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TURQUIE. La justice turque veut fermer le dossier du meurtre du journaliste kurde Musa Anter

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TURQUIE – Musa Anter, écrivain et journaliste kurde persécuté pendant des décennies, a été tué par des paramilitaires turcs (JITEM) le 20 septembre 1992. 30 ans après son meurtre, la justice turque tente de fermer le dossier en invoquant le délai de prescription afin de garder dans l’ombre tout un système qui était derrière des milliers d’enlèvements et d’exécutions dans les régions kurdes pendant les années 1990.
 
L’affaire concernant l’assassinat en 1992 de l’auteur et journaliste kurde tombera en raison de la prescription le 20 septembre. Le tribunal a fixé la prochaine audience au 21 septembre.
 
L’affaire du renseignement de la gendarmerie et de la lutte contre le terrorisme (JİTEM) a été entendue ce 15 septembre à Ankara.
 
Les affaires concernant l’assassinat de l’intellectuel kurde Musa Anter et la disparition forcée d’Ayten Öztürk, toutes deux survenues en 1992, avaient été auparavant fusionnées avec l’affaire JİTEM.
 
Le délai de prescription dans l’affaire Anter expirera le 20 septembre. Le tribunal devait rendre son jugement aujourd’hui, mais il a reporté l’affaire au 21 septembre.
 
Dicle Anter, le fils de Musa Anter, ainsi que les députés du Parti démocratique des peuples (HDP) Fatma Kurtalan, Kemal Peköz et Abdullah Koç, le député du Parti républicain du peuple (CHP) Yıldırım Kaya, président de l’Association des droits de l’homme (İHD) Öztürk Türkdoğan, progressiste Le président de la section d’Ankara de l’Association des avocats (ÇHD), Murat Yılmaz, a assisté à l’audience.
 
L’avocat de l’accusé Hamit Yıldırım a déclaré que son client n’avait pas pu assister à l’audience en raison de problèmes de santé, mais n’a pas soumis de justificatif au tribunal.
 
Anter : Il n’y a rien à dire
 
Dicle Anter, qui est également intervenant dans l’affaire, a pris la parole en premier.
 
« Dans ces circonstances, il n’y avait plus grand-chose à dire sur le cas de mon père. La période où mon père a été tué a été comme un cauchemar pour les Kurdes ; la mort était partout.
 
La Cour européenne des droits de l’homme a condamné Türkiye et les audiences ont commencé. L’accusé Hamit Yıldırım était resté en détention pendant cinq ans, puis il a été libéré. ​​L’affaire a été transférée à Ankara. Les années ont passé et nous en sommes arrivés à ces jours.
 
Le meurtre de Musa Anter [l’affaire] tombera en raison du délai de prescription le 20 septembre. Cependant, il n’y a pas de délai de prescription pour les crimes contre l’humanité. Notre lutte pour faire la lumière sur le meurtre se poursuivra.
 
À partir du rapport Susurluk, les témoins et les accusés ont fait des déclarations comme si ces incidents ne s’étaient jamais produits… Nous ne savons pas si la justice sera rendue si le [gouvernement] change, car les autorités de l’époque sont dans l’opposition en ce moment.
 
Nous ne laisserons pas passer cette affaire. Si ce n’est pas nous, les générations futures ne laisseront pas passer. »
 
« Cette affaire ne finira jamais »
 
Après Anter, l’avocat Öztürk Türkdoğan a pris la parole.
 
« Mon client a fait part de ses inquiétudes. La plus grande de ces inquiétudes est la fin de l’affaire avec un délai de prescription. Cependant, je voudrais noter que cette affaire ne peut pas se terminer de cette façon car elle entre dans le cadre des crimes contre l’humanité, compte tenu du verdict de la Cour européenne des droits de l’homme sur cette affaire. Si vous avez de telles pensées, abandonnez-les.
 
Pourquoi est-ce dans le cadre des crimes contre l’humanité? Lors de la commission d’enquête parlementaire du 12 octobre 1995, le meurtre d’Anter est spécifiquement mentionné et (…) et crime a été avoué en 1995.
 
Nous voulons que la vérité soit révélée. La clôture de l’affaire créera de nouvelles violations. Et cette affaire ne finira jamais. Peut-être que la deuxième génération continuera à suivre l’affaire. (…)« 
 
Avocat de la défense : l’affaire doit être classée
 
L’avocat de l’accusé Savaş Gevrekçi a déclaré : « Il a été révélé que mon client était innocent. Le délai de prescription est venu, de toute façon. Allons-nous mettre l’affaire dans une atmosphère politique (…). Je demande une décision de non-lieu. »
 
L’avocat de l’accusé Hamit Yıldırım a déclaré : « Les lois sont claires. L’affaire est bien sûr triste en raison de son contenu, mais c’est une affaire médiatisée. (…) Mon client devrait bénéficier de la présomption d’innocence comme tout le monde. »
 
Annonçant son jugement provisoire, le tribunal a déclaré qu’il se prononcerait sur les demandes concernant le délai de prescription et la séparation des dossiers lors de l’audience finale.
 
La prochaine audience aura lieu le 21 septembre. (Bianet Musa Anter murder case postponed to after expiry of statute of limitations)
 
Qui était Musa Anter
 
Musa Anter, né en 1920 à Nusaybin, était un écrivain, poète, journaliste et activiste kurde persécuté pendant des décennies par le régime fasciste turc pour avoir milité contre le colonialisme turc au Kurdistan.
 
Musa Anter, alias Apê Musa (littéralement «oncle Musa» en kurde), qui a écrit des articles dans le quotidien Ozgur Gundem et l’hebdomadaire Yeni Ulke, a été tué par balle à Diyarbakir (Amed). Attirés de son hôtel par un appelant qui lui a demandé de l’aider à régler un litige immobilier, Anter et un ami sont partis en taxi avec un inconnu, âgé entre 25 et 30 ans. Quand ils ont commencé à soupçonner qu’un piège était en train d’être tendu, ils ont exigé de sortir du taxi. L’homme qui les accompagnait est également sorti et, ayant marché devant eux, a commencé à leur tirer dessus avec un pistolet.
 
Anter a été touché par quatre balles et est décédé peu après. L’ami, touché par deux balles, a été grièvement blessé. Amnesty International a signalé qu’un pistolet de 9 coups de 9 mm avait été utilisé lors de l’attaque, qui aurait eu lieu en périphérie de la ville près d’un poste de police et d’un poste de contrôle de la circulation. Anter, qui ne vivait pas à Diyarbakir, visitait la ville pour signer ses livres lors d’un festival culturel.
 
*JİTEM : Organisation de renseignement de gendarmerie turque (Jandarma İstihbarat ve Terörle Mücadele ou Jandarma İstihbarat Teşkilatı – JİTEM), était actif surtout dans dans les années 1990.

SYRIE. Dans le camp al-Hol, les enfants apprennent à torturer et à tuer

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SYRIE / ROJAVA – Deux femmes du camp al-Hol abritant les familles de DAECH / ISIS ont déclaré à une agence de presse kurde que les enfants du camp sont soumis à une formation militaire où ils apprennent à torturer et à tuer.
 
Deux femmes de l’EI du camp Hol ont dévoilé des informations concernant les organisations de recrutement de jihadistes et ont raconté la vie de femme dans le camp. Toutes deux appellent leur pays d’origine à les rapatrier.
 
L’opération anti-EI menée par les forces arabo-kurdes dans le camp al-Hol se poursuit depuis 25 août. Le camp abrite environs 57 000 personnes dont près de la moitié sont des enfants. On estime que 15% des partisans de l’EI qui y vivent ont rejoint l’organisation terroriste islamiste depuis des pays autres que l’Irak et la Syrie. La plus part tentent de persuader leur pays d’origine à les rapatrier.
 
Dans une interview accordée à l’agence de presse ANHA, deux femmes qui souhaitent également retourner dans leur pays d’origine ont raconté comment elles ont pu entrer en Syrie et rejoindre l’EI avec l’aide d’organisations de recrutement et de groupes de façade mis en place en Turquie.
 
« Vous êtes attirés avec la promesse d’une vie confortable »
 

Ayşe Selim, une femme ouïghoure du Turkestan qui a vécu à Istanbul pendant deux ans, raconte avec quelle facilité elle a rejoint l’Etat islamique en 2016. Dans son pays d’origine, Ayşe s’est mariée à l’âge de 14 ans. Lorsque son mari et deux de ses fils ont été arrêtés pour extrémisme islamiste, elle s’est enfuie en Turquie avec ses trois enfants en 2014. « Beaucoup de gens du Turkestan vivent en Turquie, explique Ayşe. Des organisations et des associations ont été fondées ici afin de recruter les gens pour l’EI et les aider à se rendre en Syrie. Il y a les mêmes clubs et organisations à Idlib.»

 
Un jour, elle a été contactée par téléphone par un homme, également du Turkestan. Elle ne sait pas d’où il a obtenu son numéro. L’homme lui a demandé de venir en Syrie. Il lui a promis qu’elle pourrait y vivre gratuitement et toucherait de l’argent tous les mois. Elle a décliné l’offre de se marier. Sa vie était très difficile, dit Ayşe. « Alors rejoignez l’EI», leur a-t-on dit. Beaucoup ont rejoint l’EI dans le but de devenir un martyr.
 
Le voyage en Syrie a été très facile, poursuit Ayşe. En 2016, elle a rejoint Raqqa avec ses enfants, où elle a épousé un ancien partisan de l’EI. « Les femmes célibataires ne pouvaient pas se déplacer librement » , explique Ayşe. «Mon enfant de neuf ans a été blessé dans la guerre de Bagouz et est décédé un an plus tard. Mon deuxième mari est également décédé à Bagouz. »
 
Les mains nues sont une violation dangereuse des règles
 
Après la libération de la dernière enclave de l’EI à Bagouz par les YPJ/YPG et les FDS, Ayşe a été emmenée au Camp Hol avec ses enfants. La vie dans le camp est difficile, rapporte-t-elle. « J’ai oublié mes gants aujourd’hui donc mes mains sont nues. Toutes les femmes regardent mes mains », dit la mère de six enfants. « Nous sommes opprimées par les femmes ici. Si nous ne vivons pas comme elles, elles brûleront nos tentes. Nous devons vivre ici voilées de noir selon la charia. J’ai peur de ces femmes. Je ne sais pas ce qui va m’arriver demain parce que je vous ai parlé à visage découvert. » Les femmes qui rejettent la charia sont tuées», rapporte Ayşe.
 
Personne ne connaît l’identité des femmes « Hisba »
 
Les femmes qui ont pris le contrôle du camp sont issues de la Hisba, une institution religieuse qui fait respecter la charia. Cette organisation est composée d’environ 30 à 50 femmes, dont des étrangères. Elles sont spécialement formées aux exigences de la charia. Personne ne connaît l’identité des femmes Hisba et il est interdit de poser des questions. Ces femmes ont transformé d’autres femmes du camp en espions, qui signalent à la société secrète le comportement déviant des femmes vivant dans le camp, dit Ayşe. « Il n’y a pas d’échappatoire pour celles qui sont espionnées, les forces de l’ordre pénétraient par effraction dans les tentes en fin de soirée et brisaient les mains et les jambes de leurs victimes. »
 
« Nous n’avons pas vu un seul militaire à la frontière »
 
Albina Abdulselam Abdullah, une Russe qui a également rejoint l’EI et détenue au camp al-Hol, raconte dans l’interview son arrivée en Syrie : «Mon mari, mes enfants et moi sommes venus en Turquie en avion en 2016. Nous sommes restés un certain temps en Turquie avant de partir pour la Syrie. À la frontière turco-syrienne, nous n’avons pas vu un seul soldat pendant tout le trajet. »
 
Ils sont d’abord venus à Raqqa, rapporte Albina : «Là, nous, les femmes, avons été séparées des hommes. On nous tirait constamment dessus.»
 
« Nos enfants apprennent à torturer et à tuer des gens »
 
Dans le camp, elle se sent menacée. « Nous avons toujours des problèmes avec les femmes ici. Elles nous accusent de nous détourner de l’EI. Nous ne voulons plus rester ici. Mes enfants ne reçoivent aucune éducation ici », poursuit Albina. « Torturer et tuer des gens est la seule chose que les enfants apprennent au camp. »
 
Albina, qui est citoyenne russe, demande à la Russie de la rapatrier, elle et sa famille. « Nous ne pouvons plus vivre ici», dit-elle à la fin.
 

Pétition: Sanctions contre la machine de guerre d’Erdogan

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SUISSE – Des militants kurdes et suisses ont lancé une pétition pour demander au Parlement fédéral suisse d’imposer des sanctions contre Erdogan qui a commis des crimes de guerre contre les Kurdes.
 
Une pétition a été lancée pour exiger que le Parlement fédéral suisse impose des sanctions à Erdoğan. L’alliance demandant les sanctions comprend Campax, le Conseil démocratique kurde en Suisse (CDK-S), les Jeunes socialistes suisses (Jungsozialisten Schweiz-JUSO) et Fabian Molina, député du canton de Zurich.
 
Les organisateurs de la pétition déclarent qu’ils « exhortent le Conseil fédéral et en particulier le président de la Confédération et ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, à condamner les guerres et le bellicisme d’Erdogan dans le nord de l’Irak et dans le nord de la Syrie. Le bellicisme doit avoir des conséquences. Après quelques hésitations, la Suisse a réagi avec des sanctions contre Poutine et la Russie. C’est pourquoi la Suisse doit adopter des sanctions contre l’autocrate Erdogan et son élite. »
 
La pétition (à signer ici: Sanctions contre la machine de guerre d’Erdogan) de campagne appelle à des sanctions contre Erdogan et ses partisans, affirmant que des sanctions similaires ont été récemment imposées à Poutine.
 
Fabian Molina a présenté une motion au Parlement suisse avec une demande similaire.
 
Les signataires de la pétition expliquent les raisons de leur action ainsi:
 
« Les signataires de cette pétition exhortent le Conseil fédéral et en particulier le président de la Confédération et ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, à condamner les guerres et le bellicisme d’Erdogan dans le nord de l’Irak et dans le nord de la Syrie. Le bellicisme doit avoir des conséquences. Après quelques hésitations, la Suisse a réagi avec des sanctions contre Poutine et la Russie. C’est pourquoi la Suisse doit adopter des sanctions contre l’autocrate Erdogan et son élite.
 
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
 
Le monde entier regarde l’Ukraine, mais dans l’ombre de l’invasion russe, il y a aussi d’autres conflits qui s’intensifient en ce moment : dans le nord-est de la Syrie et dans le nord de l’Irak, la crainte d’une invasion turque augmente.
 
Comme l’a rapporté dimanche la NZZ, le 20 juillet, l’armée turque a tué huit touristes* dans une localité kurde du nord de l’Irak. En juin, la Turquie a attaqué la petite ville de Sinune avec un drone, tuant un enfant de 12 ans. Ce ne sont là que quelques-unes des récentes opérations militaires turques en dehors du sol turc.
 
Ankara justifie les attaques par le fait que la Turquie chasse les terroristes dans les pays limitrophes. Cela ressemble à Poutine quand il justifie sa guerre comme une « opération militaire visant à traquer les nazis Azov en Ukraine ». Nous croyons fermement que la fin ne justifie pas les moyens. En particulier, elle ne justifie pas la violation du droit international et la mort de personnes non impliquées.
 
Trop hésitante, la Suisse s’est ralliée aux sanctions de l’UE contre la Russie de Poutine dans la guerre en Ukraine. Cette démarche a été critiquée à l’époque. Une fois de plus, le droit international a été violé et la Suisse a la possibilité de jouer un rôle de pionnier dans la politique des sanctions. C’est pourquoi elle doit agir de manière cohérente et sanctionner la Turquie d’Erdogan malgré son adhésion à l’OTAN.
 
Il y a actuellement une guerre dans le nord de l’Irak et personne ne regarde ou n’en parle. Les reportages médiatiques sont pratiquement inexistants, que ce soit à cause de la pause de l’été ou parce que cela se produit au Moyen-Orient. Il est d’autant plus important que nous diffusions le message. La souffrance est une souffrance et les victimes restent des victimes, quelle que soit leur nationalité ou leur origine. La guerre doit être condamnée et sanctionnée. Il n’y a pas de guerres et de despotes tolérables et supportables.
 
À la question du député Fabian Molina, le 07.06.2022, « Violation de l’interdiction de la violence selon la Charte des Nations Unies : quelle est la différence entre Poutine et Erdogan ?» ,le Conseil fédéral a répondu que la Suisse était en dialogue avec la Turquie et « qu’elle l’invite, entre autres, à respecter ses obligations en vertu du droit international, en particulier dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». L’appel semble presque cynique, car alors que d’autres autocrates sont sanctionnés, nous nous sommes probablement trompés ici dans le niveau d’escalade.
 
En Turquie, les prisonniers politiques sont torturés à la manière des autocrates, les minorités et les femmes subissent des pressions. Et pour souligner à quel point Erdogan est attaché aux droits de l’homme, la Turquie d’Erdogan a démissionné de la Convention d’Istanbul le 1er juillet de cette année ! Est-ce à cela que ressemble un partenaire de négociation important et un allié de la Suisse ?
 
Nous exhortons donc le ministre des Affaires étrangères Cassis à agir et à condamner les guerres d’Erdogan et à le sanctionner, lui et son élite. Il s’agit notamment de bloquer l’entrée sur le territoire et de geler les moyens financiers des personnes de son entourage. De plus, il faut veiller à ce qu’aucune arme suisse ne soit utilisée dans ce conflit. Enfin, la Suisse doit s’engager en faveur de la collecte de preuves et d’une enquête indépendante sur les crimes contre le droit international humanitaire. Les fonds de personnes de l’entourage d’Erdogan seront bloqués. De plus, il faut veiller à ce qu’aucune arme suisse ne soit utilisée dans ce conflit. »
 
La pétition est destinée aux président de la Confédération Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères DFAE, ainsi que du Conseil fédéral dans son ensemble
 

TURQUIE. Peine de prison pour un jeune qui a partagé de la musique kurde sur Facebook

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TURQUIE – La justice turque a condamné Yusuf Güneş à 1 an, 6 mois et 22 jours de prison pour avoir partagé des chansons kurdes sur Facebook. Il est accusé d’avoir fait de la « propagande terroriste». Dans un pays où on vous tue pour avoir parlé ou écouté de la musique kurde, Güneş doit s’estimer chanceux qu’on l’ait juste condamné à la prison…
 
Yusuf Güneş, qui a été jugé pour avoir partagé un clip vidéo kurde sur son compte Facebook, a été condamné à 1 an, 6 mois et 22 jours lors de la première audience.
 
Yusuf Güneş
 

Le bureau du procureur général d’Elaziğ a ouvert une enquête contre Güneş, qui a partagé des chansons sur les réseaux sociaux à 3 dates différentes en 2021. Dans le cadre de l’enquête, Güneş a été arrêté à Istanbul le 4 avril 2022.

 
Güneş, qui a été auditionné via le système d’information audio et visuel (SEGBIS), a nié les accusations de « propagande pour une organisation illégale » préparées par la 2e Cour pénale d’Elaziğ.
 
Enquête pour le partage de la musique kurde
 
Le tribunal a déclaré qu’étant donné que Güneş vit à Istanbul, il n’avait aucune « juridiction » pour poursuivre le dossier. À la suite de cette décision, l’acte d’accusation a été accepté par la 32e Cour pénale d’Istanbul. Güneş a assisté à la première audience mardi seul car il n’avait pas d’avocat.
 
Güneş a déclaré qu’il partageait les chansons mais qu’il ne connaissait pas le kurde et ne savait pas le contenu des paroles. Il a ajouté qu’il n’avait pas chanté dans la vidéo.
 
Après que Güneş ait terminé sa déclaration, le tribunal a demandé: « Êtes-vous un sympathisant du PKK?». Citant les publications de Güneş sur les réseaux sociaux, le tribunal a affirmé qu’il faisait de la « propagande pour une organisation illégale [PKK] » via les vidéos qu’il partageait.
 
Le procureur, qui a également partagé le contenu des chansons, a déclaré que dans les chansons partagées par Güneş les 21 juin, 14 septembre et 27 novembre 2021, il y avait des couplets tels que « ils sont passés par Zagros » et « Les camarades de Zana Andok, les petits-enfants de Cheikh Said». Il a également déclaré que la chanson « Apo apo apê me » contient des phrases du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, et pour cela, il a demandé que le jeune homme soit condamné.
 
Le tribunal a condamné Günes à 1 an, 6 mois et 22 jours de prison. Constatant qu’il n’y avait eu aucune enquête ni poursuite contre Güneş, le tribunal a décidé de reporter la peine.
 
ANF

En Turquie, au moins 29 crimes de haine à motivation religieuse commis en 2021

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TURQUIE – Les crimes de haine à motivation religieuse ciblant les alévis et les chrétiens, viennent après les crimes haineux à caractère raciste dont sont victimes les Kurdes (et les réfugiés syriens depuis la guerre en Syrie). Mais ils ne sont pas enregistrés en tant que tels par les autorités et les victimes sont souvent réticentes à porter plainte de peur de subir des représailles encore plus graves. Ce qui rend difficile leur recensement. Mais l’Initiative pour la liberté de conscience a réussi a dénombrer 29 crimes de haine à motivation religieuse commis en 2021.
 
L’Initiative pour la liberté de conscience (İnanç Özgürlüğü Girişimi) a publié un rapport sur «les crimes de haine fondés sur la religion, la croyance ou l’incroyance en Turquie».
 
L’initiative a pu détecter 29 crimes haineux de ce type dans 16 provinces du pays en 2021.
 
Les alévis, une minorité religieuse de Turquie, ont été la cible de 12 des attaques. Les chrétiens ont été la cible de 10 attaques, les juifs de cinq attaques et les athées de deux attaques.
 
En général, les crimes de haine sont beaucoup moins signalés et documentés que les autres crimes, indique le rapport et énumère les raisons suivantes de cette situation:
 
Les victimes sont habituées aux actes haineux et elles ont un « seuil plus élevé » pour signaler de tels attaques.
 
Les victimes choisissent de ne pas signaler ces incidents, compte tenu du risque d’exclusion sociale.
 
Les victimes craignent que leurs déclarations ne soient pas prises au sérieux et qu’ils puissent être victimes de crimes de haine encore pires, y compris de la part de la police, s’ils signalent ces attaques haineuses.
 
Les crimes haineux n’ont pas fait l’objet d’enquêtes
 
La caractère haineuse de ces attaques n’a fait l’objet d’une enquête efficace dans aucun des 29 incidents, selon le rapport.
 
Les attaques comprenaient des dommages aux biens, des menaces, des agressions physiques contre des personnes, des dommages aux lieux de culte et aux cimetières, du harcèlement et des insultes.
 
Législation inadéquate
 
Le plan d’action pour les droits humains annoncé par le gouvernement en avril 2021 comprenait les objectifs de nouveaux arrangements juridiques pour les crimes de haine et la création d’une base de données sur les crimes de haine et la discrimination.
 
Ces objectifs n’ont pas été atteints et la législation du pays sur les crimes de haine est inadéquate, note le rapport.
 
La lutte contre les crimes de haine doit être développée de manière globale et en tenant compte des « traumatismes sociaux profonds», indique le rapport.
 
L’initiative appelait également à de nouvelles dispositions juridiques contre les crimes de haine.
 

TURQUIE. Attaque raciste visant des ouvriers kurdes à Mersin / Silifke

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MERSIN – Burhan Avcı, qui a percuté le véhicule des ouvriers kurdes à Silifke, les a fait tabasser en criant « ce sont des terroristes » sur la place du village pour échapper à sa responsabilité dans l’accident qu’il a provoqué. L’entreprise qui employait les ouvriers agricoles kurdes leur a dit de partir à la demande des villageois qui auraient déclaré qu’ils ne veulent pas de Kurdes «chez eux».

Le 12 septembre, un tracteur a percuté le véhicule d’ouvriers kurdes qui travaillaient dans des serres à Sökün, un village de Mersin / Silifke. Le conducteur du tracteur Burhan Avcı a tenté de fuir les lieux après l’accident et a roulé sur les travailleurs qui voulaient l’arrêter.

Ensuite, le conducteur du tracteur Avcı s’est rendu sur la place du village et a demandé de l’aide aux villageois en disant : «Ce sont des terroristes, ils vont me tuer». Les villageois rassemblés sur la place ont voulu lyncher les ouvriers kurdes.

La gendarmerie dépêchée sur les lieux a arrêté les camps qui se sont accusés mutuellement. Les villageois qui ont battu les ouvriers ont été poursuivis pour « menace», « blessure » et « insultes » et ont été libérés après leur audition.

Dans sa déclaration, İdris İder, l’un des travailleurs kurdes battus, a déclaré que pendant qu’ils attendaient sur le bord de la route, le tracteur qui passait par là a percuté leur véhicule, cassé le rétroviseur gauche du véhicule et le pare-brise. Soulignant que le conducteur du tracteur a causé l’accident, İder a déclaré qu’ils ont suivi le conducteur mais que ce dernier a roulé sur eux et a soudainement crié « Ce sont des terroristes, ils vont me tuer » sur la place du village. Ce qui a provoqué le tabassage des ouvriers par des villageois haineux.

İder a déclaré que Burhan Avcı, le conducteur de tracteur, a frappé son frère et déclaré qu’ils ne laisseront pas les Kurdes rester chez eux. İdris İder a expliqué qu’ils avaient dû quitter Silifke, laissant leur travail après l’attaque raciste, ajoutant: « Ils nous ont déclarés terroristes parce que nous sommes kurdes. L’entreprise pour laquelle nous travaillons a déclaré que les villageois se sont unis et ne voulaient pas de nous. Ils ont dit qu’ils nous feraient du mal si nous ne partons pas. Être kurde est considéré comme un crime. Assez, arrêtez ce racisme.» (Agence Mezopotamya)
Tous les ans, de nombreux Kurdes (étudiants, ouvriers…) sont tués ou blessés lors d’attaques à caractère raciste mais les coupables échappent toujours à la justice turque…

SYRIE. Le choléra se propage parmi les réfugiés d’Afrin piégés dans le nord d’Alep

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SYRIE / ROJAVA – Des sources de l’OSDH ont signalé que les zones sous le contrôle des forces kurdes et du régime dans la campagne nord d’Alep ont été témoins d’une propagation rapide du choléra parmi les réfugiés d’Afrin, alors que la communauté internationale et les ONG humanitaires refusent d’agir pour fournir l’eau potable à la région.
 
Il convient de noter que les habitants de cette zone dépendent des puits artésiens pour s’approvisionner en eau, les ONG internationales ayant cessé d’approvisionner cette zone en eau potable depuis près d’un an sous prétexte du « faible soutien que ces organisations obtiennent », alors qu’hier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mettait en garde contre le risque très élevé de propagation du choléra en Syrie.
 
Selon les informations obtenues par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH / SOHR), le nombre de personnes atteintes d’infections au choléra est de 40, et qu’une femme âgée en est morte. En outre, près de 100 autres personnes ont présenté des symptômes de choléra, au milieu des inquiétudes quant à la propagation de l’infection parmi les habitants en raison du faible soutien fourni par les organisations humanitaires internationales et locales, y compris la fourniture de médicaments nécessaires.
 
De plus, les forces du régime ont imposé d’importantes taxes sur les médicaments pour les laisser passer dans la campagne du nord d’Alep, provoquant une augmentation considérable des prix des médicaments et l’épuisement de certains d’entre eux. (OSDH)
 

 

TURQUIE. Une famille kurde victime d’attaque raciste à Aydin

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TURQUIE – Un groupe de villageois turcs a attaqué une famille kurde qui a acheté un appartement dans un village de la province d’Aydın, déclarant que les Kurdes ont l’interdiction de vivre dans leur village. Plusieurs membres de la famille kurde ont été blessés mais la gendarmerie et les secours ont refusé de se déplacer sur les lieux de l’attaque.
 
Tous les ans, de nombreux Kurdes sont tués ou blessés lors d’attaques à caractère raciste mais les coupables échappent toujours à la justice turque…
 
Une famille kurde d’Iğdır, qui s’est rendue au village d’Arpadere pour voir l’appartement qu’elle avait acheté dans le district d’İncirliova, a été victime d’attaques racistes de la part des villageois. Une des victimes, Emrah Çakmaz a déclaré qu’il a appelé la gendarmerie mais qu’on lui a dit d’aller à l’hôpital et obtenez un rapport d’agression pour porter plainte et on lui a raccroché au nez.
La famille d’Iğdır, vivant dans le district d’Efeler d’Aydın, a été victime d’une attaque raciste. Cengiz Türkan, originaire d’Iğdır, a acheté un appartement dans le village d’Arpadere, à Aydın/İncirliova. Cengiz Türkan, qui s’est rendu au village d’Arpadere avec sa famille pour voir la maison, a été menacé par les villageois qui lui ont dit qu’ils ne pouvaient pas vivre dans le village parce qu’ils étaient kurdes. Ensuite, des camions et des tracteurs ont bloqué le véhicule de la famille kurde qui voulait fuir le village et ont attaqué la famille avec des bâtons, des barres de fer et des armes à feu. 4 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été gravement battues. Bien que Semra Türkan, une femme battue, ait demandé l’aide via l’Application de soutien aux femmes (KADES), aucune équipe de gendarmerie et de police n’a été envoyée sur les lieux.
Les membres de la famille qui ont été attaqués ont raconté l’attaque à l’Agence Mésopotamie (MA).
Pas de maison pour les Kurdes !
Emrah Çakmaz, qui a été grièvement blessé à la tête et à différentes parties de son corps, a déclaré qu’il habitait à Izmir auparavant. Mais il vit à Aydın/Efeler depuis 2 ans et demi. Son gendre Cengiz Türkan a acheté un appartement dans le village d’Arpadere, à Aydın/Incirliova. Il dit que quand ils sont arrivés au village d’Arpadere pour voir la maison achetée, un habitant 2ème étage a déclaré au vendeur de l’appartement qu’il n’aurait pas dû vendre la maison à ces gens qui sont de l’ « Est » [kurdes] et qu’ils ne pourrons pas entrer dans le village.
Route barrée et bastonnade
Sur ce, la famille quitte l’appartement et se rend au café du village où les villageois présents les menacent en leur disant qu’ils sont kurdes et ne peuvent vivre dans ce village, Çakmaz a déclaré qu’ils étaient en route pour retourner à Efeler et qu’ils ont été arrêtés en chemin et tabassé: «Ils sont venus avec des bâtons et des barres de fer. Sans rien dire, l’un m’a frappé la main avec une barre de fer et l’autre m’a frappé la tête avec un bâton. Quand j’ai levé la tête, ils battaient aussi mon frère. Puis un autre tracteur est venu derrière nous, avec des hommes et des femmes dedans. Une des femmes m’a attaqué et a déchiré ma chemise. « Ne les envoyez nulle part, gardez-les ici, les villageois sont en route », a-t-elle dit. J’ai dit : « Je saigne et je vais mourir ». Ils s’en fichaient. Quelqu’un m’a jeté une pierre, ça m’a touché au cou. »
La gendarmerie refuse de se déplacer
Déclarant qu’il avait appelé son gendre Cengiz Türkan et demandé de l’aide, Çakmaz a déclaré : « Cengiz m’a sauvé pour m’emmener à l’hôpital. En chemin, j’ai vu que de nombreux villageois arrivaient sur les lieux avec leurs véhicules. Pendant ce temps, j’ai appelé la gendarmerie et demandé de l’aide. Mais la gendarmerie a dit : ‘Allez à l’hôpital et obtenez un rapport d’agression. Ensuite, plaignez-vous d’eux tous », m’a-t-on dit et on m’a raccroché le téléphone au nez. Quand je suis arrivé à l’hôpital, mon père m’a appelé. « Nous sommes tous très mauvais. L’état de ton frère Hasan est très mauvais, ils lui ont cassé la tête. Ils ont tiré au pied de ta mère. J’ai couru dans la forêt pour sauver ma vie. « Ta mère et ton frère sont peut-être morts », a-t-il dit. Lorsque ma famille a perdu connaissance là-bas, ils ont pensé qu’ils étaient morts et se sont enfuis. »
 
Agence Mezopotamya

TURQUIE. Pour le ministère turc de la justice, le nombre de journalistes emprisonnés « ne regarde pas le public »

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Le ministère d’un des pays qui emprisonnent le plus de journalistes (kurdes) déclare que le nombre de journalistes emprisonnés « ne regarde pas le public».
 
Le ministère turc de la justice a rejeté une demande d’information sur le nombre de journalistes emprisonnés, affirmant que cette information « ne concerne pas le public» et qu’il n’a rien à voir avec le droit de s’informer.
 
Un citoyen avait déposé la demande auprès du Centre de communication de la présidence (CİMER) le 7 septembre, a rapporté l’Agence Mezopotamya (MA).
 
Dans sa réponse, la Direction générale des prisons et des maisons d’arrêt du ministère de la Justice a déclaré que les dispositions prises par les institutions et les organisations ne concernent pas le public.
 
La réponse du ministère a été signée par le vice-ministre Akın Gürlek, un ancien juge qui avait condamné plusieurs journalistes et politiciens.
 
Le citoyen avait demandé le nombre de détenus actuellement en prison ayant déclaré être journalistes. (Bianet: Justice Ministry says number of jailed journalists ‘doesn’t concern public’)
 
Selon le Syndicat des journalistes de Turquie (TGS), il y a 38 journalistes dans les prisons turques, mais le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) n’a comptabilisé que 18 et Reporters sans frontières (RSF) 9. La majorité des journalistes emprisonnés étant employés des médias kurdes, les organisations de défense des journalistes préfèrent les ignorer.
 

« La Turquie veut former une région sunnite en Irak »

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Enhardie par la guerre syrienne qui lui a permis d’occuper, voire annexer, plusieurs régions syriennes, dont les canton kurde d’Afrin, la Turquie s’apprête à faire de même en Irak alors que le pays traverse une longue crise politique. Elle a d’ores et déjà installé des dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien et à Bachiqa, à deux pas de Mossoul, zone riche en pétrole, arme des milices turkmènes à Kirkouk et déclare qu’ils vont prendre Mossoul, Kirkouk et Erbil (Hewler) qui seraient des territoires turcs perdus à la chute de l’empire ottoman…
 
« La Turquie veut former une région sunnite en Irak »
L’analyste politique irakien, Riyad Al-Wahaili, a déclaré que la visite du chef des services turcs de renseignement (MIT), Hakan Fidan, à Bagdad vise à établir une entité sunnite en Irak qui garantisse ses intérêts.
 
Samedi, le chef des services de renseignement turcs, Hakan Fidan, s’est rendu dans la capitale irakienne, Bagdad, au cours de laquelle il a rencontré le Premier ministre par intérim, le président du Parlement Muhammad al-Halbousi, et un certain nombre de responsables irakiens, devant le chef de la Coalition pour la souveraineté, Khamis al-Khanjar, a visité son contenu est révélé.
 
Qui est Khamis al-Khanjar ?
 
Khamis Farhan Al-Khanjar Al-Issawi est un homme d’affaires et millionnaire irakien qui jouit d’un grand pouvoir aux niveaux irakien et régional.
 
En octobre 2015, un tribunal irakien a émis un mandat d’arrêt contre al-Khanjar, originaire de la ville de Fallujah, conformément à la loi antiterroriste et a décidé de confisquer son argent dans le pays.
 
A cette époque, la justice irakienne a également décidé de saisir les fonds mobiliers et immobiliers de Khanjar, après qu’il ait été accusé de soutenir le terrorisme.
 
En 2014, al-Khanjar a financé une force de 3 000 militants formés par la Turquie (les forces des gardes de Ninive) sous prétexte de combattre l’EI.
 
En 2019, les États-Unis ont imposé des sanctions à al-Khanjar pour corruption, ainsi qu’à 3 chefs de milice irakiens accusés d’avoir tué des manifestants et d’avoir violé les droits humains.
 
Et une déclaration du Trésor américain à l’époque citait un ancien haut responsable du gouvernement irakien, l’influence d’Al-Khanjar est principalement due à sa volonté et à sa capacité à utiliser sa richesse pour soudoyer les autres.
 
Le communiqué du département du Trésor indique qu’al-Khanjar a fourni d’importantes sommes d’argent à des personnalités politiques irakiennes afin de mobiliser des soutiens et d’obtenir la nomination d’un de ses candidats à un poste au sein du gouvernement irakien.
 
Une visite dépassant les normes diplomatiques
 
Al-Khanjar dirige l’Alliance de souveraineté, qui a été formée le 25 janvier 2022, et se compose de l’alliance « Progrès » dirigée par Muhammad al-Halbousi et de l’alliance « Azm » dirigée par Khamis al-Khanjar.
 
Al-Khanjar avait déjà rencontré le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, et il défend les intérêts turcs en Irak et aspire à établir une région sunnite et à être un représentant des sunnites irakiens.
 
L’analyste politique irakien, Riyad Al-Wahaili, s’est exprimé auprès de notre agence au sujet de cette visite : « La visite a dépassé les normes diplomatiques en tant que directeur du renseignement, et il rencontre des personnalités représentant des blocs politiques, et ces personnalités qui le rencontrent représentent clairement la dépendance de ces chiffres sur l’axe turc. »
 
Cette visite est la première du genre après le massacre commis par la Turquie lors du bombardement d’une zone touristique à Zakho, dans le gouvernorat de Dohuk, en plus elle coïncide avec les bombardements continus menés par la Turquie sur le territoire irakien.
 
Al-Khanjar rencontre Masoud Barzani après avoir rencontré Fidan
 
Cette visite intervient à la lumière d’une crise politique irakienne, dont l’une des principales causes est des facteurs externes, la Turquie cherchant à avoir une influence et une part politique similaire à celle de l’Iran.
 
Suite à la visite du chef des renseignements turcs, le chef de la Coalition pour la souveraineté et son partenaire, le président du Parlement, se sont rendus à Erbil, où ils ont rencontré leur allié, le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani.
 
Al-Wahaili a souligné que « Hakan veut avoir la voie politique de la composante sunnite en Irak entre ses mains, il veut donc faire pression sur les autres parties impliquées dans le processus politique pour le bien des gains turcs en Irak, d’autant plus que les dialogues prendront place afin de former le prochain gouvernement et de dessiner des visions politiques pour la prochaine étape».
 
Il a ajouté : « Il y a une opinion indiquant que la Turquie cherche à former une région sunnite en Irak et à y garantir ses intérêts, d’autant plus que la Turquie cherche à faire passer la route de l’énergie vers l’Europe».
 
Les interférences externes entravent les solutions
 
Concernant le bras de fer engagé entre le mouvement sadriste et le cadre de coordination, l’analyste irakien a déclaré : « Il y a une insistance de la part des dirigeants du cadre de coordination pour tenir une session du parlement (…) aussi pour terminer les consultations avec les blocs politiques afin de tenir une session avec un quorum complet et inclure Al-Sadr dans le cabinet. La crise politique actuelle et le blocage politique [résultent] des résultats des élections controversées et de l’ingérence étrangère dans [les affaires] irakiennes. »
 
Il a ajouté que la solution à la crise irakienne réside dans un consensus accepté par tous les partis politiques irakiens garantissant les droits constitutionnels et permettant le vote du budget fédéral.
 

Le 30e Festival international de la culture kurde aura lieu aux Pays-Bas

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EUROPE – Le 17 septembre prochain, les Kurdes d’Europe participeront à la 30e édition du Festival international de la culture kurde qui aura lieu cette année à Landgraaf, aux Pays-Bas.
 
Un festival culturel kurde vieux de 30 ans
 
 

Depuis 1992, la communauté kurde d’Europe se rassemble pour le Festival international de la culture kurde. C’est un événement important pour la diaspora kurde, qui a gagné en importance au cours des dernières décennies.

 
Ce festival a été célébré pour la première fois à Bochum, en Allemagne, en juillet 1992. À travers le Festival international de la culture kurde (Festîvala çanda Kurd a Navnetewî), la communauté kurde célèbre son identité et exprime la diversité de tous les aspects de la culture kurde, y compris la littérature, la musique, le théâtre et la cuisine. Avec des centaines de stands d’information et de vente, des livres et des magazines sur le Kurdistan, des vêtements traditionnels et d’autres articles culturels et éducatifs sont à la disposition du public.
 
Des représentants de différentes communautés religieuses, des journalistes et des écrivains qui présentent leurs œuvres font également partie intégrante du festival. En outre, les mouvements de femmes du Kurdistan et d’autres pays disposent de leur propre espace au festival, et il existe également un programme spécial pour les enfants. Lors du festival, des musiciens, des danseurs et des politiciens kurdes et internationaux se relayeront sur scène.
 
Le Festival culturel kurde est un succès depuis sa création et est aujourd’hui l’événement le plus important de la diaspora kurde.
 
La 30e édition du festival culturel kurde est organisée par le Conseil Démocratique Kurde aux Pays-Bas (DEM-NED) et la Commission des relations étrangères du Congrès national du Kurdistan (KNK).
 
Le comité organisateur du festival invite les Kurdes de la diaspora à participer au festival via le hashtag : #EmLiFestivalaÇandaKurdîne
 

ROJAVA. Mort d’un enfant blessé par un bombardement turc à Shehba

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SYRIE / ROJAVA – Le 19 août dernier, les forces turco-jihadistes ont bombardé plusieurs villages du canton kurde de Shehba. L’attaque avait fait 2 blessés civils: une femme et une fillette de 13 ans. La fillette blessée est décédée à l’hôpital d’Avrin, après 24 jours de combat contre la mort…
 
L’État envahisseur turc a bombardé les villages de Hasîn, Qeramil, Bêlûniyê, Eyn Deqnê du canton de Shehba et le centre du district de Til Rifet le 19 août.
 
À la suite de l’attaque, une femme nommée Xedice Welo (55 ans) et un enfant nommé Emirê Hisên Xelef (13 ans) du village de Til Deman à Alep ont été blessés.
 
Le directeur de l’hôpital d’Avrin, où l’enfant a été soigné, Azad Reşo a annoncé qu’Emirê Hisên Xelef est décédé après 24 jours de soins.
 
ANF