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L’écrivaine d’origine kurde, Sara Omar remporte le Prix de la meilleure littérature danoise

Si les gens heureux n’ont rien à raconter, comme on le prétend, les plus « chanceux » de ceux qui ont survécu aux horreurs passent souvent le restant de leur vie à raconter ce qu’ils ont subi de pire, dans le but d’exorciser le mal et de pouvoir vivre normalement, tandis que les autres se muent derrière le silence ou vivent à la marge de la société, traumatisés à jamais. On peut dire que Sara Omar, survivante du massacre d’Halabja, appartient à la catégorie de ces personnes « chanceuses » dans leurs malheurs car elle a trouvé la force de rebondir après tout ce qu’elle a subit, les menaces de mort qu’elle a reçues, malgré une tentative de suicide… En effet, Sara a trouvé le refuge dans l’écriture et ce depuis toute petite. Aujourd’hui, sa plume tranchante l’a rendue célèbre dans le monde, mais d’abord dans son pays d’accueil qui est le Danemark où ses romans sont des best-sellers primés par de prestigieuses récompenses littéraires et humanitaires tant pour la qualité de sa prose que pour les sujets qu’elle traite.

 

La poète et romancière danoise d’origine kurde, Sara Omar est devenue mondialement connue après son best-seller « La laveuse de mort”, un roman coup de poing contre l’oppression des femmes kurdes sorti en novembre 2017 et qui a été traduit dans plusieurs langues par la suite.

Dans ce premier roman, Sara Omar nous envoie en pleine figure l’horreur que trop de femmes et filles kurdes vivent encore aujourd’hui dans de nombreuses régions kurdes marquées par une tradition conservatrice puisant sa force dans l’islamisme le plus rigoriste qui soit. En effet, dans la laveuse de mort, les femmes et les fillettes ne sont que l’ombre d’elles-mêmes et leur vie ne tient qu’à un fil de coton qui peut rompre à tout moment, tant la société kurde dominée voit toutes les malheurs qui lui arrivent sortir droit du sexe féminin.
 
Son dernier roman, « La danseuse de l’ombre » (Skyggedanseren) (2019), se concentre sur les droits des femmes et s’appuie sur l’histoire de Frmesk, qui vit dans la société dominée par les hommes qui l’entoure au Kurdistan.

Jusqu’à présent, Sara Omar a reçu de nombreux prix pour « La laveuse de mort” (Dødevaskeren) mais aussi pour son roman « La danseuse de l’ombre ».
 
Parmi les récompenses obtenues par Sara Omar, on peut citer le Prix De Gyldne Laurbær (les lauriers d’or), le plus grand Prix de littérature du Danemark, qui lui a été remis le 18 novembre pour son roman « La danseuse de l’ombre » et le Prix des droits humains 2019, remis par le Conseil des Droits de l’Homme des nations unies.
 
« J’ai reçu les lauriers d’or. C’est un honneur distinctif, j’accepte humblement. Mais le combat pour les droits des femmes et des enfants ne s’arrête pas là », a écrit Omar dans un tweet le 20 novembre, ajoutant qu’elle avait fait don du prix en argent, 250 000 couronnes (environ 40 000 dollars américains), à une organisation de protection de l’enfance appelée Borns Vilkar.
 
Survivante du massacre d’Halabja commis par le dictateur irakien Saddam Hussein en mars 1988, Sara Omar s’est réfugiée au Danemark avec sa famille à l’âge de 15 en 2001. Mais, Sara est devenue rapidement une femme à abattre pour ses écrits dénonçant les crimes d’honneurs, des mutilations sexuelles, l’insecte … dont sont victimes les fillettes et les femmes dans le Kurdistan du Sud.
 
Aujourd’hui, Sara Omar vit sous la protection policière mais elle n’a pas pour autant renoncé à combattre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle s’est même engagée auprès des organisations des droits des femmes et des enfants comme le Comité des Nations Unies pour les femmes et l’ONG danoise Mino Denmark ainsi que dans des campagnes d’Amnesty International relatives à la protection des femmes. Elle participe à de nombreux événements et actions de sensibilisation en intervenant sur des sujets relatifs aux droits des femmes, des crimes d’honneur, la libération sexuelle et les violences masculines.

D’après Erdogan, la Turquie est un paradis pour les Kurdes…

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Cela fait un siècle que la Turquie massacre les Kurdes du Bakur qu’elle occupe, qu’elle essaie de les assimiler de force, tout en criminalisant, persécutant les politiciens/militants de la cause kurde. Le président Erdogan suit la tradition turque en niant le fait que la Turquie a un problème kurde.
 
Le 25 novembre, alors qu’Erdogan s’adressait aux membres de son parti AKP, il a déclaré que l’ancien co-président du HDP, Selahattin Demirtas était un «terroriste aux mains tâchées de sang», tout en répétant que la Turquie n’avait pas de problème kurde.
 
Erdogan a raison : La Turquie est un paradis pour les Kurdes, à condition qu’ils se disent turcs, ne parlent pas leur langue et qu’ils laissent l’État turc piller toutes leurs richesses naturelles et autres…

Les Kurdes d’Irak et la reconnaissance d’Israël par les pays arabes

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Alors que l’État hébreux normalise ses relations avec les pays arabes, notamment avec Bahreïn et les Emirats arabes unis, le journal ArabNews parle de l’ « amertume des Kurdes d’Irak » face à l’Israël qui se serait tourné vers les ennemis des Kurdes, délaissant ces derniers à leur destin de peuple maudit.

Ce rapprochement entre Israël et les pays arabes est surtout l’énième preuve que la question palestinienne est le cadet des soucis des dirigeants arabes (et turcs). Leurs intérêts étatiques sont plus importants que les droits des peuples, même s’ils galvanisent les foules en condamnant régulièrement dans leurs discours l’État hébreux. Sans parler de la collaboration entre Israël et Azerbaïdjan en pleine guerre contre azérie visant les Arméniens du Haut-Karabagh…
 
Dans ce court extrait d’ArabNews, le chercheur kurde, Hiwa Othman déclare qu’ « Israël a largement perdu de son attrait pour les Kurdes. Avant, l’Etat hébreu était un émissaire de choix pour intercéder auprès des Etats-Unis. Mais « aujourd’hui, les Américains sont à Erbil et les Kurdes n’ont plus besoin d’intermédiaire, donc pas besoin d’une relation politique avec Israël ».
 
ArabNews affirme que « surtout, contrairement à Bahreïn ou aux Emirats, les Kurdes ne peuvent s’affranchir de leurs grands parrains et voisins : Ankara et Téhéran, farouches ennemis de la normalisation -mais aussi de l’indépendance kurde. »
 
Tandis que Bilal Wahab, du Washington Institute for Near East Policy, renchérit : « Maintenant qu’Israël a normalisé ses relations avec Bahreïn et les Emirats, l’Etat hébreu lorgne vers l’Arabie saoudite, pas vers les Kurdes. La grande époque des relations entre Israël et les Kurdes appartient au passé ».

FÉMINICIDES. Plus de 20 000 femmes assassinées au Kurdistan du Sud en 29 ans

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KURDISTAN DU SUD – Depuis le soulèvement de 1991 dans la région kurde d’Irak, plus de 20 000 femmes ont été victimes de féminicide.
 
L’association de femmes « groupe de conscience » a organisé une manifestation dans le parc Dayik (mère) de la ville de Sulaymaniyah, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre.
 
Sakar Ebdullah, membre du groupe, a déclaré : « Nous sommes au 21e siècle et les femmes sont toujours soumises à la persécution de la mentalité dominante masculine. Elles sont exposées quotidiennement à la violence sous différentes formes. Depuis le soulèvement de 1991 dans la région du Kurdistan, plus de 20 000 femmes ont été assassinées sous diverses excuses ».
 
Une autre action à Sulaymaniyah a été organisée par le Mouvement des femmes libres du Kurdistan (RJAK) dans la région de Baxê Giştî pour protester contre la violence et l’occupation.
 
Soma Ferhad s’est adressée à la foule au au nom du RJAK et a déclaré : « Il y a une violence systématique contre les femmes partout dans le monde. La violence a atteint un niveau alarmant en Irak et dans la région du Kurdistan et les lois existantes ne sont pas en faveur des femmes ».
 

Les diplômés de l’Université du Rojava travaillent dans les institutions de l’AANES

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SYRIE / ROJAVA – Les étudiants diplômés de l’Université du Rojava commencent à travailler pour des institutions d’administration autonome dans des domaines liés à leurs spécialités.
 
L’Université du Rojava, fondée à Qamishlo en 2016, et qui donne un enseignement entièrement gratuit, est devenue l’une des institutions les plus importantes de la région. Les jeunes, formés dans 8 facultés de l’université, travaillent pour les institutions de l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES). L’université propose des études en médecine, en sociologie, en pétrochimie, architecture, éducation, agriculture, langue.
 
70 ÉTUDIANTS DIPLÔMÉS CETTE ANNÉE
 
Des étudiants de diverses villes du nord et de l’est de la Syrie étudient à l’université. Travaillant en coordination avec les institutions d’administration autonome, l’université essaie de trouver des opportunités d’emploi pour les étudiants. En 2020, 70 étudiants ont obtenu leur diplôme de l’université, où 200 étudiants se sont inscrits. Les étudiants diplômés ont commencé leurs nouvelles fonctions dans les institutions de l’administration autonome selon leurs branches.
 
UN CENTRE POUR LA SCIENCE
 
Mihemed Ehmê, diplômé du département de génie pétrochimique, a déclaré; «Nous avons commencé à travailler après avoir obtenu notre diplôme universitaire. Étudier dans une université dans notre propre langue était un rêve pour nous. J’ai également étudié dans les universités de l’administration de Damas. Il y a une grande différence entre nos universités et les universités gouvernementales de Damas. Dans nos universités, nous pouvons étudier entièrement dans la langue maternelle. L’Université du Rojava est devenue un centre important pour les développements scientifiques dans le nord et l’est de la Syrie. »
 
TOUS LES DIPLÔMÉS ONT ÉTÉ EMBAUCHÉS  
 
Rojhilat Meim, qui a étudié l’ingénierie pétrolière à l’Université de Rojava, a déclaré: «Nous avons commencé à travailler à Rimêlan après l’étude. Tous les amis diplômés de l’université ont commencé à travailler dans des institutions d’administration autonome. »
 
Rojîn Ebdi, une étudiante de l’Université du Rojava, a souligné: «Nous avons la possibilité d’avoir notre éducation dans notre propre langue. Après l’étude, nous avons la possibilité de façonner notre avenir.»
 
HISTOIRE DE L’UNIVERSITÉ DU ROJAVA
 
Au cours des changements et transformations extrêmes et rapides qui se produisent dans la région, malgré les difficultés, le manque de ressources, les guerres en cours et diverses autres menaces au nord et à l’est de la Syrie, l’Université du Rojava a été fondée en 2016 dans la ville de Qamishlo. Depuis, les facultés et départements de l’Université ont accueilli des milliers d’étudiants.
 
Dans le but de construire un système d’éducation alternatif, l’Université du Rojava a introduit une nouvelle philosophie, ouvrant de nouveaux horizons et intégrant les droits fondamentaux, les principes ainsi que les valeurs dans son système éducatif: respect du multiculturalisme et du multilinguisme, égalité entre les femmes et les hommes, environnement justice, personnes indépendantes d’esprit et esprit critique.
 
L’université tente, à travers ses institutions et nos modes de gouvernance uniques, de bâtir un système moderne et démocratique par opposition à un système traditionnel, et cela en soi est une révolution.
 

État des lieux social et juridique des droits des minorités (non-kurdes) en Turquie

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La colère des Kurdes est à la hauteur des horreurs que l’État turc leur fait vivre sur leurs propres terres depuis des siècles. C’est pourquoi, on entend parfois leur cri (et leur lutte) à travers les médias occidentaux. Mais en plus des Kurdes, à l’intérieur des frontières de la Turquie, qui englobe une grande partie du Kurdistan, il y a de nombreux autres peuples et minorités religieuses, dont les Kurdes alévis, des Arméniens, des Juifs…
 
Tous sont opprimés et presque aucun de ces peuples et religions n’est reconnu officiellement par l’État fasciste qui se définie comme étant « Un État, Une race (sic), une langue, une religion… ». Ils semblent condamnés à disparaitre au profit de l’identité « turque/sunnite ». Une des interdictions visant les minorités en Turquie est le droit de parler une autre langue que le turc. une interdiction qui a couté la vie à de nombreux Kurdes tués pour avoir parlé dans leur langue maternelle… 
 
Après son premier volet sur les « Historique des minorités (non-kurdes) en Turquie et point de situation ethnographique synthétique », le journaliste Emile Bouvier a publié son deuxième volet sur les minorités de Turquie sous le titre « État des lieux social et juridique des droits des minorités en Turquie ».
 
A lire sur le site Les clés du Moyen Orient, en attendant son troisième et le dernier volet sur les minorités non-kurdes en Turquie.

TURQUIE. Nouvelles arrestations de journalistes kurdes

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TURQUIE / BAKUR – Depuis plusieurs jours, le régime turc arrête des journalistes kurdes quotidiennement dans le cadre d’attaques visant les militants de la cause kurde. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités turques à « cesser de harceler les journalistes de l’agence de presse Mezopotamya ».
 
Une nouvelle vague d’arrestations de journalistes kurdes a été lancée par le régime turque depuis 20 novembre. En une semaine, on assisté à l’arrestation de plusieurs journalistes des agences kurdes Mezopotamya et JINNEWS à travers tout le pays. En effet, plusieurs journalistes ont été arrêtés à Amed, Van, Istanbul, Ankara…
 
 
Ce matin, Hakan Yalçın, correspondant de l’agence de presse Mezopotamya, a été arrêté après une perquisition à son domicile à Ankara.
 
Éliminer les témoins des crimes de guerre visant les Kurdes
 
Les attaques visant l’agence de presse Mezopotamya (MA) à Van se sont intensifiées depuis la révélation des actes de torture infligés par l’armée turque à deux villageois kurdes, Servet Turgut et Osman Siban. Ces derniers avaient été arrêtés le 11 septembre par l’armée turque, torturés et jetés d’un hélicoptère. Peu après, Servet Turgut est décédé de ses blessures.
 
Adnan Bilen et Cemil Uğur, correspondants de MA, ainsi que Şehbiran Abi et Nazan Sala, journalistes de l’agence de presse féminine Jinnews, ont été arrêtés le 9 octobre et incarcérés.
 
Le 24 novembre, la police turque a arrêté le journaliste Dindar Karataş à son domicile dans la ville de Van, puis l’a emmené au bureau local de son employeur, l’agence de presse kurde Mezopotamya. Le journaliste kurde est accusé d’ « être membre d’une organisation terroriste ». (Actuellement, il est placé en cellule d’isolement en raison de l’épidémie de coronavirus.)
 
Lors de leur perquisition dans la salle de rédaction, la police a confisqué des lettres envoyées à Karataş, l’ordinateur portable du journaliste, un autre ordinateur portable appartenant au bureau et trois disques durs.
 
Auparavant, le 6 octobre, la police avait fait une descente dans le même bureau et arrêté les journalistes Adnan Bilen et Cemil Uğur.
 
Actuellement, des dizaines de journalistes kurdes sont en prison en Turquie pour avoir informé le public sur les violations des droits et les crimes commis par l’Etat turc au Kurdistan. Ils sont tous accusés d' »être membre d’une organisation terroriste » ou de « faire de la propagande terroriste » ! Ainsi, le régime turc veut neutraliser ces journalistes qui sont les témoins des crimes de guerre et autres violations visant le peuple kurde en Turquie.
 
CPJ: Les autorités turques doivent cesser de harceler les journalistes de l’agence de presse Mezopotamya
 
«Les autorités turques doivent cesser de détenir des journalistes à l’agence de presse Mezopotamya et les laisser travailler librement et en toute sécurité», a déclaré le 24 novembre Gulnoza Said, coordinatrice du programme Europe et Asie centrale du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), à New York. «Le journaliste Dindar Karataş et tous les autres journalistes récemment arrêtés à Van devraient être libérés sans délai, tout équipement confisqué devrait être restitué et les autorités devraient cesser d’employer de telles tactiques pour harceler et obstruer la presse.»

MARSEILLE. Marche aux flambeaux en soutien au peuple Kurde

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MARSEILLE – Ce vendredi 27 novembre, il y aura une marche aux flambeaux à Marseille en soutien au peuple Kurde, à l’occasion de l’anniversaire de la fondation du Parti des Travailleurs du Kurdistan.
 
Le Mouvement de jeunesse kurde de Marseille appelle les Marseillais à participer à la marche en solidarité avec le peuple kurde.
 
Voici le communiqué de la jeunesse kurde de Marseille:
 
« Le 26 et 27 novembre 1978 dans le village de Fis (province d’Amed – Kurdistan Turc) se tenait le premier congrès fondateur du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan). Avec la fondation du parti c’est l’histoire du mouvement révolutionnaire qui a vu le jour au Kurdistan, sans laquelle des décennies de luttes et de sacrifices ainsi que la révolution du Rojava en Syrie auraient été impossibles. C’est un mouvement de libération des peuples et des femmes qui s’est mis en place.
 
Aujourd’hui la solidarité internationale est d’autant plus nécessaire car le régime fasciste de l’AKP en Turquie (« Parti de la Justice et du développement » – Erdogan) intensifie sa répression sanglante, ainsi que les arrestations et la torture ciblant les kurdes.
 
L’État turc souhaite continuer les attaques contre le Rojava (Kurdistan syrien) et à Sengal (Irak – région majoritairement Yézidie) pour contrôler le territoire et anéantir la résistance.
 
Malgré ces attaques, la lutte du peuple kurde et de toutes les personnes opposées aux régimes fascistes continue au Moyen-Orient. La solidarité se multiplie toujours à travers le monde.
 
Retrouvons nous pour manifester aux côtés des Kurdes dans leur lutte contre l’oppression des peuples et pour promouvoir le confédéralisme démocratique mis en place notamment aux Rojava.
 
Rendez-vous : 19h à la Belle de Mai – Place Placide Caffo »
 
Le Mouvement de jeunesse kurde de Marseille (Tevgera Ciwan Soresger)

TURQUIE. Décès d’un commerçant kurde tabassé par des policiers turcs

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TURQUIE – IZMIR – Le commerçant kurde, Mehmet Şerif Coşkun, qui a été battu par des policiers devant sa boutique le 13 novembre dans le quartier Kadifekale d’Izmir / Konak, est décédé le 25 novembre à l’hôpital où il était soigné. Il avait subi une crise cardiaque après avoir été frappé par 6 policiers.
 
Mahsun Öztekin, l’un des témoins de l’incident, a déclaré: « Mon ami Şerif a 25 ans. Il vit à Kadifekale depuis son enfance. Il tient une épicerie avec sa famille. Il était dans sa boutique vendredi. Il est sorti pour garer la voiture. Les policiers (…) sont venus et ont dit qu’ils voulaient faire du GBT [contrôle de routine]. Serif a dit: «Laissez-moi garer la voiture, vous pouvez le faire». 6 policiers ont fait sortir Serif du véhicule et ont commencé à le frapper. Alors qu’il était allongé sur le sol, ils l’ont pulvérisé du gaz poivré et lui ont donné des coups de pied. Une foule s’est formée lors de l’incident. Nous avons essayé d’arrêter la violence policière. Mais ils ont également utilisé la violence contre nous. Ils ont pris le téléphone de mon ami qui a filmé tout cela sur la caméra et supprimé les images. Ensuite, j’ai fait quelques minutes de vidéo. Ils voulaient également la supprimer, mais je n’ai pas donné mon téléphone. »
 
Mehmet Şerif Coşkun sera enterré demain au cimetière du village de Bate, à Mardin / Midyat.

Le cinéma kurde au Festival du film des droits humains de Naples

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ITALIE – La 12e édition du Festival du film des droits humains de Naples a lie en ce moment même. Le festival, qui dure jusqu’à 28 novembre, a lieu uniquement en ligne, en raison de la pandémie du coronavirus.
 
L’agence ANF a interviewé Maurizio del Bufalo , le fondateur du Festival.
(…)
Pouvez-vous nous parler du Festival des droits de l’Homme de Naples qui a lieu chaque année?
 
Le Festival du film des droits de l’Homme de Naples [Festival Del Cinema dei Diritti Umani di Napoli] est un événement très spécial car il s’adresse avant tout aux catégories sociales les plus faibles et aux personnes les plus exposées au risque de dictature ou de guerre. Le Festival utilise le cinéma pour dénoncer les abus et les prévarications des droits humains fondamentaux et pour parler aux personnes qui vivent dans les quartiers les plus pauvres de Naples ou aux opérateurs d’associations humanitaires, aux jeunes, aux étudiants et aux catégories les plus exposées aux risque de marginalisation (détenus, migrants, mineurs, personnes atteintes de maladie mentale, minorités).
 
Le Festival est ouvert au public et est entièrement gratuit; il est réalisé par un groupe de dix bénévoles coordonné par moi et mon association « Cinéma et Droits »; nous n’avons ni sponsors ni aides financières fixes. Année après année, nous recherchons le soutien des fonds publics et des concours. Le Festival est un événement totalement en dehors du marché du cinéma et ne verse pas de jetons de présence aux réalisateurs et utilise très peu de ressources financières. Notre budget est extrêmement limité et les membres qui le soutiennent travaillent gratuitement.
 
Le Festival a lieu chaque année en novembre et cette année (2020) atteint sa 12e édition. Chaque année a un thème principal qui donne son nom à l’événement. En 2020, le thème est «Les droits à genoux – Pandémie, souveraineté et nouvelles discriminations» et parlera de la relation entre la pandémie et la démocratie. Le Festival est divisé en deux sections: les événements internationaux et la compétition de films. Les événements sont des réunions qui durent une journée et ont un sujet spécifique lié au thème annuel; ils sont répartis en rencontres / débats et projections hors compétition, ils intègrent la présence d’invités italiens et étrangers et de témoins de cas de bagarres et de violations de droits. La Compétition du Film rassemble, de mai à septembre, des œuvres internationales à travers un appel d’offres public; une commission interne sélectionne les courts et longs métrages et un jury d’experts décerne les prix en novembre. Il existe de nombreuses mentions et de nombreux jurys supplémentaires, le jeune jury, le jury diffus et certains jurys liés chaque année à des accords avec des catégories et associations spécifiques qui soutiennent le Festival. Depuis 2009, le Festival des droits humains de Naples appartient au Human Rights Film Network d’Amnesty International basé à Amsterdam (www.humanrightsfilmnetwork.org ) et regroupe 45 autres villes dans le monde.
 
Le Festival porte sur les droits humains et il est très important. Comment avez-vous choisi ce nom et quels sont vos objectifs?
 
Le nom appartient à la tradition internationale du cinéma politique et nous l’avons pris aux Argentins qui racontaient aux jeunes générations, à travers le cinéma, ce qui s’était passé pendant les années de la dictature fasciste (1976-1983). Nous avons travaillé pendant de nombreuses années en lien avec Buenos Aires et nous avons organisé de 2009 à 2013, 5 grandes « Ventanas su Napoli » dans la capitale argentine, avec un grand succès auprès du public et du cinéma, faisant connaître les auteurs italiens aux sud-américains et en Échanges. Ensuite, le manque de fonds en Italie nous a empêché de continuer. Aujourd’hui, nous avons élargi notre intérêt vers d’autres pays et nous nous tournons également vers les pays d’Asie (Syrie, Palestine, Iran, Afghanistan, Inde) où se déroule un développement très important du capitalisme, avec de graves dommages à l’environnement et aux personnes. Le cinéma de ces pays est un cinéma important, qui dénonce les violences subies par les classes les plus pauvres. Nous nous intéressons beaucoup à l’Afrique et sur tous aux phénomènes migratoires qui affectent l’Italie et l’Europe. En Italie, nous prêtons attention aux migrants et aux minorités, tandis qu’à l’étranger, nous nous intéressons particulièrement aux peuples sans terre et apatrides (sahraouis, palestiniens, kurdes, rohingia, etc.). Notre prochain Festival sera dédié à ces peuples.
 
Depuis quelques années, vous avez également sélectionné des films kurdes. Depuis combien de temps connaissez-vous les kurdes et les films?
 
Nous qui organisons le Festival connaissons très bien l’histoire du peuple kurde et de son président Abdul Ocalan. Les femmes kurdes sont un exemple pour le monde entier. Je connaissais très bien l’histoire des réfugiés kurdes arrivés sur la côte calabraise en 1998 et accueillis à Riace. Nous avons des liens étroits avec Domenico Lucano, ancien maire de Riace, qui a construit un modèle d’accueil pour les personnes qui ont fui leur pays à la suite de la guerre et de la persécution. Nous sommes excités par le courage des Kurdes et avec notre cœur et notre esprit, nous sommes proches de la lutte qu’ils mènent en Syrie et dans d’autres régions d’Asie .
 
Vous êtes solidaire du cinéma kurde. Pouvez-vous nous parler un peu de cette solidarité?
 
Nous connaissons le cinéma kurde depuis quatre ans maintenant et il y a quelques années le film de Veysi Altay (Le puits – bîr en kurde) a remporté notre prix le plus prestigieux, Human Rights Documentary. Depuis ce jour, nous avons proposé à nos amis des cercles italiens du cinéma de voir ce film et nous avons lancé la campagne de soutien au peuple kurde avec une soirée très importante dans le château symbolique de Naples, le Maschio Angioino, que nous avons organisé avec la municipalité de Naples. et avec l’aide d’Uiki et Silan Ekinci. Nous avons ensuite proposé à de nombreux cercles italiens de montrer le film « Nujin » et de collecter des fonds pour soutenir la lutte kurde et nous avons trouvé la solidarité dans de nombreuses villes. Je suis personnellement très attaché à Veysi Altay (…).
 
Comment voyez-vous le cinéma kurde et après les projections quelles sont les critiques?
 
Nous projetons nos films dans un théâtre du centre historique de Naples, dans le quartier de Forcella, mais ensuite nous allons pendant le Festival, dans de nombreux endroits de la ville, même dans les écoles et les universités. Parfois nous demandons au maire de Naples d’accueillir le des projections dans des bâtiments publics et nous avons toujours eu des réponses positives. Nous avons beaucoup aimé les films kurdes que nous avons rencontrés. Même les Napolitains les ont appréciés et nous avons réussi à les faire montrer aussi à Milan et dans d’autres villes italiennes car en Italie il y a une grande solidarité avec les peuples palestinien, sahraoui et kurde, nous continuerons à accueillir le cinéma kurde si vous nous le proposez et nous ferons tout notre possible pour rappeler à tous les Italiens qu’il existe un peuple qui ne peut se réunir que lutter pour son indépendance.
(…)

La France doit reconnaitre l’autonomie de Shengal pour empêcher un nouveau massacre yézidi

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PARIS – Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle la France à reconnaitre l’autonomie de la région yézidie de Shengal qui est menacée par la Turquie alors qu’elle ne s’est pas encore remise du génocide perpétré par DAECH en août 2014.
 
Nous partageons le communiqué du CDK-F destiné au Président français ainsi qu’aux partis politiques et aux organisations de la société civile de l’hexagone.
 
« Reconnaître l’autonomie de Shengal pour empêcher un nouveau massacre des Yézidis
Le 9 octobre 2020, a été conclu un accord pernicieux entre le gouvernement central de Bagdad et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dominé par le Clan Barzani, concernant la région yézidie de Shengal.
 
Dans le cadre de cet accord, négocié sous l’égide de la Turquie et des Etats-Unis, et sans aucune consultation des représentants de la communauté kurde yézidie, 8 000 soldats des unités spéciales irakiennes ont été déployés à Shengal le 24 novembre 2020, prétendument pour défendre la région.
 
Lors de l’invasion de Shengal par Daesh le 3 août 2014, les peshmergas du clan Barzani présents dans la région n’ont guère opposé de résistance ; ils se sont retirés de la région avec toutes leurs armes, laissant près de 1 million de personnes sans défense face à l’une des organisations les plus barbares qu’ait jamais connu le monde.
 
C’est suite à cette trahison, comme la nomment les Yézidis, que plus de 5 000 femmes yézidies ont été converties de force à l’islam et réduites à l’état d’esclaves sexuelles. C’est du fait de cette trahison que des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants ont été cruellement exécutés. C’est ainsi que des centaines de milliers de Yézidis ont vécu la pire tragédie de leur histoire.
 
Face à ce drame humain, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est intervenu le 5 août 2014, en déployant une force militaire importante dans la région, afin de protéger la communauté kurde yézidie. C’est ainsi que le pire du pire a été évité.
 
Depuis, conformément à la législation irakienne, les Yézidis de Shengal ont mis en place une administration autonome et une force armée d’auto-défense pour défendre la région contre toute nouvelle tentative de génocide.
 
Suite à différentes rencontres et ententes entre les États-Unis, la Turquie, le PDK et le gouvernement irakien, a été conclu l’accord nocif du 9 octobre 2020 qui nie les instances représentatives de la communauté yézidie et planifie leur destruction.
 
Les évolutions à Shengal ne sont pas indépendantes des attaques répétées des forces d’occupation turques sur Aïn Issa, au nord de la Syrie, ni des agressions militaires menées par l’armée turque au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), avec la coopération étroite du clan Barzani.
 
Depuis le 25 octobre, le clan Barzani, agissant sous les instructions de la Turquie, déploie d’importantes milices armées – à distinguer des peshmergas – dans les régions contrôlées par le PKK, au Sud-Kurdistan.
L’attitude provocatrice du clan Barzani et sa coopération étroite avec le régime islamo-fasciste d’Erdogan ne contribuent nullement aux intérêts du peuple kurde. Au contraire, cette politique de tension suscite des protestations de plus en plus nombreuses au sein de la population, des partis politiques et de la société civile kurdes qui s’insurgent contre l’expansion militaire turque au Sud-Kurdistan.
 
Nous appelons la Présidence de la République française, déjà activement impliquée dans la protection des Yézidis, à agir en faveur de la reconnaissance d’un statut autonome pour la région de Shengal. Ce serait le seul moyen de prévenir un nouveau massacre à l’encontre de cette minorité religieuse ravagée par les crimes atroces de Daesh.
 
Nous appelons les Partis politiques, les organisations de la société civile et toutes les personnes attachées à la paix, la liberté et la démocratie à se mobiliser pour protester contre cet accord qui méprise la volonté des peuples. »

Cemil Bayik: L’Europe doit se tenir aux côtés du peuple kurde

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« Historiquement, le problème kurde est un problème de liberté et d’existence (ontologique). Depuis sa création, l’État turc mène une politique qui nie l’existence libre et démocratique du peuple kurde. Face aux politiques de déni, de rejet et d’assimilation, la lutte du peuple kurde pour conserver son existence est un combat juste et naturel. »
 
A l’occasion de l’anniversaire de la création du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) les 26 et 27 novembre 1978 dans le petit village de Fis (district de Lice, province de Diyarbakir), le journal Humanité a publié l’appel de Cemil Bayik, co-président du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan – KCK) qui regroupe le PKK (Turquie), le PYD (Syrie), le PJAK (Iran) et le PCDK (Irak).
 
« Historiquement, le problème kurde est un problème de liberté et d’existence (ontologique). Depuis sa création, l’État turc mène une politique qui nie l’existence libre et démocratique du peuple kurde. Face aux politiques de déni, de rejet et d’assimilation, la lutte du peuple kurde pour conserver son existence est un combat juste et naturel.
 
Les attaques dont le peuple kurde a été victime, sont similaires aux génocides subis par les Grecs, les Arméniens, les Assyriens et les Juifs qui ont eu lieu après les années 1915. Le PKK est apparu comme un mouvement de défense contre les politiques de destruction, de déni et d’assimilation des Kurdes en Turquie. En fait, la lutte du PKK a créé une sensibilité au problème kurde en Europe. En revanche, l’État turc a eu recours à des relations bilatérales basées sur les intérêt avec les États européens. Par le biais de l’Allemagne et la France il a exercé différents moyens de pression. En conséquence, l’Allemagne et la France ont formellement interdit les associations kurdes et le PKK en juin et novembre 1993. Les États européens ont non seulement imposé ces interdictions, mais ils ont également porté le PKK sur la « liste des organisations terroriste » de l’Union Européenne. L’inscription du PKK sur la liste des organisations terroriste a eu lieu à une période où le PKK a suspendu la lutte armée, afin de mettre en avant une solution démocratique par la voie politique. Cette décision a été une décision purement politique. Dans trois affaires distinctes conclues en Belgique en 2019, et dans une affaire conclue par la Cour de justice de l’Union Européenne, il a été jugé que « le conflit entre le PKK et l’Etat turc est une guerre bilatérale » ; que le PKK ne pouvait être évalué dans le cadre d’une organisation terroriste.
 
A ce stade, profitant du chaos au Moyen-Orient, la Turquie mène des opérations d’occupation en envoyant des groupes islamistes radicaux qu’elle forme, en Syrie, en Libye, en Irak et dans les pays du Maghreb. Elle crée une instabilité et des tensions avec des politiques agressives en Méditerranée contre la Grèce, la France, l’Égypte, la Chypre et l’Italie. Elle mène une politique de chantage, en déclarant orienté vers l’Europe les réfugiés ayant fui la guerre. À ce stade, la Turquie suit des politiques hostiles non seulement à l’égard du peuple kurde, mais contre l’ensemble de la région et de l’Union Européenne.
 
Le placement sur la liste des organisations terroristes et les interdictions à l’encontre du PKK de la part de l’Union européenne sont devenue un moyen de base et de légitimité des politiques autoritaires, expansionnistes et antidémocratiques de la Turquie. La liste des organisations terroriste et les interdictions à l’encontre du PKK légitime et encourage également la poursuite de la guerre de l’État turc contre le Kurdistan et constitue un obstacle à une solution pacifique. Ainsi, l’État turc criminalise tous les Kurdes sur le fondement du terrorisme.
 
Je tiens particulièrement à souligner qu’il faut retirer le PKK, qui lutte en faisant de grand sacrifice afin de démocratiser la région et la Turquie, de la liste des organisations terroriste ; que les mauvaises décisions prises pour des raisons politiques contre le mouvement du PKK, doivent à présent être corrigées.
 
Le PKK détient une stratégie pour résoudre la question kurde pacifiquement et démocratiquement à l’intérieur même des frontières des États existants sur une base de garantie constitutionnel. En ce sens, dans l’histoire, comme toutes les organisations qui luttent pour la reconnaissance de leur droit, notre mouvement est un mouvement de liberté. Comme l’a statué la justice belge, le PKK est une partie dans un conflit non international. Il s’agit d’une force armée non étatique, en ce sens, elle n’entre pas dans la cadre du terrorisme. En conséquence, je pense qu’il est temps que les lois et interdictions qui criminalisent le PKK et les kurdes, qui rendent la vie commune des peuples difficiles, l’intégration impossible et empêchent la stabilité dans la région et la Turquie, soit abolies. Espérant que les peuples d’Europe nous comprendront, je leur adresse mes sincères salutations. »