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Des députés européens demandent la fin des ventes d’armes à la Turquie

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BRUXELLES – Lors de la session plénière du Parlement européen, intitulée «Stabilité et sécurité en Méditerranée orientale et le rôle négatif de la Turquie» les députés européens ont émis de nombreuses critiques envers la Turquie et ont demandé la fin de l’aide financière et de la vente d’armes à la Turquie.
 
Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, accusé d’être «tolérant» envers la Turquie, a également fait l’objet de critiques. Les députés ont discuté avec Josep Borrell à la fois de la situation en Méditerranée et du rôle problématique de la Turquie dans la région et de la situation au Belarus.
 
La session a été marquée par des paroles fortes dirigées contre les politiques d’occupation de l’État turc en Méditerranée orientale et en Libye. Décrivant la Turquie comme «un régime autoritaire», la plupart des députés ont demandé la fin immédiate des négociations d’adhésion avec la Turquie ainsi que le soutien financier de l’UE à la Turquie.
 
Le rapporteur de l’UE pour la Turquie, Nacho Sanchez Amor, a déclaré qu’il était solidaire de Chypre et de la Grèce et a souligné que la Turquie devait respecter les normes européennes.
 
Manfred Weber, président du groupe du parti populaire européen (démocrates-chrétiens) a appelé à la suspension des négociations d’adhésion avec la Turquie et à l’établissement d’un nouveau partenariat.
 
La parlementaire française Nathalie Loiseau a déclaré que la Turquie avait tourné le dos aux valeurs européennes et agissait avec hostilité. Elle a déclaré qu’ils s’attendaient à ce que Josep Borrell ne soit pas diplomatique mais ferme sur la Turquie.
 
La députée allemande Özlem Demirel du groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique a déclaré; «Vous avez raison de critiquer la Turquie. Arrêtez la vente d’armes à la Turquie.»
 
Le parlementaire français Thierry Mariani du groupe Identité et Démocratie (ID) a accusé Borrell d’être sans action envers la Turquie et a demandé de ne pas agir « comme Edouard Daladier et Neville Chamberlain. » Daladier et Chamberlain étaient les premiers ministres de la France et du Royaume-Uni au début de la Seconde Guerre mondiale et ont été fortement critiqués pour leur clémence envers l’Allemagne d’Adolf Hitler.
 
Le parlementaire chypriote Costas Mavrides du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates a critiqué la vente d’armes en cours à la Turquie et a déclaré que la Turquie utiliserait ces armes contre les valeurs de l’Europe.
 
Les députés ont également discuté du forage de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre, où six opérations ont été lancées jusqu’à présent et d’autres sont prévues. Les violations quotidiennes de l’espace aérien grec se poursuivent et le ministre turc des Affaires étrangères a menacé de « ne pas retenir ceux qui veulent partir » concernant les réfugiés syriens qui sont en Turquie. En outre, la Turquie prévoit également de mener des forages dans l’espace maritime grec, près de la Crète.
 
«La Turquie est un partenaire important pour l’Europe, mais la diplomatie canonnière de la Turquie, le forage illégal dans la zone économique exclusive de Chypre, les violations de l’espace aérien grec et ses attaques à la frontière grecque ne sont pas des exemples d’un partenariat constructif. Au contraire, les actions du gouvernement turc aggravent actuellement les tensions dans la région méditerranéenne, mettant en danger la stabilité et la sécurité en Europe. Nous devons être prêts à faire davantage pour nous protéger contre l’agression turque à nos frontières méridionales», a souligné Manfred Weber, député européen, président du groupe PPE.
 
« L’Union européenne ne peut être victime de chantage et de menaces, et s’unit contre les dirigeants qui violent le droit international, les principes et les valeurs », a insisté Vangelis Meimarakis, chef de la délégation grecque du Groupe PPE. « Le débat en plénière du Parlement européen sur la provocation turque envoie un signal coordonné et fort au président Erdogan qu’il a franchi la ligne et que s’il continue de défier l’Europe, il y aura une réponse unique et immédiate », a-t-il ajouté.
 
Une telle réponse pourrait consister à envoyer les forces navales des États membres de l’UE pour surveiller et renforcer la protection des frontières chypriote et grecque, a suggéré le député européen Lefteris Christoforou, chef de la délégation chypriote du groupe PPE. « J’appelle l’UE et ses États membres à prendre des mesures immédiates et décisives pour mettre fin à l’agression turque contre Chypre et la Grèce et à protéger leurs frontières maritimes – qui sont également des frontières de l’UE – avec leurs forces navales », a-t-il conclu. (Les députés européens auraient pu critiquer l’invasion turque au Rojava et le massacre des Kurdes par la Turquie également…)
 

Mère Oweish: Une femme arabe qui a dédié sa vie à la lutte de libération kurde

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SYRIE / ROJAVA – Elle a été initiée au Mouvement de libération du Kurdistan par ses enfants, elle y a cru et a consacré sa vie à servir le mouvement kurde et ses combattant.e.s jusqu’à sa mort. Mère Oweish a été l’une des premières femmes arabes à rencontrer le leader kurde Abdullah Ocalan dans les années 90 pour vivre une histoire pleine de réalisations en tant que femme au service de son pays. Elle s’est fait remarquée par ses activités politiques et sociales tandis que sa fille Janda est tombée martyre pour la patrie.
 
La mère Oweish Safouk, née en 1935, d’origine arabe, a épousé un Kurde du village de Merka Mira situé dans la région de Koçerat et s’est installée dans le village. Elle a donné naissance à quatre jeunes femmes et deux jeunes hommes après le décès de son mari en 1979. La mère Oweish est devenue mère et père de ses 6 enfants, et a bénéficié de traits de caractère qui ont fait d’elle une école de patience, de courage et de force. C’est sur ce principe qu’elle a élevé ses enfants.
 
En 1984, les enfants de la mère ont appris l’existence du mouvement de libération du Kurdistan alors qu’ils se trouvaient dans la ville de Derik afin de terminer leurs études au stade préparatoire, et c’est ainsi que la famille de la mère a reconnu le mouvement.
 
Au début, la mère Oweish était mécontente que ses enfants rejoignent le mouvement et comme d’autres mères, elle a encouragé ses enfants à terminer leurs études, tout en ayant peur qu’ils rejoignent le mouvement et se déplacent vers les montagnes.
 
Elle a fait de sa maison un lieu de rencontre pour les combattant.e.s
 
En 1986, pour la première fois, un certain nombre de combattant.e.s du mouvement ont visité la maison de Mère Oweish, puis elle a appris à les connaître de près, a changé son opinion sur le mouvement et a fait de sa maison un lieu pour lui. Ensuite, des groupes de militant.e.s se rendaient quotidiennement à la maison de la Mère Oweish afin de recevoir une formation intellectuelle. Ainsi, des milliers de jeunes hommes et femmes de toutes les régions du Kurdistan ont reçu une formation intellectuelle et organisationnelle dans la maison de la Mère.
 
En 1988, les combattant.e.s ont commencé à se rendre dans les montagnes du Kurdistan. Là, Oweish a insisté pour que sa maison soit divisée en sections réservées aux combattant.e.s. Elle a alloué un dépôt de nourriture pour les moutons comme pièce pour les armes, et a alloué une pièce pour les médicaments et les premiers soins pour soigner les blessés qui étaient envoyés à Rojava pour y être soignés.
 
Elle a été attaquée par le gouvernement syrien
 
En raison de son travail héroïque et de sa lutte, la maison de Mère Oweish a été soumise à plusieurs reprises à des raids du gouvernement syrien. Cependant, à chaque fois, elle s’est tenue avec audace et force devant leurs membres et les a empêchés d’entrer sous prétexte que ses filles étaient seules dans la maison. De cette façon, elle a sauvé la vie de dizaines de combattants.
 
La mission de Mère Oweish ne s’est pas arrêtée là, car pendant la période où les combattants se préparaient à partir dans les montagnes, elle surveillait tout le village, et sa maison en particulier, pour assurer leur sécurité face aux arrestations du gouvernement syrien.
 
En 1990, la fille cadette de Mère Oweish, « Janda Temmy », a décidé de rejoindre le Mouvement de libération du Kurdistan après avoir reçu une formation à l’Académie « Martyr Agîd Korkmaz » au Liban.
 
Janda est retournée à Rojava avec un groupe de camarades pour dire au revoir à sa mère et rester à la maison pendant plusieurs jours jusqu’à ce que le chemin de transit vers les montagnes soit sécurisé. En attendant, la mère Oweish a cousu à la main un uniforme pour sa fille pour qu’elle le porte dans les montagnes du Kurdistan.
 
Lors d’un des affrontements entre le PKK et l’armée d’occupation turque en 1995, Janda est tombée martyre
 
À l’annonce de la mort de Janda, et malgré les pressions du régime, Mère Oweish a installé devant sa maison une tente de condoléances pour sa fille avec un autre martyr de la région de Koçerat pour prouver une fois de plus son courage.
 
Mère Oweish .. Une des premières femmes arabes à rencontrer Ocalan
 
Le 15 août 1991, la mère Oweish a décidé d’aller au Liban avec son fils pour rencontrer le leader kurde Abdullah Ocalan et a été la première femme arabe à le rencontrer.
 
Sa rencontre avec Ocalan a renforcé son insistance à poursuivre la lutte et à fournir tout ce qui est possible au mouvement.
 
Mère Oweish a continué sa lutte sans être fatiguée jusqu’à ce qu’elle souffre plusieurs fois de crises cardiaques et que ses cordes vocales soient coupées, elle était incapable de parler et de bouger, elle a lutté et résisté à sa maladie jusqu’à sa mort le 29 juin 2020, et a été enterrée dans le village de Merka Mira dans la région de Koçerat.
 
Nous continuerons à suivre la trace de ma mère
 
Notre agence, Hawar, a rencontré les enfants de Mère Oweish, et ils ont parlé de son combat, comme l’a dit sa fille Jamila Temmy : « L’amour de ma mère pour la patrie a accru son esprit patriotique. Elle a fait en sorte que toute la famille soit liée à la pensée et à la philosophie du leader Ocalan, et elle a été la source de force pour tous les membres de la famille. Malgré les pressions et les difficultés que le régime baasiste a fait subir à la famille, ma mère n’a pas arrêté sa lutte, elle a plutôt augmenté son insistance ».
 
Jamila a confirmé qu’ils poursuivront le chemin de leur mère qui a consacré sa vie à servir le Mouvement de libération du Kurdistan.
 
Alors que son fils Muhammad Zaki Temmy a déclaré : « Ma mère était un exemple de mère qui se bat et se sacrifie pour son pays et pour la protection de ses enfants. Après avoir connu le Mouvement de libération du Kurdistan, elle a solidifié sa vie pour ce mouvement, et grâce à elle, des milliers de jeunes hommes ont rejoint le mouvement ».
 
Muhammad Zaki a ajouté : « Ma mère traitait chaque combattant comme son fils, et le martyre de nombreux combattants qu’elle a rencontrés a eu un grand impact sur elle, y compris le martyr Mohiuddin, Ahmed et Zinar qui ont été martyrisés à la frontière alors qu’ils se rendaient dans les montagnes du Kurdistan, le martyr Hachem en plus du martyre de Janda et d’autres martyrs ».
 
Le testament de Mère Oweish
 
Après sa vie de résistance,  son travail continu parmi les combattant.e.s et le peuple, Mère Oweish a demandé à être  enterrée dans le sanctuaire des martyrs : « Ma volonté est d’être enterrée dans le sanctuaire des martyrs. J’ai servi parmi les combattants et je souhaite mourir en leur sein ».
 

« L’occupation turque cherche à établir une ceinture ottomane au Kurdistan »

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KURDISTAN DU SUD – Le journaliste kurde Sayyid Ovran a commenté le schéma de l’occupation turque au Kurdistan du Sud, et a déclaré que son but est d’éliminer les Kurdes et d’établir une ceinture ottomane comme ceinture arabe établie par le gouvernement syrien dans les régions kurdes, et a signalé l’existence d’un accord secret entre le gouvernement de l’Irak et la région du Kurdistan et l’occupation turque.
Le Başûr (Kurdistan du Sud) est exposé aux attaques de l’occupation turque depuis le 15 juin dernier, et la région connaît une évolution accélérée commentée par le journaliste kurde Sayyid Ovran qui suit de près les événements.
 
Dans une déclaration spéciale à l’agence ANHA, le journaliste Sayyid Ovran a mis l’accent sur le contexte de l’objectif et du plan turcs dans la région :  « Le plan turc ne vise pas seulement une partie du Kurdistan. L’objectif de l’occupation turque est d’éliminer les Kurdes dans toutes les parties du Kurdistan. Par exemple, fin 2017, la Turquie a attaqué pour la première fois la région de Biradost, au Başûr (Bashur), et après cela, en janvier 2018, les attaques sur Biradostê ont cessé, mais – la Turquie – a attaqué Afrin à Rojava, et dans la même année a élargi sa gamme d’attaques dans le nord et l’est de la Syrie, et après son occupation d’ Afrin, elle a repris ses attaques sur la région de Biradostê jusqu’en 2019, et en août de la même année, deux fusils ont été attaqués pour mettre en œuvre le plan de son occupation, En août de la même année, elle a attaqué Haftanin pour mettre en œuvre son plan d’occupation, et le 9 octobre 2019, l’occupation turque a attaqué les villes de Serêkaniyê et Tel-Abyed et les a occupées et a commis des massacres et des crimes de guerre, et à ce moment-là ils ont réduit leurs attaques sur Haftanin. En reliant les événements, nous pouvons séparer les attaques sur une partie du Kurdistan les unes des autres. »
 
Ovran a mentionné les conditions dans lesquelles vivent les Kurdes au Bakur (Kurdistan du Nord) : « Du point de vue politique, il est difficile de vivre en Turquie et de s’auto réguler, parce que l’État fait pression et réprime tout mouvement démocratique, parce qu’il ne veut pas avoir une porte ouverte aux Kurdes ».
 
Il a noté que la Turquie se coordonne secrètement avec l’Iran contre les Kurdes à Rojhilat, « le Kurdistan oriental » : « Ils conspirent ensemble sur la question kurde. »
 
Le seul but de la Turquie est d’éliminer les Kurdes
 
Le journaliste, Sayyid Ovran, ne voit pas d’autre objectif et plan pour l’occupation turque que l’élimination des Kurdes, leurs gains et réalisations obtenus, et l’éradication d’une région connue sous le nom de Kurdistan.
 
Il affirme que le plan turc commence par l’occupation de la ville syrienne d’Idlib jusqu’aux frontières de la ville d’Urmiyeh à Rojhilat à l’est du Kurdistan, car l’occupation veut établir une région libre de Kurdes.
 
Ovran a vu que ce que la Turquie fait maintenant est une continuation de la politique de la ceinture arabe en 1973 que le gouvernement syrien a commencé dans la région d’Al-Jazira contre les Kurdes : « Le plan actuel de la Turquie est d’éliminer les Kurdes et d’installer leurs mercenaires dans les régions kurdes. »
 
Les superpuissances sont complices de l’occupation turque
 
Sayyid Ovran a exclu la mise en œuvre du Parti de la justice et du développement et du mouvement national turc, le plan d’éradication des Kurdes en lançant des attaques contre eux, sans la participation de l’Amérique et de la Russie aux côtés de l’Union européenne  : « Toutes les grandes puissances sont complices du plan ottoman visant à éliminer les Kurdes ».
 
Il a souligné que ceux qui occupent le Kurdistan et malgré leurs inimitiés entre eux, mais ils sont d’accord dans l’extermination du peuple kurde, comme un exemple de cela est la relation de Bachar al-Assad et Erdogan, et dans ce contexte Ovran : « Il y a une relation de rivalité entre Bachar et Erdogan, mais quand il s’agit des Kurdes, ils sont d’accord. » Parce qu’ils connaissent l’influence des Kurdes dans la région. « 
 
Certains partis et forces kurdes rejette le plan d’occupation
 
Selon son suivi de la situation au Başûr et l’attitude des forces et partis kurdes face aux attaques et plans de l’occupation turque dans la région en particulier et sur le Kurdistan en général, Sayyid Ovran estime qu’il existe une position claire sur certaines des puissances, mais qu’elles restent faibles.
 
Ovran a poursuivi : « Une partie de l’Union patriotique du Kurdistan, le Groupe islamique et les communistes, et une section du Parti démocratique du Kurdistan au Başûr et en Irak ont une position ferme, claire et rejetant le plan de l’occupation turque dans la région ».
 
Il a ajouté : « Ceux qui n’ont exprimé aucune position ou opinion, mais qui ont accordé une légitimité à la Turquie pour mettre en œuvre son plan et son attaque sur la région, sont le pouvoir en place dans la région du Kurdistan et ils sont la famille Barzani représentée dans les personnalités de Masoud et de Nêçîrvan Barzanî », accusant la famille de complicité avec l’occupation turque.
 
Sayyid Ovran a souligné que la position du gouvernement du Başûr légitime les attaques de l’occupation turque, et a indiqué qu’il y a 23 bases militaires pour l’armée d’occupation turque et 16 bases pour le MIT du renseignement turc au Başûr, et a déclaré : « Toutes ces bases ont été établies avec l’approbation et l’invitation du gouvernement régional. »
 
Ovran a souligné la décision du Parlement du Bashur en 2005 concernant le retrait des bases militaires turques de la région, et a affirmé que le gouvernement et le parlement de Başûr n’avaient pas mis en œuvre la décision, même après 15 ans de sa publication.
 
Ovran a mentionné les positions de certaines tribus kurdes au Başûr, qui rejettent le plan de l’occupation turque et n’y ont pas cédé jusqu’à présent. 
 
Un accord caché entre le gouvernement irakien, la région et l’occupation turque
 
Sayyid Ovran a raconté les récents événements au cours desquels le gouvernement irakien a envoyé son armée dans la région de Deir Kari et à Btufa, qu’il a quittée en 1991. Trente ans plus tard, l’armée irakienne est revenue dans la région sans se rendre dans les zones frontalières.
 
Ovran a ajouté : « Si le gouvernement irakien voulait faire face à l’occupation turque, il aurait dû se rendre aux frontières et stationner près de la région de Zakho et des frontières de Haftanin, mais le fait que les forces se soient rendues dans les zones qu’elles ont quittées il y a 30 ans indique que le gouvernement irakien est également de connivence avec le plan turc, car il n’a pas fait face aux attaques de l’occupation turque jusqu’à présent. »
 
Il a souligné que le gouvernement irakien se contentait de publier des déclarations timides sur les attaques de l’occupation turque et d’envoyer une commission pour enquêter sur ce qui se passe ou s’est passé dans les zones qui ont été bombardées au Başûr Kurdistan et à la frontière, afin de suivre l’accord, que la Turquie ait franchi ou non les frontières convenues ?
 
L’attitude de la population, des politiciens et des personnes instruites est décisive en ce qui concerne les attaques
 
Sur les positions des Kurdes et de toutes les couches de la société au Başûr et en Irak, le journaliste Sayyid Ovran a déclaré que « la position du peuple, des intellectuels et des politiciens est stricte et claire, rejetant les plans de l’occupation turque d’étendre et d’occuper la région ».
 
A la fin de sa déclaration, Ovran a déclaré que plus le nombre de voix dénonçant et rejetant l’occupation turque entre Kurdes et Arabes dans les forums internationaux sera important, plus cela aura un impact positif pour dissuader les attaques de l’occupation turque.

Campagne de signatures : Justice pour Hevrin Khalaf

SYRIE / ROJAVA – « Le Conseil de sécurité doit agir et mettre fin à l’expansion turque dans les territoires syriens, enquêter sur l’assassinat de la politicienne kurde Hevrin Khalaf par un comité spécial et transmettre son dossier à la Cour pénale internationale ».
 
Le Centre pour la recherche et la protection des droits des femmes en Syrie a lancé une campagne de signatures (à signer ici) pour demander justice pour l’assassinat de la secrétaire générale du Parti l’Avenir de la Syrie, Havrin Khalaf, politicienne kurde violé et tuée sous la torture par la faction pro-turque « Ahrar Al Sharqiya » en octobre 2019.
 
L’appel et la déclaration du Centre pour la recherche et la protection des droits des femmes en Syrie peuvent être consultés et joints ici.
Voici le texte de la campagne de signatures
 
« Justice pour Hevrin Khalaf
Neuf mois se sont écoulés depuis l’assassinat de la politicienne kurde et secrétaire générale du Parti l’Avenir de la Syrie, Hevrin Khalaf par la milice d’Ahrar Al Shariqa soutenue par la Turquie.
Hevrin Khalaf, qui avait toujours appelé à la paix, à la démocratie et à la fraternité des nations, a travaillé dur pour faire de la Syrie un endroit pacifique. Hevrin n’a jamais abandonné ses principes et son attachement à son pays, la Syrie.
 
Depuis le début de l’opération « Printemps de la paix » jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les preuves documentant les crimes de l’État turc et malgré tous les appels et demandes des organisations des droits de l’homme et des partis politiques pour que justice soit faite pour le meurtre brutal et cruel d’Hevrin, le silence règne toujours. Le monde entier a vu la méthode abominable dans laquelle elle a été assassinée. Pourtant, rien n’a été fait pour empêcher ces milices de continuer à répandre la peur et la destruction et de commettre de nouveaux crimes contre la population civile, en particulier les femmes et les enfants, dans les territoires occupés.
 
Comme le stipulent les normes et accords internationaux et le droit international, selon lesquels les femmes et les enfants doivent être protégés et épargnés des combats en temps de conflit armé. Les parties au conflit qui sont responsables de la protection et de la sécurité des zones civiles contre les violations des femmes et des enfants doivent être traduites en justice.
 
Toutefois, la mise en œuvre de ce mécanisme de sanction ne reste que dans le cadre des États nations qui ont accepté cet accord. Les États nations qui ne l’ont pas accepté et qui s’en dissocient, signifient que les mécanismes de sanction ne sont pas appliqués.
 
Ces pays peuvent donc se soustraire au jugement du tribunal et à la sanction. Malgré la violation des accords et traités internationaux par l’État turc, ils évitent de comparaître devant la Cour pénale internationale, eux et leurs fonctionnaires, parce que l’État turc n’a pas signé le système politique de la Cour de Rome.
 
Afin que l’État turc et ses milices loyales n’échappent pas à la punition des crimes commis et toujours en cours dans tous les territoires syriens occupés, les points suivants doivent être mis en œuvre :
 
. Le Conseil de sécurité doit agir et mettre fin à l’expansion turque dans les territoires syriens, enquêter sur l’assassinat de la femme politique kurde Hevrin Khalaf par un comité spécial et transmettre son dossier à la Cour pénale internationale.
 
. Faire en sorte que les criminels répondent de leurs crimes et que justice soit rendue pour le secrétaire général du futur parti syrien et pour toutes les victimes civiles en Syrie.
 
Nous vous invitons donc à nous soutenir pour élever la voix et faire pression sur les institutions internationales afin qu’elles ouvrent le dossier de la politicienne Hevrin Khalaf et qu’elles rendent justice à elle et à sa famille ».
 

L’Allemagne reconnaît que la présence turque au Rojava n’est pas légitime

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La Turquie envahissait en mars 2018, le canton kurde d’Afrin, commettant des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, féminicides, déplacement forcé et autres barbaries. Pour la première fois, deux ans après l’invasion turque au Rojava, le gouvernement fédéral allemand a admis que « l’occupation n’est pas justifiée au regard du droit international ».

Le gouvernement fédéral a répondu à une question d’Evrim Sommer (députée du parti Die Linke) concernant l’invasion de la Syrie du Nord et de l’Est par la Turquie: « Du point de vue du gouvernement fédéral, l’argument turc ne fait aucun doute. En ce qui concerne « l’opération Printemps de la paix », le gouvernement fédéral a annoncé qu’il ne pouvait trouver aucune raison qui légitimerait l’opération en vertu du droit international. »

Avec ce raisonnement, le gouvernement fédéral suit les conclusions des services scientifiques du Bundestag selon lesquelles l’invasion du nord de la Syrie n’est pas couverte par le droit international.

En octobre 2019, ils avaient déterminé: « En l’absence de situation d’autodéfense, la création d’une » zone de sécurité « turque dans le nord de la Syrie ne constitue pas un acte de légitime défense autorisé par le droit international. Même dans le (hypothétique ) en cas de légitime défense, il n’y a aucun doute sur le caractère inapproprié de l’opération militaire turque. »

En outre, le gouvernement fédéral a promis le soutien de plusieurs organisations non gouvernementales de santé du Rojava avec un million d’euros pour des mesures contre la pandémie de Covid-19. Jusqu’à présent, le gouvernement fédéral n’a soutenu financièrement que les forces qui s’opposent activement à l’autonomie gouvernementale de la région.

Commentant la réponse du gouvernement fédéral, la députée Evrim Sommer a déclaré: « Nous nous félicitons que le gouvernement fédéral annonce officiellement pour la première fois qu’il ne reconnaît aucune raison qui légitime les attaques de la Turquie contre l’autonomie démocratique du nord-est de la Syrie en vertu du droit international. C’est une gifle diplomatique enveloppée mais retentissante pour le régime de Recep Tayyip Erdogan. »

ANF

ROJAVA. Les habitants des zones attaquées par la Turquie abandonnés de tous

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SYRIE / ROJAVA – Les civils qui vivent à proximité des zones occupées par la Turquie souffrent d’une situation déplorable suite aux sanctions américaines « Loi César », les prix élevés et l’absence d’aide des ONG qui ont peur de l’occupation turque.
 
Toutes les régions syriennes ont été touchées par les conséquences des sanctions américaines « Loi César » depuis le 16 juin, mais les régions kurdes ont encore plus souffert en raison des attaques et des crimes commis par l’occupation turque, du coût élevé de la vie et de la pénurie de nourriture et de fournitures médicales.
 
Parmi les régions exposées aux attaques et aux bombardements de l’occupant turc après Serêkaniyê et Tel-Abyad, il y a le district de Zarkan, qui se trouve à 23 km à l’est de la ville de Serêkaniyê, compte 76 villages, dont 27 occupés par la Turquie.
 
30 000 civils de la population du district et des villages occupés voisins s’organisent au sein du conseil de district, et le protègent au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), tandis que la clinique du district, en plus de l’hôpital de campagne, fournit des services médicaux.
 
Les organisations ont peur d’apporter de l’aide à cause de l’occupation turque
 
Les habitants du district s’adaptent à l’état de guerre et aux attaques répétées contre la région, mais les conditions de vie et l’absence d’organisations de secours ont empêché l’acheminement du soutien et de l’assistance aux zones situées sur la ligne de front, qui sont considérées comme en première ligne avec les zones occupées.
 
Les deux coprésidents du Conseil du district de Zarkan, Saleh Mustafa et Heboon Khalid, ont déclaré que compte tenu des exigences de la population et de ses plaintes concernant les conditions de vie, ils ont communiqué à plusieurs reprises avec les organisations de secours, mais ils ont regretté leur réponse selon laquelle « le district de Zarkan est en première ligne, et que nous ne pouvons pas l’atteindre en raison de sa gravité. »
 
Le citoyen Taha Esau dans le district de Zarkan s’est indigné de l’échec des organisations d’aide, surtout dans les circonstances actuelles, et a suggéré que les organisations communiquent avec la commission des affaires sociales, pour s’assurer que l’aide est fournie et distribuée aux personnes du district.
 
Le district de Zarkan est sans médicaments
 
La situation s’aggrave dans la région lorsque les médicaments ne sont plus fournis, car ils se trouvent à 70 km du district d’Ad-Darbasiyah, et une seule des 4 pharmacies dans la région de Zarkan fonctionne, mais elle n’a plus de médicaments pour les maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète et la tension artérielle.
 
Mohammed Saleh Abdo, qui cherchait des médicaments pour les maladies du sang dans les pharmacies appelle les organisations humanitaires et l’administration autonome à sécuriser les médicaments, surtout en première ligne.
 

Seyidxanê Boyaxcî, le « rossignol d’Amed » n’est plus

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TURQUIE / BAKUR – AMED – Le dengbej kurde, Seyidxanê Boyaxcî est décédé à l’âge de 87 ans dans son appartement à Amed (Diyarbakir). Boyaxcî souffrait ces derniers temps d’une paralysie causée par une inflammation des nerfs et des muscles à la suite d’une infection. Les funérailles de Boyaxcî auront lieu au cimetière de Yeniköy, dans le district de Bağlar.
 
Seyidxanê Boyaxcî (Seydo Şimşek), surnommé le « rossignol d’Amed », est né en 1933 dans le village de Lexerî, dans le district d’Ergani. Sa mère est morte quand il avait deux ans. À l’âge de quatre ans, il a perdu son père et a été élevé par un oncle. Il a passé son enfance comme berger au lieu d’aller à l’école. À 15 ans, il s’installe dans le centre d’Amed et gagne sa vie comme cireur de chaussures dans le quartier de Sur. Pendant ses 25 ans de cireur de chaussures, il a également travaillé pendant un certain temps pour le service de nettoyage de la ville.
 
Seyidxanê Boyaxcî n’a pas de descendants. Ses sept enfants sont tous morts de maladies peu après leur naissance. Dans une interview, il déclarait : « D’autres auraient été brisés par cette souffrance. J’ai eu la chance de trouver du réconfort dans mes chansons. Parce que la culture dengbêj n’est rien d’autre qu’un grand amour ».
 
Pendant de nombreuses années, il a passé ses journées dans la maison des dengbêjs à Sur, chantant la joie et la souffrance des Kurdes dans ses chansons – et transmettant l’histoire kurde aux jeunes générations. Le bâtiment a dû être évacué en 2016, lorsque la ville a été placée sous tutelle pour la première fois. Il avait été auparavant endommagé lors du siège militaire turc. La maison Denbêj a été ré-ouverte en 2017.
 

ROJAVA. Plus les femmes sont organisées, plus elles sont attaquées

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SYRIE / ROJAVA – La politicienne kurde Nalin Mohammed a déclaré qu’elles avaient fait leurs preuves dans la révolution du Rojava, ajoutant que plus les femmes sont puissantes et organisées, plus elles sont ciblées, comme on peut le voir à travers les attaques barbares de la Turquie envers les femmes du Rojava. 

 

Les violations perpétrées par l’État turc avec ses mercenaires dans les régions du nord et de l’est de la Syrie s’intensifient de jour en jour devant un silence international. Le 23 juin, des drones de l’État turc ont bombardé le village de Helinj, dans le canton de Kobanê, tuant trois militantes.
 
Dans ce contexte, Nalin Mohammed a déclaré : « Depuis le début de la révolution dans le nord et l’est de la Syrie, l’État turc est le plus grand des pays qui occupent et violent les droits de l’homme et des femmes en particulier ».
 
Elle a ajouté : « Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, les pays au pouvoir ont ciblé les femmes en particulier, et ont violé leurs droits. L’occupation turque vise les femmes du nord et de l’est de la Syrie parce qu’elles suivent le projet de la nation démocratique, et l’on sait que la société est libérée grâce aux femmes libres ».
 
Le ciblage des femmes est la preuve de la politique de l’occupant à l’égard des femmes
 
Nalin a déclaré que les pays au pouvoir ont peur de l’émancipation des femmes, ils pratiquent donc des violations et des attaques à leur encontre pour effacer la culture et l’identité de la femme qui a cherché et résisté à tous les niveaux : « L’État turc a pris pour cible la secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, Hevrin Khalaf, la mère Aqida et Amara, et c’est une preuve de la brutalité de l’occupation et de sa politique envers les femmes. Plus les femmes sont fortes, plus les attaques seront nombreuses ».
 
Nalin a déclaré que l’agression qui a eu lieu il y a quelques jours dans le village de Helinj, dans le canton de Kobanê, visait principalement les femmes. Ces femmes n’étaient que des militantes et ne portaient pas d’armes, mais défendaient les droits des femmes opprimées.
 
« Peu importe comment l’occupation turque tente de briser la volonté des femmes libres du nord et de l’est de la Syrie par ses attaques brutales, cela ne constitue pas un impact sur elles car elles ont prouvé leur existence par leur lutte. Les attaques et les violations contre les femmes se produisent non seulement au niveau du nord et de l’est de la Syrie, mais aussi sur toutes les femmes du monde. »
 
Nalin Mohammed a clairement indiqué qu’elles ont prouvé leur présence dans la révolution, et qu’elles ne seront pas vulnérables aux attaques brutales de l’occupation turque, mais elles se renforcent à tous les niveaux. (…) 
 
 

Suisse. Festival des femmes Sakine Cansiz

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ZURICH – Cette année, le festival des femmes Sakine Cansiz en Suisse aura lieu à Zurich le 16 août 2020.

L’assassinat de Vedat Aydin et le massacre de 10 juillet à Amed

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TURQUIE / BAKUR – Le politicien kurde et défenseur des droits humains, Vedat Aydın a été enlevé à son domicile à Diyarbakir (Amed), par des hommes armés le 5 juillet 1991. Son cadavre torturé a été retrouvé sous un pont à Elazığ / Maden le 7 juillet 1991.
 
Le 10 juillet, plus de 100 000 personnes assistaient à son enterrement à Diyarbakir. Les forces armées masquées ont ouvert le feu sur la foule pendant 20 minutes. 23 personnes ont été tuées sur place. Plusieurs d’autres ont été blessés. 29 ans après les faits, ni les assassins de Vedat Aydin, ni ceux des 23 personnes tués le 10 juillet suivant n’ont été jugés.
 
L’assassinat de Vedat Aydın était le début d’une ère de meurtres politiques et d’exécutions extrajudiciaires visant les kurdes. Entre 1991 et 1999, plusieurs milliers de Kurdes, dont le député Mehmet Sincar, ont été tués. Près de deux millions de Kurdes ont été chassés de leurs terres, environ 17 000 villages kurdes ont été brûlés par l’armée turque.
 
Retour sur les faits :
 
La campagne turque des années 90 contre la lutte des Kurdes pour l’indépendance fut une des périodes les plus violentes de l’histoire récente du pays. Et dans le cadre d’une tradition politique turque, l’État turc a commencé à utiliser sa tactique centenaire à son encontre: massacres et migration forcée de groupes ethniques.
 
Tout a commencé avec le meurtre de Vedat Aydın. C’était le début des assassinats politiques visant les Kurdes dans les années 1990.
 
Le meurtre qui a créé une onde de choque
 
Vedat Aydın était à la tête de la section Amed (Diyarbakır) du Parti travailliste du peuple (HEP). Il était une figure éminente et un politicien très respecté à cette époque. Lorsqu’il a été placé en garde à vue par la police turque le 5 juillet 1991, cela n’a surpris personne. L’oppression de l’État turc contre les politiciens kurdes était immense et les peines de prison ou même la torture étaient courantes à cette époque.
 
Mais les choses se sont compliquées. Le lendemain, des responsables turcs ont nié que Vedat Aydin soit en garde à vue. Des assassinats d’unités de la contre-guérilla turques auraient été signalés à Şırnak, Cizre et Mardin, mais personne ne pensait qu’une personne aussi connue que Vedat Aydın serait prise pour cible.
 
Le 7 juillet, un corps non identifié a été retrouvé sous un pont à Maden, un district de la province d’Elazığ, situé à environ 50 km au nord d’Amed. Il y avait des signes de torture extrême et de multiples blessures par balle sur le corps. La famille d’Aydın s’est précipitée à la morgue de Maden et a identifié le corps.
 
La police turque a été préparée pour un massacre
 
Ce meurtre a envoyé une onde de choc dans la communauté kurde, en particulier Amed, la ville natale de Vedat Aydin. Les autorités turques ont remis le corps d’Aydın à sa famille trois jours plus tard. On leur a dit que c’était à cause de processus juridiques. Mais il y avait autre chose. L’Etat turc avait ses propres préparatifs pour les funérailles. Et quand tout fut réglé, ils ouvrirent la voie à l’enterrement.
 
Plus de cent mille personnes ont assisté à l’enterrement. La cérémonie a été animée par des personnalités du monde politique kurde ainsi que des défenseurs des droits de l’homme et des intellectuels. Le cercueil d’Aydin a été amené à la mosquée Sümer, dans le centre d’Amed. Après la prière, la foule s’est rendue au cimetière de Mardinkapi pour l’inhumation.
 
La foule a été arrêtée avant l’entrée du cimetière par la police turque. La police disait qu’elle ne laisserait pas entrer une si grande foule dans le cimetière. Alors qu’il y avait des pourparlers pour supprimer la barrière de police, des coups de feu ont été entendus.
 
Les soi-disant forces spéciales masquées ont ouvert le feu sur la foule. Il y avait une immense panique. Les coups de feu ont continué pendant 3-4 minutes. Quatre personnes ont été tuées sur le coup. Plusieurs ont été blessés.
 
Après la première attaque, la police a enlevé la barrière et laissé la foule se déplacer vers le cimetière. La foule s’est rassemblée à nouveau.
 
Vedat Aydin a été enterré après un bref discours de son frère Deniz.
 
La foule ont été délibérément ciblée
 
Tout le monde a pensé que c’était fini et la foule s’est dispersée et la plupart des gens ont commencé à marcher jusqu’au centre-ville. Mais la route a de nouveau été bloquée par la police turque. Cette fois, il y avait plus de policiers, plus de forces spéciales et de véhicules blindés. La police a laissé la foule se diriger vers la ville en petits groupes. Une fois que la plupart des gens ont passé la barrière de la police, seuls quelques milliers de personnes attendaient l’autorisation de la police pour se rendre à pied au centre-ville.
 
Il y a d’abord eu trois coups. Ensuite, des centaines de policiers armés ont ouvert le feu sur les personnes restantes. Un hélicoptère et un véhicule blindé escortaient l’attaque. Les personnes qui essayaient de fuir la zone ont été capturées et battues par la police turque.
 
Les députés Ahmet Türk, Orhan Doğan, Hatip Dicle et d’autres personnalités politiques kurdes ont été torturés, ainsi que des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme.
 
L’attaque d’environ 20 minutes a fait 23 morts et plus de deux mille blessés. 19 ont été enterrés la nuit. Seules 4 familles ont obtenu l’autorisation d’organiser des funérailles.
 
23 personnes ont été assassinées et personne n’a été jugé
 
Aucun responsable ou policier turc n’a comparu devant un tribunal pour le meurtre de civils innocents. Les assassins de Vedat Aydın n’ont jamais été retrouvés.
 
L’assassinat de Vedat Aydın était le début d’une ère de meurtres politiques et d’exécutions extrajudiciaires visant les kurdes. Entre 1991 et 1999, plusieurs milliers de Kurdes, dont le député Mehmet Sincar, ont été tués. Près de deux millions de Kurdes ont été chassés de leurs terres, environ 17 000 villages kurdes ont été brûlés par l’armée turque.
 

La Turquie a transformé le fleuve Euphrate en une arme de guerre qui tue le Rojava

Les barrages construits par la Turquie sur le fleuve Euphrate privent d’eau la Syrie menaçant d’un drame imminent la région autonome kurde du Rojava qui ne peut fournir assez d’eau potable à ses millions d’habitants, ni produire assez d’électricité, tandis que l’agriculture dépendant de l’eau est vouée à la mort. 

La Turquie a réduit le débit de l’Euphrate desservant la Syrie au début du mois de mai de cette année. C’est la deuxième baisse du niveau de l’eau en deux décennies, dont la première était en 2017.
 
Les photos et vidéos de l’Euphrate desservant la Syrie montrent que le cours de la rivière a baissé drastiquement depuis la ville de Jarablus jusqu’au barrage de Tishreen.
 
L’eau que la Turquie utilise comme une arme de guerre contre les Syriens depuis des années menace la question de l’approvisionnement en eau potable des habitants du nord et de l’est de la Syrie, ainsi que la réduction des heures de production d’électricité, et la menace de la production locale à partir des terres agricoles situées sur les rives du fleuve.
 
Le pourcentage actuel d’eau qui s’écoule dans les territoires syriens est estimé entre 150 et 200 mètres cubes d’eau par seconde, contrairement à l’accord syro-turc de 1987, qui stipule que la Turquie pompe l’eau à un rythme de 500 mètres cubes par seconde, l’Irak recevant 60% de cette quantité.
 
Et l’administration du barrage de Tishreen, la plus grande centrale hydroélectrique de Syrie, a averti, au début de cette semaine, que la Turquie continuerait à enfermer les eaux de l’Euphrate à l’intérieur de ses terres, ce qui a un impact négatif sur l’économie de la société, la sécurité alimentaire publique et l’approvisionnement en eau potable du citoyen.
 
L’administration des barrages a annoncé une réduction des heures de production d’électricité à partir des stations de l’Euphrate et de Tishreen, à partir de la mi-juin, afin de ne produire des barrages pour l’énergie électrique que 10 heures, alors qu’elle était de 18 heures par jour, distribuée dans les régions du nord et de l’est de la Syrie.
 
Les Nations unies et les gouvernements syrien et irakien ont fait pression sur l’État turc, qui a clairement violé les conventions et les lois internationales en matière du droit à l’eau en réduisant drastiquement le débit des fleuves Euphrate et du Tigre desservant la Syrie et l’Irak.
 

FRANCE. Manifestations kurdes ce samedi 4 juillet

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PARIS – De nombreuses manifestations de soutien aux Kurdes massacrés par la Turquie sont prévues en France ce samedi 4 juillet.
 
Une vague d’indignation s’est abattue sur les peuples du monde entier devant les bombardements de la Turquie contre le Kurdistan du Sud et le Rojava depuis mi juin.
Partout dans le monde, les gens descendent dans la rue pour que cesse ce massacre. En France également, il y des manifestations pour les Kurdes du Rojava et du Bashur depuis plusieurs semaines maintenant.
 
Voici la liste (non exhaustive) des villes françaises où il y a des rassemblements en soutien aux Kurdes ce samedi 4 juillet :
 
Paris: 17h, place de la République
Bordeaux: 18h30, Hôtel de Ville
Rennes : 15h, Place du Colombier
Marseille: 14h, Canebiere
Strasbourg: 14h, place de la Gare