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La France dissout les « Loups gris », organisation fasciste turque

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PARIS – Les Arméniens de France vont-ils réussir ce que les Kurdes n’ont pas réussi ? La gouvernement français annonce la dissolution des « Loups gris* », mouvement ultranationaliste turc bien implanté en France et dont ses attaques visant les Kurdes et des opposants turcs réfugiés en France durent depuis des années, sans que cela pose problème aux autorités françaises. Il aura fallu qu’Erdogan s’en prenne directement à la France en se faisant passer pour le défenseur des musulmans de France en parallèle aux attaques anti-Arméniens des « Loups gris » dans les villes de Vienne, Décines et Dijon ces dernières semaines pour une telle décision.
 
Cette décision d’interdiction intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre France et Turquie autour des questions liées à l’islamisme en France. La semaine dernière, l’association islamiste, BarakaCity, avait été dissoute par les autorités françaises après les attentats islamistes qui ont frappé la France ces dernières semaines, dont la décapitation de Samuel Paty. Les attaques violents visant les Arméniens de France depuis le début de la guerre azérie dans le Haut Karabakh n’ont fait qu’envenimer les relations franco-turques. 
 
Ce lundi 2 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que l’organisation turque ultranationaliste « Loups gris » allait être interdite. La semaine dernière, l’association islamiste, BarakaCity, avait déjà été dissoute par les autorités françaises. Le président de l’association, Idriss Sihamedi a alors annoncé demander l’asile à la Turquie dans un tweet.
 
La décision de dissoudre les «loups gris» turcs, représentés en Turquie par le parti fasciste MHP, membre de la coalition gouvernementale AKP-MHP, intervient à un moment de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Ankara. En effet, le président Erdogan a pris comme prétexte les déclarations du président français Emmanuel Macron concernant les caricatures controversées de Mohammed après le meurtre de Samuel Paty. Le professeur d’histoire de 47 ans avait abordé le thème de la liberté d’expression en classe, en utilisant les caricatures de Mohammed. Le 16 octobre, il a été décapité par un islamiste de 18 ans près de son école en région parisienne.
 
Les Frères musulmans ont également appelé au boycott de la France. 
* Les Loups gris (Bozkurtlar en turc), officiellement connus sous l’appellation « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları en turc), est une organisation armée ultranationaliste turque. Le mouvement est décrit comme néo-fasciste, anti-communiste, anti-grec, anti-kurdes, anti-arméniens, homophobe, antisémite et antichrétien. Il a des relations très étroites avec le Parti d’action nationaliste (MHP), dont il est présenté comme la branche paramilitaire.
 

Les plans turcs pour une guerre inter-kurde au Kurdistan du Sud

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Ces derniers jours, on assiste de nouveaux à des frictions entre les partis rivaux PDK et le PKK dans le nord de l’Irak. La Turquie pousse les dirigeants du PDK à s’en prendre militairement au PKK alors que l’armée turque est déjà présente (illégalement) dans le nord de l’Irak et combat la guérilla kurde. (La région yézidie Shengal est également dans le viseur de la Turquie.)
 
Dans un récent communiqué, le chef historique du PDK, Masud Barzani a déclaré: « Notre position ne doit pas être mal comprise et être utilisée pour intervenir dans l’autorité légale de la région du Kurdistan. Il ne faut pas non plus tenter d’imposer une volonté armée illégale au peuple du Kurdistan. Éviter les combats inter-kurdes ne cela ne veut pas dire permettre l’effondrement de la sécurité et de la paix dans les villes, les villages et les villages, et pour nos citoyens de quitter leurs maisons, leurs propriétés et leurs lieux et d’être des victimes. » Il a accusé le PKK d’ « occuper les régions frontalières concernées (…) » et « s’imposer comme une alternative au gouvernement. »

Le journaliste Fehim Taştekin vient d’écrire un article détaillé sur les manœuvres turques pour une guerre fratricide au Kurdistan du Sud:
 
Turquie fait monter la pression sur le PKK au Kurdistan irakien
 
Les opérations militaires de plusieurs mois de la Turquie dans les zones frontalières sur le sol du Kurdistan irakien ont augmenté la pression sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a longtemps utilisé la région comme base dans sa campagne armée contre Ankara, poussant les militants à s’enfoncer davantage Kurdistan irakien, où leur présence provoque des frictions avec les Kurdes locaux et attise les craintes d’un fratricide kurde renouvelé.
 
Les tensions se sont intensifiées à la mi-octobre, lorsque les forces spéciales, lorsque les forces spéciales placées sous le commandement direct de Masrour Barzani, le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan (GRK), se sont déplacées au nord-est de Dohuk pour encercler le mont Gare, qui est l’une des zones de camp du PKK. dans la région. Après le déploiement des forces spéciales dans au moins 10 localités, des unités de commandos ont installé des points de contrôle dans la région, selon les médias kurdes .
 
Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Barzani, la force politique dominante du Kurdistan irakien, était déjà critiqué pour s’être rangé du côté de la Turquie après avoir déployé des forces peshmergas en avril dans une zone de pointe à l’ouest des montagnes de Qandil, où se trouve le siège du PKK. Les deux parties se sont éloignées du bord de la confrontation armée, mais l’accord du 9 octobre entre Erbil et Bagdad a encore irrité le PKK. L’accord – une tentative de stabiliser la région de Sinjar peuplée de Yézidis près de la frontière syrienne – vise à mettre fin à la présence du PKK là-bas et à marginaliser les groupes yézidis liés au PKK. Ankara a averti qu’elle ne laisserait pas Sinjar devenir «un deuxième Qandil», menant plusieurs raids aériens dans la région, méfiant de la prise de pied du PKK à Sinjar depuis son arrivée pour aider les Yézidis contre l’État islamique en 2014.
 
Simultanément, le PKK a été accusé d’avoir assassiné un haut responsable de la sécurité kurde irakienne à son domicile dans un village près de Dohuk le 8 octobre, une affirmation que le groupe a démentie . Plus tard dans le mois, le Conseil de sécurité du Kurdistan a annoncé que 17 suspects , dont une douzaine avec des liens avec le PKK, avaient été arrêtés pour avoir comploté des attaques contre des missions diplomatiques et des entreprises dans la région. Pourtant , des membres du conseil représentant l’Union patriotique du Kurdistan (PUK) – le principal rival politique du PDK, qui a été en meilleurs termes avec le PKK – ont déclaré qu’ils n’étaient pas au courant de tels complots.
 
Selon des sources du PKK qui se sont entretenues avec Al-Monitor, le déploiement kurde irakien à Gare vise à aider la Turquie à étendre ses opérations militaires contre les zones des camps du PKK, en cours depuis l’année dernière et se concentrant sur Haftanin, juste de l’autre côté de la frontière. La décision d’encercler la gare, disent-ils, vise à couper la zone de Metina, qui se trouve au nord-ouest de la gare, et ainsi faciliter la descente des forces turques sur Metina depuis Haftanin.
 
Les médias turcs ont présenté les déploiements comme des préparatifs du KRG pour une opération militaire globale contre le PKK, rapportant que les camps du PKK ont été encerclés et leurs routes vers l’intérieur des terres coupées.
 
Le commandant du PKK, Murat Karayilan, a également déclaré que les actions du PDK semblaient être des préparatifs de guerre. «Ils veulent stationner des forces partout où nous sommes basés. … Si cela continue ainsi, la perspective que tout cela se transforme en guerre ne sera pas lointaine. Personnellement, je n’aimerais pas ordonner [aux militants du PKK] de cibler les Kurdes », a-t-il déclaré dans une interview télévisée la semaine dernière. Karayilan a rejeté les critiques selon lesquelles le PKK bafoue l’autorité du KRG, vise ses institutions et met en péril les gains kurdes en Irak. Si la Turquie dépasse le PKK, a-t-il prévenu, Erbil sera le prochain sur la liste.
 
Les poids lourds du PDK ont rétorqué que le PKK fournissait à la Turquie un prétexte pour étendre sa présence militaire au Kurdistan irakien. Rebwar Babkeyi, chef de la commission des affaires étrangères du Parlement kurde, a déclaré: «La manière pour le PKK de montrer son respect aux institutions du Kurdistan est de quitter le territoire du Kurdistan. … La présence du PKK dans les zones frontalières a provoqué l’évacuation des villages et attiré les troupes turques à l’intérieur de nos frontières.
 
Les politiciens et les intellectuels ont appelé à la retenue, alarmés par le spectre d’un autre épisode de fratricide après l’effusion de sang intra-kurde dans les années 1990. Mihemed Emin Pencewini, qui faisait alors la médiation entre les groupes kurdes en conflit, a averti qu’une flambée entre le PDK et le PKK pourrait éventuellement engloutir tous les Kurdes , exhortant tout le monde à agir de manière responsable pour éviter une crise qui «pourrait faire reculer la cause kurde d’un demi-siècle.»
 
L’analyste politique Mustafa Sefik, un vétéran des mouvements kurdes, a déclaré à Al-Monitor que le PKK devient de plus en plus un fardeau pour le Kurdistan irakien. Il a cité trois facteurs principaux sous-tendant l’envoi de troupes par le PDK à Gare. Premièrement, a-t-il soutenu, les actions du PKK conduisent à l’expansion des opérations militaires turques. Deuxièmement, en raison de la pression croissante de la Turquie du nord, le PKK s’enfonce plus profondément dans le Kurdistan irakien. Et troisièmement, le PKK utilise sa puissance militaire pour subjuguer d’autres groupes.
 
Selon Sefik, le PDK a réalisé que chaque fois que le PKK est pressé en Turquie, il tourne son attention vers le Kurdistan irakien. «On aurait pu appeler cela une erreur tactique si cela s’était produit une ou deux fois. Mais la cohérence suggère qu’il s’agit d’une stratégie », a déclaré l’analyste. Le PKK, a-t-il souligné, a donné à la Turquie des raisons d’intervenir à la fois au Kurdistan irakien et dans les zones kurdes de Syrie. «Cela inquiète le gouvernement du Kurdistan», a-t-il déclaré.
 
De plus, le PKK prend parti dans les problèmes intérieurs du Kurdistan irakien, a noté Sefik. «Le PKK s’est toujours opposé au KDP. Il a toujours poussé l’UPK contre le KDP et pris le parti d’autres adversaires du KDP. … Il n’a jamais tenu compte des sensibilités du [Kurdistan irakien] », a-t-il déclaré. «Le PKK et les forces [kurdes irakiennes] ont fait la guerre quatre fois au cours des années. C’est un prix suffisamment élevé pour ne plus faire la même erreur.»
 
Une source kurde d’Erbil qui a demandé l’anonymat, a fait valoir qu’il était difficile pour la Turquie d’intervenir à Gare parce que la zone est éloignée de la frontière, mais a souligné que les propres préoccupations du PDK avaient un rôle dans son déploiement de forces spéciales et de commandos dans la région. Selon la source, le KDP se méfie de la présence croissante du PKK à l’extérieur des campings, y compris des équipes spéciales présentes dans la zone entre Gare et Soran, et des interactions avec les Kurdes locaux malgré son engagement à s’abstenir de chercher une base populaire pour lui-même en Irakien. Kurdistan.
 
Le but des environs de la Gare, a déclaré la source, est de couper la route du PKK vers l’est vers Soran et d’entraver ses mouvements vers l’ouest vers le nord-est de la Syrie, sous contrôle kurde.
 
Une source proche du PKK, quant à elle, a déclaré que les forces spéciales s’étaient partiellement retirées à la suite d’une brève escarmouche au sud de Dinarta et que des contacts avaient commencé entre les deux parties après l’intervention de médiateurs indépendants pour désamorcer les tensions.
 
Dans l’ensemble, le KDP estime que le PKK met en péril les acquis constitutionnels du Kurdistan irakien en attirant sa guerre avec la Turquie vers le sud, tandis que le PKK maintient le problème kurde transnational et que l’avenir des Kurdes doit être traité dans son ensemble. Des visions politiques divergentes ajoutent à l’incompatibilité, et les interventions de la Turquie en sont venues à raviver d’anciennes animosités poussées sous le tapis, évoquant de nouveaux scénarios fratricides.
 
Publié en anglais sur Al Monitor

Des soldats turcs exécutent un paysan kurde de 60 ans

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TURQUIE / BAKUR – Şerali Dereli, un Kurde de 60 ans, a été assassiné dans le village d’Awyan (Duranlar) à Hakkari / Yüksekova, le 29 octobre, alors qu’il se rendait à son étable s’occuper de son cheval et de son poulain à 50 mètres de son domicile.
 
Le neveu de Şerali Dereli, qui a été assassiné par des soldats turcs dans la ville d’Esendere, a déclaré: «Ils ont tiré sur mon oncle avec une arme à feu. Mon oncle était un homme de 60 ans et n’avait commis aucun délit. »
 
Selon les témoignages, le corps de Şerali Dereli, qui a été assassiné par des soldats, était recouvert d’un camouflage militaire et les soldats se tenaient autour du corps avec leurs armes.
 
Le neveu de Dereli qui a filmé le corps de son oncle a déclaré : « C’est mon oncle allongé sur le sol. Ils ont tiré sur mon oncle à 20-30 mètres au-dessus du village. Ils ne nous rendent pas son corps. Ce sera aux infos demain; ils diront que des explosifs C-4 ont été trouvés dans sa main. Mais mon oncle est un homme de 60 ans et n’a commis aucun crime. Ils nous ont tiré dessus, ils nous ont gazés (…). »
 
La personne sur la vidéo, tout en allant chercher le corps, a déclaré qu’elle avait également été tirée dessus avec des armes à feu et du gaz.
 
De nombreux soldats armés sont vus dans la vidéo tandis que les proches de Dereli crient.
 

Des soldats turcs tuent un kolbar kurde et en blessent un autre

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IRAN / TURQUIE – Les forces des régimes turc et iranien poursuivent leurs attaques meurtrières contre les kolbars kurdes à la frontière turco-iranienne.
 
Des soldats turcs ont ouvert le feu sur deux kolbars (les personnes qui portent sur leurs dos de la marchandise à travers les frontières iraco-turco-iraniennes qui divisent le Kurdistan) dans la zone frontalière entre le village de Güldalı (Bilindbasan) dans le district de Yüksekova à Hakkari et le village de Koranê dans la province d’Urmiya au Kurdistan oriental.
 
Les frères Mosleh Kasimî (23 ans) et Mohsin Kasimî (22 ans) ont été blessés par le feu alors qu’ils traversaient le village de Koranê à la frontière turque.
 
Alors que les kolbars blessés étaient emmenés à l’hôpital d’État de Hakkari, Misleh Kasimî a perdu la vie et son corps a été placé à la morgue.
 
Mislim Kasimî, en revanche, serait dans un état stable après avoir été touché par deux balles dans la jambe gauche.
 
Kemal Alizade, un parent des frères kolbar a déclaré que l’incident a eu lieu vers 4 heures du matin hier matin. Il a rapporté que ses proches avaient été abattus par des soldats turcs alors qu’ils rentraient chez eux après avoir laissé leurs chargements dans la zone frontalière. (ANF)
 
Bien qu’illégal, le kolbari est une pratique locale qui est depuis longtemps acceptée comme normale dans les régions kurdes économiquement sous-développées où de nombreux habitants en dépendent pour survivre.
 
 

CDK-F: Erdogan, le nouveau calife de l’Islam politique, terrorise la France

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PARIS – Le président turc Erdogan qui s’auto-proclame défenseur des musulmans français et profère des menaces envers la France fait rire jaune les Kurdes (majoritairement musulman d’ailleurs) qui sont massacrés par la Turquie et ses gangs islamistes au Rojava et dans d’autres régions du Kurdistan au nom du national-islamisme turc. Les voix s’élèvent contre ce Tartuffe ottoman.
 
Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a publié un communiqué appelant à agir concrètement contre les menaces d’Erdogan visant la France:
 
« Depuis quelques temps, le président turc Erdogan fait la une de l’actualité mondiale, avec ses menaces et ses agressions.
 
Alors que le monde commence à découvrir le vrai visage d’Erdogan, les Kurdes eux, subissent depuis de nombreuses années, l’oppression, les arrestations, la torture, les massacres et toutes sortes de violences ordonnées par Erdogan et son gouvernement.
 
Notre structure a toujours communiqué sur la répression exercée par le régime d’Erdogan et alerté à maintes reprises sur ses intentions et ses inspirations idéologiques. Nous avons notamment montré comment Erdogan instrumentalisait l’Islam au service des intérêts de la Turquie.
 
Nous avons crié haut et fort l’ingérence turque en France, à travers les mosquées, les écoles, les associations. Nous avons dénoncé l’exportation en France, via ces structures, de la répression exercée contre les Kurdes et l’opposition en Turquie. Nous avons pointé du doigt les activités de renseignement menées sous le manteau de ces structures qui permettent de ficher les militants kurdes et les opposants à Erdogan sur le territoire français, mettant leur vie et leur sécurité en danger.
 
Après qu’Erdogan ait dit « Macron, tu n’as pas fini d’avoir des ennuis avec moi », la France a été touchée par une vague d’attentats effroyables sur fond d’une colère anti-française attisée par le sultan turc dans tout le monde musulman. Par ailleurs, dans plusieurs villes de France, des manifestations anti-arméniennes ont été organisées par les sympathisants d’Erdogan.
 
Aujourd’hui, nous traversons une période d’insécurité sans précédent créée délibérément par Erdogan qui ne cesse de proférer des menaces contre la France, des menaces considérées comme des ordres par ses partisans, les loups gris et les djihadistes qui sont passés à l’acte dans différentes villes de France.
 
Ce n’est pas un hasard si, suite aux déclarations haineuses du Président turc, ses sympathisants islamo-fascistes sont descendus, après Décines et Vienne, dans les rues de Dijon, aux cris de « Allah u Akbar », alors que, le matin-même, un homme et deux femmes avaient été décapités à Nice, dans un attentat djihadiste épouvantable.
 
Alors que les services de renseignement français connaissaient parfaitement l’implication des Loups gris dans le triple assassinat des militantes kurdes en 2013, à Paris, aucune mesure n’a été prise contre l’implantation et la prolifération de ce mouvement fasciste dans l’hexagone.
 
Nous ne cessons de le répéter : Erdogan est un danger pour l’humanité, la paix, la liberté et la démocratie. Il est plus temps qu’on nous entende !
 
Il est temps de comprendre que de simples condamnations ne suffiront pas à mettre fin à la menace d’Erdogan. Il faut des actes concrets, des mesures fortes !
 
Soyons unis contre le fascisme d’Erdogan !
 
Paris, le 2 novembre 2020″

ROJAVA. Pourquoi la Turquie arrête-t-elle ses propres collabos à Afrin?

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ROJAVA – AFRIN – Les arrestations, les disparitions et les enlèvements sont quotidiens dans le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie et ses mercenaires islamistes. Depuis l’invasion et l’occupation de l’enclave kurde par la Turquie en mars 2018, des milliers de personnes – des centaines au cours des deux derniers mois seulement – ont été enlevées par les gangs soutenus de la Turquie.
 
Mais ces dernières semaines, on assiste à l’arrestation des collabos kurdes qui ont accepté d’être des représentants politiques de la Turquie à Afrin. Des dizaines d’arrestations ont visé les membres kurdes des conseils de procuration que la Turquie a mis en place dans la région pour légitimer son occupation, y compris de nombreux membres du bloc d’opposition du Conseil national kurde (ENKS) , qui est lié à l’opposition syrienne contrôlée par la Turquie. Les Arabes transférés dans la région par la Turquie en provenance d’autres régions de Syrie ont également été arrêtés, et on estime qu’entre 20 et 25 membres de conseils locaux ont été détenus à ce jour.
 
Bien que des politiciens kurdes travaillant avec l’appareil turc à Afrin aient parfois été détenus, il est sans précédent de voir un aussi grand nombre d’arrestations ciblant les propres représentants politiques de la Turquie à Afrin. Parmi les raisons possibles, citons l’opposition de la Turquie aux négociations en cours entre l’ENKS et le Conseil démocratique syrien (DDC) dirigé par le PYD, la colère turque face à un nouveau rapport des Nations unies mettant en lumière les atrocités commises par ses milices en Afrin et ailleurs, et de nouvelles tentatives de reconfigurer la composition ethnique et l’infrastructure politique d’Afrin en faveur de la Turquie.
 
Quels sont les conseils locaux visés ?
 
Afrin faisait auparavant partie de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES), les régions autonomes non contiguës du Nord et de l’Est de la Syrie organisées sur la base d’une démocratie locale et décentralisée et représentées diplomatiquement par par le Conseil démocratique syrien (DDC). L’attaque de la Turquie contre Afrin en 2018 a entraîné la mort de centaines de personnes et le déplacement forcé de centaines de milliers. Le déplacement s’est fait sur une base ethnique visant principalement les Kurdes, en plus des minorités yézidies, chrétiennes et alévis.
 
Aujourd’hui, des conseils contrôlés par la Turquie ont été créés pour remplacer le système AANES de communes et de conseils locaux. Dans les régions Sous le contrôle nominal de ces conseils, le pouvoir réel est retenu par la Turquie, à travers le contrôle direct des organes politiques locaux, l’exploitation descendante des ressources économiques, et la gouvernance par procuration « dépendant du soutien politique, économique et militaire de la Turquie pour leur survie ». Dans le même temps, les milices contrôlées par la Turquie se voient accorder une autonomie limitée pour piller et extorquer de l’argent à la population locale.
 
Les nouveaux conseils établis par la Turquie ne sont donc guère plus qu’une feuille de vigne pour l’occupation. Ils ont tendance à sous-représenter la population kurde et sont principalement composés d’individus ayant des liens politiques avec la Turquie, ou des intérêts économiques dans le pillage continu des ressources naturelles d’Afrin. Ils sont également très majoritairement masculins, le comité général des conseils locaux sélectionnés en avril 2018 comptant 100 hommes et seulement sept femmes, alors que le système AANES prévoit une parité hommes-femmes de 50-50.
 
Qui est l’ENKS et que fait-il à Afrin?
 
La politique kurde en Syrie n’est pas monolithique. A Afrin, comme dans d’autres régions syriennes à majorité kurde, une majorité de Kurdes locaux ont soutenu le PYD, en particulier après la période révolutionnaire de 2012, lorsque Afrin est rapidement devenue la région la plus progressiste et la plus développée politiquement au sein même de l’AANES.
 
Mais comme ailleurs dans le nord et l’est de la Syrie (NES), les partis de l’époque, sous l’influence du PDK de Masoud Barzani, un parti nationaliste kurde dominant dans le Kurdistan irakien voisin, étaient également soutenus par une minorité d’Afrinois. Lorsque la Turquie a lancé son assaut, cette coalition « ENKS » a suscité l’opprobre dans tout le Kurdistan en raison de son affiliation politique avec les forces utilisées par la Turquie pour lancer son assaut contre les Kurdes d’Afrin.
 
Depuis l’occupation, les membres de la branche de l’ENKS sont restés à Afrin, travaillant aux côtés des forces soutenues par la Turquie dans des fonctions politiques et civiles. Ces personnes ont été arrêtées, notamment Hussein Ibesh, chef de la branche africaine de l’ENKS. Les commandants de petites forces kurdes utilisées de la même manière par la Turquie pour blanchir ses déplacements forcés de la population kurde ont également été disparus par leurs propres alliés.
 
Pourquoi cette nouvelle vague d’arrestations ?
 
La récente vague d’arrestations visant les membres des conseils locaux est cependant inhabituelle. « Les forces turques et les groupes armés syriens qu’elles soutiennent continuent de commettre de nouvelles violations… arrêtent et kidnappent des citoyens contre rançon… empêchent leurs familles de connaître le lieu ou les raisons de leur détention, refusent de les traduire en justice et les empêchent de désigner un avocat », explique Hassan Hassan de l’Organisation des droits de l’Homme – Afrin au RIC.
 
M. Hassan suggère que la nouvelle vague d’arrestations est probablement liée aux négociations entre la DDC d’une part, et l’ENKS d’autre part, car la Turquie fait « pression sur la partie ENKS pour qu’elle ne conclue aucun accord » avec la DDC. Ankara est irrité par ces pourparlers parrainés par les États-Unis, qui visent à établir un nouveau corps politique kurde unifié en Syrie pour compléter le système multiethnique de l’AANES et de la DDC. L’arrestation de membres de rang intermédiaire de l’ENKS à Afrin est une façon pour Ankara d’exprimer son mécontentement quant à la participation de l’ENKS à ce « dialogue kurde ».
 
Tout en partageant l’avis de M. Hassan, le chercheur indépendant Caki suggère en outre que certaines de ces personnes pourraient être soupçonnées d’avoir fourni des informations aux Nations unies pour un récent rapport très médiatisé documentant les violations massives des droits de l’homme, les atrocités et les crimes de guerre potentiels perpétrés par les factions soutenues par la Turquie à Afrin et ailleurs, souvent en présence des forces turques. La Turquie a l’habitude de prendre pour cible et de faire disparaître toute personne soupçonnée de transmettre des informations sur la situation dans les régions occupées à des journalistes ou à des chercheurs sur les droits de l’Homme.
 
Enfin, M. Hassan ajoute que « la Turquie tente de remodeler ces conseils sous domination turkmène », dans le cadre des efforts en cours pour créer une « ceinture turkmène » à Afrin sous l’influence des milices turkmènes qui sont les partenaires privilégiés d’Ankara parmi les dizaines de milices sunnites qu’elle a déployées lors de l’invasion et de l’occupation de la SNE. Ainsi, les membres kurdes et même arabes du Conseil sont démis de leurs fonctions pour faire place à des remplaçants turkmènes alors que la Turquie consolide son contrôle de facto sur la région.
 
Qui est arrêté ?
 
Les arrestations ont visé des dizaines de membres de conseils locaux dans les villes de Jinderes, Mabatli et Rajo. À Jinderes, la première arrestation importante a eu lieu le 9 septembre et visait Subhi Rizq, président du conseil contrôlé par la Turquie, ainsi que huit autres membres du conseil et des affiliés. Tous ces individus étaient membres de l’ENKS et trois d’entre eux ont été libérés, tandis que l’on ignore toujours où se trouvent les six autres.
 
À Mabatli, onze membres du conseil local ont été arrêtés en septembre ; le vice-président du conseil local, Salah Shabo, a été arrêté le 12 octobre, ainsi que six autres membres du conseil, notamment ceux qui travaillent dans les secteurs de l’humanitaire, de l’éducation et des marchés publics ; et quatre autres membres du conseil, dont le président Abdul Mutalib Sheikh Nassan, ont été arrêtés le 14 octobre.
 
Des arrestations similaires ont visé des membres du conseil à Rajo. D’autres personnes travaillant avec l’appareil turc à Afrin ont également été ciblées. Le mukhtar (chef de village) kurde Nabi Jafar Omar a également été saisi par les services de renseignement turcs, malgré son soutien et sa légitimation antérieurs de la présence turque à Afrin. Entre-temps, le 1er octobre, une série d’arrestations à Istanbul a visé 11 partisans kurdes de l’ENKS résidant désormais en Turquie.
 
Et maintenant ?
 
Cette série d’arrestations s’inscrit dans le cadre de tendances plus larges. Ces dernières années, la Turquie a arrêté des dizaines de milliers de politiciens et de législateurs kurdes élus, même à l’intérieur de ses propres frontières. Ces arrestations doivent également être considérées dans le contexte d’une nette augmentation des disparitions menées par la Turquie et ses mandataires à Afrin au cours des derniers mois. L’Organisation des droits de l’homme – Afrin a documenté plus de 200 disparitions rien qu’en août, tandis que l’organisation « Syrians for Truth and Justice » a documenté 116 disparitions en septembre 2020, dans un contexte d’augmentation constante du nombre de disparitions d’un mois à l’autre.
 
Néanmoins, il est inhabituel de voir la Turquie cibler des membres de son propre appareil politique de manière aussi systématique. Ces arrestations sont probablement motivées par le désir de la Turquie de mettre en péril les tentatives de pourparlers d’unité entre les Kurdes syriens actuellement en cours – des pourparlers motivés, en partie, par le désir de s’unir contre la menace d’une nouvelle invasion turque.
 
Mais elles serviront également à renforcer le programme de la Turquie de changement démographique forcé à Afrin. Alors que la Turquie continue à consolider son occupation de facto de la région et à renforcer les milices turkmènes qu’elle y a installées, même les Kurdes qui ont choisi de travailler aux côtés de la Turquie semblent être sacrifiables.
 

ROJAVA. Renfonçons la solidarité féminine contre l’occupation et le génocide

SYRIE / ROJAVA – Les femmes kurdes et arabes, ainsi que celles issues des autres peuples et minorités religieuses de la Syrie se sont organisées afin de combattre l’occupation turco -djihadiste dans le nord de la Syrie. Ces femmes qui sont le ciment même de la révolution du Rojava appellent les autres femmes à apporter leur soutient par de-là les frontières afin de lutter contre le colonialisme turc et le génocide du peuple kurde.
 
Voici l’appel du KONGRA STAR, le Mouvement des femmes du Rojava:
 
« Appel au renforcement de la solidarité des femmes contre l’occupation et le génocide !
 
Le 9 octobre 2020, nous, Kongra Star, le mouvement des femmes du Rojava, avons lancé une campagne sous le slogan « Non à l’occupation et au génocide, nous défendrons les femmes et la vie », étant donné que le jour de l’annonce de la campagne coïncide avec l’anniversaire de l’occupation turque et de ses factions sur Serê Kaniyê (Ras al-Ain) et Girê Spî (Tel Abyad). Elle se poursuivra jusqu’au 9 janvier, jour où les trois combattants, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemes, ont été tués dans la capitale française, Paris, par les services secrets de l’État fasciste turc. Nous sommes convaincus que les féminicides auxquels les femmes sont confrontées par la mentalité patriarcale se situent à un niveau mondial.
 
Notre campagne a été lancée initialement pour coordonner toutes les organisations de femmes au niveau interne (Nord et Est de la Syrie), pour former un corps unifié qui fait face à tous les défis et difficultés, pour élever le niveau de lutte et de résistance, et pour mener des activités communes à cet égard.
 
En raison de notre croyance dans l’héritage d’une histoire unifiée des femmes, pleine de luttes pour la liberté et la justice sociale des femmes, les femmes du monde entier ont fait des sacrifices, et il est nécessaire de mentionner ce que la révolution du Rojava (Syrie du Nord et de l’Est), connue comme la révolution des femmes, a fait en termes de sacrifices et de gains pour les femmes, qui rend ces gains aux femmes du monde entier, ajoutant à l’histoire des femmes une valeur fondamentale dans leur lutte.
 
Ainsi, la campagne de signatures* [valable jusqu’au 25 novembre], Journée de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, au cours de laquelle seront annoncés les noms des organisations qui soutiennent notre campagne, représente la nécessité d’obtenir le soutien des organisations féministes internationales pour protéger les acquis de la révolution des femmes et de s’opposer à toutes les formes d’occupation, de génocide, d’impérialisme et de fascisme qui pratiquent toutes les formes d’oppression, avec une vision et un silence internationaux et par toutes les organisations internationales des droits humains.
 
Salutations de la révolution féminine du Rojava ! »
 
*Si vous souhaitez signer la campagne, cliquez ici

PARIS. Une femme kurde et sa fille jetées à la rue en plein COVID19…

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PARIS – Une femme kurde et sa fille ont été expulsées de leur appartement où elles vivaient en sous location en plein confinement dû au coronavirus.

Le jeudi dernier, la mère et la fille avaient regagné leur domicile malgré la décision d’expulsion (illégale) de la justice. Le lendemain, (vendredi) matin, elles ont de nouveau été expulsées de leur domicile. Alors que c’est la rentrée scolaire demain lundi, la fillette est dans la rue et ne peut poursuivre ses études…

Comment rester sans rien faire devant un tel drame?

(Pour ceux qui veulent aider Berivan et son sa fille, vous pouvez les contacter à l’adresse électronique : hbdimen@gmail.com Merci d’avance.

Voici son message qu’elle avait envoyé avant ce raid policier:

« Je suis une mère d’origine kurde et je suis interprète en langue turque. J’habite à Paris. j’ai une fille de 13 ans. Je suis sans domicile fixe depuis 8 ans et reconnue prioritaire selon la loi DALO.

J’étais dans un appartement en tant que sous-locataire (je suis obligée d’accepter ce système d’arnaque pour avoir un toit) suite à une fausse déclaration du propriétaire, il y avait une procédure commencée contre le locataire principal. Il ne s’est pas présenté à l’audience (c’était une piège pour m’expulser). Je suis allée à l’audience mais le juge n’a pas accepté ma présence car je suis sous-locataire et il avait pris la décision de l’expulsion à son encontre et tous les personnes vivant dans l’appartement. J’ai saisi le juge d’exécution pour demander un délai pour libérer l’appartement car j’ai des problèmes de santé (anémie, diabète et des problèmes rénaux).

J’avais préparé un dossier avec tous mes preuves officiels mais le juge ne l’es a pas consultés, pas pris en compte notre situation. Il avait refusé notre demande. J’ai eu la décision orale par mon avocat, le 21 octobre, deux jours après que le huissier été passé chez moi et blindé ma porte pendant notre absence.

Nous sommes restées dans la rue avec mon enfant je sais qu’il y a l’état de l’urgence en France et les expulsions étaient illégales en ce moment. Mon avocat va faire un référé urgent par mon insistance mais je ne sais pas s’ils vont accepter de rouvrir notre porte.

Je suis déjà dans une situation très difficile j’ai perdu mon emploi mais j’ai toujours payé le loyer qu’ils m’ont demandé. avec 450€ de pôle emploi trouver un appartement dans quelques jour c’ impossible.

C’est expulsion est illégal en plein virus et couvre-feu
Je vous demande bien nous aider s’il vous plaît
Nous nous retrouvons seul devant ces lois, ces juges et avocats (…).

Je vous demande cette aide juste pour mon enfant. Pour qu’elle réussisse dans sa vie scolaire, conservatoire, et dans sa vie. Elle mérite un toit comme tout les enfants.
Merci et cordialement »

Berivan

Photo non contractuelle

La Journée mondiale pour Kobanê à l’heure du COVID19

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PARIS – Depuis 2014, les Kurdes et leurs amis célèbrent la Journée mondiale pour Kobanê le 1er novembre. A l’époque, la ville était encerclée par les terroristes de Daech et peu de gens croyait à la victoire des Kurdes car les terroristes de DAECH étaient lourdement armés avec des chars d’assaut pris à l’armée syrienne tandis que les Kurdes n’avaient que des armes légères. Mais, malgré la suprématie militaire de DAECH, les Kurdes de Kobanê ont vaincu le monstre en janvier 2015 et ont écrit une page de l’histoire en lettre d’or.
Cette année, les célébrations de la Journée mondiale pour Kobanê seront virtuelles à cause de la pandémie du coronavirus (COVID19).
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle à ce qu’on rende hommage à Kobanê et le Rojava en publiant des images et des vidéos avec le hashtag #WorldKobaneDay sur les réseaux sociaux: 
 
« Avec la résistance héroïque contre l’invasion de Daesh à partir de l’automne 2014, Kobanê est devenue le symbole de la lutte pour un monde libre. Dans cette petite ville kurde du nord de la Syrie collée à la frontière turque, la révolution du Rojava a remporté sa première victoire contre l’obscurantisme djihadiste.
 
Depuis lors, le modèle d’autonomie démocratique initié au Rojava s’est étendu dans de vastes zones du nord de la Syrie. Ce nouveau système de gouvernance basé sur la démocratie directe est aussi devenu une source d’inspiration pour les personnes et les mouvements qui, dans le monde entier, luttent pour un monde plus juste.
 
Mais la révolution du Rojava est aujourd’hui gravement menacée. Même si Daesh a été vaincu militairement dans le nord de la Syrie, son idéologie fasciste est loin d’avoir disparu, en particulier dans les territoires occupés par la Turquie.
 
Les mercenaires djihadistes installés par la Turquie dans les régions occupées d’Afrin, Serêkaniyê, Girê Spî, continuent à terroriser la population. Pillages, exécutions sommaires, viols, tortures, tels sont les crimes de guerre quotidiennement commis par ces bandes criminelles pour mener à bien le nettoyage ethnique voulu par Ankara.
 
Outre le nord de la Syrie, Erdogan mène des expéditions militaires dans plusieurs pays de la région. Cependant, après l’agression militaire au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) et les guerres par procuration menées en Libye et dans le Haut-Karabakh où ont été transférés des milliers de mercenaires syriens, le bellicisme turc se concentre à nouveau sur le Rojava. Depuis plusieurs jours, les forces turques et leurs supplétifs djihadistes tentent d’envahir la ville d’Aïn Issa, au sud-est de Kobanê. Jusqu’à présent, les attaques ont été repoussées par les forces locales. Mais des offensives plus massives sont à craindre dans les prochains jours et, par conséquent, une nouvelle catastrophe humanitaire avec des massacres de civils et des milliers de personnes déplacées.
 
Le 1er novembre 2014, des mobilisations ont eu lieu partout dans le monde pour soutenir la résistance de Kobanê contre Daesh. Depuis, des manifestations sont organisées chaque année pour commémorer cette résistance inouïe et soutenir la révolution sociale du Rojava.
 
En raison du contexte de confinement, nous sommes contraints d’annuler les événements prévus à l’occasion de cette journée. Cependant, le CDK-F invite chacune et chacun à poster des publications (images, vidéos,…) sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #WorldKobaneDay, pour célébrer cette journée, soutenir Kobanê et le Rojava, une occasion aussi de rendre hommage aux milliers de combattants kurdes tombés dans la lutte contre Daesh et à toutes les victimes de l’obscurantisme de quelque idéologie qu’il soit.
 
N’oublions pas que nos actions ici sont une grande source d’encouragement pour les femmes et les hommes du Rojava qui luttent au jour le jour pour construire la paix et la démocratie dans le brasier du Moyen-Orient et qui doivent faire face, dans le même temps, aux agressions turques et djihadistes.
 
Le 1er novembre, disons STOP aux guerres d’invasion turques !
Le Rojava a lutté pour défendre le monde de l’obscurantisme,
à notre tour de le défendre contre les agressions du régime d’Erdogan ! »
 
Conseil Démocratique Kurde en France

Les femmes kurdes à la recherche d’un bonheur perdu

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TURQUIE / BAKÛR – Malgré la lutte pour l’émancipation féminine couplée à celle de la libération nationale menée par les femmes kurdes, dans de nombreuses régions du Kurdistan colonisé, les femmes et les filles kurdes subissent la violence masculine et sont sujettes à des féminicides que certains qualifient de « crimes d’honneur » qui sont plutôt des « crimes d’horreur ». A cela s’ajoute, les violences étatiques turques qui ciblent les femmes kurdes afin de détruire le peuple kurde.
 
C’est dans ce climat de terreur ciblant les femmes kurdes que la journaliste et défenseur des droits humains, Nurcan Baysal a pris son stylo pour nous rappeler l’enfer masculin auquel on a condamné les femmes kurdes depuis si longtemps:
 
Le bonheur volé aux femmes
 
Il y a quelques jours, une jeune femme a été abattue dans la rue Sanat, dans la province de Diyarbakır [Amed], au sud-est de la Turquie. Melek Aslan, 24 ans, a été assassinée alors qu’elle était assise sur un banc dans la rue, par son frère Mustafa Aslan, qu’elle avait rencontré pour discuter. [On a parlé d’un crime d’honneur commis pour nettoyer l’honneur de la famille].
 
Nous avons appris l’histoire de Melek par les médias plus tard. Melek, qui vient d’un village voisin Adıyaman, est venue sur Diyarbakır pour étudier les mathématiques à l’université de Dicle. Pendant ses études à l’université, elle a rencontré Orhan Vatansever. Ils sont devenus amis et ont décidé de se marier.
 
Plus tard, Melek a subi des violences et des menaces de la part de Vatansever et a obtenu une ordonnance de restriction contre lui. Cependant, il a continué à poursuivre Melek et a envoyé des messages à sa famille disant que Melek était sur une mauvaise voie. Il a également menacé le frère de Melek, disant qu’il répandrait de telles rumeurs et des photos de Melek dans la province. Ensuite, le frère est venu à Diyarbakır pour voir sa soeur et l’a tuée.
 
Le frère de Melek, Aslan, a été arrêté et Vatansever a été détenu, probablement grâce à la réaction du public sur les réseaux sociaux.
 
L’histoire tragique de Melek me déchire le cœur, et celui de milliers d’autres personnes. Il y avait un sac à main, un cahier et deux livres laissés sur le banc après qu’elle ait rencontré son frère et ait été tuée. L’un des livres était Kinyas et Kayra, dans lequel elle a laissé un marque page en espérant pouvoir continuer à le lire plus tard. L’autre livre portait sur la diction et l’art de l’éloquence.
 
De toute évidence, Melek était une femme qui voulait étudier, s’améliorer et vivre sa vie comme elle le désirait. Je me suis mise involontairement à la place de Melek, en pensant à la façon dont elle avait lutté pour un peu de bonheur.
 
Est-ce le frère de Melek qui est le seul responsable du meurtre ? La misogynie dans la société, la conception déformée de l’honneur, l’esprit qui considère les femmes comme la propriété des hommes, le système patriarcal, le système juridique qui ne protège pas les femmes, le système éducatif qui ne met pas l’accent sur l’égalité des hommes et des femmes… Tous ont leur part [de responsabilité] dans cette histoire.
 
D’une part, les femmes ont des livres entre les mains, essayant de s’améliorer et de construire un avenir. D’autre part, elles ont des hommes violents. Il y a des programmes télévisés, des fatwas et des institutions dans ce pays qui blanchissent la violence masculine.
 
Chaque jour, des femmes sont tuées sur un banc, dans la rue, à la maison, devant leurs enfants, pour ce qui est supposé être de l’honneur, parce qu’elles veulent se séparer ou divorcer, parce qu’elles veulent un peu de liberté et de bonheur.
 
Une femme m’a dit cela il y a des années : nous sommes devenues l’épouse, la fille, la mère, l’amante de quelqu’un, mais nous ne pouvons pas être nous-mêmes [des femmes à part entière, sans qu’on les attache à un homme].
 
Ce pays ne nous permet pas d’être nous-mêmes. Ce pays n’aime pas les femmes. Ce pays ne veut pas de notre bonheur. Sachant que c’est trop lourd pour une personne, sachant que Melek ne pourra pas continuer à lire son livre, son histoire interrompue.
 
Alors que je terminais cet article, des informations sur Melek sur les réseaux sociaux ont attiré mon attention. Une note a été trouvée dans un appartement où Melek séjournait. La note se lisait ainsi : « Si quelque chose m’arrive, dis à mon père que je l’aime beaucoup. Parce que je n’ai jamais dit « je t’aime » à mon père ».
 
(…) Combien d’entre nous ont entendu leur père dire « Je t’aime ». Ainsi, les femmes de ce pays naissent sans amour et meurent sans être aimées. On ne peut pas ne pas se demander combien de femmes vont encore être tuées dans ce pays, combien de femmes ne feront pas entendre leur voix, combien de vies seront encore volées aux femmes ?
 

Le PCF appelle la France à reconnaitre la République d’Artsakh pour bâtir une paix juste et durable dans le Caucase du Sud

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PARIS – Le Parti communiste français (PCF) demande au gouvernement français à reconnaitre la République d’Artsakh alors que la guerre azérie visant les Arméniens du Haut Karabagh a des répercutions jusqu’en France avec les attaques fascistes turcs visant les Arméniens de France. (On aimerait que le PCF appelle également à la reconnaissance officielle du Rojava pour une paix durable au Moyen-Orient.)
 
Voici le communiqué du PCF concernant les attaques turques en France :
 
« Des événements d’une extrême gravité se sont à nouveau produits le 28 octobre à Vienne et à Decines-Chapieu (Rhône).
 
Des nationalistes fascistes turcs, lourdement armés, ont lancé trois expéditions punitives contre la communauté arménienne aux cris : « On va tuer les arméniens ». Les forces de l’ordre ont aussi été visées par ce déchaînement de haine.
 
Ces exactions visaient à soutenir l’agression meurtrière conduite conjointement par l’Azerbaïdjan et la Turquie contre les républiques d’Artsakh et d’Arménie. Ces attroupements qui s’inspirent des groupes fascistes des Loups Gris et qui sévissent dans notre pays sont devenus désormais récurrents. Déjà en juillet, ces mêmes délinquants menaient une expédition punitive contre les Arméniens dans ce haut lieu de mémoire du génocide de 1915.
 
Cette provocation est clairement nourrie par l’extrémisme de la politique de R.T. Erdogan qui attise en Turquie mais également dans une partie de la diaspora un nationalisme exacerbé. Leur objectif est de peser sur les décisions de la France par l’intermédiaire du Parti Egalité Justice (PEJ), officine de l’AKP en France.
 
La coordination de ces opérations semble se trouver à l’Ambassade Turquie qui ne fait rien pour stopper la violence des associations locales turques enrégimentées sous la bannière du dictateur d’Ankara. Les organisateurs de ces violences n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils ont, voici plusieurs mois, tenté d’empêcher une réunion publique de l’association France-Kurdistan.
 
La multiplication des incidents montre qu’un palier a été franchi. R.T. Erdogan tente d’exporter en France la violence inouïe qu’il fait subir en Turquie aux démocrates, aux Assyro-Chaldéens, aux Kurdes, aux Arméniens ainsi qu’aux minorités religieuses.
 
Le Parti communiste français condamne ces violences et demande au gouvernement de mettre un terme au déchainement d’agressivité de ces groupes factieux. Les responsables doivent être poursuivis pour les dégradations commises, les violences armées, les appels au meurtre et la négation du génocide arménien.
 
Le PCF exige une condamnation sans appel de la politique de R.T. Erdogan contre les forces démocratiques et humanistes turques, contre l’expansionnisme agressif d’Ankara et appelle à la reconnaissance de la République d’Artsakh pour mettre un terme à la guerre et bâtir une paix juste et durable dans la région. »
 
Parti communiste français
Paris, le 29 octobre 2020

L’IRAN a exécuté 4 prisonniers dans la ville kurde d’Orumiyeh

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IRAN / ROJHILAT – Le régime sanguinaire iranien a exécuté 4 prisonniers accusés de meurtre à Orumiyeh le jeudi 29 octobre 2020.
 
L’ONG des droits humains, Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a obtenu des informations selon lesquelles Yasser Cheshmeh Anvar, Ali Malekzadeh et Zinolabedin Hosseinzadeh avaient été condamnés à mort en public il y a environ six ans pour le meurtre de cinq personnes à Orumiyeh, mais la condamnation à mort a été exécutée à la prison centrale d’Orumiyeh en raison de l’épidémie du coronavirus et de l’opposition du procureur d’Orumiyeh.
 
Un autre prisonnier exécuté était Musa Rahmani d’Orumiyeh qui a été condamné à mort il y a quelques années.
 
Ils ont été transférés avec un autre prisonnier nommé Morteza Nouri du quartier des travaux forcés à l’isolement pour purger leur peine.
 
Morteza Nouri, qui a été transféré à l’isolement avec les quatre prisonniers hier pour purger sa peine, a été renvoyé dans la salle de travail après avoir obtenu la clémence de la famille de la victime.
 
KHRN a publié un rapport sur la tentative de suicide d’Ali Malekzadeh hier soir. Le prisonnier a coupé la veine de sa main à l’isolement. Il a été renvoyé à l’isolement après avoir été transféré dans un centre médical pour y être soigné. (Kurdistan Human Rights Network)
 
En 2018, les Kurdes représentaient 28 % des personnes exécutées en Iran, alors qu’ils ne constituent qu’environ 10 % de la population.