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TURQUIE. Çiçek Kobanê restera en prison

TURQUIE /BAKUR – La combattant des YPJ, Çiçek Kobanê a été capturée par les gangs de la Turquie en octobre 2019 lors de l’invasion du Rojava. Depuis, elle est emprisonnée en Turquie.
 
La combattante kurde des Unités de défense des femmes (YPJ) Dozgin Temo (Çiçek Kobanê) a été blessée et est tombée entre les mains des gangs djihadistes d’Ahrar al-Sham / Darat Izza, dans le village de Mishrefa, près d’Ain Issa (Serê Kaniyê) le 21 octobre 2019. Le groupe Darat Izza a participé à l’invasion du Rojava aux côtés de la Turquie, partenaire de l’OTAN et de sa soi-disante « armée nationale syrienne ».
 
Des photos et des vidéos de la capture de Çiçek Kobanê sont apparues sur les réseaux sociaux, dans lesquelles les gangs ont annoncé que la combattante serait exécutée. Ce n’est qu’après les protestations internationales qu’elle a été transférée en Turquie. Elle ne pouvait pas se tenir debout ni prendre soin d’elle au moment de sa capture, après quoi elle a été emmenée au département antiterroriste du siège de la police et placée dans la prison d’Urfa de type T.
 
La première audience dans l’affaire contre Temo s’est tenue ce 2 juin au 5e tribunal pénal d’Urfa. Temo a fait sa déclaration en kurde, traduite en turc par un interprète. Elle a dit qu’elle avait rejoint de son propre chef «la force la plus organisée du nord de la Syrie», qu’elle n’avait utilisé aucune arme et qu’elle avait participé à des missions humanitaires.
 
L’avocate de Temo, Hidayet Emek, a demandé qui avait capturé et arrêté sa cliente, affirmant que le dossier ne contenait pas ces informations : «Rien n’est clair sur lequel des groupes de l’ASL (Armée syrienne libre) a amené notre cliente. Il n’y a aucune information non plus sur la façon dont elle a été blessée. L’ASL n’a pas de mission d’application de la loi ni le pouvoir d’arrêter. Il s’agit d’une détention illégale, qui révèle une lacune dans l’acte d’accusation. Notre cliente vient de Raqqa, en Syrie. Compte tenu des accusations dirigées contre elle, il est essentiel de comprendre par qui elle a été illégalement arrêtée. Sur cette base, nous demandons l’identification des personnes impliquées dans son arrestation.»
 
Le tribunal a rejeté ces demandes, décidé la prolongation de la détention et ajourné l’audience jusqu’au 28 juillet.