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Lettre ouverte à Thorbjorn Jagland, Secrétaire général du Conseil de l’Europe

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Plusieurs dizaines de juristes, avocats, députés européens, députés, universitaires et journalistes britanniques ont envoyé une lettre ouverte à Thorbjorn Jagland, Secrétaire Général du Conseil de l’Europe.

Dans cette lettre, les signataires déclarent à M. Jagland que « l’échec lamentable du Conseil de l’Europe à condamner le traitement des prisonniers par la Turquie est inexcusable et menace maintenant de miner la crédibilité des valeurs fondamentales de la Convention européenne des Droits de l’Homme ».

Les signataires ont également exhorté Jagland à « prendre des mesures urgentes et concrètes, avec les moyens dont vous disposez en tant que Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, pour insister et faire en sorte que la Turquie respecte les « règles Nelson Mandela », lever l’isolement cellulaire de M. Öcalan et de tous les prisonniers politiques et garantir leur droit fondamental à recevoir régulièrement la visite de leurs avocats et membres des familles ».

Le texte intégral de la lettre et des signataires est le suivant :

Cher Monsieur Jagland

L’échec lamentable du Conseil de l’Europe à condamner le traitement des prisonniers par la Turquie ne peut être excusé et menace à présent de saper la crédibilité des valeurs fondamentales de la Convention européenne des Droits de l’Homme.

Comme vous le savez, l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus a été adopté pour la première fois par l’ONU en 1957. Elles ont été révisées en 2015 et adoptées à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies sous le nom de « Règles Nelson Mandela » pour honorer l’héritage de feu le Président sud-africain,  » qui a passé 27 ans en prison au cours de sa lutte pour les droits humains, l’égalité, la démocratie et la promotion d’une culture de la paix « .

Étant donné l’effet dévastateur de l’isolement cellulaire sur la santé physique et mentale, le Règlement stipule que cette peine ne devrait être appliquée qu’à titre exceptionnel, en dernier ressort, pour une durée aussi brève que possible, après autorisation d’une autorité compétente, et sous réserve d’un examen indépendant. L’isolement cellulaire indéfini et prolongé (de plus de 15 jours) est totalement interdit. Les Règles définissent l’isolement cellulaire comme un isolement de plus de 22 heures par jour sans contact humain significatif.

Parmi les nombreux autres droits, les détenus doivent avoir la possibilité, le temps et les installations confidentielles nécessaires pour rencontrer leur avocat. Ils devraient avoir accès à une assistance juridique efficace, conformément aux normes internationales.  Les détenus sont autorisés à recevoir des visites et à contacter leur famille et leurs amis par d’autres moyens, par exemple par téléphone ou par courrier. Les détenus ont le droit d’informer leurs amis ou leur famille de leur incarcération, de leur transfert et de toute maladie ou blessure grave.

La Turquie détient Abdullah Öcalan, le dirigeant politique kurde dans la prison de l’île d’Imrali dans la mer de Marmara depuis 1999. De longues périodes d’isolement lui ont été imposées au cours des deux dernières décennies. Personne de ses médecins, ses avocats n’ont été autorisés à lui rendre visite au cours des trois dernières années et demie.

Il y a des preuves accablantes que dans le cas d’Abdullah Öcalan et d’autres prisonniers politiques, la Turquie viole gravement les « règles Nelson Mandela ». Comme vous le savez peut-être, l’un des prisonniers qui a récemment été soumis à un tel traitement était la parlementaire kurde Leyla Güven, pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression en critiquant l’intervention turque à Afrin, au nord de la Syrie. Elle a entamé une grève de la faim le 8 novembre contre le recours à l’isolement cellulaire en Turquie. Environ 300 prisonniers politiques et de nombreux civils se sont joints à elle dans le monde entier pour des grèves de solidarité contre la faim.

A sa sortie de prison, elle a dit : « Même si j’ai été libérée le 25 janvier 2019, le 79e jour de ma grève de la faim, que j’avais entamée le 8 novembre 2018 pour briser l’isolement et la torture imposés à M. Öcalan, je veux que vous sachiez que je vais poursuivre ma grève de la faim jusqu’à ce que cet isolement soit terminé et son droit le plus fondamental à recevoir des visites régulières de ses avocats et de sa famille garanti ».

Il y a des millions de personnes à travers le monde qui seraient d’accord avec elle et admireraient son courage à défendre les principes de justice. Nous espérons que vous aussi.

Nous, soussignés, vous prions instamment de prendre des mesures urgentes et concrètes, avec les moyens dont vous disposez en tant que Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, pour insister et faire en sorte que la Turquie respecte les « Règles Nelson Mandela » et lève l’isolement cellulaire de M. Öcalan et de tous les prisonniers politiques et garantisse leur droit fondamental à recevoir régulièrement la visite de leurs avocats et membres de leurs familles.

(…) »

Mike Mansfield QC ; Dr Radha D’Souza, professeure de droit, Université de Westminster ; Geoffrey D. Shears, avocat syndical ; vice-président du Centre for Labour and Trade Union Studies ; professeur Bill Bowring, School of Law, Birkbeck College, Université de Londres ; Paul Scholey, Morrish Solicitors LLP ; Rajiv Menon QC, avocat ; Stephen Knight, avocat ; Thomas Schmidt, secrétaire général, ELDH et EJDM ; Margret Owen OBE, avocat des droits humains ; Maxine Peake, acteur ; Julie Ward, députée européenne ; Martina Anderson, députée européenne ; Jean Lambert, députée européenne ; Kariane Westrheim, présidente de la Commission civique UE-Turquie (EUTCC) ; Thomas Jeffrey Miley, professeur de sociologie politique, Université de Cambridge ; Derek Wall, Goldsmith, Université de Londres ; Doug Nicholls, secrétaire général, Fédération générale des syndicats (GFTU) ; Manuel Cortes, secrétaire général, TSSA ; Tony Burke, Secrétaire général adjoint de UNITE ; Christine Blower, ancienne Présidente du Syndicat national des enseignants (NUT) ; Simon Dubbins, Directeur international de UNITE ; Clare Baker, Officier international de UNITE ; Stephen Smellie, Coordinateur adjoint, UNISON Scotland ; Steve Sweeney, Editeur international, Morning Star ; Les Levidow, Campaign Against Criminalising Communities (CAMPACC) ; Saleh Mamon, CAMPACC ; Alastair Lyon, avocat ; Robert Atkins, avocat ; Thomas Phillips, Université de Liverpool ; Tony Simpson, Bertrand Russell Peace Foundation ; Eric Allison, journaliste ; Dr Felix Padel, auteur, chercheur ; James Kelman, écrivain ; Nick Hildyard, analyste politique ; John Hunt, journaliste ; Jonathan Bloch, auteur ; Rahila Gupta, journaliste et auteur ; Greta Sykes, auteur ; Dr. Federico Venturini, militant-chercheur indépendant ; Mary Davis, professeure invitée, Royal Holloway University London ; Bruce Kent, militant pour la paix ; Maggie Bowden, secrétaire générale, Libération ; Isabel Kaeser, doctorante à la SOAS University ; Sarah Parker, écrivain ; Sarah Glynn, architecte, artiste ; Trevor Rayne, journaliste ; Hagir Ahmed, militant des droits de l’homme ; David Morgan, journaliste ; Khatchatur Pilikian, écrivain ; Yashar Ismailoglu, poète ; Paul Maskey, député pour West Belfast ; Francie Molloy, députée de Mid Ulster ; Michelle Gildernew, députée de Fermanagh South Tyrone ; Mickey Brady, député de Newry & Armagh ; Elisha McCallion, députée de Foyle ; Chris Hazzard, député de South Down ; Órfhliath Begley, députée de West Tyrone ; Chris Stephens MP ; Jill Evans MEP MEP ; Hywel Williams MP ; Ben Lake MP ; Dafydd Iwan, Former President Plaid Cymru ; Stephen Gethins MP ; Tommy Sheppard MP ; Chris Stephens MP ; Melanie Gingell MP ; Peace in Kurdistan ; Estella Schmid, Peace in Kurdistan.

https://anfenglishmobile.com/human-rights/open-letter-to-thorbjorn-jagland-secretary-general-of-the-coe-32941

 

Saleh Muslim parle d’Abdullah Öcalan

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Abdullah Öcalan a vécu 20 ans au Moyen-Orient et en Syrie où il est passé par Kobanê le 20 juillet 1979. Pendant son séjour au Liban et en Syrie, sa personnalité, sa rhétorique, ses idées, sa philosophie et ses réalisations ont eu un impact énorme sur les habitants du Rojava.

Le politicien kurde syrien, Salih Muslim, qui a déclaré qu’Öcalan et le Mouvement kurde pour la liberté avaient été utilisés par des conspirateurs pour des opérations internationales contre le Moyen-Orient, a ajouté que l’isolement actuel vise à empêcher les idées d’atteindre le public et à leur montrer le chemin.

Saleh Muslim : « Ce que nous faisons n’est pas suffisant, nous devons faire mieux.« 

Le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan était un ami du peuple syrien, des politiciens, des chefs de parti, des leaders d’opinion et des ecclésiastiques. Il a inspiré leur lutte avec ses idées. L’un des hommes politiques qui ont rencontré le mouvement kurde pour la liberté et le leader du peuple kurde et qui a consacré sa vie à la solution du problème kurde est Salih Muslim, aujourd’hui responsable de la commission des relations extérieures du PYD.

Salih Muslim, l’un des fondateurs du Parti de l’Union démocratique (PYD) au Rojava, a été interpellé par le leader du peuple kurde : « Vous devez faire quelque chose pour les Kurdes du Rojava. »

Saleh Muslim s’entretient avec ANF sur Abdullah Öcalan,  la conspiration et  la réaction des habitants de Rojava à cette conspiration.

Muslim a appris l’existence du PKK en Arabie

« Avant de rencontrer M. Öcalan, j’ai rencontré le Mouvement kurde pour la liberté. Depuis 1978, je travaillais en Arabie. En 1979-1980, j’ai vu des cadres du Kurdistan du Nord. Nous étions toujours à la recherche de quelque chose. Surtout après 1975, après la répression du Serhildan (soulèvement) par Barzani, nous nous sommes dit : « Que sera le mouvement kurde, comment sera-t-il ?

En particulier, il y avait un ami de Adıyaman, Hüsnü Yorulmaz, il a ensuite déménagé au nord du Kurdistan et est tombé martyr en 1987. Nous avions l’habitude de lire et de recevoir des publications par son intermédiaire. Surtout en 1979, 1980, 1981, nous suivions constamment les développements ».

Saleh Muslim rencontre Öcalan à Damas

« J’avais la permission d’aller et venir souvent en Syrie. Je suis revenu en Syrie avec une permission en 1984. J’ai dit à Hüsnü Yorulmaz que je vivrais dans une maison à Damas.  Nous sommes allés au 4ème étage d’une maison dans un quartier à la périphérie de Damas. Soudain, j’ai vu quelqu’un me saluer dans l’escalier : c’était M. Öcalan. C’était une conversation si chaleureuse et intime. C’était comme si on se connaissait depuis des années ».

Il a inspiré confiance et espoir

« Puis nous avons parlé pendant 2 à 3 heures. Je me suis d’abord présenté : ce que je faisais, d’où je venais. Il s’est ensuite présenté. Il a expliqué le mouvement, a essayé d’expliquer les différents processus. On a déjeuné ensemble et puis on s’est séparés. Il était très chaleureux et sincère dans sa façon de parler et dans son comportement. Il avait du charisme. Ses discours et ses analyses ont inspiré confiance et espoir. Il était convaincu que les processus pour le peuple kurde seraient difficiles. En même temps, il nous a donné confiance en nous disant : « Nous pouvons réussir, nous pouvons le faire. » Cela a eu un impact si profond et si sincère sur moi ».

Les pourparlers se sont poursuivis

« Après cette première rencontre, les pourparlers entre nous se sont poursuivis. Chaque fois qu’on était en permission, on s’arrêtait et on se voyait. Je suis finalement venu m’installer en Syrie en 1991. Après cela, nos pourparlers se sont poursuivis sans interruption. J’écrivais aussi des choses pour Dengê Kurdistan etc. J’écrivais des articles. Je traduisais du turc vers l’arabe, parfois vers le kurde. Je n’étais pas un cadre du mouvement, mais en tant qu’ami, j’aidais les autres. Parfois à Alep, parfois à Damas, j’ai continué à parler avec le leader ».

Vision et conseil

« Certains d’entre eux étaient des ordres. Les dirigeants ont consulté tout le monde autour de lui, et ont obtenu des opinions différentes. « Une telle situation existe, comment allons-nous y faire face ? » demandait-il. Parfois, il consultait même des enfants. En 1997-1998, le PDK a mené des opérations à la frontière sud. Les bureaux participant à ces processus ont été très actifs. Il y a eu des discussions. Il a peut-être pris la décision finale lui-même, mais il réfléchissait et discutait de la contribution de chacun. Il était très impressionné par les personnes avec qui il parlait. Parce qu’il parlait aux personnes avec sincérité et dans une langue qu’ils pouvaient comprendre. Ces personnes se demandaient souvent « Pourquoi n’ai-je pas pensé cela ? »

L’importance de l’ouverture de MED TV

« En 1995, MED TV a ouvert ses portes. Nous étions assis à la maison du parti avec le chef. Il y avait des amis du parti. MED TV était à l’antenne et une émission pour enfants kurdes a été diffusée. Ils enseignaient le kurde.  Le leader regardait la télévision qu’il avait installée avec le peuple et les enfants apprenaient le kurde de cette façon. C’était très impressionnant et prometteur pour moi. À l’époque, de nombreux États n’avaient pas de télévision par satellite. Il n’y avait que quelques États. Nous étions en 1995 et j’étais vraiment impressionné à l’époque ».

Valoriser les amis

« Le leader attachait une grande valeur au peuple, aux amis. Quand il parlait, il ne vous laissait pas vous lever. « Non, assieds-toi, parlons », disait-il. Il n’a jamais été imposant, il a été très modeste. Un paysan qui ne le connaissait pas le prendrait pour une personne ordinaire« .

Les pourparlers avant le complot

« Quelques mois avant le complot, il a commencé à dire « où aller s’ils me disent de partir ». Dois-je aller à la montagne ou en Europe ? Personne ne savait pourquoi il a commencé à parler comme ça. On s’est dit : « Que peut faire le Président maintenant ?

En fait, tout le monde se le demandait. Nous ne savions pas s’il y avait un complot ou s’il y en aurait un. Il a probablement eu une vision. Il savait ou ressentait des choses. C’est pour ça qu’il se préparait ».

Dernière réunion

« Notre dernière réunion a eu lieu le 17 septembre 1998. Nous voulions faire quelque chose pour les Kurdes syriens. Nous avons pensé à un mouvement, à organiser une fête. Pour discuter de tout cela, nous sommes allés le voir. Nous sommes restés avec lui du matin au soir, nous avons déjeuné ensemble. Nous avons discuté de  » Ce que nous pourrions faire « . Il a dit : « Tu devrais t’organiser, faire quelque chose à Rojava, les Kurdes en Syrie. Ecoutez, nous sommes ici maintenant et nous sommes des invités, nous pouvons y aller n’importe quand. »

Il nous a dit de penser par nous-mêmes et de faire quelque chose pour nous-mêmes. « Vous avez des idées, vous avez des expériences. On peut faire quelque chose », disait-il. Nous avons essayé de faire quelque chose sur cette base ».

Le début de la conspiration

« Le complot du 9 octobre 1998 a commencé 15 jours après cette réunion. Le leader a quitté la Syrie. Tout le monde était inquiet. Nous nous demandions ce qui lui était arrivé et où il était allé. Pour la première fois au Rojava, le peuple s’est senti si proche du leader. Il y avait de l’incertitude. J’étais à Kobanê. C’était comme si un homme mort sortait de toutes les maisons. Tout le monde était si bouleversé, pendant que le leader était en Italie ».

Les habitants de Kobanê affluèrent en masse à la frontière

« Lorsque la conspiration du 15 février a eu lieu, les habitants sont descendus dans la rue. Quand je l’ai entendu pour la première fois, je travaillais sur le terrain à Kobanê. J’écoutais la radio le matin. Les infos disaient : « Öcalan a été capturé. Deux ou trois heures plus tard [le premier ministre de l’époque] Bulent Ecevit fera une déclaration ».

Quand j’ai appris la nouvelle, je suis immédiatement rentré chez moi. Mes enfants et ma femme regardaient les nouvelles à la télévision et étaient sous le choc, alors j’ai essayé de les calmer. Le soir, tous les habitants de Kobanê, enfants pieds nus, femmes, hommes, tout le monde était dans la rue en criant. Nous avons marché jusqu’au poste frontalier. Les forces de l’État ont pris le contrôle de la frontière. Nous avons essayé d’apaiser tout le monde pour qu’il n’y ait pas de mal, pas d’affrontements ».

Ils le voyaient comme un obstacle

« L’idéologie et les idées de Leader auraient pu avoir une plus grande influence non seulement sur le peuple kurde, mais aussi sur tout le peuple du Moyen-Orient. C’est pourquoi il était considéré comme un obstacle à la refonte du Moyen-Orient. C’est pour cette raison qu’ils ont mené une conspiration internationale. Il avait à la fois une vision de l’avenir et une idéologie forte. Il avait une fête et une guérilla. Une force qui affecterait les équilibres au Moyen-Orient. Ils ont réalisé cette conspiration pour séparer la tête du corps ».

Pourtant, ils n’ont pas pu faire taire le leader

« Malgré la conspiration, ils n’ont pas pu faire taire le leader. Là, avec ses écrits, ses analyses, ses livres, il a de nouveau influencé le peuple. Les Arabes, les Kurdes et d’autres peuples les suivaient. A Imralı, il a développé de nombreux projets de solutions et a fait des prédictions fortes. Toutes les idées, pensées et projets du Leader s’adressent à tous les peuples, pas seulement aux Kurdes. Autonomie démocratique, nation démocratique, etc. tous ses projets sont basés sur la coexistence et la fraternité des peuples ».

Isolement

« Depuis juillet 2011, le leader n’a pas pu voir ses avocats et à partir de 2016, il n’a pas pu rencontrer sa famille. L’approfondissement de cet isolement ne vise qu’à empêcher la diffusion des idées et des pensées. Parce que les gens sont touchés par elles et les mettent en œuvre ».

Ce que nous faisons n’est pas suffisant

« Ce que nous faisons n’est pas suffisant. Nous devons faire mieux. Mme Leyla Güven n’agit pas pour une seule personne, pour un seul parti, mais pour 40 millions de Kurdes. Elle fait ce qu’on n’a pas pu faire. Nous ne pouvons pas attendre. Nous soutenons et soutenons des actions de solidarité dans les villages de Rojava, mais ce n’est pas efficace. Il y a déjà un processus de révolution ici. En particulier, un soutien devrait être apporté aux grandes villes de Turquie. Les Kurdes, qui sont dans de grandes villes comme Ankara, İstanbul et İzmir, devraient faire entendre leur voix plus fort ».

Nous devons nous mobiliser

« Notre avenir dépend de ce processus. L’ennemi s’est mobilisé, nous devons nous mobiliser davantage. Nous devons activer nos actions des villages aux villes. Leyla Güven et ses amis de la grève de la faim ouvrent la voie, mais nous devons rester forts et élever leur voix dans tous les domaines ».

https://anfenglishmobile.com/features/salih-muslim-talks-about-abdullah-Oecalan-32944

 

La délégation internationale pour la paix a rencontré des mères de la paix à Amed

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TURQUIE / BAKUR – AMED – La délégation internationale pour la paix est arrivée d’Europe il y a quelques jours.
 
Après ses réunions à Ankara, la délégation est arrivée à Amed où elle souhaitait avoir une information directe concernant l’état de Leyla Güven, la coprésidente de la DTK et députée de HDP Hakkari, en grève de la faim pour demander la fin de l’isolement du leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan.
 
La délégation a visité l’Assemblée des Mères de la paix.
 
La mère de la paix, Havva Taşkıran a critiqué le silence des pays européens concernant le peuple kurde et ce qu’il subit.
 
Taşkıran a expliqué ce que les mères de la paix vivent dans un pays dominé par la guerre. « Ce qui fait de nous des mères de la paix, c’est cette douleur et cette lutte communes. Leyla a mis son corps à la mort pour lutter contre l’isolement. Plus de 300 de nos enfants sont en grève de la faim et se trouvent dans un état critique. Nous n’attendons rien de personne. Tout ce que nous voulons, c’est que notre voix soit entendue et que nos demandes soient satisfaites. Nous ne voulons pas sortir des cadavres depuis les prisons. »
 
« Les demandes doivent être satisfaites »
 
Taşkıran a déclaré que les revendications des grévistes de la faim devraient être satisfaites et a ajouté: « Toutes les mères que vous voyez ici sont actuellement jugées, nombre de nos affaires sont jugées par la Cour suprême, mais nous luttons toujours pour la paix. Nous voulons apporter la paix. Une de nos mères a perdu ses sept enfants, mais elle veut toujours la paix, une autre mère a trois enfants en prison, mais elle réclame toujours la paix. Nous vous demandons seulement d’écouter nos demandes. Si vous ne faites rien aujourd’hui, demain chaque localité peut devenir une autre Kobanê, une autre Afrin.
 
Nous ne voulons plus de perte de vie, nous ne voulons pas que d’autres mères pleurent. Ceux qui isolent notre chef aujourd’hui, ceux qui participent au complot devront répondre au public. »
 
« Nous allons utiliser notre pouvoir »
 
La délégation a écouté les récits des Mères de la paix et a publié un communiqué après la réunion.
 
L’ancien ministre islandais de l’Intérieur et de la Justice, Ogmundur Jonasson, a déclaré : « Votre résistance nous touche avec une grande admiration. J’ai l’impression d’être venu dans un lieu de culte. Je comprends votre colère envers l’Occident et contre nous. Vous avez des attentes et elles ne sont pas remplies. Nous sommes un petit élément, mais nous allons utiliser notre pouvoir actuel et nous ferons de notre mieux pour faire entendre votre voix. »
 
Beverly Ann a transmis aux mères le message de Nora Irma Morales Cortiñas, cofondatrice de l’Initiative pour les mères de la Plaza de Mayo et leur a offert des cadeaux. « Je leur envoie mon amour – dit le message – et je sais qu’elles vont gagner. J’espère que leur combat sera couronné de succès. »
 
Ann a ajouté: « Hier soir, j’ai reçu la nouvelle de l’assassinat de deux de mes amis et je suis terriblement désolée. Je vous comprends profondément et je connais vos sentiments, mais vous allez gagner. Nous ferons tout pour que votre voix soit entendue. Nous lirons vos messages et vos revendications dans les parlements. Nos cœurs et vœux sont avec vous. »
 
La délégation n’a pas pu rencontrer Leyla Güven pour des raisons de santé
 
La délégation s’est rendue à l’hôpital où Leyla Güven avait été emmenée pour lui rendre visite. Cependant, Güven n’a pas pu rencontrer la délégation en raison de son état de santé critique.
 
L’écrivain Maxime Peak, qui a fait une déclaration au nom de la délégation après la visite, a déclaré : « Leyla et ses amis veulent que le gouvernement se conforme à la loi. S’il vous plaît laissez Leyla et ses amis vivre. »
 

Conseil de l’Europe : « La Turquie est le plus grand geôlier de journalistes au monde »

Selon un rapport du Conseil de l’Europe et de ses organisations partenaires, la Turquie est le pays où se trouvent la majorité des journalistes emprisonnés. En Europe, plus de 110 journalistes emprisonnés sur 130 se trouvent en Turquie.

Le Conseil de l’Europe a publié un nouveau rapport intitulé :  « Démocratie en danger – menaces et attaques contre la liberté des médias en Europe », dans lequel il déclare que sur les 130 journalistes qui sont derrière les barreaux en Europe, 110 se trouvent en Turquie.

Sur la base de 140 violations graves signalées au Conseil, le rapport évalue l’état de la liberté de la presse en Europe

Le rapport a été préparé par 12 partenaires de la Plate-forme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes du Conseil de l’Europe. Le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland, a annoncé le rapport lors d’une réunion à Strasbourg.

Carte de l’Index mondial de la liberté de la presse par Reporters sans frontières (RSF)

« La liberté d’expression est cruciale pour la réalisation de tous les autres droits de l’homme et mérite la plus grande attention de la part de nos Etats membres « , a déclaré Jagland. Le rapport peut servir de base au dialogue avec les Etats membres sur les moyens d’améliorer l’environnement de la liberté des médias. »

Selon le rapport, le nombre d’agressions de journalistes a considérablement augmenté en 2018 par rapport aux années précédentes. Le nombre de menaces signalées, y compris les menaces de mort, a doublé. En outre, les détentions arbitraires de journalistes se sont poursuivies alors qu’aucun progrès n’a été enregistré dans un certain nombre de cas de longue date d’impunité pour meurtre de journalistes.

De nombreux changement législatifs ont également affaibli la liberté des médias, selon le rapport

Le rapport indique que 140 alertes concernant 32 des 37 Etats membres du Conseil de l’Europe ont été soumises à la plate-forme en 2018.

Le rapport du Conseil mentionne également les assassinats de journalistes qui ont eu lieu l’année dernière : « Les assassinats de Daphne Caruana Galizia à Malte en 201776 et de Ján Kuciak et sa fiancée en Slovaquie en 2018 ont considérablement sensibilisé le public et les autorités de l’UE à la double crise de la sécurité et de l’impunité des journalistes ».

Que dit le rapport sur la Turquie ?

Définissant la Turquie comme « le plus grand geôlier de journalistes au monde », le rapport indique que 130 journalistes en Europe étaient derrière les barreaux et 110 d’entre eux se trouvaient en Turquie à la fin 2018.

« En 2018, les journalistes en Turquie ont continué de faire face à une répression sans précédent. Malgré la fin officielle de l’état d’urgence en juillet 2018, la Turquie reste le premier pays au monde pour le nombre de journalistes emprisonnés et a été considérée comme l’un des pays les moins performants au monde en termes de liberté d’expression et de liberté des médias », indique le rapport.

Depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016 et l’état d’urgence imposé par la suite, plus de 200 journalistes ont été arrêtés ou détenus en raison de leurs publications. Les arrestations de journalistes et de travailleurs des médias se sont poursuivies tout au long de 2018, en particulier dans le sud-est du pays.

Les remarques suivantes ont également été formulées dans le rapport : « Les preuves obtenues sous la torture sont jugées recevables »

. La majorité des journalistes arrêtés font face à des accusations d’appartenance à l’Union européenne ou à la propagande de divers groupes considérés comme des organisations terroristes par le gouvernement turc, y compris le mouvement dit FETÖ ou le PKK.

. Le recours à l’isolement cellulaire prolongé contre les journalistes détenus est un autre problème, avec des journalistes comme Deniz Yücel et Nedim Türfent qui passent des mois seuls, un traitement équivalent à la torture selon la jurisprudence de la CEDH.

. Les preuves obtenues sous la torture ont également été jugées recevables par les juges dans les procès contre les journalistes. »

Le tribunal de première instance n’a pas respecté le verdict de la Cour constitutionnelle : Le rapport mentionne également les cas des journalistes Mehmet Altan et Şahin Alpay.

« Les droits fondamentaux des journalistes Mehmet Altan et Şahin Alpay ont été violés avec leur détention; les deux journalistes doivent être libérés. Malgré le jugement, les tribunaux pénaux ont rejeté la demande de libération des journalistes.

« En vertu de l’article 153 de la Constitution turque, toutes les décisions de la Cour constitutionnelle entrent en vigueur immédiatement et sont contraignantes pour les organes législatif, exécutif et judiciaire, y compris l’administration et les fonctionnaires. La décision du tribunal de première instance semble être le résultat direct de pressions politiques, équivalant à une ingérence dans son indépendance et indiquant une grave violation de l’Etat de droit. »

La Turquie est l’un des quatre pays examinés dans une partie distincte du rapport. Les trois autres étaient l’Italie, la Hongrie et la Russie.

Bianet

Les Kurdes de Turquie vont diriger le réveil des Kurdes – analyste américain

« Malgré une série de revers pour les Kurdes en 2018, un réveil national kurde a commencé, avec des Kurdes de Turquie positionnés pour jouer un rôle moteur », a déclaré Henri Barkey, professeur de relations internationales, dans une analyse pour Foreign Affairs.
 
L’annonce faite en décembre par le président américain Donald Trump selon laquelle les forces américaines se retireraient de Syrie a été un choc pour le principal allié américain dans la lutte contre l’État islamique (DAESH), les combattants kurdes syriens des unités de protection du peuple (YPG).
 
« On arrive également à la fin d’une année particulièrement difficile pour les Kurdes du Moyen-Orient », a écrit M. Barkey, chargé de cours adjoint pour les études sur le Moyen-Orient au Council on Foreign Relations, dans le magazine américain.
 
« Après que les Kurdes d’Irak ont voté pour l’indépendance en septembre 2018, le gouvernement irakien, soutenu par l’Iran et la Turquie, a envahi le Kurdistan irakien et conquis 40 % de son territoire. Le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a perdu une grande partie de son influence internationale en conséquence, a déclaré M. Barkey.
 
Les Kurdes de Turquie ont obtenu des sièges au parlement en juin 2018, mais ont subi les assauts incessants du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan, y compris une nouvelle campagne militaire contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Les YPG avaient joué un rôle central dans la défaite de DAESH et semblait prêt à devenir un acteur important dans les négociations visant à mettre fin à la guerre en Syrie. Mais la Turquie a envahi la ville d’Afrin, sous contrôle kurde, en mars 2018, déplaçant ainsi les YPG et quelque 200 000 Kurdes locaux. Puis vint la nouvelle que les protecteurs américains des Kurdes syriens allaient partir.
 
Néanmoins, tout cela va à l’encontre d’une tendance plus large, a déclaré Barkey.
 
« Dans toute la région, les Kurdes acquièrent de plus en plus confiance en eux, revendiquent des droits qui leur sont refusés depuis longtemps et, surtout, collaborent entre eux au-delà des frontières nationales et dans toute la diaspora. Les Kurdes des quatre parties traditionnellement distinctes du Kurdistan – l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie – s’engagent plus que jamais dans l’histoire sur la voie de l’unification de la nation kurde », a-t-il déclaré.
 
Quelque 30 millions de Kurdes vivent dans une région contiguë qui s’étend dans le sud-est de la Turquie, le nord-ouest de l’Iran, le nord de l’Irak et le nord-est de la Syrie. Le nationalisme kurde moderne trouve ses racines dans la dissolution de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale. Le traité de Sèvres de 1920, signé entre les Alliés et les Ottomans vaincus, appelait à un référendum d’indépendance dans les régions à majorité kurde de la Turquie actuelle, selon Barkey.
 
Des obstacles subsistent, notamment des divisions linguistiques et deux États forts qui s’opposent au pan-Kurdisme : l’Iran et la Turquie. Pourtant, l’édification d’une nation kurde pourrait s’avérer difficile à contenir.
 
« Même s’il n’y a jamais eu un seul Kurdistan unifié et indépendant, l’éveil national kurde a commencé. Les États du Moyen-Orient craignent peut-être le réveil des Kurdes, mais ils n’ont pas le pouvoir de l’arrêter », a déclaré Barkey.
 
Les Kurdes ont fait de grands progrès en Turquie malgré les récents troubles. Les efforts de Erdoğan pour saboter le Parti démocratique des peuples (HDP) pro-kurde – emprisonner les candidats, imposer des coupures de presse et harceler les électeurs kurdes – n’ont pas empêché le parti d’entrer au parlement turc lors de trois élections successives, a déclaré Barkey. De nombreux politiciens, dont les anciens co-présidents du parti, Selahattin Demirtaş et Figen Yuksekdag, croupissent en prison.
 
Une nouvelle constitution a transformé la Turquie en système présidentiel et a castré son parlement. L’influence du HDP, comme celle des autres partis d’opposition, a donc été très limitée. Pourtant, le fait que le HDP se soit classé troisième aux élections de juin 2018, derrière seulement le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et le principal parti républicain d’opposition (CHP), indique que la question kurde a été institutionnalisée dans la politique turque, selon Barkey.
 
« Le succès du HDP encouragera la mobilisation de la société civile kurde et les liens avec d’autres membres de l’opposition turque, tandis que la prolifération des organisations kurdes en Europe pourrait faire évoluer les attitudes européennes envers la Turquie dans une direction plus pro kurde », a-t-il déclaré.
 
« Ce sont les Kurdes turcs qui, bien que divisés entre une aile militaire (le PKK) et une aile politique (le HDP), sont les mieux placés pour assumer un rôle de leadership pour les Kurdes de la région. C’est parce que, contrairement aux autres communautés kurdes, elles font partie d’un pays ancré dans les institutions occidentales. Même si les pratiques turques divergent des normes occidentales, les Kurdes turcs ont bénéficié d’une exposition aux valeurs et principes associés à l’Occident », a écrit Barkey.
 
Les États-Unis demeurent l’acteur extérieur le plus important lorsqu’il s’agit de déterminer l’avenir des Kurdes. Le retrait des États-Unis forcera les Kurdes syriens à négocier avec Damas plus tôt qu’ils ne l’avaient prévu et pourrait provoquer une ruée déstabilisatrice entre les puissances régionales en Syrie, avec des résultats désastreux pour les Kurdes, selon Barkey.
 
« Washington devra employer tous ses pouvoirs de persuasion pour s’assurer que les Kurdes ne seront pas écrasés par Ankara, Damas et d’autres puissances régionales », écrit Barkey.
 

Via Ahval

Image ANF 

 

Des avocats britanniques visitent Imam Sis, jeune kurde gréviste de la faim à Newport

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PAYS DE GALLES – L’avocate britannique et membre de la campagne pour la paix au Kurdistan, Melanie Gingell, était à Newport ce week-end pour rendre visite  au gréviste de la faim Imam Sis. Gingell s’est rendu au Pays de Galles avec l’avocat universitaire Val Swain.

ANF : Tout d’abord, pouvez-vous nous parler un peu de votre travail et qui d’autre est venu avec vous pour visiter Imam Sis ?

MG : Je suis avocate britannique et consultante en matière de campagnes pour la paix au Kurdistan, une organisation qui œuvre en faveur d’une solution politique et pacifique à la question kurde. L’organisation a travaillé sans relâche à cette fin depuis 1994, en fournissant des informations aux institutions politiques britanniques, en faisant du lobbying, en envoyant des délégations d’avocats et d’universitaires dans la région et en diffusant le message du mouvement kurde pour la liberté.

ANF : Comment avez-vous trouvé Imam Şiş ? De quels problèmes physiques se plaint-il. Mais aussi moralement, comment va-t-il ?

MG : Le 8 février, j’ai visité Imam Sis, un jeune Kurde, au centre démocratique kurde de Newport, en compagnie de Val Swain, avocat universitaire.

Nous nous sommes rendus sur place pour montrer notre solidarité avec Imam, qui était en grève de la faim depuis 54 jours et pour essayer de comprendre pourquoi il avait décidé de prendre cette mesure extrême, et d’identifier les questions qui, selon lui, valaient la peine de mourir. Nous voulions amplifier sa voix et diffuser son message le plus largement possible.

Il y avait beaucoup d’amis et de camarades d’Imam au centre communautaire et il était clair qu’il est bien soutenu dans la communauté et qu’il y a une vague de soutien de base pour son action. Sa grève de la faim est en solidarité avec la députée Leyla Guven qui a terminé plus de 98 jours sans nourriture. Son action a inspiré plus de 250 prisonniers politiques en Turquie à prendre des mesures similaires et bien d’autres en Europe, dont Ilhan à Newport et un groupe de 14 à Strasbourg.

ANF : De quoi avez-vous parlé ?

MG : Je lui ai d’abord demandé ce qui l’avait poussé à prendre cette mesure, pourquoi faisait-il la grève de la faim ? Imam était heureux de discuter longuement de son objectif principal qui est de mettre fin à l’isolement et à la persécution du peuple kurde incarnés par le leader kurde Abdullah Ocalan, emprisonné depuis près de 20 ans dans l’île d’Imrali en Turquie. 

Imam a déclaré : « Je ne me vois pas comme un homme libre. Nous ne sommes pas un peuple libre. Les Kurdes en tant que peuple n’ont aucune expression, aucun espace. L’État turc essaie de briser notre volonté. Nous n’accepterons pas cela. Les Kurdes disent toujours que nous voulons une vie libre, nous n’avons pas d’autre choix. Je vis en accord avec cela, ici et maintenant, il n’y a qu’une seule option pour nous maintenant et c’est une vie libre. C’est pour cela que je me bats. La liberté d’Ocalan représente la liberté du peuple kurde. Nous sommes prêts à mourir pour notre liberté parce que ce que nous avons maintenant, ce n’est pas la vie.

Quand on vit en esclavage, quand on ne peut pas exprimer son identité, ce n’est pas une vie. Nous ne pouvons pas vivre en esclavage. Nous aimons tellement la vie que nous mourrons pour elle. » « Quand je parle de la vie, ça devrait être dans une société libre, démocratique et égale. Cette vie que nous avons est comme une prison.

Je ne veux pas mourir, qui veut mourir ? Tout le monde aime la liberté, mais quand on ne peut pas l’obtenir, il faut lutter, lutter sérieusement. Je me sens esclave dans ce système capitaliste. C’est ce que nous devons montrer. Cette culture, cette langue que j’ai, elle vient de l’histoire. En tant que peuple kurde, nous avons besoin d’une communauté, d’une société, d’une nation, nous ne pouvons pas reculer tant que notre histoire, notre langue, tout est détruit. Je dois me battre pour ça. Alors que le peuple kurde est nié, soumis à des massacres, nous devons résister. L’État turc menace les villes kurdes tous les jours, regardez la menace que les armées turques font peser sur les villes kurdes en Syrie. L’État turc est une menace plus sérieuse pour nous (…). »

MG : La grève de la faim est menée par Leyla Guven, la députée de HDP Hakkari qui en est maintenant au 98e jour de sa grève de la faim. Elle a spontanément entamé une grève en novembre dernier en réaction à son traitement dans une prison turque où elle est détenue depuis plus d’un an simplement pour avoir critiqué l’invasion turque d’Afrin en Syrie du Nord.

Elle place sa détention dans la lutte plus large dont Ilhan a discuté. Cela fait partie du silence et du déni du peuple kurde. C’est une femme politique démocratiquement élue, comme tous les députés du parlement turc, mais elle a été emprisonnée avec de nombreux autres politiciens kurdes et membres du HDP (Parti démocratique populaire). Les coprésidents initiaux du parti, Selahattin Demirtas et Figen Yuksedag, risquent tous deux des peines d’emprisonnement prolongées pour des crimes de langage, encore une fois pour avoir simplement exprimé des idées et opinions pacifiques.

J’ai demandé à Ilhan s’il était important que sa grève de la faim ait été inspirée par une femme, si cela faisait une différence. Il a répondu qu’Ocalan considérait toujours les femmes comme des amies et des camarades, à la différence de nombreux autres mouvements politiques dans lesquels la place des femmes n’est pas privilégiée, même à gauche. C’est pourquoi des milliers de femmes ont rejoint le PKK dans les années 80 et 90. Ocalan s’est battu pour que les femmes soient libérées de l’esclavage, des structures féodales qui existaient dans la société kurde traditionnelle, dans laquelle les femmes n’avaient pas le droit de parler, même dans leur propre famille. Il a balayé tout ça. Il a donné des informations sur l’histoire des femmes kurdes. Les femmes kurdes voient donc Ocalan comme un héros de la libération des femmes. Il est donc très important que Leyla Guven ait entamé cette grève de la faim. Cela montre au monde entier que les femmes kurdes disent qu’elles ne sont pas libres sans la liberté d’Ocalan. Ces revendications sont celles de millions de Kurdes, hommes et femmes.

ANF : Qu’en est-il de la solidarité des Gallois, des politiciens, des associations ?

MG : Nous l’avons interrogé sur la solidarité qu’il a ressentie de la part d’autres groupes et d’hommes politiques. Il a reçu de nombreuses visites d’amis de la communauté, de Plaid Cymru, l’aile jeunesse de Plaid Cymru a été particulièrement forte. Liz Saville Roberts de Plaid Cymru lui téléphone régulièrement et la députée travailliste locale, Jessica Mordan, lui a rendu visite. L’Assemblée du peuple kurde de Cardiff se rend régulièrement en visite ainsi que la Fédération anarchiste.  Selma James de la Greve mondiale des femmes (Global Women’s Strike) vient dimanche. Mais cela ne suffit pas, dit-il, il nous faut plus de solidarité, plus de publicité, plus de visibilité.

Alors que nous arrivons vers la fin de l’interview, Imam dit qu’il se sent bien, qu’il se sent fort, mais pour être honnête, il dit que les symptômes physiques ont commencé. Il ressent de la douleur dans ses muscles, des douleurs à l’estomac et de la faiblesse et parfois il ne peut pas voir très clairement. Mais il n’a pas peur de mourir.

ANF : Quelque chose d’autre à ajouter ?

MG : Val a demandé ce qui doit se passer à la suite de ses actions pour qu’il y mette fin. Il a dit que c’est très simple : si l’État turc permet aux avocats et à la famille d’Ocalan d’avoir des visites régulières, si le CPT organise une visite pour vérifier sa situation, s’il peut être traité comme tous les autres prisonniers. Ocalan a le droit de voir son peuple, régulièrement. C’est son droit. Nous exigeons la fin de son isolement. Si ces exigences ne sont pas satisfaites, nous irons jusqu’au bout ».

https://anfenglishmobile.com/news/british-lawyers-visited-hunger-striker-sis-in-newport-32891

 

Les Kurdes avertissent : La Turquie cherche des provocations en Europe

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Le Congrès de la société démocratique kurde en Europe (KCDK-E) a publié un communiqué mettant en garde contre des actions provocatrices de la Turquie sur le sol européen afin de salir l’image du Mouvement de libération kurde. Le KCKD-E  a déclaré : « Selon les informations que nous avons recueillies auprès de sources fiables, l’État turc se prépare à de graves et dangereuses provocations en Europe, avec l’implication de ses ambassades et consulats. Nous appelons l’opinion publique européenne et toutes les institutions à faire preuve de diligence contre les provocations et les actions sensationnelles de l’Etat turc. »

Le Congrès de la société démocratique kurde en Europe (KCDK-E) a déclaré : « L’État turc soutient des gangs comme Al-Qaïda, l’ASL, Al-Nosra et Daesh depuis le début et a fait des plans pour prendre part aux administrations en Irak et en Syrie à travers ces gangs dans d’éventuels changements de gouvernement. Mais le mouvement kurde pour la liberté s’est battu sans relâche contre ces gangs, et dans cette guerre où des dizaines de milliers de personnes sont mortes, ils ont réussi à vaincre Daesh et l’Etat turc qui les soutient. »

« LE MOUVEMENT DE LIBERTÉ KURDE A GAGNÉ LA SYMPATHIE DU MONDE ENTIER »

Le communiqué souligne que la guerre acharnée du peuple kurde et des combattants kurdes contre les ennemis de l’humanité, les fascistes d’Al-Qaïda, de l’ASL, d’Al-Nosra et de Daesh ont attiré l’attention du public européen et mondial : « Dans cette guerre au nom de l’humanité, un soutien s’est développé pour le peuple kurde. La lutte du mouvement pour la liberté du Kurdistan contre les fascistes fondamentalistes appelée Daesh a gagné la sympathie et le soutien des peuples européens et de tous les peuples du monde, ainsi que le soutien des parlements et des partis politiques. »

« LE SOUTIEN AUX KURDES DÉRANGE L’AKP, ILS ONT PRIS DES MESURES »

« Cet intérêt et ce soutien sans cesse croissants autour du peuple kurde et du mouvement kurde pour la liberté perturbent l’Etat turc, partenaire et partisan de Daesh. L’Etat turc et le gouvernement de l’AKP empruntent des voies illégales et immorales pour entraver la solidarité et le soutien au peuple kurde qui se développe sur la scène internationale. L’Etat turc est isolé en Europe et dans le monde, et par de sales actions provocatrices, il a pris des mesures pour renverser la sympathie publique que le mouvement de liberté kurde a gagné ».

UN APPEL ET UN AVERTISSEMENT

« Selon les informations que nous avons recueillies auprès de sources fiables, l’État turc se prépare à de graves et dangereuses provocations en Europe, avec l’implication de ses ambassades et consulats. Nous appelons l’opinion publique européenne et toutes les institutions à faire preuve de diligence contre les provocations et les actions sensationnelles de l’Etat turc. »

ANF

 

La Turquie attaque le « Kurdistan » en Serbie

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SERBIE – BELGRADE – Pour cette image, l’ambassade de Turquie, par l’intermédiaire de la police serbe, tente de fermer le Maksim caffe ténu par une famille kurde à Belgrade. « C’est un acte terroriste », dit-on.
 
La police a ordonné aux propriétaires d’enlever la carte du Kurdistan (modifiée pour faire un clin d’œil à Google Map* qui avait supprimé sur Mymap la carte historique du Kurdistan à la demande de la Turquie). Sinon, ils vont fermer le café. La police aurait dit à la famille kurde que la Turquie est grande puissance contre laquelle la Serbie ne peut pas faire grand chose… 
 

La propriétaire kurde du café a détaillé ainsi, les menaces dont ils font l’objet, sur la page Facebook du Maksim Caffe :

N’AUTORISEZ PAS L’AUTORITÉ TURQUE SUR LE TERRITOIRE SERBE

« 1. L’ambassade de Turquie a envoyé une lettre à la police pour menacer de fermer le café d’une manière ou d’une autre, car nous sommes près de l’ambassade de Turquie et appelons notre café «kurde» au lieu de «turc». Le type de café que nous servons est notre propre style de café sur lequel nous avons tous les droits. Par conséquent, nous avons également le droit de le nommer comme bon nous semble.

 
2. C’est une attaque contre les minorités et ma famille en nous traitant de terroristes. Pourquoi le nom « café kurde » est-il un acte terroriste ? Parce que les Kurdes en tant que nation sont des terroristes par défaut ? Je ne fais la publicité d’aucun parti politique. Pour les personnes non instruites, les Kurdes sont issus de l’ancienne Mésopotamie, berceau de toutes les civilisations.
 
3. Pourquoi la Serbie encourage-t-elle les étrangers à créer une entreprise en Serbie si ces mêmes étrangers ne bénéficient pas des droits et libertés fondamentaux ? Toutes les règles qui s’appliquent dans ce cas sont-elles celles dictées par l’ambassade de Turquie ?
 
4. J’ai un enfant, je suis enceinte et j’ai besoin de ce travail pour survivre. L’ambassade de Turquie menace de fermer mon bar, je vis dans la peur à cause des différentes menaces que ma famille et moi-même recevons. Quelqu’un réagira-t-il ou les autorités turques continueront-elles à être mises en œuvre en Serbie ? »
 
La carte du Kurdistan sur Google My Maps, un service personnalisé permettant aux utilisateurs de créer des cartes, a été supprimée par Google après que le géant de l’Internet se soit conformé à la demande de l’État turc. De nombreuses personnes s’étaient amusées à partager cette carte truquée du Kurdistan en réaction à la décision scandaleuse de Google.
 
Des journaux kurdes avaient rapporté qu’un responsable turc avait affirmé que la Turquie attaquerait les Kurdes même sur la planète Mars. En attendant, la Turquie pourchasse les Kurdes sur la toile et sur terre où qu’ils se trouvent.

ALLEMAGNE : La police attaque les institutions kurdes à Neuss

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NEUSS – Comme en Turquie, une campagne politique d’annihilation est menée contre les Kurdes et leurs institutions en République fédérale d’Allemagne.

La police allemande cible de plus en plus les institutions et les activités politiques et culturelles kurdes sur le sol allemand.

On signale que la police allemande a ciblé les institutions kurdes dans la ville de Neuss ce matin (12 février 2018).

Les bureaux de la maison d’éditions Mezopotamya et la société de production musicale Mir Multimedia ont de nouveau été perquisitionnés après que la police allemande ait pris pour cible les deux institutions l’année dernière.

Les recherches dans les deux bureaux se poursuivent. Les autorités allemandes accusent ces deux sociétés d’être liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). 

Les bureaux des éditions Mezopotamya et Mir Multimedia de la ville de Neuss avaient été perquisitionnés par la police le 8 mars 2018 et les fouilles avaient duré pendant trois jours. Des milliers de livres, de CD et d’archives de chansons ont été confisqués. Il y avait des dictionnaires et des livres pédagogiques bilingues allemand-kurdes parmi les objets confisqués.

NOUVELLES CONNEXES :

On September 6, 2017, a memorial service for fallen members of the Kurdish youth movement (Tevgera Ciwanên) took place in Lehrte town near Hannover. The memorial was held for Hesen Şirnex (Hüseyin …

 

Kurdish cultural associations are stormed on flimsy grounds, Kurdish books are confiscated, social media posts are presented as « evidence », German solidary circles are facing repression because of …

 

The Democratic Kurdish Society Center (DKTM) in Bielefeld, Germany was raided by the police at 06:00 this morning. Doors of the offices were broken in the raid that dozens of police officers…

ANF

Photo d’archive ANF

La Commune internationaliste du Rojava solidaire d’Imam Sis

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« Nous envoyons ce message non seulement comme un message de soutien à nos camarades dans cette lutte, mais également comme un appel à l’action. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir les camarades tels qu’Imam dans leur lutte et aider à mettre fin aux crimes de l’Etat turc. »

La Commune internationaliste du Rojava a adressé un message de solidarité avec la campagne de grève de la faim menée par les Kurdes et exigeant la fin du régime d’isolement imposé au chef du peuple kurde, Abdullah Ocalan.

Voici leur message :

« Nous voulons envoyer un message de soutien à notre ami et camarade Imam Sis au Pays de Galles / Cymru, qui est en grève de la faim illimitée, notamment la députée HDP Leyla Güven et des grévistes de la faim à Strasbourg.

Ces grèves de la faim sont entreprises pour mettre fin à l’isolement d’Abdullah Öcalan par l’État fasciste turc. Öcalan est en prison depuis son enlèvement en 1999 et a été maintenu en isolement et empêché de voir ses avocats.

Imam est en grève de la faim depuis 55 jours et il est toujours de bonne humeur malgré tous les problèmes de santé qu’il a subis. Beaucoup d’autres continueront cette grève jusqu’à ce que l’Etat turc mette fin à l’isolement.

Nous envoyons ce message non seulement en tant que message de soutien à nos camarades dans cette lutte, mais également en tant qu’appel à l’action. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir des camarades tels qu’Imam dans leur lutte et aider à mettre un terme aux crimes de l’État turc.

Nous devons faire pression sur nos propres gouvernements, qui sont complices des crimes commis par Erdogan et l’AKP fasciste, et informer le monde des dangers de la dictature turque. Non seulement à Öcalan et au peuple kurde, mais également à la démocratie et aux droits de l’Homme de tous les peuples du Moyen-Orient.

C’est un moment crucial pour nous tous. Si nous agissons maintenant, nous pouvons aider à mettre fin à l’isolement et à résister à la dictature d’Erdogan et de ses alliés parmi les gangs djihadistes.

Mettez fin à l’isolement d’Abdullah Öcalan.

Longue vie à la révolution internationale ! »

Via ANF

TURQUIE : Le théâtre kurde – considéré comme une menace pour la sécurité – interdit

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ADANA – Les autorités turques ont interdit un spectacle de théâtre kurde à Adana, dans le sud du pays, au motif qu’il constituait une menace pour la sécurité.
 
L’événement, « Les Journées du théâtre kurde », devait avoir lieu du 10 au 13 février. Il était organisé par le Parti démocratique des peuples (HDP). Des dizaines de parlementaires et de maires du parti ont été emprisonnés pour terrorisme, tandis que les mairies gérées par le HDP ont été remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement.
 
« Le gouvernorat d’Adana a interdit la représentation de nos pièces de théâtre sous prétexte de « prendre des mesures pour assurer la sérénité et la sécurité, l’immunité des personnes et le bien-être public ». Sommes-nous surpris ? Bien sûr que non », a déclaré l’acteur Özcan Ateş du théâtre municipal de Diyarbakır, qui avait prévu de mettre en scène une pièce de théâtre.
 
« Une censure voilée est appliquée au théâtre kurde. Il existe une attitude négative à l’égard non seulement du théâtre kurde, mais de tous les producteurs d’art alternatif« , a déclaré l’acteur.
 
« Les personnes qui organisent des manifestations dans leur propre langue et leur propre culture sont interdites, même si elles devraient être encouragées. Les pièces de Molière, celles de Brecht, sont-elles plus dangereuses lorsqu’elles sont jouées en kurde ? Ou l’événement est-il interdit parce qu’il est organisé par le HDP ? » a demandé Ateş.
 
« Nous sommes dans une période où même ceux qui se définissent comme des dissidents jouent les morts. Les municipalités du Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d’opposition, ne nous laissent pas jouer dans leurs salles. Ils ne peuvent pas dire « c’est interdit » mais ils ne l’ont jamais fait. Des excuses en suspens », a ajouté l’acteur.
 
La langue et la culture kurdes ont été criminalisées par intermittence depuis les premières années de la République turque.
 
En 2012, dans l’espoir de séduire les électeurs kurdes, le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, a commencé à accorder davantage de libertés à la langue kurde. Pour la première fois dans l’histoire du pays, les autorités turques ont légalisé le kurde en tant que cours à option dans les écoles secondaires.
 
En 2014, la création d’écoles privées dans la langue de la minorité a été autorisée. Mais depuis l’effondrement du processus de paix mi-2015 entre la Turquie et le PKK menant une insurrection dans les régions kurdes, la répression est revenue. Depuis, de nombreuses organisations de médias, associations, écoles de langues et institutions culturelles kurdes ont été fermées.

 

Image (Gazete Karinca) Des acteurs kurdes du Théâtre d’Amed jouent le Tartuffe de Molière

La Turquie, l’Europe, le CPT et l’injustice institutionnalisée

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A travers le monde, des centaines de prisonniers et activistes kurdes – dont la députée Leyla Guven depuis 96 jours – sont en grève de la faim illimitée contre l’isolement carcéral imposé au dirigeant kurde Abdullah Ocalan par la Turquie. Les grévistes exhortent le CPT et le Conseil de l’Europe à intervenir auprès de la Turquie pour mettre fin à cette situation illégale. Jusqu’à présent, ni le CPT (Comité pour la prévention de la torture), ni le Conseil de l’Europe n’ont réagi à ces grèves.
 
Dans le billet suivant, le journaliste kurde Maxime Azadi critique avec virulence l’inertie européenne qui peut coûter la vie aux grévistes de la faim.
 

A lire sur Mediapart

Image (ANF) : Le dimanche 10 février, les Kurdes vivant à Marseille manifestent pour attirer l’attention sur les revendications des grévistes de la faim.