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Je suis Havrin Khalaf…

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Je m’appelle Hevrîn Xelef. J’ai été violée et lapidée par les mercenaires de la Turquie le 12 octobre 2019 au Rojava car je travaillais pour une Syrie démocratique, féministe et pluraliste. Le monde entier a vu mon calvaire grâce à mes bourreaux qui ont filmé toute la scène et l’ont partagée sur les réseaux sociaux. Seule une de mes chaussures était restée intacte de l’horreur que j’ai vécue. C’est cette chaussure que ma mère a serré dans ses bras, à la place de mon corps mis en morceaux par mes bourreaux … et c’est sur ma tombe que ma mère a soufflé mes 35 bougies un mois après ma mort, le 15 novembre 2019.
 
Cela fait un an que je suis morte. Mais rien n’a été fait contre mes assassins car ils ont agi sous les ordres de la Turquie membre de l’OTAN et de l’ONU tandis que moi, je fais partie du peuple kurde apatride, laissé pour compte par les puissances mondiales et régionales qui approuvent l’occupation du Kurdistan par les États colonialistes de la région : Turquie, Syrie, Irak, Iran.
 
Cela fait un an que j’ai rejoint le long cortège composé de fillettes et de femmes kurdes/yézidies, arméniennes, assyriennes… violées et tuées par les forces turques ou jihadistes sur nos terres depuis un siècle car nous avons eu le malheur de ne pas être turques/sunnites.
 
Hevrîn Xelef, secrétaire général du parti Avenir de la Syrie, a été assassinée par les gangs de l’État turc le 12 octobre 2019, tandis que l’État turc et ses mercenaires poursuivaient leurs attaques d’invasion sur le Rojava.
 
Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, la politicienne kurde a été violée et lapidée par les membres du «Bataillon 123» de la milice djihadiste «Ahrar al-Sharqiya», allié de la Turquie. Ses bourreaux ont aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.
 
Le meurtre d’Hevrîn Xelef (Havrin Khalaf) a été l’un des nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque dans la région.
Depuis le début de l’opération « Printemps de la paix » jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les preuves documentant les crimes de l’État turc et malgré tous les appels et demandes des organisations des droits de l’homme et des partis politiques pour que justice soit faite pour le meurtre brutal et cruel d’Hevrin, le silence règne toujours. Le monde entier a vu la méthode abominable dans laquelle elle a été assassinée. Pourtant, rien n’a été fait pour empêcher ces milices de continuer à répandre la peur et la destruction et de commettre de nouveaux crimes contre la population civile, en particulier les femmes et les enfants, dans les territoires occupés.

Des organisations yézidies critiquent l’accord signé entre le Kurdistan du Sud et Bagdad

SHENGAL – À la demande pressante des États-Unis, un accord a été conclu le 9 octobre entre le parti au pouvoir du Kurdistan du Sud, le PDK, et le gouvernement central de Bagdad sur le sort futur de la zone d’implantation yézidie de Shengal.

Les détails de l’accord conclu le 9 octobre ne sont pas encore connus. Cependant, les parties irakienne et kurde ont annoncé certains points clés de l’accord dans des communiqués de presse. Le bureau du Premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhim a annoncé qu’un accord avait été conclu avec les dirigeants kurdes à Erbil au cours de mois de négociations . La partie kurde était également satisfaite du résultat des négociations «historiques». Les questions de sécurité, de leadership politique et de fourniture d’infrastructures publiques ont été clarifiées, ont déclaré les deux parties. La plupart des Yézidis qui ont fui la région en 2014 vivent toujours dans des camps de réfugiés. L’accord devrait désormais leur permettre de revenir.

Fin de la présence de la milice

Les pierres angulaires les plus importantes de l’accord sont la dissolution ou la fin du contrôle territorial des milices sur de grandes parties de la région de Shengal. L’accent est mis ici principalement sur la branche militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices irakiennes du PMU. Cependant, on ne sait pas encore ce qu’il adviendra des forces de résistance yézidie. Il s’agit notamment de membres de la Force de défense yézidie (HPÊ) sous la direction de Heydar Shesho, de l’unité de résistance Shengal (YBŞ) et des unités yézidies de la milice du PMU. Selon des informations non confirmées, les membres des unités seront intégrés dans le futur appareil de sécurité à Shengal. La déresponsabilisation des milices et des unités recèle un grand potentiel de conflit. (…)

Dans un communiqué, l’Association centrale des Yézidis, l’association des femmes et d’autres organisations, ont déclaré que l’accord manquait de légitimité car les personnes concernées n’étaient pas incluses dans le processus de prise de décision.

L’accord signé à Bagdad est le résultat de longues négociations sous la pression des États-Unis

Le communiqué des organisations yézidies souligne :  «Nous voyons avec grande consternation que le gouvernement irakien cède à la pression du despote Erdogan en concluant des accords concernant les Yézidis, ce qui mine complètement les intérêts des Yézidis.  Il est plus qu’étonnant de voir que le gouvernement irakien, avec un centre de pouvoir comme le gouvernement régional kurde, prend des décisions pour la «protection des Yézidis» sans consulter les Yézidis et leurs représentants.

C’est le même centre de pouvoir qui a retiré ses milliers de Peshmergas sans combattre lors du génocide perpétré à Shengal le 3 août 2014 et a ainsi remis des centaines de milliers de Yézidis à l’État islamique.  Pour aggraver les choses, un accord a été conclu qui correspond pleinement aux souhaits et aux objectifs politico-géostratégiques d’Erdogan.  C’est une évolution catastrophique pour la société yézidie et, par conséquent, totalement inacceptable.  Cette stratégie, si elle est poursuivie et mise en œuvre de cette manière, ne peut et ne fera que forcer le processus d’émigration des Yézidis.

Toutes les décisions et tous les accords pris par des forces qui ont perdu leur légitimité en raison de leur contribution au génocide d’août 2014 sont illégitimes aux yeux des Yézidis ».

La déclaration s’achève  par les remarques suivantes : «Nous appelons principalement le gouvernement irakien, mais aussi toutes les organisations internationales telles que l’ONU, le Conseil de l’Europe, l’UE et les pays influents à user de leur influence pour préserver l’existence des Yézidis.  société.  Notre appel s’adresse également à tous les Yézidis et aux forces démocratiques pour qu’ils élèvent la voix contre de telles machinations et protestent. « 

La déclaration est signée par l’Association centrale des yézidis (NAV-YÊK), organisation faîtière des femmes yézidies (SMJE), MŞD, l’Association des jeunes yézidis (HCE), l’alliance des Yézidis de Syrie (YES) et le KMGE.

Contexte

Selon un communiqué du cabinet du Premier ministre :  «Avec l’accord historique parrainé par Mustafa Al-Kadhimi en coordination avec le gouvernement régional du Kurdistan, le gouvernement central sera responsable de la sécurité de Shengal et mettra fin à l’existence de groupes non invités. L’accord ouvrira également la voie à la reconstruction complète de la ville et au retour des personnes déplacées ».

« Pour une mise en œuvre réussie de l’accord, le gouvernement central coopérera avec le gouvernement régional kurde de manière coordonnée » a-t-il déclaré ajoutant que l’aide de la population de Shengal est également nécessaire.

ANF

 

Le parti Avenir de la Syrie rend hommage à Havrin Khalaf

QAMISHLO – Hevrîn Xelef, secrétaire général du parti Avenir de la Syrie, a été assassinée par les gangs de l’État turc le 12 octobre 2019, tandis que l’État turc et ses mercenaires poursuivaient leurs attaques d’invasion sur le Rojava.
 
Son parti a rendu hommage à la politicienne kurde Havrin Khalaf*, 35 ans, à l’occasion du premier anniversaire de son assassinat morbide. Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, Havrin avait été violée et lapidée le 12 octobre par les membres du «Bataillon 123» de la milice djihadiste «Ahrar al-Sharqiya», allié de la Turquie. Ses bourreaux avaient aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.
Khalaf œuvrait à construire des ponts, à réconcilier différents groupes ethniques et à œuvrer pour une Syrie démocratique, pluraliste et décentralisée. Elle a également œuvré à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
 
Le meurtre d’Hevrîn Xelef (Havrin Khalaf) a été l’un des nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque dans la région.
 
Ibrahim Qeftan, président du Parti du futur syrien, a rendu hommage à Hevrîn Xelef à l’occasion du premier anniversaire de son martyre.
 
Qeftan a déclaré: « Les groupes de mercenaires que l’État turc a réunis sous le nom de l’armée nationale syrienne ont commis toutes sortes de crimes contre l’humanité et la guerre. Ils ont forcé les civils à quitter leurs maisons à Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî. Pour le moment, les pratiques de l’Etat islamique se poursuivent dans les zones où se trouvent les meurtriers d’Hevrin. »
 
Qeftan a déclaré que l’État turc continue d’exploiter les groupes de mercenaires, et a ajouté que le parti Avenir de la Syrie de battait pour la paix et la stabilité en Syrie. (ANF)
 
 
 

Il y a un an, les bombardements turcs tuaient le journaliste Vedat Erdemci à Serêkaniyê

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SYRIE / ROJAVA – Le journaliste kurde Vedat Erdemci est mort lors d’un raid aérien turc sur Serêkaniyê, au troisième jour de l’invasion du Rojava. Depuis, sa famille exige qu’on leur rende le corps d’Erdemci qui a été torturé et décapité par les mercenaires islamistes de la Turquie qui ont envoyé les images à la famille via le téléphone du journaliste tué.
 
La famille de Vedat Erdemci a demandé la localisation du cadavre du journaliste de 27 ans décédé le troisième jour de l’offensive illégale de la Turquie sur les territoires autonomes du nord et de l’est de la Syrie.
 
Le journaliste Vedat Erdemci est décédé lors d’un raid aérien turc sur Serêkaniyê (Ras al-Ain) le 11 octobre, mais sa mort violente n’est devenue publique que trois semaines plus tard. Des collègues européens ont tenté à plusieurs reprises de joindre Erdemci par téléphone. Lors de l’un de ces appels, mercenaire jihadiste a répondu à un appel et a déclaré: «Le propriétaire de ce téléphone est mort». Plus tard, les islamistes ont envoyé des images vidéo de son corps décapité à sa famille.
 
La mère de Vedat Erdemci, Remziye Erdemci, a appris la mort de son fils par les médias. Depuis, la famille demande aux autorités turques de leur remettre le cors d’Erdemci, sans résultat…
 
La Directrice générale de l’UNESCO avait condamné la mort d’Erdemci
 
Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESO, a condamné le meurtre de Vedat Erdemci et du photojournaliste syrien Abdul Hameed al-Yousef, tués dans le nord de la Syrie les 11 octobre et 10 novembre respectivement. «Je condamne le meurtre des journalistes Abdul Hameed al-Yousef et Vedat Erdemci. Le lourd tribut payé par les journalistes en Syrie est intolérable et je rappelle à toutes les parties leur obligation de protéger la vie des journalistes et des civils conformément à la Conventions de Genève,» a-t-elle déclaré. 
 
Qui était Vedat Erdemci?
 
Vedat Erdemci était originaire d’Urfa/Viranşehir, dans le Kurdistan du Nord, près de la frontière avec la Syrie, à seulement 50 kilomètres de Serêkaniyê. Jusqu’en 2014, Erdemci, père de deux enfants, a travaillé pour diverses institutions culturelles et journalistiques. Pendant quelque temps, il a travaillé au bureau de presse de la municipalité de Viranşehir. Il a été placé en détention provisoire en Turquie pendant trois mois dans le cadre d’un procès contre lui. Peu de temps après sa libération, le procès s’est terminé par une longue peine de prison. Erdemci s’est ensuite rendu à Kobanê, où il a poursuivi son travail journalistique pour des institutions médiatiques kurdes telles que l’ANHA et Ronahî TV. Moins d’un an plus tard, l’un de ses frères est mort en défendant Serêkaniyê contre DAECH.
 
Peu de temps avant sa mort, Vedat Erdemci avait travaillé sur un documentaire sur les femmes et les enfants yézidis libérés de la captivité de l’Etat islamique par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la dernière enclave de l’Etat islamique al-Baghouz. Il est le troisième journaliste à mourir pendant l’invasion turque du Rojava. (ANF)

11 octobre la Journée internationale des filles

A l’occasion de la Journée internationale des filles du 11 octobre, rappelons que les dizaines de milliers de fillettes kurdes d’Afrin et de Serê Kaniyê ont été chassées de leurs terres avec leurs familles lors de l’invasion turque au Rojava.
 
Elles et leurs familles vivotent dans des camps de fortune, privées de tout. Mais le plus important pour elles, c’est l’éducation, car grâce à l’éducation, elles peuvent s’émanciper et vivre libres, sans être sous la tutelle d’un homme, qu’il soit le père, le frère, le mari ou encore le fils.
 
Le régime turc n’est pas seulement l’ennemi des Kurdes, il est aussi l’ennemi des femmes et des filles libres, d’où son acharnement contre le Rojava où un modèle féministe, démocratique, laïque et écologique a vu le jour, dans un Moyen-Orient à feu et à sang dirigé par des régimes autocrates allant des Mollahs chiites aux sultans salafistes.
 
Nous souhaitons une vie libre, loin des guerres, à toutes les filles du monde.

« L’objectif de la Turquie est l’anéantissement des Arméniens »

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« L’Arménie est un mur entre la Turquie et les États musulmans du Caucase. Cette situation empêche la mise en œuvre des plans de l’État turc dans le Caucase. Le but de cette guerre, que la Turquie soutient avec des mercenaires jihadistes, est  l’anéantissement du peuple arménien et la domination dans le Caucase. La longue durée de cette guerre montre que les grands États sont également impliqués. (…) », déclare Anna Harutunoyan, une journaliste ukrainienne vivant en Arménie.

 

Les combats au Haut-Karabakh (Artsakh), qui ont commencé avec l’attaque de l’Azerbaïdjan le 27 septembre, soutenue par la Turquie, se poursuivent.  Stepanakert, la capitale de la République d’Artsakh, est bombardée depuis des jours. 

Anna Harutunoyan est rédactrice en chef du journal Dinevpirov et présidente de l’Association nationale ukrainienne en Arménie.  Elle a parlé à ANF de la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

« L’Arménie est un mur entre la Turquie et les États musulmans du Caucase. Cette situation empêche la mise en œuvre des plans de l’État turc dans le Caucase. Le but de cette guerre, que la Turquie soutient avec des mercenaires jihadistes, est  l’anéantissement du peuple arménien et la domination dans le Caucase. La longue durée de cette guerre montre que les grands États sont également impliqués. (…). »

Les djihadistes en Azerbaïdjan : une grosse erreur

Anna Harutunoyan souligne que l’Azerbaïdjan attaque l’Arménie avec les mercenaires djihadistes turcs: « Il y a une différence entre les armées de deux pays qui se font la guerre et l’utilisation de groupes de mercenaires. L’utilisation de djihadistes révèle une pratique illégale. À mon avis,  L’Azerbaïdjan a commis une grave erreur lorsque des jihadistes de Daesh ont été amenés dans le pays pour être utilisés dans la guerre contre l’Arménie. Ces jihadistes deviendront un fléau pour toute la région. »

Harutunoyan souligne que : «La Russie reste silencieuse sur l’attaque contre l’Artsakh.  Cela montre que l’Artsakh ne fait pas partie du territoire de l’Arménie.  Oui, un référendum a eu lieu en Artsakh, mais il n’a pas été reconnu au niveau international.  Par conséquent, le problème en Artsakh n’a pas été résolu jusqu’à aujourd’hui, il y a eu la guerre et le chaos depuis des années.  La Russie, en raison de ses propres intérêts, est silencieuse sur les attaques de l’État turc, mais à mon avis, cette situation n’est pas permanente.  La Russie connaît les intentions d’Erdogan et ce qu’il cherche à faire.  Le président ukrainien a déclaré son soutien à l’Azerbaïdjan, mais nous savons que chaque État poursuit ses propres intérêts.  En tant que peuple ukrainien vivant en Arménie, nous ne partageons pas le point de vue du président ukrainien.  Nous soutenons le peuple arménien.  Cette guerre doit être arrêtée, les problèmes doivent être résolus par le dialogue « .

La journaliste souligne que le président turc Erdogan veut contrôler toute la population de la région : «Erdogan doit savoir que ces gens vivent ici depuis des siècles et ont une histoire. Ils ne peuvent pas être simplement détruits. L’Etat turc a créé des ennemis partout.  D’un côté, il attaque les Arméniens et les Kurdes, de l’autre côté la Libye et la Syrie. Avec ces attaques, il veut s’établir dans la région. Nous soutenons également les revendications du peuple kurde pour ses droits car l’Etat turc a attaqué le peuple kurde depuis des années, en les opprimant et en commettant des massacres ».

ANF

Persécution de militants et de journalistes critiques au Kurdistan du Sud

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Des défenseurs des droits humains s’inquiètent pour Sherwan Sherwani, journaliste kurde arrêté récemment au Kurdistan irakien où plusieurs militants sont en détention depuis des mois pour avoir manifesté.
 
Sherwan Sherwani, rédacteur en chef du mensuel Bashur – connu pour ses enquêtes sur la corruption dans la région autonome du nord irakien – a été appréhendé à son domicile à Erbil mercredi sans raison légale ni mandat judiciaire, dénonce un communiqué de militants kurdes.
 
Selon le Committee to Protect Journalists (CPJ), 10 officiers de police l’ont interpellé et ont saisi ses deux ordinateurs portables, son carnet de notes et des CD avant de braquer un pistolet sur sa tête et de le menotter.

« Les autorités kurdes irakiennes devraient divulguer toute accusation portée contre le journaliste Sherwan Amin Sherwani ou le libérer immédiatement », a déclaré le Comité pour la protection des journalistes.
 
Le journaliste, déjà arrêté par le passé pour des articles contestés par les autorités, avait critiqué sur Facebook plusieurs jours avant sa disparition le Premier ministre kurde, Masrour Barzani, réclamant des comptes sur la mort de journalistes et de militants au Kurdistan, selon le CPJ.
 
Des militants des droits humains s’inquiètent également du sort de Badel Barwari, un instituteur qui avait participé il y a près de deux mois à des manifestations à Dohouk (nord) réclamant les salaires des fonctionnaires.
 
Depuis janvier, le gouvernement autonome n’a payé que six salaires à ses 1,2 million de fonctionnaires – pour cinq millions d’habitants.
 
Si des manifestations ont régulièrement lieu sans incident à Souleimaniyeh, deuxième ville kurde tenue par l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), les rassemblements à Dohouk et Erbil (Hewler), la capitale tenue par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, ont été dispersés.
 
Le chef du Comité des droits humains du Kurdistan, Dhiaa Boutros, affirmait ainsi à des médias locaux, que « 305 personnes ont été arrêtées, dont 19 toujours en détention » depuis fin août.
 
Dimanche, la cour d’appel de Dohouk a estimée « illégale » la détention de M. Barwari car manifester relève « de la liberté d’expression et de réunion ». « Clôturant définitivement le dossier », elle a ordonné la libération de M. Barwari.
 
L’homme n’est toutefois toujours pas réapparu, selon ses proches.
 
Le Kurdistan, qui se présente comme un havre pour militants anti-pouvoir à Bagdad et investisseurs étrangers, est régulièrement épinglé par les défenseurs de la liberté d’expression.
 

La fête ancestrale de la grenade

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ROJHILAT / IRAN – Le yarsanisme est l’une des plus anciennes croyances religieuses des Kurdes.
 
La philosophie yarsane* est étroitement liée à la foi et à la philosophie des Alévis. C’est une croyance basée sur la nature, la société, les lois et traditions sociales.
 
Pour montrer leur respect et leur proximité avec la nature et la société, les Yarsans, qui célèbrent toutes les saisons, célèbrent au cours de ces fêtes les produits de la nature qu’ils ont obtenus.
 
Pour les Yarsans – vivant essentiellement au Kurdistan de l’Est (Rojhilat) – l’automne signifie le Festival de la grenade. La grenade est l’un des derniers fruits à mûrir. Les Yarsans saluent avec ce festival la première partie de l’année tout en accueillant la seconde partie.
 
Le festival de la grenade, qui est célébré chaque année à la fin du mois d’octobre dure 3 jours. (Les Kurdes font cuire le jus de la grenade pour obtenir une mélasse acide utilisée comme vinaigre.)
 
Xawenkar
 
La fête de la grenade commence par une cérémonie religieuse et se déroule dans une ambiance festive. Le festival de la grenade s’appelle Ayinê Yari.
 
Ayinê Yari signifie cérémonie de fraternité. Les fleurs, les légumes, les produits de toutes leurs couleurs sont issus de la nature. Par conséquent, toutes les cérémonies et fêtes sacrées tirent leur nom de la nature, des produits offerts par la nature à la société.
 
Le festival de la grenade, qui dure trois jours, prend le nom de Xawenkar.
 
Selon la croyance des Yarsans, le sultan Sahak et ses amis auraient été bloqués dans la grotte de Mireno à Shinawa, Halabja. Après trois jours, les amis se sont libérés et se sont retrouvés chez une pauvre femme. Elle n’a qu’un coq mais le partage avec bonheur avec le sultan Sahak et ses amis.
 
Cet événement a eu lieu il y a environ 700 ans. Depuis lors, la fête de Xawenkar est célébrée avec de la viande rôtie et du riz. La fête de Xawenkar est célébrée en tant que fête de la victoire et du salut pour le sultan Sahak et ses amis.
 
Après la présentation de la nourriture et des grenades, des prières yarsans sont lues.
 
Une fois la nourriture mangée et les grenades offertes, les groupes de tambourins, composés de centaines de personnes, commencent à jouer du tambour, symbole sacré du yarsanisme.
 
La fête de Xawenkar est célébrée sur la tombe de Bābā Yādgār, l’un des Pir (chef religieux) des Yarsans, dans la province de Kermanshah.
 
Un autre sanctuaire important est celui du sultan Suhak à Sheykhan, près du pont Perdīvar, également dans la province de Kermanshah.
 
Une croyance ancienne
 
La religion Yârsânisme ou Ahle Haqq a été fondée par le soufi kurde Sultan Sahâk (1) au XIV siècle. Certains Yârsâns du Kurdistan du Sud sont appelés Kakaï. On ne sait pas le nombre exacte des Yârsâns qu’on estime à des centaines milliers de personnes.
 
Le Yârsânisme est l’une des trois religions formant le yazdanisme* (avec l’alévisme et le yézidisme), terme désignant les religions considérées comme kurdes et comportant des éléments antérieures à l’islam. Le Yârsânisme ou Ahle Haqq, est une religion syncrétique (2) datant de la fin du XIVe siècle au Kurdistan de l’Est, dans l’ouest de l’Iran. Les Yârsânes sont persécutés à cause de leurs croyances.
 
*Le yazdânisme est un terme de classement universitaire et parfois aussi le nom de l’ancienne religion monothéiste, culte des Anges (Yazdâni), que pratiquaient les Kurdes avant l’expansion arabe du viie siècle et leur islamisation. Les Yazdânites croient en la réincarnation, comme dans l’hindouisme et que sept anges défendent le monde face à sept démons, leurs égaux. On estime que près du tiers de la population au Kurdistan professe cette religion. Le yazdanisme (sauf le yézidisme) est aujourd’hui assimilé à des courants de l’islam, car ils pratiquent la taqiya (une pratique de précaution consistant, sous la contrainte, à dissimuler ou à nier sa foi afin d’éviter la persécution) et aussi un petit nombre de rites musulmans. Cependant, ils sont critiqués par des musulmans qui considèrent que ces pratiques ne sont que superficielles et que le fond de leur croyance n’est pas musulman.
 
(1) Sultan Sahak est né à Barzanjeh , dans la province actuelle de Sulaymania, au sud du Kurdistan. Selon l’hagiographie d’Ahl-e Haqq, il était un descendant direct de l’imam musulman chiite Musa Kazim. Par la suite, il s’installe dans la région d’Avroman (Hawraman), dans la région kurde de Kermanshah, en Iran.
 
Selon ses disciples, Sultan Sahak a révélé la quatrième étape de la religion ( Haqiqat = vérité) à la terre, le Bayabas-e Pirdiwari (au-delà du pont). Sultan Sahak est mort dans le village de Sheykhan dans la province de Kermanshah où sa tombe est devenu un lieu de pèlerinage pour ses disciples.
 
Les enseignements de Sultan Sahak ont ​​été enregistrés par ses disciples et publiés plus tard dans la langue Gurani sous le nom de Kalam-e Saranjam . Les adeptes de l’Ahl-e Haqq lui donnent divers noms, notamment Shah-e Haqiqat (le roi de la vérité), Saheb-Karam, Saan Sahaak et Khwaavandekaar (Seigneur).
 
(2) Syncrétisme : système philosophique ou religieux qui tend à faire fusionner plusieurs doctrines différentes
Photo via Zanyar Hama Noori 

La Turquie doit rendre des comptes pour les crimes qu’elle a commis au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Le 9 octobre 2019, la Turquie débutait son agression militaire contra la ville de Ras al-Aïn / Serê Kaniyê, dans le nord de la Syrie, avec la bénédiction de l’OTAN et des USA. Des centaines de milliers de Kurdes ont été chassés de leurs terres, d’autres ont été torturés ou tués, des femmes kidnappées, violées et tuées sous la torture comme Havrin Khalaf…. Depuis, la terreur règne sur cette région occupée. La torture et les enlèvements sont quotidiens. Les prisonniers sont également déportés vers la Turquie ou assassinés.
 
A l’occasion de l’anniversaire de l’invasion turque de Serêkaniyê et Girê Spî, L’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a appelé les organisations internationales à ouvrir une enquête indépendante sur les crimes de guerre des forces d’occupation dans la région.
 
Dans sa déclaration, l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES) a déclaré que l’État turc violait les accords internationaux en envahissant Serêkaniyê, Girê Spî, Afrin, Bab, Jarablus et Azaz où la Turquie commet des crimes de guerre et change la démographie de la région en chassant les Kurdes et les minorités ethniques et religieuses. Ajoutant que:
 
« Les gangs affiliés à l’État turc qui se prétendent être syriens sont impliqués dans des enlèvements, des meurtres, des chantages, des abus sexuels.
 
Une année s’est écoulée depuis l’occupation des régions où « les peuples kurde, arabe, syriaque, circassien et autres ont vécu ensemble. La Turquie a perturbé la stabilité et la sécurité de la région avec des excuses loin de la réalité afin d’étendre l’occupation, de diviser la Syrie, de jouer avec le sort du peuple syrien et de réaliser ses propres intérêts. Malheureusement, certaines parties syriennes liées à la Turquie occultent ces crimes. La Turquie essaie de protéger ses intérêts dans la région et utilise ces cercles dans les zones de conflit. L’État turc est l’instigateur de conflits et de guerres en Syrie, en Libye, en Irak, en Afrique, en Grèce, en Azerbaïdjan, en Arménie, dans le Golfe arabe et au Yémen.
 
À l’occasion de l’anniversaire des attaques d’invasion contre Serêkaniyê et Girê Spî, nous commémorons respectueusement les martyrs héroïques qui ont sacrifié leur vie pour défendre la région et les villages.
 
Ceux qui ont résisté ont répondu à l’État turc d’occupation et aux bandes terroristes. La résistance à Kobanê et à Afrin s’est étendue aux régions du nord et de l’est de la Syrie. Cette résistance est l’héritage de notre peuple et triomphera.
 
Nous appelons les Nations unies (ONU), l’Union européenne (UE), l’Union arabe, la Coalition internationale, les organisations des droits de l’Homme et les défenseurs des droits des femmes à prévenir les crimes de l’État turc, qui provoque des désordres dans la région et dans le monde, en violation de tous les critères internationaux.
 
Nous demandons instamment au Comité des droits de l’Homme des Nations unies et aux comités connexes, qui ont documenté dans leur dernier rapport les crimes commis par l’État turc et ses gangs dans les territoires occupés, d’ouvrir une enquête et de demander des comptes aux gangs, aux terroristes, aux meurtriers et aux responsables en Turquie qui ont commis des crimes contre l’humanité.
 
Nous disons à notre peuple qui a dû quitter Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî ; votre douleur est notre douleur, nous promettons de poursuivre notre résistance jusqu’à ce que nous libérions nos régions de l’occupation. Nous tirons notre moral et notre force de la résistance et de la persévérance de notre peuple, martyrs et blessés. Avec ce moral et cette force, nous mettrons fin à l’occupation, nous obtiendrons la victoire et nous construirons un pays démocratique dominé par la paix et la sécurité ».
 

D’anciens membres de l’IE engagés par la Turquie à Serê Kaniyê et Tel Abyad

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SYRIE / ROJAVA – Cela fait un an que la Turquie a lancé son opération dévastatrice « Printemps de la paix », après le feu vert donné par Donald Trump et ciblant principalement les Kurdes du Rojava. L’invasion a déplacé près de 300 000 civils, dont les Kurdes et toutes les minorités yézidies et chrétiennes, ainsi qu’un grand nombre d’Arabes.
 
Depuis lors, la Turquie a installé des milices arabes sunnites dans cette région (autrefois diversifiée, tolérante et laïque) responsables d’un large éventail de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, reconnus même par l’ONU dans un rapport récent.
 
Aujourd’hui, un nouveau rapport du Centre d’information du Rojava révèle l’identité de plus de 40 anciens membres de l’Etat islamique (EI / DAECH / ISIS) installés, financés et protégés par la Turquie dans les régions occupées. Le rapport révèle que de nombreux commandants, combattants et émirs de l’Etat islamique sont désormais inscrits sur la liste de paie turque, utilisant des cartes d’identité émises par la Turquie et recevant des commandes des services de renseignement turcs dans le cadre de « l’armée nationale syrienne » [ANS / SNA] contrôlée par la Turquie.
 
L’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES) est généralement reconnue comme offrant les plus hauts niveaux de tolérance religieuse et ethnique, de droits de l’homme et de respect de l’état de droit de tout acteur syrien. Depuis leur occupation, Sere Kaniye / Ras al-Aïn et Tel Abyad sont passés d’une situation de paix, de laïcité et de prospérité relative à une situation dans laquelle des groupes armés contrôlés par la Turquie commettent un large éventail de crimes de guerre contre la population civile, notamment le viol de femmes, la torture et les exécutions sommaires, enlèvement contre rançon, extorsion, confinement forcé des femmes à la maison et, dans certains cas, imposition stricte de la charia, des féminicides et des viols et séquestration des filles et des femmes.
 
Loin d’agir pour lutter contre le terrorisme, les invasions par la Turquie et l’installation du SNA dans des régions autrefois contrôlées par le SNA ont fourni des havres de sécurité aux terroristes recherchés dans le monde. Les frappes aériennes américaines visent régulièrement des militants de haut niveau liés à al-Qaïda ou à l’Etat islamique, se déplaçant librement dans le territoire sous contrôle turc. En 2019, le Centre d’information du Rojava a publié un rapport largement couvert identifiant plus de 40 anciens membres de l’Etat islamique faisant désormais partie des forces soutenues par la Turquie à Afrin. Ils comprennent d’anciens émirs, des commandants et des personnes chargées de coordonner les combattants djihadistes avec leurs maîtres dans les services de renseignement militaires turcs (MIT).
 
Le présent rapport développe ce travail. Appliquant une méthodologie plus stricte, il identifie plus de 40 anciens membres de l’Etat islamique désormais protégés en toute sécurité au sein des factions contrôlées par la Turquie à Sere Kaniye et Tel Abyad. Parallèlement aux précédents rapports du RIC sur la situation humanitaire désastreuse dans les zones occupées, cela constitue une preuve supplémentaire que la Turquie agit en tant qu’État sponsor du terrorisme. Ces régions servent désormais de tremplin pour l’expansion régionale de la Turquie, transférant des combattants de ces mêmes milices pour représenter ses intérêts de la Méditerranée jusqu’au Caucase.
 
Comme l’a récemment noté un avis du département d’État américain signé par Donald Trump, les offensives de la Turquie dans la Syrie du Nord et de l’Est «représentent une menace extraordinaire pour la politique étrangère nationale et sécuritaire des États-Unis… mettent en danger les civils, sapent la campagne pour vaincre Daech… et sapent la sécurité et la stabilité régionales. » Les deux candidats à la présidence américaine devraient donc s’engager publiquement et concrètement à empêcher toute nouvelle action militaire turque contre le nord et l’est de la Syrie par des moyens diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires.
 
Téléchargez le rapport complet ici et contactez le Centre d’information du Rojava pour plus de commentaires, analyses et informations.
 
9 octobre 2020
 

Halabja accueille la sixième fête de l’agriculture

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KURDISTAN DU SUD – ERBIL – Azad Mohammed, agriculteur et personnalité de renommée locale, a lancé jeudi le sixième festival agricole qui a lieu chaque année dans la plus petite province kurde d’Halabja, connue du monde à cause du génocide commis par le dictateur irakien Saddam Husein qui a fait gazé la ville en mars 1988. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme !» (odeur du gaz chimique)….
 
Les festivals précédents ont eu un franc succès auprès des amateurs de produits cultivés localement, en particulier les grenades.
 
Les participants ont vu de nombreuses cultures et produits agricoles exposés dans le cadre d’un plan qui vise principalement à mettre en valeur tout ce qui est local, qu’il s’agisse de fruits et légumes ou de produits artisanaux créés par les habitants de Halabja.
 
Mohammed a construit une vaste zone de stockage tempérée sur sa ferme où les produits agricoles sont présentés tout au long de l’été à l’aide d’un système de refroidissement fait maison qui, comme il l’a dit, n’a pas besoin «d’électricité ni d’aucune sorte d’énergie».
 
Son surnom vient de son talent pour cultiver avec succès les graines qu’il apporte de l’étranger pour pousser dans le sol et l’environnement locaux.
 
«Au cours des six à sept derniers mois, j’ai reçu des graines diverses et exceptionnelles du Japon, d’Allemagne et des Pays-Bas, les introduisant dans la région du Kurdistan», a déclaré Mohammed.
 
 

FRANCE. Manifestations kurdes pour la libération d’Abdullah Ocalan

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PARIS – Le chef historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan croupit dans une prison turque depuis 1999, malgré son âge avancé (71) et ses nombreux problèmes de santé. Ocalan est également privé de ses droits les plus élémentaires, comme rencontrer ses avocats, ses proches ou même recevoir du courrier ou un appel téléphonique. Condamné à la perpétuité, il est probable qu’il quitte la prison dans un cercueil. Mais les Kurdes restent mobilisés et organisent de nombreux événements ou d’actions pour attirer l’attention sur le cas d’Ocalan et c’est pourquoi, ils descendent en masse dans les rues demain, samedi 10 octobre, dans plusieurs villes françaises : Paris, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Rennes…
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle les Kurdes et leurs ami.e.s à descendre dans la rue ce samedi 10 octobre afin d’exiger la libération du leader kurde.
 
Voici l’appel du CDK-F:
 
« Alors qu’il a conduit la Turquie dans une crise économique, le président turc Recep Tayyip Erdogan ne cesse de battre le tambour du nationalisme, appelant à la restauration de la gloire de l’empire ottoman. Pour ce faire, Erdogan est prêt à tout. Ainsi a-t-il militarisé la Méditerranée orientale, envahi une partie du nord de la Syrie, emprisonné des milliers d’opposants politiques, journalistes, universitaires, … Obsédé par la promotion de l’islam, il s’ingère de manière flagrante dans la politique des pays européens (France et Allemagne en tête), africains et asiatiques. Son aventurisme militaire en Libye et ses guerres d’agression contre les Kurdes en Syrie et, tout récemment, contre les Arméniens du Haut-Karabakh, montrent l’ampleur de ses ambitions expansionnistes. Le régime du « Sultan » Erdogan est une menace régionale et mondiale, il doit être stoppé.
 
Halte à l’Isolement !
 
Détenu depuis 1999 dans la prison de haute sécurité d’Imrali, le leader du mouvement de libération kurde, Abdullah Öcalan, est privé de tout contact avec l’extérieur, ne pouvant recevoir de visites, ni communiquer par courrier ou par téléphone avec qui que ce soit. Dans un rapport publié le 5 août 2020, le Comité pour la Prévention de la Torture du Conseil de l’Europe (CPT) reconnait que le régime d’isolement mis en œuvre contre Abdullah Öcalan dans la prison d’Imrali constitue une forme de torture ; il exhorte par conséquent le gouvernement turc à rétablir le droit d’Öcalan d’entretenir des contacts avec l’extérieur. L’isolement total du leader kurde relève de la politique de guerre de la coalition gouvernementale fasciste AKP/MHP. Il va de pair avec la répression systématique et impitoyable exercée contre l’opposition démocratique et progressiste.
 
La Liberté d’Öcalan est une garantie pour la paix
 
De 2013 à 2015, Abdullah Öcalan a mené, au nom du mouvement kurde, des pourparlers avec l’État turc, pour une solution pacifique à la question kurde et, par là même, la démocratisation de la Turquie. Ces négociations ont conduit à une période de cessez-le-feu et à l’émergence d’une atmosphère politique porteuse d’espoirs. Malheureusement, ces espoirs ont été anéantis lorsque Erdogan a décidé de rompre le processus et de s’engager à nouveau dans une politique de guerre et de terreur à partir de juin 2015. Pour restaurer la paix en Turquie, il est indispensable de mettre fin à l’isolement d’Öcalan et de retourner à la table des négociations. Nous appelons la communauté internationale, le Conseil de l’Europe et le CPT à agir en ce sens.
 
Halte au Fascisme !
 
Le régime d’Erdogan pratique à outrance le panturquisme et le panislamisme, à travers le nationalisme, le racisme et le sexisme, principaux piliers du fascisme turc. Celui-ci sévit non seulement en Turquie, en particulier dans les régions kurdes, mais aussi dans les zones occupées du nord et de l’est de la Syrie. La politique d’homogénéisation et de nettoyage ethnique exercée par la Turquie contre les Kurdes et d’autres composantes ethniques et religieuses des zones occupées, ainsi que les violations systématiques et graves des droits humains, en particulier les violences sexuelles et les féminicides, sont des crimes contre l’humanité. Ils doivent être par portés devant une instance juridique internationale. Par ailleurs, il est urgent de prendre de sanctions internationales contre la Turquie pour mettre fin à ces crimes.
 
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement de libération et de résistance à l’avant-garde de la lutte contre le fascisme turc, doit être reconnu comme tel et, par conséquent, retiré de la liste des organisations terroristes.
 
Halte à l’Occupation !
 
L’expansionnisme de la Turquie a déjà conduit à l’occupation de plusieurs régions kurdes et arabes du nord et de l’est de la Syrie, ainsi que de la région du Kurdistan d’Iraq et de la Libye. Il menace la souveraineté des États et provoque une déstabilisation politique et sociale, avec le déplacement forcé de millions de civils.
 
Nous exigeons le retrait immédiat de tous les groupes de mercenaires djihadistes soutenus par la Turquie, en Syrie, en Irak, en Libye et dans le Haut-Karabakh. L’ONU, l’OTAN, l’Union européenne et les autres organisations internationales et régionales ne peuvent se contenter d’une critique stérile à l’encontre du régime d’Erdogan ; elles doivent engager des poursuites judiciaires et mettre en œuvre des sanctions contre le gouvernement AKP-MHP. »
 
PARIS, 14h, Place de la République
MARSEILLES,13h, Canebière
STRASBOURG, 12h30, Place Kléber
BORDEAUX, 18h, Place de la Bourse
RENNES, 16h, Place du Colombier
TOULOUSE, 13h, Métro Jean Jaurès