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Des députés européens demandent la fin des ventes d’armes à la Turquie

BRUXELLES – Lors de la session plénière du Parlement européen, intitulée «Stabilité et sécurité en Méditerranée orientale et le rôle négatif de la Turquie» les députés européens ont émis de nombreuses critiques envers la Turquie et ont demandé la fin de l’aide financière et de la vente d’armes à la Turquie.
 
Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, accusé d’être «tolérant» envers la Turquie, a également fait l’objet de critiques. Les députés ont discuté avec Josep Borrell à la fois de la situation en Méditerranée et du rôle problématique de la Turquie dans la région et de la situation au Belarus.
 
La session a été marquée par des paroles fortes dirigées contre les politiques d’occupation de l’État turc en Méditerranée orientale et en Libye. Décrivant la Turquie comme «un régime autoritaire», la plupart des députés ont demandé la fin immédiate des négociations d’adhésion avec la Turquie ainsi que le soutien financier de l’UE à la Turquie.
 
Le rapporteur de l’UE pour la Turquie, Nacho Sanchez Amor, a déclaré qu’il était solidaire de Chypre et de la Grèce et a souligné que la Turquie devait respecter les normes européennes.
 
Manfred Weber, président du groupe du parti populaire européen (démocrates-chrétiens) a appelé à la suspension des négociations d’adhésion avec la Turquie et à l’établissement d’un nouveau partenariat.
 
La parlementaire française Nathalie Loiseau a déclaré que la Turquie avait tourné le dos aux valeurs européennes et agissait avec hostilité. Elle a déclaré qu’ils s’attendaient à ce que Josep Borrell ne soit pas diplomatique mais ferme sur la Turquie.
 
La députée allemande Özlem Demirel du groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique a déclaré; «Vous avez raison de critiquer la Turquie. Arrêtez la vente d’armes à la Turquie.»
 
Le parlementaire français Thierry Mariani du groupe Identité et Démocratie (ID) a accusé Borrell d’être sans action envers la Turquie et a demandé de ne pas agir « comme Edouard Daladier et Neville Chamberlain. » Daladier et Chamberlain étaient les premiers ministres de la France et du Royaume-Uni au début de la Seconde Guerre mondiale et ont été fortement critiqués pour leur clémence envers l’Allemagne d’Adolf Hitler.
 
Le parlementaire chypriote Costas Mavrides du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates a critiqué la vente d’armes en cours à la Turquie et a déclaré que la Turquie utiliserait ces armes contre les valeurs de l’Europe.
 
Les députés ont également discuté du forage de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre, où six opérations ont été lancées jusqu’à présent et d’autres sont prévues. Les violations quotidiennes de l’espace aérien grec se poursuivent et le ministre turc des Affaires étrangères a menacé de « ne pas retenir ceux qui veulent partir » concernant les réfugiés syriens qui sont en Turquie. En outre, la Turquie prévoit également de mener des forages dans l’espace maritime grec, près de la Crète.
 
«La Turquie est un partenaire important pour l’Europe, mais la diplomatie canonnière de la Turquie, le forage illégal dans la zone économique exclusive de Chypre, les violations de l’espace aérien grec et ses attaques à la frontière grecque ne sont pas des exemples d’un partenariat constructif. Au contraire, les actions du gouvernement turc aggravent actuellement les tensions dans la région méditerranéenne, mettant en danger la stabilité et la sécurité en Europe. Nous devons être prêts à faire davantage pour nous protéger contre l’agression turque à nos frontières méridionales», a souligné Manfred Weber, député européen, président du groupe PPE.
 
« L’Union européenne ne peut être victime de chantage et de menaces, et s’unit contre les dirigeants qui violent le droit international, les principes et les valeurs », a insisté Vangelis Meimarakis, chef de la délégation grecque du Groupe PPE. « Le débat en plénière du Parlement européen sur la provocation turque envoie un signal coordonné et fort au président Erdogan qu’il a franchi la ligne et que s’il continue de défier l’Europe, il y aura une réponse unique et immédiate », a-t-il ajouté.
 
Une telle réponse pourrait consister à envoyer les forces navales des États membres de l’UE pour surveiller et renforcer la protection des frontières chypriote et grecque, a suggéré le député européen Lefteris Christoforou, chef de la délégation chypriote du groupe PPE. « J’appelle l’UE et ses États membres à prendre des mesures immédiates et décisives pour mettre fin à l’agression turque contre Chypre et la Grèce et à protéger leurs frontières maritimes – qui sont également des frontières de l’UE – avec leurs forces navales », a-t-il conclu. (Les députés européens auraient pu critiquer l’invasion turque au Rojava et le massacre des Kurdes par la Turquie également…)