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TURQUIE. Des journalistes kurdes menacés de mort sur les réseaux sociaux

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TURQUIE / BAKUR – Il est extrêmement dangereux d’être kurde et journaliste en Turquie où le peuple kurde subit une extermination ethnique, culturelle et linguistique. Des crimes que le régime turc veut cacher au monde extérieur et même à sa propre population afin d’en finir avec les Kurdes sans être gêné dans son sale besogne. C’est pourquoi des dizaines de journalistes kurdes, accusés de « terrorisme », croupissent dans des prisons turcs tandis que les autres encore en liberté reçoivent des menaces de mort « anonymes » ou sont empêché de faire leur travail par les forces armées turques.
 
Plusieurs journalistes kurdes en Turquie déclarent que les menaces de mort à leur encontre se sont multipliés ces derniers temps via les réseaux sociaux et qu’aucune mesure n’est prise contre les comptes anonymes qui leur envoient ces menaces.
 
Les journalistes kurdes déclarent que la répression de la presse s’est intensifiée en Turquie et que l’État a commencé à travailler en partenariat avec la cellule clandestine de la gendarmerie chargée de la lutte antiterroriste (JİTEM), connue pour avoir commis de nombreux assassinats politiques dans les années 1990.
 
La plupart des menaces de mort visant les journalistes kurdes sont signées « Yeşil », un membre du JITEM connu pour avoir torturé et tué de nombreux Kurdes dans les années 1990. Elles sont accompagnées d’images d’exécution de civils kurdes par des soldats turcs etc…
 
Yeşil et le JİTEM font parler d’eux de nouveau en Turquie alors que des faux comptes ont menacé de mort des journalistes via les réseaux sociaux.
 
Selon le procès-verbal du parlement turc, Mahmut Yıldırım (alias Yeşil) aurait été membre d’Ülkü Ocakları (les Loups gris fascistes) dans les années 1970. Yeşil, connu sous le nom de code «Sakallı» (barbu) en public, a été mentionné pour la première fois en raison de la torture qu’il a infligée aux habitants de la province kurde-alévie de Tunceli (Dersîm) en 1991. Il a également été indiqué dans le procès-verbal qu’Yeşil a exercé les fonctions de commandement de la gendarmerie provinciale dans cette période. Cependant, son devoir a pris fin après qu’il a été découvert. Le procès-verbal enregistrait également le fait que Yeşil avait travaillé pour l’Organisation nationale du renseignement (MİT) et JİTEM dans les années 1990.
 
Bilal Gündem, rédacteur en chef kurde de l’Agence de Mésopotamie (MA), est l’un des journalistes ciblés. Gündem a parlé à MedyaNews des menaces auxquelles il faisait face. «Ce genre de récits portant la signature « JİTEM » perpétue leurs menaces contre les politiciens et les journalistes kurdes depuis des années».
 
 
Gündem a déclaré que ces menaces visaient à effrayer les journalistes. Il a déposé une plainte pénale en vain. Les utilisateurs des comptes n’étaient pas clairs mais la forme des messages était la même et les messages ont été envoyés à plusieurs personnes. Il a déclaré que les messages contenaient des images de scènes d’exécution et d’armes à feu. En outre, Gündem a déclaré qu’il ferait une demande auprès de l’Association des droits de l’homme (İHD) et déposerait une plainte pénale.
 
 
La journaliste Burcu Karakaş a été menacée par des messages similaires. Elle a réagi sur les réseaux sociaux.
 
Un autre journaliste kurde, Hayri Demir, a également été menacé sur les réseaux sociaux. Demir a annoncé qu’il déposerait une plainte pénale contre ceux qui l’ont menacé. Demir a déclaré qu’il avait été menacé pour la première fois sur Instagram et a déclaré que le message incluait le pseudo «Yeşil (jitem.turkey)».
 
« Les menaces ne sont pas distinctes des décisions gouvernementales »
 
Hayri Demir a une idée de ce qui pourrait être responsable des menaces. « Les menaces de mort contre les journalistes, moi y compris, ne sont pas distinctes des décisions du gouvernement… Il est possible de comprendre ce fait en considérant la détention massive de journalistes. La Turquie est devenue une prison pour les journalistes. L’État tente de faire taire les journalistes en menaçant ceux qu’il ne peut emprisonner par des méthodes judiciaires. Il le fait avec l’aide de partenaires vicieux. En fait, en utilisant le nom de JİTEM, qui sont à l’origine des meurtres de 14 journalistes, dont Ape Musa (journaliste kurde Musa Anter), ils indiquent qu’ils sont revenus aux anciennes méthodes. Souvenons-nous: il y a quelques jours à peine, des personnes comme Mehmet Ağar, qui ont été parmi les responsables des barbaries des années 1990, se sont fait photographier à Bodrum. »
 
Demir a ajouté que si les autorités restaient silencieuses, cela signifie qu’elles soutenaient d’une certaine manière les menaces.
 
Des centaines de journalistes emprisonnés ou poursuivis
 
Nuri Akman est un autre journaliste qui a fait l’objet de menaces sur les réseaux sociaux. Akman a évoqué l’incident au cours duquel deux civils kurdes ont été torturés et jetés d’un hélicoptère militaire à Van (Wan). Les journalistes qui ont rapporté la torture ont été arrêtés. Akman a déclaré que les forces de sécurité avaient ciblé les journalistes pour couvrir leurs crimes.
 
Il a ajouté que les journalistes encouraient des dizaines d’années de peines de prison et que des centaines de journalistes avaient été emprisonnés ou poursuivis par la justice turque. Akman a déclaré que la répression des journalistes avait augmenté, ajoutant que malgré les menaces de mort et la répression, ils allaient continuer à faire leur métier de journaliste.
 
Info relayée en anglais par Media News

L’artiste kurde, Zehra Doğan remporte le prix Carol Rama

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ITALIE – L’artiste kurde Zehra Doğan a reçu le prix Carol Rama de la foire d’art Artissima à Turin. Le jury a ainsi honoré l’interprétation de Doğan de «l’idéal de la créativité féminine non conventionnelle et de la liberté artistique».
 
L’artiste kurde Zehra Doğan a reçu le prix Carol Rama 2020 doté de 5000 euros. La jeune femme de 31 ans a été honorée pour son interprétation de «l’idéal de la créativité féminine non conventionnelle et de la liberté artistique», selon la déclaration du jury. En tant que journaliste, Doğan a été l’une des fondatrices de JINHA, la première agence de presse féministe au monde dirigée exclusivement par des femmes et interdite par le gouvernement turc. En tant qu’artiste, elle a peint la ville kurde de Nusaybin assiégée et pour cela, elle a été envoyée en prison.
 
Le prix, nommé d’après la peintre autodidacte Carol Rama, qui traitait principalement de motifs érotiques, a été décerné lors de la 27e édition de l’Artissima. Avec des centaines de galeries représentant des artistes de plus de 35 pays, Artissima est le plus important des salons d’art contemporain en Italie se tenant dans la ville de Turin.
 
Les membres du jury international étaient: Luca Massimo Barbero, directeur de l’Institut d’histoire de l’art de la Fondation Giorgio Cini à Venise, Bart van der Heide, directeur du Museion Museum de Bolzano, et Kathryn Weir, directrice du Museo d’Arte Contemporanea Donna Regina à Naples, aussi MADRE en abrégé.
 
Cette année, une partie du 27ème foire d’Artissima aura lieu virtuellement à cause de la pandémie de coronavirus.
 
Les œuvres de 30 artistes seront présentées en ligne sous le titre « Artissima XYZ » jusqu’au 9 décembre. Zehra Doğan est représentée avec son œuvre Kurdistan 2, créée cette année, pour laquelle elle a reçu le prix d’Artissima.
 

Les femmes dans la rue contre les violences faites aux femmes

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PARIS – De nombreux événements sont prévus aujourd’hui en France dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre.
Les organisations de femmes kurdes participeront à ces rassemblements qui auront lieu à Strasbourg, Marseille notamment.
 
Marseille: 14h30, devant la Mairie centrale
Strasbourg: 14h, place KLEBER
 
Des événements en pleine pandémie du COVID19
 
Les femmes descendent dans la rue alors que des mesures restrictives liées à la pandémie du coronavirus paralysent tout mouvement populaire en France et dans de nombreux autres pays. Mais étant donné la gravité des violences faites aux femmes, des féminicides, la précarité économique touchant surtout les femmes… il aurait été inconcevable d’attendre que les femmes restent sagement à la maison devenue lieu de souffrance pour tant d’entre elles, en attendant que la vague du covid passe alors qu’elles sont si nombreuses à être écrasées par la vague sexiste et misogyne balayant le Chili, la Pologne, le Moyen-Orient, le Kurdistan, la Turquie… et que les violences masculines tuent plus de femmes dans le monde que le COVID19 
 
 

Les Kurdes sont les papillons de l’humanité, même si certains sont devenus centenaires

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C’est bien connu, à cause des guerres et des massacres incessants qui ont lieu au Kurdistan colonisé, la majorité des Kurdes ne font pas de vieux os. Certains sont tués jeunes, d’autres vivent avec du stress lié aux persécutions. C’est pourquoi on dit que les Kurdes sont les papillons de l’humanité. Mais parmi ceux nés au début du siècle dernier, une infime minorité est devenue centenaire en étant en bonne santé grâce à une vie seine dans une région montagneuse à l’air pur et une alimentation bio, plutôt végétarienne…
 
L’Institut kurde de Paris vient de publier un article sur la longévité chez les Kurdes à l’occasion du décès d’un Kurde du Rojhilat à l’âge de 138. Seul bémol dans cette info: La majorité des Kurdes nés au début du siècle dernier n’avaient pas de carte d’identité à leur naissance. Les États occupant le Kurdistan leur donnaient des cartes d’identité avec des dates de naissance au hasard. Par exemple, on a eu un cas d’un enfant kurde de 7 ans qui a été appelé à faire le service militaire en Turquie car on lui avait délivré une carte d’identité sur laquelle il avait 20 ans ! Alors, prenez avec des pincettes ce genre d’informations concernant l’âge des Kurdes centenaires !

 

Voici l’article de l’Institut kurde de Paris : Le Kurdistan, pays des centenaires ?

Nonobstant les guerres et les épreuves diverses, le Kurdistan serait encore un pays de « super centenaires » ?

Ainsi, l’Agence de presse iranienne a annoncé le 19 novembre le décès à l’âge de 138 ans du « doyen de l’Iran », Ahmad Soufi dans son village près de Saqqez dans la province du Kurdistan.

Il s’avère que Ahmad Soufi n’était pas seulement le doyen de l’Iran  mais il était aussi le doyen de l’humanité car la doyenne actuelle reconnue la Japonaise Kane Tanaka, née en 1903 « n’a que » 117 ans.

Selon la carte d’identité (chinasnameh) d’Ahmad Soufi, citée par l’agence, il était né le 28 février 1882 et il est mort de vieillesse. Il y a quelques jours, le 15 novembre, son « dauphin », un autre Kurde iranien, Hatim Muhamadi, est décédé à l’âge de 130 ans à Delouran dans la province kurde d’Ilam où il passait son temps en faisant du jardinage et en s’occupant de ses vignes.

La légende des Kurdes centenaires est fort ancienne.  Dans les années 1920-1930 un certain Zaro Agha, né en 1774, dans le village de Medan de la province ottomane kurde de Bitlis, avait frayé la chronique et suscité la curiosité des gérontologues occidentaux.  Avant son décès en 1934, à l’âge de 157 ans selon les registres d’état civil  turcs il a été invité aux Etats-Unis, en Angleterre et en France où les médecins ont pu examiner sous toutes les coutures ce doyen exceptionnel de l’humanité.

Le secret de leur longévité exceptionnelle ?  Outre l’air pur et les eaux limpides des montagnes du Kurdistan, un régime alimentaire, forcément bio, à base de céréales, de légumes et de légumineuses (lentilles et pois chiches), des noix, fruits secs et friandises à base de raisin, des produits laitiers de brebis et de chèvres et le délicieux miel local mille fleurs, de la viande seulement lors de grandes occasions quelques fois dans l’année.  Et bien sûr une vie active à tout âge. Certains de ces centenaires fumaient modérément des cigarettes roulées avec du tabac local, d’autres pas du tout.  Quand aux médicaments, le centenaire Ahmad Soufi « ne se souvenait plus » quand il avait pour la dernière fois pris un médicament chimique, se contentant de se soigner avec les remèdes à base de plantes de la médecine traditionnelle.

A votre santé !

TURQUIE. Des prisonniers kurdes taxés pour leur courrier en langue kurde

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TURQUIE / BAKUR – Le régime turc veut dissuader les prisonniers kurdes à écrire des lettres dans leur langue maternelle en les faisant payés pour la traduction de leurs lettres. Chose inexistante pour les lettres écrites dans d’autres langues: arabes, anglais, allemand, français… (Sinon, la Turquie n’a rien contre les Kurdes, elle est juste contre le PKK !)
 
Des frais de traduction sont facturés aux détenues de la prison pour femmes de Diyarbakır (Amed) pour les lettres en kurde. Si les correspondances dans différentes langues sont gratuites, il convient de noter que des frais ne sont facturés que pour la langue kurde.
 
Alors que les violations des droits subies dans les prisons turques se multiplient, de nouveaux scandales apparaissent. Les frais de traduction des lettres en kurde, qui étaient auparavant appliqués dans différentes prisons, sont également appliqués à la prison fermée pour femmes de Diyarbakır.
 
Selon les informations reçues des détenues, les administrations pénitentiaires exigent des frais de traduction des détenus pour les lettres kurdes qu’ils envoient et reçoivent. Les détenus définissent un tel verdict sur le kurde comme de la persécution, car il n’existe pas de réglementation similaire pour les lettres écrites dans différentes langues telles que l’anglais, le français et l’allemand.
 
Frais de traduction pour les prisonniers écrivant des lettres en kurde
 
Des frais de traduction sont facturés aux détenues de la prison pour femmes de Diyarbakır pour les lettres en kurde. Si les correspondances dans différentes langues sont gratuites, il convient de noter que des frais ne sont facturés que pour la langue kurde.
 
À mesure que les violations des droits dans les prisons se multiplient, de nouveaux scandales apparaissent. Les frais de traduction des lettres en kurde, qui étaient auparavant appliqués dans différentes prisons, sont également appliqués à la prison fermée pour femmes de Diyarbakır.
 
Selon les informations reçues des détenus, les administrations pénitentiaires exigent des frais de traduction des détenus pour les lettres kurdes qu’ils envoient et reçoivent. Les détenus définissent un tel verdict sur le kurde comme de la persécution, car il n’existe pas de réglementation similaire pour les lettres écrites dans d’autres langues telles que l’anglais, le français et l’allemand.
 
 

ROJAVA. Hold-up turc sur l’huile d’olive d’Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Les agriculteurs du canton kurde d’Afrin sont contraints de vendre leur huile d’olive à des prix symboliques à des commerçants choisis par la Turquie tandis qu’une coopérative* turque tente d’exporter cette huile vers les Etats-Unis.
 
Les agriculteurs de la région d’Afrin occupée par la Turquie sont contraints de vendre leur huile d’olive aux commerçants de la ville à des prix fixés par le conseil local soutenu par la Turquie après avoir été empêchés de commercialiser leur produit en dehors de la région.
 
Après avoir acheté la récolte aux agriculteurs, les commerçants d’Afrin la vendent à des entreprises Jalkhy, Ghosn Afrin et Jabal Afrin qui exportent huile d’olive vers la Turquie, selon les agriculteurs de la région.
 
Abdin Hamo (un pseudonyme), un agriculteur d’Afrin, a déclaré: « Parce que je ne pouvais pas exporter ma récolte d’huile d’olive, j’ai été obligé de la vendre à des commerçants à des prix définis par eux. »
 
Hamo a souligné que le conseil local soutenu par la Turquie avait changé le prix d’un carton d’huile d’olive de 55000 livres syriennes (SYP) (environ 21 euros) au début de la saison de récolte des olives à la mi-septembre, pour être vendu maintenant aux commerçants pour 33 dollars.
 
Le conseil a défini le prix d’un kilogramme d’olives entre 1 100 et 1 300 SYP (40 centimes d’euros), selon Hamo, qui a mentionné que les prix dans d’autres régions syriennes étaient plus élevés que cela.
 
Hamo a déclaré que les pressoirs à huile d’olive de la région sont monopolisés par des «colons commerçants» de Homs et de Damas, sous la supervision des dirigeants des groupes de mercenaires soutenus par la Turquie.
 
Certains propriétaires de pressoirs à huile d’olive d’Afrin ajoutent de l’huile végétale à la boîte d’huile d’olive, «pour réduire la qualité de l’huile afin de forcer l’agriculteur à la vendre à bas prix».
 
Avec le début de la saison de récolte des olives de cette année, les groupes de mercenaires ont imposé des redevances aux agriculteurs d’Afrin.
 
Ismail Sido (un pseudonyme), un habitant du village de Kafr Safra dans le district de Jinderis, a déclaré qu’il avait été contraint de payer 10 000 SYP (environs 3,50 euros) de redevances pour chaque olivier. «Si nous ne payons pas, ils voleront toute la récolte», a-t-il ajouté.
 
Sido a ajouté que les terres de la plupart des personnes déplacées de force de la région avaient été complètement confisquées par les groupes d’opposition soutenus par la Turquie.
 
Abu Rashid (un pseudonyme), un agriculteur du district de Sharran, a été contraint de céder 10% de sa récolte pour pouvoir la récolter.
 
«L’année dernière, des militants de la division Sultan Malak Shah du deuxième corps de l’armée nationale syrienne ont complètement pillé mes récoltes et abattu les arbres au profit des commandants et des membres de la division», a déclaré Abu Rashid.
 
Abu Rashid estime les redevances imposées aux agriculteurs d’Afrin équivaut à plus de la moitié du prix de leur récolte.
 
Pour compliquer davantage les choses, les forces gouvernementales syriennes dans la campagne du nord d’Alep ont publié une décision en octobre interdisant le transfert d’huile d’olive à Alep.
 
Fin janvier 2019, un journal espagnol a publié un article sur les exportations turques d’huile d’olive d’Afrin vers les marchés espagnols comme «d’origine turque». Le journal a déclaré à l’époque: « L’huile d’olive d’origine syrienne est mélangée à de l’huile turque et de fausses étiquettes y sont apposées avant d’être exportée. »
 
Plusieurs mois après son invasion et sa prise de contrôle d’Afrin, la Turquie a ouvert le passage de Ghosn Zeytun (branche d’olivier), qui relie Afrin à la province turque d’Hatay.
La traversée a commencé les travaux le 8 novembre 2018, ce qui a coïncidé avec la saison de récolte des olives cette année-là.
 
Les forces turques et leurs alliés syriens ont envahi le canton d’Afrin en mars 2018, à la suite d’une opération militaire qu’elles ont lancée en janvier de la même année, chassant plus de 300 000 civils de la région. (North press agency)

*La coopérative turque Tarım Kredi aurait envoyé des représentants aux États-Unis afin d’exporter l’huile d’olive d’Afrin vers les États-Unis. Cette information a été donnée par le journal turc Duvar qui rapporte une déclaration du président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Antakya, Hikmet Çinçin qui a déclaré que 90 000 tonnes d’huile d’olive provenant de la ville d’Afrin sont commercialisées vers États-Unis par des coopératives de crédit agricole.

 

« Je viens d’apprendre que des représentants de coopératives de crédit agricole turques sont allés à New York pour commercialiser de l’huile d’olive [importée d’Afrin]. Nous sommes d’avis que ce n’est pas la bonne façon de procéder », a déclaré M. Çinçin lors d’une réunion dans la province de Hatay, au sud de la Turquie.

Çinçin a déclaré que l’huile d’olive est apportée en Turquie depuis Afrin à la condition qu’elle soit exportée et non pas offerte sur le marché intérieur. « Mais nous recevons des plaintes de producteurs turcs selon lesquelles cette huile d’olive est commercialisée sur le marché intérieur », a déclaré M. Çinçin, ajoutant que la quantité d’huile d’olive qui veut être vendue aux Etats-Unis atteint 90 000 tonnes.

On peut sauver les Arméniens d’Artsakh, comme on aurait pu sauver les Kurdes d’Afrin

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Alors que les Arméniens du Haut-Karabakh quittent leurs maisons en vertu d’un accord signé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie laissant la région à l’Azerbaïdjan, des voix s’élèvent en Occident pour qu’on « sauve les Arméniens d’Artsakh » afin de mettre fin à un génocide culturel qui sera opéré par l’l’Azerbaïdjan pour effacer toute trace arménienne dans la région, comme l’avaient fait les Ottomans au siècle dernier en Anatolie…
 
Les Kurdes, dès le premier jour des attaques azéries, ont apporté leur soutien au peuple arménien, avec lequel ils ont vécu en bon voisinage en Anatolie et dans le Caucase depuis des millénaires, avant que des guerres russo-turques et le génocide arménien jettent le froid entre ces deux peuples voisins. En effet, de nombreux Arméniens reprochent aux Kurdes leurs rôles de collabos lors du génocide arménien de 1915 tandis que des Kurdes reprochent aux Arméniens [et aux Azéris] la déportation des centaines de milliers de Kurdes du Kurdistan Rouge, dans le Caucase du Sud, après la chute de l’URSS, pour se (mal) départager la région.
 
On ne sait pas la position actuelle des Arméniens sur la question de la déportation des Kurdes du Caucase. En revanche, on sait que la majorité des Kurdes regrettent qu’il ait pu avoir de collabos kurdes de la cavalerie Hamidiyê qui ont participé au génocide des Arméniens sous les ordres du régime ottoman. Même si cette collaboration s’est faite contre l’avis des notables kurdes qui étaient réunis sous le Mouvement Xoybûn (qui englobait également des Arméniens) militant pour un Kurdistan libre à côté d’un État arménien…
 
Un siècle après le génocide arménien et quelques décennies après la fin du Kurdistan rouge, alors que les Kurdes se font massacrés au Rojava, au Bashur, au Rojhilat et en Turquie par les États colonialistes occupant leurs terres et que les Arméniens font face à un nouveau génocide en étant pris en étau entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, l’heure est venue pour les Kurdes et les Arméniens d’unir leur force pour éviter de nouveaux génocides alors que les puissants du monde restent insensibles face à ces massacres, tant que leurs intérêts étatiques ne sont pas menacés.
 
Oui, on peut sauver les Arménien d’Artsakh, comme on aurait pu sauver les Kurdes d’Afrin quand en janvier 2018 la Turquie a lâché son armée et des mercenaires syriens contre le canton kurde d’Afrin provoquant l’exode de centaines de milliers de personnes de la région qui était autrefois un havre de paix dans une Syrie à feu et à sang. (Aujourd’hui, Afrin est annexé de facto à la Turquie et où les gangs islamistes ont imposé la charia, mettant fin au modèle féministe et pluraliste promu par les Kurdes.) Pour cela, il faut une mobilisation mondiale des Arméniens, des Kurdes et de tous ceux qui défendent le droit des peuples à l’auto-détermination. Cela permettra également aux Kurdes et aux Arméniens de panser leurs blessures d’hier pour recréer des amitiés sincères demain…

L’ONU et les « possibles » crimes de guerre d’Hayat Tahrir al-Sham à Idleb

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Des jihadistes le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS, anciennement Front al-Nosra) ont commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Syrie, y compris dans les zones kurdes, depuis le début du conflit et nous avons l’ONU qui dénonce les « possibles » crimes de guerre de HTS à Idleb, ville syrienne sous le contrôle des islamistes alliés à la Turquie notamment ! On se demande pourquoi l’ONU a besoin d’insérer le mot « possibles » dans sa déclaration. Encore un peu, et l’ONU mettra entre les guillemets la qualification « terroriste » d’HTS.
 
La déclaration de l’ONU a été donnée par le site swissinfo:
 
« L’ONU dénonce de possibles crimes de guerre perpétrés par les djihadistes d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à Idleb, en Syrie. Plusieurs exécutions sans un procès équitable ont été menées, a-t-elle affirmé vendredi à Genève.
 
HTS a affirmé cette semaine retenir une jeune humanitaire pour des charges criminelles. Plusieurs indications laissent penser qu’elle serait menacée d’être exécutée. Les djihadistes doivent immédiatement la relâcher, a affirmé à la presse une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
 
Il y a deux mois, la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie avait déjà ciblé ces djihadistes pour de possibles crimes de guerre comme des meurtres et de la torture. L’ONU a identifié de nombreuses personnes détenues et exécutées depuis un an par HTS et d’autres groupes dans la zone.
 
Parmi eux figurent des individus suspectés d’être proches d’entités kurdes ou des forces gouvernementales et accusés de meurtres. Les groupes armés continuent à imposer aux civils des violations de droits de l’homme, dit la porte-parole. En plus de neuf ans de conflit, les violences ont fait près de 390’000 victimes, selon l’ONU. »
 

Comment Afrin est devenue un enfer pour les Kurdes, surtout pour les femmes

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ROJAVA – « Il a menacé de tuer ma fille, de me violer, de prendre des photos et de les distribuer à tout le monde. Il m’a forcée à regarder la torture cruelle des femmes. C’était si grave que je suis tombée malade rien qu’à la vue », raconte une femme anonyme dans une vidéo détaillant sa capture à Afrin au nord de la Syrie.
 
Afrin était une région à majorité kurde où les femmes avaient plus de droits qu’ailleurs en Syrie, un pays patriarcal en proie à une guerre sanglante. Le mariage des enfants et la polygamie y étaient interdits et la violence domestique était punie par la loi.
 
Aujourd’hui, les mercenaires de la Turquie y sèment la terreur pour chasser les derniers Kurdes qui n’ont pas quitté leurs terres où on installe des colons arabes venus d’Alep, Ghouta et d’autres régions syriennes.
 
La ville a été en sécurité pendant une grande partie de la guerre syrienne et a été un sanctuaire qui a accueilli tout le monde. Shiler Sido, 31 ans, ancienne résidente d’Afrin et volontaire du Croissant rouge kurde, raconte à OpenDemocracy : « Nous avions une atmosphère libre où chacun s’habillait, surtout les femmes, comme il le voulait. On pouvait porter des shorts, des jupes, des robes courtes – tout ce qu’on voulait ».
 
« Il y avait un très faible niveau de criminalité. C’était particulier d’avoir ce genre de sécurité dans un endroit comme la Syrie. Il y avait une atmosphère utopique et c’était très paisible », se souvient Shiler.
 
Mais cela a vite changé.
 
Depuis 2018, Afrin est sous le contrôle de milices soutenues par la Turquie qui ont pris le contrôle de la ville après une opération de deux mois visant à éliminer les forces kurdes. Pour de nombreux civils de la ville, c’est comme si elle était assiégée.
 
En mars 2018, Shiler et sa famille ont fui leur maison de cinq chambres, « la ville ne pouvait plus tenir sous les factions », dit-elle.
 
Un climat de peur
 
Une récente commission de l’ONU a trouvé de nombreuses preuves que « la situation des femmes kurdes est précaire ». La Commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie a trouvé de nombreuses preuves de viols, de violences sexuelles, de harcèlement et de torture quotidiens au cours du premier semestre 2020. Elle cite des exemples inquiétants de violations et de ciblage de civils kidnappés à Afrin. Le rapport documente le viol d’au moins 30 femmes dans la ville kurde de Tal Abyad au cours du seul mois de février. « Les factions commettent des centaines et des milliers de violations chaque jour. Mes proches sont là », dit Shiler d’un ton inquiet.
 
Au début de l’année, une vidéo a montré des femmes conduites hors d’une cellule de prison secrète, illégale et surpeuplée. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté qu’elles étaient nues lorsqu’elles ont été trouvées.
 
Ces atrocités reflètent ce qui est arrivé à la population kurde aux mains de DAECH, quelques années plus tôt dans certaines parties de l’Irak et de la Syrie. Mais ces femmes ne sont pas torturées par un groupe islamiste. Elles sont sous le contrôle de milices soutenues par la Turquie, membre de l’OTAN et alliée des États-Unis.
 
Il existe aujourd’hui « un climat de peur omniprésent de la torture, au point que les femmes ne peuvent pas quitter leur maison parce qu’elles ne veulent pas être prises pour cible par un groupe armé », explique Meghan Bodette, fondatrice du projet « Missing Afrin Women ». Elle a lancé le site web en 2018 pour suivre les disparitions de femmes dans la région, une préoccupation énorme à côté de la torture.
 
173 femmes et filles auraient été enlevées depuis janvier 2018. Seules 64 auraient été libérées, tandis que le sort des 109 autres reste inconnu. Meghan parle d’une « campagne de terreur totale contre la population kurde ». D’autres chercheurs locaux sur les droits de l’homme affirment qu’il y a eu plus de 1 500 enlèvements. Il est à noter que Meghan ne documente que les femmes dont elle possède l’identité complète.
 
Près de chez elle
 
De nombreux Kurdes ont fui Afrin en 2018, dont Hassan Hassan, 50 ans, qui raconte à OpenDemocracy comment sa famille s’est échappée uniquement « avec de la nourriture et des vêtements sur le dos, laissant derrière elle une maison, des albums photos, des livres pour la vie, des jouets pour enfants, des meubles et des appareils électriques ».
 
La famille Hassan a fui vers un village et a vécu dans une grotte pendant 45 jours, « il y avait des bombardements quotidiens, des F-16 et des drones dans le ciel. Nous avons échappé au siège avec la grâce de Dieu ». Ils vivent maintenant dans le lugubre camp de Shahba, près d’Alep, avec d’autres personnes déplacées, dont Shiler et ses trois enfants.
 
Hassan et Shiler ont laissé derrière eux quelque 200 000 résidents d’Afrin. Ceux qui sont restés risquent d’être torturés et enlevés. Les cousins, amis et voisins d’Hassan ont tous disparu.
 
Leur nouvelle vie n’est pas un répit dans la souffrance. « Hier, nous ne pouvions pas dormir à cause des bruits de bombardement », dit Shiler.
 
La zone où se trouve le camp était autrefois sous le contrôle de DAECH, qui y a posé des centaines de mines terrestres. Shiler a été témoin de vies perdues, elle passe devant des corps tous les jours. « Nous endurons ce genre de vie parce que nous nous sentons géographiquement proches de chez nous », explique-t-elle.
 
Une zone dangereuse
 
Il y a un an ce mois-ci, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a envahi l’enclave kurde en Syrie pour « éliminer tous les éléments du PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan], du PYD [Parti de l’Union démocratique] et des YPG [Unités de protection du peuple] », qu’il considère comme des terroristes. Il a décrit cela comme une « zone de sécurité », qui est large de 300 miles le long de la frontière. La violence a été déclenchée par l’ordre de Donald Trump de retirer toutes les troupes américaines du nord de la Syrie.
 
Selon Human Rights Watch, la réalité dans la « zone de sécurité » est une réalité d’horreur avec des pillages, des exécutions, des fusillades et des déplacements forcés quotidiens. Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, déclare qu’il existe « des preuves accablantes que les « zones de sécurité » proposées par la Turquie ne seront pas sûres ».
 
Meghan cite le retrait de Trump comme le déclencheur de nombreuses « ramifications politiques internes aux États-Unis », qui ont fait que les médias occidentaux se sont mis au diapason et ont pris davantage conscience des meurtres grâce à un angle politique américain quelque peu nouveau.
 
Un exemple en est le meurtre de Hevrin Khalaf, une politicienne et ingénieur civile kurde-syrienne, qui a été torturée et exécutée pendant l’opération « Printemps de la paix », l’offensive turque de 2019 dans le nord-est de la Syrie. Une vidéo de Bellingcat retrace sa mort aux rebelles soutenus par les Turcs. D’autres ont rapporté qu’Ahrar al-Sharqiya, un groupe rebelle syrien qui combat dans le cadre de l’armée nationale syrienne soutenue par les Turcs, était impliqué, malgré leur déni.
 
Le meurtre de Khalaf a été décrit dans le quotidien conservateur turc Yeni Safak comme une opération anti-terroriste réussie, ce qui ne saurait être plus éloigné de la vérité. Khalaf a consacré sa vie à la démocratie et au féminisme. L’autopsie a révélé qu’elle a été si violemment traînée hors de sa voiture que ses cheveux ont été arrachés de sa tête, elle a ensuite été abattue d’une balle à bout portant et est morte des suites d’une grave hémorragie cérébrale.
 
L’expansion turque
 
Meghan s’inquiète de la « politique très nationaliste et expansionniste en Turquie », qui, selon elle, s’étend à la Syrie et représente un énorme danger pour les minorités ethniques et religieuses. « Tant qu’ils détiendront des territoires en Syrie, il y aura un risque qu’ils essaient d’envahir et d’occuper davantage », poursuit-elle.
 
Un rapport du centre d’information Rojava révèle que plus de 40 anciens membres de DAECH sont « abrités, financés et protégés par la Turquie dans les régions occupées » et travaillent à Afrin. Shiler, qui est une ancienne enseignante, dit que son école qui accueillait autrefois plus de 200 élèves est maintenant un centre de renseignement turc, et une photo d’Erdogan se trouve au milieu d’Afrin. Hassan affirme que sa ferme est maintenant « appropriée par d’anciens combattants de DAECH ».
 
Cela nous arrive à tous
 
La seule mention de DAECH est inquiétante, en particulier pour les femmes yazidies – la minorité religieuse qui a subi un génocide aux mains de ce groupe militant. Amy Austin Holmes, chercheuse invitée à l’Initiative pour le Moyen-Orient de l’Université de Harvard et chercheur au Wilson Center, déclarent qu’on estime que « 90% de la population yazidie d’Afrin a été chassée de ses foyers ». Comment cette communauté peut-elle survivre avec autant de persécution au fil des ans ?
 
Le Dr Jan Ilhan Kizilhan, un éminent psychologue kurde-allemand qui travaille avec les Yazidis, parle du traumatisme collectif auquel les Yazidis sont confrontés. « Toute la communauté est directement et indirectement touchée par les meurtres. Vous devenez une partie de ce traumatisme collectif. Si vous souffrez, vous pouvez avoir des cauchemars, des troubles du sommeil et un sentiment d’impuissance ».
 
Jan dit que c’est ce qui se passe à Afrin aussi. « Les militants] commettent des viols, mais ils détruisent aussi la dignité de la société. C’est une attaque contre votre compréhension du monde, car la question est de savoir comment un humain peut faire cela ».
 
Ce point de vue est partagé par Hassan et Shiler. « Quand nous entendons parler de ce qui arrive aux femmes, nous avons l’impression que cela nous arrive à tous. Il est difficile pour les autres de comprendre l’impact psychologique que cela a sur nous », dit Shiler. Hassan, en revanche, pense que son père est mort récemment « de chagrin ».
 
La commission de l’ONU détaille également le pillage et la destruction de sites religieux, de sanctuaires et de cimetières d’une profonde signification dans la région d’Afrin.
 
Trop peu, trop tard
 
Le rapport de l’ONU a confirme les conclusions de Meghan. Bien qu’elle en soit reconnaissante, elle explique que « dès que ces groupes ont contrôlé le territoire, ils ont commencé à commettre des atrocités contre les civils. Je pense donc qu’il est beaucoup trop tard. Il est très difficile pour les journalistes d’accéder à cette zone, et ceux qui s’expriment risquent leur vie. »
 
« Les médias ne sont pas autorisés dans la région, donc le nombre de violations commises chaque jour à Afrin n’est pas connu. Les gens prennent la décision de mourir chez eux au lieu de sortir parce qu’ils ont si peur », dit Shiler.
 
Ces rapports devraient être utilisés comme un outil de plaidoyer pour que l’ONU sanctionne les États qui commettent des crimes. Actuellement, les États-Unis n’ont sanctionné aucun groupe armé soutenu par la Turquie et ils autorisent la réingénierie démographique des Kurdes, dont beaucoup ont perdu des membres de leur famille en combattant DAECH aux côtés des forces américaines.
 
En attendant, les États-Unis et le Royaume-Uni ont également des responsabilités. Le Royaume-Uni a mis fin aux nouvelles licences d’exportation pour les ventes d’armes à la Turquie, mais les licences d’exportation existantes sont toujours valables.
 
« La Turquie ne se soucie pas de ces violations, elle se contente de tout ce qui rend la vie misérable aux Kurdes. Mais je pense qu’ils n’aiment pas que les gens en parlent au niveau international et y prêtent attention », dit Meghan.
 
Shiler, en revanche, pense que l’occupation « est un enfer ».
 

BELGIQUE. Les femmes kurdes seront dans la rue le 25 novembre

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BRUXELLES – Le Mouvement des femmes kurdes en Belgique (YJK-B) participera aux événements organisés pour marquer le 25 novembre, Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
 
Les femmes s’apprêtent à descendre dans la rue le 25 novembre, Journée internationale de solidarité et de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Le Mouvement des femmes kurdes de Belgique, YJK-B a publié un communiqué concernant leur participation aux événements du 25 novembre.
 
Le YJK-B a fait remarquer que les femmes étaient la pierre angulaire de la vie sociale malgré l’environnement chaotique et la misogynie. Il a rappelé que les femmes écrivaient une page de l’histoire de la lutte féminine au Kurdistan, malgré l’attaque sans précédent que le régime turque a lancé contre les femmes kurdes.
 
La déclaration a attiré l’attention sur le fait que le président turc Tayyip Erdoğan et ses mercenaires tuent les femmes depuis des années sous le regard complice de la communauté internationale.
 
Le YJK-B appelle «toutes les femmes à descendre dans la rue et à détruire le fascisme».
(Via ANF)

TURQUIE. Arrestation de plus de 100 militants de la cause kurde

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TURQUIE / BAKUR – Tôt ce matin, le régime turc a fait arrêté plus de 100 militants, dont des politiciens, médecins, écrivains, plus de 24 avocats, dans plusieurs villes kurdes et turque. La police turque recherche plus de 30 autres personnes.
 
Ces rafles politiques visant le « Congrès de la société démocratique » (DTK), que la Turquie accuse d’être lié au PKK ont eu lieu dans plusieurs villes dont Diyarbakir, Adiyaman, Istanbul et Izmir.
 

Des mandats d’arrêt ont été émis contre 101 personnes, dont la plupart étaient des avocats. Des raids ont été effectués à de nombreuses adresses à Amed, Şırnak et Adıyaman.

Les noms des personnes placées en détention apprises jusqu’à présent sont:

Coprésident de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) Bünyamin Şeker, Abdulkadir Güleç, Eshat Aktaç, Serdar Talay, İmran Gökdere, Diyar Çetedir, Serdar Özer, Feride Laçin, Gevriye Atlı, Resul Tamur, Cemile Turhallıpakşakş, Resul Tamur, Cemile Turhallıpakşakş Baran, Neşet Girasun, Sedat Aydın, Şivan Cemil Özen, İHD Adıyaman Président de la branche avocat Bülent Temel, Mahsum Batı et Diyar Dilek Özer, le directeur de la Fédération des associations de solidarité des familles de prisonniers MED (TUHAD-FED), membre de la fédération Leyla Ayaz , ancien membre du conseil central du TTB Şehmus Gökalp, membre de DİVES Süleyman Okur, membre du conseil municipal de Bağlar Panayır Çelik Yılmaz Kan, ancien coprésident de la branche GÖÇ-DER Amed, qui a été fermée par décret, İlhami Yürek, ancien exécutif provincial du HDP Amed İlhami Yürek, limogé du membre du SES Ümit Çetiner,Mehmet Kaçar, membre de HABER-SEN, urbaniste Haknaz Sadak et Roza Metina, rédactrice en chef de Jinnews. (ANF)

 
« Ces opérations reflètent une volonté d’étouffer la voix du barreau de Diyarbakir et sont une intervention directe dans les activités de la société civile », a dénoncé le barreau de Diyarbakir dans un communiqué.
 
« Une autre procédure judiciaire visant les anciens dirigeants du barreau de Diyarbakir pour avoir commémoré le génocide arménien et utilisé le mot « Kurdistan » dans leurs déclarations est aussi en cours.
 
Les milieux prokurdes, en particulier le Parti démocratique des peuples (HDP), font l’objet d’une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie.
 
Selahattin Demirtas, la figure de proue du HDP et un ancien rival du président turc Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle, est en prison depuis 2016.
 
Après des élections municipales en 2019, les autorités turques ont arrêté ou évincé plusieurs dizaines de maires élus sous les couleurs du HDP dans le sud-est de la Turquie, » écrit une dépêche d’AFP de ce matin.
 
Chaque fois que le régime turc rencontre des difficultés économiques, politiques, sanitaires ou autre, il s’attaque au mouvement kurde pour canaliser la colère du peuple. Mais on se demande jusqu’où le peuple turc se laissera berné alors que le pays est en proie à des violences de tout genre, qu’il est affamé et que la pandémie du COVID19 fait des ravages dans le pays.
 

TURQUIE. Les femmes se défendent contre le militarisme, la violence masculine et étatique, le viol, les agressions sexuelles…

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ISTANBUL – « Nous nous défendons contre le militarisme, le sexisme, l’exploitation, l’homophobie, la transphobie, la violence masculine et étatique, les agressions sexuelles et le viol », ont déclaré les militantes du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad – TJA) lors d’un rassemblement à Istanbul dans le cadre des actions autour du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Les femmes portaient les portraits de plusieurs femmes victimes de féminicides

Le Mouvement des femmes kurde a organisé une marche contre la violence patriarcale dans le quartier Avcilar d’Istanbul avec des photos de femmes assassinées. Le rassemblement a réuni des militantes de la TJA ainsi que la coprésidente de la branche du HDP Istanbul Elif Bulut et des femmes de l’Assemblée des mères de la paix.
 
Les femmes portaient une bannière avec l’inscription « Em xwe diparêzin » (« Nous nous défendons », en kurde). C’est aussi la devise de la campagne du TJA lancée en septembre dans tout le pays, y compris les régions kurdes. La campagne comprend la lutte contre la violence sexuelle étatique et masculine, physique, psychologique, numérique et économique. Sur les pancartes portées par les femmes, on pouvait lire « Jin Jiyan Azadî » (Femme, vie, liberté) et « Pas d’amnistie pour les crimes sexuels ».
 
La militante du TJA Türkan Kocadağ a déclaré dans son discours que depuis le meurtre des sœurs Mirabal en République dominicaine, la violence masculine et étatique avait pénétré tous les domaines de la vie; « Nous ne permettrons pas que les femmes assassinées soient oubliées. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui assassinent des femmes qui ferment les yeux et n’empêchent pas les féminicides. Nous nous défendrons. »
 
La militante a condamné les attaques contre les réalisations du mouvement des femmes et a déclaré: « Nous nous défendrons en résistant au militarisme, au sexisme, à l’exploitation, à l’homophobie, à la transphobie, à la violence masculine et étatique, aux agressions sexuelles et au viol. Le 25 novembre également, nous nous organiserons. pour nos vies et nos droits. Nous défendons nos réalisations et nous-mêmes. »
 
Photo de couverture a été prise lors d’un rassemblement à Mardin, en septembre dernier.