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TURQUIE. 90 ans après le massacre de Zilan, les Kurdes toujours menacés d’extermination

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TURQUIE / BAKÛR – Il y a 90 ans, des milliers de Kurdes étaient massacrés et 44 villages incendiés dans la vallée de Zilan pendant la rébellion d’Ararat.
 
Le 3 juillet 1930, sur ordre du Premier ministre turc, İsmet İnönü, et son gouvernement, 44 villages kurdes ont été brûlés et des milliers de civils massacrés (d’autres chassés de leurs terres) dans la vallée de Zilan, dans le district Erciş de Van. 90 ans après ce massacre, les Kurdes font toujours face à une politique d’extermination des Kurdes menée par la Turquie depuis les années 1920, comme on a pu le voir à Maras, Roboski, Cizre, Silopi, Afrin… 
 
Selon les journaux officiels turcs, plus de 15 000 personnes ont perdu la vie dans le massacre, qui est connu sous le nom de «Gelîye Zilan». Alors que certains des rares témoins de la période étaient cachés, certains ont lutté pour survivre là où ils avaient été exilés de force. Aujourd’hui, l’Etat turc détruit les traces du massacre de Zilan en construisant un barrage sur le site Nihala hestîya (Vallée des os) abritant les ossements des victimes du massacre de Zilan.
 
Le massacre de Zilan a eu lieu dans la vallée du Zilan ou Zeylan situé au nord de la ville d’Erciş, dans la province de Van. Le massacre a eu lieu en juillet 1930, avant la troisième opération Ararat du 7 au 14 septembre 1930, qui était une opération militaire contre les rebelles kurdes du mont Ararat.
 
« Le 13 juillet 1930 le quotidien Cumhuriyet prenait la relève d’İsmet İnönü, Premier ministre de la République de Turquie, et Sukrü Kaya, son ministre de l’intérieur qui avait été l’un des hommes-clefs du génocide arménien de 1915, pour annoncer le « bombardement extrêmement massif du mont Ararat » avant d’ajouter : « les aigles d’acier du Turc règlent leur compte aux insurgés. Le ruisseau de Zilan est entièrement rempli de cadavres ». D’autres journaux, comme le Milliyet, confirmait ces informations avant de relater les propos d’Ismet Inönü : « seule la nation turque a le droit de revendiquer les droits ethniques et raciaux dans ce pays ». Selon diverses estimations, 44 villages furent ainsi entièrement rayés de la carte et 15.000 personnes, dont la plupart de simples villageois, trouvèrent la mort lors de cette « opération de nettoyage » qui parvint ainsi à briser la résistance kurde dont cette région fut le théâtre depuis plusieurs années. » (Institut Kurde de Paris)
 
Dans cette interview de 2019 réalisé par Barış Balseçer​, historien et universitaire kurde, Sedat Ulugana décrivait le massacre de Zilan :
Quelle était la situation politique des Kurdes avant le massacre de Zilan ? Pouvez-vous décrire le processus dans son ensemble ?
« Le massacre de Zilan, avec la proclamation de la République de 1923 à 1930, fait partie du processus d’instauration du régime kémaliste au Kurdistan. La première réaction eu régime kémaliste a été montrée à Koçgiri en 1921 et les Kémalistes ont perpétré le premier massacre des Kurdes au Kurdistan au moyen d’un outil hérité des Ottomans : La punition et le transfert de la population (« tedip ve tenkil »). Le processus après Koçgiri était la rébellion du Cheikh Sait en 1925, dont le vrai nom était le Mouvement Azadî (Liberté). Ce processus a entraîné un massacre accompagné des centaines de villages kurdes incendiés, notamment à Palu, Lice et Genç, à Diyarbakır. En fait, c’est la rébellion du Cheikh Sait qui a déclenché la rébellion d’Agri. Zilan est une région montagneuse, où il existe des tribus kurdes patriotes. Ces tribus ne se sont pas intégrées à l’État et ont des problèmes structurels avec l’État. Ces tribus apportent des fournitures aux insurgés d’Agri. Ils fournissent les combattants. En fait, la région du Zilan devient une base pour la poursuite de la rébellion. L’Etat en est conscient. Il y a un rapport des années 1920. Il dit : « Il y a maintenant trois lieux de banditisme au Kurdistan. Le premier est celui du Dersim, le deuxième est Sason et le troisième est celui du Zilan et de l’Ağrı. » Le gouvernement a fiché ces trois lieux. Donc en 1925 ; À 5 ans du massacre de Zilan, à 9 ans du massacre de Sason et 13 ans avant le massacre de Dersim, le rapport indique ces régions. Ce sont des zones que le régime kémaliste ne peut pénétrer. On dit que ces régions insistent sérieusement sur la kurdicité et qu’on doit « s’occuper » de ces régions.
Pour ce faire, l’État se concentre sur Zilan, en particulier pendant le processus de résistance d’Agri. Mais au début, il ne le prend pas trop au sérieux. Ils envoient un petit nombre de soldats à Zilan et pensent pouvoir briser la résistance et envoyer le 15e régiment de gendarmerie mobile. (…) Une fois dans la région de Zilan, le régiment de gendarmerie mobile fait face à une résistance inattendue.
Quel est le rôle de la société Xoybûn dans la résistance kurde ? Quelle est la relation entre la résistance d’Agri et Cheikh Sait avant le massacre de Zilan et le Mouvement Xoybûn ?
Le Mouvement Xoybûn a été fondé en 1927 dans le Rojava actuel. Deux familles en particulier, les Cemilpaşazade et les Bedirxan, sont les plus impliquées. Au Rojava, les deux familles ont été rejointes par Haco Aga. Les intellectuels kurdes, les chefs de tribus kurdes et les cheikhs, échappés à la violence du régime kémaliste, se retrouvent au Rojava après 1920 et forment une organisation appelée Xoybûn.
Au début, İhsan Nuri n’est pas inclus dans Xoybûn. Il prend contacte par la suit avec Xoybûn il y est intégré en tant que «général du mont Ararat», puis passe à Ağrı pour le compte de Xoybûn et entame le processus connu. Xoybûn est le Mouvement organisateur de la résistance d’Ağrı. Après la résistance d’Ağrı, il organisa la résistance e Sason de 1934. Afin d’organiser la Résistance de Dersim de 1938, ils envoient un groupe comprenant Muşlu Hilmi. Le groupe est exécuté en route, avant d’atteindre Dersim.
Bien qu’il y ait eu beaucoup de résistance après la proclamation de la République, ils ne réussissent pas. Quels sont les principaux facteurs à l’origine de l’échec de ces résistances ?
Au Kurdistan du Nord, toute la résistance de 1923 à 1938 est liée. C’est donc une tradition, des perles d’un chapelet. La rébellion de Kochgiri de 1921 reste un peu à part, mais elle a inspiré intellectuellement le mouvement de Sheikh Said.
Seyitxan, Seyitxane Kerr, Alican et Ferzande, membres du Mouvement Sheikh Said de 1925, c’est-à-dire la résistance d’Azadi, ont également combattu sur le mont Ararat. Ce sont les cadres qui organisent la Résistance de Zilan. (…). En fait, les initiateurs de la résistance d’Agri sont les guerriers kurdes qui ont survécu à la rébellion du Cheikh Said. Il y a une telle connexion. Le feu de la résistance allumé au triangle Genç, Lice, Palu a été éteint, mais cette fois, le même feu a été allumé sur le mont Ararat, à Zilan.
L’une des raisons pour lesquelles la résistance du Kurdistan a entraîné la défaite est le problème du leadership. A cette époque, il y avait le problème du leadership, ils n’avaient pas de leadership national. Le processus Tanzimat (« réorganisation » en turc ottoman) est appelé renouveau et modernisation de l’État, mais la raison principale en est la liquidation de la structure politique kurde et le transfert de la capitale kurde à Istanbul. A cette époque, tous les Mirs (chefs notables kurdes) kurdes ont été massacrés, exilés et jetés dans des prisons. Au Kurdistan, après la liquidation des mirs kurdes, un vide d’autorité est créé.
Les Cheikhs remplissent le vide de l’autorité. Ces Cheikhs disent appartenir à la « secte Khalidi ». La secte Khalidi a été fondée par Mevlânâ Khalid-î Shay Shahizizor de la ville de Suleymaniyah, dans le Kurdistan du Sud.
A l’instar des Mir, plutôt que d’être constructifs, rassembleurs, les Khalidis ont une mission destructrice et disloquante au Kurdistan. Mevlânâ Khalid a été formé en Inde. Pendant ses études en Inde, ses professeurs menaient une forte opposition au colonialisme britannique.
Avec le temps, l’opposition aux Britanniques s’est transformée en opposition et en haine des Chrétiens. Lorsque Mawlana Khalid est revenu au Kurdistan, il a en quelque sorte importé au peuple kurde l’opposions aux Chrétiens et la haine antichrétienne. Jusqu’à cette époques, les Kurdes au Kurdistan n’avaient aucun problème avec les Chrétiens ; Il y a des Arméniens, des Chaldéens, des Assyriens, des Nestoriens et des Kurdes qui s’appellent eux-mêmes des Kurdes Messiahs, sur lesquels nous ne nous attardons pas beaucoup.
À son retour, Mevlana Khalid forme beaucoup d’étudiants. Le titre du cheikh passait de père en fils à l’époque. L’Ordre du khalidisme emmène l’enfant du villageois kurde le plus pauvre à devenir « Sheikh » et lui dit « Toi aussi, tu peux emmener un élève, l’élever et en faire un cheikh » et l’envoyait dans les endroits les plus reculés du Kurdistan. Par la suite, en s’alliant aux Tibus, ils se sont rendus dans les endroits les plus reculés du Kurdistan.
J’ai trouvé un ancien livre à Ercis. C’est écrit par Mela Musa, un imam Khalidi. La date qu’il a écrite à la fin du livre était 1892 et le lieu est Zozane Elegez (Haut plateau d’Elegez). Sur le plateau, il écrit un livre. Il rend croyantes, sunnites les tribus kurdes qui n’étaient pas très religieuses jusqu’à là. S’il y a un sentiment de nationalisme, ils l’enlèvent. Ils imposent l’oumma (la communauté des Musulmans qui rejette l’origine ethnique du croyant). Si vous êtes un Kurde qui impose l’Oumma, vous vous éloignez de toute façon de la conscience nationale et de l’unité nationale. Les Sheikhs ont cet aspect sur lequel nous n’avons pas encore prêté attention.
Un autre facteur est le niveau d’éducation des Kurdes à cette époque. Ceci est lié à la désintégration du Kurdistan.
Combien de personnes ont été massacrées lors du massacre de Zilan ? Qu’est-ce qui se passait à Zilan ?
Selon les services de renseignements étrangers, environ 10 000 personnes auraient été tuées lors du massacre de Zilan. Les Français parlent de 5 000, tandis que les Britanniques disent que plus de personnes ont été tuées. Bien entendu, ces États ne disposaient pas d’un réseau de renseignement très formel au Kurdistan du Nord. Ils donnent plutôt de chiffres prédictifs. Mais il y a les chiffres donnés par la partie turque. Par exemple, le journal semi-officiel de l’époque, le Cumhuriyet Gazetsi, parle de plus de 15 000. De même, les journaux Vakit et Aksam de la même période écrivent également ce chiffre. Le journal Cumhuriyet écrit même ceci : « Notre journaliste Sabri Bey, qui est à Ercis, transmet l’information depuis la région. « La vallée de Zilan est remplie de cadavres», dit-il. Le chef de l’état-major général le dit également. Un peloton a tué plus de mille personnes en une journée. 95% des tués sont des civils. Parce que l’état-major général de l’époque parle d’environ 5 000 résistants dans la région de Zilan. Cette information est exagérée. Il n’y a pas autant de résistants. Le nombre de résistants est de mille environs.
C’est un génocide qui a été perpétré à Zilan. Il faut distinguer le massacre d’un génocide. C’est un «massacre» si vous tirez sur des gens et les tuez (…). Mais si, pour une raison politique, vous tuez plus d’une personne en faisant de la discrimination, en regardant sa religion, sa langue, son ethnie, c’est un génocide. (…) Ce qui a été fait à Zilan est un génocide. La deuxième différence entre le massacre et le génocide est que ce dernier est systémique.
Après le massacre, des dizaines de villages ont été incendiés à Zilan. Tous les habitants de ces villages ont été tués. Le nombre de personnes tuées dans ces villages est supérieur à 15 000.
La deuxième raison d’être un génocide est qu’après l’incendie des villages, les champs de blé ont été incendiés, les puits ont été remplis de terre et tout le matériel a été brûlé. En d’autres termes, l’espace vital a été détruit.
De plus, il est essentiel de ne pas laisser de témoins lors de génocide. Nous pouvons le voir [ne pas laisser de témoins] lors des génocides de Rwanda, arménien et bosniaque. La même chose est faite à Zilan. Les gens ont été massacrés à Zilan en 1930 et cela a continué jusqu’en 1938. Si l’État découvrait qu’il y avait des survivants du massacre, ils les trouvaient et les amenaient et les fusillaient. Il existe également un exemple concret de cela. Après le massacre, 15 personnes se sont réfugiées dans le village de Pertax à Erciş, qui a été renommé et transformé en village de Dinlence. Ils ont été repérés par l’Etat. On les a pris du village, emmenés dans la vallée d’à côté, les fusillés et enterrés sur place. A ce titre, il y a des dizaines d’exemples de ce genre qui avaient pour but de ne pas laisser de témoins.
J’ai parlé à une témoin nommée Hafize, qui était encore une enfant à cette époque. Elle vivait dans le village de Soskin à Ercis. Je ne sais pas si elle est en vie ou pas. Elle avait dit « Moi, ma sœur, mon petit frère et ma mère ont survécu au massacre. Mon petit frère venait d’être sevré. Nous avons eu une vache. Nous nourrissions mon frère avec le lait de cette vache. Nous avons pris notre vache et sommes partis. Nous avons commencé à vivre dans une petite tente près de la ville. Dès que les soldats ont découvert que nous avions survécu au massacre de Zilan, ils sont venus. D’abord, ils ont coupé les pies de notre vache, notre seul moyen de subsistance. » Celle qui me disait cela était une témoin (d’environ 90 ans) d’un massacre. Ils avaient fait cela pour faire mourir de faim le petit garçon. Mère Hafize n’avait pas voulu m’ne parler, mais j’ai appris de sa famille que les soldats avaient emmené sa sœur. Ils l’avaient violée et tuée.
Voici une autre raison d’être un génocide. La nécrophilie (violer un cadavre) est essentielle dans la psychologie du génocide. Ce sont des nécrophiles. Nous pouvons le voir dans l’Allemagne nazie. Il y avait un imam nommé Mela Ahmet. Je l’ai interviewé. Alors qu’il travaillait comme imam à Adilcevaz, il avait rencontré un certain Hacı Ömer. Hacı Ömer lui a dit « (…) Je livrais des fournitures aux soldats lors du massacre de Zilan. Des milliers de personnes ont été tuées à l’extérieur de la ville dans un endroit appelé Aşe Monk. Les tours étaient faites de corps inanimés. C’était l’heure du déjeuner. Je l’ai vu de mes propres yeux. Les soldats retrouvaient et violaient de jeunes corps de femmes parmi les corps inanimés.”
Ces informations sont dans mes archives et j’ai fait confirmer ces informations auprès de plusieurs personnes. Ce que j’ai trouvé le plus dans mes recherches, c’est que d’innombrables femmes ont été violées.
Zilan est un génocide car un programme politique a été mis en place. Près d’un millier de familles ont été déportées à l’Ouest [régions turques à l’ouest du pays]. Beaucoup de ces familles sont maintenant assimilées. Elles ont été exilées dans des villes comme Aydın, Sinop et Samsun. Deux familles déportées ne pouvaient vivre dans la même ville et le même quartier. En d’autres termes, un programme d’assimilation a été mis en place. Près d’un millier de familles sont jetées dans les cachots d’Adana et de Zonguldak et abandonnées à la mort.
A cette époque, il y a un mandat d’Atatürk. Ce mandat rédigé après 1933 ordonne exactement ce qui suit : « Sa Sainteté ordonne dorénavant la capture des bandits vivants. » En d’autres mots, il dit, « Ne les tuez pas, capturez-les vivants ». Ils ont attrapé et enchaîné les villageois qui se sont réfugiés dans les montagnes et les ont envoyés dans ces cachots.
75% des personnes emmenées à Adana et à Zonguldak sont tuées. Par exemple, sur un millier de personnes envoyées dans la cachot d’Adana, seules 300 personnes peuvent revenir. 30 à 40 d’entre elles sont exécutées. La plupart de ces personnes sont condamnées à des peines de prison; Ils meurent de maladies infectieuses telles que le choléra, la typhoïde. Certains sont tués avec une piqûre toxique. J’ai obtenu le bloc-notes d’un témoin qui a traversé cette période. Il les a personnellement enregistrés. Dans le cahier, il est écrit : « Celui qui recevait la piqûre, ne pouvait pas voir le matin ».
La plupart des personnes envoyées à Zonguldak travaillent dans des mines de charbon. La plupart d’entre eux meurent à cause de mauvaises conditions de vie. La plupart des rapatriés meurent d’un cancer du poumon dû au charbon inhalé.
Une zone de Zilan a été complètement détruite. La région de Zilan a été déclarée « zone interdite » de 1930 à 1950. Tous les villages ont été évacués. Dans la région déclarée zone militaire, les chiens mangeaient les corps de leurs maîtres décédés. Quelqu’un m’a dit : « Les chiens avaient mangé tellement de gens qu’ils avaient une taille énorme. Leur psychologie avait changé. Ils attaquaient les gens en meute. »
Nous avons vu la même chose avec Taybet Ana*. Ses enfants ont dit : « Nous avons veillé pendant des jours pour que les chiens ne viennent pas manger le corps inanimé de notre mère. » Sur le front des Kurdes, il n’y a rien de changé des années 1930 aux années 2019. »
*Taybet Inan, une femme kurde de 57 ans, a été abattue à Silopi le 19 décembre 2015 par les forces armées turques qui ont empêché pendant sept jours ses proches de prendre son corps resté dans la rue.

Intensification des violations des droits des Kurdes en Turquie

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TURQUIE / BAKUR – Alors que l’opinion publique internationale a les yeux rivés sur l’invasion militaire de la Turquie au Rojava et au Kurdistan du Sud, la Turquie a intensifié la violation des droits des Kurdes à l’intérieur du pays.
 
La principale victime de ces attaque, le parti démocratique des peuple (HDP) vient de publier un communiqué concernant les récents attaques visant la société civile kurde, les associations et partis politiques kurdes :
 
Dans un climat politique où toute critique du gouvernement est assimilée au terrorisme, les détentions et arrestations incessantes sont devenues des moyens routiniers d’intimider la société démocratique et la politique en Turquie. En tant que fief du HDP et centre politique de la région kurde en Turquie, Diyarbakir est la ville la plus ciblée par la répression gouvernementale.
 
Le mois dernier, le 22 mai, la police a violemment perquisitionné plusieurs domiciles et arrêté 18 personnes à Diyarbakir – 13 femmes et 5 hommes. Cette opération visait principalement les femmes politiques kurdes et les activistes de l’Association des femmes Rosa (RKD), du Mouvement des Femmes libres (TJA), du Parti démocratique des Régions (DBP) et du HDP. La police a également fait une descente au siège de la RKD et saisi les documents de l’association en l’absence de ses avocats. La RKD a été créée après que toutes les organisations de femmes de Diyarbakir aient été interdites et fermées sous le régime d’état d’urgence en 2016. C’était la seule organisation de femmes de la ville engagée dans le soutien aux femmes et la lutte contre les violences envers les femmes.
 
Plus récemment, le 26 juin, la police a arrêté au moins 42 personnes dans 7 villes lors d’une opération centrée sur Diyarbakir. 23 des détenus ont été inculpés et envoyés en prison le 29 juin. Parmi les détenus se trouvaient des administrateurs du DTK, du HDP, du DBP, de la RKD, et des membres de syndicats et d’ONG. Voici une liste de quelques détenus qui montre l’ampleur de l’opération :
 
Mme Jiyan Taş, membre du conseil présidentiel de la DTK
 
M. Hüseyin Kaya, membre du Conseil présidentiel de la DTK
 
Mme Rojda Barış, administratrice de l’Association des femmes de Rosa
 
Mme Naşide Toprak, Co-maire suspendue de Silvan (qui était déjà assignée à résidence),
 
Mme Sevil Rojbin Çetin, ancienne maire d’Edremit, membre du conseil des gouvernements locaux du HDP
 
Mme Leyla Bağatır, membre de l’assemblée du parti DBP
 
Mme Ayten Tekeş, administratrice de la Confédération des syndicats des employés du secteur public (KESK)
 
Mme Arin Zümrüt, membre du conseil d’administration de la Chambre des ingénieurs mécaniciens de Diyarbakır
 
Mme Makbule Özbek, membre de Mères pour la paix (72 ans, a de graves problèmes de santé)
 
Mme Selva Akkoyun, ancienne co-présidente du HDP dans le district de Kulp à Diyarbakir.
 
M. Suphi İzol, président du syndicat des employés de bureau (BES), branche de Diyarbakir M. Fesih Balbey, Conseiller municipal du district de Hazro (HDP)
 
M. Cahit Ay, Coprésident du HDP dans le district de Kocaköy, à Diyarbakir
 
La majorité des détenus étaient, là encore, des femmes. Et la police a été extrêmement violente. Nous aimerions ici attirer votre attention sur certains faits tirés du témoignage de l’ancienne maire HDP, Mme Sevil Rojbin Çetin, concernant les tortures et l’arrestation brutale dont elle a été victime. Avant d’être emmenée au poste de police, Mme Çetin a été torturée pendant trois heures et demie par une unité spéciale de la police dans son appartement où elle vit seule. La police a lâché deux chiens dans son appartement avant d’y entrer. Les chiens lui ont mordu les deux jambes, lui coupant presque la chair. Les policiers ont plaqué Mme Çetin au sol et l’ont battue à coups de crosse et de pied. Ils l’ont insultée avec un langage sexiste. Ils ont marché sur ses pieds et ses bras, l’ont cognée sur le visage, et l’ont rouée de coups. Ils lui ont fait des bleus sur tout le corps en la battant. Elle a une empreinte de pied sur le dos. Ils ont déchiré ses vêtements et l’ont photographiée à moitié nue, les yeux fermés. Les marques de torture sur son corps sont documentées dans un rapport médical.
 
C’est la deuxième fois en un mois que la police utilise des chiens pour torturer et détenir des personnes à Diyarbakir. Le 31 mai, la police a fait une descente avec des chiens dans la maison d’un couple avec trois enfants. Le couple a obtenu un rapport médical sur les morsures de chien et déposé une plainte pénale, mais en vain.
 
La criminalisation du DTK au cours des dernières années a finalement abouti à sa fermeture arbitraire dans le cadre de cette opération policière. Après la descente, la police a fermé le bâtiment du DTK, saisi ses biens et scellé ses portes, sans décision de justice. Fondé en 2007, le DTK a est une organisation faîtière dotée d’une assemblée générale pluraliste. C’est la plateforme démocratique la plus importante et la plus diversifiée de la région kurde. Parmi les délégués de son assemblée générale figurent des représentants de partis politiques tels que le HDP et le DBP, le mouvement des femmes, de nombreux syndicats, des organisations de la société civile, des conseils locaux, etc. Au cours des treize dernières années, il a mené des activités dans divers domaines allant de la santé publique, de l’éducation, de l’agriculture et de la démocratie locale aux droits des femmes, à la paix sociale et à la consolidation de la paix.
 
Le gouvernement a commencé à criminaliser le DTK et ses activités après la fin du processus de paix avec le mouvement kurde. La criminalisation a été alimentée pendant l’état d’urgence. De nombreux administrateurs du DTK ont déjà été arrêtés. Plus récemment, le 4 juin, sa coprésidente, Mme Leyla Güven, et un membre de son Conseil présidentiel, M. Musa Farisoğulları, tous deux députés du HDP, ont été déchus de leur mandat parlementaire et arrêtés (Mme Güven a été libérée plus tard). Malgré la criminalisation actuelle, le gouvernement AKP et les politiciens AKP ont communiqué avec le DTK en tant qu’interlocuteur légitime sur diverses questions politiques dans le passé. Par exemple, lorsque des pourparlers de paix secrets étaient en cours en 2012, M. Cemil Çiçek, alors président du Parlement turc, a officiellement invité le DTK à exprimer ses idées et suggestions pour une nouvelle constitution.
 
Nous considérons ces détentions et arrestations continues, l’augmentation de la violence d’État ou la fermeture d’un congrès dont les activités ont toujours été transparentes comme des signes du désespoir du gouvernement. Peinant de plus en plus à obtenir l’adhésion de ses citoyens et à reproduire sa légitimité démocratique, en particulier dans les provinces kurdes, le gouvernement a fait usage de la force brute pour maintenir son pouvoir. Comme nous l’avons déjà dit, nous nous attendons à ce que le gouvernement soit plus répressif envers l’opposition démocratique, le HDP et les Kurdes en particulier, en raison de l’aggravation des instabilités politiques et socio-économiques dans le contexte de pandémie. Alors que nous nous rapprochons de l’inévitable et ultime bataille politique avec le président Erdoğan et ses alliés, le HDP reste toujours plus engagé dans sa lutte politique acharnée pour un avenir libre, démocratique et pacifique.
 
Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, Co-porte-paroles du HDP pour les affaires étrangères

AFRIN. Une jeune fille violée par des gangs de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires islamistes de la Turquie continuent à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans le canton kurde d’Afrin où les femmes sont victimes de viols, de kidnappings et de féminicides.
 
Une jeune fille a été enlevée et violée par 4 membres de la faction Sultan Murad, alliée à la Turquie, dans la campagne d’Afrin.
 
Un rapport sur les circonstances dans lesquelles une fille d’Afrin a été violée a été publié mardi sur le site de l’Observatoire syrien des droits de l’Hommes (OSDH / SOHR), puis il a été retiré par crainte de la sécurité de la fille après de nombreuses menaces de factions soutenues par la Turquie de tuer toute la famille si elles parlaient à propos du viol. Après avoir communiqué avec les proches de la jeune fille, l’OSDH à de nouveau publié le rapport.
 
Lorsque le rapport a été retiré du site de l’OSDH, plusieurs plateformes de partage social et médias ont commencé à fabriquer des mensonges dans une tentative infructueuse de diffamer la fiabilité des sources de l’OSDH. Il convient de noter que ces plateformes défendent fermement les violations commises par les factions soutenues par la Turquie contre le peuple syrien, en particulier les résidents d’Afrin, et mènent une guerre contre toux ceux qui tentent de dévoiler ces atrocités. Cependant, l’OSDH continuera de révéler des violations par toutes les puissances sur le territoire syrien contre le peuple syrien.
 
Comme le rapport du SOHR l’a mentionné: «Les zones occupées par les factions soutenues par la Turquie subissent des cas de viol répétés, dans lesquels les membres des factions soutenues par la Turquie sont généralement les auteurs, tandis que les autorités turques et le pouvoir judiciaire continuent d’ignorer de tels faits.
 
Des sources de l’OSDH déclarent que des membres de la faction Sultan Murad sont allés avec le mukhtar du village de Kutinli, dans la zone rurale d’Afrin, et ont parlé au père d’une fille du village pour la demander en mariage. Lorsque le père a rejeté leur proposition, les membres du Sultan Murad ont menacé le père de la jeune fille, l’ont battu. Ils ont emmenée de force la jeune fille et l’ont forcée à épouser l’un d’eux. Quelques jours plus tard, la jeune fille est retournée chez son père après avoir été violée par quatre membres.
 

Les crimes de la Turquie mettent en danger la sécurité et la paix internationales

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SYRIE / ROJAVA – Le juriste Mohamed Amin Al-Nuaimi a expliqué que les crimes de l’État d’occupation turc sont punis par le droit international. Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de lancer un appel contre les auteurs de crimes devant la Cour pénale internationale, car il met en danger la paix et la sécurité internationales.

L’État d’occupation turc a intensifié son agression contre les régions du Rojava à partir de janvier 2018. Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin en mars 2018, il a commis de nombreux meurtres, déplacements des Kurdes, tortures, enlèvements et viols contre les habitants de la région. La fréquence des crimes a augmenté dans le nord-est de la Syrie en particulier, et dans certaines parties du Kurdistan et dans d’autres régions du monde.

Les crimes commis par l’État d’occupation turc au cours des dernières années suffisent à le faire figurer sur les listes des plus grands États criminels contre les civils et méritent de traîner la Turquie devant la Cour pénale internationale. Et pourtant, rien n’a été fait par la communauté internationale en ce sens, laissant la Turquie libre de commettre les pires des barbaries visant les Kurdes… 
 
Le juriste des droits de l’Homme Mohamed Amin Al-Nuaimi explique : « Tous les pactes, chartes et normes internationaux classent les crimes de l’État d’occupation turc parmi les crimes punissables par le droit international, les crimes contre l’humanité, le génocide, les crimes contre les biens culturels et la destruction de biens et d’objets historiques qui appartiennent à l’humanité ».
 
Aucun crime n’a été commis, si ce n’est que l’État d’occupation turc a commis dans les régions du nord-est de la Syrie la destruction de biens privés et publics, d’infrastructures de la société civile, de récoltes, de pierres et d’arbres, des meurtres, des enlèvements, des viols et des vols d’organes humains. Tout ce qui est contenu dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, culturels, économiques et sociaux de 1966, le Statut de Rome ou les accords internationaux, y compris la Convention pour la prévention de l’utilisation des armes internationalement interdites.
 
Les derniers crimes de l’occupation turque contre le nord-est de la Syrie, visant une maison dans le village de Helenj, Kobani, en juin, tuant trois femmes civiles ; Zahra Barkal et Habun Mulla Khalil, membres de la coordination de l’étoile Kongra et Amina Muhammad Wessi, et le bombardement continu des régions du nord-est de la Syrie et l’incendie des récoltes des agriculteurs.
 
L’occupation d’Afrin est un crime distinct en soi
 
Le juriste Al-Nuaimi a expliqué que l’État d’occupation turc commet des crimes de masse contre les peuples de la région, depuis son agression sur Afrin le 20 janvier 2018, qui s’est ensuite transformée en occupation le 18 mars 2018, et a déclaré : « L’occupation est un crime distinct en soi. »
 
Il a noté que l’ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins est un crime punissable par le droit international, comme c’est le cas en Syrie et en Irak, en particulier au Kurdistan (Başûr).
 
Al-Nuaimi a déclaré que le mur de séparation de discrimination mis en place pour séparer les zones occupées des régions du nord-est de la Syrie est un crime en soi, parce qu’il a été réalisé sur décision de l’État turc et non pas sur la base d’une charte ou d’une résolution internationale  : « La Turquie ouvre le mur chaque fois qu’elle veut lancer ses attaques, comme si les territoires syriens étaient une ferme pour l’État turc. Cette chose est rejetée en vertu des lois internationales.
 
Al-Nuaimi a expliqué que les sanctions résultant des crimes de l’occupation turque consistent à renvoyer le chef de l’État turc, le chef des services de renseignement, le ministre de la défense, le chef de cabinet, le ministre des affaires étrangères et de l’intérieur, et toute personne ayant un lien avec ces crimes devant la Cour pénale internationale en saisissant une affaire internationale et une demande du procureur général de l’ONU est devant la Cour pénale. Ils sont condamnés à une indemnisation, à une peine d’emprisonnement et à la révocation de leur poste au profit des personnes incriminées, tant sur le plan formel qu’individuel.
 
Al-Nuimi a noté le fait que l’État turc n’ait pas encore engagé d’action publique contre lui ne signifie pas qu’il est à l’abri de poursuites judiciaires : « La justice internationale les tiendra responsables tôt ou tard ».
 
Il a souligné que la communauté internationale devrait prendre l’initiative de faire avancer le procès international général contre les auteurs de crimes et de les présenter à la Cour pénale internationale.
 
Il a souligné que « les choses ne sont pas défectueuses selon les lois internationales, de sorte que ceux de l’État turc se déplacent dans les régions du nord-est de la Syrie, en passant par la Libye, Boko Haram, le Mali, le Nigeria, le Yémen, l’Érythrée, l’Afghanistan et le Pakistan ».
 
 
La Turquie défie la Charte des Nations unies et l’Organisation mondiale des droits de l’Homme
 
Al-Nuaimi a confirmé que la punition est associée au crime :  « Lorsque l’infraction est une description légale conformément à l’article 9 et aux termes de l’article 15 de la loi de Rome, ces crimes sont une classification légale des crimes internationaux, et ils devraient être poursuivis, car ils affectent la communauté internationale ».
 
Si l’on considère que les crimes de la Turquie contre les populations du nord-est de la Syrie, du Kurdistan et des pays arabes sont des crimes qui affectent la société, affirme Al-Nuaimi : « Ces crimes internationaux doivent être poursuivis, car ils affectent la communauté internationale et sont en violation de la Charte des Nations Unies. D’une part, il [défie] les principes de la paix et de la sécurité internationales, qui sont le fondement de la Charte des Nations unies de 1945 est en danger. Ces deux principes font de la Charte des Nations Unies comme la non-exécution, en plus de commettre ces crimes comme un défi à la Charte des Nations Unies, l’Organisation mondiale des droits de l’Homme et la communauté internationale dans son ensemble. « 
Al-Nuaimi a également expliqué qu’il y avait un échec significatif et impardonnable de la part de la communauté internationale, ce qui est considéré comme une violation de l’ordre mondial. « C’est la Charte des Nations unies qui a été élaborée sur la base du maintien de la paix et de la sécurité internationales. »
 
Muhammed Al-Nuaimi a souligné que les personnes touchées par les violations de l’occupation turque peuvent informer le procureur international, et à leur tour, faire avancer l’affaire en s’appuyant sur les comités et organisations d’enquête et d’investigation, que le préjudice soit moral ou direct.
 

ROJAVA. La presse féminine lutte pour être la voix des femmes

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes journalistes de la Syrie du Nord et de l’Est déclarent que les médias kurdes, en particulier les médias féminins, sont très prolifiques. Au cours de leur troisième conférence, les femmes journalistes ont créé l’Union de la presse féminine (Yekîtiya Ragihandina Jinan – YRJ).

Les femmes journalistes de la Syrie du Nord et de l’Est ont tenu leur troisième conférence sous le slogan « Les femmes des médias sont la voix de la nation démocratique », dans le district de Qamishlo, avec 86 délégués du nord-est de la Syrie. Au cours de la conférence, l’Union de la presse féminine (Yekîtiya Ragihandina Jinan – YRJ) a été créé.
 
En marge de la troisième conférence, ANHA a interviewé les participantes à la conférence sur l’importance de sa tenue et les développements qu’elle apportera au niveau des médias féminins dans la Syrie du Nord et de l’Est.
 
La journaliste Khazinah Nabi a salué le congrès en déclarant : « Les médias féminins ont pris des mesures sérieuses dès la deuxième conférence. Nous espérons que les femmes des médias surmonteront également les obstacles et les problèmes qui entravent la promotion des médias féminins et permettront aux journalistes de se développer dans ce domaine ».
 
La participation des femmes journalistes arabes à la conférence est une victoire pour les médias féminins
 
Elle a ajouté : « Les médias kurdes en général et les médias féminins en particulier, semblables à un arbre fruitier, ont continué à suivre le chemin des principales femmes activistes et travailleuses des médias qui ont commencé dès le début des médias kurdes et ont été victimes de harcèlement. Nous devons donc atteindre leurs objectifs et leurs aspirations au cours de cette conférence ».
 
Nabi a indiqué que l’inclusion des femmes journalistes de la composante arabe, dont les régions ont été récemment libérées d’ISIS/DAECH, est une victoire pour les médias féminins.
 
Concernant les discussions pendant la conférence, Nabi a déclaré : « Les discussions ont tourné autour de l’expansion et de l’organisation des médias féminins et de l’annonce de la création d’un syndicat des femmes, qui sera un cadre spécial pour toutes les femmes journalistes du nord-est de la Syrie. Elles devraient travailler en fonction des événements et des développements dans l’arène avec leur pensée renouvelée et libérale ».
 
Les médias féminins se sont développés grâce à la vie participative
 
A son tour, Shinda Akram, correspondante de Çira TV a salué les journalistes tués  pour communiquer la voix de la vérité, la troisième conférence sur tous les participants. Elle a précisé que la tenue de la conférence dans cette phase sensible et à la lumière des nombreuses zones attaquées par les occupants et les pays régionaux et internationaux, une victoire pour tous.
 
Sur les médias féminins, Akram a indiqué qu’en avril 2013, la femme a tenu sa première conférence pour annoncer que le RAJN deviendrait un parapluie pour les femmes. Au début de 2016, des conseils spéciaux pour les femmes ont été créés pour poursuivre leur travail dans ce domaine.
 
Elle a noté : « Lors de la deuxième conférence, les médias féminins se sont développés grâce à leur indépendance, Radio Star et Jin TV ont été fondées et ont pu communiquer la voix des femmes au monde dans tous les aspects culturels, diplomatiques, militaires et sociaux ».
 
Et elle a poursuivi : « Bien que les femmes aient dû faire face à de nombreuses difficultés de la part de la mentalité capitaliste, elles n’ont pas cédé dans le domaine des médias et ont lutté. La tenue de la troisième conférence est la preuve de leur succès ».
 
Akram a loué le rôle des femmes syriennes, arabes et kurdes dans la coordination du travail médiatique dans le nord-est de la Syrie pour faire entendre la voix des femmes de toutes les composantes, et pour montrer la vie participative entre les femmes du monde entier.
 
Elle a déclaré : « Les zones qui étaient sous le contrôle de ce qu’on appelle l’ISIS et les zones occupées par l’occupation turque et ses mercenaires où les femmes étaient soumises au viol, à la violence et aux formes de torture les plus sévères. Les femmes des médias sont devenues la voix des femmes opprimées, pour montrer ces actions à l’opinion publique, et continuent à exposer ces pratiques qui visent même les femmes des médias ».
 
À la fin de son discours, Mme Akram a souhaité que la conférence s’achève par des décisions importantes pour le développement de cette profession.
 

Hasret Gultekin: musicien kurde brûlé vif parce qu’alévi

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Le 2 juillet 1993, la police turque laissait brûler vifs 35 Alévis dans l’hôtel Madimak, à Sivas, où devait avoir lieu un festival alévi. Un massacre resté impuni, comme tous les massacres visant les Kurdes, les Alévis et toutes les minorités ethniques et religieuses en Turquie.
 
Le musicien kurde, Hasret Gültekin était parmi les victimes de Madimak. Ainsi, Hasret a payé de sa vie le triple affront qu’il commettait en étant à la fois kurde, alévi et chanteur kurde dans un pays où il était interdit d’être autre que turc, sunnite et parlant le turc.
 
Hasret Gültekin, 22 ans, était un des premiers chanteurs à avoir bravé l’interdiction de chanter en kurde avec son album « Newroz » sorti en 1990.
 
Hasret est devenu père à titre posthume 2 mois après sa mort. En effet, sa femme Êtê était enceinte de 7 mois quand on a brûlé son mari. Elle a appelé son bébé « Hasret Roni » (Roni signifie « lumière » en kurde).
 
La metteuse en scène, Şirin Aktemur a adapté la vie de Gultekin au théâtre dont les premières représentations devaient avoir lieu dès mars 2020, mais à cause de la pandémie du coronavirus, les représentations ont été annulées.

Appel à commémorer le massacre d’Alévis commis à Sivas en 1993

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TURQUIE / BAKÛR – Le 2 juillet 1993, des islamistes turcs ont mis le feu à l’hôtel Madımak*, à Sivas, tuant 33 personnes, essentiellement des personnalités alévies. Un massacre commis sous le regard passif des policiers présents sur les lieux et dont les criminels ont bénéficié de la clémence du pouvoir turc. Une clémence accordée à tous ceux qui massacrent les Kurdes/Alévis et toutes les minorités ethniques et religieuses… en Turquie depuis près de 100 ans maintenant.
 
Les députés du Parti démocratique des peuples (HDP), Zeynel Özen et Kemal Bülbül, ont tenu une conférence de presse sur le massacre de Sivas à l’occasion du 27ème anniversaire.
 
Özen a déclaré: «Sivas a été un massacre perpétré à la connaissance de l’État. Les meurtriers ont continué à vivre à Sivas. Le procès des meurtriers a été abandonné sur ordonnance.»
 
Bülbül a déclaré: « Le massacre de Madımak et Çorum sont des crimes contre l’humanité, comme ceux de Dersim, Maraş, Malatya, Gezi. S’opposer aux crimes contre l’humanité est un devoir moral, humain et politique et de conscience que toute personne a. C’est un devoir de venir à Sivas le 2 juillet. » (ANF)
 
*Le 2 juillet 1993, après la prière du vendredi, plus de 15 000 islamistes appelant à la charia et à la mort d’infidèles se sont réunis autour de l’hôtel Madımak, dans la ville de Sivas, en Turquie, où les participants du festival alévi Pir Sultan Abdal étaient logés.
Les islamistes protestaient au début contre la présence dans l’hôtel de l’écrivain Aziz Nesin, qui a traduit et publié les « Versets sataniques » de Salman Rushdie et critiqué l’Islam. Mais la protestation s’est transformée en une attaque violente et finalement, ils ont mis le feu à l’Hôtel Madimak.
Nesin a été sauvé par les forces de sécurité, mais 33 autres intellectuels et 2 hôteliers ont été tués. Les forces de sécurité ont été critiquées pour ne pas avoir arrêté la foule.
Le massacre de Sivas a visé non seulement Aziz Nesin et les versets sataniques, mais aussi la minorité alévie qui est la deuxième plus grande communauté religieuse en Turquie.
Quelque 85 suspects ont été condamnés à des peines allant de deux à quinze ans de prison, tandis que 37 autres suspects ont été acquittés en décembre 1994, pour « tentative d’établir un Etat théocratique en renversant l’ordre constitutionnel laïque. »
La Cour d’appel a infirmé cette décision en déclarant que le massacre était dirigé contre « la république, la laïcité et la démocratie ». Le 13 mars 2012, la Cour pénale d’Ankara a abandonné l’affaire du massacre de Sivas pour cause de prescription.
Des mesures de sécurité spéciales sont prises chaque année le 2 juillet alors que des milliers de personnes arrivent à Sivas pour rendre hommage aux 33 intellectuels devant l’hôtel Madımak.
 
Hasret Gültekin
 
Le musicien kurde, Hasret Gültekin était parmi les victimes de Madimak. Ainsi, Hasret avait payé de sa vie le triple affront commis en étant à la fois kurde, alévi et chanteur kurde dans un pays où il était interdit d’être autre chose que turc, sunnite et parlant turc.
 
Hasret Gültekin, 22 ans, était un des premiers chanteurs à avoir bravé l’interdiction de chanter en kurde avec son album « Newroz » sorti en 1990.
 
Hasret est devenu père à titre posthume 2 mois après sa mort. En effet, sa femme Êtê était enceinte de 7 mois quand on a brûlé son mari. Elle a appelé son bébé « Hasret Roni » (Roni signifie lumière en kurde).

Honteux silence de la communauté internationale devant les massacres commis par la Turquie

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Depuis 15 juin, la Turquie a intensifié ses attaques génocidaires contre les régions kurdes d’Irak et de Syrie, en violant l’intégrité territoriale de ces 2 Etats, tuant plusieurs civils kurdes. Malgré ces crimes et violations du territoire par la Turquie, d’autres Etats, l’ONU, l’OTAN et les puissances internationales restent silencieux.

Le Collectif Solidarité Kurdistan 13 vient de publier un communiqué condamnant la complicité de la communauté internationale dans le massacre des Kurdes du Rojava et du Bashur.

Voici le communiqué du Collectif Solidarité Kurdistan 13: 

« Confronté à un pouvoir en déclin et une économie déclinante, le président Recep Tayyip Erdogan mise sur la répression : une politique totalitaire dans son pays.

Alors que, hors de ses frontières, les opérations militaires et les invasions gagnent du terrain : une stratégie belliciste et expansionniste.

Mais que fait lʼEurope ? Où sont lʼONU et lʼOTAN ?

La Turquie massacre les kurdes et les peuples vivant à leurs côtés

Au Kurdistan du Sud (Irak). Depuis le 15 juin, la Turquie a entamé une nouvelle offensive contre le PKK, au nord de lʼIrak. Les avions de chasse turcs bombardent les régions de Quandil et Haftanin, les réfugiés du camp de Makhmur, les villages de Zakho, la population yézidie de Shengal. Cʼest une guerre interdite dʼaccès aux journalistes, aux ONG avec des milliers de civils menacés dʼexil. Lʼintensité des opérations militaires « Serre dʼAigle » et « Griffe de Tigre », vise clairement lʼexistence du peuple kurde et la poursuite de lʼextermination menée par Daech contre les yézidis et les résidents de Makhmur.

Exterminés ou réduits en esclavage par Daesh en 2014, les yézidis reprenaient possession de leur terre, emplis dʼune souffrance indicible. Aujourdʼhui, ils doivent affronter les foudres dʼun tyran. Poussé par sa paranoïa envers les minorités, le président turc envahit de nouveaux territoires en violation de la souveraineté irakienne et des conventions internationales.

Au Rojava (Syrie). Erdogan pactise avec le Diable pour faire sa sale guerre contre les kurdes, pour éradiquer tout système dʼune société démocratique, féministe, égalitaire et écologique mis en place dans le nord-est de la Syrie.

Il ne se passe pas un jour, sans que les forces turques affiliées aux gangs de Daesh commettent leurs atrocités, pilonnent les villages, pillent les maisons, incendient les récoltes, enlèvent et torturent les femmes… Les populations font face à une barbarie insoutenable.

Lʼoccupation turque est tout simplement une épuration multi  ethnique contre les Arméniens, Caucasiens, Chaldo-assyriens, Yézidîs, Arabes qui vivent sur ces terres aux côtés des populations Kurdes.

Cette invasion constitue une grave violation de lʼintégrité du territoire syrien et une occupation illégale, en rien conforme au droit international.

Au Kurdistan du Nord (Turquie). Sous couvert de la lutte « anti-terroriste», la répression est sanglante, bafouant la moindre valeur démocratique jusquʼau déni des droits humains les plus élémentaires. Les rafles sont quotidiennes. Elles sont menées contre le mouvement politique kurde mais aussi contre toute voix dissidente. Des pans entiers de la société civile sont frappés par la violence et les arrestations, des milliers de prisonniers de conscience croupissent dans les geôles turques.

Dans les organes de propagande ultra nationaliste, la haine anti-kurde et contre les Arméniens se propagent comme du fiel. Tandis que, les signes précurseurs dʼune interdiction du parti HDP (Parti Démocratique des Peuples) se font multiples ; plus de 100 co-maires ont été limogés et remplacés par des Préfets et sous-Préfets ; maires, conseillers municipaux, députés sont mis en examen et incarcérés.

En mars 2018, lʼacte dʼaccusation du Tribunal Permanent des Peuples sur la Turquie et le Peuple Kurde a reconnu lʼEtat Turc responsable de crime de guerre et le président Erdogan avec ses chefs armés tenus responsables pour les crimes commis dans les villes kurdes. Cizre, Diyarbakir, Hakkari, Nuysabin… et leurs populations porteront à jamais les stigmates de 2016.

La communauté internationale sʼenfonce dans le silence

Dans la coalition internationale contre lʼEtat Islamique (EI), les combattants et combattantes kurdes ont été les piliers protégeant les pays occidentaux du péril djihadistes.

Aux prix dʼimmenses sacrifices, les libérations historiques de Kobané, de Raqqua, de Sinjar, Makhmur… menées par les YPG/YPJ (Unités de Protection du Peuple), les factions FDS (Forces Démocratiques Syriennes) et soutenues par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) ont été saluées comme les victoires de la résistance et de la liberté.

Les invasions militaires turques touchent les régions libérées, des forces obscurantistes, comme Al Quaïda, Al Nusra, EI, toutes avides de vengeance. Alors qu’hier, la communauté internationale sʼappuyait sur les Kurdes pour combattre Daesh, aujourd’hui, elle les abandonne. Au mieux, elle lance quelques volets de critiques, justifiant ainsi l’inadmissible.

Ces crimes contre lʼhumanité contre le droit international se déroulent sous les yeux du monde entier. Le silence de lʼUnion Européenne et de lʼONU est de plomb, la duplicité des grandes puissances insupportables.
En toute impunité, la Turquie, membre du Conseil de lʼEurope et membre de lʼOTAN, lance ses sales guerres, basées sur le mensonge, la propagande nationaliste et islamiste. Les mêmes rouages, que les Jeunes Turcs utilisaient en 1915 contre les Arméniens.

Tout État a lʼobligation de respecter et de faire respecter les Conventions de Genève. En cela, tout État a le devoir de contraindre la Turquie à respecter le droit international. Lʼapplicabilité des Conventions de Genève est quasi-universelle avec 194 États parties. Aucun État nʼassume ses responsabilités à cet égard pour des raisons politiques, dʼenjeux économiques, géostratégiques ou encore de crise des réfugiés. Or le respect de ces législations ne devrait pas sʼappliquer à géométrie variable en fonction des relations et des alliances.

La Turquie et ses dirigeants ont toujours tenu les pays occidentaux, responsables du démantèlement de lʼEmpire ottoman. Lʼobsession de revanche néo-ottomane du sultan Erdogan est un véritable danger pour la stabilité au Moyen-Orient et la paix dans le monde.

Il est urgent que lʼEurope, dont la France, impose le débat pour une solution politique et pacifique à la question kurde dans le cadre du doit international. Comme, il est urgent que des sanctions soient prises contre le gouvernement dʼAnkara et que des condamnations soient portées à lʼencontre de son président par les grandes instances internationales.

Mais, dans ce contexte, face au machiavélisme de R.T Erdogan, face au cynisme des États, qui parviendra enfin à stopper ce cycle infernal dʼ injustice et de violence ? »

29 juillet 2020


Centre Démocratique Kurde Marseille (CDKM) – Ligue des Droits de lʼHomme (LDH) Marseille – Marche Mondiale des Femmes (MMF) 13 Paca – Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) 13 – Mouvement de la Paix 13 – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) 13 – Parti Communiste Français (PCF) 13 – Parti de Gauche 13 – Solidarité & Liberté Provence – Union Départementale CGT

Un Kurde du Rojava menacé d’exécution en Iran

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IRAN / ROJHILAT – Amnesty International a lancé un appel urgent pour sauver la vie d’un Kurde du Rojava emprisonné et torturé en Iran par des agents des services de renseignement.
 
Kamal Hassan Ramezan Soulo, un Kurde syrien détenu arbitrairement à la prison centrale d’Ourmia, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, est sous la menace d’une exécution depuis 2017 car des agents du ministère du Renseignement refusent de reconnaître sa véritable identité. Ils le soumettent à la torture et à d’autres mauvais traitements pour le contraindre à « avouer » sa participation à une attaque armée avec laquelle il n’a rien à voir. Amnesty International a appris qu’il avait récemment été torturé et maltraité après son transfert, le 13 juin 2020, dans un centre de détention du ministère du Renseignement, où il a été maintenu au secret pendant six jours.
 
Les agents du ministère du Renseignement affirment à tort que Kamal Hassan Ramezan Soulo est « Kamal Soor », un autre homme condamné à mort par contumace en novembre 2011 pour une attaque armée commise en juillet 2006, que les autorités iraniennes ont attribuée au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), un groupe d’opposition kurde en Iran. Or, la première chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia a conclu à deux reprises, en septembre 2017 puis en juin 2020, que Kamal Hassan Ramezan Soulo n’était pas « Kamal Soor ».
 
Malgré ces décisions de justice, les agents du ministère du Renseignement continuent, de façon cruelle, à réclamer son exécution. Selon les informations recueillies par Amnesty International, au cours des trois dernières années, les autorités ont régulièrement soumis Kamal Hassan Ramezan Soulo à des périodes de détention au secret et à la torture ou à d’autres mauvais traitements, tels que des coups de pied, de poing et de câble, dans le but de lui faire « avouer » qu’il était bien « Kamal Soor ».
 
Kamal Hassan Ramezan Soulo a été arrêté le 28 août 2014 en bordure des Monts Qandil, près de la frontière irano-irakienne. En août 2015, la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia l’a condamné à 10 ans d’emprisonnement – peine réduite par la suite à sept ans et demi – sur des accusations liées à la sécurité nationale découlant de son appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe d’opposition kurde en Turquie.
 
En mai 2017, alors qu’il purgeait sa peine de prison, les autorités pénitentiaires lui ont soudainement annoncé qu’il se trouvait sous le coup d’une condamnation à mort car les autorités pensaient qu’il était « Kamal Soor ». Kamal Hassan Ramezan Soulo aurait dû être remis en liberté en octobre 2019 après avoir bénéficié d’une grâce dans l’affaire qui le visait à l’origine. Cependant, le ministère du Renseignement continue de bloquer illégalement sa libération.
 

Hommage au leader kurde Cheikh Said

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TURQUIE / BAKÛR – Le 29 juin 1925, le pouvoir turc pendait le leader kurde Cheikh Said et 47 de ses partisans à Amed. 95 ans après son exécution, on ne sait toujours pas où se trouve le corps de Cheikh Said.
 
Cheikh Said (Şêx Seîd) était un cheikh zaza et l’un des chefs de la rébellion kurde portant son nom.
 
Şêx Seîd* a été capturé en avril 1925 par les troupes turques. Il a été condamné à mort le 28 juin 1925 et pendu le lendemain à Diyarbakır (Amed) avec 47 de ses partisans.
 
L’Etat turc a essayé de faire croire que la rébellion dirigée par Cheikh Said était à motivation islamique pour faire passer les Kurdes pour des « arriérés » qu’il fallait « civiliser » à coup de massacres. Pourtant, les Kurdes de « Turquie » s’étaient révoltés en masse quand on les avait privés d’un Etat indépendant promis lors du Traité de Sèvre signé le 10 août 1920. (Les révoltes de Dersim, Zilan, Ararat… sont les principales révoltes kurdes des années 1920-1930 qui ont toutes étaient écrasées dans le sang par l’Etat turc.)
 
Outre les revendications culturelles kurdes, les rebelles kurdes détaillait également les craintes de déportations massives imminentes de Kurdes. Ils ont également fait part de leur mécontentement quant au fait que le nom du Kurdistan n’apparaissait pas sur les cartes, aux restrictions imposées à la langue kurde et à l’éducation kurde et aux objections à l’exploitation économique des régions kurdes par l’Etat turc, au détriment des Kurdes.
 
Les autorités turques ont enterré le corps de Şêx Seîd dans une fosse commune anonyme pour empêcher les Kurdes de lui rendre hommage.
 
95 ans après sa mort, on ne sait toujours pas où trouvent ses restent. Le pouvoir turc montrant ainsi que les Kurdes seront punis même après leur mort et que même leurs cadavres seront des moyens de faire souffrir tout un peuple…

Féminicide au Rojava: 14 femmes assassinées pendant le confinement dû au COVID-19

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SYRIE / ROJAVA – Le confinement dû à la pandémie du coronavirus a exacerbé les violences faites aux femmes dans le monde, y compris dans la région autonome de la Syrie du Nord et de l’Est gérée par une alliance arabo-kurde. En deux mois et demi, quatorze femmes ont été assassinées par des hommes. Seize femmes se sont suicidées.
 
Le confinement dû à la pandémie du coronavirus a exacerbé les violences faites aux femmes dans le monde, y compris dans la région autonome de la Syrie du Nord et de l’Est. Telle est la conclusion d’un rapport de recherche conjoint du Conseil de justice pour les femmes et des structures féminines autonomes des forces de sécurité intérieure, qui a été présenté dimanche à Qamishlo. Pendant le confinement entre le 23 mars et le 15 juin, quatorze femmes du nord et de l’est de la Syrie ont été victimes d’un féminicide. 126 autres femmes ont été victimes des violences masculines.
 
Il y a également eu une augmentation massive des tentatives de suicide chez les femmes au cours de la même période. En deux mois et demi, au Rojava, seize femmes se sont suicidées et dans quatorze cas, des tentatives de suicide ont été enregistrées. Les organisations de femmes attribuent les chiffres alarmants d’une part à l’isolement social, qui est un facteur de stress majeur et peut exacerber les troubles mentaux. D’un autre côté, les mesures de quarantaine étaient un terreau idéal pour la violence domestique. Comme le suicide survient souvent lorsque les facteurs de risque s’accumulent et que les femmes victimes de violence ou traumatisées par la guerre sont particulièrement sujettes au suicide, la mort volontaire aurait pu être le dernier recours et la dernière tentative de résistance de ces femmes de ne pas accepter la situation dans laquelle elles sont se trouvent.
 
Le Conseil pour la justice des femmes critique le manque de mesures pour lutter contre la violence à l’égard des femmes dans la Syrie du Nord et de l’Est. Il appelle donc toutes les institutions et organisations de femmes ainsi que les autorités et les dirigeants politiques à élaborer une stratégie globale et commune de prévention du suicide, en ajoutant que « la lutte contre la violence est complexe et une coopération intersectorielle est donc nécessaire. »
 
ANF

Les femmes russes de l’EI sèment la terreur dans le camp al-Hol

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes russes de DAECH détenues dans le camp d’al-Hol sont une grave menace pour la sécurité du camp. Elles défendent la loi islamique instaurée par DAECH, « punissent » celles qui ne se plient pas à la charia, refusent de scolariser leurs enfants et reçoivent de l’argent de l’extérieur du camp, sans qu’on sache comment cet argent rentre dans le camp…
 
Le camp d’Al-Hol est vraiment l’un des camps les plus dangereux au monde, où plus de 70 000 femmes de femmes de l’Etat islamique vivent avec leurs enfants. Chaque mois, des informations font état de meurtres violents parmi les résidents du camp.
 
Le camp est situé dans les zones d’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, et la sécurité est assurée dans le camp par les forces de sécurité intérieure « Asayish », ainsi que par des combattants des FDS de l’alliance arabo – kurde et des Forces d’autodéfense, qui ont libéré les derniers bastions de l’Etat islamique l’année dernière.
 
Les résidents du camp publient des informations accusant les gardiens du camp de les maltraiter, et bien que les Russes soient réticents à mener les entretiens et refusent de prendre des photos pour eux, le correspondant de l’agence Hawar de la section russe qui a visité le camp s’est assuré que les femmes étaient vraiment battus là-bas, mais pas par les gardiens du camp, mais plutôt par les résidents du camp de DAECH, où ceux qui refusent l’idéologie de DAECH / ISIS et souhaitent rentrer chez eux, sont punis.
 
Lorsqu’on lui a demandé si la sécurité du camp avait battu les femmes, une femme russe de l’Etat islamique a répondu clairement: « Non, nous n’avons pas peur d’eux, nous avons seulement peur de Dieu, ils ne font rien à nous, ne vous inquiétez pas. »
 
Les résidents du camp nous ont expliqué comment la hiérarchie est organisée dans le camp « Nous avons également des divisions de camp. »
 
Quant au personnel des ONG dans le camp, il a parlé, frissonnant, de la brutalité que ses anciens patients ont endurée.
 
En fait, les blessures et les hématomes résultant des coups sont des blessures auxquelles les médecins locaux sont fréquemment confrontés.
 
Les membres de l’EI brûlent les tentes de ceux soupçonnés de « trahir » l’idéologie de l’EI
 
Les forces de sécurité intérieure du camp ont également parlé des Russes de l’Etat islamique et ont déclaré qu’elles étaient les membres les plus dangereux de l’Etat islamique.
 
Les habitants du camp vivent conformément à la loi islamique, malgré toutes les tentatives des Forces de sécurité intérieure et des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour limiter les «coutumes de l’Etat islamique».
 
Bien sûr, les agents de sécurité déploient de grands efforts pour contenir ce « poudrier », un camp où vivent des milliers de partisans ardents de l’Etat islamique.
 
Selon l’administration du camp, 300 familles russes vivent avec les fonds des AA et les ONG ne fournissent qu’une assistance symbolique.
 
De nombreuses femmes restent fidèles à l’idéologie de l’Etat islamique et n’ont pas l’intention de changer leurs croyances. Cependant, tous les résidents du camp ne peuvent pas être qualifiés de terroristes, certains étant venus en Syrie avec leur mari pour le bien de leurs enfants, mais les Russes de l’Etat islamique ne sont pas pressés de retourner dans leur pays d’origine.
 
Samira, qui vient de Karachay-Cherkessia, a déclaré: « Il est nécessaire qu’un comité de Russie choisisse des femmes qui ont des enfants et ne soutiennent pas l’islam radical et ne sont pas dangereuses pour la société ».
 
Le personnel du camp note également que la nécessité de prendre rapidement une décision concernant l’expulsion des «femmes de l’Etat islamique» augmente chaque jour, car en plus des femmes adultes, le camp abrite également des enfants et des orphelins.
 
L’avenir des enfants dans le camp n’est pas clair, car ils ne peuvent pas être éduqués, parce que l’Etat islamique cherche à éduquer ses enfants selon ses enseignements et sa pensée; ils sont convaincus que leurs enfants à l’avenir feront revivre DAECH.
 
De même, nous avons pu nous assurer des rumeurs selon lesquelles l’administration du camp aidait certaines personnes de l’Etat islamique à fuir. Les Russes ont reconnu qu’il n’y avait pas de corruption dans le camp, mais l’évasion est organisée par des personnes à l’extérieur du camp pour beaucoup d’argent.
 
Un Russe du camp a démenti les rumeurs de corruption dans le camp, affirmant: « Non, il n’y a rien de tel. Il y a des gens de l’extérieur qui aident membres de l’Etat islamique à s’échapper. »
 
« Que faisons-nous, nous sommes désespérés, nous attendons de rentrer chez nous, mais nos gouvernements ne bougent pas du tout, alors nous avons recours à la fuite du camp par des passeurs pour d’énormes sommes d’argent s’élevant à 15 mille dollars par personne. »
 
Quant à la source des énormes fonds que les femmes de l’Etat islamique reçoivent, les résidents du camp d’Al-Hol créent des fonds spéciaux pour les campagnes de financement et de l’argent est envoyé du monde entier aux femmes de l’Etat islamique.
 
Alors, d’où vient cet argent? Cela est inconnu jusqu’à présent, mais il y a beaucoup d’argent dans le camp, ainsi que des magasins d’explosifs préparés par l’Etat islamique.
 
Maintenir un tel camp n’est pas une tâche facile, car la menace terroriste dans le camp pose un grave problème à l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Quel sort attend les Russes qui ont choisi de vivre sous l’Etat islamique? Vont-ils rester longtemps dans le camp, ou la Russie et d’autres pays seront-ils responsables du comportement de leurs citoyens? Toutes ces questions restent sans réponse, et seul le gouvernement russe peut y répondre.