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Selon la Suède, l’attaque turque contre le Rojava aggrave le conflit syrien

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STOCKHOLM – La ministre suédoise des Affaires étrangères a averti la Turquie à propos du Rojava : « La situation des Kurdes affecte toute la région. »
 
La ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a répondu à une question écrite posée par le député de gauche et porte-parole de la politique étrangère, Håkan Svennelig, demandant quelle position la Suède prendra face aux menaces de la Turquie contre le Rojava.
 
Dans sa motion, Svennelig a déclaré : « La Syrie du Nord sous contrôle kurde et le Rojava sont actuellement sous la menace d’une invasion turque. Ces plans ne pouvaient être contrecarrés que par la pression internationale. » Svennelig a appelé la Suède à s’opposer au plan d’occupation de la Turquie en Syrie en soutenant la paix.
 
Décrivant la situation en Syrie comme terrifiante, Linde a soutenu que le régime Assad et ses alliés qui ignorent les appels des Nations Unies et de la communauté internationale sont responsables de l’échec de la paix dans le pays.
 
Remarquant que l’attaque de la Turquie contre le nord de la Syrie aggrave les conflits, Linde a souligné la situation humanitaire toujours plus grave et les conditions de plus en plus difficiles pour une solution politique.
 
Linde a souligné que le gouvernement suédois prend très au sérieux les déclarations de la Turquie concernant une opération militaire contre le nord de la Syrie, ajoutant : « Nous rappelons à la Turquie et à toutes les parties leur obligation de respecter le droit international ».
 
Avertissant qu’une agression turque contre la Syrie du Nord aurait de graves conséquences humanitaires, Linde a déclaré : « La situation concernant les Kurdes est un facteur qui affecte toute la région. La relance du processus de paix en Turquie permettra d’obtenir des résultats favorables pour la frontière syrienne et la région. »
 
Le ministre a déclaré que la Suède avait fait part de ces opinions aux responsables turcs au cours de pourparlers bilatéraux et par l’intermédiaire des États-Unis.
 

La Suisse veut expulser une journaliste kurde vers la Turquie

WEINFELDEN – La demande d’asile de la journaliste kurde Fatma Demirtaş, qui a dû fuir son pays en raison d’une enquête au Kurdistan, a été rejeté par les autorités suisses. Demirtas risque d’être emprisonnée pour la troisième fois si elle est déportée vers la Turquie. Demirtas, qui a été emprisonnées deux fois au Kurdistan turc, est restée en prison pendant de nombreuses années. Après sa libération, Demirtaş a débuté sa carrière de journaliste et a travaillé dans des journaux et magazines d’opposition kurdes pendant de nombreuses années.
 
Demirtas, qui avait été suspendue de son poste à l’unité de presse de la municipalité de Diyarbakir/Baglar en 2017 puis démise de ses fonctions par un décret-loi, a été contrainte de quitter le pays fin 2018 en raison des menaces répétées de la police.
 
Après avoir séjourné plusieurs mois en Grèce, Demirtaş a demandé l’asile en Suisse en mars 2019 et sa demande a été rejetée par les autorités. Ce refus a été motivé par le fait que les articles signés la journaliste Demirtaş ne figuraient pas sur les moteurs de recherche.
 
Demirtas a réagi à la justification du refus des autorités suisses, en déclarant qu’on ne pouvait accéder aux articles d’Azadiya Welat et Gündem qui ont été fermés par des décrets et donc sont inaccessibles au public. Pour son travail de journaliste auprès de la municipalité de Baglar, elle a déclaré ne pas avoir signé ses articles sur le site de la mairie en question. Demirtas a déclaré que son travail de journaliste à Amed était clairement écrit dans la lettre de référence donnée par l’Association des journalistes du Sud-Est (Güneydoğu Gazeteciler Cemiyeti).
 
La demande d’asile de Demirtas a rejetée par les autorités suisses. Actuellement tenue dans un camp de la commune de Weinfelden, dans le canton de Thurgovie, si elle est envoyé en Turquie, Demirtas risque d’être emprisonnée pour la troisième fois.
 
Par Roni Riha

TURQUIE. Des municipalités kurdes décimées par le régime Erdogan

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TURQUIE / BAKUR – Le 19 août dernier, les maires HDP de trois plus grandes villes kurdes de Turquie ont été destitués par le pouvoir turc. Élus le 31 mars dernier, les Co-maires de Diyarbakir, Selçuk Mizrakli, Mardin, Ahmet Türk, et Van, Bedia Özgökçe Ertan, ont été remplacés par des administrateurs (kayyums) désignés par le gouvernement turc.
 
Depuis cette date, trois autres Maires du Parti démocratique des Peuples (HDP) d’Amed / Kulp et d’Erzurum / Karayazı ont été arrêtés et remplacés par des kayyums.
 
Les co-maires de Kulp, Mehmet Fatih Tas et Fatma Ay ont été arrêtés et remplacés suite à un attentat à la bombe qui avait fait 7 morts et 10 blessés dans la campagne de Kulp le 12 septembre dernier. Ils sont accusés d’être responsables de cet étrange attentat, dont on ne sait pas qui sont les victimes réelles finalement !
 
La maire HDP de Karayazı, Melike Göksu, qui avait été condamnée à la prison ferme en 2017 pour « appartenance à une organisation terroriste » alors qu’elle était conseillère municipale, a été démise de ses fonctions et incarcérée hier suite à la confirmation de cette peine par la Cour de cassation turque la semaine dernière.
Trois Co-maires kurdes ont été destitués au cours des derniers jours, ce qui porte à six le nombre de Maires du HDP démis de leur mandat depuis le 19 août.

Mehmet Fatih Tas, Fatma Ay et Melike Göksu

Par ailleurs, la co-maire de Sur / Amed (Diyarbakir), Filiz Buluttekin vient d’être condamnée à 10 mois de prison pour avoir tenu un discours en kurde. Elle est accusée d' »avoir fait de la propagande terroriste ».

imgFiliz Buluttekin

Ces destituions et arrestations de maires et de centaines de responsables municipaux HDP dans les régions kurdes ne présagent rien de bon pour la « démocratie » en Turquie. En effet, rien ne semble pouvoir arrêter le rouleau compresseur du pouvoir turc qui écrase la volonté du peuple kurde de choisir ses propres élus en leur imposant ses kayyums à coup de violences étatiques sous le regard indifférant de la communauté internationale. Mais le peuple kurde semble déterminé à défendre ses municipalité en prenant la rue jusqu’à la restitution de ces municipalités volées.

La détention provisoire de Selahattin Demirtas devant la CEDH

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STRASBOURG – L’audience concernant Selahattin Demirtaş, politicien kurde tenu en détention provisoire en Turquie, s’est déroulée devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
 
Selahattin Demirtaş, ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), a été arrêté le 4 novembre 2016, en même temps que 12 autres députés du HDP. Pour cette arrestation et détention illégales, injustes et à motivation politique, une demande a été introduite devant la CEDH.
 
Dans son arrêt du 21 décembre 2017, la Cour constitutionnelle turque n’a constaté aucune violation des droits de la détention de Demirtaş, mais le 20 novembre 2018, la CEDH a constaté une violation de l’article 5 § 3 (droit d’être rapidement traduit devant un juge) de la Convention, une violation de l’article 3 du Protocole n ° 1 (droit à des élections libres), une violation de l’article 18 (limitation de l’usage des restrictions aux droits) combiné avec l’article 5 § 3.
L’affaire concernait l’arrestation et la détention provisoire de Selahattin Demirtaş, qui, à l’époque des faits, était l’un des coprésidents du HDP.
La Cour a reconnu que Demirtaş avait été arrêté et placé en détention sur « des soupçons raisonnables » d’avoir commis une infraction pénale. Toutefois, eu égard aux motifs invoqués par les juridictions nationales, la Cour conclut que les autorités judiciaires ont prolongé la détention de Demirtaş pour des motifs qui ne pouvaient pas être considérés comme « suffisants » pour en justifier la durée.
« Bien que M. Demirtaş ait conservé son statut de député tout au long de son mandat, la Cour a estimé que son incapacité à prendre part aux activités de l’Assemblée nationale en raison de sa détention provisoire constituait une ingérence injustifiée dans la libre expression de l’opinion du peuple et de son droit d’être élu et de siéger au Parlement. »
La Cour a estimé qu’il était établi au-delà de tout doute raisonnable que les prolongations de la détention de M. Demirtaş, en particulier lors de deux campagnes cruciales, à savoir le référendum et l’élection présidentielle, avaient poursuivi l’objectif ultime consistant à étouffer le pluralisme et à limiter la liberté du débat politique, était au cœur même du concept de société démocratique. La Cour conclut dès lors, à l’unanimité, que l’Etat défendeur devait prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la détention provisoire du requérant.
 
Le 19 février 2019, les avocats ont formé un recours devant la Grande Chambre afin que les violations constatées par la décision de la chambre soient examinées conformément à la jurisprudence constante de la Cour. Le gouvernement a également formulé une réclamation contre la décision de la Cour relative aux violations.
 
La Cour européenne des droits de l’Homme a accepté les demandes des deux parties et l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre afin de tenir une audience le 18 septembre 2019 concernant l’ensemble de l’affaire.
 
L’audience a été suivie par une délégation du HDP comprenant le coprésident Sezai Temelli, l’épouse de Demirtaş, Başak Demirtaş, et le député du Parti républicain du peuple (CHP), Sezgin Tanrıkulu.
 
Les avocats de Demirtas, Başak Çalı, Kerem Altiparmak, Mahsuni Karaman, Benan Molu, Ramazan Demir et Aygül Demirtaş, ont présenté leur défense.
 
Les avocats ont souligné le rôle joué par Demirtaş dans la réalisation des pourparlers entre le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan et des représentants de l’État turc.
 
Faisant remarquer que Demirtaş avait été délibérément pris pour cible par le gouvernement, des avocats ont souligné que Demirtaş était de plus privé de ses activités politiques.
 
Les avocats ont en outre souligné le coup d’État politique contre le HDP organisé le 4 novembre 2016 et la violation des articles de la Convention européenne des droits de l’Homme.
 
«Lors de l’emprisonnement de Demirtaş, le tribunal de Diyarbakır a avancé neuf justifications, toutes liées aux discours qu’il avait prononcés en tant que coprésident du deuxième plus grand parti d’opposition en Turquie. Les discours d’un chef de l’opposition à concept politique ont été proposés comme base du mandat d’arrêt. »
 
La CEDH doit rendre son arrêt dans les prochains mois, tandis que le procès de Selahattin Demirtas en Turquie doit se dérouler le 7 janvier 2020.
 
Mijatovic : La magistrature turque est devenue un mécanisme de répression
 
La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a également assisté à l’audition et a pris la parole.
 
Mijatovic a souligné que l’indépendance du pouvoir judiciaire en Turquie est compromise et que le pouvoir judiciaire est devenu un mécanisme de répression contre l’opposition.
 
L’audience a également été suivie par une vingtaine de membres du Parlement européen appartenant aux groupes socialistes et verts.
 

Fondation d’un groupe d’amitié kurde au Parlement Européen

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STRASBOURG – Un groupe d’amitié kurde a été créé au Parlement Européen tandis que Selahattin Demirtas a été proposé comme candidat pour le prix Sakharov.
 
Hier, des membres et du co-président du HDP, Sezai Temelli, ont rencontré des politiciens européens, dont François Alfonsi, au Parlement Européen.
 
Sezai Temelli, a tenu une conférence de presse conjointe avec des représentants de groupes politiques du Parlement européen dans le cadre de rencontres européennes. La rapporteuse du Parlement Européen (PE) pour la Turquie Katie Piri a également assisté à la conférence de presse.
 
Les politiciens européens qui ont pris la parole lors de la réunion ont réagi aux nominations des administrateurs (kayyum) aux villes dirigées par le HDP.
 
Temelli a déclaré : « L’affaire Demirtaş, qui se tiendra demain à la CEDH, est un cas emblématique de toute la période. Il y a des milliers de prisonniers politiques en dehors Demirtas en Turquie. Nous avons encore des dizaines de co-maires en prisons. Bien que l’état d’urgence soit terminé, le gouvernement impose à présent le gouvernement d’OHAL [étét d’urgence] et limoge nos maires. Hier à Diyarbakir Kulp, les co-maires de la commune ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs. Le pouvoir d’Erdogan continue d’imposer un régime de kayyum au peuple kurde. Il tente de créer un régime autoritaire en ignorant la volonté politique du peuple kurde. »
 
Temelli a demandé le soutien des institutions internationales face aux violations des droits en Turquie. Il a également rappelé que le président turc Erdogan continuait à faire du chantage à l’Europe à travers les réfugiés syriens en Turquie.
 
François Alfonsi, le député Européen membre du groupe Verts / ALE, a par ailleurs déclaré qu’ils avaient décidé de créer un groupe d’amitié kurde au sein du PE.
 
Kati Piri a déclaré que l’affaire de Demirtas devant la CEDH était importante pour tous les prisonniers politiques en Turquie, ajoutant que les mairies HDP n’étaient pas les seules menacées par des kayyums et a rappelé que le ministre turc de l’intérieur, Suleyman Soylu avait menacé également le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu.
 
La candidature de Demirtas proposée pour le Prix Sakharov
 
Le parlementaire chypriote Costas Mavrides, qui a assisté à la conférence de presse, a proposé que Selahattin Demirtas soit nommée pour le prix Sakharov. Le député danois Nikolaj Villumsen, vice-président du groupe de gauche, a déclaré que Demirtas était digne du prix Sakharov et qu’ils soutiendraient la proposition.
 
François Alfonsi a déclaré qu’ils trouvaient la proposition intéressante et qu’ils en discuteraient lors de la réunion du groupe d’amitié kurde le 9 octobre. Kati Piri a déclaré que le prix Sakharov serait remis à son propriétaire en décembre et qu’elle espérait voir Demirtas au PE en décembre.
 
Le Prix Sakharov
 
Le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, nommé en l’honneur du scientifique et dissident soviétique Andreï Sakharov, fut créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales. (Wikipedia)
 
 
Image via HDP Twitter

TURQUIE. Nouvelle condamnation pour la chanteuse Hozan Cane

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TURQUIE – La chanteuse germano-kurde, Hozan Cane a été condamnée à 1,5 ans de prison pour « insulte au Président [Erdogan] ».
 
Arrêtée le 24 juin 2018 à Edirne, dans l’ouest de la Turquie, Saide İnaç, alias « Hozan Cane », a été condamnée à 6 ans et 3 mois de prison pour « être membre d’une organisation terroriste [PKK] » car elle a joué une scène dans le film «Le 74ème génocide de Shengal», dans lequel elle joue le rôle principal et pour lequel elle a écrit le scénario. Dans le film, qui traite du génocide des Yézidis à Shengal par Daesh en 2014, la chanteuse porte une arme.
 
La fille de Cane, Dilan Gönül Örs est également en prison en Turquie. Dilan, de nationalité allemande, est accusée de terrorisme et interdite de quitter la Turquie où elle s’était rendue en mai 2018 pour rendre visite à sa mère dans une prison d’Edirne. Dilan a été arrêtée récemment alors qu’elle tentait de quitter le pays et envoyée à la prison d’Edrine pour être « jugée ».
Depuis le putsch « avorté » du 15 juillet 2016 en Turquie, les Kurdes et des critiques du pouvoir turc en Europe sont surveillés et arrêtés « pour propagande terroriste » ou pour « terrorisme » si jamais ils ont le malheur de mettre les pieds en Turquie.
Il ne faut pas grand chose aux autorités turques pour arrêter ces méchants terroristes : Une phrase publiée sur Facebook ou un « j’aime » sous une publication ou une photo, un post sur Twitter… pour peu qu’ils parlent de l’injustice faite aux Kurdes en Turquie ou qu’ils disent soutenir la lute de libération kurde.

SYRIE. « Des femmes enlevées à Afrin sont vendues à Azaz »

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AFRIN – Un civil qui a été forcé de quitter le canton d’Afrin avec sa famille après les violations commises par les mercenaires a déclaré que les femmes étaient vendues sur la place publique de la ville d’Azaz.
 
Tout comme les mercenaires de l’Etat islamique vendaient des femmes yézidies sur les marchés aux esclaves à Mossoul et à Raqqa au cours de l’été 2014, la même scène se répète aujourd’hui dans la ville syrienne d’Azaz, occupée par la Turquie avec des mercenaires de l’Etat islamique.
 
Le citoyen A.L. a déclaré : « Fuyant les exactions des mercenaires et de l’armée d’occupation turque à Afrin, j’ai vu comment les femmes enlevées étaient vendues sur une place d’Azaz. Les femmes vendues venaient de la ville d’Afrin. »
 
A.L., 28 ans, appartenant à la composante arabe du village de Joka, a fui la région d’Afrin avec sa famille, après six mois d’occupation en raison des nombreuses violations et harcèlement de l’armée d’occupation turque et de mercenaires à l’encontre de la population.
 
À propos de ce qui se passe dans le canton et ses villages et des méthodes suivies par l’occupation A.L., a déclaré que lorsque l’armée d’occupation turque et ses mercenaires sont entrés dans le village de Joka, ils ont encerclé les villageois et les ont rassemblés dans le mosquée pendant trois jours et ont saisi les téléphones mobiles sous prétexte d’inspection et bloqué les routes menant au village.
 
Les mercenaires de la bande d’occupation turque al-Hamzat ont arrêté A.L. sous de faux prétextes et l’ont relâché après deux semaines de torture.
 
Il a confirmé que la plupart des centres de torture et de détention étaient dans la ville d’Azaz et sur le territoire turc.
 
Les enlèvements affectent les composantes de la ville et le changement démographique se poursuit.
 
« La torture a touché tous les groupes d’âge et les composantes de la ville sans distinction. Dans une prison, j’ai vu une personne âgée de 60 ans soumise à la torture la plus sévère », a-t-il déclaré.
 
« Dans le cadre d’une série d’abus, des écoles turques sont imposées, les noms de villages sont passés de kurdes à turcs et les cartes d’identité des personnes sont passées de syriennes à turques », a-t-il déclaré.
 
Il a ajouté que le pillage et le vol de biens et de magasins ne se sont pas arrêtés, car des mercenaires vendent les biens volés dans la ville d’Azaz.
 
 

73 civils kurdes enlevés à Afrin en 16 jours

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AFRIN – Les forces d’occupation ont enlevé au moins 73 personnes dans la région d’Afrin au cours des 16 derniers jours.
 
Selon des sources locales, Ebdo Ibis et son fils Menan Ebdo Ibis ont été enlevés dans le district de Jindires, à Afrin, le dimanche 15 septembre. Ils auraient été transférés vers la Turquie.
 
Le 13 septembre, des mercenaires soutenus par la Turquie ont enlevé Şiyar Nezmî Hemo dans le district de Sherawa. Ils auraient demandé 15 000 dollars à la famille du jeune homme pour le libérer.
 
Le même jour, neuf civils ont été enlevés par des mercenaires de Faylaq al-Sham dans le village de Derbelut, à Jindires.
 
Ces attaques, visant les civils kurdes, ont été intensifiées ces derniers mois. Des centaines de personnes ont été kidnappées depuis début juillet. En juillet et août, le nombre d’enlèvements s’élevait à plus de 500. Selon l’ANF, au moins 73 personnes ont été enlevées depuis le début du mois de septembre. On pense que le nombre réel est plus élevé.
 
Afrin est sous l’occupation de l’Etat turc et de ses alliés mercenaires depuis plus d’un an. Les attaques de l’État turc contre Afrin ont commencé le 20 janvier 2018 et l’invasion de la ville le 18 mars 2018.
 
Depuis l’invasion, des crimes de guerre systématiques ont été commis dans la région. Presque chaque jour, des crimes tels que la confiscation de biens appartenant à la population locale, l’enlèvement de civils pour obtenir une rançon, la torture ou des exécutions sont perpétrés.
 

Ciné/débat sur les Kurdes à Montpellier

MONTPELLIER – Un ciné/débat sur les Kurdes est organisé à Montpellier le samedi 12 octobre. Deux documentaires seront projetés lors de la soirée : « Kurdistan, la guerre des filles » et « Rojava : la révolution par les femmes ».
 
Séance suivie d’un débat avec la réalisatrice Mylène Sauloy, animé par le Collectif de Solidarité avec le Peuple Kurde et le Centre Démocratique Kurde de Montpellier
 
Kurdistan, la guerre des filles Film
 
« Suivant depuis plus d’une décennie ces héroïnes kurdes en treillis, Mylène Sauloy est allée une nouvelle fois à leur rencontre fin 2015, et s’emploie ici à restituer pas à pas leur héritage. Jeunes recrues ou plus anciennes, ces femmes, qui luttent en première ligne contre Daech, défendent dans le même mouvement – et le même sourire -, l’égalité et la parité. Passionnant, ce documentaire en forme d’hommage montre comment une utopie salvatrice s’inscrit sur le terrain. Un féminisme vivifiant, servi par une remarquable maturité politique. »
 
Rojava : la révolution par les femmes
 
« Coincé entre la dictature syrienne qui renaît de ses cendres, la Turquie et plusieurs factions djihadistes criminelles éparses, le Rojava –rebaptisé Fédération démocratique du Nord Syrien – mène vaillamment sa révolution féministe.
 
Au beau milieu du chaos syrien, quatre millions de Kurdes, Arabes, Syriaques et autres peuples vivent en paix dans ce territoire qui couvre un tiers du pays. Ils ont signé un « contrat social » étonnant : égalité et gestion commune paritaire, multi-ethnique et laïque, dans une région du monde secouée par les intolérances religieuses et nationalistes. Ils mettent en oeuvre une démocratie horizontale privilégiant l’écologie, là où prévalaient les dictatures et autres théocraties. Entre le Tigre et l’Euphrate, voyage dans cette autre Syrie. »
 
RDV à 18 heures
Au Diagonal
5 Rue de Verdun
34000 Montpellier

Concert de solidarité en région parisienne avec les jeunes kurdes

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PARIS – Vous voulez écouter de la bonne musique kurde tout en apportant une petite participation financière à la jeunesse kurde ? Vous n’avez qu’à acheter un billet pour le concert organisé par l’association « une jeunesse d’espoir » le 4 octobre prochain.
 
L’association « une jeunesse d’espoir », qui a pour but le développement de la jeunesse kurde dans les secteurs de la musique, organise un concert en région parisienne le 4 octobre 2019. (Les détails de l’événement sont ici)
 
Avec la participation de :
 
– Zinar Sozdar
– Ali Jiyan (Agîrê Jiyan)
– Silbus û Tari
– Emrah Öztürk
– Ali Ikizer
– Murat
– Mazlum
L’image contient peut-être : 6 personnes, personnes souriantes, personnes debout et texte
L’argent récolté grâce à la vente de billets sera envoyé au Kurdistan du Nord (Bakur) afin que des écoles puissent fournir aux élèves dans le besoin des fournitures et des vêtements.
 
RDV le 04 octobre 2019, à partir de 18 heures
Au Plamier d’Or
5, rue Saint-Claude
77340 Pontault-Combault (Près de Noisy-le-Gand)

André Hébert : un internationaliste français aux côtés des Kurdes syriens

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PARIS – Lors de la fête de l’Humanité, l’association de solidarité « France-Kurdistan » a frappé fort cette année. Outre les nombreux musiciens invités à leur stand, les responsables de France-Kurdistan ont par ailleurs organisé des débats autour des Kurdes, leur lutte, les prisonniers politiques en Turquie, une pétition demandant la libération de Selahattin Demirtas et la présentation de son nouveau roman « Et tournera la roue » en présence de son éditrice Emmanuelle Collas Galaade.
 
Ils avaient également invité André Hébert, un volontaire français ayant combattu aux côtés des Kurdes syriens pendant 15 mois et qui a écrit le livre « Jusqu’à Raqqa – avec les Kurdes contre Daech ».
 
André Hébert (un pseudonyme), qui voulait garder l’anonymat pour plusieurs raisons, vient de sortir de l’ombre à moitié en déclarant qu’il s’était rendu compte que la révolution du Rojava n’était pas suffisamment connue des milieux alternatifs français, et ce, malgré la bataille de Kobanê qui avait projeté les combattants kurdes au devant de la scène médiatique occidentale il y a quatre ans déjà. C’est pourquoi, il ne se cache plus mais refuse toute fois qu’on le prenne en photo ou qu’on parle de sa vie privé ou professionnelle. Il veut juste parler du modèle de démocratie directe mis en place au Rojava, dans le nord de la Syrie, qu’il faut protéger face aux menaces de la Turquie et du pouvoir syrien. C’est pourquoi, il dit que ce n’était plus possible pour lui de rester dans l’anonymat total.
 
Ce samedi 14 septembre, André Hébert n’était pas venu les mains vides, il y avait également plusieurs exemplaires de son livre « Jusqu’à Raqqa – avec les Kurdes contre Daech » au stand de France-Kurdistan – livre racontant ses 15 mois passés au Rojava en tant que combattant internationaliste et ses réflexions autour de la guerre ainsi que les raisons qu’il donne pour défendre le modèle de démocratie mis en place dans le nord de la Syrie. Ce modèle de gouvernance politique qui est un espoir pour tous les peuples du Moyen – Orient que certains imaginent incapables de vivre en paix.
 
Malgré la présence de la mort omniprésente et des nombreux scènes apocalyptiques qu’on découvre le long du récit, « Jusqu’à Raqqa » se lit très facilement. On y croise également de nombreux combattants internationalistes. La plupart d’eux sont malheureusement tombés martyre au Rojava. Par exemple, il y a Ivana Hoffmann, la germano-togolaise, il y a Frédéric Demonchaux, alias Gabar, le premier Français tombé martyre aux côtés des YPG à Raqqa, Anna Campbell, alias Hêlîn Qereçox tombée à Afrin, et tant d’autres.
 
On ne sait pas si nos conseils sont pris au sérieux, mais on vous recommande de lire ce livre, si vous ne l’avez pas encore fait !

Mobilisation pour Selahattin Demirtas à la fête de l’Humanité 2019

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PARIS – Lors de la fête de l’Humanité 2019, les Kurdes et leurs amis se sont de nouveau mobilisés pour l’homme à multiples facettes qu’est Selahattin Demirtas. En effet, à lui seul, Demirtas porte tant de casquettes : avocat spécialisé pour la défense des droits humains, politicien, écrivain talentueux, poète, prisonnier politique (pour ne pas dire otage politique)…

ImageFresque réalisée par l’artiste KWIM

L’Association de solidarité, « France-Kurdistan » a lancé une campagne de signatures exigeant la libération de Selahattin Demirtas sur son stand à la fête de l’Huma.

De plus, la fête de l’Huma de cette année coïncidait avec la sortie en France du deuxième roman de Demirtas « Et tournera la roue » (Devran). Son éditrice, qui a également traduit Devran, Emmanuelle Collas est venue sur le stand de l’Association de solidarité France-Kurdistan pour nous parler d’ « Et tournera la roue » et l’homme politique engagé qui se trouve emprisonné dans une prison turque depuis novembre 2016 car il terrorise le pouvoir turc par ses efforts en faveur de la paix et la démocratie pour tous les peuples de la Turquie, dont les Kurdes…

ImageEyyup Doru, Francis Wurtz, Emmanuelle Collas et Sylvie Jan

Dans l’après-midi du samedi 14 septembre, l’ancien euro-député français, Francis Wurtz et le responsable du parti démocratique des peuples (HDP) pour l’Europe, Eyup Doru étaient présents aux côtés d’Emmanuelle Collas pour parler des élus kurdes empsionnés en Turquie mais aussi des maires HDP destitués dans trois grandes villes de Turquie.

Francis Wurtz a déclaré que Demirtas se trouvait en prison car il avait « cherché à résoudre la question kurde de manière pacifique » et appelé à sa libération immédiate.

De son côté, Eyyup Doru a parlé des menaces qui pèsent sur le HDP et les Mairies kurdes. Il a déclaré que le pouvoir turc cherchait à interdire le parti HDP, notamment en prétextant que le système de coprésidence paritaire en vigueur au sein d’HDP était contraire à la Constitution turque ! Concernant les maires destitués à Amed (Diyarbakir), Mardin et Van, Doru a déclaré que les accusations prétendant que les maires HDP avaient envoyé de l’argent des municipalités au PKK étaient complètement fausses étant donnés que les administrateurs (kayyums), placés à la tête de ces municipalités avant l’arrivée des nouveaux maires, avaient vidé les caisses et endetté lourdement les villes en question. Ce qui voulait tout simplement dire qu’il était impossible aux maires d’envoyer de l’argent au PKK, quand bien même ils auraient voulu le faire…

Enfin, Emmanuelle Collas a parlé surtout de l’écrivain Demirtas et de son roman « Et tournera la roue » qui est un recueil de nouvelles écrites en prison. Elle a également déclaré qu’elle espérait la libération rapide de Demirtas qui est un espoir pour tous les opprimés en Turquie. En effet, Demirtas et son parti HDP sont le seul espoir pour les laissés-pour-compte, que ce soit les femmes, les minorités ethniques, religieuses (les Alévis notamment), les LGBT+…

ImageSi vous ne l’avez pas encore lu « Et tournera la roue », on vous le conseille vivement car on l’a lu et découvert que Demirtas s’était surpassé dans la qualité purement littéraire de son écriture dans ce nouveau roman alors que les histoires qu’il raconte sont si fortes et émouvantes, comme toujours. Dans l’une d’elles, vous allez croiser un gamin qui met le feu à la scierie de son oncle pour que sa petite copine n’est plus froid dans sa maison sans chauffage alors qu’il fait un froid de canard dans un hiver enneigé particulièrement rude. Ou encore, un ancien juge turc pris de remord qui retourne dans un village kurde reculé pour rencontrer les parents d’un jeune berger tué sous la torture par les forces armées turques et dont il s’était rendu coupable en couvrant l’affaire… Ou encore, celle d’un jeune diplômé sans emploi qui rêve de devenir riche.

Dans ce roman, la tristesse remplace le rire et vice-versa tout au long des pages qu’on a hâte de tourner pour lire la suite…

ImageLa musicienne Eléonore Fourniau était également présente au stand de France-Kurdistan après une soirée de concert, en compagnie d’autres artistes, en solidarité avec ses amis kurdes.