AccueilKurdistanBakurTURQUIE. Journalistes kurdes détenues: On continuera à écrire en toutes circonstances

TURQUIE. Journalistes kurdes détenues: On continuera à écrire en toutes circonstances

TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Le jour de commémoration de l’assassinat du journaliste kurde Hafez Akdemir*, tué par des paramilitaires turcs le 8 juin 1992 à Diyarbakir (Amed), 21 journalistes kurdes ont été arrêtés dans une rafle policière à Amed. Les travailleurs de la presse kurde dénoncent la répression étatique qui les vise et le silence des médias turcs soi-disant opposants.
 
Deux des 21 journalistes kurdes détenus par la police turque hier à Diyarbakir (Amed) Gülşen Koçuk et Safiye Alagaş de l’agence féminine JINNEWS ont souligné que la solidarité est importante alors que la presse kurde est visée par le régime turc qui veut empêcher les journalistes d’informer le peuple et qu’elles continueront à écrire et à parler en toutes circonstances.
 
20 des des journalistes kurdes arrêtés hier à Amed
Dans le cadre des raids policiers menés à Diyarbakır hier matin, le siège de l’agence JINNEWS et les domiciles de nombreux journalistes ont été perquisitionnés. Au moins 21 journalistes kurdes, dont la directrice de l’information de l’agence JINNEWS Safiye Alagaş et sa rédactrice en chef Gülşen Koçuk, ont été arrêtées lors du raid.
Safiye et Gülşen, qui sont détenues au département de police de Diyarbakır, ont envoyé un court message par l’intermédiaire de leurs avocats.
« Nous avons été ciblées parce que nous étions impliquées dans le processus »
Les journalistes ont déclaré dans leur message : « Nous en avons vu un exemple avec l’opération menée sous le nom de « KCK » en 2011. (…) [La presse kurde est ciblée] car la presse libre raconte ce qui se passe dans cette région, notamment au Kurdistan. Nous avons vu une fois de plus que des voix dissidentes sont ciblées. »
« Nous continuerons à écrire »
Déclarant qu’il y a une solidarité organisée pour les journalistes emprisonnés et qu’elles sont heureuses quand elles l’entendent des avocats, les journalistes ont déclaré : « Nous sommes très, très heureuses d’avoir cette solidarité, en particulier dans de tels processus. Alors, on se dit qu’on va grandir comme ça, on va continuer à grandir solidairement. En regardant le présent, nous voyons comment le processus se répète en 2011. Mais nous continuerons à écrire et à parler en toutes circonstances. »
 
Hafez Akdemir*, correspondant du quotidien kurde Ozgur Gundem, a été abattu d’une balle dans la tête alors qu’il rentrait chez lui après le travail à Amed / Sur, le 8 juin 1992. Akdemir avait reçu des appels téléphoniques menaçants à cause des articles qu’il avait écrits sur l’organisation islamique Hezbollah et les paramilitaires turcs. Juste avant sa mort, il avait préparé deux articles, publiés seulement après son assassinat : le premier sur le Hezbollah et le second sur la fin de l’animosité entre deux tribus kurdes après la mort de certains membres du PKK.