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Les agriculteurs de Rojava victimes de dommages importants provoqués par la Turquie

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ROJAVA – GIRE SPI – La direction de l’agriculture du canton kurde de Girê Spî a documenté les dommages causés aux agriculteurs à la suite des incendies qui ont éclaté cette année, en précisant que 70% d’entre eux ont été causés par les attaques de l’occupation turque et de ses mercenaires.

Cette année, de grandes surfaces de cultures agricoles dans le canton de Girê Spî / Tel Abyad ont subi des incendies avant et pendant la saison des récoltes, en particulier dans les villages situés le long des lignes de contact avec les forces d’occupation turques.
 
Le conseil du canton de Girê Spî a formé des comités spécialisés dans la coopération et la coordination avec la Direction de l’agriculture pour découvrir et documenter les dommages causés aux agriculteurs par ces incendies.
 
Les comités de la Direction de l’Agriculture basés à Ain Issa ont recensé les surfaces brûlés  : 615 dounams de blé 9 042 dounams d’orge, 10 dounams d’autres cultures, tandis que le nombre d’arbres fruitiers – surtout des oliviers – brûlés est de 3 184. En outre, 1 315 mètres de tuyaux utilisés à des fins agricoles a été brûlés lors des incendis.
 
Le coprésident de la direction de l’agriculture, Abdullah al-Khalil, a déclaré à l’agence de presse Hawar que les zones brûlées se trouvent dans la ville d’al-Jarn, le district de Selok, le district d’Ain Issa et ses villes.
 
De plus, les comités qui ont inspecté les zones de terres touchées par les agriculteurs n’ont pas pu, au cours de leur travail, atteindre les zones des lignes de contact avec l’ennemi turc, dont de grandes zones ont été brûlées à la suite de l’incendie volontaire des mercenaires de l’occupation turque.
 
À cet égard, Abdullah al-Khalil a indiqué qu’ils comptaient ces zones (situées sur les lignes de couture) sur la base de livres certifiés par la commune dans ces zones ou sur l’adoption des tableaux de l’année dernière. Il a expliqué qu’ils ont compté dans Ain Issa seulement par cette méthode 77.463 dunums dans les villages de Moallaq, Saida, al-Loubeida, et al-Jehbal ».
 
Il a révélé que leurs estimations montrent que 70% des zones brûlées sont le résultat des attaques turques, « brûlant directement ou à travers les obus d’artillerie qu’ils lancent sur ces villages presque quotidiennement ».
 
Il a conclu son discours en disant que les résultats des déclarations que leurs comités ont conclus avec leurs statistiques ont été soumis à l’organe économique et agricole de la région de l’Euphrate pour examen et évaluation.
 
Il convient de noter que les forces armées turques et les mercenaires alliés à la Turquie ont intensifié l’incendie des cultures des agriculteurs dans la campagne de Girê Spî pour endommager l’agriculture de la région afin d’affamer la population et de frapper l’économie de la région.
 
 

Députée du HDP : Le viol est une méthode de guerre

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TURQUIE / BAKUR – La députée d’HDP, Ayşe Acar Başaran, a décrit les cas les plus récents de viols par des militaires turcs visant les femmes et adolescentes kurdes comme une méthode de guerre spéciale, et a ajouté que les déclarations sur un éventuel retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul était inacceptable.
 
Ayşe Acar Başaran, porte-parole du Conseil des femmes du Parti démocratique des peuples (HDP), a commenté l’augmentation des cas de harcèlement sexuel et de viol au Kurdistan du Nord (Bakur) lors d’une conférence de presse à Ankara. Elle a notamment cité la tentative de viol d’une jeune fille kurde de 13 ans à Şırnak et le viol d’une jeune fille kurde de 17 ans à Batman. Dans les deux cas, les auteurs étaient des sous-officiers de l’armée turque. « Il devient évident presque chaque jour que c’est une méthode de guerre spéciale de la coalition gouvernementale de l’AKP et du MHP », a déclaré la députée.
 
Cela inclut également la répression contre les femmes politiquement actives, a déclaré Ayşe Acar Başaran ajoutant : « Nous savons ce que signifie l’utilisation de chiens dans la torture de Rojbin Çetin, l’arrestation de femmes de 70 ans et la criminalisation de l’association de femmes Rosa. C’est pour nous signaler que nous sommes confrontées à tous les instruments de violence lorsque nous nous défendons contre des attaques visant les femmes ».
 
Concernant les récents meurtres de femmes en Turquie, Başaran a déclaré : « Pour chaque meurtre d’une femme, nous déclarons à nouveau qu’il est le résultat de la politique de l’AKP. Rien qu’en juin, 27 femmes ont été assassinées, 23 autres femmes sont mortes de manière suspecte. Depuis que l’AKP est arrivé au pouvoir, plus de 3000 femmes ont été assassinées. C’est un féminicide ».
 
La politicienne du HDP a également critiqué la violence policière lors des manifestations de femmes contre la violence patriarcale. Elle a montré des photos de militant.e.s de Muğla, maltraité.e.s par la police lors de la manifestation contre le meurtre de l’étudiante kurde Pinar Gültekin, âgée de 27 ans.
 
Ayşe Acar Başaran a également pris la parole lors du débat sur le retrait de la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes. La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes a été adoptée lors d’une conférence à Istanbul en 2011 et ratifiée par la Turquie la même année. Les responsables politiques de l’AKP estiment qu’elle porte atteinte aux valeurs traditionnelles. Début juillet, le chef adjoint de l’AKP, Numan Kurtulmuş, a déclaré que la signature de la convention était une erreur. Il a déclaré que la convention remettait en question les images traditionnelles des sexes, encourageait les groupes LGBT et mettait la famille en danger.
 
Başaran a expliqué que cette discussion est inacceptable alors que des femmes sont assassinées et violées quotidiennement : « Chaque jour, il y a des débats télévisés sur ce sujet, mais les femmes n’ont pas la possibilité de s’exprimer. On prétend que la Convention d’Istanbul est un acte de clémence du gouvernement. Ce n’est pas vrai. La Convention d’Istanbul est le résultat d’une lutte menée par des milliers de femmes. Nous ne laisserons pas cette réalisation nous être retirée. Nous n’avons aucune garantie du gouvernement, de la police ou de la justice qui, avec sa politique d’impunité, encourage les hommes violents. Notre garantie, ce sont les droits pour lesquels nous avons lutté et que nous n’abandonnerons jamais ».
 

L’Iran a exécuté 6 Kurdes en une semaine

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IRAN / ROJHILAT – En 2018, les Kurdes représentaient 28 % des personnes exécutées en Iran, alors qu’ils ne constituent qu’environ 10 % de la population. L’année 2020 s’annonce pire. En effet, en une semaine, 6 Kurdes ont été exécutés par le régime iranien.
 
Le régime iranien a exécuté l’un des prisonniers kurdes détenus dans la prison de Nexede. Kamil Qadri Eqdem, originaire de Piranşar, a été exécuté par pendaison le matin du 22 juillet à la prison centrale de Nexede où il était détenu.
 
Selon Hengaw, l’une des organisations de défense des droits humains du Rojhilat (Kurdistan de l’Est sous l’occupation iranienne), le nombre de prisonniers kurdes exécutés en une semaine avec Kamil Qadri Eqdem était de six. La manifestation de militants des droits civiques de Piranşar devant la prison de Nexede n’a pas empêché l’exécution.
 
L’Iran a exécuté le 14 juillet les prisonniers politiques kurdes Diako Rasoulzadeh et Saber Cheikh Abdollah, accusés de « guerre contre Dieu », à la prison d’Oroumieh. Les deux hommes avaient été arrêtés en 2013 et après une année sous la torture dans les services du renseignement de la ville de Mahabad, ils avaient été condamnés à mort.
 
Selon les documents obtenus par Hengaw, au moins 6 prisonniers kurdes ont été exécutés en une semaine dans les prisons de Kirmashan, Ourmiyê et Nexede.
 

Selahattin Demirtaş: 70% de la société turque est contre Erdogan

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TURQUIE – Le politicien kurde emprisonné, Selahattin Demirtaş a déclaré que le président turc, avec ses politiques mène le peuple et le pays à sa perte, notant que la population a découvert les vrais objectifs d’Erdogan, et que 70% de la société turque est maintenant contre le régime d’un seul homme.
 
Selahattin Demirtaş a indiqué à son avocat que les Turcs ont été trompés par le Parti de la justice et du développement (AKP) pour transformer le régime turc en un système présidentiel, et a déclaré : « Il est devenu clair pour tout le monde maintenant qu’ils ont été trompés, parce que le régime d’Erdogan voit tous ceux qui le soutiennent comme des amis, et que ceux qui s’opposent à lui sont ses ennemis, et ce sont ses politiques. »
 
L’opposition doit se donner la main et ne pas être traînée derrière l’agenda de l’AKP
 
Dans sa déclaration, il a appelé l’opposition turque à faire front commun et à ne pas se laisser entraîner par les programmes de l’AKP qui visent à occuper l’opinion publique, ajoutant : « Parce que l’opposition est occupée par ces programmes et les consomme, et qu’elle enferme ses espoirs dans un lieu étroit. Par conséquent, l’opposition doit embrasser la démocratie comme référence et communiquer avec la rue et ne pas s’arrêter. »
 
Il a souligné « la nécessité de garantir tous les droits et libertés universels pour rassurer l’opinion publique qui a perdu tout espoir dans le régime d’Erdogan et ses politiques qui ont poussé le pays dans l’abîme ».
 
Il a souligné que son parti (HDP) « a dès le début exposé le régime d’Erdogan et a prédit les désastres qu’il causera tant qu’il restera à la tête du gouvernement, et nous avons mis en garde le peuple contre cela, mais personne ne nous a écoutés ».
 
Selahattin Demirtaş a averti qu’Erdogan, à travers la tentative du coup d’Etat, a traumatisé le peuple, « et en a profité pour se venger de ses opposants, dont moi, qui suis en prison depuis 2016. Après quoi il a commencé son plan pour imposer le système présidentiel, par le biais du référendum de 2018, et après ce choc le peuple turc a commencé à réaliser le désastre qui l’a frappé. »
 
« Erdogan s’est appuyé sur ses pouvoirs pour renforcer son contrôle sur le pays »
 
Demirtas a expliqué qu’Erdogan, en s’appuyant sur tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires qu’il détient, a pu mettre en œuvre toutes les lois qui lui permettent de renforcer son contrôle sur le pays, mais qu’il n’a pas pu établir un système permanent.
 
Il a souligné que tous les signes confirment que le parlement turc a perdu son principal rôle, et qu’il est devenu une institution pour faire passer les lois d’Erdogan par lesquelles il se venge de ses opposants.
 
70% de la société turque est contre le régime d’un seul l’homme
 
« Il y a actuellement 70% de la société turque contre le régime d’un seul homme, et cela n’est pas arrivé tout seul. L’opposition, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des prisons, a joué un grand rôle dans cette situation en exposant les mensonges du régime au pouvoir », a-t-il déclaré.
 
Il est à noter que Selahattin Demirtaş, avocat, politicien, écrivain, était le coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), lorsque les autorités turques l’ont arrêté et emprisonné le 4 octobre 2016 avec l’ancienne coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, et 15 députés du parti.
 
 

TURQUIE. Une avocate emprisonnée en grève de la faim depuis 204 jours ne pèse plus que 43 kg

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TURQUIE – Le métier d’avocat est devenu mission impossible en Turquie, surtout dans les régions kurdes, et ceux qui insistent pour défendre ceux persécutés par le pouvoir finissent souvent en prison. Plusieurs de ces avocats emprisonnés pour « terrorisme » sont en grève de la faim pour avoir droit à un procès équitable.
 
Condamnés à 13 ans, 6 mois et 10 ans, 6 mois de prison pour «appartenance à une organisation», les avocats arrêtés Ebru Timtik et Aytaç Ünsal sont en grève de la faim pour leur droit à un procès équitable. Avec chaque jour qui passe, leur jeûne de la mort les approche d’un stade critique pour leur vie.
 
Arrêtée à la prison fermée de Silivri à la périphérie d’Istanbul, Ebru Timtik mène un jeûne de la mort depuis 203 jours. L’avocat Güçlü Sevimli de l’Association des avocats progressistes (Çağdaş Hukukçular Derneği – ÇHD) a rendu visite à sa collègue en prison le samedi 11 juillet. S’adressant à Bianet à propos de sa visite, Sevimli a déclaré:
 
« Elle a beaucoup maigri. Barkın, son frère avec qui elle reste ensemble, a dit qu’elle pèse maintenant moins de 40 kilos. La décoloration noire sur ses mains, qu’elle a depuis longtemps maintenant, est toujours là. Comme elle n’est pas examinée par un médecin, on ne peut en connaître la cause.
 
Les plaies dans sa gorge et sa bouche se sont multipliées. C’est pourquoi elle avait beaucoup de mal à parler. Elle ne peut pas parler longtemps de toute façon.
 
Elle avait son eau avec elle, mais elle pouvait à peine la boire à cause de ses plaies. Physiquement parlant, il est entendu qu’elle a atteint le stade critique de son jeûne. Elle avait l’air vraiment faible. Mais elle était de bonne humeur. »
 
Sevimli rappelé que le dossier des avocats arrêtés est désormais examiné par la Cour de cassation: « Nous attendons de la Cour de cassation un arrêt rapide et positif. Parce que les vacances judiciaires commenceront le 20 juillet et que les dossiers ne seront pas examiner jusqu’en septembre.
 
Dans la situation actuelle, le risque de décès augmente progressivement. Nous souhaitons que la Cour de cassation annule le jugement et prononce une décision de mise en liberté. (…)
 
C’est ce qui est censé arriver de toute façon, ce dossier doit être abandonné. Ce n’est pas nous qui le disons, mais la loi. Un procès a été tenu en violation de la loi sur la procédure. Lors de la toute première audience, le tribunal a rendu une décision de libération pour tous les accusés arrêtés. Mais après le changement du conseil d’administration, une nouvelle décision d’arrestation a été rendue. Nous espérons que la Cour ne confirmera pas cette injustice. »
 
« Demande d’examen par TTB, TİHV rejetée »
 
S’adressant à Bianet à propos de la question, l’avocat Oğuz Topalkara du Bureau d’avocats du peuple (Halkın Hukuk Bürosu – HHB) a précédemment déclaré:
 
« Ebru Timtik veut être examinée par des médecins de l’Association médicale turque (TTB) ou de la Fondation turque des droits de l’Homme (TİHV). Nous avons fait une demande pour cela, mais elle a été rejetée. Des médecins viennent de l’hôpital de temps en temps et l’examinent. »
 
« Le ministre de la Justice n’est pas le décideur »
 
« Le ministère de la Justice écoute, exprimant également sa tristesse, mais dit qu’il ne peut rien faire. Il y a des bureaucrates des périodes précédentes, ce sont les décideurs. Ils disent : » Nous suivons et faisons le nécessaire « , mais ce qu’ils font est de les libérer quand ils sont au bord de la mort. Ils pensent: « Qu’ils ne meurent pas en prison, qu’ils meurent à l’extérieur » et agissent en conséquence.
 
La pression publique est nécessaire. Dans les années 2000, il y avait 30 caméras qui attendaient devant les prisons lorsque nous nous réunissions dans les prisons. La pression publique n’existe plus maintenant. »
 
Qu’est-il arrivé?
 
Annonçant son verdict dans le procès intenté contre les avocats de ÇHD le 20 mars, le tribunal a jugé que les avocats devaient être condamnés à des peines de prison allant de 3 ans, à 9 mois de prison.
 
La 2ème chambre pénale de la Cour régionale de justice d’Istanbul a rejeté les objections et a renvoyé le dossier à la Cour de cassation.
 
Le parquet général de la Cour de cassation a estimé que les peines d’emprisonnement de tous les avocats, à l’exception de celle infligée à l’avocat Barkın Timtik, devaient être maintenues.
 
La lettre de notification indiquait seulement que la peine d’emprisonnement de 18 ans et 9 mois infligée à Barkın Timtik pour avoir « créé et dirigé une organisation [terroriste] » conformément à l’article 314/1 du Code pénal turc (TCK) devrait être annulée et il devrait également être pénalisé pour «appartenance à une organisation» comme les autres avocats.
 
La lettre de notification émise par le parquet a été adressée à la 16e chambre pénale de la Cour de cassation.
 

TURQUIE. Les femmes mobilisées après le meurtre barbare d’une jeune femme par son ex petit ami

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TURQUIE / BAKUR – Dans de nombreuses villes de Turquie et du Kurdistan du Nord, on a assisté à des marches de protestation contre le meurtre de Pinar Gultekin, une jeune Kurde de 27 ans, par son ex petit ami. Les femmes, qui étaient présentes en masse, ont condamné la politique du gouvernement qui ne prend pas de mesures efficaces contre les féminicides. Elles ont exigé la mise en pratique de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, appelée l’ « accord d’Istanbul ».
 
Pinar Gultekin, 27 ans, a été frappée, puis étranglée par son ex qui a essayé de brûler son corps avant de le placer dans un tonneau, et de l’enterrer dans une forêt de Mugla, dans l’ouest de la Turquie. (Pinar sera enterrée dans le village de Gayda, de la province kurde de Bitlis/Hizan.)
 
Après la découverte du crime, la population a manifesté sa colère face à ce féminicide et a demandé au pouvoir de prendre des mesures efficaces pour mettre fin aux violences faites aux femmes qui se sont multipliées ces dernières années.
 
À Istanbul, les femmes se sont mobilisées contre ce meurtre odieux 
 
L’événement a vu la participation d’un grand nombre d’artistes rejetant de tels incidents, ainsi que la participation de la plateforme « Nous mettrons fin aux féminicides » (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP)  et des Assemblées des femmes de la ville.
 
Les manifestantes ont porté des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des déclarations condamnant l’incident, « Nous ne resterons pas silencieux face à ces incidents » et « Il est temps d’activer l’accord d’Istanbul » sur la prévention et la lutte contre la violence envers les femmes.
 
Lors de de son discours prononcé devant les manifestants, la secrétaire générale de la plate-forme Fidan Ata Selim a déclaré : « Nous mettrons fin aux crimes commis contre les femmes ». « Nous sommes tellement en colère que nous n’avons pas l’intention de revenir en arrière. Nous avons signé l’accord d’Istanbul, et le régime est prêt à le révoquer. »
 
Auparavant, concernant l’accord d’Istanbul, le vice-président du Parlement pour la justice et le développement, Numan Kurtulmus, a déclaré à propos de l’accord : « Tout comme cet accord a été signé en achevant les procédures, des mesures seront également prises pour y mettre fin ». Une annonce qui a terrifié les femmes du pays…
 
Image via le rassemblement de femmes à Ankara/ Çankaya

Que raconte l’affiche du festival du film kurde de Londres?

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« Mon dessin symbolise les côtés sombres des luttes et des souffrances, mais c’est pourquoi j’ai délibérément choisi une palette de couleurs chaudes pour représenter également les nombreux autres aspects beaux et forts du peuple kurde. »
 
LONDRES – Depuis 2001, La diaspora kurde de Londres organise le festival du film kurde de Londres (The London Kurdish Film Festival – LKFF) à raison d’un festival tous les deux ans. Cette année, le coronavirus oblige, l’onzième édition du festival aura lieu en ligne du 15 au 24 août 2020.
 
Géré entièrement par des bénévoles, le festival du film kurde de Londres est le plus grand festival de films du genre, réunissant des films de quatre régions du Kurdistan et du monde.
 
L’histoire de l’affiche de l’onzième édition du « London Kurdish Film Festival »
 
Zelah Latteef, directrice artistique et du design du LKFF qui a réalisé l’affiche de l’onzième édition du LKFF, raconte ainsi ce qu’elle a voulu montrer à travers son affiche :
 
« J’ai décidé de mettre en avant les thèmes du déplacement et des luttes présents dans les récits sur le peuple kurde. Cependant, le peuple kurde ne devrait pas être défini uniquement par ces souffrances, c’est pourquoi le point central de mon affiche est celui de la femme kurde, inspirée par la résistance des femmes kurdes.
 
L’affiche représente une femme qui porte sur ses épaules le paysage kurde et la douleur de son peuple. Elle est représentée avec les deux Kolbars (porteurs de marchandises entre les Kurdistan du Nord, du Sud et de l’Est) qui marchent dans les montagnes. Elle regarde dans la direction du vent qui souffle les feuilles d’un olivier dans l’air. C’est un symbole des jours paisibles d’Afrin. Les quatre oiseaux bleus posés sur les lignes, sont une représentation de l’espoir et du bonheur dans de nombreuses cultures, mais je les ai délibérément colorés dans un noir cendré qui traduit l’isolement et la division des quatre parties du Kurdistan. Les lignes représentent les frontières qui nous divisent.
 
Mon dessin symbolise les côtés sombres des luttes et des souffrances, mais c’est pourquoi j’ai délibérément choisi une palette de couleurs chaudes pour représenter également les nombreux autres aspects beaux et forts du peuple kurde.
 
Cette année, le 11e Festival du film kurde de Londres est une édition en ligne. Malgré tous les défis rencontrés, le LKFF est un festival qui représente la paix, le bonheur et la résistance, et avec cette affiche et ces visuels, moi aussi ».
 
Voici le site du LKFF : https://www.lkff.co.uk/
 

ROJAVA. Soutien féministe et antifasciste venu de Marseille

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MARSEILLE – Un groupe d’activistes antifascistes, féministes s’est mobilisé le week-end dernier à Marseille à l’occasion du huitième anniversaire de la révolution féministe, écologique, pluraliste… du Rojava.

Le groupe a manifesté aux côtés des Kurdes et a réalisé des graffitis ainsi que des affiches rendant hommage aux femmes, aux Kurdes et à tous peuples de la Syrie du Nord et de l’Est.

Le 19 juillet 2012, la plus grande révolution du XXIe siècle naissait à Kobanê, un canton kurde du Rojava. Huit années au cours desquelles une nouvelle page de l’histoire du peuple kurde a été écrite. Depuis, la vie de millions d’habitants de la Syrie du Nord et de l’Est a radicalement changé, des centaines de milliers de femmes se sont organisées et se sont libérées du joug du patriarcat et des milliers de communes et d’innombrables coopératives ont vu le jour.

Les femmes et la révolution du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes des zones libérées des gangs de DAECH ont réalisé un modèle de lutte organisationnel unique en Syrie, où les femmes kurdes ont réussi à consolider et renforcer leur lutte au sein d’une société libérée de la pensée masculine.
Les observateurs attribuent aux femmes des gains dans les zones libérées des mercenaires de DAECH/ISIS, en particulier dans les régions (Manbij, Al-Tabqa, Al-Raqqa et Deir ez-Zor) en raison de la révolution que les femmes kurdes ont menée au Rojava.
 
Leur lutte de 40 ans et la structure que les femmes ont formée à cette époque ont aidé les femmes à s’engager dans une nouvelle révolution.
 
D’où les femmes libérées de DAECH/ISIS ont-elles tiré l’expérience de la lutte féministe ?
 
L’expérience des femmes dans les régions susmentionnées a commencé dans l’organisation féministe, et le travail sur l’approche et le principe de la liberté des femmes avec le début de la libération de ces régions depuis 2016. Les Unités de protection des femmes (YPJ) sont devenues célèbres au niveau régional et mondial après leur guerre contre les mercenaires dans la ville de Kobanê en 2014.
 
De cette façon, elles ont touché les femmes des régions voisines, en particulier celles qui étaient sous le règne des mercenaires, faisant du modèle de leur lutte un rêve pour chaque femme du Rojava et de la région arabe.
 
Des centaines de femmes de diverses régions syriennes, en particulier celles qui étaient sous le contrôle des mercenaires et d’autres groupes de mercenaires, ont rejoint les rangs des YPJ, et ont trouvé dans la formation intellectuelle et militaire un moyen de libérer les villes et leurs habitants.
 
Le rôle des femmes dans la lutte contre les mercenaires de DAECH a été remarquable, en plus de la direction d’opérations et de campagnes militaires, jusqu’à ce qu’elle devienne porte-parole et dirigeante des conseils militaires.
 
L’impact des femmes ne s’est pas limité à la seule scène militaire, mais des dizaines de femmes se sont dirigées vers les régions de Kobanê et d’Afrin avant leur occupation le 18 mars 2018 et la région d’Al-Jazira pour connaître l’organisation des femmes, et former leur expérience afin de mener une révolution mentale et intellectuelle dans la société dominée par les hommes. Elles ont même travaillé au sein de conseils et d’institutions civiles et féministes.
 
La coprésidente adjointe du conseil exécutif à Manbij Nora Al-Hamid déclare : « Je suis diplômée en administration des affaires, j’ai travaillé comme chercheuse sociale pendant deux ans, mais les femmes n’étaient pas autorisées à exprimer leur pensée et leurs solutions à la société. Après la libération de la ville de Manbij, et grâce à ce que nous avons tiré de la lutte des femmes pendant la révolution du Rojava, la situation a changé. »
 
L’impact de l’organisation des femmes dans la révolution de Rojava sur les femmes d’autres régions
 
Les réalisations des femmes sous la révolution du Rojava en ont fait un modèle pour les femmes libres, et par conséquent les femmes d’autres régions ont adopté une approche similaire.
 
Après la libération de nombreuses régions de DAECH, les femmes ont immédiatement commencé à former leurs propres conseils tels que le Conseil des femmes syriennes, le Parti de la Syrie future, et leur rôle dans la co-présidence au sein des administrations civiles et dans toutes les institutions : conseils civils, conseils militaires et forces de sécurité intérieure.
 
La première étape a été de préparer les femmes psychologiquement et intellectuellement à secouer la poussière de l’oppression et de la mentalité des mercenaires, précédée par le régime baasiste qui a marginalisé le rôle des femmes et les a limitées au seul domaine de l’éducation, en organisant des cours intellectuels dans les académies de la société civile.
 
Une administratrice de l’Administration des femmes dans la ville d’Al-Raqqa, Mariam Al-Abo, a déclaré « Nous avons souffert de la mentalité masculine et des régimes en place. À l’époque du régime baasiste, les femmes n’avaient que des possibilités limitées. La période de DAECH était plus sévère avec des lois plus difficiles qu’auparavant.
 
Elle ajoute que : « ce qu’elle a vécu, a déclenché une révolution de la part des femmes des régions de Rojava qui étaient des pionnières dans la société, après de nombreuses épreuves. Ainsi, l’espoir grandissait qu’elle serait un jour libre tant qu’il y aurait des femmes militantes et organisées dans son pays. Les femmes de ces régions n’étaient pas non plus absentes de la scène politique, puisque la porte-parole du Conseil des femmes de Manbij Ibtisam Abd al-Qadir a indiqué que sa vie s’était transformée en une vie plus active après son implication dans l’organisation, et son travail politique au sein du Conseil des femmes ».
 
Ibtisam renvoie le mérite de ces acquis à la révolution du 19 juillet qui a été menée par les femmes, et dit : « Nous faisons aussi partie de cette révolution qui nous a affectées positivement, inspirée par la lutte pour la liberté des femmes, et nous a poussées à affronter toutes les difficultés et à ne pas céder aux obstacles, nous tirons notre moral et notre pensée de l’organisation des femmes dans la révolution de Rojava, c’est notre héritage ».
 
L’une des réalisations de la révolution a été l’unification des différentes composantes, sectes et groupes de la société, et de toucher la souffrance et la tragédie des femmes dans chaque région, selon leur spécificité et leur traitement, et c’est ce qui a fait que la révolution a atteint son point culminant actuel, malgré son manque de nombreux éléments intellectuels et de réflexion, sauf que sa poursuite dans la lutte et la rébellion contre la mentalité dominante, elle atteindra son objectif de libération et d’immersion dans la révolution intellectuelle.
 
Aujourd’hui, les zones libérées des mercenaires de DAECH racontent les sacrifices des femmes et leur lutte, car il y a des noms qui brillent de cette façon, comme Hanaa Al-Saqr, Fatima Khabour, Khadija Al-Abbas et bien d’autres.
 
 

ROJAVA. Le sort inconnu d’une femme kurde kidnappée à Afrin il y a un an

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SYRIE / ROJAVA – Une femme kurde âgée a été kidnappée il y a un an par les mercenaires alliés à la Turquie qui ont pris possession de son domicile. Depuis, son sort reste inconnu.
 
Le sort de la femme âgée, Umm Alaa, reste inconnu depuis près d’un an, depuis qu’elle a été enlevée par les mercenaires du Front du Levant à son domicile dans le quartier d’Ashrafiyeh, à Afrin.
 
Le vrai nom d’Umm Alaa est Zahida Shabak. Elle est originaire du village de Naza, dans le sous-district de Bulbul.
 
Umm Alaa a été kidnappée sous prétexte de posséder des armes, car les gangs islamistes avaient placé des armes à feu dans sa maison, l’accusant d’être affiliée aux YPG ;  une sale machination pour s’approprier sa maison.
Suite à son arrestation, sa maison a été saisie et son contenu pillé.
Le 20 novembre 2019, des hommes armés du Front du Levant ont pillé la maison de Umm Alaa, enlevée depuis l’été précédent. 
 
Le site web Afrin Post ajoute que le beau-frère d’Umm Alaa, Joan Waqqas, a tenté de restaurer sa maison et celle de sa belle-mère, en déposant une plainte auprès de la faction « Police militaire », mais que la faction du Front Sham l’a également kidnappé, un mois plus tard, et l’a libéré récemment après avoir payé une rançon de 3 000 dollars, et avoir également renoncé à réclamer les maisons que la faction avait saisies.
 
Organisation des droits de l’Homme-Afrin-Syrie.
Rêxistina Mafên Mirovan-Efrin- Suriyê 19 juillet 2020.

Deux adolescentes kurdes dans le véhicule d’un sergent turc à 4 heures du matin…

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TURQUIE / BAKUR – On ne cesse de le dire, la Turquie utilise le viol comme une arme de guerre contre le peuple kurde. Ces derniers temps, on assiste à des cas de viols/agressions sexuelles visant les femmes et fillettes kurdes, commis par des membres des forces armées turques dans les régions kurdes de Turquie.
 
Le véhicule d’une sergent de l’armée turque, qui avait également deux fillettes d’une famille d’Hani/Diyarbakir, a fait un accident vers quatre heures du matin. On ne comprend pas pourquoi ces deux adolescentes se trouvaient dans le véhicule du sergent turc qui était ivre. De plus, il y avait un deuxième sergent dans le même véhicule (Info via Jinnews). Mais on imagine le pire concernant la raison de la présence des filles kurdes en compagnie de deux sergents turcs en pleine nuit…

TURQUIE. A quand la justice pour le massacre de Suruç ?

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TURQUIE / BAKUR – Cela fait 5 ans qu’un attentat visant à saboter la solidarité des peuples de Turquie avec les Kurdes du Rojava a tué 33 personnes à Suruç. Cet attentat fut le début d’une série sanglante d’attentats visant les Kurdes et les milieux syndicalistes, de gauche et pro-paix en Turquie.
 
Cela fait 5 ans que les survivants du massacre commis par l’Etat islamique (EI / DAECH) le 20 juillet 2015 à Suruç, un district d’Urfa, n’ont cessé de demander la justice mais ont dû faire face à une répression abjecte. Les survivants du massacre et leurs avocats ont été arrêtés, harcelés par la police turque tandis que les tombes des victimes ont été profanées. Le mot justice est devenu une chimère pour les victimes de Suruç et ceux de tous les attentats ayant frappé les Kurdes et les milieux syndicalistes, de gauche et pro-paix.
 
Le 30 octobre 2014, le Conseil national turc de sécurité a adopté un plan pour écraser le mouvement de libération kurde. L’un des massacres qui ont suivi a été celui de Suruç. Après la révolution du Rojava et les élections réussies du HDP le 7 juin 2015, plusieurs attaques sanglantes ont eu lieu dans le pays par DAECH.
 
Le 20 juillet 2015, un attentat-suicide a eu lieu à Suruç lorsque, sur appel de la Fédération des associations de la jeunesse socialiste (SGDF), 300 jeunes se sont rassemblés au Centre culturel Amara pour tenir une conférence de presse avant leur départ pour la ville kurde de Kobanê, au Rojava. Le voyage prévu à Kobanê se voulait être un acte de solidarité. Les jeunes voulaient apporter des jouets et de l’aide humanitaire à la ville détruite par Daesh. Abdurrahman Alagöz, le terroriste de DAECH, s’est fait sauter et a tué 33 personnes. Plus d’une centaine de personnes ont été blessées.
 
A la suite de ce massacre, l’Etat turc a utilisé le meurtre non résolu de deux policiers à Ceylanpınar comme excuse pour mettre fin aux pourparlers de paix avec Abdullah Öcalan en tant que représentant du mouvement de libération kurde et a lancé des attaques aériennes contre Qandîl, Zap, Metîna, Garê, Haftanîn, Avaşîn et Xakurkê, au Kurdistan Sud.
 
Le massacre de Suruç a marqué le début d’une période sanglante en Turquie. Le pouvoir turc a tout fait pour dissimuler le contexte du massacre. Une vague d’arrestations n’a pas commencé contre Daesh, mais contre les membres du parti HDP, considéré pro-kurde, et du SGDF. Des centaines de personnes ont arrêtées dans des dizaines de villes.