existence (ontologique). Depuis sa création, l’État turc mène une politique qui nie l’existence libre et démocratique du peuple kurde. Face aux politiques de déni, de rejet et d’assimilation, la lutte du peuple kurde pour conserver son existence est un combat juste et naturel. »
 
A l’occasion de l’anniversaire de la création du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) les 26 et 27 novembre 1978 dans le petit village de Fis (district de Lice, province de Diyarbakir), le journal Humanité a publié l’appel de Cemil Bayik, co-président du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan – KCK) qui regroupe le PKK (Turquie), le PYD (Syrie), le PJAK (Iran) et le PCDK (Irak).
 
« Historiquement, le problème kurde est un problème de liberté et d’existence (ontologique). Depuis sa création, l’État turc mène une politique qui nie l’existence libre et démocratique du peuple kurde. Face aux politiques de déni, de rejet et d’assimilation, la lutte du peuple kurde pour conserver son existence est un combat juste et naturel.
 
Les attaques dont le peuple kurde a été victime, sont similaires aux génocides subis par les Grecs, les Arméniens, les Assyriens et les Juifs qui ont eu lieu après les années 1915. Le PKK est apparu comme un mouvement de défense contre les politiques de destruction, de déni et d’assimilation des Kurdes en Turquie. En fait, la lutte du PKK a créé une sensibilité au problème kurde en Europe. En revanche, l’État turc a eu recours à des relations bilatérales basées sur les intérêt avec les États européens. Par le biais de l’Allemagne et la France il a exercé différents moyens de pression. En conséquence, l’Allemagne et la France ont formellement interdit les associations kurdes et le PKK en juin et novembre 1993. Les États européens ont non seulement imposé ces interdictions, mais ils ont également porté le PKK sur la « liste des organisations terroriste » de l’Union Européenne. L’inscription du PKK sur la liste des organisations terroriste a eu lieu à une période où le PKK a suspendu la lutte armée, afin de mettre en avant une solution démocratique par la voie politique. Cette décision a été une décision purement politique. Dans trois affaires distinctes conclues en Belgique en 2019, et dans une affaire conclue par la Cour de justice de l’Union Européenne, il a été jugé que « le conflit entre le PKK et l’Etat turc est une guerre bilatérale » ; que le PKK ne pouvait être évalué dans le cadre d’une organisation terroriste.
 
A ce stade, profitant du chaos au Moyen-Orient, la Turquie mène des opérations d’occupation en envoyant des groupes islamistes radicaux qu’elle forme, en Syrie, en Libye, en Irak et dans les pays du Maghreb. Elle crée une instabilité et des tensions avec des politiques agressives en Méditerranée contre la Grèce, la France, l’Égypte, la Chypre et l’Italie. Elle mène une politique de chantage, en déclarant orienté vers l’Europe les réfugiés ayant fui la guerre. À ce stade, la Turquie suit des politiques hostiles non seulement à l’égard du peuple kurde, mais contre l’ensemble de la région et de l’Union Européenne.
 
Le placement sur la liste des organisations terroristes et les interdictions à l’encontre du PKK de la part de l’Union européenne sont devenue un moyen de base et de légitimité des politiques autoritaires, expansionnistes et antidémocratiques de la Turquie. La liste des organisations terroriste et les interdictions à l’encontre du PKK légitime et encourage également la poursuite de la guerre de l’État turc contre le Kurdistan et constitue un obstacle à une solution pacifique. Ainsi, l’État turc criminalise tous les Kurdes sur le fondement du terrorisme.
 
Je tiens particulièrement à souligner qu’il faut retirer le PKK, qui lutte en faisant de grand sacrifice afin de démocratiser la région et la Turquie, de la liste des organisations terroriste ; que les mauvaises décisions prises pour des raisons politiques contre le mouvement du PKK, doivent à présent être corrigées.
 
Le PKK détient une stratégie pour résoudre la question kurde pacifiquement et démocratiquement à l’intérieur même des frontières des États existants sur une base de garantie constitutionnel. En ce sens, dans l’histoire, comme toutes les organisations qui luttent pour la reconnaissance de leur droit, notre mouvement est un mouvement de liberté. Comme l’a statué la justice belge, le PKK est une partie dans un conflit non international. Il s’agit d’une force armée non étatique, en ce sens, elle n’entre pas dans la cadre du terrorisme. En conséquence, je pense qu’il est temps que les lois et interdictions qui criminalisent le PKK et les kurdes, qui rendent la vie commune des peuples difficiles, l’intégration impossible et empêchent la stabilité dans la région et la Turquie, soit abolies. Espérant que les peuples d’Europe nous comprendront, je leur adresse mes sincères salutations. »

TURQUIE. Arrestation de 26 militants de la cause kurde à Istanbul

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ISTANBUL – Ce matin, au moins 26 militants de la cause kurde, dont des journalistes, ont été arrêtés lors de raids policiers aux domiciles des membres du Parti démocratique des peuples (HDP) et du Congrès démocratique du peuple (HDK) à Istanbul.
 
Des opérations de génocide politique ont été menées dans 15 districts d’Istanbul. Au moins 28 appartements ont été perquisitionnés dans le cadre de l’opération lancée tard dans la nuit suite à un mandat d’arrêt émis contre 26 personnes.
 
Les noms de certaines personnes arrêtées sont :
 
Maire adjoint de Şişli Cihan Yavuz, membre du Conseil des peuples et des croyances du HDK Çiğdem Kılıçgün Uçar, journalistes Davut Uçar et Kesire Önel, Alaattin Altıntaş, membre de l’Association pour la solidarité avec les familles qui ont perdu leurs proches (ANYAKAY-DER), Erşan Ongulu (membre d’HDP), Mehmet Montenegro, Muhsin Demir, le coprésident de l’Association des familles des prisonniers de Marmara (MATUHAYDER) Hüsnü Taş et les cadres de l’association Muhlis Bozdemir, Nazım Adıgüzel, Yusuf Çelik, Emine Kaya.
 
Des policiers qui se sont rendus au domicile de la journaliste Kesire Önel, qui était absente, à Bağcılar, ont fait irruption chez un collègue à Balat également.
 

Des milliers de cas de violences masculines au Kurdistan du Sud

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KURDISTAN DU SUD – HEWLER – Tableau sombre des violences faites aux femmes dans la région autonome kurde d’Irak alors que le monde célèbre la Journée internationale de lute contre les violences faites aux femmes…  

Le bureau de la lutte contre la violence à l’égard des femmes au Kurdistan du Sud a recensé plusieurs milliers de cas de violences masculines entre janvier et septembre 2020.

Le bureau a compté 2220 cas dans la seule ville d’Hewler (Erbil), en plus de 1614 cas à Dohuk, 1558 cas à Sulaymaniyah, 589 dans la région de Germiyan, 278 dans la région de Raperîn et 179 cas à Soran.

Entre janvier et septembre 2020, le bureau a compté 4 féminicides, 18 suicides, en plus de 33 cas de brûlures, 51 cas de viols, et a enregistré 6 317 plaintes liées aux violences masculines.

Bien qu’il existe 280 organisations de femmes, ni ces organisations ni les organisations gouvernementales n’ont pu trouver de solution aux violences faites aux femmes.

ANHA

FÉMINICIDES. 100 raisons pour poursuivre en justice le président Erdogan

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PÉTITION. A l’occasion de la Journée mondiale de lute contre les violences faites aux femmes, le Mouvement des femmes kurdes en Europe a lancé une pétition pour traduire en justice le président turc Erdoğan en donnant 100 raisons pour lesquelles il devrait être jugé.
 
Le Mouvement des femmes kurdes en Europe (Tevgera Jinên Kurd li Ewropayê – TJK-E) a publié un communiqué fournissant des informations sur la campagne qu’elle a lancé ce 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
 
Le TJK-E a lancé sa campagne sous le titre « 100 raisons de poursuivre le dictateur »
 
« Nous nous battrons de manière créative et résolue pour la reconnaissance du féminicide comme crime contre l’humanité et la condamnation du président turc Recep Tayyip Erdogan devant la Cour pénale internationale », a déclaré dans un communiqué le Mouvement des Femmes kurdes en Europe.
 
Le TJK-E déclaré que : « Dans divers endroits du monde, les femmes subissent l’impact direct des gouvernements et chefs d’État totalitaires, fascistes, conservateurs et sexistes de droite. Les féminicides sont liés aux guerres dans le monde. Ils sont liés à des structures de base d’exploitation, comme le patriarcat, qui est également la base des guerres. »
 
Rappelant que de nombreux massacres ont été commis par Daesh contre les femmes, au cours de la dernière décennie, notamment en Syrie, à Shengal et au Rojava, le TJK-E a souligné que la Turquie, en tant que soutien et complice de l’organisation djihadiste, était « responsable des plus grands crimes contre l’humanité et contre les femmes du 21ème siècle. Le fascisme du régime AKP-MHP en Turquie se manifeste de plus en plus, devenant une menace permanente pour les femmes et la société », a ajouté le mouvement des femmes kurdes.
 
Dénonçant une politique de guerre spéciale menée par le régime turc contre les femmes, le TJK-E a indiqué que 10.000 femmes avaient été exclues de la sphère politique, de la vie publique ou de leur profession par le gouvernement islamo-nationaliste turc, ajoutant que beaucoup étaient aujourd’hui retenues en otage dans les geôles turques.
Le TJK-E a poursuivi : « Nous exigeons des comptes pour les crimes contre les femmes et la société ! Nous exigeons également que les meurtres de femmes soient reconnus comme des féminicides et des crimes contre l’humanité !
 
Dans la première phase de cette campagne, l’objectif est de recueillir 100 000 signatures, à compter d’aujourd’hui et jusqu’au 8 mars, mais aussi de partager des histoires de femmes assassinées, d’agir et de créer des alliances contre le féminicide et le fascisme. Nous serons la voix des femmes assassinées face au dictateur qui ne cesse de commettre des massacres chaque jour.
 
Chaque signature, chaque action menée dans le cadre de notre campagne rapprochera le dictateur de sa condamnation et limitera le champ d’action du ou des dictateurs. Oui, en tant que femmes, nous défendons la société libre et la femme libre contre les massacres.
 
Renforçons nos forces, faisons entendre nos voix!
 
C’est aujourd’hui le moment de nous unir dans la lutte contre le fascisme, les meurtres de femmes, les dictatures, l’occupation et les massacres !
 
Jin, Jîyan, Azadî! (« la femme, la vie, la liberté ») ».
 
Vous pouvez signer la pétition ici 

Kurdopia, un projet numérique innovant et solidaire

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Une fois n’est pas coutume, on va vous parler d’un outil d’avenir dans lequel une poignée de Kurdes a investi. Il s’agit d’un outil numérique décentralisé permettant des transactions numériques sûres et sans intermédiaires, accessibles au grand public.

Pendant que les Kurdes mènent une guerre de survie, les technologies numériques continuent de révolutionner le monde, bouleversant la vie de milliards de personnes avec ses services de toutes sortes qui sont à la porté d’un clic. Qu’il s’agisse de transactions numériques, de la monnaie virtuelle (crypto-monnaie / bitcoin), des services de soins ou des paiements/achats d’un peu de tout et n’importe quoi, l’internet est devenu l’outil incontournable des temps modernes, évoluant sans cesse. Bref, un monde qu’on imaginait évoluer sans les Kurdes…

Eh bien, non, un jeune Kurde a étudié cet outil numérique de transactions pendant trois ans et en août 2020, il a créé son projet Kurdopia qu’il nous a expliqué en détail. Depuis, 24 autres personnes ont rejoint l’entreprise Kurdopia. Un projet innovant qui est solidaire en plus !

Nous avons demandé à Aryan (un pseudo), le fondateur de Kurdopia (Kurde + utopie), de nous parler de Kurdopia dans un langage accessible à tous car on est nombreux à s’y perdre dès qu’on parle d’internet, de tout ce qu’on peut faire avec… (La version audio de sa présentation est en bas du texte.)

Voici la présentation du projet Kurdopia par son fondateur Aryan :

Pour résumé, nous avons créé un « stake pool » pour la communauté Kurde sur la blockchain Cardano, nommé Kurdopia. Les stake-pools sont des éléments nécessaires pour maintenir et sécuriser le réseau Cardano.
 
La blockchain cardano est un système décentralisé qui permet le transfert de valeur sans intermédiaires, telle que de l’argent. Un stake pool dans le système, vérifie et valide des blocs de transactions. Pour qu’un stake pool soit élu pour vérifier et valider un bloc, il doit avoir dans sa possession une certaine quantité de ressources, soit de la monnaie virtuelle (nommée Ada) de l’écosystème Cardano. Plus un stake pool a d’Ada, plus il a de la chance d’être élu comme vérificateur et validateur de blocs. Chaque bloc apporte des récompenses à l’opérateur et aux participants d’un stake pool.
 
Chaque personne n’a pas les compétences pour créer et opérer un stake pool, mais chaque personne peut facilement d’acheter d’ada et devenir un délégateur en déléguant son ada à un stake pool existant. Un délégateur ne donne pas ses fonds (en ada) au stake pool, il délègue son poids d’influence comme électeur avec la quantité d’ada qu’il possède et gagne en retour, selon sa part de délégation, lorsque le stake pool est élu pour créer un nouveau bloc.

Un projet innovant de solidarité kurde

Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de vous présenter un projet innovant. Un projet qui a comme objectif de soutenir et financer la communauté kurde de n’importe quel aspect, de manière collective, périodique et automatisée. 

Un rapide constat de notre communauté : 

Malgré ses 50 ans de vagues de migrations vers l’Europe, la communauté kurde est encore en retard, marginalisée et délaissée en diaspora. L’enseignement de la langue kurde se fait toujours aussi rare. À titre de comparaison les langues comme l’arabe, le portugais, l’italien, le turc, le croate et le serbe sont enseignées dans certaines écoles françaises dans le cadre d’enseignements langues et cultures d’origine (ELCO remplacée par EILE) depuis 1977. 

On peut se demander : où sont les écoles ou universités qui enseignent le kurde ? Où sont les entreprises kurdes multinationales ? Où sont les chaînes de restaurants de spécialité kurde ? Où sont nos organisations d’aide et d’intégrations pour les nouveaux arrivants ou familles en difficulté ? Où sont les ONG et les lobbies kurdes ? 

Notre histoire et notre situation actuelle nous démontrent que nous n’avons pas pu évoluer ou nous adapter de manière aussi opportune que les autres peuples. En effet, alors que les autres peuples se sont consacrés à bâtir leurs nations, nos ancêtres n’ont pas su s’unir et s’organiser, ou n’y ont pas trouvé d’intérêt avant que cela ne soit trop tard. Maintenant, cela revient à nous de ne pas seulement rattraper notre retard, mais nous pouvons également évoluer en avance sur les autres. 

Les moyens traditionnels d’activisme tels que les manifestations, les boycotts ou les compagnes sur les réseaux sociaux sont intéressants pour se faire entendre localement et temporairement, mais insuffisants pour faire réellement avancer la cause kurde. Nous devons apprendre à compter sur nous-mêmes et trouver des alternatives afin d’aboutir à nos fins. Cela se passe par la confiance, l’organisation, l’entraide, la solidarité et l’éducation sans affiliation ou motive politique.

Il est par ailleurs encourageant d’observer de plus en plus d’initiatives de la part de la jeunesse kurde, une volonté de participer au développement de la communauté. Pourquoi ne pas utiliser nos connaissances et compétences individuelles au service du bien commun de nous tous ?

Un de ces projets innovants est Kurdopia, un service de transactions numériques sûres et sans intermédiaires.

L’idée générale du projet « Kurdopia » :

L’objective finale à garder à l’esprit est de pouvoir soutenir les Kurdes en général, partout dans le monde, mais en commençant par la diaspora. Il est primordial que les kurdes dans la diaspora s’organisent et gagnent en influence, politique et sociale, afin qu’ils puissent par la suite apporter leur aide aux Kurdes de Kurdistan. Il nous semble que cela se passe à travers l’investissement dans les projets Kurdes et par l’enrichissement de la communauté. Par-là, il est important de comprendre, de « l’enrichissement » pas uniquement pour vous-mêmes, mais pour le bien de la communauté. 

Pour y arriver nous avons imaginé un fonds d’investissement, ou autrement dit un « pot collectif », pour financer des entreprises, des organisations, des associations, des projets et des idées Kurdes.

Prenons un exemple pour mieux illustrer l’idée. Imaginons vous souhaitez ouvrir une entreprise kurde quelconque (un restaurant, une boîte de maçonnerie, une association d’aide ou autre). Imaginons vous avez bien la volonté et les compétences, mais vous n’avez pas les moyens ou les relations. Les banques ne veulent pas vous financer ou bien vous avez même peur de prendre des risques en demandant un crédit, tout simplement car vous avez peur de l’échec.

Nous sommes entre 200000-300000 Kurdes en France. Mathématiquement, si seulement un tiers participait à un don de 1€ par mois, cela ferait entre 66000 et 100000 euros par mois. Un « pot collectif » que vous pourriez alors solliciter en formulant une demande et en présentant votre projet ou votre besoin au comité qui sera éventuellement formé ou à la communauté qui pourrait voter. 

Maintenant, imaginons côté donneurs. Le premier problème auquel nous sommes confrontés, est bien sûr la confiance. Pourquoi donneriez-vous quoi que ce soit à une entité dont vous ne connaissez rien ? 

Bien évidemment, nous savons que le manque de confiance est encore plus pertinent chez les Kurdes, qui sont méfiants à juste titre. En conséquence, nous avons pris cette crainte spécifiquement en compte dans l’élaboration de ce projet. Nous allons vous montrer par la suite comment ce projet résout ce problème, en sorte que tout le monde soit gagnant et non seulement les bénéficiaires directes.

Ensuite, considérons le système de donation. Imaginons vous ne souhaitez pas donner 1€, mais vous êtes d’accord pour donner moins, soit des micro-dons de 5 ou 10 centimes périodiquement de manière automatisée et pas que depuis la France mais depuis n’importe quel autre pays.

Ce qui est décrit plus haut, est difficile à mettre en place avec le système banquier actuel (un système contrôlé et centralisé). Les frais de transactions seront plus élevés que le montant que vous souhaitez donner sans parler des autres problèmes, tels que les taxes, refus des banques des micro-paiements, frais de conversion, l’aspect légal, etc.

Or, il existe d’ores et déjà un système qui résout l’ensemble des problèmes mentionnés plus haut et bien plus encore. Un système qui est opérationnel et que nous utilisons pour notre projet depuis août 2020. En effet, nous allons vous l’expliquer et vous présenter des chiffres concrets plus bas. 

Présentation de la technologie de la Blockchain et du Cardano :

Avant cela, nous devons introduire quelques termes techniques pour l’explication. N’ayez pas peur si vous ne comprenez pas les termes au premier abord ou ni le fonctionnement. Le plus important est que vous comprenez à quoi cela sert. Par analogie, l’explication du système en question et de son fonctionnement équivaut à expliquer le fonctionnement de l’internet. Vous ne comprenez sans doute pas pour la plupart entre vous, l’ensemble des composants, les algorithmes, les programmes, la cryptographie ou bien les mathématiques qui rendent l’internet possible, mais vous vous en servez tout de même sans difficulté particulière. C’est la même chose pour votre portable ou votre voiture. Vous n’avez pas à comprendre l’ensemble de mécanisme d’un système pour comprendre son utilité. 

Le système auquel nous faisons référence est la technologie de la blockchain, plus particulièrement la blockchain de Cardano

Tout d’abord, qu’est ce qu’une blockchain ? 

Vous allez voir que « la blockchain » (chaîne de bloc en français), un nouveau terme qui vous semble étranger, est en fait plus simple à comprendre que vous ne le pensez.   

Alors, imaginez un livre virtuel de comptes, autrement dit un registre avec toutes les transactions passées. Ensuite, imaginez qu’une copie de ce registre virtuel est distribuée et partagée sur un réseau public qui comporte quelques milliers d’ordinateurs. À chaque nouvelle donnée ou transaction, ces milliers d’ordinateurs travaillent ensemble pour tenir à jour ce registre. Cela évite d’avoir une autorité centrale qui contrôle et gouverne. Par ce simple fait, le réseau de la blockchain est décentralisé. La blockchain est donc une base de données décentralisée. 

Lorsque vous réalisez une transaction de votre adresse vers une autre sur la blockchain, elle est transmise dans le réseau d’ordinateurs qui ont le registre à l’identique avec l’historique des transactions. Il faut savoir qu’une adresse est une série de lettres et de chiffres. Ainsi les identités de l’émetteur et du receveur restent anonymes, mais la transaction est traçable sur le réseau public. Le réseau de la blockchain est donc plus ou moins anonyme, mais peut être plus ou moins transparent, justement pour rendre la vérification possible. 

Toutes les nouvelles transactions à un instant « t » sont enregistrées dans un « bloc de transactions », qui est alors chiffré par un algorithme cryptographique très sophistiqué. L’ensemble des ordinateurs dans le réseau mettent à jour leur registre en vérifiant et validant le bloc à la suite de la « chaîne des blocs », suivant un protocole bien défini et automatisé. Aucune donnée enregistrée dans la blockchain peut être falsifiée, ou modifiée sans l’autorisation (clé privée) de l’auteur ou sans l’accord des auteurs. En tout cas, l’historique de chaque modification est enregistrée et traçable. Aucun paramètre de fonctionnement du protocole en lui-même peut être modifié sans le consensus de la majorité des vérificateurs (milliers d’ordinateurs) du réseau. 

Pour pouvoir pirater et corrompre la blockchain il serait nécessaire de prendre le contrôle de plus que la moitié des ordinateurs vérificateurs dans le réseau. Ce qui est impossible actuellement même avec un ordinateur quantique. 

Pour vous donner un exemple de ce que cela signifie : 

L’année dernière, Google est parvenu à créer le premier ordinateur quantique à 53 qubits, l’ordinateur le plus puissant au monde surpassant les super ordinateurs traditionnels. Et bien figurez-vous qu’il faut 1500 qubits pour pirater le Bitcoin, qui est la première et l’une des plus primitives des blockchains. La technologie quantique nécessaire pour pirater Bitcoin est donc encore bien loin. La nouvelle génération des blockchains, comme le Cardano est prévu d’être résistant contre des ordinateurs quantiques. 

La chose la plus importante à retenir de la technologie blockchain est qu’elle est en réalité l’évolution de l’internet et ainsi une révolution en elle-même. 

En effet, l’internet permet le partage d’information (données, documents, photos, vidéos, musique, etc.) et la communication assez convenablement, de manière rapide et plus ou moins sécurisée. Cependant, lorsque vous partagez ou envoyez une donnée via l’internet, elle n’est qu’une copie de l’original. Si vous souhaitez envoyer ou faire un échange de quelque chose qui a de la valeur via internet, comme de l’argent par exemple, il est important de ne pas envoyer qu’une copie. Sinon vous pourriez dépenser la même somme autant de fois que vous voulez. C’est pour cette raison que devez passer par un intermédiaire, tel qu’une banque pour attester que vous avez bien les fonds nécessaires sur votre compte et afin de tenir à jour le registre des transactions. 

Ceci est valable non seulement pour de l’argent virtuel (ou la crypto-monnaie), mais tout ce qui a de la valeur. Comme de l’art, une photo, une vidéo, une musique, des articles, des documents, les propriétés intellectuels dont vous en être l’auteur. Votre identité, vos données personnelles, votre attestation de propriété et même votre vote, ont de la valeur. 

 
En temps normal, il serait impossible d’échanger ces « objets de valeur » via l’internet sans passer par un intermédiaire, un tiers de confiance comme le notaire, une banque ou une institution. Passer par des intermédiaires présente évidemment des inconvénients. Cela engendre naturellement des frais supplémentaires, un temps de processus lent, un contrôle et une traçabilité de la part d’une autorité centrale. Dans un système centralisé, une personne avec accès suffisant pourrait accidentellement ou intentionnellement bloquer une transaction, modifier vos données ou vider votre compte.  

En revanche, la blockchain par sa nature décentralisée et extrêmement sécurisée permet justement de s’en passer d’une autorité centrale. La blockchain est un système où on fait confiance à personne car, on en n’a pas besoin. La confiance réside dans le code qui est open source, c’est-à-dire accessible et vérifiable par n’importe qui, à tout moment. 

La blockchain permet donc le transfert de valeur entre deux personnes sans intermédiaires (un réseau pair-à-pair). L’internet version 2.0, en construction!

Vous pouvez regarder cette vidéo qui présente bien la blockchain avec des sous-titres en français : 

https://www.youtube.com/watch?v=Pl8OlkkwRpc&t=9s 

Pourquoi nous nous sommes basés sur la blockchain de « Cardano » pour notre projet ? 

Il existe bien maintenant des milliers de blockchains différentes. Pour mieux comprendre notre choix, il faut comprendre l’histoire et l’évolution de la technologie de la blockchain. Nous devons vous expliquer les 3 générations des blockchains. 

La première génération « Le Bitcoin » :

Le Bitcoin est né suite à la crise de 2008. Le « livre blanc » (https://bitcoin.org/files/bitcoin-paper/bitcoin_fr.pdf) qui décrit le fonctionnement du Bitcoin a été publié sur un forum par un développeur anonyme sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. L’identité réelle de l’individu (ou le groupe) sous ce pseudonyme est toujours inconnu à ce jour. Satoshi Nakamoto est porté disparu depuis 2011. 

[Voici son dernier mail en date du 23 avril 2011 adressé à Gavin Andresen : 

https://nakamotostudies.org/emails/satoshis-final-email-to-gavin-andresen/

À lire aussi si cela vous intéresse, un article nommé « vient-on de découvrir un message de 1999 de Satoshi Nakamoto ? » : https://fr.cryptonews.com/news/is-this-1999-forum-message-from-a-young-satoshi-nakamoto-6209.htm  

L’identité réelle de Satoshi Nakamoto n’a finalement pas d’importance particulière parce que le Bitcoin repose sur aucune entité centrale et fonctionne sans son créateur. Nous n’avons pas besoin de connaitre l’identité de son créateur car comme nous l’avons déjà dit, le code de Bitcoin est open source. N’importe qui (avec des connaissances avancées en informatique) peut lire et comprendre le mécanisme derrière Bitcoin. Les algorithmes dans une logique mathématique n’ont pas d’opinion ou un agenda caché, ils sont vrais ou faux, peu n’importe qui les a écrit. 

Satoshi Nakamoto a voulu créer une monnaie universelle décentralisée, qu’aucune autorité centrale, telle qu’une banque ou un gouvernement puisse arrêter ou contrôler. Non seulement a-t-il créé un système monétaire et un moyen de paiement à part entière, mais il a également pu démontrer, intentionnellement ou accidentellement, qu’il est possible de transmettre tout ce qu’a de la valeur via l’internet sans intermédiaires (autrement dit la blockchain). 

Dans le protocole Bitcoin, comme nous l’avons mentionné plus haut, les transactions doivent être vérifiées et validées par le réseau d’ordinateur suivant un consensus. Pour le Bitcoin, ce consensus s’appelle « proof of work » ou « preuve de travail » en français, en utilisant une « fonction d’hachage » (https://www.youtube.com/watch?v=du34gPopY5Y&feature=emb_logo). Pour faire simpliste, les ordinateurs ou les groupes d’ordinateurs tentent différentes clés numériques au hasard pour déchiffrer un bloc de transactions encrypté pour l’ajouter à la suite des blocs. Lorsque l’ordinateur ou le groupe d’ordinateurs travaillant ensemble trouvent la bonne clé, ils sont récompensés par des nouvelles pièces virtuelles créées (des Bitcoins).

Plus vous avez d’ordinateurs ou plus particulièrement de la puissance de calcul/cartes graphiques plus vous avez de la chance de trouver la clé numérique pour décrypter, vérifier et valider un bloc et gagner des récompenses en conséquence. Cependant, plus la puissance de calcul du réseau augmente plus la difficulté pour trouver la clé augmente également. Les ordinateurs faisant partie du réseau fournissent un effort, du temps et consomment d’énergie (donnant sa valeur). On nomme ces ordinateurs (ou bien les personnes derrières ces ordinateurs) des « mineurs ». 

Il faut savoir que la quantité maximale de Bitcoin est limitée à 21 millions. Il n’aura jamais plus de 21 millions de Bitcoins dans l’existence. 18,55 millions sont actuellement en circulation, donc il reste environ 2,45 millions à miner. Initialement, le nombre de Bitcoins gagnés par bloc était de 50. Néanmoins, dans le protocole du Bitcoin, les récompenses par bloc créé est divisé par 2 tous les 210 000 blocs, soit environ tous les 4 ans. On appelle cet événement le halving. Il y en a eu 3 depuis le lancement du Bitcoin en janvier 2009. La dernière division date du 11 mai 2020 et actuellement les mineurs gagnent 6,25 Bitcoins par bloc. Il est prédit que le dernier Bitcoin sera miné dans les années 2100. Les frais de transactions prendront le relais pour récompenser les mineurs par la suite, pour qu’ils puissent rester motivés pour continuer à sécuriser le réseau.  

On peut faire l’analogie avec l’or. Plus on fournit du travail pour trouver de l’or, plus on doit fournir davantage d’effort et du travail pour trouver de l’or, car la ressource est limitée. On doit chercher de plus en plus dans les profondeurs de la couche terrestre et consommer davantage d’énergie pour en trouver. La quantité diminue, la demande augmente et donc le prix augmente en conséquence. 

C’est tout à fait la même logique pour le Bitcoin, mais le Bitcoin est encore plus limité en quantité que l’or et donc plus rare. De plus, il est plus facile de sécuriser, de transporter et plus rapide de transmettre à n’importe qui et n’importe où dans le monde. 

Bien évidemment, le Bitcoin étant la première crypto-monnaie et la première blockchain, il présente bien des problèmes. Un des problèmes majeurs étant que l’ensemble du réseau Bitcoin consomme autant d’énergie qu’un pays comme la Suisse. Il existe un problème de saturation du réseau, c’est-à-dire plus il y a d’utilisateurs, plus les transactions deviennent lentes et couteuses. Le réseau Bitcoin peut réaliser environ 7 transactions par seconde, encore lent comparé au 24000 transactions par seconde de la carte visa. 

Le matériel pour miner du Bitcoin devient de plus en plus spécifique et cher. Uniquement des grands acteurs avec des entrepôts de minages peuvent se permettre de poursuivre l’activité et en profiter. Ce qui a comme tendance à pousser le réseau Bitcoin vers une centralisation des opérations, jusqu’à 65% des Bitcoins étant minés par des mineurs chinois.

Par sa nature décentralisée, le Bitcoin souffre également d’un problème de gouvernance. De ce fait, il est très difficile de développer ou améliorer le code du Bitcoin. Lorsqu’il y a un désaccord au sein de la communauté (entre mineurs, développeurs ou utilisateurs) concernant la voie à suivre, il peut se produire un embranchement de la chaîne de bloc principal causé par une divergence des règles de consensus. Par conséquent, il y a eu beaucoup de divergences du Bitcoin formant ainsi d’autres crypto-monnaies (qu’un nomme des altcoins) comme « Bitcoin Cash », « Bitcoin SV », « Bitcoin gold » et ainsi de suite. On appelle ce phénomène d’embranchement de la chaîne de bloc un « hard fork ».      

Un grand nombre de projets altcoins ont plus ou moins copié le protocole Bitcoin (puisque c’est open source) et ont modifié quelques détails pour changer ou améliorer certaines caractéristiques, par exemple pour le rendre un peu plus rapide comme Litecoin (LTC) ou plus anonyme comme Monero (XMR) ou Zcash (ZEC). Pendant que certains cherchaient à exploiter le potentiel réel de la nouvelle technologie, comme la blockchain Ripple (XRP) qui cherche à diminuer le temps de transactions et les frais de transactions entre banques. D’autres ont créé leurs propres crypto-monnaies, tout simplement parce qu’ils le pouvaient ou pour plaisanter comme le Dogecoin (DOGE), mais qui a quand même connu du succès.

La deuxième génération « L’Ethereum » : 

Un jeune programmeur russo-canadien sous le nom de Vitalik Buterin découvre Bitcoin à l’âge de 17 ans. Il comprend à l’âge de 18-19 ans qu’il peut non seulement créer un système monétaire et un moyen de paiement comme le Bitcoin et les autres altcoins, mais il peut également en théorie rendre la monnaie virtuelle programmable. 

À partir de cela,  l’Ethereum a vu le jour en 2015 permettant de programmer des contrats intelligents qui s’exécute de manière autonome. Ces contrats intelligents peuvent servir à construire sa propre crypto-monnaie ou des « tokens » (jetons) en utilisant la sécurité établie du réseau blockchain d’Ethereum, sans à reconstruire un nouveau réseau à chaque fois. Ces jetons peuvent avoir des applications diverses, telles que des jeux d’argent décentralisés, des finances décentralisées, des VPN décentralisés, des anti-virus décentralisés, des assurances décentralisées et ainsi de suite.

L’Ethereum est donc l’évolution du Bitcoin, qui n’est pas uniquement un nouveau système monétaire, mais un système monétaire programmable pouvant héberger des contrats intelligents avec jetons de valeurs pour des applications spécifiques.   

Néanmoins, la deuxième génération des crypto-monnaie présente des défauts quasi-identiques à la première génération. C’est-à-dire les problèmes de consommation d’énergie et de gouvernance, l’absence de communication entre chaînes (l’interopérabilité), et plus particulièrement, le problème de saturation ou autrement dit le manque de scalabilité pour permettre l’adoption à grande échelle de la technologie de la blockchain. 

La troisième génération « Le Cardano » :

La 3ème génération promet de résoudre l’ensemble des problèmes mentionnés plus haut, afin que la technologie de la blockchain puisse enfin être utilisable à grande échelle (des milliards d’utilisateurs). 

Ce que différencie Cardano des autres blockchains de 3ème génération, tels que Tezos (une blockchain française), l’EOS, le Zilliqa et le projet Polkadot, est l’approche scientifique et les recherches académiques examinés et validés par des pairs. En effet, le Cardano est basé sur 5 ans de recherches et qui compte plus de 70 papiers scientifiques (https://iohk.io/en/research/library/).  

Le fondateur de Cardano est Charles Hoskinson, qui est également un des co-fondateurs d’Ethereum avec Vitalik. Trois entités travaillent sur le développement du Cardano : Input Output Global basé à Hong Kong, Cardano foundation basé à Zoug en Suisse et Emurgo basé à Tokyo. Au total plus de 300 employés (chercheurs, scientifiques, mathématiciens, programmeurs, développeurs, ingénieurs, etc.) travaillent sur le projet Cardano.   

La plateforme de Cardano est encore en développement pour permettre la réalisation de contrats intelligents et des applications décentralisées. Des contrats et applications qui vont servir afin de se passer des intermédiaires. Des applications telles que des réseaux sociaux, où vos données vous appartiennent et où une partie des revenus générés par des publicités vous revient et non à Facebook, Twitter ou Instagram qui les vendent. Des applications qui vont permettre de donner des identités numériques et accès aux services financiers aux 3 milliards de personnes qui n’ont pas. Des applications qui permettent de tracer l’authenticité des produits. Ceux ne sont que quelques exemples du potentiel de la blockchain Cardano. 

Le déroulement du développement de Cardano se fait par étape. Il existe en tout 5 phases afin de résoudre l’ensemble des problèmes mentionnés. Cependant, nous n’allons pas vous expliquer l’ensemble des phases, vous pouvez les lire plus en détails ici : https://cryptoast.fr/fiche-cardano 

Nous allons plutôt nous concentrer sur la phase qui nous intéresse pour notre projet, c’est-à-dire l’ère Shelley.  

La phase Shelley apporte avec elle la sécurisation du réseau par la décentralisation avec moins de besoin en énergie. Contrairement aux protocoles « proof of work » (Preuve de travail) utilisés par Bitcoin et les autres crypto-monnaies de la première et deuxième génération, Cardano utilise le protocole de consensus « proof of stake » (la preuve d’enjeu). 

La preuve de travail (PoW) demande beaucoup de puissance de calcul aux participants du processus de minage, alors que la preuve d’enjeu utilise un processus d’élection dans lequel un validateur est choisi au hasard pour valider le bloc suivant, selon son poids électoral. Le protocole de la preuve d’enjeu demande à l’utilisateur de prouver la possession d’une certaine quantité de crypto-monnaie (leur « participation » dans la crypto-monnaie) pour prétendre à pouvoir valider des blocs supplémentaires dans la chaîne de bloc et de pouvoir toucher la récompense, à l’addition de ces blocs.

Un nœud dans le réseau est un ordinateur qui comporte le registre intégral de la blockchain et qui participe au processus de vérification et de validation 24h/24 et 7J/7. Les validateurs de blocs ne sont pas choisis de manière complètement aléatoire. Pour devenir un validateur, un nœud doit déposer une certaine quantité de jetons natifs de la blockchain dans le réseau en tant que «stake», «mise» en français (ce qui peut être considéré comme un dépôt de garantie). Si un nœud est choisi pour valider le bloc suivant, il vérifiera la validité de toutes les transactions du bloc. Si tout est vérifié, le nœud signe le bloc et l’ajoute à la blockchain ; il a produit un nouveau bloc.

   

La taille de la mise détermine les chances qu’un validateur ait de produire le bloc suivant. Plus vous avez de jetons dans le réseau, plus vous avez de chances de produire un nouveau bloc. Et plus vous produisez de blocs, plus vous gagner des récompenses. Un validateur qu’on appelle un « stake pool », est l’équivalent d’un représentant se présentant aux élections dans un processus et un système démocratique. Les délégateurs sont des personnes qui possèdent des jetons natifs (éligible à voter) mais qui ne font pas fonctionner un ordinateur pour vérifier et valider des blocs. Ces délégateurs peuvent soutenir un représentant à générer des blocs à leurs noms en déléguant leurs jetons. 

Le jeton natif (crypto-monnaie) de l’écosystème Cardano se nomme Ada.  

Pour vous donner un exemple pour mieux comprendre : 

Imaginez chaque Ada est comme un « billet » de loto. Pour pouvoir participer aux triages, vous devez bien sûr posséder des billets, mais aussi faire équipe avec un représentant du protocole. Vous pouvez choisir de devenir vous-même un représentant, en faisant fonctionner un « stake pool » qui doit être opérationnel et disponible 24h/24 et 7J/7. Ou bien vous déléguez vos billets à un représentant existant. Lorsqu’un billet est gagnant, le représentant élu et l’ensemble de ses délégateurs gagnent des récompenses. Les récompenses sont proportionnelles à leur part de délégation. Il y a un tirage environ tous les 10 secondes, et les billets sont réutilisables. 

Il est important de comprendre que vous ne donnez pas vos « billets » (Adas) à qui que ce soit. La quantité d’Ada que vous avez est votre poids d’influence comme délégateur. Vous pouvez retirer vos Adas et redéléguer vers un autre représentant (Stake Pool/l’équipe). Vous pouvez également bien sûr choisir de retirer et revendre vos Adas à n’importe quel moment sur des sites d’échanges crypto-monnaies.  

Il est important de noter que ces représentants ont des frais, mais seulement sur les récompenses gagnées. Vous ne perdez pas vos Adas en déléguant

Il existe deux types de frais :

– Les coûts opérationnels, qui sont fixés à 340 Adas minimum par époque. Ces frais sont censés couvrir les dépenses de l’opérateur du stake pool (prix de l’ordinateur, locations par mois des serveurs, la consommation électrique, la commercialisation,…)

– La marge est définie par l’opérateur du stake pool, qui se trouve en général entre 0 et 10%. Cette somme a comme objective de récompenser les efforts de l’opérateur de stake pool ou financer ses projets.  

Les récompenses générées moins les frais, sur une époque, sont distribuées parmi les participants du stake pool à la fin de celle-ci. Cependant, lorsqu’un représentant (stake pool) n’a pas assez de délégation, il est possible qu’il ne soit pas élu pour vérifier et valider un bloc. Et pas de bloc signifie pas de récompenses. Le nombre de blocs créés par stake pool est compté tous les 5 jours, on appelle cette période une époque (« epoch » en anglais). 

Pourquoi déléguer avec le Stake Pool « Kurdopia » ? 

Il existe maintenant environ 1300 « stake pools » sur la blockchain Cardano depuis le lancement de la phase Shelley en août 2020. Chaque stake pool offre ses services, missions ou projets divers. Il existe par exemple des stake pools qui proposent d’utiliser leurs frais pour soutenir des causes, développer une application ou financer leur création de contenus (vidéos, podcast, articles, etc).     

Comme nous l’avons expliqué tout au début, notre projet consiste à soutenir la communauté kurde. C’est ce à quoi nous voulons utiliser nos frais (340+3%). Soyons de nouveau clairs, vous ne nous donner aucunement votre propre argent, nous offrons un service de « staking » avec lequel nous générons (et vous aussi) une certaine quantité d’une crypto-monnaie (des Adas) en participant à la sécurisation du protocole et nous vous disons comment nous comptons utiliser ce fond généré, c’est-à-dire au service de la communauté Kurde. C’est notre objectif et mission. Si notre stake pool kurde, n’est pas productif et/ou performant, vous pouvez à tout moment retirer votre délégation, redéléguer ou encaisser. C’est sans engagement. 

Nous avions dit que nous allons vous présenter des chiffres concrets :

En effet, notre stake pool « Kurdopia » a pu générer au total à ce jour 32594 Adas (soit 4628,35 euros au prix actuel de 0,142 € l’unité d’Ada) en environ 3 mois, avec un total de 3,21 millions d’Adas délégués (soit 455 820 euros), comportant actuellement 24 délégateurs dont la majorité sont des Kurdes. Et bien sûr le prix d’ada varie, et sans doute continuera à gagner en valeur (+350% depuis mars 2020, ayant été vers 0,03€).

Interface staking sur la portefeuille Daedalus de la blockchain Cardano :

Nous avons déjà fait un don total de 435 euros à deux causes humanitaires :

https://twitter.com/kurdopia/status/1325897151218659328?s=20

Conclusion :

Investir dans Cardano, c’est comme investir dans une entreprise qui vous offre des dividendes (un retour d’investissement) selon votre investissement initial, qui peut être aussi peu que 10 ou 20 euros. Un retour d’investissement de 4 à 7% (en Ada) par an (C’est mieux que de laisser votre argent dans un compte d’épargne, n’est ce pas?). Une crypto-monnaie avec une quantité limitée (32 milliards jetons en circulation sur les 45 milliards max.), qui peut s’apprécier en valeur lorsque son utilité augmente. 

Imaginez si vous pouviez acheter des parts d’une start-up qui est actuellement en développement. Une start-up qui offrira une plateforme pour la création d’applications décentralisées, comme « google play » mais sans autorité centrale. Une plateforme qui comportera plusieurs types d’acteurs. 

Les stake pools sont des acteurs indépendants qui maintiennent le réseau. Chaque stake pool est comme une entreprise à part entière qui gagne des récompenses par le fait de maintenir le bon fonctionnement et garanti l’aspect décentralisé du réseau. 

Les acteurs à venir, sur la plateforme de Cardano, sont donc des entreprises de développeurs d’applications et leurs utilisateurs. Ces acteurs apporteront avec eux donc la vraie valeur et de l’utilité à la plateforme. Ceci augmentera donc le prix d’Ada, qui bénéficiera aux stake pools et leurs délégateurs qui assurent la stabilité de l’infrastructure de l’écosystème.

Surtout, il ne faut pas avoir peur du mot « investir ». On ne peut rien faire sans investir. « Investir » a un sens plus large que vous imaginez, qu’on ne nous enseigne pas à l’école. Créer votre propre entreprise est un investissement, apprendre une autre langue ou faire une formation le sont aussi. Travailler dur en faisant des heures supplémentaires non comptées pour gagner en expérience ou en espérant une promotion est également un investissement. On fait des investissements tous les jours sans en penser ou prononcer le mot.

Évidemment, investir dans une crypto-monnaie présente des risques, mais comme n’importe quel autre investissement. Plus le risque est élevé, plus la récompense est proportionnellement grande. Cependant, il ne faut pas faire d’amalgame, nous ne faisons pas un pari, nous faisons un investissement dans une nouvelle technologie qui pourrait révolutionner le système financier et l’internet. C’est un investissement avec un risque calculé et réfléchi, cela vaut peut-être la peine.    

Bien sûr, que nous savons que les Kurdes sont pour la plupart des anticapitalistes, l’ancienne génération en tout cas. Cependant, le capitalisme n’est pas le fait d’être riche, le capitalisme est le fait d’être riche pour soi-même, le fait d’être riche au détriment de l’autrui, c’est l’égocentrisme. Ce n’est pas ce que nous vous proposons. Nous vous souhaitons d’être riche pour vous (pourquoi pas ?) mais surtout pour le bien de votre communauté, l’altruisme tout le contraire de l’égocentrisme. 

Pour plus de renseignements ou les démarches à suivre pour participer au projet, vous pouvez contacter l’équipe de Kurdopia en leur envoyant un courrier électronique  à kurdopia.store@gmail.com ou sur Twitter et Facebook:

Twitter : https://twitter.com/kurdopia?s=20
Facebook : https://www.facebook.com/Kurdopia.store
Instagram : https://www.instagram.com/kurdopia/

Retrouvez Kurdopia pool sur pooltool.io ou adapools.org : https://adapools.org/pool/f9f646eb4b04adea5afee58b63cc9f53e0da82118c2ab10a6557b922?fbclid=IwAR0_u2qXCqEUecU3IfI6TGbVe0uBzNvGdCOHmp58UHGa-22weHXUyFEnKVQ

Apprenez davantage sur le projet cardano sur le site officiel : https://cardano.org/

https://www.youtube.com/watch?v=gvdJwR2cusU 

Ceci n’est pas un conseil financier, faites vos propres recherches avant d’investir de l’argent dans des crypto-monnaies ou d’autres projets d’investissement.

 

25 Novembre, messages de soutien des politiciennes kurdes emprisonnées

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TURQUIE – Les politiciennes des partis HDP et de son frère kurde DBP tenues en otage dans la prison de Kandira depuis plus de 4 ans ont envoyé un message à l’occasion de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Les femmes politiciennes kurdes Sebahat Tuncel, Gültan Kışanak, Edibe Şahin, Caglar Demirel, Gulser Yildirim et Aysel Tugluk et la politicienne turque Figen Yuksekdag tenues en otage dans la prison de Kandira, ont envoyé un message de solidarité aux femmes du en déclarant qu’un monde sans violences et libre ne peut être obtenu que par la lutte organisée et la solidarité féminine.

Voici les messages des politiciennes emprisonnées:

Sebahat Tuncel

« Un autre 25 novembre, les femmes sont de plus en plus solidaires. Nous rejetons l’ordre capitaliste dominé par les hommes qui nous est imposé, nous nous organisons pour notre avenir. Nous prônons une vie saine dans une paix et une nature égales, libres et démocratiques. Nous appelons cela la vraie justice contre la justice étatique masculine. Nous l’appelons « Em xwe diparêzen » contre toutes les formes de discrimination, de harcèlement, de viol, de massacres, d’occupation et d’isolement à l’encontre des femmes. Nous renforçons la résistance et la lutte afin de protéger les acquis que nous avons obtenus grâce à tant d’efforts, en particulier la Convention d’Istanbul. Nous marchons contre le fascisme en solidarité avec notre force organisée qui grandit avec nos rires et nos danses. Nous, de l’intérieur, vous, de l’extérieur… »

Gültan Kışanak

« Nous, les femmes, avons lutté contre l’oppression et la violence dominées par les hommes dans tous les domaines de la vie, tant en prison qu’à l’extérieur. Les femmes sont libres, sans violence, et nous savons que l’avenir ne se construira qu’à travers la lutte organisée des femmes. Les femmes sont déterminées à mettre fin aux meurtres de femmes, à toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes. Je salue toutes les femmes avec amour et avec mon souhait d’accroître la solidarité et la lutte des femmes ».

Edibe Şahin

« Dès notre naissance en tant que femmes, le système dominé par les hommes a trouvé qu’il ne suffisait pas de nous dessiner des frontières, il a donc commencé à construire des murs. Nous, en tant que femmes, savons par notre vie que les frontières et les murs sont faits pour l’érosion. Tant que les cœurs sont unis, que nos mains se rencontrent. Le pouvoir de mettre fin à toutes les formes de violence passe par notre position organisée. Je vous embrasse avec détermination et espoir ».

Çağlar Demirel

« En tant que femme, j’ai passé toute ma vie à combattre la violence contre les femmes. L’une des raisons pour lesquelles nous sommes ici aujourd’hui est que nous défendons les droits des femmes et que nous nous opposons à toutes les formes de violence étatique et masculine contre les femmes. Des dizaines de femmes sont victimes de violences et de massacres de femmes chaque jour. C’est l’unité et la lutte commune des femmes qui permettront de mettre fin aux massacres et à la violence à l’égard des femmes. Les femmes sont les plus touchées par les politiques menées par le gouvernement AKP-MHP. Le gouvernement actuel craint les femmes et la lutte des femmes. Parce que les femmes s’opposent à toutes sortes d’oppression et de violence avec leur honorable résistance et n’acceptent pas les politiques du gouvernement. Même si nous sommes détenues ici en tant qu’otages politiques, la lutte et la résistance de nos femmes se poursuit et se poursuivra toujours. Ce sont les femmes qui surmonteront toutes les difficultés. Nous sommes pleines d’espoir et courageuses et nous gagnerons certainement. J’envoie mes salutations, mon amour et mon respect à toutes les femmes ».

Gülser Yıldırım

« Tout d’abord, je veux commencer par nier l’expression « violence contre les femmes » dans son essence. Je considère la violence contre les femmes comme une violence contre la beauté, la vérité et l’essence de la vie. La violence à l’égard des femmes est dirigée contre tout le monde et tout est beau. Nous devons considérer la violence envers les femmes comme une violence envers la société dans son ensemble, car tous les problèmes et les troubles rencontrés dans la société trouvent leur source dans cette mentalité. La lutte contre cette mentalité dépend avant tout de nous, femmes et individus qui défendent la liberté, la démocratie et l’égalité. En tant que femme, je souhaite un monde où personne ne sera soumis à la violence. Salutations, avec amour… »

Aysel Tuğluk

« Une des raisons pour lesquelles nous sommes envoyés en prison est que nous nous opposons à la violence contre les femmes. Je crois que nous mettrons fin à toutes les attaques contre nous grâce à la solidarité des femmes. Nous continuerons notre lutte à l’intérieur ».

Figen Yüksekdağ

« Avec espoir, résistance et solidarité, bonjour ! Je salue les femmes qui joignent leurs mains pour transformer les femmes, la vie et la liberté, contre l’ordre de la violence, de la mort et de la cruauté qui nous est imposé. La résistance des femmes qui libèrent les rues nous ouvrira de nouvelles voies ce 25 novembre. Nous découvrirons de nouvelles formes de solidarité et de lutte contre toutes les formes de violence. L’éveil des consciences et le mouvement libérateur des femmes en prison, à l’extérieur, dans les rues, dans les écoles, dans les usines, partout, vont écrire une nouvelle histoire. Ensemble, nous vaincrons. Je vous envoie à tous mon amour le plus sincère ».

https://anfenglishmobile.com/women/women-politicians-in-prison-send-messages-to-mark-25-november-48205

Halte aux violences masculines et étatiques !

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Aujourd’hui, les femmes kurdes descendent dans la rue à l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes.

Au Kurdistan, les violences étatiques visant les femmes kurdes ont pour but d’écraser la résistance kurde face au colonialisme turco-arabo-perse. A ces violences s’ajoutent les violences masculines dans une société écrasée par les pouvoirs dominants où trop d’hommes kurdes deviennent les bourreaux de leurs filles, sœurs, femmes… dans un cercle vicieux que les femmes kurdes sont décidées de casser.

Une journée en hommage aux sœurs Mirabal

Les Nations Unies ont annoncé le 25 novembre de chaque année Journée mondiale de lutte contre les violence faites aux femmes après l’assassinat des trois sœurs Mirabal en République dominicaine par Trujillo, contre lequel les trois sœurs s’étaient révoltées contre son pouvoir et son autorité.

Des violences masculines à visages multiples 
 
La violence est considérée comme un moyen de domination masculine dont dépendent les femmes, la coercition et le déni, caractérisé par diverses formes de discrimination, d’oppression et d’agression, découlant du contrôle de l’autorité des hommes dans la société, qui prend diverses formes de dommages psychologiques et physiques.

La violence à l’égard des femmes varie de la violence individuelle verbale et physique à l’abus direct et indirect des femmes, entre la violence collective perpétrée par un groupe de personnes sur la base d’une identité ethnique, sectaire ou culturelle, caractérisée par le mépris, l’exclusion ou la liquidation, et la violence officielle (violence du pouvoir), qui se traduit par une violence politique envers l’opposition et les classes sociales générales mais toutes sortes de violence découlent de la pensée masculine de l’État nation.

Les femmes peuvent être exposées à diverses formes de violence physique et psychologique, sexuelle, spirituelle, communautaire et verbale. L’une des méthodes les plus courantes des femmes dans notre société est la violence sexuelle, psychologique et verbale, à commencer par les menaces, les coups de poing, les coups ou l’utilisation de moyens et d’outils nuisibles ainsi que des méthodes de violence physique qui peuvent entraîner directement la mort comme les brûlures, les tentatives de suffocation, les empoisonnements et les autres actes de même nature..

Les violences étatiques visant les femmes kurdes

En février dernier, la porte-parole du Conseil des femmes du HDP, Dilan Dirayet Taşdemir, rappelait que des politiques spéciales contre les femmes avaient été mises en pratique, surtout au Kurdistan.
 
« Les femmes sont exposées à des abus sexuels de la part de l’État et de leurs partisans. L’État a mis en œuvre ces politiques, en particulier au Kurdistan. Une sale guerre se déroule en Kurdistan, où des politiques de massacre, d’arrestation, de disparitions et d’assimilation sont menées, ciblant en particulier les jeunes femmes et les enfants. »
Les violences faites aux femmes et les politiques des femmes de l’alliance AKP-MHP.
Soulignant que les violences faites aux femmes avaient atteint son plus haut niveau avec le gouvernement de l’AKP, la porte-parole du Conseil des femmes du Parti démocratique des peuples (HDP), Dilan Dirayet Taşdemir, a déclaré que des politiques spéciales contre les femmes avaient été mises en pratique, en particulier au Kurdistan.
Taşdemir a rappelé que pendant la période de l’AKP, la violence contre les femmes a atteint les niveaux les plus élevés, en raison également du fait que « le gouvernement a mis en œuvre au Kurdistan et en Turquie des politiques spéciales visant les femmes. Ces politiques ne sont pas nouvelles, et lorsque l’AKP est arrivé au pouvoir en 2002, il les a mis en œuvre de manière systématique.
De cette façon, l’AKP veut façonner la société comme il veut. Il impose l’esclavage aux femmes dans le système qu’il veut créer. Des politiques sexistes se développent dans toutes les institutions de l’Etat. Les femmes qui résistent et luttent sont les cible des institutions de l’État. L’État ne donne aux femmes que le rôle de faire des enfants et de servir les hommes. Il veut des femmes obéissantes et réduites au silence. »
Rappelant les cas de femmes portées disparues et jamais retrouvées, Taşdemir a déclaré: « Les femmes sont exposées à des abus sexuels de la part de l’État et de leurs partisans. L’État a mis en œuvre ces politiques, en particulier au Kurdistan. Une sale guerre se déroule en Kurdistan, où des politiques de massacre, d’arrestation, de disparitions et d’assimilation sont menées, ciblant en particulier les jeunes femmes et les enfants. »
Soulignant que les femmes ne se battent pas seulement pour les femmes, Taşdemir a déclaré: « Avec le temps, cette lutte s’est transformée en lutte sociale. Parce que la lutte sociale devient plus forte avec les femmes, cela en fait la cible des dictateurs. Quand nous regardons les politiques de l’AKP , on voit qu’ils font des accords avec les hommes sur les femmes, les hommes sont des femmes ennemies. »

Violences masculines au Kurdistan du Nord

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BAKUR / FÉMINICIDES – En un an, 42 femmes ont été assassinées dans les régions kurdes de Turquie tandis que 33 femmes se sont suicidées et que 35 autres femmes sont mortes dans des circonstances suspectes.
 
Le rapport sur les violences faites aux femmes dans le Kurdistan du Nord préparé par la branche Amed (Diyarbakir) de l’Association des droits de l’Homme (IHD) a été rendu public lors d’une conférence de presse tenue au bureau d’IHD.
 
 
Le communiqué a été présenté par la sociologue Ezgi Sıla Demir et l’avocate Gurbet Yavuz, membres de la commission des femmes de la branche de l’IHD Amed.
 
Voici le communiqué de l’IHD Amed :
 
« Malheureusement, cette année, trois femmes ont été assassinées en moyenne chaque jour. Les femmes ont été soumises à des violences ou tuées par leur conjoint dont elles voulaient divorcer, leur partenaire avec lequel elles voulaient rompre, leurs frères, leurs pères et les hommes les plus proches. La plupart du temps, la violence domestique et le harcèlement domestique ne peuvent pas être traduits en justice. Dans les cas qui peuvent être traduits en justice, les auteurs reçoivent généralement des peines légères pour des raisons telles que la bonne conduite et la réduction de la provocation. Dans la plupart des cas, les policiers autorisés traitent la violence domestique comme une affaire de vie privée de la famille, sans prendre les mesures juridiques nécessaires, et font en sorte que les femmes retournent chez elles là où la violence a lieu. Les forces de police, qui commettent des actes de harcèlement et des viols, sont protégées par une armure d’impunité. Zaynal Abarakov et Musa Orhan en sont les derniers exemples. Alors que ces deux personnes ont été condamnées par la conscience publique, les procédures judiciaires ont tourné au scandale.
 
Le courage de ceux qui ont assassiné des femmes est le produit de la politique d’impunité. Car le pouvoir judiciaire et la politique accusent d’abord les femmes et laissent entendre qu’elles ne sont pas dans les rôles de genre. Dans les tribunaux, le pouvoir judiciaire et les avocats des meurtriers remettent en question le mode de vie des femmes. Comme si toutes ces situations n’étaient pas suffisantes, (…) la Convention d’Istanbul, qui est le contrat sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, n’est pas respectée. Ce contrat est presque ignoré et fait l’objet d’une anti-propagande et toutes les tentatives sont faites pour l’annuler. Cependant, cet accord, qui a été signé en 2011, est équivalent aux dispositions de la Constitution de la Turquie. Il contient de nombreux éléments qui protègent la femme et sa vie plutôt que de répartir dans la la famille / le foyer. Il convient de discuter d’une mise en œuvre effective du contrat plutôt que de l’annuler, et d’utiliser à cette fin les moyens disponibles. Sinon, ces scènes qui se produisent chaque année continueront à se multiplier et beaucoup plus de femmes mourront.
 
Entre le 25 novembre 2019 et le 25 novembre 2020, c’est-à-dire l’année dernière, 42 femmes ont été assassinées en Anatolie orientale et du sud-est en raison de la violence masculine dans la famille et la sphère sociale, et 33 femmes sont mortes par suicide. 35 femmes ont été retrouvées mortes de façon suspecte. Ces événements rapportés par notre association (…) ne se sont produits que dans une seule région de la Turquie sur la question de l’identité des femmes. Le tableau général de la Turquie est bien sûr plus grave. »
 
BILAN DES VIOLENCES MASCULINES
 
Selon les informations contenues dans le rapport, 33 femmes se sont suicidées dans le nord du Kurdistan, la mort de 35 femmes a été jugée suspecte et 42 femmes ont été assassinées. (Via ANF)
 
Les données sur les villes où les meurtres ont eu lieu sont les suivantes :
 
AMED : 9
 
ANTEP : 4
 
MARAS : 4
 
ELAZIĞ : 3
 
MARDIN : 3
 
BINGOL : 2
 
KARS : 2
 
URFA : 2
 
ERZURUM : 2
 
BATMAN : 2
 
VAN : 1
 
MUŞ : 1
 
SIRNAK : 1
 
MALATYA : 1
 
ARDAHAN : 1
 
IĞDIR : 1
 

France Info: En Turquie, les journalistes de médias kurdes particulièrement menacés

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PARIS – Le site France Info a publié un article sur la liberté de presse en Belgique, en Égypte et en Turquie où les journalistes kurdes sont persécutés, emprisonnés, empêchés de travailler par le régime turc.
 
France Info écrit au sujet de la liberté de presse en Turquie:
 
« La Turquie est connue pour ses violations régulières de la liberté de la presse. Elle occupe le 154e rang sur 180 pays dans le dernier classement établi par Reporters sans frontières. Depuis les grandes manifestations du parc Gezi en 2013, et de façon encore plus nette depuis le coup d’État manqué de l’été 2016, la plupart des manifestations sont interdites en Turquie. Ceux qui les organisent, mais aussi les journalistes qui les couvrent, sont à la merci d’une arrestation. C’est vrai en particulier pour les journalistes qui n’ont pas de carte de presse officielle, c’est-à-dire pour la grande majorité des journalistes turcs.
 
C’est toutefois dans le sud-est à majorité kurde, et parmi les reporters de médias qui défendent la cause kurde ou sont proches du PKK – le Parti des travailleurs du Kurdistan – que le risque est le plus élevé. La police ne fait souvent aucune différence entre les manifestants et les journalistes qui leur donnent la parole. On ne compte plus les cas de matériel confisqué et de journalistes intimidés voire arrêtés au cours d’une manifestation.
 
C’est notamment le cas de cinq journalistes dont le procès doit s’ouvrir prochainement. Cinq journalistes de médias kurdes arrêtés et maintenus en garde à vue pendant une semaine après avoir couvert une manifestation en août 2019. L’acte d’accusation, publié la semaine dernière, les accuse d’avoir refusé de quitter les lieux d’un rassemblement interdit et d’avoir pris part au groupe de manifestants. Pendant leur garde à vue, les policiers n’ont cessé de leur poser la même question : « Que faisiez-vous là ? » Réponse des journalistes : « Notre travail. »
 
A lire ici l’article complet

ROJAVA. Les gangs de la Turquie s’affrontent à Serê Kaniyê pour de l’alcool volé

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SYRIE / ROJAVA – Récemment, il y a eu des affrontements entre les factions alliées à la Turquie dans la ville de Serê Kaniyê occupée depuis octobre 2019. La raison de ces affrontements serait liée à de l’alcool volé dans la ville. (Oui, les mercenaires de la Turquie nous jouent les islamistes rigoristes exigeant la charia mais cela ne les empêche aucunement de boire de l’alcool, de se droguer, violer des enfants et des femmes, faire du proxénétisme en vendant des filles et des femmes kurdes/yézidies, chrétiennes… comme esclaves sexuelles, etc.)
 
Des sources documentant les violations de Ras al-Ain (Serê Kaniyê) ont signalé des affrontements entre les mercenaires de la Turquie dans la ville de Ras al-Ain.
 
Les sources ont déclaré que la semaine dernière, des affrontements ont éclaté entre les factions al-Hamza et Ahrar al-Sharqiya, après que les forces de sécurité aient fait un raid sur un entrepôt appartenant à des mercenaires d’Abou Hassan (al-Hamzat) situé dans le quartier d’Al-Kanai. Un entrepôt qui contenait de grandes quantités de boissons alcoolisées d’une valeur de 100 000 dollars, qui avaient été volées à des civils qui ont été chassés de la région par l’occupation turque.
 
Les sources ont déclaré que le dénommé Abu Malik (Shetani), qui est le bras droit d’Abu Hassan (Al-Hamzat), avait recruté une famille dans le quartier pour entrer dans l’entrepôt et voler des quantités de boissons alcoolisées et les cacher en faveur de (Shetani) puisque la quantité était importante et que le vol ne serait pas remarqué.
 
La famille a donc vendu des boissons à certains des éléments en secret et à leur insu de Shetani et quand un membre d’Ahrar al-Sharqiya, surnommé Abu Zayd, a acheté des boissons à la famille, il a appris qu’il y avait un entrepôt appartenant à Hamzat rempli de boissons alcoolisées, et sur cette base, la faction d’Ahrar al-Sharqiya a attaqué le secteur (malgré l’existence d’une trêve entre les factions empêchant toute faction d’attaquer l’autre secteur).
 
Après la fin des affrontements, la faction Al-Hamzat a suivi l’affaire, et la famille a été arrêtée et accusée de voler des armes au lieu de boissons alcoolisées (car il est interdit de faire du commerce d’alcool entre les factions). Après que la famille ait été arrêtée et torturée, une femme de la famille a déposé une plainte auprès d’un personnage soutenant l’occupation turque qui a fait sortir la famille de prison.
 
Les sources ont rapporté que les grandes pressions ont forcé Abu Hassan (Al-Hamzat) à entrer sur le territoire turc pour rectifier la situation, et au lieu d’une punition, il est revenu victorieux et a été nommé responsable de l’économie de la ville.
 
Via le compte Twitter VD Ras Al-Ain, collectif documentant les violations commises à Serê Kanîyê

L’Iran arrête une activiste kurde qui enseignait la langue kurde

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IRAN / ROJHILAT – Les mollahs iraniens mènent une guerre culturelle anti-kurde en arrêtant à tour de bras les activistes qui enseignent la langue kurde dans le Kurdistan de l’Est sous l’occupation iranienne.
 
Hier, les autorités iraniennes ont arrêté Anissa Jafarimehr, une activiste et enseignante de langue kurde, dans la province de Kermanshah (Kirmaşan).
 
Selon la famille d’Anisa Jafari-Mehr, plusieurs agents de sécurité armés ont arrêté en la menottant. Les agents ont également fouillé son ordinateur portable, emporté son téléphone et plusieurs de ses livres.
 
En décembre 2019, Anissa Jafarimehr avait été arrêtée par les services de renseignement iraniens et libérée sous caution après plusieurs heures d’interrogatoire.
 
Anissa a fait un master en linguistique. Elle est active dans le domaine de la langue et de la littérature kurdes, notamment dans le dialecte kalhorî parlé par les Kalhors de la grande tribu kurde des régions de Kermanchah et d’Ilam, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat).
 

Aidez Emira, une fillette yézidie rescapée de l’EI, à aller à l’école

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En août 2014, des terroristes de l’État islamique (EI / DAECH) ont attaqué les Yézidis dans les montagnes du Kurdistan, au nord de l’Irak. D’innombrables personnes ont été assassinées, plus de 3 000 enfants et femmes yézidis ont été kidnappés par l’EI. Pendant des années, ils ont été victimes des atrocités de l’EI.
 
L’un des Yézidis kidnappés par DAECH est Emira, une fillette yézidie de 12 ans qui a été enlevée à l’âge de 6 ans. Le cinéaste kurde, Reber Dosky l’a rencontrée pendant l’enquête pour son deuxième film sur les victimes et les survivants yézidis.
 
Emira avait six ans lorsqu’elle a été enlevée par l’EI. Elle a été retrouvée en Turquie et ramenée à sa communauté avec beaucoup de difficultés. Emira a besoin d’une aide urgente pour survivre. Elle doit pouvoir vivre, manger et aller à l’école.
 
Dosky a été profondément touché par l’histoire d’Emira. Si jeune et ayant vécu tant de d’horreurs, dont la perte des parents et ses frères et sœurs. C’est pourquoi, Dosky a décidé de collecter de l’argent pour aider Amira à vivre et aller à l’école.
 
Si vous souhaitez faire un don pour Emira, contactez Reber Dosky sur Facebook et il vous enverra son numéro de compte. Vous pouvez également envoyer un courrier électronique à l’adresse suivante : reberdosky@yahoo.com en écrivant « Help Emira to school » (aider Emira à aller à l’école)
 
Au début de 2021, Dosky apportera personnellement l’argent collecté afin d’être être sûr qu’il sera entièrement dépensé pour améliorer la vie d’Emira. Il vous tiendra au courant de la suite.
 
L’histoire d’Emira
 
Je m’appelle Emira Xudedayi. J’ai 12 ans. Ma famille était composée de 12 personnes : Mon père, ma mère, moins cinq frères et quatre sœurs.
 
Irak : ma famille
 
Quand l’EI a été attaqué, j’avais six ans et je vivais à Werdiye ; je me souviens un peu de ce jour. Les enfants et les femmes étaient rassemblés d’un côté et les hommes de l’autre. Je n’avais aucune idée de la raison pour laquelle ils ont fait cela. Ensuite, nous avons vécu avec notre mère quelque part en Irak. Après quelques mois, mon plus jeune frère Emir et moi avons été séparés de notre mère et l’EI nous a emmenés en Syrie.
 
Syrie : Mama Hatice
 
En Syrie, nous avons été emmenés chez une femme appelée Hatice. Son mari était mort et elle avait cinq enfants. Dès lors, l’émir et moi étions des Arabes. Hatice était notre nouvelle mère et ses enfants nos frères et sœurs. Elle ne nous a rien imposé. Nous y avons eu une vie ordinaire. La vie était amusante : nous allions nager, voyager, aller dans un parc d’attractions. Quand la guerre s’est rapprochée et est devenue de plus en plus intense, maman Hatice et beaucoup d’autres ont décidé de fuir en Turquie. Nous sommes allés en camion avec beaucoup d’autres familles à la frontière de la Turquie.
 
Turquie : Centre de garde d’enfants
 
De la frontière, nous avons été emmenés en bus jusqu’à la capitale Ankara. Là, nous avons dû nous présenter à la police. Ils ont vite découvert que l’émir et moi n’étions pas les vrais enfants de maman Hatice. Nous n’avons pas été autorisés à l’accompagner et avons été emmenés dans une garderie à Kirsehir, près d’Ankara. Il y avait plus d’enfants qui étaient sans parents ou dont les parents ne pouvaient pas s’occuper de leurs enfants. Nous étions mieux ici qu’en Syrie. Il y avait une structure, nous sommes allés à l’école. Je suis allée dans une école de filles, mon petit frère Emir dans une autre école. Pendant les pauses ou les activités, nous pouvions nous voir, et aussi pendant les week-ends. Nous avons été convertis à l’Islam en Turquie. On nous a dit que nous étions turcs. Tout musulman est un Turc, disaient-ils. Mon nom a changé d’Emira à Ayla, mon petit frère est soudainement devenu Emir Ahmet. Nous avons essayé de nous concentrer sur notre nouvelle vie. Mais j’avais beaucoup de questions auxquelles je n’avais pas de réponses à ce moment-là. Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je ici ? Où sont ma mère, mon père et le reste de notre famille ?
 
Yézidis
 
Un jour, un inconnu est venu à la direction de la garderie qui nous avait trouvés sur Facebook et voulait nous voir. Il s’est avéré être un cousin de mon père. Quand je me suis retrouvé face à face avec cet homme, j’ai commencé à m’enfuir, jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter. Il parlait une langue inconnue. Par l’intermédiaire d’un interprète kurde/turc, il a affirmé que nous étions liés à lui. Mon petit frère et moi ne pouvions que pleurer. Quelques mois plus tard, l’homme est revenu au centre avec une de mes sœurs. Ils ont pris notre ADN et celui de ma soeur. Le résultat : nous étions vraiment une famille. Puis il s’est avéré que nous étions aussi des Yézidis. Ils nous ont d’abord dit que nous étions arabes, puis turcs et maintenant nous sommes à nouveau Yézidis.
 
Après avoir appris que nous étions de vrais Yézidis et que nous avions donc de la famille au Kurdistan, une énorme bagarre a éclaté entre ma vraie famille et le gouvernement turc. Ma famille nous voulait et le gouvernement turc ne voulait pas nous laisser partir. Je ne sais pas pourquoi. Finalement, nous avons été autorisés à prendre l’avion avec une délégation du président kurde Necirwan Barzani à Erbil, au Kurdistan, en septembre.
 
Irak : la belle-soeur Leyla
 
D’une certaine manière, cela a été très difficile pour nous. Nous avons dû à nouveau dire au revoir aux enseignants, aux amis et aux mères du centre qui s’occupaient de nous jour et nuit. D’autre part, nous étions également très heureux d’avoir trouvé notre vraie famille. Mais le gouvernement turc nous avait remis à notre famille à une condition : nous n’étions pas autorisés à vivre dans un camp de réfugiés. Ma famille fait donc de gros efforts pour louer une maison. Mais je vois que ma famille n’a pas grand-chose. Avec le soutien d’autres personnes, nous pouvons maintenant payer un loyer pour un mois. Je vis actuellement dans le village de Khanke – entre Dihuk et Mossoul – près de Leyla, la femme de mon frère aîné. Il est toujours entre les mains de DAECH. Tout comme le reste de ma famille. Mon père, ma mère, trois frères et une sœur ont disparu.
 
La nouvelle société
 
Leyla se sent très liée à nous, je le remarque, mais nous ne pouvons pas nous comprendre. Emir et moi ne parlons pas kurde et ils ne parlent pas turc. Elle essaie d’être notre mère. C’est très gentil, mais ma vraie mère me manque. Je n’ai que quelques photos de mes parents. Je suis souvent à la maison. Quand je me lève le matin, je vais sur Internet pour écouter de la musique et regarder des films. L’émir est plus ouvert et va partout. Mais je dois encore m’habituer à cette nouvelle société. Nous ne pouvons toujours pas aller à l’école, car l’école où nous pourrions aller est très loin de notre ville et nous ne pouvons pas payer les frais de voyage. L’émir et moi n’avons pas le droit d’aller à l’école dans le camp de réfugiés parce que nous n’avons pas le droit d’y vivre. Je ne sais pas non plus comment procéder.
 
Je suis Emira, je n’ai que 12 ans mais je me sens trop vieille pour le monde.