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Soutenir les Kurdes, c’est soutenir la démocratie face à la dérive autoritaire mondiale

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« Nous devons manifester notre solidarité avec les Kurdes non seulement parce que nous avons une dette à leur égard, mais aussi parce que cette « générosité » est dans notre intérêt bien compris. Il s’agit des Kurdes, et du Rojava, mais il en va de la démocratie. »
Discussion sur les attaques turques contre le Rojava et ses conséquences pour le monde libre, avec Eric Fassin, sociologue et universitaire français. Par Engin Sustam.
 
Engin Sustam : Depuis plusieurs années, comme vous le savez après le printemps arabe, les régimes autoritaires se sont effondrés dans certains territoires au Moyen-Orient. Le lieu de ces soulèvements est devenu un champ de bataille par les groupes paramilitaires, le coup d’Etat où les Kurdes ont déclaré au Rojava « une révolution d’écologie sociale » basé sur un système de démocratie confédérale dans les zones autonomes à l’ombre des pays autoritaires. Cette révolution agit chez toutes les minorités proposant une condition sociale, politique, égalité entre les sexes, communale et identitaire au sein de la guerre en Syrie du Nord. Les Kurdes ont commencé à créer cette nouvelle utopie au sein de ce conflit identitaire-même et de la crise du capitalisme mondial. En revanche, cette région utopique est actuellement sous la menace des compromis des Etats colonialistes et des attaques des groupes paramilitaires du régime de violence. Du coup, notre question est, Comment analysez-vous cette transformation sociopolitique au sein du conflit ? Puis-je avoir votre avis sur la lutte d’émancipation des Kurdes ?
 
Eric Fassin : Je voudrais commencer par dire combien la nouvelle de la guerre lancée contre le Rojava, dans le prolongement de la répression contre les populations kurdes en Turquie, a pour moi, et pour beaucoup d’entre nous, une résonance tragique. Je cherche comment exprimer ma solidarité, alors même que je suis loin, à l’abri de cette violence terrible, et comment en parler, malgré mon ignorance de la région et de ses enjeux. Mais comment ne rien dire, comment rester silencieux, comment faire comme si cela ne me, ne nous concernait pas ? Je voudrais donc proposer, avec prudence et modestie, tant ma connaissance est limitée, quelques éléments d’analyse qui sont de simples hypothèses.

D’abord, même s’il y a une singularité de l’histoire kurde, aujourd’hui, ce qui se joue au Rojava est bien un enjeu international. Il ne s’agit pas seulement (même si, bien sûr, il s’agit aussi) de géopolitique. En réalité, j’en suis convaincu, c’est bien la dimension utopique de cette expérience politique que le régime turc tente d’écraser. En effet, les Kurdes ne sont pas seulement une minorité persécutée. Le Rojava propose depuis quelques années un laboratoire où s’inventent de nouvelles formes démocratiques, conjuguant féminisme et écologie dans le cadre d’une expérimentation inspirée par le municipalisme libertaire. C’est bien cela que l’offensive turque, avec en particulier la complicité des États-Unis de Donald Trump, vise à effacer.
 
Le Rojava pourrait donc bien devenir aussi, à l’inverse, un laboratoire de la répression. J’écris ces lignes depuis le Brésil : c’est un autre laboratoire du néolibéralisme autoritaire aujourd’hui. Ces réactions se multiplient un peu partout dans le monde, comme en ce moment au Chili qui en avait déjà été la première figure expérimentale en 1973, avec le coup d’État du général Pinochet. Nous vivons aujourd’hui ce que j’appelle un moment néofasciste du néolibéralisme. Je ne connais pas le Rojava, j’aimerais dire : pas encore. Mais je sais que cette expérience, et la tentative pour l’annihiler, me concernent et nous concernent toutes et tous car il en va de la démocratie.
 
E. S : Comment interpréter la Turquie d’aujourd’hui en dérive totalitaire avec ce régime autocrate d’Erdogan, qui est basé sur le nationalisme panturkiste, la mémoire du génocide arménien et l’exclusion de la société kurde ?
 
E. F : En Turquie, la question kurde ne date malheureusement pas d’aujourd’hui. Mais elle connaît une nouvelle actualité avec l’évolution autoritaire du régime d’Erdogan. Ce qui me frappe, c’est que tout n’était pas joué d’avance : il s’agit bien d’une dérive. Je ne suis pas un spécialiste de la Turquie, je l’ai déjà dit. Il me semble cependant qu’on peut évoquer un élément d’explication : il est devenu évident pour tout le monde que l’Union européenne n’est pas prête à s’ouvrir à la Turquie ; elle a claqué la porte au nez d’Erdogan. La dérive islamophobe de l’Europe éclaire ainsi la dérive nationaliste du régime turc, celle-ci se comprenant en réaction contre celle-là. La situation économique n’est pas bonne, et la vie devient de plus en plus difficile pour beaucoup ; la répression est une manière de fuite en avant, d’autant plus inquiétante qu’elle aggrave en retour la situation économique…
 
Or, non seulement l’Europe n’est plus en position de faire pression sur la Turquie pour imposer des exigences démocratiques, mais elle serait bien mal placée pour donner des leçons de démocratie : il suffit de songer, au sein même de l’Union, au cas de la Hongrie ou de la Pologne (pour ne prendre que ces exemples). C’est plutôt l’inverse : en sous-traitant à la Turquie une grande part de la « crise des réfugiés », l’Europe a donné à Erdogan le moyen de faire pression sur elle. Et si l’Union est prête à traiter aussi avec la Libye, c’est bien la preuve qu’elle peut tout accepter des pays qui lui servent de « murs » contre les réfugiés…
 
E. S : Quelles seront les conséquences d’une guerre de conquête mise en place par la Turquie contre les Kurdes ?
 
E. F : Je crois que c’est un nouvel ordre mondial qui pourrait bien être en train de se mettre en place avec le feu vert que Trump a de facto donné à Erdogan. En effet, même si les Kurdes peuvent, légitimement, avoir le sentiment que l’histoire se répète, et qu’une fois de plus les grandes puissances les utilisent avant de les abandonner à leur sort, cette lecture anti-impérialiste risque de passer à côté de la nouveauté de ce qui vient de se jouer. L’anti-terrorisme a défini les termes de la politique états-unienne depuis le 11 septembre 2001. Sacrifier les Kurdes, c’est aussi remettre en selle l’État islamique. Autrement dit, c’est un renversement complet de la logique qui domine le monde depuis deux décennies.
 
Le nouvel ordre qui semble se dessiner en conséquence repose sur le nationalisme souverainiste dont Trump est l’incarnation. Ce n’est pas l’impérialisme états-unien d’hier. Il n’est pas question, pour les États-Unis de Trump, d’envahir tel ou tel pays, comme à l’époque de Bush fils, avec les « faucons » néoconservateurs (malgré les gesticulations face à l’Iran ou la Corée du Nord, qui visaient à les contenter sans pour autant agir véritablement) ; il ne s’agit plus d’imposer un « regime change » ici ou là. Au contraire, il s’agit de concéder à d’autres régimes (non seulement à Erdogan mais aussi à Putin, ou encore à Netanyahu) des morceaux du monde. On voit se constituer ainsi une alliance entre de nouvelles « puissances de l’Axe » (comme au moment de la Seconde Guerre mondiale entre l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et le Japon nationaliste). Telle est la priorité : non plus l’anti-terrorisme, mais le front des pays autoritaires contre la démocratie.
 
E. S : Si vous me permettez, j’aimerais vous poser une autre question concernant la guerre d’Algérie et la question kurde. La question kurde qui est une question de colonisation mise en œuvre par quatre pays au Moyen-Orient et est devenu une question emblématique a l’échelle mondiale. D’ailleurs c’est en raison de la colonisation des territoires kurdes que le Rojava est également sous la menace du régime turc et syrien. En ce point, même si le contexte est différent, selon vous, Pourrait-on comparer la question kurde avec la question algérienne des années de la guerre en France ? Quels sont les éventuels points communs entre l’Algérie coloniale et le Kurdistan contemporain ?
 
E. F : Dans les deux cas, il s’agit de situations coloniales. Toutefois, toutes les formes de colonisation ne sont pas les mêmes. Ce qui caractérise l’histoire de l’Algérie, c’est d’abord une colonisation longue, ensuite la violence de la conquête et la violence de la décolonisation, et enfin l’importance du peuplement européen, qui s’est terminé, avec l’Indépendance, par une rupture complète et donc le rapatriement de la plupart des « Européens »… qui n’avaient jamais vécu en Europe. Le prix à payer pour cette histoire est très lourd pour l’Algérie, bien sûr ; mais il est considérable aussi pour la France : tout cela a contribué à définir dans notre pays la question raciale qui continue de miner la société et la politique. Ce n’est pas pour rien que Jean-Marie Le Pen a commencé sa trajectoire politique par la torture pendant la Guerre d’Algérie : le poids de l’extrême droite xénophobe et raciste aujourd’hui en France, c’est aussi le poids de ce passé. J’ajoute un dernier élément. La France s’est montrée d’une ingratitude éhontée à l’égard des Harkis, ces Algériens qui lui étaient restés fidèles pendant la Guerre d’Algérie, et qui ont dû fuir le pays au moment de l’Indépendance ; le traitement qui leur a été réservé en France aura été d’une brutalité indigne. Je laisse les connaisseurs de la question kurde juger des ressemblances et des différences avec cette histoire franco-algérienne…
 
E. S : Une dernière question : Avez-vous un appel vis à vis de la communauté internationale pour dénoncer cette invasion turque ? Y a-t-il une mesure qu’il vous paraîtrait urgent de prendre en faveur des Kurdes ? Si oui, laquelle ?
 
E. F : Bien sûr, il faut commencer par le rappeler, nous avons une dette collective à l’égard des Kurdes, qui ont combattu pour notre liberté ; les abandonner au régime d’Erdogan est donc une trahison. Mais il y a plus. C’est aussi notre liberté qui se joue au Rojava : d’un côté, la logique répressive s’aggrave partout, et ce qui arrive aux Kurdes pourrait bien être le laboratoire d’une violence d’État plus grande encore, un peu partout dans le monde ; d’un autre côté, c’est le laboratoire d’une expérience de démocratie radicale qui pourrait bien disparaître avec le Rojava. Autrement dit, nous devons manifester notre solidarité avec les Kurdes non seulement parce que nous avons une dette à leur égard, mais aussi parce que cette « générosité » est dans notre intérêt bien compris. Il s’agit des Kurdes, et du Rojava, mais il en va de la démocratie.
 
Entretien réalisé pour le journal Yeni Özgür Politika

« Dialogues sous les remparts », ou que vivent les Kurdes en Turquie

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« Prendre les armes est la dernière décision d’un idéal de paix lorsque les institutions du gouvernement turc érigent le nettoyage ethnique en modèle architecturale. » G.L.
Dans son roman « Dialogues sous les remparts », l’écrivaine turque, Oya Baydar s’est attelée au sujet actuel le plus grave de la Turquie : les Kurdes et leur lutte. Un livre à lire pour comprendre ce que vivent les Kurdes en Turquie.

« Durant l’année 2015 à 2016, le gouvernement de R.T. Erdogan lance des opérations militaires dans l’est [dans plusieurs localités kurdes] de la Turquie pour mettre fin au dernier carré de résistance démocratique et institutionnelle amené par le Parti Démocratique des Peuples (HDP). Nous sommes dans la ville kurde de Diyarbakir, dans la ville-quartier de Sur.
 
Oda Baydar y décrit dans son roman une discussion entre deux amies ; l’une Kurde et l’autre Turque. Dans cette discussion, l’une défend le nationalisme kémaliste contre l’identité plurielle – pluriethnique d’un Kurdistan bien existant.

Pour paraphraser l’auteure ; (…) « à travers le monde entier, tous les pouvoirs désireux d’assimiler, de soumettre des peuples ou de les réduire sous leur joug commencent d’abord par interdire l’usage de leur langue. Leur formule est imparable ;” une langue, un pays, un Etat”.
 
A la lecture de ce livre, nous découvrons la capacité d’un peuple à résister à l’oppression, à la colonisation, au fascisme. Prendre les armes est la dernière décision d’un idéal de paix lorsque les institutions du gouvernement érige le nettoyage ethnique en modèle architecturale.
 
En tant que lecteur de “dialogue sous les remparts”, je vous invite à lire et partager ce livre qui s’inscrit dans l’ère actuelle des peuples rejetant l’oppression étatique et systémique. La démocratie n’est pas qu’un train s’arrêtant en gare, elle est une décision du vivre ensemble, d’une paix à protéger et à développer. »
 
G.L.
 
Roman traduit par Valerie Gay-Aksoy, publication en 2018 aux éditions Phébus

Le barrage Ilisu engloutit les villages et se dirige vers Hasankeyf

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TURQUIE / BAKUR – L’étang du barrage d’Ilisu a atteint 40 km, engloutissant jusqu’à présent au moins 20 villages dans les vallées de Tigre et de Botan. La ville historique d’Hasankeyf, vieille de 12 000 ans, devrait être engloutie par le barrage en décembre, avec une profondeur de 50 mètres par endroit.
 
En raison du barrage d’Ilisu, à Siirt, Mardin, Sirnak et Batman, 199 villages seront submergés. Malgré les protestations, le processus de rétention d’eau dans le barrage se poursuit. Au moins 20 villages ont déjà été engloutis.
 
Le barrage a été construit dans le village d’Ilısu (Germav) à Mardin, où un étang a été formé le long de la rivière sur une distance d’environ 35 kilomètres. 600 millions de mètres cubes d’eau accumulés dans l’étang ont été retenus jusqu’à présent, alors que la quantité d’eau retenue dans le barrage sera de 10,5 milliards de mètres cubes. Alors que la profondeur de l’étang est estimée à 50 mètres à certains endroits, de nombreuses routes de village ont été fermées.
 
Pourquoi Hasankeyf ne doit pas être engloutie par le barrage Ilisu ?
 
Premièrement, Hasankeyf (Heskîf en kurde) est le patrimoine culturel du monde entier avec ses plus de 12 000 ans d’histoire laissée par de nombreuses civilisations successives telles que les Sumériens, les Assyriens, les Babyloniens, les Byzantins, les Omeyyades, les Abbassides, les Artuqides, les Kurdes, etc.
Hasankeyf compte plus de 5000 grottes, 300 monticules et n’a pas encore livré tous ses secrets, fautes de fouilles archéologiques…
 
Deuxièmement, ce grand barrage d’Ilisu va chasser de leurs terres les populations qui vivent dans cette région depuis des millénaires.
 
Troisièmement, la réduction du débit des eaux du Tigre asséchera les marais située dans le sud de l’Irak causant une autre catastrophe écologique dans une région déjà dévastée par les changements climatiques et sécheresses répétées, tandis que la nature d’Hasankeyf sera engloutie par l’eau alors que la Turquie l’avait déclarée « zone de conservation naturelle » en 1981.
 
Quatrièmement, avec ce barrage, l’État turc prendra le contrôle des ressources en eau et sera en mesure de couper l’eau du Tigre à tout moment, affectant ainsi l’Irak. L’eau est très importante non seulement pour les Kurdes, mais aussi pour les Arabes et l’Irak. L’eau du Tigre ne doit pas être une arme de guerre laissée entre les mains du pouvoir turc.

Le Conseil des femmes syriennes condamne l’agression brutale de la politicienne Lina Abdulvahab

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SYRIE – Le Conseil des femmes syriennes a condamné l’attaque sauvage de la politicienne Lina Abdulvahab et a appelé les organisations internationales de femmes à agir.
 
Le Conseil des femmes syriennes a fermement condamné l’attaque brutale contre la politicienne Lina Abdulvahab. Cette « attaque inhumaine et traître » fait partie de la chaîne des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité auxquels le peuple du nord-est de la Syrie a été soumis chaque jour depuis le début de l’invasion de la Turquie et de ses troupes auxiliaires djihadistes, ce qui est contraire au droit international », a déclaré le Conseil des femmes.
 
Lina Abdulvahab est l’une des responsables du parti Avenir de la Syrie, qui est dirigé par un principe d’initiative démocratique populaire, et siège au Conseil exécutif de la région de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie. Le 17 novembre, deux hommes masqués ont pris d’assaut sa maison et ont ouvert le feu. Abdulvahab a été frappée violemment au visage, à la tête et au bras par des canons de pistolet – elle a pu survivre à l’attaque. Sa maison a été fouillée par les assaillants.
 
Le Conseil des femmes syriennes a souligné que l’invasion turque du Rojava présente toutes les caractéristiques d’un génocide. En outre, les troupes d’occupation ont mené une guerre systématique contre les femmes, a déclaré le Conseil des Femmes.
 
« Les crimes contre les femmes comme Havrin Khalaf, co-présidente du parti Avenir de la Syrie, qui a été exécutée le 12 octobre 2019 par les membres d’Ahrar al-Sharqiya, qui fait partie de l’armée mandataire de la Turquie alliée de l’OTAN dans la guerre d’agression contre le Rojava, et Amara Rênas, une combattante des YPJ, dont le corps a été mutilé et filmé de manière dégradante par un groupe d’islamistes pro-turcs, est un délit de féminicide », a déclaré le Conseil des femmes et a appelé les Nations Unies et les organisations internationales des femmes à agir.
 
Près de 500 civils tués
 
Depuis que la Turquie a lancé une guerre d’agression contre les territoires autonomes du nord et de l’est de la Syrie le 9 octobre 2019, plus de 480 civils ont péri dans des attaques génocidaires. Près de 1 100 autres personnes ont été blessées. Environ 300 000 civils ont été déplacés.
 

Du Rojava au Chili, ce sont les femmes en lutte qu’on assassine !

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A trois jours de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, on apprend que Daniela Carrasco*, une artiste de rue chilienne de 36 ans, a été arrêtée le 19 octobre à Santiago du Chili. Elle a été trouvée pendue à une clôture quelques heures après avoir été arrêtée par les militaires. Son crime ? Elle aurait participé aux manifestations pacifiques qui secouent le Chili en ce moment.

Selon la coordination chilienne de Ni Una menos, Daniela a été violée et torturée à mort et déclare que ceci est un avertissement pour intimider celles et ceux qui, surtout les femmes, participent aux mobilisations au Chili.

Cet horrible féminicide nous rappelle celui d’Havrin Khalaf, une femme politicienne kurde du Rojava, torturée, violée et tuée par les gangs islamistes de la Turquie le 12 octobre,  2019. Havrin allait fêter ces 35 ans le 15 novembre…

Partout dans le monde, du Rojava au Chili, les femmes sont victimes de viols, de tortures et de féminicides devenus les fléaux des temps modernes. C’est pourquoi, demain, samedi 23 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, les femmes seront dans la rue partout dans le monde pour dire halte aux violences faites aux femmes.

L’image de la femme clown est celle d’une autre artiste chilienne déguisée ainsi pour rendre hommage à Daniela Carrasco qu’on peut apercevoir ici.

Le Conseil des femmes de la Syrie du N-E documente les crimes de guerre de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – « Les Nations-Unies devraient nommer une commission d’enquête et enquêter sur les violations de l’armée turque et de ses membres dans le nord et l’est de la Syrie. »
 
Le Conseil des femmes de Syrie du Nord et de l’Est a présenté un rapport sur les crimes de guerre commis par la Turquie, membre de l’OTAN, et ses alliés islamistes pendant l’invasion en cours de la Syrie du Nord en violation du droit international. Elles déclarent que l’agression commise est synonyme de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
 
Dans ce rapport, elles ont documenté la liste des violations des droits humains mentionnés, ainsi que leurs revendications:
 
Violations des conventions relatives aux droits humains
 
1- La Turquie attaque les régions du nord et de l’est de la Syrie et commet des crimes d’agression depuis le 9 octobre 2019. Elle viole ainsi la résolution 3314 (XXIX) adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 14 décembre 1974.
 
2- Ces attaques violent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
 
3- A Serêkaniyê (Ras al-Ain) et Girê Spî (Tal Abyad), l’Etat turc a violé la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en détruisant tout le patrimoine culturel et en arborant son drapeau sur toutes les institutions.
 
4- La Turquie invoque son droit de légitime défense en vertu de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies dans ses attaques contre la Syrie du Nord et de l’Est, mais viole cet article lui-même. Une attaque armée de la Syrie du Nord et de l’Est contre la Turquie n’a pas encore été prouvée.
 
5- Des massacres ont été perpétrés contre les Kurdes, les Arméniens, les Assyriens et les Syriaques. Elles constituent une violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies adoptée en 1948.
 
6- L’expulsion de 300 000 personnes du nord et de l’est de la Syrie et la prévention de leur retour, ainsi que l’évolution de la structure démographique de la région, violent l’article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale et la Convention de Genève pour la protection des personnes civiles en temps de guerre, adoptée en 1949.
 
7- La destruction de biens (meubles ou immeubles) et l’appropriation de biens personnels ou communaux des Kurdes à Serêkaniyê et Girê Spî violent l’article 8 du Statut de Rome.
 
8- Si l’article 6 du Statut de Rome est violé, ce qui inclut les actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en tant que tel et défini comme génocide, est également présent. Depuis le début de l’invasion du nord et de l’est de la Syrie par l’État turc, huit enfants sont morts et 69 autres ont été blessés. Selon Heyva Sor a Kurd (Croissant-Rouge kurde), 70 000 enfants ont été expulsés de Serêkaniyê et Girê Spî.
 
9- Le nombre de femmes (civiles) tuées dans les attaques d’occupation en Turquie est de 21. Cent cinquante-quatre autres femmes ont été blessées lors de ces attaques. Il s’agit de violations de l’article 7 de la Convention de Genève.
 
10- L’exécution le 12 octobre 2019 de Havrin Khalaf (Hevrîn Xelef), secrétaire générale du Parti de la futurs Syrie, la profanation de son corps et la documentation de son assassinat sont contraires à l’article 7 du Statut de Rome, qui régit les crimes contre l’humanité.
 
11- Le mauvais traitement du corps de la combattante des YPJ, Amara Rênas (Azize Celal) par les troupes djihadistes de la soi-disante « Armée nationale syrienne » (SNA), le tournage dégradant du crime et la publication des enregistrements dans les médias sociaux violent l’article 8 de la Convention de Genève.
 
12- L’enlèvement et l’exécution des travailleurs de santé Media Bouzan, Mohamed Bouzan Saidi et Havin Khalil Ibrahim (employés de l’ONG kurde Heyva Sor) violent l’article 7 de la Convention de Genève.
 
13- Des membres de groupes armés ont publié des images de la combattante des YPJ, Çiçek Kobanê, blessée, faite prisonnière de guerre et soumise à des traitements inhumains. Cela constitue un crime de guerre en vertu des articles 13, 14, 15 et 16 de la Convention de Genève et contrevient aux articles 7 et 8 du Statut de Rome.
 
14- Le 13 octobre 2019, des avions de combat de l’Etat turc de Serêkaniyê et un convoi civil en route vers la ville ont été bombardés avec des substances interdites et chimiques. L’attaque a fait 18 morts et plus de 70 blessés. Il s’agit également de crimes de guerre interdits à l’échelle internationale. Dans ce contexte, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International accuse également la Turquie de crimes de guerre, de massacres et d’attaques illégales ou arbitraires. Le jeune Mihemed Hemid (Mohammed Hamid), 13 ans, qui a subi des brûlures massives lors des attaques contre Serêkaniyê, est toujours soigné dans un hôpital en France.
 
15- Un bombardement du dépôt d’eau potable d’Eluk/Amûdê a coupé environ 500 000 personnes de l’approvisionnement en eau. Les lignes électriques et les systèmes de distribution ont également été pris pour cible, ouvrant la porte à des catastrophes humanitaires. Ces actes contreviennent à l’article 54 du Protocole additionnel I du 8 juin 1977 aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux qui réglemente et interdit la protection des biens essentiels à la vie des civils en attaquant, détruisant, en enlevant ou en rendant inutilisables les denrées alimentaires, les zones agricoles productrices de denrées alimentaires, les récoltes et le bétail, les installations et approvisionnements en eau potable et les systèmes d’irrigation.
 
16- Le 2 novembre 2019, un véhicule appartenant aux Free Burma Rangers a été attaqué à Til Temir. Le médecin Zau Seng (37 ans) est mort dans l’attaque, un autre membre de l’équipe a été blessé. Une ambulance de l’organisation humanitaire allemande CADUS et l’hôpital Serêkaniyê ont également été attaqués. Il s’agit de violations des articles 8 et 13 de la Convention de Genève.
 
17- Les zones d’habitation civiles, les zones de sécurité et les couloirs de sécurité pour les blessés, les morts et les civils fuyant les bombardements n’ont pas été créés. Cela est contraire aux articles 14, 15, 16, 17 et 18 de la Convention de Genève.
 
18- L’État turc a bombardé des sites anciens protégés et des monticules de peuplement historiques dans le nord et l’est de la Syrie. Cela constitue une violation de la résolution 2347 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la protection des biens culturels.
 
19- Lors de l’attaque d’un convoi civil le 13 octobre 2019, le journaliste et correspondant d’NAHA, Seed Ehmed (Saad al-Ahmad) a été tué. Le 12 novembre 2019, l’armée turque a ouvert le feu sur une foule protestataire à Kobanê, blessant les journalistes Zozan Remedan Berkel (JinTV) et Dilyar Cizirî (Ronahî TV). Ces actes violent l’article 79 du Protocole additionnel I à la Convention de Genève relative à la protection des victimes des conflits armés internationaux. Les journalistes qui exercent des activités professionnelles dangereuses dans des zones de conflit armé sont considérés comme des civils et sont protégés en tant que tels.
 
20- Toutes les églises de Serêkaniyê et l’église arménienne de Girê Spî ont été attaquées et pillées. Le Statut de Rome identifie les attaques délibérées contre des édifices religieux comme des crimes de guerre. Les biens culturels religieux sont également protégés contre la destruction, les dommages, le vol et le pillage par la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
 
Liste des demandes adressées à la communauté internationale
 
1-Tous les points de l’accord de cessez-le-feu dans le nord et l’est de la Syrie doivent être respectés. En outre, tous les acteurs non syriens doivent se retirer du pays.
 
2- Pour protéger la population civile, une zone d’exclusion aérienne doit être établie au-dessus du nord et de l’est de la Syrie.
 
3- Afin d’empêcher l’Etat turc de changer la démographie de la région, le retour des civils déplacés dans leurs foyers à Serêkaniyê et Girê Spî doit être garanti sous contrôle international.
 
4-Les forces de maintien de la paix de l’ONU et les forces de maintien de la paix internationalement reconnues devraient être envoyées dans le nord et l’est de la Syrie pour mettre fin aux attaques de l’Etat turc.
 
5- Les Nations Unies doivent établir une commission d’enquête et enquêter sur les violations de l’armée turque et de ses membres dans le nord et l’est de la Syrie.
 
6- L’exécution de la politicienne Havrin Khalaf et de la combattante Amara Rênas, les mauvais traitements infligés à leurs cadavres et la torture de la combattante Çiçek Kobanê doivent être poursuivis.
 
7- L’OTAN doit être invitée à prendre position sur les attaques de la Turquie contre le nord et l’est de la Syrie au moyen d’armes de l’OTAN.
 
8- Le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses groupes subordonnés devraient être inculpés par les tribunaux internationaux pour l’utilisation d’armes prohibées et la commission de crimes tels que définis dans les crimes de guerre mentionnés ci-dessus. Erdogan a déclaré ouvertement qu’il « veut enterrer les Kurdes sous terre ». Ce témoignage haineux illustre l’intention des crimes de guerre contre le peuple kurde.
 
 
 

Initiative Hasankeyf : Ce sont les jours d’Apocalypse pour Hasankeyf et la vallée du Tigre

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TURQUIE / BAKUR – La rétention d’eau se poursuit au barrage Ilisu construit dans la région kurde d’Hasankeyf, où les premières traces humaines remontent à 300 000 ans et où le premier établissement humain a été fondé il y a plus de 12 000 ans.
 
Lorsque le barrage commencera à fonctionner à pleine capacité, la vallée du Tigre, qui abrite 289 monticules, 199 villages, au moins 100 plantes endémiques et des espèces menacées seront engloutis par les eaux du barrage. 
 
« Alors qu’il ne faut pas clouer un seul clou à Hasankeyf, la démolition se poursuit avec des engins de terrassement et des bulldozers », a déclaré l’Initiative.
 
L’Initiative pour garder Hasankeyf en vie a publié une déclaration sur les récents développements concernant la ville ancienne dans la province kurde de Batman :
 
« Le barrage Ilisu, dont la construction se poursuit en dépit des objections de la population locale et des pays voisins, des campagnes internationales et des avertissements, a commencé à retenir l’eau en silence en juillet 2019.
 
Après la rétention de l’eau, les politiques d’émigration systématiques menées depuis les années 1980 se sont poursuivies et les habitants de la ville historique d’Hasankeyf ont été contraints de déménager dans l’enceinte appelée « nouvelle ».
 
Les entrées et les sorties sont limitées
 
Dans ce cadre, l’entrée et les sorties de l’ancienne ville ont été prises sous contrôle et rendues plus difficiles le 8 octobre.
 
Le nouveau complexe a été construit par des entreprises connues pour leur proximité avec le gouvernement, sans tenir compte des droits au logement et au logement, qui font partie des droits humains.
 
Les problèmes de logement, d’infrastructure et de superstructure du nouvel établissement, qui a été construit dans le cadre des politiques de recherche de rente, se poursuivent.
 
En premier lieu, le problème de la fiabilité de l’eau potable n’a pas été résolu.
 
En même temps, la municipalité a coupé l’eau avant que le processus de déménagement des familles et des artisans à Hasankeyf ne soit terminé.
 
En novembre 2019, le bazar a commencé à être démoli avec des bulldozers et des louches et il continue encore.
 
Le gouverneur agit sans base légale
 
Certains commerçants ont brûlé leurs magasins avec leur contenu, réagissant à cette destruction. Afin de prévenir les réactions de masse et d’exercer une pression psychologique, le gouvernement Batman, prenant des décisions sans aucune base légale, a interdit « toutes sortes de déclarations pour la presse et les activités » à Hasankeyf.
 
Sur cette base, le 16 novembre 2019, les habitants de Hasankeyf qui n’ont pas reçu de maisons et les artisans de Hasankeyf qui n’ont pas reçu de magasins dans le nouveau complexe ont été arrêtés pour avoir fait une déclaration à la presse.
 
 
Alors qu’il ne faut même pas clouer un seul clou à Hasankeyf, qui a été déclarée zone protégée en 1981, la démolition se poursuit avec des engins de terrassement et des bulldozers. Il a été rapporté dans la presse que des découvertes archéologiques ont été faites alors que la démolition se poursuivait.
 
Comme dans les autres fouilles, ces fouilles sont aussi précipitées. La machinerie lourde est utilisée dans les fouilles archéologiques qui peuvent faire la lumière sur l’histoire.
 
A Hasankeyf, où les sorties de l’ancienne ville sont fermées et où la démolition se poursuit, les efforts des travailleurs de la presse pour photographier/documenter sont empêchés. De même, des poursuites sont intentées contre des journalistes qui ont déjà fait un reportage sur Hasankeyf.
 
 
Une fois de plus, nous partageons avec le public le fait que nous nous tenons aux côtés des travailleurs de la presse libre qui sont en devoir de partager avec le public la destruction et les réalités de Hasankeyf.
 
Il y a une semaine, le DSİ [Travaux hydrauliques d’État] a annoncé que la hauteur de l’eau qui a été retenue depuis juillet est de 50 mètres et que la quantité d’eau est de 600 millions de mètres cubes.
 
Au fur et à mesure que l’eau monte, le danger que Hasankeyf soit submergé dans l’eau augmente. Jusqu’à présent, de nombreux villages, en particulier dans la province de Siirt et d’importants monticules tels que Çattepe Mound ont été submergés dans l’eau.
 
Des milliers de personnes ont dû quitter leur maison
 
Des milliers de personnes ont quitté leur foyer sans savoir comment gagner leur vie dans l’avenir.
 
Malgré toutes ces destructions, notre lutte pour l’abandon de Ilısu, qui est un projet de destruction, d’exploitation et de domination, se poursuivra parce que l’abandon de Ilısu apportera de grands bénéfices aux habitants de la vallée du Tigre et à toute la société.
 
A cet égard, nous lançons un nouvel appel au public en ces jours d’apocalypse pour la vallée du Tigre et Hasankeyf : « Il n’est pas trop tard pour Hasankeyf, laisse le Tigre couler librement !
 
Suivez-nous et la Coordination Hasankeyf, dont nous faisons partie, sur les médias sociaux pour en savoir plus et apprendre quoi faire. »
 
A propos du barrage Ilisu à Hasankeyf
 
La construction du barrage Ilısu a été incluse dans le Projet du sud-est de l’Anatolie (GAP), un projet de développement régional parrainé par l’État qui se poursuit depuis des décennies, en 1982.
 
Après l’inclusion du projet dans le programme d’investissement du gouvernement en 1997, des manifestations ont eu lieu en Turquie et dans les pays européens où les entreprises qui soutiennent financièrement le projet ont été arrêtées en 2002.
 
Lorsque le projet Ilısu a vu le jour en 2005, la construction du barrage a fait l’objet d’une campagne de prévention renforcée. C’est ainsi qu’est née l’Initiative pour garder Hasankeyf en vie.
 
Hasankeyf et la vallée du Tigre sont toujours là grâce à la lutte de dizaines d’organisations de la société civile qui s’opposent à la construction du barrage. Mais le processus est devenu plus difficile ces derniers temps.
 
En 2017, sept monuments ont été déplacés d’Hasankeyf. Deux monuments, dont le célèbre Pont du Tigre, ont été recouverts de roches sous couvert d’une « restauration ».
 
Plus de 200 grottes creusées par les pionniers de l’ère néolithique et une grande partie de la vallée à côté du château ont été remplies de déchets de fouilles.
 
Selon les déclarations des autorités, les vannes du barrage seront fermées et le barrage commencera à se remplir d’eau. Si les portes sont fermées, Hasankeyf sera totalement submergé dans l’eau en quatre à huit mois.
 

Un membre de DAECH démasqué en Suisse ?

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Un homme venu en Suisse en tant que réfugié a été dénoncé à la police par d’autres réfugiés qui l’accusent d’être un membre de l’Etat islamique (EI), photo à l’appui.
 
Il y a six mois, l’homme se disant être « Ehmed Dilo » avait fait une demande d’asile en Suisse et avait dit ne parler qu’arabe. Après, on a découvert qu’il parlait aussi le turc, l’allemand et le kurde.
 
Lors d’une discussion avec un réfugié kurde dans un des camps pour réfugiés, Dilo dit être un Kurde de Qamishlo, qu’il a combattu dans les rangs de Daesh… qu’il a été blessé lors de combats contre les YPG, qu’il est venu en Europe après être soigné en Turquie…
 
Cet homme a enfin été arrêté par la police suisse quand un réfugié a trouvé cette photo d’ « Ehmed Dilo », publiée dans un article parlant de la mort d’un militant de DAECH. Mais la photo en question n’est pas celle d’un terroriste de DAECH tué. Elle est celle d’un homme venu demander asile en Suisse et qui a fiché de nombreux réfugiés pendant six mois, d’abord dans un camp pour réfugiés de Saint Gall, ensuite dans un camp de Kreuzlingen…
 

Le KCDK-E appelle au boycott du tourisme et des biens de la Turquie

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Le Congrès des Sociétés démocratiques du Kurdistan en Europe (KCDK-E) invite tous les Kurdes, les démocrates du monde entier, les activistes de la paix, les écologistes, les féministes, les intellectuels, les artistes et tous leurs amis à participer activement à la campagne de boycott du tourisme et des biens turcs, utilisés pour financer le massacre et le nettoyage ethnique des Kurdes, notamment au Rojava, par la Turquie.
 
« Des millions de Kurdes de la diaspora, quel que soit leur pays de résidence, ainsi que les Turcs, les révolutionnaires, les démocrates, les intellectuels, les opposants au gouvernement turc et les amis des Kurdes du monde entier devraient boycotter efficacement les produits et le tourisme turcs. Nous devrions mener une vaste campagne de boycott contre les produits et le tourisme turcs afin d’affaiblir l’état d’occupation turc au point qu’il ne puisse plus faire la guerre. »
 
Le KDK-E a publié un communiqué à ce sujet :
« L’Etat turc sanguinaire mène une guerre de génocide contre le peuple kurde, en utilisant des ressources économiques et politiques. Il a massacré des civils; les femmes, les enfants ou les personnes âgées sans discrimination. La Turquie ne s’abstient pas d’utiliser toutes sortes d’armes et d’armes chimiques lors des massacres de nettoyage ethnique.
 
Dans les territoires occupés par la Turquie, avec ses gangs restants de DAECH, il commet des actes de pillage, de vol et de massacres. Il dépense une grande partie de sa production économique dans cette guerre génocidaire. À cette fin, il procède à des massacres et à des génocides en mobilisant toutes ses ressources économiques et politiques.
 
Les produits turcs vendus à l’étranger et le tourisme constituent la plus grande partie de ces opportunités économiques. Des millions d’euros ainsi réalisés servent à verser du sang kurde. De toute évidence, la plus grande source de capacité de l’État turc à poursuivre la guerre génocidaire contre les Kurdes, constituée par la force économique, provient des produits vendus à l’étranger et des recettes du tourisme. C’est donc un devoir national et humanitaire de boycotter et de bloquer la production de nourriture, de textiles, d’autres produits d’exportation et de tourisme turcs, qui constituent un pilier important de sa ressource économique.
 
Des millions de Kurdes de la diaspora, quel que soit leur pays de résidence, ainsi que les Turcs, les révolutionnaires, les démocrates, les intellectuels, les opposants au gouvernement turc et les amis des Kurdes du monde entier devraient boycotter efficacement les produits et le tourisme turcs. Nous devrions mener une vaste campagne de boycott contre les produits et le tourisme turcs afin d’affaiblir l’état d’occupation turc au point qu’il ne puisse plus faire la guerre.
 
Boycott du tourisme et des produits turcs à travers le monde
 
Nous devons continuer à travailler efficacement pour empêcher la vente de produits alimentaires et textiles fabriqués en Turquie, ainsi que le tourisme. Nous devrons inviter et encourager tous nos amis du monde entier, démocrates, défenseurs de la paix, écologistes, féministes, (…) intellectuels et artistes, à renforcer ce boycott. Nous devons lancer une campagne efficace pour boycotter les produits et le tourisme turcs dans tous les domaines de la vie. Nous devons étendre la lutte aux régions les plus vastes en unifiant les peuples du monde entier pour qu’ils se joignent à cette campagne de boycott. Les Kurdes et leurs amis doivent savoir que chaque centime allant en Turquie est utilisé par le génocide turc comme une arme et des munitions pour massacrer le peuple kurde.
 
L’Etat turc mène la guerre contre les peuples du Kurdistan dans tous les domaines par des méthodes sales. Tous les domaines de la guerre militaire, économique, diplomatique, de la presse, de l’éducation, sociale, privée et psychologique sont au service de la guerre génocidaire au Kurdistan. Notre peuple et nos amis devraient mener la lutte contre le colonialisme turc dans tous les domaines de la vie. Nous pouvons mettre fin à l’occupation dans tous les domaines, y compris Afrin, en menant notre lutte et notre résistance de manière continue avec les amis et les peuples du monde dans tous les domaines.
 
Si vous lisez les journaux bellicistes turcs, regardez la télévision turque, envoyez de l’argent en Turquie, commercialisez des produits turcs, achetez des produits turcs, passez des vacances en Turquie, payez le service militaire de l’armée turque, vous devez savoir que vous soutenez cette guerre indirectement. En faisant cela, vous soutenez cette guerre et avec ce soutien, Kurdes, Assyriens, Arméniens, Arabes, Alevis, Yézidis, Chrétiens, Musulmans, femmes et enfants sont massacrés.
 
Malgré toutes les impossibilités et les conditions difficiles, soutenons le boycott commencé dans le Kurdistan méridional et le Rojava. Approfondissons la crise économique de l’Etat turc et rendons-la incapable de faire la guerre. Cet objectif pourrait être atteint lorsque chacun de nous adhérerait au boycott sans relâche.
 
Nous pouvons atteindre l’objectif de la campagne de boycott contre les produits et le tourisme turcs si nous sommes en mesure de toucher la plus grande partie des Kurdes et leurs amis dans le monde entier. Lorsque nous approfondissons la crise économique de l’Etat turc génocidaire par un boycott, nous pouvons amener la guerre contre les habitants du Rojava à un niveau tel qu’elle ne peut plus durer.
(…) »

ROJAVA. 300 000 personnes déplacées par les attaques de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – La campagne génocidaire turque visant à envahir la Syrie du Nord et d’Est avec les gangs jihadistes d’al-Nosra et DAECH se poursuit depuis le 9 octobre.
 
A Qamishlo, l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a tenu une conférence de presse au Bureau des relations extérieures.
 
La conférence de presse a été suivie par le coprésident du Bureau des services sociaux et des représentants du Croissant-Rouge kurde Heyva Sor.
 
Le coprésident du Bureau des services sociaux, Abdulqadir Miwehed, a fait état d’une importante vague de migration en provenance des villes et villages du nord et de l’est de la Syrie suite aux attaques génocidaires de l’État turc contre la région.
 
M. Miwehed a déclaré que plus de 300 000 personnes ont été forcées à fuir leurs foyers et que 86 000 élèves ont été privés de leur droit à l’éducation.
 
Notant que les chiffres de la migration mis en évidence dans les rapports internationaux n’étaient pas clairs, M. Miwehed a ajouté que les affirmations de l’État turc selon lesquelles les gens rentrent chez eux dans des zones envahies ne reflètent pas la vérité.
 
 

Demonstrations in Iran. Call for help to break the digital blackout

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IRAN / ROJHILAT – A Kurdish activist living in Europe calls for help to break the media blackout imposed on the whole of Iran where the population has rebelled against its corrupt and criminal leaders.
 
« Just now I was able to talk to one of the civil activists living in Iran. It seems that the situation is worse than expected, especially in Kurdistan. Media activists and civil activists are in dire need of help from IT professionals, including providing up-to-date proxies.
 
Full message from a civil activist who currently is residing in Iran:
 
Internet has been completely shut down, Marivan has been devastated, more than 5 injured, more than 10 killed. As of now, three bodies are yet to be released to their families. They were shot dead yesterday evening during the protests. The bodies are now being held hostage. The other bodies were buried under strict security measures, at 11 pm. I’m in the city of … right now, we are broadcasting the news from here and we have no contact with the under siege city of Marivan. There are countless forces in and around Marivan that have been unprecedented in the past forty years. Jash (Kurdish mercenaries) forces brutally opened fire on people, hundreds were arrested and held in the Marivan IRGC Intelligence office. Today they had arrested a bank employee, who said to me that “I saw a big hall full of people”. The number of people arrested is on the rise at any moment. They were beaten with batons.
 
Javanrood’s is in a totaal chaos situation, nearly 20 people have been killed.
 
Tehran is also pregnant with major events, especially on the outskirts of Robat Karim and Shahriar, which are expected to turn against government forces in the coming days.
We need up-to-date proxies here. »
Picture via RÛPELA NÛ 

Manifestations en Iran. Appel à l’aide pour briser le black-out informatique

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IRAN /ROJHILAT – Un activiste kurde vivant en Europe appelle à l’aide pour briser le black-out médiatique imposé à l’ensemble de l’Iran où la population s’est révoltée contre ses dirigeants corrompus et criminels.
 
« Tout à l’heure, j’ai pu parler à l’un des militants civils vivant en Iran. Il semble que la situation soit pire que prévu, surtout au Kurdistan. Les militants des médias et les militants civils ont un besoin urgent d’aide de la part des professionnels des technologies de l’information, et des moyens de communication pour palier à l’absence de l’internet.
 
Message complet d’un activiste civil qui réside actuellement en Iran :
 
« L’internet a été complètement fermé, Marivan a été dévasté, plus de 5 blessés, plus de 10 tués. Pour l’instant, trois corps n’ont pas encore été remis à leurs familles. Ils ont été abattus hier soir pendant les manifestations. Les corps sont maintenant retenus en otage. Les autres corps ont été enterrés sous des mesures de sécurité strictes, à 23 heures. Je suis dans la ville de [qu’on ne peut mentionner pour des raisons de sécurité] en ce moment, nous diffusons les nouvelles d’ici et nous n’avons aucun contact avec la ville assiégée de Marivan. Il y a d’innombrables forces armées dans et autour de Marivan qui sans précédent au cours des quarante dernières années. Les forces de Jash (mercenaires kurdes) ont brutalement ouvert le feu sur des personnes, des centaines d’entre elles ont été arrêtées et détenues dans le bureau de renseignement de l’IRGC de Marivan. Aujourd’hui, ils avaient arrêté un employé de banque, qui m’a dit : « J’ai vu une grande salle pleine de monde ». Le nombre de personnes arrêtées augmente sans cesse. Ils ont été battus à coups de matraques. »
 
Javanrood’s est dans un chaos total, près de 20 personnes ont été tuées.
 
On s’attend à des événements majeurs à Téhéran également, en particulier à la périphérie de Robat Karim et Shahriar, qui devraient se retourner contre les forces gouvernementales dans les prochains jours. »
Image via RÛPELA NÛ