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TURQUIE. Une famille kurde victime d’attaque raciste à Aydin

TURQUIE – Un groupe de villageois turcs a attaqué une famille kurde qui a acheté un appartement dans un village de la province d’Aydın, déclarant que les Kurdes ont l’interdiction de vivre dans leur village. Plusieurs membres de la famille kurde ont été blessés mais la gendarmerie et les secours ont refusé de se déplacer sur les lieux de l’attaque.
 
Tous les ans, de nombreux Kurdes sont tués ou blessés lors d’attaques à caractère raciste mais les coupables échappent toujours à la justice turque…
 
Une famille kurde d’Iğdır, qui s’est rendue au village d’Arpadere pour voir l’appartement qu’elle avait acheté dans le district d’İncirliova, a été victime d’attaques racistes de la part des villageois. Une des victimes, Emrah Çakmaz a déclaré qu’il a appelé la gendarmerie mais qu’on lui a dit d’aller à l’hôpital et obtenez un rapport d’agression pour porter plainte et on lui a raccroché au nez.
La famille d’Iğdır, vivant dans le district d’Efeler d’Aydın, a été victime d’une attaque raciste. Cengiz Türkan, originaire d’Iğdır, a acheté un appartement dans le village d’Arpadere, à Aydın/İncirliova. Cengiz Türkan, qui s’est rendu au village d’Arpadere avec sa famille pour voir la maison, a été menacé par les villageois qui lui ont dit qu’ils ne pouvaient pas vivre dans le village parce qu’ils étaient kurdes. Ensuite, des camions et des tracteurs ont bloqué le véhicule de la famille kurde qui voulait fuir le village et ont attaqué la famille avec des bâtons, des barres de fer et des armes à feu. 4 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été gravement battues. Bien que Semra Türkan, une femme battue, ait demandé l’aide via l’Application de soutien aux femmes (KADES), aucune équipe de gendarmerie et de police n’a été envoyée sur les lieux.
Les membres de la famille qui ont été attaqués ont raconté l’attaque à l’Agence Mésopotamie (MA).
Pas de maison pour les Kurdes !
Emrah Çakmaz, qui a été grièvement blessé à la tête et à différentes parties de son corps, a déclaré qu’il habitait à Izmir auparavant. Mais il vit à Aydın/Efeler depuis 2 ans et demi. Son gendre Cengiz Türkan a acheté un appartement dans le village d’Arpadere, à Aydın/Incirliova. Il dit que quand ils sont arrivés au village d’Arpadere pour voir la maison achetée, un habitant 2ème étage a déclaré au vendeur de l’appartement qu’il n’aurait pas dû vendre la maison à ces gens qui sont de l’ « Est » [kurdes] et qu’ils ne pourrons pas entrer dans le village.
Route barrée et bastonnade
Sur ce, la famille quitte l’appartement et se rend au café du village où les villageois présents les menacent en leur disant qu’ils sont kurdes et ne peuvent vivre dans ce village, Çakmaz a déclaré qu’ils étaient en route pour retourner à Efeler et qu’ils ont été arrêtés en chemin et tabassé: «Ils sont venus avec des bâtons et des barres de fer. Sans rien dire, l’un m’a frappé la main avec une barre de fer et l’autre m’a frappé la tête avec un bâton. Quand j’ai levé la tête, ils battaient aussi mon frère. Puis un autre tracteur est venu derrière nous, avec des hommes et des femmes dedans. Une des femmes m’a attaqué et a déchiré ma chemise. « Ne les envoyez nulle part, gardez-les ici, les villageois sont en route », a-t-elle dit. J’ai dit : « Je saigne et je vais mourir ». Ils s’en fichaient. Quelqu’un m’a jeté une pierre, ça m’a touché au cou. »
La gendarmerie refuse de se déplacer
Déclarant qu’il avait appelé son gendre Cengiz Türkan et demandé de l’aide, Çakmaz a déclaré : « Cengiz m’a sauvé pour m’emmener à l’hôpital. En chemin, j’ai vu que de nombreux villageois arrivaient sur les lieux avec leurs véhicules. Pendant ce temps, j’ai appelé la gendarmerie et demandé de l’aide. Mais la gendarmerie a dit : ‘Allez à l’hôpital et obtenez un rapport d’agression. Ensuite, plaignez-vous d’eux tous », m’a-t-on dit et on m’a raccroché le téléphone au nez. Quand je suis arrivé à l’hôpital, mon père m’a appelé. « Nous sommes tous très mauvais. L’état de ton frère Hasan est très mauvais, ils lui ont cassé la tête. Ils ont tiré au pied de ta mère. J’ai couru dans la forêt pour sauver ma vie. « Ta mère et ton frère sont peut-être morts », a-t-il dit. Lorsque ma famille a perdu connaissance là-bas, ils ont pensé qu’ils étaient morts et se sont enfuis. »
 
Agence Mezopotamya