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Je suis Havrin Khalaf…

Je m’appelle Hevrîn Xelef. J’ai été violée et lapidée par les mercenaires de la Turquie le 12 octobre 2019 au Rojava car je travaillais pour une Syrie démocratique, féministe et pluraliste. Le monde entier a vu mon calvaire grâce à mes bourreaux qui ont filmé toute la scène et l’ont partagée sur les réseaux sociaux. Seule une de mes chaussures était restée intacte de l’horreur que j’ai vécue. C’est cette chaussure que ma mère a serré dans ses bras, à la place de mon corps mis en morceaux par mes bourreaux … et c’est sur ma tombe que ma mère a soufflé mes 35 bougies un mois après ma mort, le 15 novembre 2019.
 
Cela fait un an que je suis morte. Mais rien n’a été fait contre mes assassins car ils ont agi sous les ordres de la Turquie membre de l’OTAN et de l’ONU tandis que moi, je fais partie du peuple kurde apatride, laissé pour compte par les puissances mondiales et régionales qui approuvent l’occupation du Kurdistan par les États colonialistes de la région : Turquie, Syrie, Irak, Iran.
 
Cela fait un an que j’ai rejoint le long cortège composé de fillettes et de femmes kurdes/yézidies, arméniennes, assyriennes… violées et tuées par les forces turques ou jihadistes sur nos terres depuis un siècle car nous avons eu le malheur de ne pas être turques/sunnites.
 
Hevrîn Xelef, secrétaire général du parti Avenir de la Syrie, a été assassinée par les gangs de l’État turc le 12 octobre 2019, tandis que l’État turc et ses mercenaires poursuivaient leurs attaques d’invasion sur le Rojava.
 
Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, la politicienne kurde a été violée et lapidée par les membres du «Bataillon 123» de la milice djihadiste «Ahrar al-Sharqiya», allié de la Turquie. Ses bourreaux ont aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.
 
Le meurtre d’Hevrîn Xelef (Havrin Khalaf) a été l’un des nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque dans la région.
Depuis le début de l’opération « Printemps de la paix » jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les preuves documentant les crimes de l’État turc et malgré tous les appels et demandes des organisations des droits de l’homme et des partis politiques pour que justice soit faite pour le meurtre brutal et cruel d’Hevrin, le silence règne toujours. Le monde entier a vu la méthode abominable dans laquelle elle a été assassinée. Pourtant, rien n’a été fait pour empêcher ces milices de continuer à répandre la peur et la destruction et de commettre de nouveaux crimes contre la population civile, en particulier les femmes et les enfants, dans les territoires occupés.