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Turkey applauds the torture and rape of a young Kurd by Turkish policemen

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TURKEY / BAKUR – Turkish policemen filmed the scene where they tortured and sexually assaulted Emir Cura, a young Kurdish man arrested in Amed (Diyarbakir). These horrors are delivered to us via social medias at a time when the world is outraged by the racist murder of George Floyd, a black American, by a racist policeman and when Turkish officials, including President Erdogan, condemn American state racism.

Emir Cura, the ideal culprit

The Turkish policeman, Atakan Arslan was killed in the Bağlar neighbourhood of Amed a few days ago. Since then, several young Kurds, including Muhammet Emir Cura, have been arrested by the Turkish police.

 

Cura is accused of having killed a policeman in Amed and he undergoes these barbaric acts to make him take the crime, even if the Turkish policemen knew that he is innocent, they will do everything to charge him because in the end he is a Kurd and all Kurds deserve the worst in Turkey, if they do not accept forced assimilation and do not become Turks.

Torture and rape legitimized by Turkish public figures

With the dissemination of Cura’s torture images on social networks, there has been a flood of tweets from Turkish fascists, but also from Turkish public figures, praising torture and rape.
 
Emre Soylu who shared the following tweet is an advisor to a member of the fascist party MHP. He praised the crime of which this young Kurd is a victim… declaring that « The dog that (killed) our valiant policeman Atakan Arslan, the traitor Emir Cura is in the compassionate arms of the Diyarbakir police station. » Since then, Soylu has deactivated his account…
Kürşat Karacabey, a Turkish academic, shared these same images on his Twitter account, stating that « everything necessary had been done » against Emir Cura, whom he accused of killing the Turkish policeman.
 
The Turkish fachos have also posted a video of a man and others moaning and shouting « konuş » (speaks) and allegedly taken during Cura’s torture. It shows the same tile on which Jura is lying naked, with a policeman’s foot on his back…

Kurds are victims of state racism
In Turkey and in the Kurdish regions of the Bakur under Turkish occupation, the Turkish state has discriminated against Kurds on the basis of their ethnic identity and has pursued a policy of forced assimilation since the creation of the Turkish state at the beginning of the 20th century. This policy of assimilation involves a ban on speaking Kurdish, deportations of Kurds to other regions of Turkey and the settlement of Turks in the Kurdish regions in order to change the dermography of these regions by dekurdifying it. In addition to these methods of assimilation, which some describe as « soft », the Turkish state does not hesitate to resort to massacres of Kurdish civilians, as we have seen in Dersim, Zilan, Marash, Roboski, Cizre, Sur, Nusaybin… over the decades. When the Turkish state understood that it could not physically annihilate tens of millions of Kurds, it decided that it would annihilate them by destroying their language, their culture, their natural wealth, their history as we saw in Hasankeyf with the Ilisu dam which wiped out 12,000 years of human history by engulfing the ancient city of Hasankeyf. Otherwise, just last night, Barış Çakan, a 20-year-old Kurdish boy, was killed in Ankara for listening to Kurdish music on his balcony.
A genocidal state, member of NATO, and allied with the West
The Kurds regularly denounce the West’s complicity in the genocide of the Kurds by Turkey. Indeed, Europe and the United States, Western institutions such as the UN and UNESCO, as well as NATO are Turkey’s allies. They actively support Turkey in its anti-Kurdish war by selling it arms and turning a blind eye to these crimes and genocides against the Kurds instead of at least trying Turkey at the Criminal Court in The Hague or expelling it from NATO. The Kurds being colonized and deprived of a sovereign state, they have no weight on the world chessboard, no matter if they defeated the Islamists of DAECH / ISIS in Syria and their bravery is praised throughout the world. They are the sacrifices of history and have no friends other than their mountains, which Iran and Turkey are ransacking with gunshots or bombings…

La Turquie applaudit la torture et le viol d’un jeune Kurde par des policiers turcs

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TURQUIE / BAKUR – Des policiers turcs ont filmé la scène où ils torturaient et agressaient sexuellement Emir Cura, un jeune Kurde arrêté à Amed (Diyarbakir). Ces horreurs nous sont livrées via les réseaux sociaux alors que le monde est indigné devant le meurtre raciste de George Floyd, un Noir américain, par un policier raciste et que des responsables turcs, dont le Président Erdogan, condamnent le racisme étatique américain.
 
Emir Cura, le coupable idéal
 
Le policier turc, Atakan Arslan a été tué dans le quartier Bağlar d’Amed il y a quelques jours. Depuis, plusieurs jeunes Kurdes, dont Muhammet Emir Cura, ont été arrêtés par la police turque.

Cura est accusé d’avoir tué un policier à Amed et il subit ces actes barbares pour qu’il endosse le crime, même si les policiers turcs savent qu’il est innocent, ils feront tout pour l’inculper car en fin de compte c’est un Kurde et tous les Kurdes méritent le pire en Turquie, s’ils n’acceptent pas l’assimilation forcée et qu’ils ne deviennent pas des Turcs…
 
Torture et viol légitimés par des personnalités publiques turques
 
Avec la diffusion des images de torture de Cura sur les réseaux sociaux, on a assisté à un flot de tweets des fascistes turcs, mais aussi de personnalités publiques turques faisant l’éloge de la torture et du viol.
Emre Soylu qui a partagé le tweet suivant est conseiller d’un député du parti fasciste MHP. Il a fait l’éloge du crime dont ce jeune kurde est victime… en déclarant que « Le chien qui a (tué) notre vaillant policier Atakan Arslan, le traître Emir Cura est entre les bras compatissants du commissariat de Diyarbakir. » Depuis, Soylu a désactivé son compte…
 
 
Kürşat Karacabey, un universitaire turc à partagé sur son compte Twitter ces mêmes images en déclarant que « le nécessaire avait été fait » contre Emir Cura qu’il accuse d’avoir tué le policier turc.

 
Les fachos turcs ont également publié une vidéo où on entend les cris de gémissements d’un homme et d’autres qui hurlent en disant « konuş » (parle) prise  lors de la torture de Cura. On y voit le même carrelage sur lequel Jura est allongé nu, avec un le pied d’un policier sur le dos…
Les Kurdes sont victimes du racisme étatique
 
En Turquie et dans les régions kurdes du Bakûr sous l’occupation turque, l’Etat turc discrimine les Kurdes à cause de leur identité ethnique et mène une politique d’assimilation forcée depuis la création de l’Etat turc au début de XXème siècle. Cette politique d’assimilation passe par l’interdiction de parler en kurde, par des déportations de Kurdes dans d’autres régions de la Turquie et l’installation des Turcs dans les régions kurdes pour modifier la démographie de ces régions en la dékurdifiant. En plus de ces méthodes d’assimilation que certains qualifient de « douces », l’Etat turc n’hésite pas à recourir à des massacres de civils kurdes, comme on l’a vu à Dersim, Zilan, Marash, Roboski, Cizre, Sur, Nusaybin… au fil des décennies. Quand l’Etat turc a compris qu’il ne pouvait pas anéantir physiquement des dizaines de millions de Kurdes, il a décidé de les anéantir en détruisant leur langue, leur culture, leurs richesses naturelles, leur histoire comme on l’a vu à Hasankeyf avec le barrage Ilisu qui a fait disparaître 12 000 d’histoire de l’humanité en engloutissant la ville antique d’Hasankeyf. Sinon, pas plus tard que la nuit dernière, Barış Çakan, un jeune Kurde de 20 ans, a été tué à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde sur son balcon.
 
Un Etat génocidaire allié de l’Occident et membre de l’OTAN
 
Les Kurdes dénoncent régulièrement la complicité de l’Occident dans le génocide des Kurdes par la Turquie. En effet, l’Europe et les Etats-Unis,  les institutions occidentales comme l’ONU et l’UNESCO, ainsi que l’OTAN sont les alliés de la Turquie. Ils soutiennent activement la Turquie dans sa guerre anti-kurde en lui vendant des armes et en fermant les yeux sur ces crimes et génocides visant les Kurdes au lieu de juger la Turquie devant la Cour pénale de la Haye ou en l’expulsant de l’OTAN. Les Kurdes étant colonisés et privé d’un Etat souverain, ils ne pèsent rien sur l’échiquier mondial, qu’importe s’ils ont terrassé les islamistes de DAECH / ISIS en Syrie et qu’on loue leur bravoure à travers le monde. Ils sont les sacrifiés de l’histoire et n’ont d’amis que leurs montagnes que l’Iran et la Turquie saccagent à coups de feux ou de bombardements…
 
Hashtag pour dénoncer la torture des Kurdes en Turquie
 
Des militants kurdes ont lancé une campagne de tweets pour dénoncer la torture visant les Kurdes en Turquie avec le hashtag #TurkeyTorturesKurds (la Turquie torture les Kurdes).
 
 
 
 
 
 

TURQUIE. Un jeune kurde tué à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde

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ANKARA – Attention, écouter de la musique kurde ou parler en kurde tue en Turquie. Barış Çakan, un Kurde de 20 ans résidant à Ankara, a été tué pour avoir écouté de la musique kurde sur son balcon. Selon un cousin de Barış, ce dernier avait déjà été agressé dans le passé pour avoir écouté de la musique kurde.
 
Barış Çakan a été poignardé au cœur par trois fascistes. Il est mort sur le coup. Avant de sortir, Barış Çakan avait écouté de la musique kurde sur le balcon. Il avait quitté la maison dans le quartier d’Etimesgut le soir pour rencontrer des amis dans un parc. Il a été tué en bas de chez lui par trois fascistes turcs.
 
Trois suspects ont été arrêtés : ils seraient originaires de Yozgat, Kırıkkale et Tokat.
 
Doğan Çakan, un cousin de la victime, a déclaré que Baris (« paix » en kurde) pourrait être enterré aujourd’hui, après l’autopsie.
 

Les organisations féminines appellent à agir face aux crimes de guerre visant les femmes d’Afrin

SYRIE / ROJAVA – Les organisations de femmes en Syrie du Nord ont lancé un appel urgent pour Afrin afin de mettre fin aux crimes de guerre et crimes visant les femmes et devenus monnaie courante depuis l’occupation du canton par la Turquie en mars 2018.
 
Des représentantes des organisations féminines syriennes ont organisé une conférence de presse appelant à une action urgente contre les actes inhumains perpétrés par l’armée turque et les mercenaires alliés dans les zones qu’elle a occupées dans le nord-est de la Syrie.
 
La conférence de presse de Qamishlo a réuni des représentantes de Kongra Star Rojava, du Conseil des femmes syriennes, de l’Union des femmes syriaques, du Conseil des femmes du Parti de l’Union démocratique (PYD), de la Coordination des femmes de l’administration autonome de la région de Jazeera, du Bureau des femmes du Conseil démocratique de la Syrie ( SDC), Bureau des femmes de l’Autorité nationale arabe, Bureau des femmes du parti la Syrie de l’avenir, Conseil des femmes du nord et de l’est de la Syrie, organisation SARA contre les violences faites aux femmes.
 
Voici leur déclaration 
 
« Depuis le début de l’occupation turque de la ville d’Afrin avec l’aide de ses mercenaires, ses violations et pratiques – qui relèvent de la catégorie des crimes de guerre [sous le silence de la communauté internationale]- se sont poursuivies malgré la résistance des habitants d’Afrin contre les déplacements forcés et le changement démographique systématique que recherchent l’occupation turque et ses mercenaires.
 
Les habitants d’Afrin sont quotidiennement exposés aux actes inhumains les plus brutaux et aux violences systématiques dont les femmes ont particulièrement souffert en raison des bombardements aveugles continus des zones d’al-Shahba, des enlèvements, des viols, des mariages forcés de filles mineures, de torture et le meurtre de femmes dans les camps de détention [du canton d’Afrin] afin de vider complètement la région de sa population.
 
Des événements récents, à la suite d’affrontements entre des groupes de mercenaires dans la région, ont mis à jour les crimes et abus commis dans les prisons. On a découverte des dizaines de femmes enlevées, dont la plupart d’entre elles étaient des kurdes qui étaient nues, torturées et abusées sexuellement. Il s’agit d’une violation flagrante des principes humanitaires et des conventions internationales.
 
Malgré toutes les pratiques auxquelles les femmes sont soumises et qui visent à briser la volonté consciente et organisée des femmes, leur résistance et leur lutte pour construire une société libre et démocratique en ont fait un symbole qui devrait recevoir une attention internationale.
 
En tant que femmes syriennes, nous appelons la communauté internationale, toutes les organisations de défense des droits de l’Homme et les mouvements de femmes à rompre leur silence et à jouer leur rôle pour mettre fin à l’occupation turque, à mettre en place une commission d’enquête des Nations Unies et les organisations des droits de l’Homme concernées afin de: arrêter les auteurs de ces crimes, qui sont des crimes de guerre, et fournir le soutien nécessaire pour protéger les femmes et soutenir leur résistance. »
 
ANF

Les femmes kurdes condamnent le meurtre de George Floyd et appellent à en finir avec le racisme et le nationalisme

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La Communauté des femmes du Kurdistan (KJK) déclare que le meurtre de George Floyd ne peut être considéré comme un acte isolé, et ajoute que le racisme et le nationalisme sont un instrument idéologique de pouvoir et de domination extrêmement efficace des Etats.
 
La KJK a publié un communiqué sur le meurtre de George Floyd par un policier à Minneapolis / USA le 25 mai 2020, qui a créé une onde de choc et de rage à travers le monde.
 
Voici le communiqué de la KJK 
 
« Le 25 mai 2020, George Floyd, un Noir américain a été tué lors d’une opération de police à Minneapolis/USA. Ce meurtre raciste a provoqué des vagues de choc et de rage à travers le monde.

Nous condamnons sans équivoque cette violence flagrante à motivation raciste perpétrée par l’État et exprimons nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis de George. Ce crime n’est ni le premier ni, malheureusement, le dernier du genre.
 
Pas plus tard que le 19 février de cette année que dix personnes ont été assassinées dans la ville allemande d’Hanau lors d’un déchaînement raciste contre un café.
 
Il ne se passe pas un jour sans que les Kurdes ne soient attaqués et assassinés simplement parce qu’ils sont kurdes. Partout, des communautés différentes sont déclarées ennemies et attaquées.
 
Nous ne devons pas considérer ce type d’atrocités comme des actes individuels
 
Nous devons les examiner dans le contexte général des conditions sociales. Le nationalisme et le racisme doivent être contestés de manière critique et combattus efficacement dans le contexte des réalités de l’État-nation et du capitalisme. Le racisme et le nationalisme sont un instrument idéologique extrêmement efficace des systèmes d’État, de pouvoir et de domination.
 
Le peuple kurde lutte depuis longtemps contre les origines du nationalisme et de l’oppression en tant que [peuple victime de ces maux]. En tant que peuple qui se bat depuis des siècles pour ses propres droits et libertés, nous avons fait des efforts pour comprendre l’oppression à laquelle nous sommes confrontés afin de la combattre et de la surmonter.
 
Nous recherchons si l’oppression est naturelle, si elle l’a toujours été ou si elle a été créée au cours de l’histoire humaine. La réponse est claire. L’oppression n’est pas naturelle. C’est un produit humain pour la concentration du pouvoir et de la domination.
 
Les principaux problèmes de notre temps sont la catastrophe climatique, la destruction de l’environnement, la guerre, la pauvreté, les déplacements de fuites [dues aux guerres et autres catastrophes], les pandémies et bien d’autres ont leur origine dans le pouvoir et la domination. Les déséquilibres de pouvoir qui entraînent des atrocités sont soutenus idéologiquement par une certaine mentalité.
 
Cette mentalité construit des hiérarchies et des relations de pouvoir entre l’homme et la nature, entre les sexes, entre les communautés ethniques et les religions, entre la couleur de peau, la culture et les classes.
 
Sinon, comment un groupe particulier pourrait-il dominer, opprimer et exploiter d’autres peuples? Cela ne peut être atteint uniquement par la violence physique. Sans aucun doute, la violence physique joue un rôle essentiel, mais sans une mentalité qui classe certains comme sujets et d’autres comme objets, cette forme de domination millénaire ne peut être maintenue.
 
De cette manière, des hiérarchies et des relations de pouvoir émergent dans lesquelles les dirigeants – qu’ils soient hommes, blancs, riches ou autres sections « privilégiées » – le voient comme leur droit naturel d’abuser, d’exploiter et de tuer les « non privilégiés ».
 
Le meurtre de George Floyd doit également être considéré comme faisant partie d’une guerre qu’un État mène contre la société. En particulier en resserrant les mesures de sécurité et en étendant les pouvoirs des forces de sécurité, les citoyens indésirables sont encore plus menacés. Plus les gens commencent à contester le système, plus la violence de l’État contre eux augmente. Selon les communiqués de presse de 2019, 1099 personnes ont été tuées par les forces de sécurité aux États-Unis.
 
Alors que les domaines de la vie basée sur l’auto-détermination sont de plus en plus restreints, l’hégémonie de l’État s’accroît dans tous les domaines.
 
Aujourd’hui, l’État revendique le monopole de la violence, tandis que la légitime défense est qualifiée de terrorisme.
 
L’État-nation en tant que pilier du capitalisme a contribué d’une part à l’homogénéisation de différentes identités locales et culturelles et communautés sociales à l’intérieur des frontières de l’État. D’un autre côté, le nationalisme a attisé et orchestré l’hostilité des communautés ethniques les unes contre les autres.
 
L’humanité a connu l’étendue inhumaine et destructrice que le nationalisme peut avoir dans les deux guerres mondiales
 
Après la Première Guerre mondiale, par exemple, le Kurdistan a été divisé entre quatre États-nations sans garantir les droits ni même la simple existence du peuple kurde et de nombreux autres peuples.
 
Notre identité a été niée, tout ce qui était kurde a été déclaré barbare et arriéré.
 
Nous avons longtemps été soumis à des politiques d’assimilation, pour intégrer notre culture, notre langue et notre identité à la turquicité, à l’arabité (…). Les États-nations ont besoin d’une application violente d’une identité ethnique homogène pour fonctionner.
 
L’oppression, le pouvoir et la domination ne sont pas naturels. Par conséquent, le système étatique n’est pas non plus naturel, mais plutôt un instrument de pouvoir de la classe dirigeante. C’est un produit de l’arrangement humain avec des origines dans l’assujettissement des femmes. La première nation opprimée, la première classe opprimée sont les femmes. Il n’est donc pas surprenant que malgré d’innombrables luttes pour la liberté et l’égalité (à la fois anti-coloniales, nationales et liées à la classe), ces systèmes d’oppression ne puissent être surmontés. Puisqu’aucun mouvement révolutionnaire n’a encore placé la libération des femmes au cœur de leur lutte, elles ne pouvaient pas attaquer le cœur du système oppressif.
 
Aujourd’hui, nous savons que sans mettre fin au sexisme social, le marais de la hiérarchie, du pouvoir et de l’oppression ne peut être asséché. Ce n’est pas un hasard si les attaques contre les femmes ont explosé dans le monde parallèlement à la montée du nationalisme, de l’oppression et du fascisme.
 
Alors que les attaques à motivation raciale sont en augmentation dans le monde entier et que les systèmes politiques gouvernants se déplacent vers la droite, le comportement patriarcal de l’État par le biais de certaines personnes est affiché de manière encore plus flagrante.
 
Les chefs d’État menacent les femmes de viol et de meurtre, restreignent les droits durement acquis des femmes et tentent une nouvelle fois d’exclure les femmes de la vie publique.
 
Il est temps de déclarer une guerre significative à ce système oppressif dans son intégralité. Cela signifie que nous devons comprendre et mener la lutte contre la suprématie blanche, le nationalisme, le sexisme et le capitalisme comme un tout.
 
Nous devons défendre un système alternatif qui valorise les différences comme la richesse de la société travaillant vers une cohésion de la mosaïque comme une diversité pour unir nos luttes.
 
Les gens ne devraient pas être considérés comme inférieurs simplement en raison de leur couleur de peau, de leur sexe, de leur identité ethnique ou religieuse.
 
Construisons notre vie libre au-delà de l’État, du pouvoir et de la hiérarchie à travers des structures démocratiques d’auto-organisation et d’autodétermination. »
 
Via ANF

L’ONU sommée d’agir pour les femmes d’Afrin victimes de crimes odieux des gangs turco-jihadistes

SYRIE / ROJAVA – Le Mouvement de la société démocratique (TEV-DEM) a publié un communiqué concernant les féminicides, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’État turc et ses alliés islamistes dans le canton kurde d’Afrin.
 
Le TEV-DEM demande une commission d’enquête sur les crimes, visant notamment les femmes, commis dans la région d’Afrin : « La région d’Afrin est une zone oubliée. Nous disons que la responsabilité principale en incombe à l’ONU, qui a perdu son rôle légitime dans la région, ainsi qu’à la Russie et à la Coalition internationale. »
 
Voici le communiqué du TEV-DEM :
 
« (…) La région d’Afrin a été exposée à des atrocités et à des crimes inhumains depuis mars 2018, jusqu’à ce jour par l’occupation turque et ses factions terroristes (où les résidents indigènes ont été déplacés de force) et ont commis des crimes horribles contre des civils non armés, violant les valeurs humaines et les principes moraux.
 
Massacres et nettoyage ethnique
 
Les événements qui se déroulent dans la région d’Afrin nous rappellent maintenant les massacres de Shengal, par lesquels des mercenaires tentent de commettre ce qu’ils n’ont pas pu faire dans toute la province de Şengal, et contre les femmes en particulier, par sa continuité à Afrin. (…) depuis les premiers jours de l’occupation turque jusqu’à aujourd’hui et avec le soutien direct des mercenaires avec toutes ses factions qui effectuent des purges ethniques des populations indigènes, l’exode, le meurtre et les enlèvements d’hommes, de femmes et d’enfants, le vol et d’autres crimes qui sont considérés comme des politiques de changement démographique systématique.
 
Insulter les droits des femmes
 
L’enlèvement de femmes et leur rassemblement dans les quartiers généraux de mercenaires où on leur impose la nudité est un acte contraire aux valeurs et aux principes humains, car il est considéré comme une insulte aux droits des femmes dans le monde entier. (…) il est considéré comme un coup porté aux femmes kurdes, pionnières de la révolution, pour tenter de saper le libre arbitre de la femme kurde, et cette persistance et cette transgression signifient leur faillite et leur impartialité par rapport à toutes les valeurs humaines, et la Turquie a un bilan noir dans ce domaine. (…) cela nous rappelle les actes brutaux des (…) ottomans qui sont des actes calomnieux et méprisables que seuls les lâches commettent.
 
La communauté internationale est responsable des crimes des mercenaires
 
Ces mercenaires, y compris l’occupant turc, commettent ces crimes et ce génocide (…) et sous les yeux de toute la communauté internationale, comme si la région d’Afrin était une région oubliée et en dehors des calculs internationaux concernant la Syrie, où se sont rassemblées toutes les factions mercenaires et terroristes (…).
 
Nous, les membres de TEV-DEM, disons que la responsabilité principale incombe aux Nations unies qui ont perdu leur rôle légitime dans la région, ainsi que à la Russie et à la coalition internationale. Nous condamnons le silence des organisations internationales des droits de l’Homme ainsi que des organisations des droits des femmes concernant ces crimes abjects. Nous appelons la communauté internationale et les organismes internationaux concernés à prendre des positions claires et audacieuses, en condamnant et en dénonçant ces crimes qui sont une honte pour l’humanité et en travaillant à la création des commissions d’enquête dans la région d’Afrin. »

En mai, Kurdistan au féminin fait ce qui lui plait…

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Nous avons déjà parlé un peu de Kurdistan au féminin. Voici un rappel :

1) Kurdistan au féminin est un site et une page gérées par quelques femmes dont certaines sont moins disponibles que d’autres pour des publications.

2) Kurdistan au féminin n’est liée à aucune organisation politique kurde. Donc, les personnes qui gèrent la page s’expriment librement et ne reçoivent d’ordre de personne. De plus, chose précieuse, étant un site indépendant, nous offrons un espace aux femmes (et aux hommes) kurdes qui voudraient s’exprimer librement sur les questions touchant la société kurde dont on ne peut parler facilement au sein des organisations kurdes car parfois on s’auto-censure, à tort ou à raison.

3) Le travail de l’équipe bénévole : pas de rémunération, ni d’argent reçu sous quelque forme que ce soit.

4) L’équipe de Kurdistan au féminin fait de son mieux pour porter la question kurde à la connaissance du public francophone.

5) L’équipe n’a pas de formation journalistique ou politique mais fait de son mieux pour informer le public de tout ce qui concerne les Kurdes.

6) En réponse à ceux qui ont osé mettre en doute la légitimité de Kurdistan au féminin à parler de la question kurde, nous prenons notre légitimé du fait d’être kurdes et d’avoir le droit à la libre expression. (On ne va même pas vous parler de ceux qui font le plus kurde que le Kurde car ils ont lu des articles sur les Kurdes alors qu’ils n’ont jamais mis le pied au Kurdistan mais qui n’ont pas de scrupules pour faire de la cause kurde leur fonds de commerce…). Donc, si certain-e-s n’aiment pas ce que l’équipe de Kurdistan au féminin fait ou qu’ils/elles considèrent que nous sommes des « débiles », ils/elles n’ont quitter notre page. Bien sûr, nous sommes ouvertes aux critiques constructives.

7) Pourquoi au féminin ? Parce que nous en avions assez de voir des groupes et des pages Facebook kurdes où souvent les hommes s’expriment alors même que ces groupes sont mixtes. Alors, la personne qui a lancé cette page a décidé que ce serait une page où il n’y aurait que des femmes car les hommes ont déjà trop de pages, groupes ou médias où ils ont la monopole de la parole.

8) Nous ne sommes pas tendre avec la langue de Molière ? C’est normal, Molière n’était pas kurde ! En effet, la personne qui passe le plus de temps sur cette page (qui écrit ses lignes également), et qui dit des bêtises à ses heures perdues (elle ment car elle a zéro heure de perdue en réalité) a appris le français à l’âge adulte quand elle s’est réfugiée en Europe, en même temps qu’elle faisait de petits boulots et qu’elle était à moitié sdf… C’est pour vous dire, si c’est facile d’écrire en français quand vous n’avez pas eu de scolarité dans cette langue.

Avant d’oublier : nous sommes bien en chair et en os et avons une vie (de misère) à mener par ailleurs, et faisons de notre mieux.

Pardonnez-nous si nous avons abusé de votre temps et belle journée à vous.

ROJAVA. La Turquie attaque les derniers Assyriens de la vallée de Khabur

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SYRIE / ROJAVA – Les derniers Assyriens de la vallée de Khabur qui sont attaqués constamment par les forces turco-jihadistes risquent de fuir leurs terres pour éviter de nouveaux massacres.
Sur les 20 000 Assyriens qui vivaient dans la vallée de Khabur dans le nord-est de la Syrie avant le début de la guerre en 2011, il n’en reste aujourd’hui qu’environ 1 000. Madeleine Khamis, commandante des « Gardes de Khabur », craint que les derniers Assyriens soient forcés de s’exiler à cause des attaques de la Turquie et ses alliés islamistes.
 
Selon Madeleine Khamis, commandante des unités de défense assyriennes des « Gardes de Khabur », les habitants chrétiens de la vallée de Khabur ne peuvent pas regagner leur patrie à long terme. Tant que leurs zones de peuplement dans le nord-est de la Syrie seront menacées par l’armée turque et ses alliés islamistes, les derniers membres de la communauté assyrienne seront probablement contraints à l’exil, craint Khamis.
 
Les programmes et projets visant à promouvoir le retour des personnes déplacées et leur réintégration ont dû être suspendus en raison de la guerre d’invasion lancée en octobre dernier par la Turquie, membre de l’OTAN et ses mercenaires réunis au sein de la soi-disant «Armée nationale syrienne» (ANS/SNA) – un regroupement de gangs extrémistes de l’ASL (Armée syrienne libre), du Front Al-Nosra, de groupes turkmènes et d’autres factions djihadistes de la province d’Idlib, sous commandement de la Turquie.
 
Après la libération de Til Temir (Tal Tamr), les gardes Khabur, avec des organisations chrétiennes, avaient réussi à ramener des Assyriens en exil dans le pays. Maintenant que la vallée de Khabur est en vue en Turquie, personne ne pense que les projets de retour reprendront bientôt. Maintes et maintes fois, la région est au centre d’attaques d’invasion pour l’intégrer dans la zone d’occupation illégale.
 
20 000 Chrétiens avant la guerre à Til Temir
 
La rivière Khabur s’étend le long de la vallée de Khabur au nord-est de la Syrie. Ici, où se trouve la ville de Til Temir (nom kurde: Girê Xurma), reflet de la mosaïque démographique de la Syrie, les Nestoriens – Assyriens de (Hakkari – qui avaient fui vers le nord de l’Irak lors du génocide des chrétiens par l’empire ottoman entre 1914 et 1918, installé en 1933. La Société des Nations à Genève leur avait attribué cette zone de peuplement. Leur deuxième exode a été précédé par le massacre de Simele: quelque 9 000 Assyriens, principalement des hommes et des jeunes, ont été assassinés dans divers villages de Duhok, en Irak. Le village de Simele, particulièrement touché, a donné son nom à ce génocide où, sous la direction de l’armée irakienne, quelque 350 personnes sont mortes.
 
Madeleine Khamis
 
Les Assyriens d’Hakkari ont fondé 33 villages dans la vallée du Khabur, tandis que les chrétiens chaldéens se sont installés dans trois autres villages. Avant le début de la guerre de Syrie en 2011, environ 20 000 chrétiens assyriens vivaient encore ici, dans presque tous les villages il y avait une église. Aujourd’hui, il reste à peine 1 000 personnes. En raison des attaques djihadistes, presque tous les habitants ont fui à l’étranger. La plupart sont allés au Canada, en Australie ou aux États-Unis. Certains villages sont complètement vides, ceux qui sont restés sont pour la plupart des personnes âgées. En outre, plusieurs centaines de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays dans d’autres régions du pays vivent désormais à Til Temir.
 
La plupart des habitants de Til Temir avaient déjà fui vers la fin de 2012, lorsque des mercenaires de «l’Armée syrienne libre» (ASL) ont déplacé leurs attaques contre les chrétiens de l’ouest et de l’est vers les régions du nord et ont menacé d’envahir la ville. Tout au long de l’année, il y a eu des massacres, des attaques et des enlèvements répétés à Homs, Damas et Deir ez-Zor. Le cercle des auteurs s’est élargi à presque toutes les milices djihadistes armées, surtout le « Front Al-Nosra ». Des églises ont été profanées et bombardées, des villages chrétiens systématiquement attaqués et dépeuplés, des dignitaires religieux enlevés et assassinés. À partir du second semestre 2013, l’ «État islamique» (EI / DAECH / ISIS) a commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant les chrétiens syriens, en particulier autour de la vallée de Khabur.
 
En 2015, la terreur visant les chrétiens de Khabur a atteint le summum de la barbarie lorsque, le 23 février, l’EI a envahi la rive ouest, envahi 12 villages assyriens du côté ouest de la rivière et incendié les églises. Quelque 4 000 personnes qui voulaient se réfugier à Tur Abdin – la « Montagne des serviteurs de Dieu » et le cœur des Syriaques – mais qui n’ont pas été autorisées à passer par la Turquie, ont réussi à s’échapper vers Qamishlo et Hesekê. D’autres sont partis à l’étranger. Ceux qui ne sont pas arrivés à temps sont tombés entre les mains de l’EI. Selon divers rapports, le nombre des personnes enlevées a varié de 262 à 373 et une rançon de plusieurs dizaines de millions a été demandée pour leur libération. En juin 2015, Til Temir, le mont Kizwan (Abdulaziz) et les environs ont été libérés par les YPG / YPJ et les combattants chrétiens qui avaient été formés après le déclenchement de la guerre en Syrie. Parmi les martyrs de la ville se trouvait Ivana Hoffmann (allias « Avaşîn Têkoşin Güneş »), une Allemande de Duisburg. Elle est décédée le 7 mars 2015 dans les rangs de la lutte et est considérée comme la première internationaliste à mourir dans la lutte armée contre l’EI.
 
Église assyrienne de Til Temir
 
Khamis : la Turquie est un État colonial
 
« Il n’y a absolument aucune différence dans la mentalité des islamistes et de l’État turc. Lorsque les djihadistes ont envahi la vallée de Khabur il y a quelques années, nos églises et autres lieux saints étaient la première cible. Ce scénario a été répété lors de la récente invasion. Jusqu’à présent, six de nos églises ont été rasées par des drones de combat turcs. D’autres ont été largement endommagées », explique Madeleine Khamis.
 
La commandante, qui est également membre du Conseil militaire des gardes Khabur, qualifie la Turquie d’ « État colonial » qui, selon le principe de – diviser pour mieux régner – a poursuivi et affine constamment son ancienne stratégie de la division des territoires, de la division des peuples et de la confusion de la structure sociale. Le même scénario que celui d’Hatay 1938 doit être mis en œuvre dans toute la bande frontalière dans le cadre des plans d’expansion néo-ottomane, explique Khamis.
 
« La Turquie veut étendre ses frontières en divisant et en annexant des parties du nord de la Syrie. Les Assyriens n’acceptent l’État turc ni dans leur zone d’implantation ni dans d’autres parties du nord-est de la Syrie. Parce que la menace turque est une menace existentielle », poursuit Khamis.
 
La violence génocidaire contre les Assyriens et d’autres groupes chrétiens et ethniques est un fil conducteur qui traverse l’histoire de l’État turc et de l’Empire ottoman, dont la Turquie est le successeur. Lorsque plus de 1,5 million d’Arméniens ont été victimes d’un génocide sous la responsabilité du jeune gouvernement turc pendant la Première Guerre mondiale, les pogroms, déportations et massacres ont également tué environ 500 000 Syriaques, 300 000 d’entre eux des Assyriens et des membres d’autres groupes ethniques qui ne correspondaient pas. dans la compréhension de la nation de la « synthèse turco-islamiste ». L’historien Joseph Yacoub, né à Hesekê, décrit le génocide des syriaques comme un « génocide caché », car la science n’a guère prêté attention à cet événement.
 
Une église endommagée lors d’attaques
 
Nous sommes les descendants de survivants
 
« Nous, dans la vallée de Khabur, sommes les descendants des survivants de ces événements. La Turquie, en revanche, a toujours été un agresseur, détruisant l’héritage civilisateur des zones de peuplement chrétiennes », explique Khamis et ajoute: « L’Etat turc n’a rien contribué à part son propre nationalisme ethnique et la destruction qui en résulte. Même aujourd’hui, il attaque nos régions et exporte la terreur islamiste vers le nord-est de la Syrie pour nous anéantir. Tant que le silence continue de régner, tant que les actions du gouvernement turc seront approuvées par la communauté internationale (…), même le dernier Assyrien quittera la région. Personne ne pourra rentrer chez lui. »
 

TURQUIE. Décès d’un prisonnier politique malade

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TURQUIE – EDRINE – Les autorités turques laissent mourir les prisonniers malades s’ils sont kurdes ou opposants au pouvoir. Après le décès du prisonnier politique kurde Sabri Kaya le 22 mai, un autre prisonnier politique est mort dans la prison d’Edrine alors que des milliers d’autres prisonniers malades attendent la mort au fond de leurs cellules…
 
Vefa Kartal, un prisonnier politique malade qui avait avait par deux fois mené une grève de la faim pour avoir le droit aux soins médicaux en prison, est mort à la prison d’Edirne.
 
Le prisonnier politique, Vefa Kartal était en prison depuis 26 ans, et souffrait de nombreux problèmes de santé tels que l’hépatite B, la prostate, l’hypertension, un ulcère, un problème intestinal et des allergies.
 
Malgré tous ces problèmes de santé, Kartal n’a pas été soigné. Pour cette raison, il avait entamé une grève de la faim pour protester contre ces violations des droits en août 2017. Il a interrompu sa grève de la faim après 114 jours.
 
Après la grève de la faim, Kartal a entamé un jeûne de la mort pour avoir le droit aux soins et pour la fin des pressions et violations des droits des prisonniers. Kartal avait mis fin à son action après 96 jours.
 
La Fédération des associations de solidarité avec les familles de détenus (MED-TUHAD-FED) a publié un communiqué dans lequel il a déclaré que : « L’information sur la mort du prisonnier Vefa Kartal a été transmise à la famille par l’administration pénitentiaire d’Edirne. Il avait auparavant entamé une grève de la faim de 96 jours pour exiger la fin des violations des droits. Tous nos efforts ont été à nouveau vains ».
 

Le gouverneur de Siirt a fait détruire la bibliothèque municipale portant le nom d’un écrivain kurde

TURQUIE / BAKUR – L’administrateur nommé à la municipalité kurde de Siirt (Sêrt) le 15 mai à la place des co-maires HDP, a fait démolir la bibliothèque municipale portant le nom de l’écrivain kurde Celadet Elî Bedîrxan.
 
La bibliothèque avait déjà fait parler d’elle en 2016, lorsque l’administrateur de l’époque avait fait retiré l’enseigne en kurde à l’entrée et tous les livres kurdes. Le panneau a été remis en place après la nouvelle victoire électorale du HDP aux élections de mars 2019.
 
On ne sait pas les motifs la démolition de la bibliothèque. Le gouverneur, nommé administrateur, a fait accrocher dans son bureau des photos du président Tayyip Erdogan et du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu comme premier acte officiel. Ensuite, dix employés municipaux ont été licenciés sans motif valable.
 
Les co-maires élus Berivan Helen Işık et Peymandara Turhan du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été destitués par le ministère turc de l’Intérieur et placés en résidence surveillée après quatre jours de garde à vue.
 
L’intellectuel kurde Celadet Elî Bedîrxan ou Celadet Bedir Khan, également connu sous le nom de Mîr (Prince) Celadet, était rédacteur en chef du magazine kurde Hawar, publié pour la première fois à Damas en 1932.
 

ROJAVA. Le nettoyage ethnique visant les Yazidis et autres minorités religieuses s’accélère

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SYRIE / ROJAVA – En 2018, la Turquie a envahi le canton d’Afrin, une ville abritant de nombreux peuples et confessions : Kurdes, Arabes, Chrétiens, Yazidis, Arméniens, Alévis. L’occupation d’Afrin a créé une situation particulièrement tragique pour les Yazidis (Êzdis) qui ont dû fuir leurs terres tandis que ceux restés sont persécutés.
 
Suite à l’incursion turque à Afrin, des milliers de Yazidis ont fui leurs villages (22) pour se réfugier dans d’autres régions de la Syrie, ou ont migré au Liban, en Europe ou au Kurdistan d’Irak. Selon les informations recueillies par l’ONG Yazda, on estime que 3 000 Yazidis qui ont fui Afrin vivent actuellement dans trois camps de personnes déplacées et trois villages : Camp Al-Auda, camp Al-Asser, camp Al-Muqawama, village Tal Rifat, Al-zawraq Al-kabeer, et villages Ziyarah – tous situés dans la région d’Al-Shahba et sous le contrôle du gouvernement syrien. Yazda est particulièrement préoccupé par les quelque 1 200 Yazidis qui ont fui Ras Al-ain (Serê Kaniyê) et qui se trouvent dans le camp de personnes déplacées de Washokani. Ils souffrent actuellement d’un manque d’aide humanitaire pour subvenir à leurs besoins de première nécessité.
 
En raison de leur identité religieuse, les Yazidis d’Afrin souffrent du harcèlement et de persécution ciblés par les groupes d’islamistes soutenus par la Turquie. Les crimes commis contre les Yazidis comprennent la conversion forcée à l’Islam, le viol de femmes et de filles, l’humiliation et la torture, arrestations arbitraires et le déplacement forcé. Dans son rapport annuel 2020, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a confirmé que les Yazidis et les chrétiens d’Afrin sont confrontés à la persécution et à la marginalisation.
 
En outre, près de 80 % des sites religieux yazidis en Syrie ont été pillés, profanés ou détruits, et les cimetières yazidis ont été profanés et rasés au bulldozer. Selon le groupe de défense des droits des Yazidis syriens, la Fondation Ezdina, et comme l’a confirmé de manière indépendante Yazda, 18 sites religieux yazidis ont été détruits à Afrin. Il s’agit des sites du Cheikh Jened dans le village d’Al-faqira, du temple Melak Adi dans le village de Qivare, du sanctuaire du Cheikh Hussien et du temple Chel Khana dans le village de Qivare, du temple du Cheikh Rekab dans le village de Jedere et du cimetière yazidi dans le village de Qivare. Dans un rapport publié l’année dernière sur la destruction du patrimoine culturel par les Yazidis en Irak, Yazda, RASHID International et EAMENA ont conclu que la destruction du patrimoine matériel est et doit être poursuivie comme un crime de guerre, comme un crime contre l’humanité (le crime de persécution) et sert également de preuve de l’intention spéciale de détruire un groupe protégé dans le cadre du crime de génocide.
 
Le 20 avril 2020, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH / SOHR) a confirmé de manière indépendante que des membres des factions du sultan Murad soutenues par la Turquie ont détruit et pillé un cimetière yazidi dans le village de Jan Tamer, à l’est de Ras al-Ain, et qu’ils réinstallent les familles de leurs fidèles combattants dans d’anciens villages yazidis. Il s’agit d’un exemple évident de nettoyage ethnique et d’une tentative de modifier la démographie de la région.
 
La situation actuelle des Yazidis restés à Afrin est désastreuse, car ils sont contraints de cacher leur identité, dans l’impossibilité de pratiquer leur foi et craignent pour leur sécurité. Ceux qui sont forcés de résider dans des camps de personnes déplacées vivent avec des ressources insuffisantes pour satisfaire leurs besoins quotidiens de base, tandis que leurs maisons sont soit détruites soit appropriées par des mercenaires.
 
Yazda appelle les Nations Unies, l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique et les autres parties concernées à soutenir ce qui suit :
 
1. Faire pression sur la Turquie pour qu’elle retire toutes les factions armées du nord et de l’est de la Syrie et mette fin au nettoyage ethnique en cours contre les Yazidis et les autres minorités de la région.
 
2. Envoyer immédiatement une équipe d’enquête de l’ONU dans le nord et l’est de la Syrie pour évaluer la situation et documenter les atrocités commises par tous les acteurs armés contre les civils.
 
3. Fournir immédiatement une aide humanitaire d’urgence aux zones touchées par les opérations militaires et aux camps de personnes déplacées.
 
Enfin, nous appelons les pays actifs dans la réinstallation des réfugiés à offrir des possibilités de réinstallation à des centaines de familles yazidis qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays depuis le Liban, l’Irak et la Turquie.

20 organisations demandent à l’ONU d’agir d’urgence pour Afrin

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SYRIE / ROJAVA- 20 organisations civiles et de défense des droits humains ont lancé un appel urgent à l’ONU pour qu’elle mette fin aux crimes et violations commis par la Turquie et ses gangs islamistes dans le canton kurde d’Afrin.
 
Voici le texte envoyé à Michelle Bachelet, Haute Commissaire aux droits de l’Homme et Paulo Pinheiro, Président de la Commission d’enquête sur la Syrie et à Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies (ONU) :
 
« Les violations et les crimes contre les civils sans défense dans la région d’Afrin ont atteint un niveau d’intensité dramatique et horrible, et portent atteinte à la dignité humaine, sans la moindre considération ou le moindre respect des lois religieuses et internationales. Ces actions et abus odieux commis par les factions armées syriennes ont été déclenchés par les services de renseignement turcs dans le but de commettre toutes sortes de violations, y compris des violations morales, contre les Kurdes syriens résidant à Afrin, hommes et femmes, personnes âgées et enfants, pour les forcer à quitter leurs foyers afin d’achever les plans de la Turquie visant à changer la démographie de la région et à effacer son identité kurde.
 
Après avoir révélé des crimes aussi odieux commis par ces factions mercenaires, en particulier contre des jeunes filles et des femmes kurdes, et les meurtres répétés de personnes âgées, hier, un certain nombre de femmes considérées comme enlevées et disparues depuis longtemps ont été retrouvées dans les prisons et les sous-sols de la division Al-Hamzeh, après avoir été violées par les colons de Al-Ghouta et les factions d’Ahrar al-Sham. Les femmes étaient dans un état pitoyable, qu’aucune loi, norme ou valeur humaine ne peut accepter.
 
C’est pourquoi nous, les organisations civiles et juridiques signataires de ce document, vous demandons instamment de prendre les mesures suivantes :
 
*Former un comité chargé d’enquêter sur les faits liés aux crimes et violations quotidiens commis à Afrin et dans d’autres régions occupées par la Turquie afin de les documenter et de les soumettre aux autorités internationales compétentes pour mettre fin à ces crimes et faire en sorte que leurs auteurs répondent de leurs actes.
 
*Exercer davantage de pression sur la Turquie pour qu’elle s’acquitte de ses devoirs et de ses responsabilités en tant que puissance occupante en assurant la sécurité et la protection des civils.
 
*Exiger que la Turquie mette fin à sa présence militaire illégale dans les zones syriennes et en sorte avec ses mercenaires et ses factions armées, et demander au Conseil de sécurité de placer ces zones sous protection internationale jusqu’à ce qu’une solution politique globale au problème syrien soit trouvée ».
 
 
 
Les signataires
 
1- L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH / SOHR)
2- L’autorité juridique kurde
3- Société de défense des peuples menacés – branche allemande
4- Organisation kurde pour les droits de l’Homme en Syrie (DAD)
5- Comité kurde pour les droits de l’Homme (Al-Rased)
6- Centre de documentation des violations en Syrie du Nord
7- Organisation des droits de l’Homme de Mahabad (MOHR)
8- L’Association pour la défense des droits de l’Homme en Autriche
9- Le Comité pour la défense des droits de l’Homme en Syrie
10- Centre d’études et de recherches juridiques de Lequlin
11- Fondation Yazdina pour les médias et les droits de l’Homme
12- Centre syrien pour la défense des droits de l’Homme
13- Organisation des droits de l’homme en Syrie (MAF)
14- Organisation des droits de l’Homme – Afrin
15- Réseau d’information Afrin Post
16- Centre de médiatique d’Afrin
17- Initiative de défense des droits de l’Homme – Syrie
18- Organisation des droits de l’homme à Al-Jazeera
19- Organisation des droits de l’Homme dans la région de l’Euphrate
20- Association kurde Hevi en Belgique