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Rojava. Les coopératives comme stratégie révolutionnaire

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SYRIE / ROJAVA – La commune internationaliste de Rojava a publié une brochure sur les coopératives dans le nord-est de la Syrie. Heval (camarade en kurde) Zinar revient sur son expérience au sein du Comité économique et considère les coopératives comme une stratégie révolutionnaire.

La Commune Internationaliste du Rojava a publié une nouvelle brochure sous le titre « Révolution et coopératives: Réflexions sur mon temps avec le comité économique du Kurdistan syrien » dans laquelle l’internationaliste Heval Zinar réfléchit sur son expérience avec les coopératives comme une stratégie révolutionnaire contre la modernité capitaliste. La brochure fait 20 pages et peut être consultée en ligne.

L’auteur déclare que le but des coopératives est de bâtir un esprit de responsabilité sociale pour le développement d’une société morale et politique, en bâtissant soi-même les fondations ainsi que la production des produits de base de la société selon les conditions de l’économie de guerre.

L’auteur dit avoir acquis un aperçu de la réalité économique actuelle au Rojava grâce à des discussions avec d’autres personnes. Il s’agit également de résoudre les grandes questions dans la construction d’un système social alternatif.

Un extrait de la brochure :

« Vous devez vous renouveler continuellement. L’eau qui coule en permanence est toujours propre. L’eau qui reste au même endroit et ne se renouvelle pas commence à croupir et devient polluée. Comment se renouveler? Par la pratique et l’éducation. Ce n’est pas le cas lorsque quelqu’un reçoit une éducation puis se met en pratique, non, l’éducation continue avec la pratique. Ainsi, tant que vous ne vous couperez pas de votre population et que vous continuerez vos études, vous aurez toujours ce système pour discuter de votre expérience et décider de la prochaine étape. Avec votre population, vous vous renouvelez continuellement et êtes capable de lutter contre la stagnation et la route qui mène au capitalisme. »

Via ANF 

La naissance de l’industrie au Rojava autrefois négligé par le régime syrien

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SYRIE – ROJAVA – Malgré l’embargo et manque de soutien, l’industrie se développe dans les régions kurdes de Syrie autrefois délaissées par le régime qui marginalisait les Kurdes. De nombreuses usines ouvertes au cours de 5 dernières années offrent des emplois à la population et permet à la région d’atteindre l’autosuffisance du système et le développement de l’industrie.

L’industrie est l’un des éléments fondamentaux de l’économie. Cependant, il existe des lacunes dans le nord et l’est de la Syrie sur deux fronts, le premier est le manque de travailleurs qualifiés et le second est le manque de soutien pour développer le domaine industriel.

Plus de 500 usines, centres sportifs et industriels ont été ouverts dans la région au cours des 5 dernières années.

Le secteur industriel de la région s’est développé dans les domaines agroalimentaires, de textile, d’électroménagers, et autres.

Principaux obstacles

Les principaux obstacles dans le domaine industriel sont les difficultés et les interdictions liées au transport des matières essentielles vers la région. 

L’industriel Muhammed Mustafa travaillant dans l’usine de portes et fenêtres à Kobanê a déclaré à l’ANHA que les marchandises proviennent de l’étranger et qu’il existe des dizaines de fabricants de portes et fenêtres. « Ce travail est au service du public. Cependant, nous rencontrons de nombreux obstacles pour acheminer du matériel dans les régions de l’administration autonome. »

Ahmed Halil, qui travaille à l’usine Aku, a déclaré: « L’usine fonctionne comme toutes les usines européennes. Il n’y a pas de grande différence entre elles, mais le nombre de travailleurs qualifiés est moindre. »

Il existe des dizaines d’usines à Kobanê de produits tels que des vêtements, des réfrigérateurs et des batteries électriques. Il existe d’autres usines qui fabriquent des chaussures et des produits de nettoyage. Il existe actuellement 14 moissonneuses-batteuses, dont seulement 4 sont en service. Il y a aussi 2 usines de chaussures, 2 usines de pneus de voiture, 3 usines de produits de nettoyage, 2 usines de réfrigérateurs et quelques petites usines.

Malgré les barrières dans le domaine industriel, beaucoup de travail a été fait. Les opportunités d’emploi se sont multipliées, les conditions de vie des citoyens se sont améliorées et des produits de qualité ont commencé à être vendus sur le marché.

Avec l’ouverture des lieux de travail à Dêrik, dans le canton de Qamishlo, des centaines de personnes ont trouvé un emploi.

Les travailleurs des usines de production de sacs en plastique, de pommes de terre et de lentilles reçoivent environ 200 000 livres syriennes par mois.

Ces usines répondent aux besoins des habitants de la région. L’usine Roj Lentille a préparé cette saison 1 500 tonnes de lentilles qui ont été vendues sur les marchés de la région. L’usine prépare 160-170 tonnes de lentilles rouges par mois.

L’usine met également sous emballage tous les aliments tels que le sucre, le riz, le boulgour et les noix séchées.

Ce travail dans le nord et l’est de la Syrie permet d’atteindre l’autosuffisance du système et le développement de l’industrie.

ANF 

La Turquie serait prête à envoyer des mercenaires syriens au Cachemire

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Les troupes djihadistes de la soi-disant Armée nationale syrienne (ANS) organisées et entraînées par la Turquie dans le nord de la Syrie – dont les régions kurdes occupées – sont devenues une armée de mercenaires utilisée par l’État truc dans des conflits mondiaux.
 
Après leurs opérations en Libye, en Azerbaïdjan, en Artsakh, au Yémen et au Kurdistan du Sud, les mercenaires de l’ANS du côté pakistanais doivent maintenant être envoyés au Cachemire pour combattre l’Inde. Alors qu’on parlait d’objectifs pan-turquistes lors de l’invasion du Haut-Karabakh, Erdoğan a tente maintenant de jouer la carte du panislamisme au Cachemire.
 
Selon les recherches de l’agence ANF, le commandant des gangs de la brigade de Sulayman Shah, Muhammed Abu Amsha, aurait annoncé il y a cinq jours aux membres de son groupe de la ville de Şiyê (un district du canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie) que l’Etat turc souhaitait déplacer certaines unités au Cachemire. Il a expliqué que des officiers turcs lui avaient demandé, ainsi qu’à d’autres commandants de groupes réunis au sein de l’ANS, de lister les noms des volontaires. Ceux qui accepteraient de partir toucheraient 2 000 dollars au départ. Des sources signalent qu’il y a eu une activité de recrutement similaire pour une opération au Cachemire dans les villes syriennes occupées par la Turquie, dont à Azaz, Jarablus, al-Bab et Idlib. Les volontaires seraient alors secrètement emmenés hors du pays.
 
Le Pakistan est soutenu dans ses ambitions au Cachemire par l’axe Ankara-Doha. Les agences de presse turcs proches du pouvoir tentent actuellement de provoquer la guerre au Cachemire, similaire à celle de l’invasion du Haut-Karabakh.
 
Approfondissement du conflit au Cachemire
 
La délocalisation irrégulière des troupes turques intervient à un moment où la tension entre les puissances nucléaires, l’Inde et le Pakistan, s’intensifie. Depuis le 13 novembre, les deux camps se bombardent à l’artillerie au Cachemire. Au moins 13 personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées des deux côtés. Les combats ont lieu à la frontière de 740 kilomètres entre l ‘«Azad Kashmir» sous contrôle pakistanais et le «Jammu Kashmir» sous contrôle indien. Au cours des cinq derniers jours seulement, trois soldats indiens et trois insurgés soutenus par le Pakistan ont été tués.
 
Le Cachemire est divisé entre l’Inde et le Pakistan depuis 1947. Il y a toujours des escalades guerrières entre les deux pays et il s’agit généralement de la région du Cachemire. En particulier, la majorité musulmane de la population du Jammu Cachemire se bat contre la domination indienne. Le parti au pouvoir indien BJP représente un nationalisme hindou agressif et incite les musulmans. Ils fournissent des munitions aux groupes islamistes et au Pakistan. Des dizaines de milliers de civils ont été tués au cours de la guerre de 30 ans pour le Cachemire.
 
Des liens étroits entre la Turquie et le Pakistan
 
Les relations entre le Pakistan et la Turquie se sont de plus en plus étroites ces dernières années. Ensemble, le Pakistan, la Turquie et le Qatar ont récemment pris des mesures contre la France sous le prétexte des « caricatures de Mahomet ». En 2019, la Turquie, la Malaisie et le Pakistan s’étaient déjà entendus pour créer une chaîne de télévision commune pour la «lutte mondiale contre l’islamophobie». En février, le ministre turc des Communications, Fahrettin Altun, a déclaré que le Pakistan et la Turquie visaient à renforcer la coopération économique en augmentant le commerce à 5 milliards de dollars d’ici 2023. Altun a ajouté que les deux pays travailleraient ensemble dans plusieurs domaines, notamment la défense et l’énergie.
 
L’État turc a également fait campagne au Pakistan et au Bangladesh pour la reconnaissance de la partie nord de Chypre occupée par la Turquie. En novembre, les médias affiliés à Erdoğan ont déclaré qu’ « après le succès au Karabakh », le nord de Chypre sera également « reconnu par les pays amis ». Dans ce contexte, le nouveau Président de Chypre occupée par la Turquie, Ersin Tatar, devrait effectuer dans un proche avenir une «visite de reconnaissance» au Pakistan, en Libye et en Azerbaïdjan.
 

KURDISTAN DU SUD. Des manifestants attaqués à Suleymaniyê

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KURDISTAN DU SUD – Les policiers ont attaqué des travailleurs du secteur public qui manifestaient à Slemani pour le paiement des salaires impayés et la démission du gouvernement régional kurde. On signale de nombreux blessés, dont la députée du Mouvement Gorran, Shirin Kawa.

Les travailleurs du secteur public sont attaqués à Slemani alors que le conflit sur les salaires impayés se poursuit avec un nouvel accord gouvernemental signifiant des milliers de licenciements et une réduction des salaires de 21%.

 

Les enseignants et les travailleurs de la santé auraient reçu des menaces de mort de la part de fonctionnaires du gouvernement pour avoir simplement demandé à être payés.
Les manifestants ont demandé au gouvernement de démissionner et de convoquer de nouvelles élections législatives promettant qu’ils poursuivraient leur action jusqu’à ce que leurs revendications soient acceptées.

 

Hier également, des centaines d’enseignants, d’agents de santé et de fonctionnaires se sont rassemblés dans le parc Bakhi Gshti, à Slemani, pour exprimer leur colère face à la corruption du gouvernement. Beaucoup d’entre eux n’ont pas été payés depuis mars.

Lorsqu’ils ont marché vers la place Azadi, le personnel des services de sécurité est entré pour disperser la foule, tirant des gaz lacrymogènes et des projectiles sur les manifestants pacifiques.

Via Steve Sweeney

Exposé de la mosaïque ethno-religieuse en Turquie

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Près de 100 ans après la création de l’État raciste turc qui niait l’existence même des peuples non turcs/sunnites (Kurdes/alévis, Laz…) peuplant l’Anatolie, qui avait interdit leurs langues, leurs religions… quel est le tableau ethnoreligieux de la Turquie d’aujourd’hui ?
 
Il y a de nombreux peuples et croyances en Turquie. Tous sont opprimés et presque aucun de ces peuples/religions n’est reconnu officiellement par l’État fasciste qui se définie comme étant « Un État, Une race, une langue, une religion… ». Ils semblent condamnés à disparaitre au profit de l’identité « turque/sunnite ». Une des interdictions visant les minorités en Turquie est le droit de parler une autre langue que le turc. une interdiction qui a couté la vie à de nombreux Kurdes tués pour avoir parlé dans leur langue maternelle…

Après ses deux premiers volets sur les « Historique des minorités (non-kurdes) en Turquie et point de situation ethnographique synthétique » et « État des lieux social et juridique des droits des minorités en Turquie », le journaliste Emile Bouvier a publié son dernier volet sur les minorités de Turquie sous le titre « Exposé de la mosaïque ethno-religieuse en Turquie ».
 
A lire sur le site Les clés du Moyen Orient
 

TURQUIE. Il y a 26 ans, 2 attentats visaient les bureaux du journal kurde Özgür Ülke

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TURQUIE – Le 3 décembre 1994, deux attentats sanglants ont frappé les bureaux du journal kurde Özgür Ülke à Istanbul et à Ankara, faisant un mort et 23 blessés parmi les employés du journal. 26 ans après ce double attentat, l’État turc continue à persécuter les journalistes kurdes en les jetant en prison et à fermer les médias kurdes dans le but de les empêcher d’informer le public de ses crimes visant les Kurdes.
 
Le 3 décembre 1994, deux attentats à la bombe ont visé le siège du journal Özgür Ülke (Pays Libre), situé à Istanbul/Kadırga, et le bureau central à Cağaloğlu et au bureau d’Ankara. L’attaque sanglante a tué Ersin Yıldız (32 ans), distributeur, et blessé 23 employés. 
 
Environ 15 jours après le double attentat, le journal Özgür Ülke a publié un article sur un document secret signé par la Première ministre de l’époque Tansu Çiller.
 
Le document citait ce qui suit avec une référence directe au journal kurde:

« Les activités des médias soutenant les [organisations] séparatistes (…) sont récemment devenues une menace manifeste pour l’avenir de l’Etat [turc] et ses valeurs morales. Afin d’éliminer cette menace contre l’unité du pays et de la nation, des mesures doivent être prises … »
 
La justice turque a ordonné en février 1995 la fermeture du journal Özgür Ülke* qu’elle accusait de «faire de la propagande terroriste et séparatiste», même si elle n’a pas pu prouver que le journal avait un lien organique avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les auteurs du double attentat visant les locaux du journal kurde n’ont jamais été appréhendés. Depuis la disparition d’Özgür Ülke en 1995, 35 autres journaux kurdes ont vu le jour afin de maintenir la tradition des médias kurdes libres. Aujourd’hui, comme hier, les journalistes kurdes continuent leur métier d’informer le public, malgré les persécutions, les arrestations et les menaces de mort … 

 

Özgür Ülke: Les racines des médias kurdes libres

Suite à la publication de nombreux journaux – tels que Halk Gerçeği (La vérité du Peuple), Yeni Halk Gerçeği (La nouvelle vérité du peuple), Yeni Ülke (Nouveau pays), Özgür Gündem (Agenda libre) et Welat (Patrie) – qui ont cherché à soutenir la lutte médiatique des Kurdes pendant les années 1990, Özgür Ülke (Pays Libre) a commencé à publier le 28 avril 1994 dans un climat de graves menaces et attaques contre les organes de presse kurdes et les Kurdes.

En raison de la censure et des interdictions continues, la presse kurde a dû trouver des moyens alternatifs pour survivre. Elle s’est maintenue à travers six journaux différents qui ont fonctionné à différentes époques sur une période de quatre ans. Özgür Ülke a été lancé dans ce contexte politisé. 220 de ses 247 numéros ont été soumis à la censure et ont été interdits.

 

La Turquie exporte vers l’Europe et les États-Unis l’huile d’olive volée à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin par la Turquie et ses mercenaires alliés en mars 2018, des centaines de tonnes d’huile d’olives d’Afrin ont été volées par l’occupation turque et exportées sur le marché mondial sous de fausses étiquettes. Un vol qui recommence à chaque récolte d’olives.
 
Une source fiable a déclaré à l’agence ANHA que l’État turc avait volé environ 90 000 tonnes d’huile d’olive du canton d’Afrin et les avait exportées vers les États-Unis et l’Europe.
 
Une source de Janders, un district d’Afrin, a révélé que l’armée d’occupation turque s’était emparée du pressoir d’Abidin Arabo du district de Janders, sur la route d’Afrin, en face du village d’Hamilik.
 
La même source a ajouté que l’armée d’occupation stockait les bidons d’huile d’olive volée dans ce pressoir et les faisait passer en contrebande par un point de passage situé près du village d’Hammam, dans le district de Janders, vers la Turquie, pour être exportée vers l’Europe et les États-Unis.
 
Selon des rapports non officiels, l’occupation turque aurait volé environ 90 000 tonnes d’huile d’olive dans le canton kurde d’Afrin qu’elle occupe depuis mars 2018.
 
La même source déclare que des groupes de mercenaires s’accaparent l’huile d’olive à un prix dérisoire et la font sortir clandestinement de Syrie à des prix exorbitants.
 
Plus tôt, une enquête du réseau américain Daily Beast a révélé que l’armée d’occupation turque faisait de la contrebande de l’huile d’olive d’Afrin vers l’Europe et l’Amérique.
 
Il y a quelques jours, des militants ont publié une vidéo montrant des milliers de bidons d’huile d’olive volées dans le pressoir d’Abidin Arabo pour les faire passer en contrebande par le point de passage du village de Hammam vers la Turquie.
 

SYRIE. Certaines femmes étrangères de l’EI se « marient » avec des mineurs pour faire des enfants

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SYRIE / ROJAVA – Le camp al-Hole, où des dizaines de milliers de femmes et d’enfants étrangers, dont de nombreux européens, liés au groupe État Islamique (EI) sont détenus, est sous la responsabilité de la communauté internationale. Pourtant, il n’y a aucune politique commune mise en place pour ces femmes et enfants devenus un vrai casse-tête pour l’alliance arabo-kurde dirigeant le Rojava.

En plus des menaces de sécurité que ce camp représente pour la région du fait qu’il soit devenu une pépinière pour de futurs jihadistes élevés à l’idéologie terroriste de l’EI, ce camp est également un lieu de non-droit pour des milliers d’enfants et de femmes abusés, torturés, par les femmes de DAECH qui commettent également des meurtres.
 
Selon un activiste kurde syrien, certaines femmes étrangères « épousent » des adolescents âgés de 13 à 16 ans pour une reproduction continue qui, selon elles, serait la future génération de l’ « État islamique ». Cet activiste rappelle également que la plupart de ces femmes essaient désespérément d’entrer clandestinement en Turquie et, finalement, retourner dans leur pays d’origine.
 
Le camp al-Hol
 

Le camp d’al-Hol (que certains qualifient de « Guantanamo européen ») abritant plus de 70 000 femmes et enfants de l’Etat islamique (EI / DAECH) est situé dans le nord-est de la Syrie. Ce camp est l’un des camps les plus dangereux au monde où chaque mois des informations font état de meurtres violents de résidents du camp « punis » par des femmes défenseurs de l’idéologie de DAECH. Un camp devenu un terreau fertile pour le terrorisme islamiste alors que les Kurdes syriens alertent l’Occident depuis longtemps de ce danger menaçant le monde.

Le camp est situé dans le gouvernorat d’Hassaké, dont la sécurité est assurée par les forces de sécurité intérieure « Asayish », ainsi que par des combattants des FDS et des Forces d’autodéfense, qui ont libéré les derniers bastions de l’Etat islamique en 2019.
 
Une idéologie terroriste toujours bien vivante à al-Hol
 
Les habitants du camp vivent conformément à la loi islamique, malgré toutes les tentatives des Forces de sécurité intérieure et des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour limiter la propagation de l’idéologie de l’Etat islamique.
Bien sûr, les agents de sécurité déploient de grands efforts pour contenir ce « poudrier », un camp où vivent des milliers de partisans ardents de l’Etat islamique. Malgré cela, les membres de l’EI brûlent régulièrement les tentes de ceux soupçonnés de « trahir » l’idéologie de l’EI. Elles n’hésitent pas à tuer ces « traitres », avec des dizaines de meurtres commis au sein du camp.
 
De nombreuses femmes restent fidèles à l’idéologie de l’Etat islamique et n’ont pas l’intention de changer leurs croyances. Cependant, tous les femmes du camp ne peuvent pas être qualifiés de terroristes, dont certaines étant venues en Syrie avec leur mari pour le bien de leurs enfants.
 
Les pays européens semblent ne pas être concernés par leurs ressortissants détenus à al-Hol
 
Malgré les nombreux rapports faisant état du danger que représente ce camp et la situation déplorable de ses résidents, notamment des enfants, les pays étrangers ne se pressent pas pour rapatrier leurs ressortissants, ni pour créer un tribunal international afin de juger les membres emprisonnés de l’Etat islamique pour des crimes qu’ils ont commis en Syrie et en Irak, dont le génocide des Yézidis à Shengal en août 2014.   
 
 
 

Un journaliste torturé au Kurdistan du Sud

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KURDISTAN DU SUD – Les autorités kurdes du Bashur (Kurdistan d’Irak) sont accusées d’avoir torturé le journaliste Sherwan Amin Sherwani arrêté il y a deux mois.
 
Des défenseurs des droits humains s’inquiètent pour le journaliste kurde arrêté au Kurdistan irakien où plusieurs militants sont en détention depuis des mois pour avoir participé à des manifestations.
 
Sherwan Amin Sherwani – connu pour ses enquêtes sur la corruption dans la région autonome du nord irakien a été détenu à l’isolement pendant près de deux mois et aurait été torturé par les forces de sécurité à Erbil pour des accusations à motivation politique, selon son avocat, sa femme et des ONG de défense des droits humains. 
 
Sherwani – rédacteur en chef du magazine mensuel Bashur, qui critique l’élite politique de la région kurde semi-autonome – a été arrêté à son domicile de Sebiran, un village à la périphérie de la capitale Erbil, le 7 octobre.
 
Sherwani, déjà arrêté par le passé pour des articles contestés par les autorités, avait critiqué sur Facebook avant son arrestation le Premier ministre kurde, Masrour Barzani, réclamant des comptes sur la mort de journalistes et de militants au Kurdistan.

Des mercenaires et des terroristes au service des guerres de la Turquie

Après l’invasion du Rojava et le changement démographique opéré par la Turquie à l’encontre des Kurdes syriens, d’autres peuples, dont les Arméniens du Haut Karabagh et les Libyens ont dû subir la barbarie à travers les hordes de mercenaires lâchés contre eux par l’État turc. Jusqu’à présent, la communauté internationale n’a pas réagi aux agressions turques sur la scène internationale. Ce qui nous fait craindre le pire, car la Turquie est encouragée par ce silence et elle a déjà envahi plusieurs régions du Kurdistan d’Irak et veut attaquer également les Yézidis de Shengal…

Dans un entretien accordé à ANHA, l’expert en géopolitique du Moyen-Orient et des relations internationales, Muhammad Abadi a déclaré que la Turquie avait soufflé le brasier en Syrie, en Libye et au Karabak, avait contribué aux combats sectaires et à la propagation des guerres civiles dans la région, en recrutant des mercenaires et des terroristes.

Muhammad Abadi a expliqué que la Turquie avait envoyé des mercenaires se battre en Libye, en Azerbaïdjan et dans d’autres régions dans l’espoir de piller leurs richesses, indiquant que le nouveau président américain Joe Biden avait une image négative du président turc Erdogan, et qu’il allait probablement reconsidérer sa position en imposant des sanctions à son encontre au sujet des missiles russes « S-400 ».

Les interventions turques se poursuivent en Syrie, en Libye, en Irak, en Méditerranée orientale et en Azerbaïdjan.. Quels sont leurs objectifs ?

Il était clair que le coup d’État d’Erdogan contre ses camarades de l’AKP, dirigé par Davutoglu, aurait des répercussions sur la politique étrangère de la Turquie. En effet, la Turquie est passée de « zéro problème » à « zéro ami » et à une foule d’ennemis sur de nombreux fronts.

La caractéristique la plus intéressante est l’exploitation d’autres richesses, en particulier le pétrole et le gaz, dont la Turquie a un besoin urgent. La deuxième chose est le désir d’Erdogan de se développer lui-même au motif que les pays voisins sont situés sur le territoire de l’Empire ottoman, et qu’il est prêt à récupérer l’héritage de ses ancêtres.

La Turquie utilise des mercenaires et des terroristes syriens et libyens dans ses guerres et ses conflits étrangers.. Pourquoi la communauté internationale ne réagit-elle pas fermement contre elle malgré les preuves documentées ?

La Turquie a soufflé dans le feu des protestations syriennes, prétendant soutenir les justes exigences des manifestants.  Avec la prolongation de la crise et sa transformation en une militarisation du conflit civil, certaines des véritables intentions de la Turquie ont émergé, faisant de la Syrie, en particulier le nord-est du pays, le char des mercenaires. Ayant uni les factions militaires sous la bannière d’une seule armée, il l’a appelée paradoxalement « l’armée nationale syrienne » et en a tiré le meilleur parti pour ses guerres en Syrie, en Libye, en Azerbaïdjan et sur d’autres fronts.

Fajadoa combat Erdogan en Syrie et en Libye pour soutenir le gouvernement de la Fraternité à Tripoli, et en Azerbaïdjan, et tout cela est documenté et annoncé par la Turquie elle-même, avec tout cela la communauté internationale n’a pas de véritables outils pour faire pression sur la Turquie afin qu’elle cesse d’utiliser des mercenaires dans ses guerres.

Le Roi Salman a contacté Erdogan, et la Turquie a annoncé qu’ils avaient accepté de maintenir les canaux de dialogue ouverts pour développer les relations et éliminer les problèmes … Y a-t-il un changement d’attitude entre l’Arabie Saoudite et la Turquie ?

Bien sûr, étant donné le chaos actuel des élections américaines, et l’arrivée de l’administration démocrate Biden, qui a une position négative sur la Turquie d’Erdogan, annoncée par Biden lui-même, ainsi que la position neutre sur l’Iran, qui est hostile au Royaume d’Arabie Saoudite, il serait sage que les pays centraux de l’Est reconsidèrent leurs relations pour répondre aux préoccupations futures, et non pas comme cela semble être une solution aux différends actuels ou un changement d’attitude immédiat.

Erdogan, qui a attaqué l’Europe à plusieurs reprises, a récemment déclaré qu’il se voyait en Europe et non ailleurs … Est-ce la preuve d’un changement de la politique turque, ou est-ce une partie de l’atténuation des crises qu’il connaît à l’intérieur ?

Erdogan n’arrête pas ses déclarations hostiles ici et là, presque chaque jour la Turquie a une crise avec un parti, et sur l’impact des crises internes aussi, la Turquie sera obligée de faire des déclarations opposées pour réduire la tension à l’extérieur et comme une forme de gestion des crises à l’intérieur.

Quel est le rapport entre la victoire de Biden aux élections américaines et le changement soudain des déclarations turques ?

Biden a une position négative déclarée par le président turc Recep Erdogan, et il a précédemment demandé le soutien de l’opposition turque afin de renverser Erdogan. Un repositionnement pour faire face à la prochaine phase, qui sera différente de l’époque de Trump, qui a soutenu la Turquie dans plus d’une situation et crise.

La Turquie a envoyé des forces en Azerbaïdjan, qui borde l’Iran, et tente de se répandre en Irak et d’évincer le rôle de l’Iran … Comment peut-on considérer ces mesures turques, et viennent-elles avec une action purement turque ou un accord avec l’OTAN pour assiéger l’Iran ?

Quant à la relation entre la Turquie et l’Iran, elle est dominée par la compréhension en raison du croisement des dossiers entre les deux pays, notamment le dossier syrien, et le dossier kurde en Syrie, en Irak et en Iran. Par conséquent, le mouvement de la Turquie dans un certain nombre de directions touchant à l’Iran semble être un mouvement unilatéral en quête de richesse et d’influence et un désir d’hégémonie et d’expansion, et je ne pense pas qu’il y ait un accord avec l’OTAN à cet égard.

Qu’en est-il de la Russie ?

La Russie, à cette époque, a ses ententes profondes de plus d’un côté avec la Turquie en Syrie, en Azerbaïdjan et en Libye, et il suffit aux observateurs d’indiquer que la solution en Azerbaïdjan en faveur de la Turquie était son prix en Syrie ou en Libye en faveur de la Russie, ce qui indique la compréhension profonde entre les deux parties et non l’inverse.

Où va la politique que mène Erdogan en s’immisçant dans les affaires de la région en Turquie ?

A moins d’une intervention ferme, forte et dissuasive, la Turquie continuera à s’étendre dans les pays de la région, profitant des Frères musulmans et des factions armées qu’elle a formées dans le nord de la Syrie comme deux ailes pour faire avancer son projet, en plus de son utilisation de drones, ainsi que de ses ententes avec des pays centraux de la région comme l’Iran, ou des pays pivots sur le plan international comme la Russie.

ANHA

 

TURQUIE. La prisonnière kurde, Rojbin Çetin privée de soins contre son cancer de l’utérus

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TURQUIE / BAKUR – Sevil Rojbin Çetin, militante du mouvement des femmes kurdes (Tevgera Jinên Azad – TJA), est en prison à Mardin après avoir été torturée par la police qui a lâché des chiens contre elle à son domicile le 27 juin à Amed.
 
Elle est détenue dans des conditions carcérales difficiles aggravées du fait qu’elle ne peut avoir de soin contre son cancer de l’utérus.
 
Çetin n’a pas ses médicaments en prison, ni emmenée à l’hôpital pour y être soignée. Une prisonnière qui est restée dans la même aile que Çetin et a été libérée récemment a déclaré que Cetin n’avait même pas reçu de repas séparés. (ANF)
 
En Turquie, il y a des centaines de prisonniers malades qui ne doivent pas rester en prison mais les autorités turques font fi de leur état de santé, les laissant mourir à petit feu.
 

La Turquie à la manœuvre pour éliminer les Kurdes d’Irak

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Article de Pierre Barbancey
 
La tension grandit au nord de l’Irak, où le Parti démocratique du Kurdistan, qui entretient les meilleures relations avec Ankara, cherche à déloger les combattants de leur quartier général du mont Qandil.
 
En avril dernier, les peshmergas, sur ordre de Nechirvan Barzani, chef du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) en Irak, prenaient position dans la région de Zini Warte, une passe montagneuse qui serpente jusqu’au mont Qandil. Officiellement, selon le premier ministre, leur mission relevait de la lutte contre le Covid-19 que répandraient les contrebandiers, nombreux dans cette zone frontalière avec la Turquie. Une explication qui n’a convaincu personne. Surtout pas Duran Kalkan, membre du comité exécutif du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui y voyait là un prétexte pour se positionner militairement face aux combattants du PKK. « Le PDK accomplit ce que veulent les États-Unis et l’État turc », dit-il. Une référence au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), tenu par la famille Barzani, qui détient la présidence de la région et le poste de premier ministre. Historiquement, le PDK contrôle la capitale, Erbil, et règne sur la plus grande partie du Kurdistan d’Irak. L’autre grande ville kurde, Souleymanieh, est dirigée par l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), dominée par la famille Talabani, dont l’influence s’étend sur toute la partie est.
 
Zini Warte n’est pas une zone comme une autre. Elle jouxte le mont Qandil, qui culmine à 3 500 mètres d’altitude, où le PKK a installé son quartier général depuis plusieurs décennies maintenant. À la suite des accords passés entre les trois organisations kurdes, Zini Warte est une espèce de no man’s land, seule jusque-là une unité de peshmergas dépendant de l’UPK étant tolérée par le PKK.
 
Depuis des années, la Turquie multiplie les raids aériens contre le QG du PKK et de sa branche armée, les Forces de protection du peuple (HPG). Le but, éradiquer la guérilla. Depuis 2017, Ankara va encore plus loin, en installant directement des bases militaires sur le territoire du Kurdistan irakien, cherchant ainsi à créer, à l’instar de ce qui est fait au Nord-Est syrien, une zone tampon visant à empêcher tout déplacement des guérilleros des HPG et le passage de marchandises et d’armes. En 2014 déjà, alors que l’organisation dite de l’« État islamique » s’était emparée de la ville irakienne de Mossoul, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait envoyé ses troupes près de Bashiqa, dans la province de Ninive, mais sans jamais combattre les djihadistes. Le but réel était de détruire le PKK, dont les combattants étaient venus à la rescousse des populations yezidies au Sinjar, abandonnées par les peshmergas du PDK, et avaient empêché qu’Erbil et Kirkouk ne tombent dans l’escarcelle de Daech.
 
Une collusion qui repose sur des intérêts financiers

En 2019, la première phase de l’opération turque baptisée « Griffe du tigre » visait à pénétrer plus en profondeur en territoire kurde. L’installation de nouvelles bases du PDK à Zini Warte, en avril de cette année, allait prendre toute sa signification quelques mois plus tard. Elles servaient à « fixer » et à encercler les combattants HPG. À la mi-juin de cette année, la Turquie déclenchait une série de bombardements (80 cibles auraient été visées, tuant des civils), couvrant le déploiement d’importantes forces spéciales.
 
En octobre et en novembre, le PDK procédait lui aussi à un nouveau déploiement militaire. Il semble pourtant qu’il rencontre quelques difficultés politiques. Lîwa Qareman, chef adjoint du Ministère des peshmergas (l’armée régulière du Kurdistan irakien), a affirmé que les forces déployées par le PDK dans les zones du PKK n’avaient rien à voir avec les peshmergas et souligné qu’elles dépendaient uniquement du clan Barzani. L’un de ces commandos serait même dirigé par Rawan Idris Barzani, frère du président du KRG Nechirvan Barzani.
 
Selon le site Rojinfo, ces unités spéciales « ont été formées en 2018 par des spécialistes militaires de Sadat ». Celle-ci serait « l’une des principales sociétés militaires turques chargées de former les forces de procuration (proxies – NDLR). Fondée en 2012 par le général turc Adnan Tanriverdi », un proche conseiller d’Erdogan, elle « entretient des relations étroites avec les services secrets turcs (MIT) ». Elle s’est installée en 2017 près de la ville frontalière de Dohuk, au Kurdistan irakien. Elle est également active à Kirkouk, une ville que se disputent Bagdad et Erbil, où se trouve une minorité turkmène dont certains membres seraient actifs au sein d’une force paramilitaire spécialement créée, dirigée contre les Kurdes.
 
La collusion entre la Turquie et le PDK de la famille Barzani est ancienne. Elle repose sur des intérêts financiers (les produits turcs inondent le marché du Kurdistan irakien et les accords pétroliers sont à l’avantage du clan et d’Ankara) et politiques. C’est aussi l’expérience en cours au Rojava (Kurdistan syrien) que la Turquie tente de détruire. Le PDK veut, de son côté, en finir avec le PKK, dont il rejette le combat et les orientations socialisantes. La gestion de la famille Barzani est un désastre pour les Kurdes d’Irak, socialement et économiquement. Face aux revendications populaires, la seule réponse est la répression et le retour aux pratiques claniques.
 
La main de la Turquie apparaît ainsi clairement derrière les tensions entre le PDK et le PKK. Le but ultime étant d’en finir avec les revendications kurdes autonomes et d’égalité, aussi bien en Turquie qu’en Irak et en Syrie. Une entreprise qui a le soutien des États-Unis et surtout de la France, qui, dans cette confrontation, prend le parti du PDK (et donc d’Ankara), en accusant le PKK d’être une organisation terroriste.
 
Article de Pierre Barbancey, publié par le site Humanité