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Livre : Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne

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  • Présentation du livre par son éditeur :

La bataille de Kobané et l’invasion turque d’Afrin ont attiré l’attention sur le Rojava, situé dans le nord de la Syrie. Pourquoi le Rojava a-t-il vaincu un ennemi puissant là où d’autres ont échoué ? Comment cette société fonctionne-t-elle ?

Le lecteur trouvera ici un ensemble d’informations, tant sur les aspects militaires qu’historiques, politiques, économiques, idéologiques ou géopolitiques. Cette présentation des multiples facettes du Rojava se fonde sur de nombreuses recherches documentaires, une enquête de terrain menée sur place par l’auteur et de nombreux entretiens avec des acteurs de la situation.


Cette révolution égalitaire, féministe, écologique et surtout démocratique, s’inventant au milieu de dictatures brutales, a pris des formes inattendues et originales qui peuvent alimenter la réflexion politique des progressistes du monde entier. Le projet politique des peuples du nord de la Syrie, en premier lieu les Kurdes, donne l’espoir de connaître un jour une Syrie démocratique, multiculturelle, multiconfessionnelle, en paix avec elle-même. Cette société nous influencera-t-elle à notre tour ?

 Extrait du livre :
« Gabar est mort en septembre 2017 à Raqqa, alors capitale de Daech sur le point de tomber. De son vrai nom Frédéric Demonchaux, il était parti une première fois en Syrie en 2016 pour combattre les djihadistes suite aux attentats du Bataclan. Ancien militaire de la légion étrangère, il avait alors intégré un bataillon spécialisé dans les combats en première ligne. Ainsi il participa aux entreprises militaires les plus risquées et les plus difficiles sur les lignes de front.
 
À la violence des affrontements s’ajoutaient le chaos, les problèmes d’approvisionnement, la barrière de la langue, les maladies, les faibles rations, mais rien n’entama la détermination de Gabar toujours fidèle au poste. Il développa une amitié particulière avec ses frères et sœurs de combat kurdes et en particulier avec le commandant de son unité. Puis ils furent envoyés pour combattre lors de la difficile et sanglante bataille de Manbij. Alors en première ligne, son unité fut presque encerclée. Les uns après les autres, les compagnons d’armes de Gabar étaient touchés jusqu’à ce que lui-même reçoive une balle dans le pied. Ils durent se replier et Gabar fut soigné en urgence. De peur que sa blessure n’empire par manque de soins efficaces, il rentra en France. Mais dès que Gabar fut de retour, il n’avait qu’une obsession, monter de nouveau au front. Il était en admiration totale vis-à-vis de ses camarades kurdes, et tout particulièrement de leur combat pour l’émancipation des femmes.
 
Cet ancien militaire français avait juré que « si les hommes de là-bas combattaient comme les femmes, la guerre serait gagnée à coup sûr ». Pour lui, il fallait qu’il y retourne afin de défendre ses amis kurdes, ce peuple qu’il aimait tellement et la société du Nord de la Syrie à tout prix. Il quitta sa famille pour un voyage sans retour.
 
Quand il retourna sur place, il fut envoyé à Raqqa. Lors de l’assaut d’un immeuble, lui et son équipe tombèrent dans une embuscade des djihadistes et il fut touché mortellement à la poitrine. Conformément à ses dernières volontés, il fut enterré sur place. Ainsi Gabar a rejoint les nombreux martyrs morts pour le Rojava.
 
Mais qu’est-ce qui peut bien avoir motivé Gabar, qui n’était pas politisé, qui n’était pas venu au départ pour la défense du peuple kurde mais pour lutter contre Daech, à mourir pour ce lieu qu’on appelle le Rojava ? De quoi s’agit-il ? Qu’est-ce qui pousse des dizaines de milliers de personnes à se mobiliser à travers le monde pour soutenir le Rojava ?
 
Il déchire les passions de gauche à droite. Tantôt montré du doigt comme une dictature communiste faux-nez d’Assad, tantôt désigné comme une démocratie libertaire sans État. Il peut être aussi dénigré comme pion de l’impérialisme américain, ou encore encensé comme principal obstacle à l’impérialisme turc et de l’OTAN. Il a été accusé par certains de pratiquer un nettoyage ethnique des plus violents contre les Arabes, là où d’autres voient en lui la plus grande démocratie multi-ethnique du Moyen-Orient. Tantôt regardé comme occupant, tantôt présenté comme libérateur, le Rojava gêne, il interroge, il questionne. La droite le voit comme un rempart à l’islamisme malgré ses inspirations communistes. La gauche le voit comme une révolution socialiste malgré des pratiques politiques qui remettent en cause ses traditionnelles analyses jacobines et de luttes de classes. Cela n’a pas empêché des députés, de la France insoumise au Front national, de s’indigner de l’invasion turque d’Afrin. Quelle étrange partie du monde qui déclenche à la fois la méfiance de tous et le soutien de la majeure partie de la classe politique de l’extrême gauche à l’extrême droite !
 
Cet OVNI a une histoire, des impératifs, des logiques et une idéologie qui lui sont propres. Il doit se battre sur tous les fronts avec des moyens dérisoires. Il doit à la fois faire face aux rebelles islamistes, à Daech, à l’État turc, à l’État iranien et à l’État syrien pour pouvoir survivre. Presque tous les États de la région veulent sa fin, et le plus rapidement possible. Pourtant il résiste avec une détermination sans faille et une volonté de fer.
 

Pour commencer, Le Rojava, ou Kurdistan syrien, est la région à majorité kurde de Syrie. Rojava signifie littéralement « soleil couchant » en langue kurde (kurmanji) qui peut se traduire par Kurdistan de l’Ouest. Il est l’une des quatre parties du Kurdistan avec celles situées en Irak, en Iran et en Turquie. Les Kurdes sont le plus grand peuple sans État au monde avec environ quarante millions d’individus, les Palestiniens sont, en comparaison, onze millions. Cette partie du Kurdistan est devenue autonome durant la guerre civile en Syrie.

Dans les médias, le Rojava est présenté presque uniquement sous son aspect militaire. Les puissances occidentales sont reconnaissantes des talents guerriers des Kurdes mais elles occultent ou ignorent le plus souvent un aspect essentiel du Rojava : son projet politique. Réduit-e-s au jeu des grandes puissances, les Kurdes n’ont que très peu d’alliés et de nombreux ennemis. Dans le passé, ils ont souvent servi de mercenaires aux différents empires. Aujourd’hui, ils cherchent à rompre avec cette tradition.

 
En début d’année 2018, les feux des projecteurs ont été braqués sur la région d’Afrin où l’armée turque et ses mercenaires se sont lancé dans une campagne de nettoyage ethnique. L’invasion de ce canton du Rojava a conduit à un massacre de plusieurs centaines de civils, au pillage de la région entière par des mercenaires à la solde des autorités turques, à la chasse aux yézidis et aux chrétiens, à la fuite de centaines de milliers d’habitant-e-s, aux viols de nombreuses femmes, au remplacement des populations kurdes par des Arabes, le plus souvent choisis parmi les familles de combattants islamistes, et à l’instauration d’une société fondée sur la charia.
 
Bien qu’une résistance acharnée ait été menée, cette expérience a montré que le Rojava est en danger face à l’appétit des dictateurs régionaux. Il est donc vital que le grand public s’intéresse à cette région où la menace d’un génocide est réelle.
 
J’ai écrit ce livre suite à un travail de longue haleine sur la question syrienne et kurde, assorti d’un voyage sur place d’un mois. J’ai voulu connaître le mieux possible la situation et les aspirations qu’elles cachent de part et d’autre. J’ai écrit de nombreux articles sur la situation au Moyen-Orient et en particulier sur le Rojava. Il m’a semblé judicieux de partager le résultat de ces travaux dans un livre. Il ne s’agit pas d’une étude universitaire, ni d’un exercice de style. Mes recherches veulent contribuer modestement à la construction d’un édifice plus large qu’est cette révolution en cours.
 
Mon voyage et mes études sur le terrain m’ont amené à avoir une connaissance générale sur le sujet qui touche les questions humanitaires, politiques, pratiques du Rojava. Peu de personnes y ont accès et c’est pour cela que je les rends aujourd’hui publiques dans ce livre. Toutes mes études ainsi que mon voyage ont été financés de manière indépendante. Seuls, moi-même et mon compagnon de voyage, Jean-Pierre Decorps, avons contribué financièrement à nos activités mutuelles sur la question. Nous n’avons pas été entravés dans nos recherches.
 

La révolution du Rojava porte en elle les formes d’une nouvelle politique possible pour le Moyen-Orient empêtré dans des guerres perpétuelles. Le Rojava redéfinit la politique avec ses réalisations allant à l’encontre de toutes les pratiques courantes au Moyen-Orient : système multi-ethnique contre nationalisme, multiconfessionnalisme contre confessionnalisme, féminisme contre patriarcat, écologie contre industrialisme, paix contre guerre. La politique révolutionnaire appliquée dépasse, par certains aspects, l’Occident par son modernisme. C’est peut-être là le cœur de mon sujet. Ainsi il s’agit de repenser notre réalité face à la leur et décentrer nos pensées pour les projeter sur une région du monde que l’on pourrait bien un jour imiter car le cœur de leur critique théorique n’est pas sans rappeler les changements opérés en Europe autour de la construction des États-nations.

Les crises du Moyen-Orient sont largement liées à l’importation du système politique de l’État-nation, lequel cherche perpétuellement à mieux uniformiser pour mieux contrôler les populations sous sa coupe. Ces crises traversent également l’Europe et certains peuples se soulèvent comme les Catalans contre l’État espagnol. Les crises du Moyen-Orient reflètent notamment celles de notre partie du système-monde. Mais plus simplement les enjeux que sont l’émancipation des femmes et des minorités sont aussi au centre des conflits de notre modernité.

 
L’enjeu devient même géopolitique quand des puissances internationales jouent un rôle de premier plan dans le maintien du Rojava, en premier lieu la France. Cette dernière joue un rôle crucial dans la région et l’implication de plus en plus grande de troupes spéciales sur place est un facteur clé. Bien sûr la France agit ainsi en fonction de ses intérêts stratégiques du moment.
 
La situation humanitaire aussi est marquante, pourtant elle est complètement ignorée et peu traitée. J’ai vu sur place une très grande pauvreté, une situation difficile en particulier dans le domaine de la santé où tout manque et où les gens sont en grande difficulté physique et morale. Malgré cela ils restent dignes et chaleureux. Le manque de soutien international depuis des années est aussi l’un des obstacles à surmonter dans une région sous embargo et en guerre.
 
La réalité du Rojava nous concerne profondément, que cela soit par l’implication des grandes puissances, la réalité du système mis en place, sa situation humanitaire ou la pensée émancipatrice qui s’en dégage. Nous plonger au cœur de la bataille qui anime le Rojava, c’est pénétrer au cœur des préoccupations de notre monde. » Raphael Lebrujah
 
A lire le livre, « Comprendre le Rojava dans la guerre civile syrienne », de Raphael Lebrujah.
Il est publié aux Éditions du Croquant.
 
https://www.amazon.fr/guerre-civile-syrienne-comprendre-Rojava/dp/2365121756

Iran: La prisonnière kurde Zeinab Sekaanvand pendue après un procès inéquitable

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IRAN / ROJHELAT – Une femme kurde d’Iran arrêtée à l’âge de 17 ans pour le meurtre présumé de son mari a été pendue le mardi 2 octobre, selon son frère.

Zeinab Sekaanvand, 22 ans, a été reconnue coupable du meurtre de son mari, qui selon elle, la battait. Son exécution avait été reportée après qu’elle soit tombée enceinte suite à une relation qu’elle avait nouée avec un autre détenu en prison. Le 30 septembre 2016, elle a accouché d’un enfant mort-né.

Zeinab Sekaanvand a été forcée de se marier à 15 ans en raison de la pauvreté de sa famille. Elle a vécu deux années douloureuses avec son mari qui la battait.

La jeune femme a déposé plusieurs plaintes contre son mari, dont aucune n’a fait l’objet d’une enquête. Son mari a rejeté ses demandes de divorce et quand elle a essayé de retourner chez ses parents, ils l’ont rejetée pour avoir « déshonoré » la famille.

Sekaanvand a été condamnée à mort en 2012 alors qu’elle n’avait que 17 ans pour avoir prétendument assassiné son mari. Elle a été arrêtée et aurait avoué l’avoir poignardé à mort. Elle a dit avoir été détenue au poste de police pendant les 20 jours suivants et torturée à plusieurs reprises par des policiers.

Avant d’être reconnue coupable par le tribunal, elle s’est rétractée et a déclaré au juge que le frère de son mari, qui selon elle l’avait violée à plusieurs reprises, avait commis le meurtre. Sekaanvand a déclaré qu’il avait promis de la pardonner si elle prenait la responsabilité du meurtre, car la loi islamique permet à la famille de la victime d’un meurtre d’accepter de l’argent au lieu de l’exécution.

Répondant à la nouvelle de l’exécution imminente de la femme kurde iranienne Zeinab Sekaanvand devant être exécutée le 2 octobre, le directeur de la recherche et du plaidoyer d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther, avait déclaré : « Les autorités iraniennes doivent de toute urgence mettre un terme à leurs projets d’exécution de Zeinab Sekaanvand. Elle a été arrêtée alors qu’elle n’avait que 17 ans et a été condamnée à mort pour le meurtre de son mari, qu’elle a épousé à l’âge de 15 ans. Non seulement elle était enfant au moment des faits, mais elle a été victime d’une injustice flagrante durant la procédure légale. » 

Source

L’Iran a exécuté cinq Kurdes dont une jeune femme condamnée étant mineure

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IRAN / ROJHELAT – Cinq Kurdes iraniens (du Rojhelat) ont été exécutés mardi, parmi eux Zeinab Sekaanvand, une jeune femme qui a été condamnée à l’adolescence deux ans après son mariage. (Entre mars 2018 et septembre 2018, l’Iran a pendu plus de 40 Kurdes iraniens et condamné à mort une douzaine d’autres militants.)
 
Selon Hengaw, un groupe qui écrit sur des questions de droits de l’homme impliquant des Kurdes en Iran, quatre autres Kurdes ont été exécutés avec Zeinab Sekaanvand à la prison d’Urmia.
 
Hengaw n’est pas entré dans les détails des cas des autres détenus, ne divulguant que trois noms: Changeez Irani, Mousa Jajilou et Salman Alilou.
 
Selon Amnesty International, parmi les 23 pays qui ont prononcé des condamnations à mort en 2017, «l’Iran a exécuté au moins 507 personnes». Au moins 31 de ces exécutions étaient publiques et cinq d’entre elles avaient moins de 18 ans. Ces chiffres représentent plus de la moitié de toutes les exécutions enregistrées en 2017.
 
De mars à septembre, l’Iran a pendu plus de 40 Kurdes iraniens et condamné à mort une douzaine d’autres militants, a ajouté Hengaw.
 
Ramin Hussein Panahi et deux cousins, Loghman et Zaniar Moradi, ont été exécutés le 8 septembre.
 
Image via Amnesty

Sozdar: Celle qui vit ses promesses

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Alors qu’elle avait douze ans, elle a refusé d’être donnée en mariage. Trente ans plus tard, Nuriye Kesbir est toujours en combat, maintenant en tant que leader recherchée d’un mouvement de guérilla. Pourquoi une femme tourne-t-elle le dos au mariage et à la maternité pour choisir une voie qui mène plutôt à une bataille de vie et de mort ?
 
Un film documentaire sur une femme kurde têtue qui s’est retrouvée sur une route sans retour à cause de ses choix personnels. Sozdar, « celle qui vit sa promesse » est un portrait franc des origines et des motivations de Nuriye Kesbir, l’une des dirigeants du mouvement de résistance kurde PKK.
 
La cinéaste Annegriet Wietsma a suivi Kesbir dans son remarquable voyage, commençant dans une prison néerlandaise et se terminant dans les montagnes accidentées du nord de l’Irak.
 
La réalisatrice du film, Annegriet Wietsma, a été attirée par l’idée d’une combattante. « Je voulais déjà faire un film sur le problème kurde depuis des décennies mais j’ai toujours hésité car le niveau de testostérone était un peu trop élevé pour moi. Mais j’ai entendu parler de cette femme qui était en grève de la faim dans une prison aux Pays-Bas, et je me suis dit : « C’est ma chance ».
Nuriye Kesbir, une présumée «terroriste»
 
Lors d’un voyage en Europe en 2001, Kesbir a été arrêtée à l’aéroport des Pays-Bas. Elle a passé plusieurs années à lutter contre son extradition vers la Turquie. Wietsma a déclaré :
 
«Pour les Turques, elle est une terroriste. Par conséquent, ils demandent son extradition. Le juge ne voulait pas l’extrader parce que le gouvernement turc ne voulait pas garantir qu’elle suivrait un procès équitable et ne pas être torturée, violée (…). Et le juge hollandais a déclaré : «Eh bien, nous la gardons ici jusqu’à ce que nous ayons ces garanties.»
 
Le film donne également un aperçu de la communauté kurde vivant en Europe.
 
« Tout le monde est en mouvement. Personne ne sait exactement : « Suis-je kurde, suis-je occidental, …, qu’est-ce que je suis ?  » Donc, c’est ce que vous voyez aussi avec la façon dont les gens s’habillent et se comportent. »
 
Bombardement
 
En fin de compte, Kesbir s’est enfuie au Kurdistan sans le dire à personne. Wietsma a pu la suivre plus tard à cause des contacts qu’elle avait noués dans le mouvement kurde. Elle parle du danger qu’elle a rencontré là-bas :
 
« J’ai attendu la période la moins dangereuse. Bien sûr, c’est toujours dangereux parce que la semaine précédente, deux hommes ont été tués par une grenade. Bien sûr, c’est une partie du monde dangereuse. (…) »
 
Apparemment, Kesbir est toujours en sécurité. En ce qui concerne ce qui va se passer ensuite, Wietsma donne son avis :
 
« Personne ne saura ce qui va arriver dans les prochains mois. Ma conviction personnelle est que vous pouvez bombarder ces 10 000 filles et garçons et hommes et femmes dans cette région montagneuse. Mais vous ne pouvez jamais bombarder et effacer le problème des 40 millions de Kurdes qui sont des personnes indésirables. Vous ne pouvez pas bombarder ce problème. »
 
Vous pouvez voir le documentaire ici : https://www.youtube.com/watch?v=T7JX7zE2w94&feature=youtu.be

Les forces turques à la tête d’un réseau de proxénétisme à Afrin

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AFRIN – D’après un article de Meghan Bodette, publié hier sur le site The Region, « les forces turques à Afrin exploitent un réseau de proxénétisme à Afrin (où ils ont enlevé des centaines de femmes et de filles kurdes) selon des images publiées par une chaîne de Telegram de l’armée syrienne libre (ASL).
 
La chaîne a menacé de révéler les informations la semaine dernière en raison d’un différend avec le personnel turc à Afrin concernant un travailleur des médias pro-ASL emprisonné. Leurs conditions n’étaient pas remplies et des photos du personnel turc et de leurs cartes d’identité, ainsi que des photos de femmes victimes de la traite, ont été publiées dimanche.
 
Selon un message posté sur la chaîne, des vidéos impliquant un grand nombre de membres du personnel turc impliqués dans l’affaire n’ont pas encore été publiées.
 
Des sources locales affirment qu’au moins 200 femmes et filles ont été enlevées par les forces d’invasion, bien que ce nombre soit difficile à vérifier et pourrait être plus élevé. Alors que certains civils enlevés ont été rendus à leurs familles contre une rançon, le sort de beaucoup d’entre eux reste inconnu. De nombreuses personnes ayant connaissance de la situation à Afrin ont averti que de tels réseaux pourraient être actifs.
 
« Commettre un viol, un esclavage sexuel ou une prostitution forcée » est un crime de guerre au sens du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Alors que les Nations Unies ont publié un rapport préliminaire comprenant des descriptions de crimes de guerre à Afrin, aucun organe international n’a fait d’efforts sérieux pour enquêter sur la portée, l’ampleur et le niveau de l’implication du gouvernement turc dans les atrocités commises.
 
Les militants kurdes ont averti que la violence contre les femmes serait une conséquence importante de l’invasion d’Afrin par la Turquie. L’Opération « rameau d’olivier » comprenait d’anciens membres de l’Etat islamique et d’autres milices islamistes qui ont commis des violences sexuelles systématiques contre les femmes et les filles. Dans une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux en février, les miliciens de l’ASL se sont vantés en mutilant le corps de Barîn Kobanê, une combattante kurde des YPJ. »
 

l’Iran s’apprête à exécuter une prisonnière kurde aujourd’hui 2 octobre

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On annonce que l’Iran s’apprête à exécuter une jeune prisonnière kurde aujourd’hui 2 octobre.
 
En réponse aux nouvelles d’exécution concernant la prisonnière kurde Zeinab Sekaanvand, 24 ans, Philip Luther, directeur des recherches et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
 
« Les autorités iraniennes doivent de toute urgence arrêter leurs plans d’exécuter Zeinab Sekaanvand. Elle a été arrêtée alors qu’elle n’avait que 17 ans et a été condamnée à mort pour le meurtre de son mari, qu’elle a épousé à l’âge de 15 ans. Non seulement elle était enfant au moment des faits, mais elle a été victime d’une injustice flagrante due à la procédure légale.
 
Elle n’a pas vu d’avocat avant son procès final en 2014, date à laquelle elle s’est rétractée en « aveux » alors qu’elle n’avait pas eu accès à une représentation juridique. Elle dit également que, après son arrestation, elle a été torturée par des policiers lors de passages à tabac.
 
Les autorités doivent immédiatement annuler la condamnation de Zeinab Sekaanvand et lui accorder un procès équitable sans recours à la peine de mort et conformément aux principes de la justice pour mineurs ».
 
Zeinab Sekaanvand, une femme kurde de 24 ans condamnée à mort dans la prison d’Urumieh, a été déplacée de sa cellule le 1er octobre et emmenée en cellule d’isolement en vue de son exécution. Le 29 septembre, elle a été emmenée à la clinique médicale de la prison où elle a été soumise à un test de grossesse. Le résultat du test est devenu négatif le 30 septembre. Par la suite, la famille de Zeinab Sekaanvand a été contactée par les autorités pénitentiaires et on lui a demandé de se rendre à la prison le 1er octobre pour une dernière visite, alors qu’elle était informée qu’elle devait être exécutée aujourd’hui 2 octobre.
 

« Une révolution en marche »: Conférence internationale des femmes à Francfort

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Tout est prévu pour la Conférence internationale des femmes qui se tiendra à Francfort les 6 et 7 octobre.
 
La révolution du Rojava porte sans doute le caractère d’une révolution féminine. Pour parler des réalisations et des défis à venir, des femmes de différentes régions du monde, qui se sont rassemblées et se sont organisées autour de ce nouveau paradigme communautaire, se réuniront dans la ville allemande.
 
« Une révolution en marche », une conférence organisée par des organisations de femmes, aura lieu les 6 et 7 octobre 2018, à Francfort, en Allemagne.
Le mouvement des femmes kurdes vous invite à vous joindre à elles pour partager et apprendre des luttes communes à travers le monde et formuler ensemble les prochains étapes pour l’émancipation.
 
Dans l’appel aux femmes et aux amies, les organisatrices de la conférence écrivent : « Nous voulons rassembler et combiner nos connaissances, notre pouvoir de changement et nos expériences lors de la conférence « La Révolution en marche ». Nous pensons que tout comme une analyse approfondie des civilisations de classe étatique, les manières et les méthodes utilisées dans la colonisation des femmes. Il est nécessaire de relancer la mémoire de résistance des femmes.
 
Nous trouvons extrêmement important que nous partagions nos expériences afin que nous puissions être préparées pour les nouvelles attaques du système patriarcal. Nous pourrons ainsi créer des chemins, des méthodes et des perspectives qui correspondent aux conditions, aux qualités et aux besoins de notre époque. Pour que nous puissions nous organiser et créer nos alliances du niveau local à l’échelle universelle. Contre les attaques constantes du système patriarcal, nous serons en mesure de tisser un réseau de résistance durable. Ainsi, nous aurons l’occasion de devenir un sujet actif de la lutte la plus passionnante de notre époque.
 
Maintenant, c’est le temps des femmes, le moment est venu de tisser cet avenir ensemble et il est temps de faire du 21ème siècle le siècle de la liberté des femmes et des peuples ! »
 

Principales thèmes de la conférence :

La crise du patriarcat et sa guerre systématique contre les femmes
La lutte des femmes pour la liberté et les processus de construction des processus
Expérience des différents mouvements de femmes
La révolution en marche – Tisser notre avenir ensemble
Ateliers
Informations techniques :
Adresse : Studierendenhaus an der Goethe Universität, Mertonstraße 26, 60325 Francfort-sur-le-Main
Traduction simultanée : kurde, anglais, allemand, turc, italien, italien, espagnol et français.
Frais d’inscription : 30€ incluant le déjeuner et le café et le thé ; 50€ prix de solidarité (Faites-nous savoir si vous avez des difficultés)
L’inscription commence le 5 octobre à 17h.
Logement : Hébergement solidaire pour un maximum de trois nuits par des familles kurdes et leurs amis. Nous avons aussi des chambres réservées dans des auberges aux prix abordables.
Inscription :
Veuillez vous inscrire jusqu’au 15 septembre sur womenweavingfuture@riseup.net. Faites-nous savoir si vous avez besoin d’un logement et pour combien de nuits, si vous avez besoin de services de garde d’enfants et dans quelle région vous vivez.
Vous trouverez plus d’informations sur le programme et les annonces actuelles sur notre page web www.revolutioninthemaking.blogsport.eu

Pour plus d’information, vous pouvez écrire au mouvement des femmes kurdes d’Europe : kurdish.women.movement@gmail.com

 
Via ANF

Xatûzîn : La paysanne sculptrice du Rojhelat (Kurdistan d’Iran)

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Elle n’avait rien d’une Camille Claudel, pas d’instruction, pas d’amants, pas de « folie »… même si elle était traitée de « sorcière » par certains villageois et qu’on a fait vivre des « aventures » à ses œuvres.

C’est une pauvre paysanne kurde, comme on en trouve tant dans la campagne du Rojhelat. La mort de son mari l’oblige à trouver un moyen pour subvenir seule aux besoins de ses enfants. Alors, après la quarantaine, elle se lance dans la sculpture en autodidacte avec l’argile qu’elle va chercher dans la montagne.

Xatûzîn (Khatun Salehi) est née en 1921 dans le village de Bûgué-béssé proche de la ville de Seqiz, au Rojhelat. Elle a conçu et réalisé de multiples sculptures, artisanat tels que des fours traditionnels, des carafes, de la poterie etc. Certaines de ses œuvres sont gardées dans le musée d’artisanat d’Iran.

Xatûzîn avait 40 ans quand elle a perdu son mari. Alors, grâce à son travail de sculpture qu’elle a apprise seule, elle a pu subvenir aux besoins de ses enfants restés sans père. Elle avait un petit atelier dans sa maison et en poursuivant ses travaux, dans les dernières années de sa vie, elle est devenue une vraie artiste qui maîtrisait son art parfaitement.
 
Madjid Mahichi, directeur du documentaire sur la vie de Xatûzîn, tourné en 1997, écrit :
 
En été 1996, afin de faire un reportage sur la province du Kurdistan iranien avec un groupe d’amis, on est parti dans cette belle province, dans la ville de Seqqez. Dans le bureau d’administration, j’attendais d’avoir l’autorisation pour le tournage du reportage. A ce moment, j’ai vu des statues qui ont attiré mon attention. Étrangement, alors que je demandais le nom de la personne qui avait créé ces statues, on m’a dit que c’était les œuvres de Xatûzîn, une vieille dame campagnarde et analphabète qui habitait dans le village de Bûgbessé, entre la ville de Seqqez et la ville de Bukan.
Le lendemain, avec le groupe tournage, nous sommes allés au village de Xatûzîn et on a rencontré son fils et son épouse. Dans la maison, il y avait une petit pièce qui appartenait à Xatûzîn.
 
Certains villageois la présentaient comme une artiste avec des idées nouvelles et d’autres comme une sorcière. Certains opportunistes avaient aussi profité de la situation et avaient acheté les poteries réalisées par Xatûzîn. Ils les vendaient aux étrangers en pressentant comme les œuvres d’antiquité, après les avoir enterrées quelques temps dans la terre.
 
Certaines œuvres de Xatûzîn sans qu’elle-même le sache, ressemblent aux œuvres découvertes dans la collines Marlik (un site archéologique).
 
Quelques jours avant notre tournage, la chambre de Xatûzîn a brûlée. Elle a demandé de l’aide aux administrations de la ville pour la remettre en état mais elle n’a reçu aucune réponse.
 
Les œuvres de Xatûzîn sont souvent formées dans ses rêves. Les formes abstraites et étranges comprenaient la combinaison d’organes d’animaux et d’oiseaux. Elle a construit des sculptures et les a vendu aux villageois. Xatûzîn a créé ses sculptures en utilisant l’argile. C’est pourquoi, elle devait chaque fois aller à la montagne chercher de l’argile. Les derniers temps, comme elle était devenue âgée, son fils et sa belle-fille l’aidaient.
 
Xatûzîn était une femme ayant de l’humour et gentille avec des yeux colorés. Pour chaque statue, elle avait des anecdotes que l’on adorait écouter. Après un reportage de quelques heures, j’ai décidé de retourner au village seul. Ce qui a abouti au court métrage de « Xatûzîn» qui vous pouvez voir.
 
Après que je me suis installé au Canada, un jour le fis de Xatûzîn m’a appelé et il m’a dit « Xatûzîn qui vivait avec la terre, elle-même est retournée à la terre » . Après sa mort, Xatûzîn est devenue plus célèbre, mais malheureusement, au cours de sa vie, elle a vécu dans la pauvreté et le besoin.
 

Que son âme repose en paix. »

Photo Madjid Mahichi

Le documentaire à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=L6ettv0U2TY&feature=youtu.be

Kurdistan d’Irak : La crise du leadership des partis politiques d’opposition

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KURDISTAN DU SUD – Lors des élections législatives irakiennes de mai dernier, les partis d’opposition kurdes n’ont pas réussi à regagner leur siège précédent au parlement irakien. Bien que la fraude électorale ait pu contribuer à leur chute, il y a des raisons plus graves qui expliquent leur échec. La faiblesse de l’opposition est le résultat de problèmes de leadership, d’idéologie et d’organisation qui ont conduit des membres importants et critiques des principaux partis d’opposition à exhorter leurs chefs de parti à mettre en œuvre des réformes afin que les échecs auxquels l’opposition a dû faire face lors des élections législatives irakiennes ne se reproduisent pas le 30 septembre dans la région du Kurdistan.
 
Bien que la région du Kurdistan ait été gouvernée par les deux partis au pouvoir – le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) – au cours des 26 dernières années, les deux partis n’ont jamais réussi à réprimer complètement les partis politiques dissidents et d’opposition. Leur rêve de consolidation complète du pouvoir n’est resté qu’un rêve. Cependant, ce n’est pas la main de fer du PDK et de l’UPK qui conduit les partis d’opposition à s’effondrer ; ce sont leurs propres échecs. Des membres influents et militants de plusieurs partis d’opposition ont tenté d’introduire des réformes, mais celles-ci ont été largement rejetées par l’élite politique de leur parti, qui contrôle leurs médias, leur financement, leurs bases organisationnelles et leurs opérations. Cela reflète le manque de vision et de leadership fort, les luttes intestines internes et le refus de réformer qui entravent l’opposition kurde.
 
Appelle à la réforme
 
Lorsque Nawshirwan Mustafa a fondé le Mouvement pour le changement (Gorran) en 2009, l’espoir d’un changement radical était à son apogée. Mustafa était un personnage influent parmi tous les partis d’opposition, étant l’un des fondateurs du gouvernement régional du Kurdistan et fortement soutenu par les peshmergas et les forces de sécurité. La crise interne à Gorran après la mort de Mustafa a conduit un groupe de responsables de partis influents et de militants politiques à lancer le projet Revival, un paquet de réformes. Les responsables de Gorran sont également préoccupés dans une certaine mesure par l’avenir du parti, affirmant qu’il «fait face à un échec mortel» s’il ne parvient pas à réformer et à résoudre les problèmes internes. Également, Les appels au changement au sein du Groupe islamique du Kurdistan (KIG) ont réuni des membres influents et des militants politiques pour pousser les dirigeants du parti à mettre en œuvre des réformes. De même, mais plus fortement, l’Union islamique du Kurdistan (KIU) a également lancé une campagne de réforme qui est également entérinée par le secrétaire général du parti. Beaucoup craignent que, sans réformes, les partis d’opposition se concentrent de plus en plus sur le contrôle des familles, comme le PDK et l’UPK, plutôt que sur la représentation des membres des partis.
 
Pourtant, ces groupes d’opposition, ainsi que la Coalition pour la démocratie et la justice (CDJ), récemment créée [1], n’ont pas seulement une vision politique claire pour leurs partis, mais aussi pour la politique dans la région du Kurdistan et dans l’ensemble de l’Irak. Ils sont bloqués entre décider de fonctionner en tant que partis d’opposition ou partis au pouvoir et s’appellent ainsi «partis de protestation», un nouveau concept qui s’est manifesté lorsqu’ils ont dénoncé les résultats des élections parlementaires irakiennes. Comme l’approche de leurs dirigeants vis-à-vis de la politique est toujours basée sur le nationalisme kurde, les partis n’ont pas réussi à approcher une coalition irakienne pour se présenter aux élections, entraînant leur perte de sièges au parlement. Cette approche de la politique identitaire par la plupart des partis d’opposition [2] a échoué terriblement dans l’établissement de bonnes relations avec d’autres parties irakiennes.
 
De plus, les deux partis islamiques – le KIG et le KIU – n’ont pas réussi à renouveler leurs idéologies politiques. Bien que les partis idéologiques islamiques de la région traversent des temps difficiles, dans la région du Kurdistan, les partis islamistes n’ont pas réussi à grandir et à gagner en influence, même si la plupart des habitants de la région sont musulmans. C’est parce que les partis n’ont pas réussi à séparer leur da’wa islamique (travail de prosélytisme et religieux) de l’organisation politique. Fait intéressant, des appels ont été lancés au sein des parties pour retirer le label «islamique» de leurs partis; Cependant, les conservateurs conservateurs restent assez puissants pour arrêter de tels mouvements. L’étiquette islamique des partis a souvent été utilisée par les partis au pouvoir pour les diaboliser, notamment en période de conflits politiques et de tensions avec les partis au pouvoir. C’est la raison pour laquelle les pays européens et les États-Unis ne les ont pas bien approchés. Les partis islamistes ne peuvent pas élargir leur audience s’ils ne surmontent pas leur mentalité salafiste, ce qui a paralysé les partis et n’a pas réussi à se développer.
 
Un autre problème majeur avec les partis d’opposition est qu’ils restent en grande partie basés à Sulaimani et aucun d’entre eux n’a pu atteindre toutes les régions du Kurdistan. Alors que Sulaimani a toujours été actif sur le plan culturel et politique, l’UPK est également plus ouverte à la dissension politique qui a prévalu à Sulaimani au cours des 26 dernières années, et les médias kurdes libres y ont toujours été basés. Par conséquent, les partis d’opposition auraient dû se concentrer davantage sur Erbil et Duhok. Bien que le CDJ ait essayé un peu, il a également échoué. Les partis d’opposition doivent revoir leurs politiques afin de devenir des partis nationaux.
 
Enfin, la hiérarchie traditionnelle des partis kurdes a été centralisée dans la mesure où les dirigeants contrôlent et monopolisent tous les aspects de l’organisation. Cela a laissé les partis non démocratiques et s’appuyant sur des leaders charismatiques plutôt que de créer des institutions. Avec la mort d’un leader charismatique, tout le parti peut s’effondrer, comme dans le cas de Gorran après la mort de Mustafa. Les partis qui ont mis leurs forces sur leurs leaders charismatiques n’ont pas réussi à en créer de nouveaux, et la lutte de pouvoir des dirigeants immatures mènera toujours les parties à l’incertitude, comme Gorran le vit maintenant.
 
Implications pour les élections
 
Alors que la région du Kurdistan se prépare à ses élections parlementaires, les partis d’opposition (à l’exception de la nouvelle génération) ont, de manière surprenante, réclamé son report, car ils n’étaient pas prêts. Le report des élections aurait eu pour effet de prolonger le mandat du même gouvernement qu’elles avaient appelé à la dissolution il ya un an. Les partis d’opposition craignent de devoir faire face à un nouvel échec lors des prochaines élections, ce qui pourrait affaiblir davantage l’opposition et permettre aux partis au pouvoir de devenir plus autocratiques. La désillusion lors des élections est de plus en plus omniprésente, car elle n’a pas apporté de réel changement ces dernières années. En conséquence, la participation aux prochaines élections pourrait être encore inférieure à celle des élections parlementaires irakiennes, qui étaient inférieures à 50%. Le PDK et l’UPK comptent un grand nombre de membres, de miliciens, de membres des forces de sécurité, et les personnes sur leur liste de paie, qui seront tous obligés de voter ces partis. De plus, le PDK et l’UPK ont une présence médiatique plus forte qui peut mobiliser les électeurs. De plus, comme dans toutes les autres élections, les partis au pouvoir peuvent distribuer des fonds pour acheter des votes et utiliser les institutions gouvernementales et militaires pour pousser les gens à voter pour eux.
 
Si les partis d’opposition échouent encore une fois lors de ces élections, il y aura probablement de graves conséquences. Les objectifs de démocratisation et de transformation sociale seraient retardés, le système de gouvernance rentier kleptocratique et kleptocratique resterait en place, le PDK et l’UPK consolideraient davantage le pouvoir et renforceraient leurs empires économiques et leurs forces de milice, et le rêve d’un changement démocratique serait encore une fois être reporté. D’un autre côté, certains groupes de partis d’opposition appellent subtilement à un changement qui ne se produira pas si les demandeurs de changement n’ont pas recours à la lutte armée. Bien qu’il soit très improbable que des groupes s’organisent maintenant dans des factions armées, le maintien du statu quo pourrait en faire une réalité.
 
Le prochain Parlement du Kurdistan sera chargé de rédiger une constitution et de modifier la loi présidentielle, deux éléments décisifs de la démocratie kurde. Une diminution du nombre de sièges détenus par les partis d’opposition pourrait revigorer le PDK et se traduire par un soutien accru au maintien du système présidentiel, plutôt qu’à la création d’un système parlementaire, soutenu par Gorran et tous les autres partis, y compris l’UPK, et qui a été l’affaire centrale entre le PDK et Gorran au cours des quatre dernières années. Les partis d’opposition sont favorables à la décentralisation du pouvoir et à l’autonomisation des administrations et des mairies des gouvernorats locaux, mécanismes susceptibles d’élargir la démocratie locale. Cependant, le PDK a soutenu une centralisation plus poussée. Une faible opposition au parlement, par conséquent,
 
[1] Le parti a été fondé en janvier après une scission dans l’UPK, mais cette réaction a été plus réactionnaire que la formation d’un parti sérieux et son leader, Barham Salih, a rejoint l’UPK et est candidat à la présidence irakienne.
 
[2] Le Mouvement de la nouvelle génération nouvellement créé, revendiquant un nouvel agenda politique et une nouvelle vision, a eu le courage d’aller au-delà des lignes ethno-nationalistes lorsqu’il a rejoint la coalition al-Nasr et al-Sairoon pour former le plus grand bloc du gouvernement irakien. mais son approche populiste pourrait en fin de compte laisser ces efforts en vain.
 
Par KAMAL CHOMANI
 

« Une autre montagne » : hommage aux femmes kurdes

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« Une autre montagne (Başka Bir dağ) », un documentaire qui rend hommage aux femmes kurdes, mais cette foi-ci, il ne s’agit pas de celles qui ont pris les armes, comme au Rojava. Il s’agit de ces femmes qui luttent dans leur quotidien contre toute sorte d’injustices, pas seulement pour leur propre émancipation mais pour celle de la société entière.
 
«Si l’un de tes yeux pleure, l’autre ne peut rire ». À Istanbul, Burcu, Sinem et Ergül vivent avec cet œil qui pleure pendant que le Kurdistan de Turquie s’embrase. Femmes kurdes, mères, féministes, elles racontent leurs combats des années de dictature militaire après 1980 jusqu’à aujourd’hui, contre le nationalisme, la guerre, le patriarcat.» (texte publié par l’Est Républicain ici)
 
Le documentaire réalisé par Noémi Aubry et Anouck Mangeat est en salle dans plusieurs villes française.
 
Voici les prochaines projections :
 
NANCY :
 
Le 9 octobre à 20h00
MJC Lillebonne
14, rue du Cheval-Blanc
 
STRASBOURG :
 
Le jeudi 11 octobre à 20h
Molodoï

19, rue du Ban de la Roche

MULHOUSE :

Le 12 octobre à 20h

Au local ACOTF 48a rue des Laines

BESONÇON :

Le 13 octobre 2018 à 20h
au Hôp Hop Hop
5 Place Saint-Jacques
DIJON :
 
14 octobre à 17h
La Grange rose des Lentillères 40/45 rue Philippe Guignard
 
RENNES :
 
Le 18 octobre à 20h
Le BabaZula
182, Avenue Général George Patton
 
MORLAIX :
 
Le 19 octobre au 20h
Le Roudour
 
 

L’internationalisme des femmes contre le patriarcat mondial

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La libération des femmes est au cœur d’une lutte pour la libération de toute l’humanité des formes d’oppression et de domination les plus perfides et les plus insidieuses.
 
La lutte contre le patriarcat – qu’elle soit organique, spontanée ou militante et organisée – constitue l’une des plus anciennes formes de résistance. En tant que telle, elle contient certaines des expériences et les connaissances les plus diverses, incarnant la lutte contre l’oppression dans ses formes les plus anciennes et les plus universelles.
 
Des premières rébellions de l’histoire aux premières grèves, protestations et mouvements organisés de femmes, les femmes en difficulté ont toujours pensé que leur résistance était liée à des problèmes plus larges d’injustice et d’oppression dans la société. Que ce soit dans la lutte contre le colonialisme, le dogme religieux, le militarisme, l’industrialisme, l’autorité étatique ou la modernité capitaliste, les mouvements de femmes ont historiquement mobilisé l’expérience des différents aspects de l’oppression et la nécessité de lutter sur plusieurs fronts.
 
L’ÉTAT & L’EFFACEMENT DES FEMMES
 
La division de la société en hiérarchies strictes – notamment par la centralisation du pouvoir idéologique, économique et politique – a entraîné une perte historique pour la place de la femme au sein de la société. La solidarité et les modes de vie fondés sur la subsistance ayant été remplacés par des systèmes de discipline et de contrôle, les femmes ont été poussées en marge de la société et ont dû vivre des vies infra-humaines aux conditions des hommes au pouvoir. Mais, contrairement à ce que l’histoire patriarcale voudrait nous faire croire, cette subjugation n’a jamais eu lieu sans une résistance intrépide et une rébellion émergeant d’en bas.
 
La violence coloniale, en particulier, s’est concentrée sur la création ou la consolidation du contrôle patriarcal sur les communautés qu’il souhaitait dominer. Établir une société «gouvernable» signifie normaliser la violence et l’assujettissement dans les relations interpersonnelles les plus intimes. Dans le contexte colonial, ou plus généralement au sein des communautés et des classes opprimées, le ménage constituait la seule sphère de contrôle pour l’homme soumis, qui semblait pouvoir affirmer sa dignité et son autorité uniquement dans sa famille – une version miniature de l’État ou colonie.
 
Au fil des siècles, une compréhension de l’amour et de l’affection familiale s’est développée, qui s’est dissociée de la solidarité et de la mutualité communautaires, institutionnalisant de plus en plus l’idée que la violence et la domination font simplement partie de la nature humaine. Comme le soutiennent des auteurs comme Silvia Federici et Maria Mies, l’impérialisme capitaliste – avec son noyau patriarcal intrinsèquement patriarcal – a conduit à la destruction d’univers entiers de vies, de solidarités, d’économies et de contributions à l’histoire, à l’art et à la vie publique des femmes, soit par la chasse aux sorcières européenne, par des projets coloniaux à l’étranger et par la destruction de la nature partout.
 
Dans les temps modernes, de nombreux activistes féministes et chercheurs ont critiqué la relation entre les normes sexuelles oppressives et la montée du nationalisme. Fondamentalement, sur la base des notions patriarcales de production, de gouvernance, de parenté et de conceptions de la vie et de la mort, le nationalisme recourt à la domestication de la femme pour ses propres besoins. Cette tendance se répète aujourd’hui dans le mouvement global à droite, les fascistes et les nationalistes d’extrême droite prétendant souvent agir dans l’intérêt des femmes. Protéger les femmes de l’inconnu, après tout, reste l’un des plus anciens conserves à justifier une guerre psychologique, culturelle et physique contre les femmes. En conséquence, le corps et les comportements des femmes sont instrumentalisés pour les intérêts d’un système mondial capitaliste de plus en plus réactionnaire.
 
Le colonialisme d’hier et le militarisme capitaliste ciblent immédiatement les sphères de l’économie communale et l’autonomie des femmes en leur sein. En conséquence, les vagues de violence épidémique contre les femmes détruisent tout ce qui reste de la vie avant que les relations sociales capitalistes et les modes de production ne prennent racine. Il n’est donc pas surprenant que les femmes, ressentant la domination et la violence capitalistes de la manière la plus intense et de toutes les parties, soient souvent au premier plan dans les pays du Sud pour lutter contre la destruction capitaliste de leurs terres, eaux et forêts.
 
FÉMINISME IMPÉRIALISTE & SOCIALISME PATRIARCAL
 
Identifions deux problèmes supplémentaires avec lesquels les luttes des femmes radicales doivent s’engager aujourd’hui.
 
La plus ancienne est peut-être la mise à l’écart de la libération des femmes par des groupes et mouvements progressistes, socialistes, anticolonialistes ou autres. Historiquement, bien que les femmes aient participé à des mouvements de libération à divers titres, leurs revendications ont souvent été mises de côté en faveur de ce que les dirigeants (généralement masculins) avaient identifié comme objectif prioritaire. Ceci, cependant, n’est pas un événement inhérent aux luttes pour le socialisme ou d’autres alternatives au capitalisme. Il s’agit en fait plutôt d’une démonstration de la profondeur à laquelle la lutte contre l’oppression et l’exploitation doit être menée si des changements réels doivent être apportés.
 
Les traits autoritaires des expériences historiques passées, fondés sur leurs obsessions hautement modernistes et étatiques à la frontière de l’ingénierie sociale, sont tout à fait conformes aux conceptualisations patriarcales de la vie. Comme de nombreux historiens féministes l’ont souligné, la classe a toujours eu un sens différent pour les femmes et pour les hommes, d’autant plus que les systèmes dominants s’appropriaient profondément le corps et le travail non rémunéré des femmes.
 
À l’issue de systèmes millénaires [anti-femmes ?], dont beaucoup ne figurent pas dans les cours d’histoire, aujourd’hui encore, combinée à la reproduction quotidienne de la domination patriarcale dans la culture hégémonique, les relations intimes ou dans la sphère apparemment amoureuse de la famille, les traumatismes psychologiques profonds et les comportements intériorisés entraînent le besoin de rompre radicalement avec les attentes sociétales et culturelles de la féminité passive à travers la sensibilisation, l’action politique et l’organisation autonome.
 
Comme l’a montré l’expérience dans notre propre mouvement – la lutte des femmes dans le mouvement de la liberté kurde – sans divortialité du patriarcat, sans guerre sur notre auto-asservissement intériorisé, nous ne pouvons jouer notre rôle historique dans la lutte générale pour la libération. Nous ne pouvons pas non plus trouver refuge dans les sphères autonomes des femmes sans courir le risque de nous séparer des préoccupations et des problèmes réels de la société – et avec cela du monde – que nous cherchons à révolutionner. En ce sens, notre lutte des femmes autonomes est devenue la garantie de notre peuple de démocratiser et de libérer notre société et le monde au-delà.
 
Le revers de cette expérience négative des mouvements de femmes dans des luttes de libération plus larges est lié au deuxième et plus récent problème auquel les luttes des femmes sont confrontées aujourd’hui: la dé-radicalisation du féminisme à travers les idéologies libérales et les systèmes de modernité capitaliste. De plus en plus, les mouvements progressistes et les luttes qui ont le potentiel de combattre le pouvoir sont confrontés à ce que Arundhati Roy appelle «l’organisation de la résistance par les ONG». La délégation de la protection sociale est un des principaux outils pour lutte au niveau des organisations de la société civile et des institutions d’élite qui sont souvent nécessairement détachées des personnes sur le terrain.
 
Ce n’est pas une coïncidence si tous les pays envahis et occupés par les États occidentaux qui prétendent importer «la liberté et la démocratie» abritent désormais une abondance d’ONG pour les droits des femmes. Le fait que la violence à l’égard des femmes augmente dans les mêmes pays agressés devrait susciter des questions quant à la fonction et à l’objectif de ces organisations dans la justification de l’empire. Les problèmes qui nécessitent une restructuration radicale d’un système international oppressif sont maintenant réduits à des phénomènes marginaux qui peuvent être résolus grâce à la politique de diversité des entreprises et aux comportements individuels, normalisant ainsi l’acceptation par les femmes des changements cosmétiques au détriment d’une transformation radicale.
(…)
La mentalité impérialiste qui sous-tend la logique selon laquelle l’OTAN, l’un des principaux responsables de la violence mondiale, du génocide, des viols non signalés, des féminicides et des catastrophes écologiques, mènera la lutte féministe en formant son personnel à être plus « sensible » aux droits des femmes est un résumé du drame du féminisme libéral actuel. Diversifier les institutions oppressives en complétant leurs rangs par des personnes d’âges, de races, de sexes, d’orientations sexuelles et de croyances différents est une tentative de rendre invisible leurs piliers tyranniques et l’une des attaques idéologiques les plus dévastatrices contre les imaginaires alternatifs pour une vie juste et libre.
 
Tant les conservateurs de droite que les gauchistes misogynes et autoritaires de gauche, en particulier en Occident, n’hésitent pas à blâmer les « politiques identitaires » et leur prétendue fragilité pour les problèmes sociaux actuels. L’expression  » politique identitaire  » a cependant été inventée dans les années 1970 par le Combahee River Collective, un groupe féministe lesbien radical noir qui a souligné l’importance de l’action politique autonome, de la réalisation de soi et de la sensibilisation pour la capacité de se libérer et de libérer la société dans les conditions des personnes opprimées elles-mêmes. Il ne s’agissait pas d’un appel à une préoccupation égoïste pour l’identité, détachée des questions plus larges de classe et de société, mais plutôt d’une formulation de plans d’action fondés sur l’expérience pour combattre les multiples couches d’oppression.
 
Le problème aujourd’hui n’est pas la politique identitaire, mais la cooptation du libéralisme pour supprimer ses racines anticapitalistes et intersectionnelles radicales. En conséquence, la plupart des femmes blanches chefs d’État, PDG et autres représentantes d’un ordre bourgeois fondé sur le sexisme et le racisme sont couronnées comme les icônes du féminisme contemporain par les médias libéraux – pas le militantisme des femmes dans la rue qui risquent leur vie dans la lutte contre les États policiers, le militarisme et le capitalisme.
 
Se concentrer sur l’identité en tant que valeur en soi, comme l’idéologie libérale le voudrait, risque de tomber dans l’abîme de l’individualisme libéral, dans lequel nous pouvons créer des sanctuaires d’espace sûr, mais devenir complices directs ou indirects dans la perpétuation d’un système mondial d’écocide, de racisme, de violence patriarcale et de militarisme impérialiste.
 
L’INTERNATIONALISME SIGNIFIE UNE ACTION DIRECTE
 
L’une des principales tragédies des quêtes alternatives est donc la délégation de la volonté individuelle ou collective à des instances extérieures à la communauté en lutte: les hommes, les ONG, l’État, la nation, etc. La crise de la démocratie libérale représentative est étroitement liée à son incapacité à tenir ses promesses, à savoir représenter toutes les couches de la société. Comme les groupes opprimés, en particulier les femmes, ont vécu par le passé, leur libération ne peut être abandonnée aux mêmes systèmes qui reproduisent une violence et une soumission insupportables. Face à ces faux binaires auxquels les luttes des femmes sont souvent confrontées, l’urgence de l’internationalisme se fait encore plus sentir.
 
Au cœur de l’internationalisme a toujours été la prise de conscience que, au-delà de tout ordre existant, les gens doivent être conscients de la souffrance des uns et des autres et voir l’oppression de l’un comme la misère de tous. L’internationalisme est une extension révolutionnaire de la conscience de soi au royaume de l’humanité dans son ensemble, basé sur la capacité de voir les connexions des différentes expressions de l’oppression. En ce sens, l’internationalisme doit nécessairement rejeter toute forme de délégation aux institutions du statu quo et doit recourir à des actions concrètes et directes.
 
Il y a plus de cent ans, le mois de mars a été choisi par les travailleuses socialistes pour être la journée internationale des femmes et de leurs luttes militantes. Un siècle plus tard, le mois de mars est devenu le mois de commémoration et d’honneur des femmes internationalistes dans la révolution du Rojava. En mars dernier, deux militantes remarquables, Anna Campbell (Hêlîn Qerecox), une antifasciste révolutionnaire d’Angleterre, et Alina Sanchez (Lêgêrîn Ciya), internationaliste socialiste et médecin argentine d’Argentine, ont perdu la vie à Rojava. une vie sans fascisme patriarcal et ses mercenaires sous la modernité capitaliste.
 
Trois ans plus tôt, en mars 2015, l’une des premières martyres internationalistes de la révolution du Rojava, la communiste noire allemande Ivana Hoffmann, avait perdu la vie dans la guerre contre les fascistes violeurs féminicides de Daesh. Avec des milliers de camarades kurdes, arabes, turkmènes, turkmènes, chrétiens syriaques, arméniens et autres, ces trois femmes, dans l’esprit de l’internationalisme féminin, ont insisté pour être sur la ligne de front contre la destruction des mondes des femmes par les systèmes patriarcaux. Au moment où ces mots sont écrits, plus de 6 mois plus tard, le corps d’Anna est toujours caché sous les décombres au milieu de l’occupation coloniale et patriarcale de l’État turc à Afrin, au Rojava.
 
La défense de l’humanité de ces femmes reposait sur un engagement à embellir la vie par une lutte permanente contre les systèmes et les mentalités fascistes. Dans l’esprit de la révolution à laquelle ils ont adhéré, ils n’ont pas compromis leur féminité au profit d’une libération qui marginalise la lutte contre le patriarcat.
 
Vers la fin de l’année dernière, des femmes kurdes, arabes, syriaques et turkmènes, ainsi que des camarades internationalistes, ont annoncé la libération de Raqqa et ont consacré ce moment historique à la liberté de toutes les femmes dans le monde. Parmi elles se trouvaient des femmes yézidies, qui se sont organisées de manière autonome pour se venger des violeurs de l’Etat islamique qui, trois ans auparavant, avaient commis un génocide contre leur communauté et asservi des milliers de femmes.
 
Les luttes des femmes révolutionnaires – par opposition aux appropriations libérales contemporaines du langage féministe – ont toujours incarné l’esprit de l’internationalisme dans leurs luttes en prenant les devants contre le fascisme et le nationalisme. Pour rester fidèle à la promesse de solidarité, les politiques internationalistes dans la lutte des femmes doivent comprendre que l’oppression peut opérer selon divers modes, de sorte que la violence et la résistance ne doivent pas se ressembler partout.
 
L’internationalisme d’aujourd’hui doit réclamer une action directe pour un changement systémique sans recourir à des puissances extérieures – parti, gouvernement ou État – et doit être radicalement démocratique, antiraciste et anti-patriarcal.
 
Dilar Dirik, activiste du mouvement des femmes kurdes et qui écrit régulièrement sur les luttes de liberté au Kurdistan pour un public international.
 

Facebook censure de nouveau Kurdistan au féminin

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Facebook, qui avait supprimé l’ancienne page « Kurdistan au féminin », nous empêche de publier sur la page depuis hier soir. Impossible de publier des photos ou vidéos. Nous pouvons seulement partager des publications depuis d’autres pages…