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KURDISTAN. Une adolescente kurde de 14 ans morte noyée dans le barrage d’Eğil

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Mizgin Kaçmaz, une adolescente kurde de 14 ans, qui est entrée dans le barrage d’Eğil, à Amed, pour se rafraichir, est morte noyée.
Hier, Mizgin Kaçmaz pique-niquait avec sa famille à Eğil/Diyarbakır (Amed). Elle s’est noyée dans barrage. Les riverains ont sorti le corps de Kaçmaz du barrage. Kaçmaz, qui a été transportée à l’hôpital, n’a pas pu être sauvée.
Kaçmaz a été enterrée à Amed après l’autopsie.

TURQUIE. Mort suspecte d’un politicien kurde dans une prison turque

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TURQUIE – Un nouveau prisonnier politique kurde est mort de façon suspecte en prison. Il s’agit d’un cadre du parti DBP, Mehmet Candemir. Il aurait eu une crise cardiaque dans la prison de Giresun/Espiye. Ses proches déclarent qu’il s’agit d’un nouveau meurtre de prisonniers kurdes qui sont déguisés soit en suicide soit en crise cardiaque.

L’ancien coprésident provincial du Parti des régions démocratiques (DBP) et membre de l’Assemblée du parti Mehmet Candemir (60 ans) est décédé dans la prison fermée de type L de Giresun Espiye, où il était détenu. L’administration pénitentiaire, qui a appelé ce matin la famille de Candemir vivant à Batman, a affirmé que Candemir était décédé à l’hôpital où il avait été transporté suite à une crise cardiaque. Après avoir reçu la nouvelle, la famille de Candemir est partie pour Giresun ce matin. Candemir sera enterré au cimetière d’Asri à Batman. Son frère Ahmet Candemir a déclaré que son frère l’avait appelé pour la dernière fois vendredi et l’avait informé qu’il se portait bien.

Candemir, marié et père de 4 enfants, était en prison depuis 4 ans. Candemir a été coprésident du Parti des régions démocratiques (DBP) dans sa ville natale de Batman de 2014 à 2016. Parallèlement, il a été membre du conseil du parti du DBP. En septembre 2016, il a été arrêté au cours d’une opération policière à l’échelle de la province de Batman. Candemir a été accusé d’avoir participé à des commissions électorales prétendument « illégales » mises en place par le DBP et son parti frère HDP (Parti démocratique des peuples) à l’approche des élections législatives turques de 2015. En janvier 2017, il a été condamné à dix-sept ans et six mois de prison par un tribunal turc de Batman pour « appartenance » présumée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et « soutien au PKK ».

Mehmet Candemir avait déjà été en prison en 2015. Au cours de sa détention provisoire de près d’un mois dans une prison de Kırıkkale, l’homme politique a été torturé par les gardiens.

87 prisonniers sont morts en un an

Des prisonniers politiques meurent presque chaque semaine dans des prisons en Turquie.« Suicide » ou « mort par maladie » sont les diagnostics donnés par la médecine légale turque. Mais il y a des doutes sérieux sur les causes de la mort. Les proches des victimes et les organisations de défense des droits humains ont rapporté à plusieurs reprises que la plupart des prisonniers décédés ont été soit exécutés, soit poussés au suicide par la torture et les menaces. Selon l’Association des droits de l’homme (IHD), 87 prisonniers sont morts dans les prisons turques entre 2021 et juillet 2022.

TOULOUSE. Cours de chants populaires kurdes

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TOULOUSE – Le musicien kurde installé à Toulouse, Genjo Selwa organise des cours de chants populaires kurdes pour la rentrée 2022/23. Si vous voulez apprendre des chants kurdes, contactez vite Genjo sur le site Superprof! (Cours pour débutant.e.s)
 
Qui est Genjo Selwa?
 
Chanteur et joueur de tembûr / saz (luth à manche long), Genjo fait partie de plusieurs groupes de musique, dont le fameux Lorkê Lorkê.
 
Le groupe Lorkê Lorkê
 
Genjo Selwa
 

Né à Zakho, au Kurdistan du Sud, Genjo a baigné dans la culture kurde où le chant (dengbêjî) a une grande importance. A Zakho on dit: « Herkesê ava Xabîrî vexwar dibit sitranbêj, Zaxo kanîya sitranbêja ye! » (Quiconque bois l’eau du fleuve Xabîr (Khabûr), devient chanteur-se, Zakho est la source du chant).

Contact
 
Tel: +33 (0)6 40 22 3534
Mail: Selwa.genjo@gmail.com
 

ROJAVA. Commémoration des victimes du massacre commis par DAECH à Shehba en août 2013

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SYRIE / ROJAVA – Le 14 août 2013, DAECH a commis un massacre dans le village de Kafr Saghir, dans le canton kurde de Shahba, en tuant des dizaines de civils.
 
Des dizaines de membres de la Ligue sociale d’Afrin se sont rassemblés devant leur centre de Qamishlo, pour commémorer les victimes du massacre de Kafr Saghir à l’occasion du 9e anniversaire du massacre. Ligue sociale d’Afrin a également demandé à la communauté internationale de mettre fin aux crimes de l’occupation turque au Rojava.
 
Au cours de la réunion, Hussein Naasan a lu le communiqué de l’association rendant hommage aux victimes du massacre de Kafr Saghir.
 
Le communiqué indiquait que « les ennemis de la liberté et de la justice tels que l’Etat islamique, Liwa al-Tawhid, le Printemps arabe, la Brigade Azadi et la Brigade Salah al-Din al-Ayyubi ont commis des pratiques brutales contre le peuple kurde et les peuples de la région sous les yeux de la communauté internationale et locale et du gouvernement syrien. Ces partis n’ont montré aucune réaction à ces massacres.
 
Au nom des habitants du village de Kafr Saghir, nous condamnons ce massacre brutal. Nous appelons la communauté internationale, dirigée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, les organisations des droits humains et la Ligue arabe, à rompre leur silence concernant les crimes et les violations de l’Etat turc occupant et de prendre les mesures nécessaires pour renvoyer les réfugiés avec une garantie internationale dans leurs foyers. »
 
ANHA

TURQUIE. Le journaliste kurde Mahir Fırat Fidan arrêté à Amed

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Hier matin, une trentaine de personnes ont été arrêtées lors des opérations de police politique menées dans les provinces kurdes de Diyarbakır (Amed), Hakkari, Van et dans les quartiers kurdes d’Adana. Le journaliste Mahir Fırat Fidan faisait partie des personnes arrêtées.

La perquisition du domicile de Fidan a duré 3 heures et le journaliste a été placé en garde à vue vers 5 heures du matin. La police a fouillé chaque livre de la maison et en a confisqué 4.

Selon les informations reçues de la famille de Fidan, il a été signalé que des dizaines de policiers sont entrés dans la maison et la rue où se trouve leur maison a été complètement bouclée. ANF

15 août 1984, le jour où les Kurdes ont allumé un feu d’espoir

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Le 15 août 1984 est une date importante pour le conflit turco-kurde car elle marque la première attaque du PKK, menée par Mahsum Korkmaz (commandant Egîd).

Le 15 août 1984 est une date importante pour le conflit turco-kurde puisqu’il marque la première attaque du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), dirigé par Mahsum Korkmaz, (Egîd).

Le 15 août célébré au Kurdistan et en Europe par des milliers de Kurdes

Lors du deuxième congrès du parti du PKK, qui s’est tenu du 20 au 25 août 1982 à Daraa, en Syrie, il a été décidé que le PKK commencerait à préparer une insurrection à l’intérieur de la Turquie. Des camps d’entraînement ont été ouverts en Syrie et dans la vallée de la Bekaa au Liban et des équipes de propagande ont été envoyées de l’autre côté de la frontière pour prendre contact avec la population locale.

Après des années de préparation, le PKK a lancé sa première grande attaque le 15 août 1984. L’attaque était dirigée par Mahsum Korkmaz.

Les forces du PKK ont attaqué le poste de gendarmerie d’Eruh à Siirt, tuant un soldat de la gendarmerie et blessant six soldats. Simultanément, les forces du PKK ont attaqué une installation de plein air de la gendarmerie, des logements d’officiers et un poste de gendarmerie à Şemdinli, Hakkari et ont tué deux policiers et blessé un policier et un soldat.

La première attaque a été suivie d’un raid contre un poste de police à Siirt le 17 août, qui a été rapidement suivi d’une attaque qui a tué trois des gardes présidentiels du général Kenan Evren à Yüksekova et d’une embuscade qui a tué 8 soldats turcs à Çukurca, dans la province de Hakkari.

Le 28 mars 1986, le légendaire commandant de la guérilla Mahsum Korkmaz est tombé martyr avec un groupe de combattants lors d’affrontements avec les troupes turques à Gabar le 28 mars 1986. Depuis ce jour, le commandant Egîd a pris place dans le cœur du peuple du Kurdistan et sa position légendaire est rappelée à chaque occasion.

C’est sous son commandement que la guérilla kurde a mené la première attaque contre les forces d’occupation turques le 15 août 1984 à Eruh, déclenchant ainsi la lutte armée de libération.

Pour commémorer le commandant Egîd, un forgeron de Kobanê a réalisé une sculpture spéciale. La statue est en fer et reproduit le commandant Egîd dans son uniforme. Il tient une Kalachnikov et son visage regarde vers le haut. La statue représente la victoire et la prévision.

Mahsum Korkmaz aurait été enterré dans la fosse commune de Newala Kesaba, près de Siirt. Chaque année, des milliers de personnes se déplacent sur place pour rendre hommage au grand commandant.

ANF

TURQUIE. Un prisonnier politique kurde décède dix jours avant sa libération

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Un autre prisonnier kurde gravement malade est décédé en Turquie. Selon la direction de la prison, Ibrahim Yildirim, 68 ans, aurait été victime d’une crise cardiaque dans la prison de haute sécurité d’Elazığ. Il devait retrouver sa liberté dans dix jours.
 

Le prisonnier politique Ibrahim Yildirim est mort dix jours avant sa libération dans la prison à sécurité maximale d’Elazığ. Ses proches en ont été informés par téléphone par la direction de la prison. Selon la direction de la prison, l’homme de 68 ans a fait une crise cardiaque samedi soir et est décédé. Un rapport d’autopsie est attendu lundi.

Ibrahim Yildirim était gravement malade et souffrait d’un handicap grave reconnu à 96%. Il souffrait d’une tumeur au cerveau et a perdu un œil lors d’une opération, alors qu’il avait une vision de 49% dans l’autre œil. Malgré des certificats médicaux, il n’a pas obtenu de libération conditionnelle. Sa femme, Asli Yildirim, s’inquiétait constamment pour lui et avait dit plus tôt qu’elle avait peur qu’il meure. « Je suis toujours en prison dans ma tête, j’ai peur. Mon mari ne peut pas survivre en prison. Je ne veux pas qu’il meure » , a déclaré Asli Yildirim.

Ibrahim Yildirim a été reconnu coupable d’appartenance à une organisation terroriste en 2011 dans le cadre de « l’opération KCK ». Sa sortie de prison était prévue pour le 25 août.

Opération KCK : coup porté à la politique légale kurde

La vague d’arrestations, appelée « opération KCK », n’a commencé qu’un jour après que le KCK (Union des communautés du Kurdistan) a prolongé son cessez-le-feu jusqu’au 1er juillet le 13 avril 2009 et déclaré dans une déclaration que « pour la première fois, il est possible de résoudre la question kurde dans un environnement de cessez-le-feu ». Deux semaines plus tôt, des élections locales avaient eu lieu en Turquie et le parti pro-kurde DTP avait presque doublé le nombre de ses maires. La même année, le DTP a été interdit par décision de la Cour constitutionnelle pour terrorisme.

L’opération KCK, qui a commencé par l’arrestation politiciens et de représentants d’associations kurdes, s’est propagée dans tous les domaines de la vie sociale, y compris les maires, les syndicalistes, les journalistes, les défenseurs des droits humains et les avocats. À la fin de l’opération en 2011, environ 10 000 personnes soupçonnées d’appartenir au KCK avaient été arrêtées.

 
ANF

ROJAVA. Les forces kurdes rendent hommage au commandant arménien Nubar Ozanyan tombé à Raqqa il y a 5 ans

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant arménien du TIKKO, Nubar Ozanyan, est tombé il y a cinq ans en combattant l’EI à Raqqa. Les forces arabes, kurdes, arméniens… réunies sous la bannière des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) lui ont rendu hommage à Qamishlo à l’occasion du 5e anniversaire de son martyr.
 

Nubar Ozanyan (nom de guerre: Orhan Bakırcıyan) a été commémoré à Qamişlo. Le commandant de l’organisation communiste turque TKP/ML-TIKKO est tombé le 14 août 2017 à Raqqa en combattant l’État islamique.

Le 24 avril 2019, un bataillon portant son nom (Bataillon Nubar Ozanyan , en kurde: Tabura Şehîd Nubar Ozanyan) a été fondé à Hassaké.

L’événement de commémoration du TKM/ML a commencé par un hommage militaire des combattants du bataillon arménien. Le commandant Antranik Melkonyan a prononcé un discours soulignant l’importance de commémorer les révolutionnaires tombés. « Le souvenir de la lutte des morts renforce nos principes et nos valeurs et nous montre la voie sur laquelle les peuples se libéreront. Notre commandant, Nubar Ozanyan, a consacré toute sa vie à la lutte révolutionnaire. Nous soutenons ce combat avec conviction et détermination. Nous voulons réitérer cela à l’occasion de l’anniversaire du jour où il est devenu immortel il y a cinq ans. Nous le maintenons en vie en défendant la révolution du Rojava. »

Lors d’un événement organisé par le TKP/ML après la cérémonie militaire, Nubar Ozanyan a été décrit comme représentant les survivants du génocide arménien de 1915 qui se sont soulevés contre l’État fasciste turc. « Le camarade Nubar a également représenté l’expérience militaire de notre parti. Sa vie révolutionnaire, qui s’est étendue de la Palestine au Hayastan et du Kurdistan du Sud au Rojava, représente notre expérience de combat. Avec cette expérience, nous continuerons le combat. Nous protégerons la révolution du Rojava et soutenir l’autodéfense du peuple arménien. »

 

ANF

« Le régime iranien est responsable de l’attaque contre Salman Rushdie »

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« La plupart des médias iraniens ont célébré l’attaque de Salman Rushdie sur leurs unes. Il n’est qu’un écrivain et n’a pas porté d’arme de toute sa vie. Ils ne devraient pas être autorisés à encourager la violence et le terrorisme sans aucune conséquence » , écrit le journaliste kurde Behrouz Boochani sur Twitter.
 
Behrouz Boochani accuse par ailleurs l’Iran d’être responsable de l’attaque dont a été victime Salman Rushdie, auteur des célèbres « Versets sataniques » qui lui ont valu un Fatwa ordonné par l’Ayatollah Khomeyni.
 
Boochani a rajouté que: « Par la Fatwa, le régime iranien est responsable de l’attaque contre Salman Rushdie*. Cette attaque n’est pas seulement une atteinte à la liberté d’expression, mais montre comment les dictateurs ont étendu leur portée à travers le monde pour défier la sécurité. »
 
*Salman Rushdie a été attaqué par un terroriste chiite à coups de couteau le 12 août dernier lors d’une conférence dans l’Etat de New York, aux Etats-Unis. Hospitalisé, il est sous assistance respiratoire et risque de perdre un œil. Quand à son agresseur, il a plaidé non coupable… 
 
Behrouz Boochani est un journaliste, militant des droits humains, écrivain et réalisateur originaire d’Îlam, au Rojhilat (Kurdistan de l’Est sous l’occupation de l’Iran) réfugié en Australie. Boochani a remporté plusieurs prix littéraires pour son roman « No Friends but the Mountains » (« Pas d’amis mais des montagnes »), écrit par texto sur son téléphone portable alors qu’il était détenu sur l’île de Christmas.

La guerre psychologique de la Turquie détruit des vies [kurdes]

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Depuis la rencontre entre Erdoğan et Poutine à Sotchi, les frappes de drones turcs dans le nord-est de la Syrie [Rojava] ont considérablement augmenté. Il est difficile de savoir quelle cible a été touchée, quand et où exactement, et combien de personnes ont été tuées ou blessées. Cela me rappelle le nombre scandaleux d’affaires judiciaires contre les Kurdes en Turquie, qui sont également impossibles à suivre. Cette composante psychologique de la guerre contre les Kurdes est voulue par Ankara.

La guerre psychologique est une tactique utilisée dans la guerre pour réduire le bien-être moral ou mental de l’adversaire en instillant la peur, l’anxiété et la terreur. Il est utilisé dans toutes les guerres par toutes les parties, et il est également très courant de l’utiliser contre des civils. En général, les civils sont ciblés par la propagande, positive ou négative, sur les parties en guerre, ou, en d’autres termes, en peignant une meilleure image d’un côté de la guerre et une pire de l’autre. Cependant, la Turquie l’a porté à de nouveaux niveaux pendant des décennies, ciblant les civils non seulement avec de la propagande, mais avec diverses tactiques visant à détruire leur vie.

(…)

Il y a des années, probablement en 2011 ou 2012, j’ai décidé que je voulais enfin avoir une bonne idée des affaires judiciaires en cours contre les Kurdes en Turquie. Je voulais savoir combien de membres du Parti démocratique des peuples (HDP) étaient en prison, combien étaient poursuivis, combien avaient été condamnés et combien de procès étaient en cours au total. Je me suis rendu à Ankara et j’ai rencontré l’un des avocats qui travaillait pour le HDP. Il m’a dit que personne ne savait combien de membres du HDP étaient poursuivis, personne ne savait combien de procès étaient en cours et personne ne savait combien de membres étaient en détention, avaient déjà été officiellement arrêtés ou avaient été libérés.

Il a essayé de brosser un tableau de la situation pour me faire comprendre à quel point la guerre judiciaire contre les Kurdes était d’une ampleur époustouflante. Il y avait, et il y a, des perquisitions et des détentions à domicile presque tous les jours. Il n’était même pas possible de garder une trace des membres du HDP en difficulté, et encore moins des Kurdes politiquement actifs en général. Il y a des journalistes, des avocats et des militants pour un large éventail d’ONG impliquées dans le travail culturel, social et politique et dans les droits de l’homme, toutes les personnes qui ne sont peut-être pas membres du parti mais qui sont actives pour leurs communautés et très susceptibles d’être détenues, poursuivies et emprisonnées aussi bien.

Aysel Tugluk

Cela fait des dizaines de milliers de personnes en difficulté, et la majorité d’entre elles ont non pas une mais plusieurs poursuites judiciaires contre elles, toutes à des stades différents devant des tribunaux différents. Comme dans le cas actuel d’Aysel Tuğluk, la politicienne kurde chevronnée qui est en prison mais qui devrait être libérée parce qu’elle a été diagnostiquée avec une démence : un tribunal a ordonné sa libération au début du mois, mais elle est restée en prison parce qu’elle a déjà été condamnée dans une autre affaire et le l’ordre de libération n’a pas affecté l’affaire pour laquelle elle a été emprisonnée. L’ancien co-dirigeant du HDP, Selahattin Demirtaş, en est un autre exemple : je suis sûre que ses avocats savent combien de procès il y a contre lui, mais cela leur prendrait trop de temps pour tout vous expliquer, temps dont ils ont désespérément besoin pour jongler avec toutes les affaires. sans perdre le fil, et d’essayer de le faire sortir de prison.

Si ce n’est pas un cas clair non seulement de guerre judiciaire mais aussi de guerre psychologique, je ne sais pas ce que c’est. Imaginez ce que cela fait non seulement aux personnes impliquées, mais aussi à leurs familles et amis, et à la communauté kurde dans son ensemble.

Divers noms

L’intense campagne de bombardements dans le nord-est de la Syrie, et dans la région du Kurdistan en Irak d’ailleurs, a le même genre d’effet. Et si vous voulez garder une trace appropriée? Vous voudriez savoir quand la Turquie a bombardé où, et quoi et qui était la cible. Des gens meurent dans des attaques et il n’est pas toujours clair immédiatement, voire jamais, s’il s’agit de combattants ou de civils, ce qui est particulièrement pertinent dans une guerre. Les personnes blessées peuvent récupérer, mais certaines d’entre elles succombent à leurs blessures plus tard. Certains sont des mineurs, d’autres des enfants. Ce qui n’aide pas non plus, c’est que certaines personnes sont connues sous différents noms.

Cibler des combattants est légitime dans une guerre. Il y a quand même des règles à respecter. Théoriquement, la Turquie est autorisée à tuer des combattants avec des drones dans le nord-est de la Syrie parce qu’elle a l’autorisation du pays où le meurtre a lieu – indirectement, c’est-à-dire en obtenant le feu vert de Poutine, qui parle au nom d’Assad. Mais cette théorie se désintègre dans la pratique, car la Turquie ne cible pas seulement les combattants, mais bombarde également explicitement des zones civiles, faisant ainsi des victimes civiles. Pour que les règles théoriques de la guerre soient applicables en pratique, il faut que les parties aient l’intention de respecter les règles et s’efforcent, par exemple, de protéger au mieux les civils. Regardez maintenant les trois hommes impliqués ici, théoriquement responsables du maintien des règles de la guerre : Poutine, Assad et Erdoğan. Ai-je besoin d’en dire plus ?

Brigades antiterroristes

Les victimes parmi les civils suscitent bien sûr beaucoup de peur et d’anxiété dans la population, tout comme la guerre judiciaire en Turquie intimide des millions de personnes, qui doivent toujours être prêtes à ce que des brigades antiterroristes fassent irruption chez elles, à ce que des procureurs ouvrent encore une autre affaire contre eux et pour que les juges ordonnent leur libération ou le renouvellement ou le maintien de leur détention. La guerre judiciaire en Turquie et les attaques aveugles de drones dans le nord-est de la Syrie montrent une fois de plus très clairement qui la Turquie considère comme son adversaire : pas seulement des combattants armés, mais aussi explicitement des civils.

Par Fréderike Geerdink, journaliste indépendante

Article à lire en anglais sur Medya news: Turkey’s psychological warfare destroys lives 

TURQUIE. La police arrête des mères de prisonniers kurdes à Istanbul

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La police turque a attaqué le communiqué de presse que les proches des prisonniers politiques kurdes voulaient faire pour attirer l’attention sur la torture dans les prisons. Des mères ont été arrêtées, tandis que le député d’HDP, Musa Piroğlu était encerclé par la police.

La police a attaqué le communiqué de presse que les proches des prisonniers voulaient faire devant le bâtiment du district HDP de Şirinevler pour attirer l’attention sur les violations des droits dans les prisons et la situation des prisonniers malades.

La police, qui a déclaré la place et ses abords interdits, a bloqué la foule devant le bâtiment du quartier HDP.

Invoquant la décision du bureau du gouverneur du district comme motif d’interdiction de l’action, la police a empêché les mères des parents des prisonniers et les personnes qui les accompagnaient d’ouvrir une banderole et de faire une déclaration.

Les membres de la presse ont été expulsés de force de l’endroit. Les mères ont été menottées à l’envers et violemment détenues.

Le député du HDP, Musa Piroğlu, a déclaré : « Les mères voulaient juste faire une déclaration. Mais à chaque fois, elles en sont empêchées. »

Après cette déclaration, Piroğlu, qui tentait de se rendre sur la place Şirinevler, a été arrêté à plusieurs reprises par la police.

Piroğlu, qui a marché vers la place en scandant le slogan « Que les prisonniers malades soient libérés » , a été encerclé par la police.

ANF

KURDISTAN. Assassiné il y a 6 ans, le journaliste Widat Hussein commémoré à Duhok

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KURDISTAN DU SUD – Le journaliste kurde Widat Hussein Ali a été assassiné il y a 6 ans à Duhok. La famille du journaliste a accusé le parti PDK (dirigé par le clan Barzanî) d’être à l’origine de son assassinat.
 
La famille a organisé une commémoration en hommage à Widat Hussein à Duhok, mais les milices du PDK ont interdit aux médias d’y participer.
 
Le 13 août 2016, Wedad Hussein Ali, 28 ans, a été enlevé et assassiné à Dohuk, dans le nord-ouest du Kurdistan irakien. Il travaillait pour l’agence RojNews (« pro-PKK »).
 
Le Kurdistan irakien devenu un enfer pour les journalistes
 
« Les journalistes au Kurdistan irakien sont souvent victimes de menaces, de pratiques d’intimidations, d’agressions et d’arrestations arbitraires, pourtant, peu d’actions sont entreprises afin de leur rendre justice. RSF rappelle qu’une presse libre fait partie des fondamentaux démocratiques et demande aux autorités du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) de déployer les moyens nécessaires afin de protéger le travail des journalistes», déclarait Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières le lendemain du massacre de Widat Hussein. Depuis, les conditions de travail des journalistes critiquant le régime politique ou couvrant / enquêtant sur la pauvreté, corruption ou népotisme politique se sont détériorées d’avantage. De nombreux journalistes sont actuellement en prison au Kurdistan du Sud pour avoir exercé leur métier de journalisme.