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Elections Turquie : « Le gouvernement répand la peur alors que l’opposition donne de l’espoir »

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TURQUIE – Le professeur Ali Akarca de l’Université de l’Illinois à Chicago s’exprime sur le climat électoral, les discours des partis et l’effet possible de la situation économique sur les élections : « Répandre la peur parmi les électeurs au lieu de leur donner de l’espoir ne donne pas de résultat positif ». Akarca souligne que dans le passé, c’était l’AKP qui donnait espoir aux électeurs, tandis que l’opposition faisait appel à leurs craintes. Akarca pense que l’AKP va perdre des voix lors de cette élection.

Deux différences avec les élections précédentes

Q : Après les élections présidentielles et législatives du 24 juin 2018, il y a eu de nouveau des alliances entre les partis dans cette élection. Par rapport aux élections précédentes, quelles différences observez-vous par rapport à cette élection en termes d’atmosphère générale et de discours politique ?

R : Outre les alliances, deux différences ressortent. Premièrement, le gouvernement avait l’habitude de donner de l’espoir aux électeurs, tandis que l’opposition répandait la peur parmi eux. Cette fois, la situation est inversée. Lors des précédentes élections, l’AKP déclarait qu’elle triplait le revenu par habitant et qu’elle allait continuer à l’augmenter en disant : « Nos performances passées sont la garantie de nos performances futures ».

Le CHP, par contre, disait que la laïcité et la république étaient sur le point de disparaître et que le peuple ne pourra pas vivre comme il l’entend. Si l’on regarde les exemples précédents, on peut dire que le fait de semer la peur parmi les électeurs plutôt que de leur donner de l’espoir n’a pas donné de résultats positifs.

Les partis d’opposition s’en sont rendu compte en 2015 et ont abandonné ce discours depuis lors

Depuis le référendum sur le système présidentiel en 2017, l’Alliance du peuple (l’alliance formée par l’AKP au pouvoir et son allié, le Parti du mouvement nationaliste/MHP) utilise de plus en plus l’argument que nous sommes sous une menace existentielle. La deuxième différence est que l’AKP, depuis 2015, applique de manière excessive l’économie électorale*, ce qu’il n’a pas fait dans ses deux premiers mandats.

Ce qui encourage les politiciens à appliquer l’économie électorale, c’est le fait que les électeurs ne regardent que l’année écoulée lorsqu’ils évaluent la situation de l’économie et accordent plus d’importance à la croissance qu’à l’inflation.

Bien entendu, l’existence d’un potentiel d’économie électorale ne signifie pas que l’économie électorale sera appliquée, car elle provoque des fluctuations dans l’économie. S’il n’y a pas besoin d’économie électorale, il ne sert à rien de provoquer l’instabilité. De plus, la diminution des taux d’inflation provoqués par ces politiques nécessite la prise de « drogues fortes ». Pour cette raison, les partis ne préfèrent pas appliquer la politique électorale si leur maintien au pouvoir n’est pas en danger. Jusqu’en 2015, il n’y avait pas un tel danger pour l’AKP et il n’appliquait pas l’économie électorale.

Q : Comment les menaces influenceront-elles les électeurs ? Le président Erdoğan a menacé les dirigeants de l’opposition de « s’adresser au pouvoir judiciaire », le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu a affirmé qu’ils avaient déterminé 378 candidats de l’opposition affiliés aux « organisations terroristes » et qu’ils allaient les démettre même s’ils sont élus. Comment pensez-vous que la position de l’Alliance populaire contre les partis d’opposition influencera les électeurs ?

R : Si vous vous souvenez bien, je vous ai dit dans notre entrevue avant les élections du 7 juin 2015 que beaucoup d’électeurs votent de façon stratégique, c’est-à-dire pour leur deuxième choix plutôt que pour leur premier choix. S’ils le font, c’est parce qu’ils veulent équilibrer le pouvoir du gouvernement. Si le gouvernement donne l’impression qu’il est trop fort et qu’il utilise ce pouvoir de façon excessive, cela va susciter chez les électeurs le désir d’équilibrer ce pouvoir, et ce serait au détriment du gouvernement. En d’autres termes, il y aurait un retour de bâton.

L’influence de la situation économique sur les votes de l’AKP

Q : L’année dernière, les taux d’inflation, le chômage et les prix des monnaies ont augmenté. Le produit intérieur brut a diminué. Dans notre interview avant les élections de juin 2015, vous avez dit : « Chaque augmentation de un pour cent du revenu réel par habitant augmente les votes du parti au pouvoir de 0,8 %, chaque augmentation de un pour cent du taux d’inflation diminue ses votes de 0,12 % ». Alors, peut-on dire que cette élection sera plus difficile pour l’AKP que les élections précédentes ?

R : Oui, pour l’AKP, ce sera l’élection dans les pires conditions économiques de son mandat, à l’exception des élections locales de 2009.

Selon une mesure économétrique plus précise, chaque augmentation de 1% du revenu réel par habitant rapporte au parti au pouvoir 1% des voix, s’il s’agit d’un gouvernement uni partite. Chaque augmentation de 1 % de l’inflation entraîne une diminution de 0,15 % de la part du vote du parti. S’il gouverne le pays avec d’autres partis, ces chiffres deviennent 0,50 et 0,12.

Comme la croissance par habitant est négative, que les taux d’inflation sont élevés et qu’il n’y a qu’un parti au gouvernement, il faut s’attendre à ce que l’AKP perde des voix à cause de la situation économique. Les pertes qui seront causées par le vote stratégique et l’attrition causée par le fait d’être au pouvoir devraient être ajoutées. L’avantage de détenir le pouvoir annule certains de ces avantages, mais pas tous.

2002 et aujourd’hui

Q : Serait-ce un point de rupture comme les élections de 2002, lorsque l’AKP est arrivé au pouvoir après une crise économique ?

R : Premièrement, nous voyons des points de rupture comme les élections de 2002 en Turquie, après l’enquête Clean Hands de 1994 en Italie et après la crise de la dette de 2015 en Grèce, une ou deux fois en un siècle. Une grande partie des électeurs soutiennent un parti qui représente leurs intérêts économiques et leur vision du monde et ont tendance à voter pour le parti pour lequel ils ont voté lors de l’élection précédente.Donc, je ne pense pas que ce sera un point de rupture.

*Dans le jargon politique turc, le terme « économie électorale » désigne un parti gouvernemental qui prend des mesures telles que l’introduction d’amnisties fiscales ou l’augmentation des prestations sociales pour obtenir plus de voix, généralement des mois ou des semaines avant une élection.

**Cette interview a été initialement publiée en turc et traduite en anglais par Bianet. Il a été raccourci et édité pour plus de clarté.

Bianet

 

Ravachol : « Médiatisation de la médiocrité et tribune pour une barbouze »

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Récemment, de nombreux articles et vidéos ont été publiés sur un certain « Ravachol », un Français qui avait rejoint les YPG kurdes en Syrie mais qui est rentré en France depuis.
 
Des Français qui l’ont connu en Syrie crient à l’imposture et nous demandent de mettre les choses au clair pour que ce « Ravachol » retrouve la place qu’il mérite : l’oubli.
 
Voici le texte écrit à ce sujet par « Ivan Lundqvist », un autre Français qui était chez les YPG:
 
« Médiatisation de la médiocrité et tribune pour une barbouze.
 

La situation syrienne a amené, depuis quelques années, nombre d’acteurs improbables à s’exprimer dans les médias. Un engouement particulier pour les volontaires occidentaux partis aux côtés des kurdes pour combattre DAESH a conduit des journalistes, au professionnalisme douteux, à interroger n’importe lequel de ces volontaires. Et parfois les pires. Ni travail analytique, ni témoignage authentique, simplement une recherche de sensationnalisme.

Depuis l’année dernière (2018), on retrouve souvent Abdourahmane Ravachol, alias Abdourahmane Kurdî, alias Pîling, ancien volontaire français engagé au sein des YPG, qui après avoir passé 5 mois à l’arrière en 2017 est revenu au Rojava une seconde fois en 2018, pour 5 mois de nouveau, en partie sur le front de Deir-Ezzor, avant d’être finalement invité à quitter le Kurdistan suite aux différents problèmes qu’il posait. Ces problèmes parlons-en : Pîling n’est pas seulement un jeune « anarcho-communiste » un peu excité venu faire la guerre et jouer au héros sur Facebook et dans les médias. Il est aussi un mythomane dont les récits de batailles épiques sont absolument tous… Faux. Mais pas faux comme « romancés », non, faux comme « sortis de nulle part ». Ni duel de snipers, ni missions spéciales d’assassinat derrière les lignes ennemies, ni survie miraculeuse après une embuscade, ni histoire d’amour avec une cadre YPJ, etc. Pîling a connu sur le front ce que la plupart des volontaires ont connu, l’ennui, l’attente, la routine. Et peut-être deux ou trois opérations militaires mais face à l’ampleur de son fantasme malsain de combats épiques, on ne sait plus.

Pîling joue et se joue, continuellement, dans ses interviews, comme ce combattant un peu traumatisé mais toujours solide, qui ressent le manque du champ de bataille et de l’action, qui ne sera plus jamais le même, sauf pour prendre des selfies en uniforme tous les deux/trois jours. D’ailleurs si DAESH l’affiche dans ses vidéos de propagande en mettant sa tête à prix, ce n’est pas parce que ce cher bouffon passe son temps à publier sur internet des photos de lui à visage découvert et qu’il se la raconte partout, non non, selon lui c’est parce qu’il a tué tellement d’islamistes que le Califat le voit comme une cible prioritaire. Ah cher Pîling.

Et si seulement la farce que tu es s’arrêtait là… Mais non. Il ne te suffisait pas d’être un mytho vantard, il a fallu en plus que tu sois une balance. Plus qu’une balance d’ailleurs, un indic objectif de la DGSI. Et ça, pour nous volontaires internationalistes et militants révolutionnaires, c’est impardonnable. Tu as d’abord reconnu avoir quelques étroits contacts avec les renseignements. Puis en te poussant un peu, on s’est vite aperçu que tu les gratifiais d’un rapport hebdomadaire pendant que tu étais au Rojava. Il a fallu te piquer ton téléphone pour tomber sur les mails que tu envoyais à ton « commandant » comme tu l’appelais. Finalement, au vu des témoignages recoupés, et des ennuis que nos différents camarades ont eu à leur retour en France, l’évidence est apparue : tu nous as tous minutieusement balancé aux flics, tout en jouant ton double jeu de bon camarade en nous alertant que « les renseignements s’intéressent à vous de près ». Merci vraiment, heureux de le savoir. Cela aurait peut-être moins été le cas si tu n’avais pas balancé tous les détails de notre formation, de nos organisations, de nos identités… Et sans vergogne, tu continues pourtant à fanfaronner dans les médias à chaque occasion qui se présente à toi.

Tu oses mêmes contacter des camarades, un peu naïfs, pour les « recruter » pour les YPG officiellement, et faciliter leur fichage chez tes nouveaux maîtres. Tu as au moins l’honnêteté de reconnaître que la police n’est pas ton ennemie lorsque tu nous dit que « à l’heure actuelle, l’ennemi c’est DAESH. L’État français est un allié dans la
guerre contre le terrorisme ». C’est noté, on sait maintenant à quoi s’en tenir avec toi.
 
Alors rends nous service, casse toi de nos luttes, kurdes ou françaises.
Ne reviens pas. Ne parle plus. Terre toi. Fais toi oublier. Pendant que tu nous nuis, nos camarades subissent la menace d’attaques ciblées de l’EI ou de l’Etat turc derrière nos lignes en Syrie, ou celle d’une répression féroce en France.
Et tes amis journalistes s’en foutent bien de ces gens là. »
 

Image : capture d’écran via France info

Amjad Othman : La présence turque en Syrie est plus dangereuse que Daech

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ROJAVA – QAMISHLO – Le porte-parole du Conseil démocratique syrien (MSD), Amjad Osman a déclaré que la présence de la Turquie en Syrie était plus dangereuse que celle de Daech / ISIS, et a appelé les puissances internationales à prendre une position claire sur l’occupation de la Turquie et de ses mercenaires dans les régions du nord et de l’est du pays.
 
La crise syrienne ne peut être résolue sans la participation des représentants du nord et de l’est de la Syrie
 
Dans un entretien accordé à l’agence de presse ANHA, Amjad Othman a appelé les forces internationales à protéger les acquis réalisés dans le nord et l’est de la Syrie. Il félicité les forces démocratiques syriennes (FDS) pour ce qu’il a appelé la victoire historique des FDS, ajoutant : « La défaite de Daech est une victoire majeure. Le nombreux partis, dont la Turquie, menacent ces gains et cherchent à miner les victoires des forces démocratiques syriennes. La crise syrienne ne peut être résolue sans la participation des représentants du nord et de l’est de la Syrie et, jusqu’à présent, il y a eu de nombreuses réunions sur la crise syrienne, mais toutes ont échoué car les représentants du nord et de l’est de la Syrie ont été exclus. Si la volonté des peuples de la région n’aie pas prise en considération dans les efforts visant à résoudre la crise, la crise syrienne se poursuivrait et s’aggraverait. »
 
La défaite de Daech est une victoire pour l’ensemble de la Syrie
 
Othman a rappelé que de nombreux pays avaient félicité les forces syriennes pour la victoire sur Daesh, mais que certains pays, dont le régime syrien, n’avaient pas précisé leur position. Othman a souligné que la victoire sur Daesh était une victoire pour la Syrie en général, et a ajouté à cet égard, « Les forces qui ont vaincu Daesh sont les forces démocratiques syriennes, tous les pays doivent voir cette victoire. Cette victoire a été obtenue avec 11.000 martyrs. Cette victoire ne doit pas être sous-estimée. Nous soutenons l’unité syrienne, et appelons à la décentralisation. L’État [syrien] est hostile à l’unité de la Syrie, mais, cherche à diviser. Nous, nous sommes ouverts au dialogue. »
 
Le principal danger vient des pays qui soutiennent Daesh
 
« Les forces internationales doivent clarifier leur position sur l’existence de groupes de mercenaires dans la région », a déclaré Othman, ajoutant que le plus grand danger était celui des pays qui soutiennent les groupes de mercenaires. « Tant qu’il existe des États qui soutiennent Daesh, il pourrait revenir. La Turquie occupe Jarablus, Afrin et Idlib, et des massacres ont lieu à Afrin sous les yeux du monde. L’État turc mène une politique d’occupation professionnelle claire dans la région, mais malheureusement, jusqu’à présent, aucun pays n’a montré une position claire à ce sujet. »
 
La Turquie est plus dangereuse que Daesh
 
Le porte-parole du MSD, Amjad Othman, a évoqué les menaces répétées de la Turquie contre les régions nord et est de la Syrie, affirmant que « les menaces et attaques de l’occupation turque contre les régions nord et est de la Syrie constituent un danger pour le monde, tout comme Daesh. Maintenant, à travers ses politiques, la Turquie lance des menaces, qui sont plus dangereuses que Daesh.
 
L’objectif de la Turquie est d’occuper le nord et l’est de la Syrie et d’occuper le Moyen-Orient. Afin de limiter ces ambitions, les forces internationales doivent soutenir et protéger le nord et l’est de la Syrie. »
 

Le dernier Arménien d’Afrin expulsé et sa maison transformée en mosquée

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SYRIE / ROJAVA – AFRIN – Après avoir subi un harcèlement intensif, le dernier Arménien d’Afrin a dû abondonner son domicile et son commerce dans le canton kurde d’Afrin pour Alep.
 

Le citoyen arménien Harut Kifork, qui travaillait dans sa propre quincaillerie héritée de son père, a été contraint d’émigrer à Alep pour s’installer par peur des représailles après que la milice pro-Turquie de la Division Sultan Mourad a pris sa maison sur la route de Jandaris, près du centre Afrin, et l’a transformée en mosquée nommée Al Farooq.

 La famille de Harut Kivork est l’une des centaines de milliers de personnes qui ont été forcées de migrer vers Afrin en 1915 pendant le génocide arménien commis par l’empire ottoman. Ils vivent à Afrin depuis lors et Kivork gagnait sa vie dans un magasin familial, confisqué avec son domicile par les gangs alliés de l’État turc.

Terrible bilan des violences faites aux femmes au Kurdistan du Sud

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Au total, 1 532 cas de violences faites aux femmes femmes ont été enregistrés au Kurdistan méridional en janvier et février.
 
L’administration générale du Centre contre les violences faites aux femmes et de la famille a annoncé le décompte des cas de violences qui ont été enregistrés au Kurdistan du Sud en janvier et février. Les deux premiers mois de 2019 ont connu une augmentation par rapport à la même période de l’année précédente.
 
Les détails des violences faites aux femmes enregistrés dans la région fédérale du Kurdistan sont les suivants :
 
– 5 femmes ont été assassinées
 
– 7 femmes se sont suicidées
 
– 36 femmes ont été brûlées
 
– 12 femmes se sont soi-disant immolées
 
– 1,446 plaintes enregistrées
 
– 26 cas de violence et d’abus sexuels
 
Les régions d’Hewler et Raperin figuraient en tête de liste des féminicides, tandis que Soran était celles qui comptait le plus de suicides de femmes. Les brûlures et les abus sexuels ont été observés plus fréquemment à Sulaymaniyah, alors que Hewler était la ville où les femmes portaient le plus de plaintes.
 

« La communauté internationale doit rechercher la stabilité en Syrie »

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RAQQA – Ibrahim Qaftan a déclaré que l’Etat turc devait s’abstenir d’aggraver la situation en Syrie et de déplacer son peuple, tandis qu’il a appelé la communauté internationale à rechercher la stabilité de la Syrie et de son intégrité territoriale, en particulier après la fin de DAECH.
Parallèlement au premier anniversaire de la fondation du parti Future Syrie, l’agence ANHA a rencontré le président du parti Future Syrie, Ibrahim Qaftan, qui a appelé la communauté internationale à rechercher la stabilité en Syrie.
 
Qaftan a déclaré : « La crise syrienne ne concerne pas seulement le peuple syrien, elle est également devenue une crise internationale. Le but de ce parti est de s’ouvrir à certains pays voisins comme l’Irak, la Turquie et d’autres, ainsi que le gouvernement syrien, d’avoir un rôle dans la rédaction de la nouvelle constitution syrienne, qui constitue le premier pas dans la résolution de la crise syrienne. En outre, l’État turc doit cesser d’aggraver la situation en Syrie et l’occupation d’Afrin et le déplacement de ses enfants sont une situation anormale d’une attaque d’un Etat contre un autre Etat ».
 
À la fin de son discours, Qaftan a demandé à la communauté internationale de rechercher la stabilité en Syrie, en particulier après la fin de Daech / ISIS et a jouté : « Nous espérons ne pas verser le sang des Syriens sur le sol syrien pour défendre les intérêts de la communauté internationale et les agendas étrangers. Nous nous adressons au peuple syrien dans son pays; ils doivent savoir que les États recherchent leurs intérêts; nous devons donc, en tant qu’enfants de Syrie, rechercher nos intérêts et éviter l’effusion du sang afin de préserver l’intégrité et l’unité de la Syrie. »
 

Cinq morts en protestation de l’isolement : Le HDP exhorte la communauté internationale à agir

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TURQUIE – ANKARA – Le HDP a invité la communauté internationale à rompre son silence et à réagir face à l’aggravation de la situation en ce qui concerne les actions de grève de la faim.
 
La grève de la faim initiée par la députée du HDP, Leyla Güven, pour protester contre l’isolement d’Abdullah Öcalan dans la prison de l’île d’Imrali dure depuis 139 jours. Les députés du HDP, Dersim Dağ, Tayip Temel et Murat Sarisac, 7 000 prisonniers politiques en Turquie, ainsi que des militants et des politiciens au Kurdistan du Sud, au pays de Galles, à Strasbourg, à Toronto et ailleurs, se sont joints à la grève.
 
Bien que de nombreux grévistes de la faim soient dans une phase critique et que leur santé se détériore rapidement, les autorités turques restent silencieuses et indifférentes à leur demande, qui exigent la fin de l’isolement illégal d’Öcalan. Malheureusement, cette position du gouvernement a entraîné des dommages irréparables. Au cours des dix derniers jours, cinq personnes ont perdu la vie, une en Allemagne et quatre dans des prisons turques. Nous craignons qu’il y ait plus de morts dans un proche avenir.
 
Le 16 mars, Zülküf Gezen (32 ans) s’est suicidé à la prison de type F de Tekirdağ pour protester contre l’isolement de Öcalan. Son corps a été transféré à Diyarbakır à minuit, à l’insu de sa famille. La police a non seulement empêché par la force tout le monde, à l’exception de quatre membres de la famille de Gezen, d’assister aux funérailles, mais a également agressé les députés du HDP, le reste des membres de la famille et d’autres citoyens qui souhaitaient assister aux funérailles.
 
Le 22 mars, Uğur Şakar, qui s’était immolé par le feu le 20 février à Krefeld en Allemagne pour protester contre la politique de l’isolement, a perdu la vie.
 
Le lendemain, le 23 mars, Ayten Beçet (24 ans) s’est suicidée à la prison pour femmes de Gebze. Les autorités turques ont également enlevé son corps et l’ont transférée dans sa ville natale, Gaziantep, pour y enterrer secrètement. La police a emmené son père au cimetière. Les députés du HDP, d’autres membres de la famille de Beçet et leurs proches ont voulu assister à l’enterrement, mais la police a bloqué la maison de la famille et interdit à quiconque de quitter le quartier.
 
Le 24 mars, Zehra Sağlam (23 ans) s’est suicidé à la prison fermée d’Oltu pour la même raison. Sağlam n’avait pas non plus de véritable sépulture, le gouverneur de Muş, sa ville natale, déclarant que la région où se trouve son village était une zone de sécurité pendant quinze jours. Deux membres de la famille pouvaient participer à la cérémonie des funérailles. Personne d’autre, y compris les membres du parlement, n’a été autorisé à entrer dans le village pour se joindre aux funérailles.
 
Et le 25 mars, Medya Çınar (24 ans) s’est suicidé à la prison de type E de Mardin pour protester contre la politique de l’isolement. Son corps n’est pas livré à sa famille et très probablement elle aussi n’aura pas une sépulture adéquate, contrairement à d’autres.
 
Hişyar Özsoy, vice-coprésident du HDP chargé des affaires étrangères et député de Diyarbakır, a déclaré dans un communiqué : « Malheureusement, rien n’indique que le gouvernement mettra fin à la politique illégale d’isolement à Öcalan. En outre, les autorités turques étendent la politique d’isolement aux défunts et à leurs familles: les défunts sont enlevés par la police, séparés de la société et enterrés dans le secret. Même la majorité des membres de la famille ne sont pas autorisés à assister aux funérailles et à remplir leurs dernières obligations envers le défunt. Les autorités turques violent à la fois le droit universel à un enterrement approprié et d’autres droits et libertés religieux. »
 
Özsoy a rappelé que la députée du HDP, Leyla Guven, qui avait entamé la grève de la faim depuis sa prison, avait demandé aux prisonniers politiques de mettre fin aux suicides en guise de protestation.
 
Özsoy a ajouté : « Une fois encore, nous invitons la communauté internationale à ne pas rester silencieuse et insensible à cette situation aggravante. Des efforts puissants et concertés de la communauté internationale peuvent aider à rétablir la loi, à mettre fin aux politiques d’isolement et aux grèves de la faim et à prévenir d’autres décès éventuels. »
 

Demirtaş: « Personne ne devrait tomber dans une politique d’inimitié »

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TURQUIE – S’exprimant sur la politique, la littérature et les arts, le politicien kurde Selahattin Demirtaş a déclaré : « Nous trouverons le moyen de vivre en paix. »
 
L’ancien coprésident emprisonné du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş, a accordé une interview à Bianet dans laquelle il a partagé ses réflexions sur un large éventail de sujets, notamment les élections locales du 31 mars, l’art et la littérature.
 
Demirtaş compose, écrit et dessine en prison. Il publiera un nouveau livre de nouvelles en avril et un roman en automne.
 

Il a également partagé ces deux dessins qu’il a réalisés en prison.

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« Nous allons trouver un moyen de vivre en paix »

Au sujet des élections, il déclaré : « Le bloc AKP-MHP (Parti de la justice et du développement – Parti du mouvement nationaliste) sera lourdement puni par les électeurs lors du scrutin ».

 
Les discours manipulateurs et la propagande noire provoquent une polarisation horrible. Ils insinuent qu’ils rouvrent de vieilles blessures déjà difficiles à guérir.
 
Mais nous voyons que la majorité de la société en a marre de ces mensonges et de la politique de division. Personne ne devrait tomber dans la politique de l’inimitié. Ce pays nous appartient à tous et nous trouverons le moyen de vivre en paix et en paix. » la tranquillité, personne ne devrait en douter.
 
Il y a la réalité que l’économie a touché le fond, avec l’environnement socio-psychologique que je viens de mentionner. La mauvaise performance de l’économie et de la démocratie déterminera clairement les résultats de l’élection. Je pense que le bloc AKP-MHP sera lourdement punis par les électeurs ».
 
« Les gens devraient revendiquer leur volonté »
 
Demirtaş déclare sur les menaces de l’AKP de nommer des administrateurs aux municipalités si celles-ci sont remportées par le HDP : « Les citoyens doivent revendiquer leur volonté lors du scrutin, le reste est facile. L’important est de donner une bonne réponse à la politique des administrateurs. »
 
Depuis les élections locales de 2014, le ministère de l’Intérieur a démis de ses fonctions 94 maires des provinces kurdes et nommé des administrateurs aux municipalités.
 
« Même leurs enfants auront honte d’eux »
 
En ce qui concerne les médias grand public, Demirtaş a déclaré : « Cela n’existe plus. Je pense que vous ne devriez ni les regarder ni les lire. (…). Je suis sûr que le clown des médias de cette région sera attribué par l’Association des journalistes turcs avec le titre de « tulipes de l’année ». [Tulip a une signification péjorative en argot turc]
 
Même leurs enfants auront honte d’eux. Qu’Allah ne leur pardonne pas, leurs péchés sont très, très grands. »
 
« L’art et la littérature m’intéressent plus que la politique »
 
Après son entrée en prison en 2016, Demirtaş s’est également distingué par son art et ses écrits.
 
« L’art et la littérature m’intéressent plus que la politique. Vous ne pouvez que limiter la grossièreté et la laideur de la politique avec l’arts et la littérature. Je m’efforce d’être une personne complète, pas un bon politicien.
 
Jusqu’ici, j’ai composé 16 chansons et écrit des paroles pour elles. (…)
 
Un jour, je veux tous les jouer et les chanter moi-même. Parce que je n’ai pas connaissance de notes de musique, je ne peux pas écrire ni envoyer à l’extérieur. Et il n’y a aucune possibilité d’enregistrer ici.
 
Mais je marmonne lors de réunions de famille ou lors d’appels téléphoniques avec ma femme. 🙂
 
En dehors de cela, mon seul auditeur est mon compagnon de cellule, Abdullah Zeydan. Qu’Allah lui accorde de la patience et de la constance. 🙂 »
 
« Je ne me suis pas découvert en prison »
 
Quand on lui a demandé comment son emprisonnement avait influencé son caractère et sa vision de la vie, Demirtaş a déclaré : « Je ne me suis pas découvert ni ne me suis retrouvé dans la prison. Je suis la personne que j’étais à l’extérieur. Bien sûr, j’ai plus d’opportunités de lire et c’est une bonne chose à coup sûr. J’avais bon espoir à l’extérieur, je suis la même ici.
 
Il n’y a qu’une différence de 12 kg entre le Selahattin avant la prison et maintenant. 🙂 Je me suis débarrassé de mon ventre ici. »
 
Les grèves de la faim en prison
 
Il y a actuellement des centaines de détenus qui font une grève de la faim dans les prisons pour protester contre l’isolement du chef emprisonné du parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], Abdullah Öcalan. La députée HDP Leyla Güven est en grève de la faim depuis 139 jours.
 
Demirtaş déclare qu’en raison des élections et de la polarisation de la société, les grèves de la faim et les revendications ne peuvent influer sur le programme du pays.
 
Cependant, il a déclaré que le gouvernement luttait pour faire face aux grèves de la faim et qu’il était encore plus exposé.
 
« J’espère que cette période se terminera positivement avant qu’une autre personne ne perde la vie », a-t-il déclaré.
 

« Les Kurdes sont les Noirs de ce pays [Turquie] »

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TURQUIE – ISTANBUL – Le rappeur kurde XEM vient de sortir son album Biyan. Entretien avec XEM sur la musique kurde et le rap.
 
« Xwezî baranek bibare jana dil paqij bike. Xwezî piştî son bahozan roj derbikeve. Li vê jiyanê tu bi tenê yî. Ti kesên te tune ye ! Rastî ev e birako xwe nexapîne. »
 
[« J’aimerais qu’il pleuve et qu’il emporte les douleurs du cœur. J’aimerais que le soleil se lève après chaque tempête. Mais, tu es seul. Tu n’as personne ! Frère, c’est ta réalité, ne te leurre pas. »] A écouter ici
 
Je suis dans l’avenue İstiklal à Taksim ; dos au mur, je regarde les questions que je me prépare à poser à l’artiste XEM. La voix rythmique de XEM ne fait qu’apporter les paroles ci-dessus à mon oreille. Je tiens dans ma main mon petit carnet que je pose sur mon appareil photo en regardant mes notes. A ce moment là, XEM s’approche de moi dans la façon dont les rappeurs marchent et mon appareil photo ne fait que capturer l’instantané de lui.
 
Il est maintenant temps d’aller au café le plus proche et de poser des questions. (Une conversation sur le rap sans thé serait impensable, bien sûr.)
 
Pensez-vous que le rap et le kurde vont bien ensemble ?
 
(Agitant sa main droite vers moi d’une manière qui me semble familière d’après les clips vidéo des rappeurs) Miraaad ! My dude (en anglais), le rap et le kurde sont des voix rebelles ! Les Kurdes sont les Noirs de ce pays… Le rap et le kurde vont bien ensemble. Le rythme du rap et du kurde s’accorde assez bien. Ce n’est pas seulement moi qui le dit. Mes amis d’autres pays sont du même avis.
 
Il y a plusieurs jeunes Kurdes qui font de la musique rap à Istanbul. Pensez-vous que vous leur avez donné une piste, une inspiration en publiant un album ?
 
Je peux le dire sans hésiter : je suis celui qui a assumé le fardeau du rap kurde dans le nord et en Turquie. Je peux donner le nom d’au moins 8 rappeurs vivant à Istanbul. Nous sommes actuellement ici, mais pas dans les plateformes de musique. Je fais pression sur mes amis pour qu’ils publient des albums. Je voudrais vraiment que mes amis comme Ronî Artîn et Reqso sortent des albums.
 
OK, j’avoue qu’il n’y a pas d’industrie du rap kurde. Mais je ne pense pas non plus que les rappeurs aient assumé leurs responsabilités. Il doit y avoir y avoir 10-15 rappeurs sur les plateformes musicales pour pouvoir créer un environnement de compétition. Une industrie du rap kurde peut également être formée avec cet environnement. Les rappeurs devraient cesser de se plaindre du manque d’audience. Ils devraient faire leur part. Il n’y a pas de nouveaux noms et ceux que nous connaissons en tant que rappeurs n’ont publié aucune nouvelle œuvre au cours des quatre ou cinq dernières années.
 
Mais vous avez organisé la « Nuit du rap kurde » l’année dernière, n’est-ce pas ?
 
Oui, c’est moi qui l’ai organisé. Ensuite, mes amis ont aussi aidé. Je souhaite également organiser des concerts à Silêmanî, Hewlêr, Wan, Amed, Dêrsim et Istanbul. En fait, nous en avons fini avec les préparatifs, mais les amis ne peuvent pas se préparer pour diverses raisons et le plan est resté tel quel, sans aucun progrès.
 
Ce qui va va se passer maintenant ?
 
Nous n’avons pas le luxe d’attendre que les organisateurs préparent un événement. Nous devons faire quelque chose, alors les autres suivront. C’était également le cas aux États-Unis, en Allemagne et en Turquie.
 
Vous vous entraidez avec des rappeurs turcs ?
 
Bien sûr que oui. Ezhel [rappeur d’origine kurde], Patron, Dj Suppa et Aga B. sont mes amis… Il y a quelques années, Ezhel m’a envoyé un message sur Facebook. Il m’a dit qu’il s’était rendu à l’Association pour la recherche et le développement de la langue kurde (Kurdi-Der) à Ankara, apprenait le kurde et faisait des recherches sur le rap kurde. Rêzan et moi avons attiré son intérêt. Il nous a suggéré de sortir un album. Ensuite, nous sommes allés à Ankara pour faire de la musique pour une pièce de théâtre et nous nous sommes rencontrés et sommes devenus amis avec lui. Des amis nous ont soutenus et aidés.
 
Quelle est la relation entre le rap kurde et le populisme ?
 
Être populaire est l’un des moyens d’atteindre une communauté. Nous avons des artistes qui ont beaucoup de succès, mais comme leurs œuvres et leurs efforts ne sont pas au premier plan, ils restent cachés. Etre caché et « Underground » se dressent sur notre chemin. Mais nous essayons d’atteindre l’ensemble de la société.
 
Il y a, en fait, quelques signes qui montrent que j’y suis parvenu dans une certaine mesure. De jeunes filles, jeunes enfants, hommes âgés et beaucoup d’autres personnes de différents milieux se filment et m’envoient des auto-vidéos. Il y a beaucoup de messages sur les réseaux sociaux comme ça. En fait, ma musique est adaptée pour atteindre la société. C’est un type de musique que vous pouvez rencontrer partout, que ce soit dans votre voiture, à la maison, dans une salle de mariage, dans un café ou dans un « club »…
 
Y a-t-il quelque chose qui différencie le rap que vous faites en kurde de la musique rap en général ?
 
On ne peut plus parler de l’existence de murs entre les styles de musique. Le mélange des styles nous donne de nouvelles opportunités. Cela mène à des œuvres plus originales. Pour vous donner quelques exemples de ma musique : Newroz est un mélange de Rap, House et Pop ; quant à Biyan, nous l’avons fait en mélangeant le rap, Afro-trap et R&B ; et Payîz est un mélange de rap, R&B et reggae.
 
Il y a trois chansons dans votre album. Ne pensez-vous pas que c’est peu en nombre ?
 
Non. Tout comme nous suivons les nouvelles tendances musicales, nous suivons également les tendances de la production et de la distribution de musique. La tendance est aux albums d’EP [extended play] maintenant. Et trois chansons suffisent pour cela. Nous avons préparé 10 chansons, mais quand nous avons vu la tendance, nous avons fait un album EP.
 
Et les autres chansons ?
 
Nous les mettrons dans les deux autres albums EP que nous sortirons cette année. Il y aura trois chansons dans un album et quatre chansons dans l’autre.
 
Parlez-nous un peu de votre clip vidéo…
 
(Rires…) D’abord, nous avons tourné une vidéo pour la chanson Biyan avec un de mes amis. Ensuite, nous avons pensé que ce n’était pas vraiment ce que je voulais. Ensuite, Özgür Kurt a tourné un clip vidéo professionnel pour la chanson Newroz. Nous n’avions pas prévu qu’il sortirait à Newroz [le 21 mars], mais c’était une belle coïncidence. HDP [Parti démocratique des peuples] l’a partagé sur ses comptes de réseaux sociaux et, dans le Sud [Kurdistan du Sud], Vin TV (chaîne musicale) a commencé à le montrer.
 

Le député allemand Martin Dolzer en grève de la faim solidaire

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HAMBOURG – Le député allemand, Martin Dolzer, a rejoint la grève de la faim menée par la députée du HDP Hakkari, Leyla Güven, demandant la fin de l’isolement du leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan.
 
Martin Dolzer, député de Die Linke à Hambourg, a annoncé qu’il avait entamé une grève de la faim dimanche soir pour exprimer sa solidarité avec la demande des Kurdes en grève de la faim.
 
« L’État turc a violé le droit international avec cette pratique, l’isolement d’Öcalan doit cesser immédiatement », a déclaré Dolzer.
 
« Öcalan jouera un rôle important pour la paix »
 
La grève de la faim de la députée HDP Hakkari et coprésidente de la DTK, Leyla Güven dure depuis 138 jours maintenant. Les prisonniers ont atteint le troisième mois de jeûne et leur santé se détériore rapidement.
 
« La grève de la faim en cours ne consiste pas à mourir, mais à instaurer la démocratie et la paix. La grève de la faim est un cri contre cette injustice durable. Ce cri doit être entendu par l’opinion publique mondiale. Comme Nelson Mandela en Afrique du Sud, Abdullah Öcalan pourrait jouer un rôle crucial dans la démocratisation de la Turquie et la paix au Moyen-Orient », a déclaré Dolzer.
 
Le député allemand a souligné que les États occidentaux, et en particulier le gouvernement fédéral allemand, ne souhaitait pas écouter la voix des grévistes de la faim. Il a ajouté : « Si les demandes de Leyla Güven et des autres prisonniers et activistes en grève de la faim sont acceptées, ils survivront. C’est pourquoi j’appelle le gouvernement fédéral allemand et l’UE à jouer un rôle positif en tant qu’interlocuteurs et je les exhorte à faire pression sur le gouvernement Erdoğan. »
 
Réunions de sensibilisation sur les grèves de la faim
 
Martin Dolzer, qui a terminé sa déclaration avec les mots « Berxwedan Jiyane » [La résistance, c’est la vie], a ajouté qu’il poursuivrait sa grève de la faim jusqu’à mercredi.
 
Dolzer a déclaré qu’il rencontrerait aujourd’hui et demain les représentants des églises et des organisations de la société civile pour expliquer la grève de la faim et l’isolement imposé à Öcalan.
 
Dolzer, qui a rendu visite aux activistes en grève de la faim à Strasbourg en janvier dernier, a déclaré que toute personne en faveur de la démocratie, de la paix et de l’égalité devrait se lever et agir.
 
Le député de Hambourg est un sociologue et devrait mettre fin à sa grève de la faim par une conférence de presse de son parti au Parlement de l’État de Hambourg le mercredi à 11 heures.
 

TURQUIE : Une autre prisonnière kurde met fin à sa vie en prison

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TURQUIE – Aujourd’hui, la prisonnière politique Medya Çınar a mis fin à ses jours pour protester contre les conditions d’isolement imposées au dirigeant kurde, Abdullah Öcalan. Le PKK a publié un communiqué appelant à la fin des « actes individuels ». 
 
En l’espace d’une semaine, quatre prisonniers politiques kurdes ont mis fin à leur vie dans les prisons turques alors que plus de 7 000 prisonniers sont en grève de la faim contre l’isolement d’Abdullah Ocalan et que le gouvernement turc reste de marbre devant leur demandes.
 
Dans les manifestations contre l’isolement imposé au chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, une autre détenue a mis fin à ses jours. Medya Çınar a trouvé la mort dans la prison de type E de Mardin.
 
Née en1995 à Mardin / Kızıltepe, Medya Çınar avait combattu DAESH dans les rangs des YPJ au Rojava.
Çınar est revenue à Nusaybin après avoir été blessée au Rojava et a été arrêtée en 2015 lors du couvre-feu à Nusaybin. Elle était en train d’être jugée à Mardin. Au cours des audiences, elle a raconté la torture qu’elle a subi en prison. (Via Ferzad Penaber)
 
Le corps de Cinar est à la morgue de l’hôpital de Mardin. La police turque refuse de le donner à la famille.
 
Cinquième mort dans la protestation de l’isolement
 
Medya Çınar est devenue la cinquième personne à mettre fin à sa vie lors des manifestations contre l’isolement.
 
Les autres personnes qui ont perdu la vie sont Uğur Şakar (22), Ayten Beçet (22 mars, prison pour femmes de Gebze), Zehra Sağlam. (24 mars, prison d’Oltu.)
 
Déclaration du PKK
 
Le PKK a publié un communiqué appelant les détenus à ne pas mettre fin à leur vie. Alors qu’il a rendu hommage à ceux qui ont perdu la vie, le PKK a appelé les détenus à ne pas « commettre d’actes individuels ».
 
Öztürk Türkdoğan, coprésident de l’Association des droits de l’Homme (IHD), et le secrétaire général de la Fondation turque pour les droits de l’Homme (TİHV), Metin Bakkalcı, ont fait une déclaration à la presse aujourd’hui sur les grèves de la faim et l’isolement dans les prisons.
 
La déclaration dit brièvement :
 
« Les personnes qui ont mis fin à leurs jours pour protester contre l’isolement d’Abdullah Öcalan, qui est détenu à la prison d’Imralı, nous ont quittés avec une profonde tristesse.
 
Nous voulons rappeler que la vie est sacrée. En tant que défenseurs des droits humains, nous défendons le droit à la vie dans toutes les conditions.
 
Nous faisons un appel ici. Personne ne mettra fin à ses jours dans les prisons ou ailleurs.
 
Nous voulons affirmer que nous n’approuvons absolument pas ce type d’actes et que nous sommes contre.
 
Nous sommes conscients de l’environnement politique et psychologique dans lequel se trouvent les détenus. Cependant, les actes des personnes qui mettent fin à leurs jours pour la suppression de l’isolement ne sont pas acceptables et ce type d’actes ne devrait pas être utilisé. »
 
« Les familles devraient avoir le droit de pleurer »
 
Selon le communiqué, les familles des détenus qui ont perdu la vie ne sont pas en mesure de’enterrer leurs proches selon leur religion, leur culture et leurs coutumes, car les corps ont été inhumés de nuit par la police.
 
Le communiqué a appelé le gouvernement à « abandonner cette attitude irrespectueuse et illégale contre les funérailles et à permettre aux familles de vivre leurs processus de deuil ».
 

TURQUIE : Le HDP condamne l’inertie du gouvernement devant la mort des grévistes de la faim

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TURQUIE – Le parti de l’opposition pro-paix, HDP a publié un communiqué suite à la mort de 4 Kurdes, dont 3 prisonniers politiques qui étaient en grève de la faim pour protester contre l’isolement d dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
Voici le communiqué du HDP :
 

NOUS CONDAMNONS CE RÉGIME QUI, AU LIEU D’ARRÊTER LES MORTS, LES IGNORE !

Le 23 mars 2019, Ayten Beçet, âgée de 24 ans, a mis fin à sa vie dans la prison pour femmes de Gebze pour protester contre l’isolement inhumain, illégal et illégitime imposé à Abdullah Öcalan à İmralı. Le jour suivant, le 24 mars, une autre détenue, Zehra Sağlam, s’est donné la mort dans la prison d’Otlu.
 
Depuis le début des grèves de la faim le 8 novembre 2018, quatre personnes, Uğur Şakar, Zülküf Gezen, Ayten Beçet et Zehra Sağlam, ont mis fin à leurs jours pour protester contre l’isolement. Alors que se poursuivent les grèves de la faim de Leyla Güven (137 jours), des Députés Dersim Dağ, Tayip Temel et Murat Sarısaç, des milliers de prisonniers politiques, des militants politiques à Erbil, à Maxmur, à Strasbourg, au Pays de Galles et en Allemagne, le gouvernement de l’AKP persiste dans son silence et son indifférence.
 
Tandis que des personnes sacrifient leur vie pour mettre fin aux violations persistantes des droits humains par la Turquie, d’autres qui incitent à la haine sur les places publiques tentent de recueillir des voix par le biais de l’isolement illégitime.
 
Les grèves de la faim et les actions consistant à se donner la mort sont des formes de lutte contre la destruction des valeurs de notre peuple. Ces personnes qui ont sacrifié leur vie pour mettre fin à l’isolement seront immortalisées dans la mémoire de la société et marqueront l’histoire. Et l’histoire jugera ceux qui pavent la voie menant à ces morts.
 
En imposant un isolement total au mépris de la constitution, des lois et des conventions internationales, le gouvernement tente d’étouffer les grèves de la faim qui relèvent du droit de résistance reconnu par la constitution.
 
En dépit de toutes les politiques d’oppression et d’intimidation du gouvernement fasciste de l’AKP-MHP, nous continuerons à soutenir cette résistance légitime et honorable et ferons tout pour informer l’opinion de ses évolutions.
 
Ayşe ACAR BAŞARAN
Porte-parole de la commission pour les droits de l’homme et les procédures judiciaires
Membre du conseil exécutif central
Députée de Batman

24 mars 2019

 
Via le Conseil Démocratique Kurde en France