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La série kurde « Tava Sor » raconte la lutte pour l’autodéfense au Kurdistan du Nord

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La série kurde « Tava Sor » racontant la résistance armée qui a suivi la déclaration d’autonomie locale au Kurdistan du Nord en 2015 est diffusée sur Stêrk TV. Le réalisateur Numan Yiğit déclare qu’ils veulent porter à la connaissance du public l’histoire de la résistance kurde de 2015/2016.
 
Le premier épisode de Tava Sor, dont le scénario a été écrit par Ahmet Tahir, a été diffusé sur Stêrk TV. Le réalisateur Numan Yiğit a déclaré qu’ils se sont concentrés sur l’histoire de la résistance de l’expérience de l’autonomie gouvernementale au Bakur (Kurdistan du Nord).
 
La réalité du peuple kurde est déformée par les séries télévisées et les films. Le réalisateur de la nouvelle série télévisée Tava Sor, Numan Yiğit, a déclaré : «Notre objectif principal est de raconter l’histoire telle qu’elle est et de la raconter à la société. »
 
Le premier épisode de la première série télévisée du Rojava, « Tava Sor » (Soleil rouge), composé de 16 épisodes, a été diffusé sur Stêrk TV mercredi soir. (A voir sur Youtube ici : Tava Sor)
 
Ehmed Tahir a écrit le scénario de la série réalisée par Teymûr Evdikê, Numan Yiğit et Deştî Rasûl. Chaque épisode dure 45 minutes.
Les 7 premiers épisodes ont été réalisés par Teymûr Evdikê et Deştî Rasûl, tandis que Numan Yiğit a réalisé les 9 autres épisodes. Quelque 35 acteurs et 500 figurants ont participé à la série.
 
Les 7 premiers épisodes de la série racontent l’histoire de la résistance menée par les forces YPS à Cizre entre 2015-2016. La série aborde des sujets tels que l’unité nationale, la trahison, la lutte, le patriotisme kurde, la réalité de la guerre au Kurdistan.
 
La série a été tournée dans les villes de Girkê Legê, Qamishlo et Raqqa, ainsi qu’à Derik, au nord-est de la Syrie.
 
S’adressant à l’ANF, le réalisateur Numan Yiğit a déclaré qu’ils voulaient raconter l’histoire de l’expérience de résistance de l’auto-gouvernement à Bakur (Kurdistan du Nord) et a ajouté : « Des mères ont été assassinées au milieu de la rue à Cizre. Des gens ont été brûlés dans les sous-sols. Le monde est resté spectateur de ce massacre. Les artistes non plus n’ont pas élevé la voix. Nous ne pouvions pas fermer les yeux sur ce massacre et la résistance épique de notre peuple. »
 
Le scénario de la série télévisée Tava Sor a été écrit par l’écrivain et scénariste Ahmet Tahir en 2018, a déclaré Yiğit, ajoutant que Tahir voulait traduire des histoires kurdes au cinéma car il considérait cela comme sa responsabilité sociale.
 
Déclarant qu’Ahmet Tahir a jeté les bases de la première série télévisée à être tournée au Rojava, Yiğit a déclaré qu’il avait également fait un effort important dans le développement du nouveau cinéma kurde, et qu’il avait ouvert la voie au tournage de la première série télévisée. sur le Kurdistan du Nord.
 
Un auteur très important
 
Le réalisateur Yiğit a rappelé qu’Ahmet Tahir a non seulement écrit des scénarios, mais aussi des romans et des nouvelles.
 
En mémoire de Tahir, qui a perdu la vie à cause d’une maladie qu’il a subie pendant le processus d’écriture du scénario, le réalisateur Yiğit a déclaré : « Je l’ai rencontré à Maxmur. Il a écrit des romans, des histoires et des poèmes pendant de nombreuses années. Il rêvait de mêler la littérature kurde au cinéma kurde. Il voulait raconter l’histoire de la résistance du peuple kurde non seulement par l’écriture, mais aussi par le cinéma. Pour cette raison, il a accordé une grande importance au cinéma ces dernières années. Il a essayé de développer le cinéma communautaire. Il était excité, il avait une quête et ses efforts étaient énormes. Le cinéma kurde avait besoin de scénarios plus forts. Il a écrit le scénario de la série télévisée Tava Sor et est venu au Rojava pour le tourner. Il n’était pas seulement le scénariste de la série télévisée Tava Sor, mais aussi son plus grand travailleur. »
 
Numan Yigit
Yiğit a déclaré que les gens ont montré un grand intérêt pour la série télévisée qu’ils ont tournée à Dêrîk et qu’ils ont participé à toutes les étapes de manière volontaire et a poursuivi : « Les communes et les assemblées ont été solidaires tout au long du tournage, jusqu’à la production. Il est très précieux de traiter les histoires se déroulant au Rojava et au Kurdistan du Nord au cinéma.(…) »
 
De nombreux défis
 
Déclarant qu’ils ont eu quelques difficultés lors du tournage de la série télévisée, Yiğit a partagé ce qui suit : « Il y avait des difficultés à trouver des acteurs professionnels. La réalité du peuple kurde dans quatre régions du Kurdistan a été déformée par des séries télévisées et des films. La vérité de la lutte et de la résistance au Kurdistan du Nord (Sur et Cizre) et au Rojava a été bouleversée. Notre objectif principal est de pouvoir raconter la vraie histoire à la société. »
 
L’histoire du peuple kurde
 
Soulignant que la série se concentrait sur l’histoire d’une famille kurde pendant la résistance de l’autonomie gouvernementale à Cizre, Yiğit a déclaré : « Nous racontons la réaction de la jeunesse face à l’État et à ses collaborateurs après le massacre de Cizre. A Tava Sor, nous avons affaire à la détermination du peuple kurde dans la lutte pour l’honneur. Ils ne se sont pas inclinés ni agenouillés pendant des centaines d’années. La jeunesse kurde est prête au serhildan [soulèvement] et à la résistance contre toute attaque. Cette prise de position de la jeunesse kurde est l’un des thèmes principaux de la série. Tava Sor est l’histoire du peuple kurde. Dans cette histoire, il y a des personnages féminins qui se battent pour une résistance au sein de la famille contre l’oppression et la persécution. C’est une histoire de coopération, de trahison, d’amour kurde, de ceux qui restent entre les deux, de femmes libres. »
 
Le réalisateur Yiğit a déclaré qu’ils n’oublieraient jamais les efforts déployés par Ahmet Tahir et Rojda Bakur et garderaient leurs souvenirs vivants.
 
Qui est Numan Yigit
 
Yiğit est né à Adana en 1989 en tant qu’enfant d’une famille d’Amed. Il est entré au département de cinéma de l’Université d’Ege en 2009. Deux ans plus tard, il a été emprisonné à la prison d’Izmir Kırıklar. Durant ses 5 années de captivité, il se concentre sur le cinéma et écrit divers scénarios. Il considérait la prison comme un terrain d’entraînement en matière d’art et de cinéma. Après sa sortie de prison en 2016, il poursuit ses études cinématographiques à l’Académie du cinéma du Moyen-Orient à Amed. Puis il s’est rendu au Kurdistan du Sud à cause des poursuites en cours contre lui. Il a joué un rôle actif dans l’institutionnalisation de Sine-Maxmûr à Maxmur. Il a fait partie de l’équipe du film Blackberry Season, réalisé par le réalisateur Haşim Aydemir. Il a donné des formations aux jeunes intéressés par le cinéma à Maxmur. Il tourne le court métrage Pêlava Sor et le documentaire Payîzok. Après Maxmur, il poursuit ses études de cinéma au sein de la Commune du Film du Rojava dans le nord et l’est de la Syrie.
 

Le président turc a besoin d’un ennemi: L’Europe, l’OTAN, les Etats-Unis, la Syrie, les Kurdes, sinon la Grèce

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Le président turc Erdogan multiplie les menaces visant tantôt les Kurdes du Rojava, tantôt les pays européens, tantôt l’OTAN dont il est membre… alors que le pays traverse une crise économique sans précédent à un an des élections parlementaires et présidentielles. Pour le journaliste Ragip Duran, Erdogan cherche des boucs émissaires au lieu de gérer ces problèmes.
 
Voici le chronique de Ragip Duran:
 
Le président turc a besoin d’un ennemi: L’Europe, l’OTAN, les Etats-Unis, la Syrie, les Kurdes, sinon la Grèce
 
Erdogan qui a officiellement déclaré sa candidature pour les prochaines élections présidentielles cherche à l’étranger un cible pour augmenter la tension. Le nationalisme reste le seul atout pour ne pas perdre encore ses électeurs. »
 
Le Président Erdogan a poursuivi cette semaine sa stratégie de renforcer la tension avec ses ennemis vrais ou faux, lors de ses multiples déclarations publiques.
 
Il a également annonce sa candidature pour les prochaines élections présidentielles qui doivent avoir lieu, théoriquement en juin 2023 au plus tard. Cette candidature est contestée par les juristes et l’opposition car la Constitution en vigueur ne permet pas de se présenter une troisième fois pour un président qui a déjà terminé ses deux termes, ce qui est le cas de M. Erdogan. Mais la Constitution, le droit et les lois ne sont plus à l’ordre du jour du Président depuis très longtemps.
 
Le cible préféré du Président serait les Kurdes, selon les observateurs, car au moins trois événements montrent que le régime d’Erdogan est menacé par les activités politiques et militaires des kurdes de Turquie, de Syrie et d’Irak.
 
– Malgré l’opposition de Washington et de Moscou l’armée turque poursuit ses attaques contre les cibles kurdes en Syrie et en Irak. Le nombre de « martyrs » du coté turc s’élève de jour en jour selon les gardiens de village, milices pro-gouvernementales qui participent à ces attaques.
 
– Ankara s’oppose contre la candidature de la Suède et de la Finlande qui désirent être membre de l’OTAN. Erdogan estime que ces deux pays sont « les centres d’accueille des terroristes ». Il désigne les réfugiés politiques kurdes qui vivent dans ces pays depuis au moins 30 voire 40 ans. Washington, l’OTAN et ses membres n’ont pas l’air d’accepter les demandes d’Ankara. Tout au contraire les médias européens croient qu’Erdogan agit comme ‘’la cinquième colonne de Poutine à l’intérieure de l’OTAN.
 
– Plus de 20 journalistes et activistes kurdes ont été mis en garde à vue cette semaine à Diyarbakir (Sud-est) et autres villes de Turquie. Les journalistes kurdes avaient filmé et diffusé des scènes de protestation des familles de soldats turcs tués en Syrie et en Irak. Les médias kurdes sont les seuls à publier et à diffuser des nouvelles d’une opposition authentique, car l’opposition officielle kémaliste et conservatrice soutiennent en générale les politiques violentes anti-kurdes et les opérations militaires sur le sol des pays voisins.
 
L’animosité contre les kurdes d’Erdogan ne serait pas assez effective pour freiner la chute de la popularité du Président en cette saison électorale, selon une partie des commentateurs indépendants. C’est pourquoi le Président a besoin d’un cible plus grand et plus unificateur pour sa base électorale qui est désormais moins de 27 pc. L’OTAN, la Suède, la Finlande sont des cibles lointains et étrangers, mais étrangers également pour le public d’Erdogan. La Grèce est d’un coté beaucoup plus proche et a déjà un passé de conflit avec Ankara.
 
Il est intéressant de voir Erdogan, attaquer avec les armes les plus sophistiqués de l’OTAN contre les kurdes en sol Syrien et Irakien et de s’opposer en même temps contre la militarisation des îles grecques d’Égée.
 
Erdogan en habit presque militaire, participant aux manœuvres d’Efes 2022 de l’armée turque en Égée a adopté un ton pas très diplomatique ni d’ailleurs politique mais parle comme le truand du quartier.
 
La grande majorité de l’opinion publique turque, qui souffre désormais d’une très grande crise économique, n’est pas attirée par ce discours. Aux yeux de la majorité des citoyens turc, la réponse publiée en turc sur la toile du chef de l’opposition grecque, M. Tsipras a été plus convaincante que les menaces d’Erdogan: « La réponse à la crise économique à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble n’est pas le nationalisme ».
 
Par ailleurs plusieurs économistes rappellent qu’en pleine crise financière Ankara ne peut plus financer à court et à moyen terme les opérations militaires. Mais Erdogan a depuis longtemps l’habitude de trouver des réponses militaires aux questions politiques ou économiques. Même si ces réponses ne résolvent pas le problème! »
 
Ragip Duran, Chronique Turquie, 11 juin 2022

SYRIE. Deux combattants des FDS tués à Deir ez-Zor

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SYRIE – Alors que la Turquie est sur le point d’attaquer de nouveau les Kurdes du Rojava, une attaque armée a coûté la vie à deux combattants des FDS à Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, où les cellules de DAECH restent actives.

Vendredi, deux combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont perdu la vie dans une attaque armée dans une ville à l’est de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie.

Une source militaire des FDS dans la ville d’al-Busayrah, à 35 kilomètres à l’est de Deir ez-Zor, a déclaré que des assaillants, qui conduisaient une moto, ont abattu Muhammad al-Saleh, 27 ans, et Ibrahim al-Besais, 30 ans, près d’un parc du centre-ville.

Al-Saleh et al-Besais sont membres du Conseil militaire de Deir ez-Zor qui est affilié aux FDS, selon la source.

La source a souligné que les deux membres étaient en congé, car il a cité des témoins oculaires disant que les assaillants étaient des hommes armés masqués, qu’ils étaient habillés comme les membres de l’Organisation de l’État islamique (DAECH / ISIS).

Récemment, la campagne de Deir ez-Zor a connu une recrudescence des assassinats visant des membres des FDS, des employés de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), des chefs tribaux et des civils, malgré les opérations de sécurité intensives menées par les FDS.

Le 8 juin, les FDS ont arrêté un individu dans la ville d’al-Shuhail, à 40 kilomètres à l’est de Deir ez-Zor, accusé d’appartenir à l’Etat islamique.

North Press 

Appel à l’action contre l’invasion imminente du Rojava

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Plusieurs médias turcs affirment que l’armée turque a fini les préparatifs militaires contre les Kurdes du Rojava et que l’offensive sera lancée en début de la semaine prochaine. Les Kurdes et leurs ami.e.s seront dans la rue demain contre l’invasion du Rojava et du Kurdistan irakien où la Turquie attaque la guérilla kurde depuis mi-avril.
 
Face à une éventuelle attaque de la Turquie contre les zones autonomes du Rojava/Nord et Est de la Syrie, l’initiative internationale RiseUp4Rojava (R4R) mobilise la solidarité internationale dans le cadre de la journée d’action mondiale pour le Kurdistan et la révolution du Rojava de ce samedi 11 juin : « Nous appelons tout le monde à se préparer pour une éventuelle attaque afin de faire pression sur les partisans du fascisme turc au cas où il y aura une nouvelle attaque de la Turquie. De plus, nous soutenons l’appel des organisations et collectifs latino-américains et européens pour une journée internationale d’action contre les attaques visant le Kurdistan. »
 
Concernant une éventuelle attaque de la Turquie et appelant à l’action, RiseUp4Rojava appelle chacun.e à sensibiliser à la cause des habitants de la région afin de prévenir une catastrophe humanitaire et de défendre le projet démocratique, écologique et féministe du Rojava.
 
Le collectif RiseUp4Rojava a publié le communiqué suivant appelant à l’action contre l’invasion du Rojava et du Kurdistan irakien.
 

Après l’attaque d’Afrin (2018) et de Serekaniye (2019), Erdogan a annoncé il y a 10 jours une nouvelle offensive militaire contre les territoires auto-administrés du nord et de l’est de la Syrie (Rojava). L’objectif est d’étendre la « zone de sécurité » de 30 km de profondeur au sud de la frontière de l’État turc. Avant-hier, ces plans d’attaque ont été précisés : la zone autonome de Sehba, directement adjacente à Afrin et au nord d’Alep, avec la ville de Tel Rifaat et la grande ville multiethnique à majorité arabe de Minbic, à l’est de Kobanê, ont été désignés comme cibles. Tel Rifaat abrite des dizaines de milliers de personnes déplacées d’Afrin. Une autre attaque turque signifie une catastrophe humanitaire majeure pour la région et de graves souffrances pour la population. Elle implique un net nettoyage ethnique et une consolidation de la politique de colonisation turque. Ces deux zones ont déjà été massivement bombardées par l’artillerie ces dernières semaines. Rien qu’avant-hier, plus de 300 obus d’artillerie ont été tirés sur la région de Shehba. À Tel Rifaat, il y a eu un total de 7 attaques de drones cette année. [Récemment], une clinique de gynécologie a été touchée, et au total, il y a déjà eu plus de 30 attaques de drones de combat sur les zones auto-administrées du nord de la Syrie cette année.

Évaluation géostratégique

Les deux zones susmentionnées sont contrôlées exclusivement par les forces russes, la Russie doit donc accepter ces attaques. Sans accord avec la Russie, il n’y aurait pas de nouvelle grande offensive terrestre avec le soutien de l’aviation turque. Pour la Turquie, ces zones revêtent une importance stratégique pour relier les zones déjà occupées en 2018 (Afrin) et 2019 (Serekaniye) et les fusionner en une zone contrôlée contiguë. L’atout d’Erdogan dans un éventuel accord avec la Russie est le VETO contre l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. Cela pourrait être la contrepartie d’un feu vert de la Russie à une offensive turque. On ne s’attend pas à ce que la Russie cède immédiatement tous ses territoires à la Turquie, c’est pourquoi Erdogan ne parle plus d’une zone générale de 30 km de profondeur, mais nomme deux zones spécifiques. Si la Russie abandonnait également Kobané, dont elle est aussi la puissance protectrice, ils auraient peu de pouvoir de négociation en main pour semer la dissidence au sein de l’OTAN plus tard. La question, cependant, n’est pas de savoir si, mais quand commencera la nouvelle offensive majeure de l’armée turque. A terme, Erdogan veut occuper toute la bande frontalière avec la Turquie dans le nord de la Syrie. Il reste à voir comment les États-Unis, en tant qu’autre puissance protectrice du Rojava (régions orientales), vont se comporter. Hier, l’ambassadeur américain en Turquie et le secrétaire d’État américain Blinken ont fait savoir de manière exceptionnellement claire qu’ils rejetaient une nouvelle offensive turque dans le nord de la Syrie. Cela montre qu’ils craignent un accord entre la Turquie et la Russie et s’inquiètent des avantages pour la Russie. Peut-être se positionneront-ils pour offrir à Erdogan des parties des zones qu’ils contrôlent à l’est de Til Temir comme force de protection pour empêcher un accord avec la Russie avec la Turquie. La Turquie représente de plus en plus et avec confiance ses propres intérêts en tant que puissance majeure au Moyen-Orient. Les succès militaires en Libye, en Syrie, en Irak et au Karabakh ont fait d’Erdogan un facteur à part entière dans la région et au-delà. La Turquie est devenue une puissance de drones. Le drone TB2 de fabrication turque a été un contributeur clé au cours difficile de la guerre du point de vue de la Russie en Ukraine. Et Erdogan a besoin de cette guerre renouvelée à des fins de politique intérieure :

L’inflation reste élevée, la livre est faible, l’économie est en crise profonde. Les élections approchent en Turquie. Avec une nouvelle offensive sur le nord de la Syrie et la mobilisation nationaliste qui l’accompagne, Erdogan tente d’unifier la Turquie et de se rallier à lui. Guerre pour les votes, sécurisation du pouvoir par la répression brutale et l’occupation de terres étrangères. Depuis avril 2022, l’armée turque attaque les zones de guérilla kurde, les zones de défense de Medya [QG du PKK], dans le nord de l’Irak et le sud du Kurdistan avec des avions, des drones, des hélicoptères, des obusiers et larguer des troupes au sol en violation du droit international. Malgré le déploiement massif de forces et l’utilisation d’armes chimiques interdites, l’armée turque progresse lentement contre la guérilla, bien préparée avec des positions de montagne, et il y a des victimes du côté de l’armée turque.

Les contradictions entre les superpuissances impériales que sont la Russie et les USA (OTAN) sont aussi une opportunité pour le Rojava de gagner une marge de manœuvre diplomatique. Le gouvernement autonome du Rojava s’est maintenant adressé au public mondial avec ses propres propositions, qui ont jusqu’à présent rencontré peu de réactions dans les médias. Le gouvernement autonome a proposé un compromis sécuritaire et le déploiement de forces de maintien de la paix dans le nord de la Syrie.

Évaluation militaire

Les préparatifs turcs pour la guerre sont très probablement terminés. Ce sera la première offensive turque qui ne prend pas son origine sur le sol turc. Ni Sehba ni Minbic ne bordent directement le territoire turc. A Shehba, les FDS se préparent à la guerre depuis des années ; il doit être bien préparé. La région est très vallonnée. Minbic est une grande ville avec de nombreux immeubles de grande hauteur et les FDS sont endurcis au combat de maison en maison à Manbij, à travers la bataille urbaine contre l’EI en 2016. La Turquie n’a jamais attaqué une si grande ville du Rojava. Les FDS seront certainement prêt à défendre héroïquement le Rojava contre une autre attaque à grande échelle.

JOUR J : L’invasion turque devrait bientôt commencer

Au cours des deux derniers jours, les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense ont rencontré leurs homologues russes. Entre autres sujets, les plans de la Turquie d’envahir d’autres territoires de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie ont été discutés. Le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a déclaré que la Russie est « bien consciente des préoccupations de nos amis (la Turquie) concernant les menaces posées à leurs frontières par des forces extérieures, notamment en alimentant des sentiments séparatistes sur les unités américaines illégalement contrôlées en Syrie », indiquant que la Russie pourrait feu vert aux plans de la Turquie de prendre de nouvelles mesures pour occuper une zone de 30 kilomètres de profondeur dans le nord et l’est de la Syrie. La Turquie a récemment annoncé qu’elle avait achevé les préparatifs pour envahir les zones tenues par les FDS de Shehba et Tel Rifaat ainsi que la ville de Minbic.

En outre, des responsables turcs ont déclaré que la Turquie avait mis en place des conseils militaires responsables de l’invasion à venir, composés de membres de haut rang de leurs mercenaires islamistes familiers avec les régions. Dans les prochains jours, de nouvelles rencontres entre responsables turcs et russes devraient avoir lieu. À l’heure actuelle, les informations disponibles indiquent qu’une attaque turque pourrait être lancée à tout moment.

Nous, en tant que campagne RiseUp4Rojava, condamnons l’agression du fascisme turc qui est une menace pour tous les peuples de la région. Nous condamnons les jeux géopolitiques joués par l’OTAN impérialiste ainsi que l’impérialisme russe.

Nous appelons tous les démocrates, antifascistes, féministes, le mouvement écologiste et les militants anti-guerre à se préparer pour le jour J ; le jour d’une invasion par la Turquie du Rojava et de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. En cas d’attaque, nous donnerons le signal pour commencer à agir. Pour donner une réponse appropriée à une attaque, nous devons nous préparer maintenant et être prêts à bloquer, déranger et occuper les partisans du fascisme turc et à défendre les acquis de la Révolution !

À propos de la campagne « RiseUp4Rojava – Smash Turkish Fascism »

Depuis 2019, nous organisons une solidarité internationale avec le peuple du Rojava/Nord et Est de la Syrie.

Avec cette campagne, nous visons à surmonter les divisions politiques et à ouvrir un deuxième front contre le régime AKP-MHP dans les pays occidentaux qui soutiennent ce régime avec des armes, de l’argent et de la diplomatie. Sans ce soutien, l’État turc ne serait pas en mesure d’occuper le territoire du Rojava, de réprimer l’opposition civile en Turquie et au Kurdistan du Nord et ne pourrait pas non plus mener la guerre contre le mouvement de libération kurde dans les montagnes du Kurdistan.

Nous, en tant qu’internationalistes, considérons le soutien à la Révolution et au mouvement de libération kurde comme notre responsabilité et pour empêcher les pays occidentaux de soutenir le régime fasciste d’Erdogan.

Avec la campagne, nous appelons à la poursuite des actions de désobéissance civile contre ces entreprises d’armement, institutions financières et lieux de la relation politique des pays avec le régime AKP-MHP.

Au cours des 3 dernières années, des personnes et des collectifs du monde entier, de l’Afrique du Sud à l’Allemagne, du Brésil à la Suède, de la Catalogne au Royaume-Uni, nous ont rejoints et ont formé un réseau de plongeurs capables de faire pression sur les partisans du fascisme turc. Au cours des dernières années, plusieurs pays ont même cessé de fournir des armes à la Turquie après l’apparition de manifestations à grande échelle. Cela prouve une fois de plus que la solidarité est une arme puissante. »

 
ANF

TURQUIE. Détention des enseignants de l’Institut Kurde d’Istanbul

TURQUIE – Les enseignants de l’Institut Kurde d’Istanbul, Bilal Yildiz, Khalid Karahan et Veysi (Renas) Yildiz sont détenus illégalement depuis 8 jours. Ils sont accusés d’être membres d’une organisation terroriste (PKK).
 
En parallèle à ces arrestations, les autorités turques ont interdit de nombreux concerts et pièces de théâtres kurdes à travers le pays depuis plusieurs semaines. La Turquie continue à criminaliser la langue et la culture kurdes et quiconque critique ses politiques génocidaires est poursuivi pour « terrorisme » par le régime turc!

TURQUIE. Silence radio autour de l’arrestation de 20 journalistes kurdes à Diyarbakir

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Il y a 3 jours, la police turque arrêtait 21 personnes, dont 20 journalistes, dans la ville kurde de Diyarbakir (Amed). Depuis, les journalistes sont détenus dans des cellules individuelles et n’ont toujours pas été interrogés, tandis qu’une seule ONG internationale de défense des journalistes a condamné la répression des journalistes kurdes en Turquie. Les autres jouant les autruches pour le moment.
 
Les journalistes demandent la libération immédiate des collègues arrêtés
 
Les associations de journalistes ont condamné l’arrestation mercredi matin de 20 journalistes en Turquie et ont appelé à leur libération immédiate.
 
L’Association des journalistes turcs (TGC), le Conseil de la presse (Basın Konseyi), le Réseau mondial des médias indépendants (International Press Institute – IPI) et les journalistes indépendants de Van ont publié des déclarations de soutien à leurs collègues arrêtés.
 
L’arrestation de journalistes à Diyarbakır (Amed) est « une atteinte au droit du public à l’information » , ont déclaré des journalistes de la province kurde de Van.
 
Les arrestations semblent être en préparation de l’opération que la Turquie prévoit de mener dans le nord et l’est de la Syrie, ont-ils déclaré. « Nous savons bien que cette opération vise à faire taire les Kurdes et les dissidents. »
 
« En augmentant sa violence chaque jour, le gouvernement devrait comprendre que le journalisme n’est pas un crime » , a déclaré TGC dans un communiqué. « Le droit des citoyens à être informés ne doit pas être entravé avant les élections. »
 
« Les autorités doivent cesser de traiter les journalistes et les reportages comme des terroristes et des complots terroristes » , a déclaré le Conseil de la presse.
 
L’IIP a également appelé les autorités turques à divulguer immédiatement tous les détails des accusations portées contre les journalistes et à les libérer.
 
Les détails de l’affaire contre les journalistes ne sont pas clairs en raison d’une ordonnance de confidentialité du bureau du procureur général. Les journalistes arrêtés sont détenus en isolement, a rapporté l’agence Mezopotamya.
 

PARIS. Le musicien kurde, Mikaîl Aslan est en concert à Paris le 25 juin

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PARIS – Le musicien kurde, Mikaîl Aslan sera en concert à Paris le 25 juin prochain dans le cadre du concert interculturel organisé par l’association Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’ACORT).
 
Le musicien kurde de dialecte zazakî, Mikaîl Aslan chante essentiellement les chants traditionnels zazas de la région kurde alévie de Dersim. Mikaîl Aslan fut persécuté par le passé par le régime turc pour avoir chanté des chansons dans une langue interdite.
 
Cette année, le quartier cosmopolite de Strasbourg-Saint-Denis du 10e arrondissement de Paris accueille la 13e édition de « La Petite Istanbul en Fête » qui aura lieu du 13 au 28 juin 2022.
 
Mikaîl Aslan montera sur la scène du Concert interculturel de La Petite Istanbul en Fête, au croisement de la rue de Metz, Rue du Faubourg St Denis et de la Rue de l’Échiquier.
 
Le Concert interculturel réunira l’Ensemble Mikaîl Aslan, le groupe Kêvana Zêrîn, le duo Luis Ernesto Gomez & Gülseren Gomez, The Blouse Brothers Brass Band, Lavach Vachla, Dafné Kritharas et Paul Barreyre. RDV dès 14 heures.
 
Pour plus de détails, consulter l’événement Facebook d’ACORT ici: Concert interculturel – La Petite Istanbul en Fête
 

Rewend, le cinéma itinérant kurde débarque en Italie

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ROME – Sevinaz Evdike, réalisatrice et responsable de la Commune du Film du Rojava, est arrivée à Rome pour présenter le projet de cinéma itinérant kurde, Rewend.
 
Rewend est un projet créé par la Commune du Film du Rojava, Observatori Ovni et Streeen.org et parrainé par le Goteborg Film Fund visant à promouvoir et distribuer la production de films réalisés dans la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Comme son nom l’indique, Rewend (nomade, en kurde) est une sorte de festival nomade, voyageant à travers l’Espagne, l’Italie, la France. Du 8 au 12 juin, Rewend est à Rome, avec des projections et des débats.
 
L’ouverture a eu lieu au Cinéma Quattro Fontane avec Blackberry Season, un film de Hasim Aydemir. Hier, le festival était au Cinema Madison où The Lonely Tree de Shero Hindi et Mal (Maison) de Sevinaz Evdike ont été projetés.
 
Aujourd’hui, le Centro Sperimentale di Cinematografia projettera Mal, Ji Bo Azadiye (La fin sera spectaculaire) d’Ersin Celik et L’amour au temps du génocide.
 
La semaine dernière, Rewend était à Madrid, hébergé par Rojava Azadi (Collectif pour la révolution sociale du Rojava – Kurdistan Paix et Liberté). La Commune du Film du Rojava a produit plusieurs œuvres au cours des cinq dernières années, malgré les conditions difficiles dans lesquelles les principaux protagonistes sont des personnes vivant dans un territoire assiégé par des groupes terroristes tels que l’État islamique et constamment sous les attaques de l’État turc.
 
Sevinaz Evdike a parlé de ce que c’est que d’être cinéaste au Rojava et de participer à la Commune du film du Rojava, un espace qui n’est pas étranger aux profondes transformations politiques et sociales qui ont eu lieu dans le nord et l’est de la Syrie depuis 2012, lorsque le La population et ses forces d’autodéfense ont déclaré l’autonomie du territoire et ont entamé une résistance qui, jusqu’à présent, n’avait pu être brisée par l’État islamique, le régime syrien ou le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdogan.
 
Sevinaz Evdike a déclaré que : «La Commun du Film du Rojava, au début, n’a pas commencé en tant qu’organisation. Certains cinéastes qui faisaient déjà des films après la révolution avaient la liberté de travailler. De nombreux internationalistes venus au Rojava et qui ont participé à la lutte étaient également des cinéastes. Ils ne sont pas venus faire des films, mais contribuer à la révolution. Et les deux groupes ont commencé à travailler ensemble. »
 
Sevinaz a évoqué également la censure du régime syrien. Bien qu’il ait souvent été tourné avec l’approbation de l’État, le produit final n’a jamais vu le jour.
 
Alors que la Commune du Film du Rojava tourne avec à peine 30 personnes, dont seulement cinq professionnels, les enjeux d’un nouveau cinéma kurde sont sur la table. Sevinaz est issu d’une famille de cinéastes et d’artistes. Elle a étudié le cinéma à Diyarbakir (Amed), la capitale historique du Kurdistan du Nord. Auparavant, elle a étudié la psychologie pendant quatre ans dans la province de Deir Ezzor. Mais elle a toujours été claire sur le fait que le cinéma était la motivation la plus forte qui la motivait, non seulement professionnellement, mais dans le long combat séculaire que mène sa ville.
 
« Au début, il y avait des gens du Rojava, du Bakur (Kurdistan turc) et des internationalistes qui se sont réunis » , a-t-elle déclaré à propos des débuts du projet. Ils ont fait une déclaration, invitant les jeunes qui s’intéressaient au sujet. Des groupes de travail de trois mois ont été créés. En juillet 2015, la Commune du Film du Rojava a été proclamée comme telle. Il y avait des cinéastes connus et il y avait des gens qui n’avaient jamais travaillé dans le cinéma. Et ils se sont tous réunis pour créer la Commune.
 
Le premier objectif dans la Commune était «d’enseigner et de former», car «pendant 40 ans, ce travail nous a été interdit. le but était de pouvoir diffuser nos idées et intéresser les gens au cinéma et regarder des films. »
 
Actuellement, la Commune du Film du Rojava est divisée en trois groupes travaillant à partir des villes de Qamishlo, Kobanê et Shehba, où la Commune du Film d’Afrin a déménagé après l’invasion turque d’Afrin en 2018.
 
Ces jours-ci, la Commune continue de tourner une série de films, dans lesquels 150 personnes travaillent au total. Dans chacune de ses communes, on compte entre 25 et 30 personnes fixes aux métiers les plus variés.
 
ANF
 

Pourquoi l’université du Kurdistan irakien invite un chanteur nationaliste turc?

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Pour la cérémonie des remises de diplômes de fin d’année 2022, l’Université américaine du Kurdistan, à Duhok, a invité le chanteur turc Mustafa Ceceli qui s’est fait remarqué des Kurdes quand il s’est photographié avec des militaires turcs en soutien à l’invasion d’Afrin en 2018…
 
Alors que la Turquie mène des attaques militaires contre le Kurdistan d’Irak, soi-disant pour déloger le PKK se son QG à Qandil, ce chanteur turc a chanté (en turc) lors de la soirée de l’Université américaine du Kurdistan à laquelle ont assisté des personnalités politiques kurdes de premiers plan, dont le premier ministre et le président du Kurdistan irakien, Masrour Barzani et Nechirvan Barzani. Un acte qui a indigné le peuple kurde.
 
De nombreux Kurdes ont critiqué les autorités de l’Université américaine du Kurdistan pour avoir fait venir – contre de l’argent – un chanteur nationaliste turc en pleine guerre d’invasion du Kurdistan par la Turquie. Certains vont jusqu’à se demander si un jour ils auront un carré de terre au Kurdistan pour accueillir leurs tombes étant donné que leur pays est bradé par leurs dirigeants à l’État colonialiste turc…
 
Le politologue Diliman Abdulkader a critiqué l’Université américaine du Kurdistan sur Twitter: « Le clan Barzani ne croit pas que les chanteurs kurdes soient assez bons pour chanter pour nos diplômés kurdes. Au lieu de cela, ils ont fait venir un chanteur turc fasciste pour laver le cerveau de nos étudiants, payé par la richesse du Kurdistan. »
 
 
Diliman Abdulkader a également partagé une photo Mustafa Ceceli entouré de militaires turcs, en soutien à l’invasion d’Afrin en 2018.
 
Lors de la soirée, il y avait également la chanteuse kurde Chopy Fatah.

FRANCE. Les Kurdes manifestent contre l’occupation du Kurdistan et du Rojava

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PARIS – Alors que la Turquie fait pression sur les pays européens pour interdire les manifestations kurdes, les organisations kurdes d’Europe appellent à participer en masse aux manifestations prévues demain pour défendre le Kurdistan et la révolution du Rojava.
 
Ce samedi 11 juin, les Kurdes et leurs ami.e.s seront dans la rue contre les attaques militaires turques visant le Kurdistan d’Irak et le Rojava. En France, le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle à manifester demain à Paris, Marseille, Montpelier, Toulouse, Bordeaux, Reims, Lille et Rennes « contre la guerre au Kurdistan, pour défendre le Kurdistan et la Révolution. »
 
Voici les lieux des manifestations de demain:
 
Paris, 14h
Place de la République

Marseille,14h
Réformés Canebière

Montpelier, 19h
Parc du Peyrou

Toulouse, 14h
Gare Matabiau

Bordeaux à 14h
Place Stalingrad

Rennes à 13h
Charles de Gaulle

Reims à 18h
Gare centrale

Lille à 15h
Place de la République
 

TURQUIE. Journalistes kurdes détenues: On continuera à écrire en toutes circonstances

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Le jour de commémoration de l’assassinat du journaliste kurde Hafez Akdemir*, tué par des paramilitaires turcs le 8 juin 1992 à Diyarbakir (Amed), 21 journalistes kurdes ont été arrêtés dans une rafle policière à Amed. Les travailleurs de la presse kurde dénoncent la répression étatique qui les vise et le silence des médias turcs soi-disant opposants.
 
Deux des 21 journalistes kurdes détenus par la police turque hier à Diyarbakir (Amed) Gülşen Koçuk et Safiye Alagaş de l’agence féminine JINNEWS ont souligné que la solidarité est importante alors que la presse kurde est visée par le régime turc qui veut empêcher les journalistes d’informer le peuple et qu’elles continueront à écrire et à parler en toutes circonstances.
 
20 des des journalistes kurdes arrêtés hier à Amed
Dans le cadre des raids policiers menés à Diyarbakır hier matin, le siège de l’agence JINNEWS et les domiciles de nombreux journalistes ont été perquisitionnés. Au moins 21 journalistes kurdes, dont la directrice de l’information de l’agence JINNEWS Safiye Alagaş et sa rédactrice en chef Gülşen Koçuk, ont été arrêtées lors du raid.
Safiye et Gülşen, qui sont détenues au département de police de Diyarbakır, ont envoyé un court message par l’intermédiaire de leurs avocats.
« Nous avons été ciblées parce que nous étions impliquées dans le processus »
Les journalistes ont déclaré dans leur message : « Nous en avons vu un exemple avec l’opération menée sous le nom de « KCK » en 2011. (…) [La presse kurde est ciblée] car la presse libre raconte ce qui se passe dans cette région, notamment au Kurdistan. Nous avons vu une fois de plus que des voix dissidentes sont ciblées. »
« Nous continuerons à écrire »
Déclarant qu’il y a une solidarité organisée pour les journalistes emprisonnés et qu’elles sont heureuses quand elles l’entendent des avocats, les journalistes ont déclaré : « Nous sommes très, très heureuses d’avoir cette solidarité, en particulier dans de tels processus. Alors, on se dit qu’on va grandir comme ça, on va continuer à grandir solidairement. En regardant le présent, nous voyons comment le processus se répète en 2011. Mais nous continuerons à écrire et à parler en toutes circonstances. »
 
Hafez Akdemir*, correspondant du quotidien kurde Ozgur Gundem, a été abattu d’une balle dans la tête alors qu’il rentrait chez lui après le travail à Amed / Sur, le 8 juin 1992. Akdemir avait reçu des appels téléphoniques menaçants à cause des articles qu’il avait écrits sur l’organisation islamique Hezbollah et les paramilitaires turcs. Juste avant sa mort, il avait préparé deux articles, publiés seulement après son assassinat : le premier sur le Hezbollah et le second sur la fin de l’animosité entre deux tribus kurdes après la mort de certains membres du PKK.

La Turquie veut empêcher les manifestations kurdes en Europe

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A l’approche de la Journée internationale d’action contre l’occupation du Kurdistan et les attaques turques visant les Kurdes du Rojava et du Kurdistan d’Irak, le ministère turc des Affaires étrangères convoque les ambassadeurs européens les exhortant à interdire les manifestations kurdes à venir.
 
Dans une série de convocations par le ministère turc des Affaires étrangères, l’ambassadeur d’Italie à Ankara a été le dernier diplomate européen à être convoqué au ministère suite à des plaintes concernant des manifestations et des activités présumées du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
L’ambassadeur Giorgio Marrapodi a été informé lundi par le ministère de l’ « inquiétude » suscitée par une manifestation dans la capitale italienne Rome qui aurait affiché des symboles du PKK et des photos du dirigeant kurde emprisonné Abdullah Öcalan.
 
Comme l’a rapporté le journal turc Milliyet, les autorités italiennes ont été invitées à interdire ces manifestations et activités qui, selon le ministère turc, se sont déroulées « sous le couvert d’organisations non gouvernementales » .
 
Auparavant, le 3 juin, l’ambassadeur de Grèce à Ankara avait été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères en raison de préoccupations concernant les activités du PKK dans son pays. Le ministère s’est plaint à l’ambassadeur Christodoulos Lazaris que le PKK faisait de la propagande en Grèce, le finançait et recrutait de nouveaux partisans.
 
Les ambassadeurs allemand et français à Ankara ont été convoqués au ministère turc des Affaires étrangères le 31 mai 2022 pour protester contre les manifestations organisées par les Kurdes dans ces pays. Le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a déclaré que les ambassadeurs avaient été informés du malaise de la Turquie face aux « événements organisés par le PKK » .
 
Les appels répétés du ministère turc des Affaires étrangères aux pays européens pour qu’ils interdisent les manifestations et les activités des militants kurdes coïncident avec l’appel de la campagne « Defend Kurdistan (Défendre le Kurdistan) » à manifester le 11 juin 2022 contre l’opération militaire et l’occupation du Kurdistan du Sud par la Turquie et l’offensive annoncée dans le nord et l’est de la Syrie.