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TURQUIE. Journalistes kurdes arrêtées torturées et menacées de mort

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Une des journalistes kurdes arrêtés le 25 octobre dernier, Habibe Eren, rapporte qu’elles ont été torturées par la police et menacées de mort.

Le 25 octobre, lors de raids policiers, de nombreux journalistes kurdes ont été arrêtés Neuf des onze journalistes accusés d’être membres « d’une organisation terroriste » ont été placés en détention provisoire à Ankara le 29 octobre. Les personnes emprisonnées sont la rédactrice en chef de l’agence de presse Mezopotamya (MA), Diren Yurtsever, les correspondants de MA Deniz Nazlım, Selman Güzelyüz, Berivan Altan, Hakan Yalçın, Emrullah Acar et Ceylan Şahinli, et les correspondants de JinNews Habibe Eren et Öznur Değer. La journaliste de MA Zemo Ağgöz, qui a été arrêtée lors du même procès, est en congé de maternité et assignée à résidence. L’ancien stagiaire de MA, Mehmet Günhan a également été libéré.

30 policiers lourdement armés pour cinq journalistes

Habibe Eren est l’un des journalistes emprisonnés le 29 octobre. Elle a été arrêtée avec ses collègues Selman Güzelyüz et Öznur Değer. Eren a parlé à l’agence de presse Mezopotamya de son arrestation et a déclaré: « Nous avons dû nous asseoir en rang – avec des espaces entre les deux. Ils ne nous ont permis aucun contact. 30 policiers nous ont surveillés pendant le transport vers Ankara. En plus de la police des officiers lourdement armés, cinq membres de la gendarmerie (police militaire) nous accompagnaient. Lorsque nous sommes arrivés à Urfa, nous avons vu qu’ils avaient amené avec eux les reporters de Mezopotamya Ceylan Şahinli et Emrullah Acar. Nous avons été menottés pendant environ 15 heures, accompagnés d’une armée de policiers. Pendant ce temps, nous n’avions pas le droit de nous parler(…). Les menottes n’étaient retirées que pendant une pause repas et lorsque nous allions aux toilettes. Nous sommes arrivés à Ankara vers le matin et après un contrôle à l’hôpital, nous avons été emmenés au département de la terreur du département de police d’Ankara. Là, nous avons vu qu’il s’agissait d’une opération d’arrestation très étendue. (…) Beaucoup de nos besoins de base que nous avons demandés ont été refusés avec les mots ‘Est-ce un hôtel ici ?’. (…) »

Torture et menaces de mort

Le deuxième jour, les journalistes ont été emmenés dans une autre zone pour relever leurs empreintes digitales. Eren a déclaré que là-bas, la journaliste Öznur Değer a reçu des coups de pied et a été maltraitée par le chef de la police au motif qu’elle riait : « Quand Öznur a résisté, elle a été jetée face contre terre, menottée dans le dos et traînée dans les escaliers. Lorsque nous avons protesté de toutes nos forces et leur ont dit qu’ils étaient des tortionnaires, nous avons été menacés. Quand nous leur avons dit qu’un jour, ils seraient condamnés pour cela, le chef du département de la terreur a répondu : « J’ai vu beaucoup de gauchistes, de nombreux gouvernements, je suis ici depuis 30 ans, rien ne m’arrivera, je suis l’État ». Lorsque nous avons exigé que la torture soit enregistrée, on nous a dit de « l’écrire sur les murs ». (…). Entre-temps, Öznur nous a dit qu’elle avait été menacée de mort. Quand nous avons été ramenés au département de la terreur, cela a continué de la même manière. »

Mise en scène pour la presse d’état

Eren a en outre rapporté que les autorités avaient préparé une mise en scène pour la presse d’État telle que l’agence de presse Anadolu. Au bureau du procureur, tout le monde a défilé menotté devant la presse.

Déclarations inventées

Eren a déclaré que neuf procureurs différents ont commencé à interroger les journalistes en même temps : « Le procureur à qui j’ai fait ma déclaration m’a posé des questions inadmissibles afin d’obtenir une opinion et a fait noter des choses dans le procès-verbal que je n’avais pas dites. Quand mon avocat s’est opposé à cette situation, le procureur a appelé la police et l’a fait sortir de la pièce. La police m’a remis les menottes. De cette façon, j’ai signé le procès-verbal menotté sans le lire, et j’ai dû rester debout [près de 2 heures] pendant la déclaration. »

Peines dictées par la police anti-terroriste

Eren a fait remarquer que neuf personnes, à l’exception d’un journaliste, ont ensuite été traduites devant le magistrat. A cette heure, il était déjà près de minuit. Elle a déclaré : « La dernière déclaration a été faite au juge de service à trois heures du matin. Les juges ont prononcé la sentence après 10 à 15 minutes. Avant que le verdict ne soit prononcé, trois officiers du département anti-terreur se sont rendus chez le juge et lui ont ordonné les peine. Après le verdict, nous avons tous été conduits hors du palais de justice menottés. Entre-temps, nous avons été battus et nos bouches étaient fermées car nous avions crié le slogan « La presse libre ne sera pas réduite au silence ». Lorsque nous avons été mis dans le véhicule qui devait nous emmener à la prison de Sincan, un autre garde a dit : ‘Qui a fait ce signe de victoire ?’ ‘ Quand nous avons dit ‘nous tous’, il a dit ‘Allez pourrir pendant 15 ans’ et il a fermé la porte. »

Résistance réussie

Les journalistes sont arrivées à la prison pour femmes de Sincan vers cinq heures. Là, ont voulait les fouiller à nu pour être admises mais face à leur résistance, elles ont échappé à cette mesure inhumaine. Eren a ajouté: « Pendant deux jours, nous avons dû attendre dans la salle d’observation. Pendant un jour et demi, nous n’avons pas reçu d’eau. Bien que nous leur ayons dit qu’une de nos amies avait une maladie rénale, il n’y avait pas d’eau. Ce n’est qu’après une longue lutte que nous en avons obtenu 1,5 litre. (…) Ce n’est qu’après cinq jours que nos besoins de base ont été satisfaits après nos supplications répétées et des dizaines de demandes. Ce n’est qu’après de longues protestations et demandes qu’on nous a donné une chaise et une table. Cependant, les prisonnières sont toujours privées de bon nombre des nécessités les plus élémentaires de la vie quotidienne. »

ANF

ROJAVA. Les mercenaires de la Turquie emprisonnent et pillent des civils accusés d’avoir travaillé pour les forces kurdes

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SYRIE / ROJAVA – Deux civils ont été grièvement blessés alors qu’ils étaient poursuivis par une patrouille de la police militaire dans la ville de Ras Al-Ain (en kurde: Serêkaniyê), au nord d’Al-Hasakah, accusés d’être liées à « l’État islamique ». Par ailleurs, 200 civils de différentes régions syriennes occupées par la Turquie qui tentaient d’aller en Turquie ont été arrêtés, leurs argent, bijoux volés et certains accusés d’avoir travaillé pour les forces kurdes syriens.

L’Observatoire syrien des droits humains (OSDH / SOHR) a indiqué, que la police militaire turque a arrêté, en une semaine, environ 200 civils, dont des femmes et des enfants, à Ras al-Ain / Serêkaniyê alors qu’ils tentaient d’aller en Turquie.

Dans les détails, la police militaire a arrêté environ 200 citoyens de différentes zones de la zone dite du « printemps de la paix », y compris des personnes déplacées des zones du régime et ceux qui détiennent des cartes délivrées par le conseil local de Ras al-Ain et Tal Abyad, à la suite de leur tentative de pénétrer sur le territoire turc par des itinéraires de contrebande, sont effectués par des passeurs parmi les factions, qui n’étaient pas d’accord avec la police militaire turque à l’avance et ne leur ont pas payé leur part des opérations de contrebande.

La police militaire turque a confisqué les bijoux en or, les téléphones portables et l’argent des détenus. Ces citoyens ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de passer en Turquie, et des accusations ont été portées contre certains d’entre eux, notamment l’accusation de travailler pour le « parti » en référence aux Forces démocratiques syriennes [FDS, aliance arabo-kurde].

RSF exige une intervention urgente pour deux journalistes iraniennes condamnées à mort

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Reporters sans frontières (RSF) exige une intervention pour Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi, deux journalistes iraniennes condamnées à mort après avoir informé l’opinion publique sur la mort de Jina Mahsa Amini.

RSF écrit dans son communiqué : « Alors que le régime iranien continue de réprimer les manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini [une jeune kurde tuée à Téhéran le 16 septembre], près de la moitié des journalistes détenus depuis la mi-septembre sont des femmes. Deux d’entres elles risquent la peine de mort. Reporters sans frontières (RSF) appelle à une intervention immédiate pour assurer leur libération.

“Le nombre croissant de journalistes femmes détenues révèle de façon symbolique la volonté du régime iranien de réduire systématiquement les voix des femmes au silence. RSF exprime sa vive inquiétude à propos du sort de ces journalistes qui risquent de payer le prix fort, voire d’être condamnées la peine de mort, pour avoir eu le courage de mettre au jour une vérité que les autorités cherchent à étouffer. Elles doivent être libérées immédiatement et sans condition. »

TURQUIE. Une femme kurde libérée après 30 ans de captivité

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TURQUIE – L’otage kurde Emine Yildirim a été accueillie avec des youyous de joie devant la prison pour femmes de Gebze, dans l’ouest de la Turquie, après trente ans de captivité dans les geôles turques.

La prisonnière politique Emine Yildirim a été libérée de la prison pour femmes de Gebze après trente ans passés en prison. Devant le centre de détention, elle a été accueillie par de nombreuses personnes avec des youyous de joie. Outre ses proches, des militantes du mouvement des femmes TJA, des membres de l’organisation d’aide aux prisonniers MATUHAYDER et des avocats de l’association d’avocats ÖHD sont venus à Gebze pour accueillir Emine Yildirim.

Devant la prison, Yildirim a rappelé sa longue détention et a déclaré : « Il est facile d’entrer en prison, mais difficile d’en sortir. Trente ans, c’est un prix élevé, mais finalement c’est le prix de la liberté. » Elle a ajouté qu’elle espère que ses camarades emprisonnés seront libérés rapidement.

Emine Yildirim a été arrêtée à Licê, dans la province de Diyarbakır (Amed), en 1992 à l’âge de 22 ans et condamnée à la réclusion à perpétuité par une cour de sûreté de l’État pour « atteinte à l’ordre constitutionnel ». Au cours des trente dernières années, elle a été dans les prisons d’Amed, Riha, Sêwas, Mêrdîn, Elbistan et plus récemment à Gebze dans l’ouest de la Turquie. Pendant sa captivité, elle a participé à des grèves de la faim et à de nombreuses autres actions contre les violations en prison.

ANF

La Grande-Bretagne ne doit pas criminaliser la lutte kurde

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LONDRES – Le défenseur des droits humains, Mark Campbell est un ami du peuple kurde de longue date. Il a été de toutes les actions de soutien au peuple kurde organisées à Londres depuis le début de la révolution du Rojava. Il a également participé aux manifestations anti-Erdogan et dénoncé la collaboration entre les gouvernements britanniques successifs et la Turquie, dans le domaine de l’armement notamment. Il vient d’être convoqué par la justice britannique pour « terrorisme ».

Mark Campbell explique pourquoi la Grande-Bretagne ne doit pas criminaliser le symbole kurde de l’identité nationale et de la lutte.

Le 27 octobre 2022, j’ai reçu une lettre m’informant que je suis accusé en vertu de l’article 13 (1) et (3) du Terrorism Act 2000 du Royaume-Uni.

La lettre disait: «Le 23 avril 2022, dans un lieu public, à savoir Whitehall Londres, a affiché un objet, à savoir un drapeau, de telle manière ou dans de telles circonstances qu’il suscite des soupçons raisonnables que vous étiez membre ou partisan d’une organisation interdite, à savoir le PKK. »

Le jour du crime présumé, des dizaines de policiers ont bloqué la route devant notre manifestation pacifique alors qu’elle arrivait à Whitehall et des officiers supérieurs ont envoyé des « escouades » dans la foule lors d’une opération pré-planifiée pour cibler et saisir de manière agressive les personnes qui ils avaient identifié comme portant un drapeau.

J’ai été véritablement horrifié par le niveau disproportionné de violence et d’agression dont la police métropolitaine a fait preuve envers des manifestants pacifiques simplement à cause d’un drapeau qui contrarie le gouvernement turc.

Le drapeau, avec une étoile rouge, dans un cercle jaune entouré de vert sur fond rouge, connu sous le nom de Kesk û Sor û Zer (vert rouge jaune), a été adopté par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme drapeau en 2005 en raison de sa grande popularité parmi le peuple kurde, qui considérait le drapeau comme un symbole de la lutte nationale kurde pour son identité. A partir de 1985, avant d’être adopté par le PKK, il était le drapeau du Front de libération nationale kurde (ERNK), il a donc toujours été associé à la lutte identitaire du peuple kurde en Turquie.

Et donc, dans une réaction émotionnelle et spontanée, j’ai brandi un très grand drapeau, qui est considéré par des millions de Kurdes comme un symbole national de lutte, pour faire une très grande déclaration politique contre la criminalisation continue par le gouvernement britannique des Kurdes communauté et du mouvement kurde au sens large en Turquie et au Moyen-Orient.

Ces politiques de criminalisation continuent de considérer le conflit entre l’État turc et le PKK simplement comme une question de sécurité. Mais dans le verdict de la désormais célèbre affaire du PKK, les tribunaux belges ont statué que le PKK n’était pas une organisation « terroriste », mais plutôt une partie à un conflit bilatéral régi par des lois internationales telles que la Convention de Genève, que les deux parties au conflit ont toutes deux signé.

Des dizaines de milliers de militants politiques kurdes, dont des dizaines de maires élus, de députés, de journalistes, de chanteurs et de défenseurs des droits de l’homme, continuent de languir dans les prisons turques, certains étant incarcérés depuis des décennies, beaucoup emprisonnés sans procès dans une stratégie étatique d’internement de masse rappelant la politique du Royaume-Uni contre les Irlandais dans les années 1970. Des dizaines d’autres sont continuellement emprisonnés chaque semaine, toujours avec le même mensonge délibérément fabriqué et fallacieux et l’étiquette de partisan du « terrorisme ».

(…)

Le Royaume-Uni a clairement politisé la législation britannique en faveur de l’un des pires auteurs de violations des droits de l’homme au monde, la Turquie, qui est désormais considérée comme l’un des régimes les plus répressifs au monde.

La Turquie est classée 103e sur 167 pays dans la dernière édition de l’indice de démocratie (DI) de The Economist Intelligence Unit, et est décrite par l’indice comme un «régime hybride», ce qui signifie qu’elle n’a pas réussi à faire la transition d’un régime autoritaire à un régime démocratique, en grande partie à cause de son incapacité à résoudre la question kurde.

La question kurde en Turquie reste non résolue près de 100 ans après la signature du traité de Lausanne, établissant les frontières de la Turquie moderne.

Les Kurdes ont historiquement constitué environ un tiers de la population vivant à l’intérieur des frontières de la Turquie moderne et appellent une région couvrant environ un tiers de sa géographie leur patrie.

Le Premier ministre turc İsmet İnönü annonçait le 4 mai 1925 : « Le nationalisme est notre seul facteur de cohésion. (…) A tout prix, nous devons turquifier les habitants de notre pays, et nous anéantirons ceux qui s’opposent aux Turcs ou au ‘turquisme’. »

La langue, la culture et l’histoire des Kurdes ont été interdites en tant que politique déclarée du nouveau gouvernement turc. Une politique raciste officielle d’assimilation forcée et d’anéantissement a commencé.

Les Kurdes qui ont refusé d’abandonner leur identité, leur langue et leur culture ont été qualifiés de «terroristes» et une campagne brutale et bien documentée de répression militaire turque a commencé contre eux, y compris des massacres, des incendies de villages, des déplacements massifs, l’emprisonnement, la torture et l’extra-exécutions judiciaires.

Dans les années 1980, les Kurdes [en Turquie] luttaient pour survivre en tant que peuple, leur identité, leur langue et leurs traditions étant interdites, et vivant sous un constant « état d’urgence » brutal et de répression militaire.

L’assimilation totale semblait de plus en plus probable.

Cependant, dans les années 1970, un groupe d’étudiants kurdes et turcs, dont un jeune étudiant appelé Abdullah Öcalan, qui avait été emprisonné en 1972 pour avoir dirigé une grève étudiante à l’Université d’Ankara, discutaient avec passion de la situation désastreuse et de la menace existentielle auxquelles sont confrontés les Kurdes en Turquie. Les idées qu’ils ont commencé à développer dans les années 1970 finiront par se cristalliser et formeront la base d’une organisation qui mènera la lutte pour la renaissance de l’identité kurde.

Abdullah Öcalan et ses amis ont quitté la Turquie après avoir officiellement fondé le PKK, les 26 et 27 novembre 1978 dans un village appelé Fis, près de Diyarbakir. Prévoyant les dangers du coup d’État militaire imminent de 1980, ils ont traversé la frontière vers la ville kurde de Kobane en Syrie où ils ont rencontré des militants kurdes locaux et ont commencé à construire le mouvement de libération du peuple kurde, Partiya Karkerên Kurdistan (PKK).

Les graines d’une intense lutte organisationnelle pour la survie des Kurdes ont été semées à cette époque et depuis 40 ans, le PKK, qui est rapidement devenu une organisation de libération nationale, a défendu les droits du peuple kurde en Turquie.

Ces dernières années, le PKK a également été à l’avant-garde des batailles pour défendre les Kurdes contre l’Etat islamique en Syrie et aussi pour défendre les Yézidis contre les attaques génocidaires de l’Etat islamique en Irak. En effet, les cris des femmes kurdes « Jin, Jîyan, Azadî », qui ont d’abord résonné sur les lignes de front de la lutte contre l’EI en Syrie et en Irak, puis à nouveau dans les rues d’Iran, proviennent directement du mouvement de libération des femmes kurdes au sein de le PKK.

Il est donc ironique qu’alors que les idéologies et les idées du PKK soient à l’origine des luttes de première ligne pour la démocratie en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak, le gouvernement britannique les ait ajoutées à la liste des organisations interdites en échange de contrats d’armement lucratifs avec le régime antidémocratique et misogyne du dictateur turc Recep Tayyip Erdoğan, qui mène une politique génocidaire envers les Kurdes et détruit la démocratie en Turquie.

Et pendant ce temps, les forces de l’ordre britanniques gaspillent des dizaines de milliers de livres de l’argent des contribuables britanniques dans la criminalisation de la communauté kurde du pays avec un harcèlement continu et des procès-spectacles politiques en faveur de la Turquie.

Ni moi ni les Kurdes ne sommes coupables. Le drapeau que nous tenions, qui « a éveillé les soupçons » et nous a valu d’être accusés d’être partisans ou membres d’une organisation apparemment « terroriste », est considéré par des dizaines de millions de Kurdes comme un symbole de survie et d’autodéfense nationale kurde.

Il est temps de renverser la situation sur le gouvernement britannique, qui est coupable de complicité dans le fait que la Turquie qualifie de « terrorisme » la lutte légitime des Kurdes pour la justice et les droits.

Il est temps pour le gouvernement britannique d’arrêter de criminaliser les Kurdes et leurs partisans, de retirer le PKK de la liste des organisations « terroristes » interdites et de persuader la Turquie qu’elle doit rechercher une solution pacifique et politique à ce conflit qui a tant causé la misère et la douleur.

Le drapeau que je tenais est connu sous le nom de Kesk, Sor u Zer, et est considéré par des millions de Kurdes comme un symbole de survie nationale et d’autodéfense contre les politiques d’assimilation forcée et de discrimination.

La loi britannique ne devrait pas être politisée en faveur de la Turquie, l’un des régimes les plus répressifs au monde.

Nous plaiderons « non coupable » avec fierté et soulignerons les abus du gouvernement britannique envers la communauté kurde au Royaume-Uni et la répression continue de la Turquie contre le peuple kurde en Turquie, en Irak et en Syrie.

Soyez solidaires avec nous pour notre première audience : 9h00 le 18 novembre 2022, Westminster Magistrates Court, 181 Marylebone Rd, Londres NW1 5BR.
(Métros les plus proches, Marylebone, Edgware Road et Baker Street)

Medya News : Britain must not criminalise Kurdish symbol of national identity and struggle

IRAN. Kurdistan iranien en grève de solidarité avec le Baloutchistan

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IRAN / ROJHILAT – Le soulèvement révolutionnaire en Iran se poursuit sans relâche malgré des centaines de civils tués par les forces gouvernementales. Mercredi, des actions de solidarité ont eu lieu à travers le pays en commémoration du « Vendredi sanglant » dans la ville baloutche de Zahedan, et les magasins sont restés fermés dans les villes kurdes d’Iran (Kurdistan oriental, ou Rojhilat).

Une grève de solidarité pour le Baloutchistan a eu lieu mercredi au Kurdistan oriental à l’occasion du 40e jour après le « vendredi sanglant » à Zahedan dans la province du Sistan-Baloutchistan. Le 30 septembre, de nombreux Baloutches de cette ville du sud de l’Iran étaient descendus dans les rues après la prière du vendredi pour protester contre le viol d’une jeune fille baloutche de 15 ans par un policier. Les forces de sécurité ont réagi avec une force brutale et, selon les organisations de défense des droits de l’homme, 92 personnes ont été tuées, la plupart par balles. L’émeute de Zahedan avait éclaté deux semaines après l’assassinat de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs à Téhéran.

Les commerçants de nombreuses villes ont pris part à la grève au Kurdistan oriental. À Sînê (Sanandaj), Mariwan, Bane, Seqîz (Saqqez), Mahabad et Bokan, la plupart des magasins sont restés fermés. Des manifestations de rue ont eu lieu de midi au soir.

Manifestation nocturne dans la ville kurde de Mahabad

Les manifestants sont également descendus dans la rue en solidarité avec Zahedan dans de nombreuses autres villes d’Iran, telles que Tabriz, Téhéran, Machhad, Ispahan et d’autres endroits. Les gens allumaient des bougies à la mémoire des morts, allumaient des feux dans les rues et scandaient des slogans tels que « Mort au dictateur » et « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté).

De plus, de plus en plus d’artistes, d’activistes, d’intellectuels, d’athlètes et d’universitaires manifestent leur solidarité avec les manifestations en cours. Sur Instagram, l’actrice Taraneh Alidoosti a exprimé sa solidarité avec les manifestations dans le pays. Dans un post mercredi, la femme de 38 ans a publié une photo sans foulard, tenant une affiche avec le slogan kurde « Jin, Jiyan, Azadî ». Alidoosti est considérée comme l’une des actrices les plus célèbres d’Iran.

Taraneh Alidoosti

« Jina était une femme forte et éprise de la liberté »

Le cousin de Jina Amini a parlé à RojNews des tentatives de l’État de dissimuler le meurtre avec divers scénarios. Irfan Murtezayi, qui vit dans la région du Kurdistan irakien, a déclaré que le soulèvement était l’expression de 43 ans de colère refoulée contre la République islamique d’Iran : « En tant que parents de Jina, nous sommes fiers qu’elle soit devenue le symbole de cette soulèvement. »

Depuis son meurtre, la famille de Jina Amini est soumise à une pression extrême et sa maison à Saqez est sous surveillance 24 heures sur 24, a déclaré Murtezayi : « Le régime iranien essaie de présenter Jina comme une personnalité politique et de l’associer à des partis politiques du Kurdistan oriental. Mais, Jina n’avait aucun contact avec aucun parti politique. Cependant, c’était une femme forte et éprise de liberté (…) et déterminée. »

Des centaines de morts depuis le début des manifestations

Depuis le début des manifestations en Iran, des centaines de personnes ont été tuées. Les chiffres avancés par les organisations de défense des droits de l’homme et les militants de l’opposition varient entre 200 et 550 morts. On suppose que des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou détenues. Certaines sources parlent même de jusqu’à 30 000 arrestations. Étant donné que les moyens de communication en Iran sont toujours limités et que les médias indépendants ne sont pas autorisés, les chiffres réels peuvent difficilement être déterminés.

15 femmes journalistes arrêtées

Des dizaines de journalistes figurent parmi les personnes arrêtées. Selon Reporters sans frontières, le nombre d’arrestations de femmes journalistes a fortement augmenté. Selon le rapport, 42 journalistes ont été arrêtés depuis le 16 septembre. Huit ont été libérés, tandis que les autres, dont 15 femmes, sont toujours en détention.

ANF

Le Rojava met en garde la Suède contre les concessions faites à Erdogan

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SYRIE / ROJAVA – Le gouvernement suédois a courbé l’échine devant le dictateur turc en acceptant de criminaliser les Kurdes en échange d’un feu vert de la Turquie pour rejoindre l’OTAN. Malgré ses dernières concessions, la Turquie continue son chantage et refuse de donner son avale à l’entrée de la Suède dans l’OTAN…

Le Conseil démocratique syrien (MSD) a qualifié de « choquantes » les concessions suédoises pour obtenir l’accorde de la Turquie afin de rejoindre l’OTAN et appelé à la résistance contre cette décision honteuse qui a écorné l’image de la Suède sur la scène internationale.

Le parlement suédois doit voter le 16 novembre sur un amendement constitutionnel qui pourrait conduire à un durcissement de la législation antiterroriste. Le changement permettrait de restreindre la « liberté d’association de groupes impliqués dans le terrorisme ». L’annonce du parlement suédois intervient un jour après la visite du Premier ministre Ulf Kristersson en Turquie. Après des entretiens avec le président turc Erdogan, Kristersson, lors d’une conférence de presse ce mardi, a déclaré que les amendements constitutionnels incluaient la lutte contre le terrorisme et les organisations terroristes en Suède. Il a déclaré que « La Suède remplira tous les engagements qu’elle a pris envers la Turquie dans la lutte contre la menace terroriste », et que le mandat de son gouvernement était de faire passer la loi et l’ordre en premier, et que cela incluait « des organisations terroristes comme le PKK ».

Par ailleurs, quelques jours avant la visite du 1er ministre suédois à Erdogan, le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, avait déclaré une distanciation du gouvernement suédois de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, nommant explicitement le PYD (Parti de l’Union démocratique) et le YPG (Unités de défense du peuples). Billström a fait valoir que leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) étaient « trop ​​​​étroits pour être bons pour les relations entre nous et la Turquie » et ajouté que l’objectif principal de son gouvernement était l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

Le Conseil démocratique syrien (Meclisa Sûriya Demokratîk – MSD) s’inquiète de la génuflexion suédoise devant Erdogan. Les déclarations du gouvernement suédois peu après la Journée mondiale pour Kobanê ont été choquantes et ont déclenché la colère, a déclaré le MSD, qui fait campagne pour une solution politique à la crise en Syrie depuis 2015.

« La résistance de Kobanê a initié la défaite de l’Etat islamique et a conduit à l’affaiblissement des organisations terroristes islamistes. Ankara soutient l’Etat islamique depuis le début. Nous soulignons que les relations entre Ankara et les organisations terroristes ne sont pas un secret pour le gouvernement suédois. Nous informer le peuple suédois et son gouvernement que le nord-est de la Syrie est une partie importante du pays et que le combat mené ici contribue à la sécurité du monde. Le gouvernement suédois sait que ce combat a fait 35 000 morts et la guerre victimes des YPG, YPJ et FDS. La Suède n’est pas un pays si faible qu’il peut faire l’objet d’un chantage de la part de l’État turc et doit faire des concessions sur les normes démocratiques et juridiques pour satisfaire un dictateur », a déclaré MSD.

Le MSD a appelé le peuple suédois, les partis politiques et les organisations de la société civile à résister à cette position et a averti que céder au chantage de l’État turc nuirait également à la Suède à long terme.

ANF

TURQUIE. Selahattin Demirtaş persécuté pour sa demande d’enquête sur l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan

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TURQUIE – L’otage politique kurde croupissant dans une prison turque depuis plus de 4 ans, Selahattin Demirtaş est de nouveau attaqué en justice pour avoir demandé une enquête sur l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan irakien.

Une action en justice a été intentée contre l’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş, pour ses publications sur les réseaux sociaux concernant les allégations d’utilisation d’armes chimiques par la Turquie.

Le 19 octobre, Demirtaş a écrit sur Twitter (par l’intermédiaire de ses avocats) que l’utilisation d’armes chimiques était un crime contre l’humanité et qu’une délégation internationale indépendante devrait se rendre dans la région pour enquêter. Il est accusé de « propagande pour une organisation terroriste » et d’« atteinte à l’image de la nation et de l’État turcs ».

La semaine dernière, des manifestations et des détentions ont eu lieu après que des allégations aient accusé la Turquie d’avoir utilisé des armes chimiques contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lors de ses opérations militaires dans la région du Kurdistan irakien. Le gouvernement a rejeté les accusations.

La présidente de l’Association médicale turque, le professeur Şebnem Korur-Fincancı, a été placée en détention provisoire le 27 octobre pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Plusieurs centaines de personnes ont protesté contre l’utilisation présumée d’armes chimiques par la Turquie à La Haye, exigeant des enquêtes internationales.

Biaet

Le Rojava endeuillé par la noyade de 9 jeunes de Kobanê en Méditerranée

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SYRIE / ROJAVA – Les corps de 8 jeunes Kurdes de Kobanê sont arrivés dans la ville hier. Les huit jeunes s’étaient noyés il y a environ un mois en Méditerranée, près d’Algérie, dans leur tentative d’atteindre l’Europe quand leur embarquement de fortune a fait naufrage le 5 octobre*.

Malgré la lutte acharnée des peuples de la Syrie du Nord et de l’Est pour créer un environnement sécurisé, une bonne partie de la population de la région aspire toujours à partir pour l’Europe à cause des attaques sanglantes turques, la coupure d’eau provoquée par la Turquie via l’asséchement du fleuve Euphrate, l’embargo turco-irako-syrien… sous le regard complice de la communauté internationale. Mais comme l’Europe s’est transformée en une citadelle entourée de « remparts » anti-réfugiés, de nombreux candidats à l’immigration pour une vie loin des guerres meurent sur les routes de l’exil en se noyant en mer tandis que ceux qui réussissent à mettre le pied en Europe deviennent des persona non grata.

 

Le 5 octobre*, un bateau transportant des migrants syriens a coulé au large des côtes algériennes, tuant au moins 18 Syriens

Après un mois d’incident, les corps de neuf Syriens (presque tous de Kobanê) morts dans un bateau de migrants qui a coulé au large des côtes algériennes sont arrivés mercredi dans les villes de Kobani et Manbij, dans le nord de la Syrie.

Muhammad Aref Ali, un médecin de Kobanê, a déclaré à North Press que laa Croix-Rouge libanaise a remis les corps au Croissant-Rouge syrien au poste frontière d’Arida à Tartous.

Le 5 octobre, un bateau transportant des migrants syriens, qui se dirigeaient vers l’Europe, a coulé au large des côtes algériennes, tuant au moins 18 Syriens, dont la plupart étaient originaires de la ville de Kobanê.

À la suite de l’incident, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) a créé un comité chargé de ramener les corps en toute sécurité en Syrie.

Ali, qui est membre du comité, a déclaré que le comité a accompagné le Croissant-Rouge syrien qui a transporté neuf corps du point de passage de Tayha à l’hôpital Furat de la ville de Manbij. Le point de passage relie les zones contrôlées par l’AANES à celles contrôlées par le gouvernement syrien dans la région de Manbij.

Dix corps de Syriens – dont huit de Kobanê, un de Lattaquié et un de Manbij – sont arrivés au Liban mardi soir. A leur arrivée, ils ont été transportés par le Comité international de la Croix-Rouge en Syrie et remis au Croissant-Rouge syrien.

Après avoir atteint l’hôpital Furat de la ville de Manbij, l’organisation du Croissant-Rouge kurde a remis le corps de la victime de Manbij à ses proches dans la ville. Quant à ceux de Kobani, l’organisation les a transférés de l’hôpital de Furat à la ville de Kobanê, où les familles des victimes et les habitants se sont rassemblés à l’entrée de la ville.

Ali a déclaré que les huit corps des victimes de Kobanê avaient été remis à leurs familles, afin que chacun d’eux soit enterré dans ses villages.

Parmi ceux dont les corps ont été récupérés, 12 d’entre eux étaient des Syriens, dont deux sont toujours en Algérie car leurs procédures de transfert ne sont pas encore terminées, et 10 d’entre eux ont atteint la Syrie – un a été rendu à sa famille à Lattaquié, un à Manbij et huit à Kobanê. Le sort des six autres Syriens qui sont morts dans le naufrage, tous de Kobanê.

TURQUIE. Un survivant du génocide de Dersim décède à l’âge de 93 ans

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Bego Polat, survivant du génocide du Dersim où l’État turc a massacré plus de 70 000 Kurdes alévis et chassé 100 000 autres, est décédé à l’âge de 93 ans ce 9 novembre, la veille des commémorations nationales turques en honneur au boucher Ataturk mort le 10 novembre 1938…

Bego Polat, dont la mère et les trois frères et sœurs ont été assassinés sous ses yeux lors du génocide du Dersim perpétré par l’État turc entre 1937-38, est décédé à l’âge de 93 ans. Polat était en soins intensifs depuis deux jours.

À propos de Bego Polat

Bego Polat a écrit sur le massacre qui a eu lieu à Dersim entre 1937 et 1938, sur la base de son vécu. Polat, dont la mère et les 3 frères et sœurs ont été tués sous ses yeux alors qu’il n’avait que 9 ans, et dont les corps ont été jetés à l’eau, a survécu avec des blessures. Le vécu de Polat au cours de ces années ont été écrites et transformées en livre par sa fille Rose Polat Agum. Ayant pris note des histoires de son père depuis son enfance, Agum a publié un livre intitulé « Dersim 1938 et après » afin de documenté ces témoignages.

Bego Polat, qui est né dans une famille de 6 enfants dans le village de Körkez au centre de Dersim (dont le nom a été changé en Tunceli par l’Etat turc), a été témoin du plus grand massacre du centre-ville. Selon les récits du livre sur ces années, avant que le massacre n’ait lieu, son père, Hasan Polat, a été emmené au poste de police par les soldats un matin.

Cependant, les jours ont passé et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Là-dessus, les deux frères aînés de Polat, Ali et Hüseyin, décident de rejoindre les insurgés. Les soldats ont tué la majeure partie de la famille sous les yeux de Bego Polat, sa mère Humar et ses sœurs Elif, Bira (4) et Hatice (6) et les ont jetés à l’eau avec Polat, qu’ils pensaient également mort. Cependant, Polat a survécu. Il s’est rendu compte que 2 doigts de sa main droite sont cassés. Il a atteint un village voisin et a demandé de l’aide. Il a ensuite été transporté chez ses frères qui étaient dans les montagnes et a vécu avec eux dans les montagnes jusqu’à ce que la loi d’amnistie soit votée, évitant ainsi le massacre. (ANF)

Bego, écrire pour briser le tabou autour du génocide kurde de Dersim

Entre 1837 et 1938, l’Etat turc a massacré plusieurs dizaines de Kurdes alévis dans la région de Dersim. Il a également déporté des milliers d’autres et fait adopter des fillettes kurdes par des familles d’officiers turcs pour les assimiler de force. Près de 9 décennies après les faits, la Turquie refuse toujours de reconnaitre ce génocide, comme elle l’a fait pour celui des Arméniens, Grecs, Assyriens… tous les peuples qui avaient la malchance de n’être ni turc, ni musulman sunnite… Pourtant, les descendants des rescapés de ces génocides tentent d’obtenir justice et réparation depuis des décennies.

Le père de Rose Polat Agum, Bego Polat n’avait que 10 ans quand les soldats turcs ont attaqué la région de Dersim et exterminé sa famille comme des milliers d’autres. Il a miraculeusement échappé à la mort certaine et, après une vie d’errance, a pu fondé une famille sur les terres arrosées du sang de son peuple. Des décennies plus tard, sa fille a voulu écrire l’histoire de son père, sa vie d’après le massacre pour laisser un témoignage aux générations futures et surtout pour qu’on n’oublie pas le génocide de Dersim* qui est un crime contre l’humanité, en attendant sa reconnaissance en tant que telle par la communauté internationale.

Le livre « Bego, Dersim 1938… et ensuite » a été publié d’abord en turc sous le titre « Bego-Dersim 1938 ve Sonrasi ». Vous pouvez commander sa version française auprès de l’autrice au 38 Grande rue, 77630 Barbizon, ou sur internet.

Rose Polat Agum

Le génocide de Dersim

Les politiques hostiles de l’État turc visant la province kurde de Dersim, depuis l’époque ottomane, ont atteint leur apogée en 1937 quand les Kémalistes ont massacré plus de 70 000 Kurdes alévis et en ont chassé 100 000 autres, réalisant le rêve que les Ottomans et les Unionistes n’avaient pas pu réalisé jusqu’alors.
 
Historien et chercheur kurde, Sedat Ulugana explique le contexte dans lequel le génocide de Dersim a eu lieu, en mettant en évidence la continuité d’une politique anti-Dersim de l’Etat turc héritée de l’empire ottoman. Un long reportage réalisé par Barış Balseçer: 
 
83 ans se sont écoulés depuis le génocide de Dersim. Selon les chiffres officiels, entre 1937 et 1938, 14 245 [Kurdes alévis] ont été tués lors du massacre, du nom du décret « Opération Tunceli Tenkil », publié avec la décision du Conseil des ministres du 4 mai 1937. Cependant, selon des chercheurs historiques et de nombreuses sources, environ 70 000 personnes ont été tuées lors du génocide, parmi lesquelles des enfants, des personnes âgées et des femmes. Nous avons parlé avec le chercheur-écrivain Sedat Ulugana du génocide de Dersim.
 
Quel genre de transformation politique les Ottomans ont-ils connu avant le génocide de Dersim? Quand on regarde ce massacre commis par les Kémalistes, est-il possible de dire qu’une inimitié historique a été perpétuée ?
 
Contrairement à d’autres endroits du Kurdistan, Dersim est une zone que les Ottomans ne pouvaient pas contrôler complètement jusqu’aux Tanzimat (« réorganisation » en turc ottoman – ère de réformes qui ont eu lieu entre 1839 et 1876). Dersim a un statut relativement indépendant par rapport aux autres émirats kurdes. Bien qu’il semble parfois être lié à l’émirat de Çemişgezek, Dersim était une région tribale et les Ottomans ne purent y entrer vraiment qu’au milieu des années 1800. Le processus des Tanzimat que l’histoire officielle turque nous offre comme «occidentalisation et modernisation» est en fait l’imposition d’une autorité centrale au Kurdistan. Avec ce processus, le transfert à Istanbul du capital accumulé chez les Mîrs (émirs) kurdes a été planifié et mis en pratique.
 
Dans le processus des Tanzimat, les Ottomans tentent d’établir une autorité à Dersim, mais quand on regarde le Kurdistan, c’est le seul endroit où les Ottomans ont échoué. De l’ère Abdülhamit aux Tanzimat, les tribus sont sévèrement punies. Immédiatement après ce processus, le projet des régiments «Hamidiye» a été lancé en 1892. En fait, de nombreuses tribus alévies kurdes de Dersim souhaitent également participer à ce projet. Parce qu’ils voient ce projet comme un «statut» et une «capitulation» pour eux-mêmes. Un autre nom de ce processus est «la paix de l’État et des tribus». Le processus des régiments Hamidiye est la paix de l’État avec les tribus. Donc les Tanzimat sont aussi un projet pour les Kurdes. Cependant, malgré toutes les demandes, aucune tribu kurde-kizilbash de Dersim n’a été inclue aux régiments Hamidiye [Les Hamidiés étaient des régiments de cavalerie légère de l’armée ottomane créé en 1891 et recrutés principalement parmi les tribus kurdes. Leur nom « Hamidiye » vient de celui du sultan Abdülhamid II]. On inclus dans le projet des régiments Hamidiye uniquement des tribus kurdes sunnites.
 
Les relations entre les tribus Cibran et Xormeks, limitées à Dersim, jouent un rôle très important pour Dersim. Dersim devint alors le refuge des tribus Kizilbash. En plein pillages des régiments Hamidiye, les tribus des Xormek et des Lolan de Varto pouvaient riposter contre les pillages effectués par la tribu Cibran.
 
Pendant l’İttihat Terakki (Comité Union et Progrès – CUP, en turc İttihat ve Terakki Cemiyeti) il y eu une certaine calme à Dersim. Surtout avec la dissolution des régiments d’Hamidiye et la sécularisation de la politique d’islamisation Abdulhamid accès sur le sunnisme, Dersim peut enfin respirer. Mais la période de détente a lieu pendant les premières années de l’İttihat Terakki. Par la suite, l’İttihat Terakki met en place la politique de « turquification ». A partir de 1913, l’Etat renoue avec les méthodes de l’époque d’Abdulhamid pasha. Avec la mise en oeuvre des politiques de turquification, l’Etat mettra sur sa liste Dersim qui faisait partie de quelques régions jamais soumises. C’est à dire que l’Etat a décidé qu’a Dersim, la pensée étatique devait prévaloir. Cette liste a été léguée aux Kémalistes après l’İttihat Terakki.
 
Dersim est l’un des endroits que le kémaliste Abdülhalik Renda, l’un des noms importants de l’époque, député de Çankırı, a cités dans ses rapports en 1926, « Il y a trois lieux de problèmes au Kurdistan ». Dersim fait partie de ces lieux cités par Renda. L’hostilité anti-Dersim du pouvoir ottoman citée dans ces rapports, se lège au régime des Tanzimat; Du régime Tanzimat à l’Ittihat Terakki; Il est passé du Comité d’union et de progrès et enfin aux Kémalistes. En 1937, les Kémalistes ont réalisé le rêve que les Ottomans et les Unionistes n’avaient pas pu réalisé jusqu’alors.
 
Dersim est situé au centre du Kurdistan, c’est le cœur du Kurdistan. C’est une région très difficile [du fait sa position géographiques montagneuse difficile d’accès] . En raison de l’incapacité de l’État d’y régner, Dersim devient un port où toutes les tribus des environs peuvent se réfugier, une base pour les Kurdes. Tout comme le Rojava est une base à la fin des années 1920, Dersim est un port interne pour les mouvements kurdes. L’État sait que les codes kurdes de Kizilbash étaient très forts à cette époque. Déjà, en regardant les lettres de Seyid Rıza, la forte revendication kurde est perceptible. Dans de nombreux rapports préparés au cours de cette période, Dersim a été déclaré comme le «centre du kurdisme». Conformément à ces informations, le régime kémaliste a décidé de disposer de cette base et a mis en œuvre le projet d’anéantissement complet des Kurdes.
 

Alors, peut-on dire que les tribus ont pris part à la résistance contre le massacre?

Certaines tribus ne participent pas à la résistance. Mais ce n’est pas seulement un cas spécifique à Dersim. Dans toutes les sociétés où le féodalisme est fort, il est extrêmement facile de profiter des conflits internes et d’activer la dynamique interne de ces sociétés. En fait, en s’en prenant à Dersim, on cible Seyid Rıza. Parce qu’il y a la lettre qu’il a envoyée à Sèvre en 1920. La raison pour laquelle Dersim est une cible est l’insistance de Dersim en kurdicité.

 
Quand nous regardons l’histoire officielle de l’État turc, on s’aperçoit qu’ils donne comme prétexte la rebelion comme étant la cause profonde des massacres qu’ils ont commis et en même temps, dans leurs discours, ils qualifiaient de «réactionnaires-féodaux», etc. afin de donner une justification légale au massacre. en ajoutant des discours. Pourquoi est-ce ainsi ?
 
Depuis la rebelion de Bitlis en 1914, jusqu’en 1938, l’État s’efforce de dépouiller toutes les révoltes et résistances kurdes d’une personnalité politique pour le revêtir d’un «déguisement judiciaire». Telle est la politique de l’État et cette politique a commencé avec le processus de rébellion de Bitlis en 1914. Ils ont codé le processus Bitlis comme « un soulèvement réactionnaire contre le régime constitutionnel ». Ils ont également fait témoigner les leaders des tribus et les notables arméniens dans ce sens. Le consul russe de Bitlis de l’époque le reconnaît. Lors de la rébellion de Şêx Said en 1925, une opération a été menée auprès de la presse, et en particulier, on a fait pression sur la presse pour qu’elle présente la rébellion comme étant «réactionnaire, une révolte pour la charia».
 
Pour la rébellion d’Ağrı, qui est intervenue entre ces deux rebellions, on ne peut trouver un tel alibi. Alors, on la qualifie d’ « agissement de gang » et d’ « incitation des États étrangers », et on accuse l’Iran et les Britanniques. Le terme de « pouvoirs extérieurs » d’aujourd’hui remonte en fait à cette époque. Pour Dersim, on a utilisé la qualification de «liquidation du féodalisme». Quand nous regardons le codage de toutes ces révoltes par le régime républicain, ils ont trouvé un alibi pour chaque rébellion afin de les vider de la kurdicité.
 
Les révoltes kurdes sont-elles connectées les unes aux autres?
 
Toutes ces révoltes et résistances kurdes entre 1914-1938 sont interconnectées. Il s’agit en fait d’un mouvement monolithique. Mais ce sont des projets que l’État a brisés; les empêchant de fusionner entre-eux. Lors de la Rébellion de Bitlis en 1914, si les instructions de Bedirxan avaient étaient attendues, c’est-à-dire si la rébellion avait éclate pendant la guerre, la Première Guerre mondiale aurait pu changer le sort de la rébellion. Cela aurait pu entraîner un résultat positif pour les Kurdes. Mais à cette époque, l’État a pris toutes les précautions pour qu’elle reste locale. L’État a arrêté les membres du clan Bedirxan, en a exécuté quelques-uns, en a exilé plusieurs et en a acheté certains.
 
On voit les mêmes motivations dans la rébellion de Şêx Said en 1925. C’est un calcul remarqué plus tard. Pour le pouvoir ottoman, c’est la revanche sur la rebelion de Bitlis. Cette année-là, Cibranlı Halit Bey avertit de ne pas tenter de soulèvement. Nous n’avons pas de documents, mais je pense que Cibranlı Halit Bey et Alişer se connaissaient, notamment sur la ligne Erzurum. Halit Bey est la seule personne de la tribu Cibran que les tribus Xormek et Lolan respectent . Si la rébellion de 1925 avait été dirigée par Cibranlı Halit Bey, il aurait pu réaliser les unités tribales kurdes et alévies, en particulier au sein du Dersim. Il existe également une telle possibilité.
 
Quel le degré de véracité quand on décrit le massacre de Dersim comme un massacre d’Alévis ?
 
Quand on regarde Tokat, Kastamonu, Bandırma, en dehors de la géographie du Kurdistan, par exemple, les codes alévis des Turcs sont plus radicaux que les codes alévis kurdes. En d’autres termes, le régime kémaliste n’a pas de problème avec l’alévisme tel quel. Par conséquent, il ne suffit pas de qualifier le massacre de Dersim de «massacre d’Alevis» seulement. La raison prédominante orientant l’État contre Dersim est qu’il est kurde. Et c’est le pouvoir que les Kızılbaş (Qizilbash, l’ordre soufi chiite des Safavides auquel certains des Kurdes alévies ont adhéré) ont ajouté à la kurdicité.
 
Quel est le nombre de personnes massacrées et déplacées à Dersim?
 
Étant donné qu’une ou deux personnes de presque toutes les familles ont été anéanties à Dersim, il s’avère qu’entre 70 et 80 000 habitants de Dersim ont été massacrés. Beaucoup de gens ont été tués par le typhus et le choléra dans les prisons où 50 personnes ont été enfermées dans des cellules pour 10 personnes. Il y a beaucoup de gens qui sont morts sur les routes de l’exil. Il y a ceux morts de faim. Cela signifie qu’au moins la moitié de la population de Dersim a été assassinée.
 
Mais les dirigeants kurdes ne pouvaient-ils pas voir un tel massacre ou l’attention de l’État?
 
C’était absolument prévu. Surtout chez les Kurdes après le génocide arménien de 1915, Il y a la suspicion de « Ce qui a été fait aux Arméniens pourrait-il nous arriver? » Quelques années plus tard, le massacre de Koçgiri arrive comme une réponse à cette suspicion. On se disait : « L’État fera des massacres, mais chez les Kurdes alévis ». Cette fois-ci, on s’est dit : « Le feront-ils aux Kurdes sunnites? ». 4-5 ans plus tard, dans le triangle Palu-Genç et Lice, lorsque les villages kurdes ont été incendiés, avec enfants, vieillards, femmes, il était devenu certain qu’on allait massacrer tous les Kurdes.
 
Après le massacre de Zilan en 1930, la géographie du Kurdistan a été sérieusement réduit en silence. Dersim connaissait très bien le massacre de Zilan en 1930. De toute évidence, ils en avaient peur. Mais les habitants de Dersim n’avait pas d’autre choix. Donc, quoi qu’ils fassent, l’État allait commettre ce massacre. On a réfléchi à la manière de prévenir le massacre et des mesures ont été prises pour l’empêcher. La phrase de Seyid Rıza qui aurait dit , «je viendrai me rendre, pourvu que vous n’attaquiez pas Dersim», et le fait que le massacre ait tout de même eu lieu est une indication que l’État ne voulait en aucun cas faire de compromis. A Dersim, le gouvernement veut liquider complètement celui qu’il considère comme un « bandit », « nuisible à la turquicité », et il le fait.
 
Quelle est l’attitude des autres États face à cela ?
 
Aucun Etat ne réagit. Des avions britanniques ont même été utilisés à Zilan. Certains documents ont été rendus publics. «Nos avions ont été utilisés lors de la rébellion d’Ağrı. Nous nous demandons les forces de manœuvre. Mais les Kurdes en ont abattus quelques-uns ». Les Britanniques ont donné des armes à l’État turc à cette époque et ont transformé le Kurdistan en laboratoire. Des documents indiquant que les gaz toxiques utilisés à Dersim appartiennent à l’Allemagne sont également apparus récemment. En dehors de cela, il y a des lettres envoyées par Seyid Rıza à l’Angleterre et à la France, mais ces pays n’entendent pas le cri de Dersim, ils bouchent leurs oreilles.
 
Je suis tombé sur la correspondance interne de la France à cette époque. «Dans ce processus, l’État kémaliste a tué tant de Kurdes à Dersim. Nous entendons cela ». Mais il n’y a aucun commentaire sur les documents. Ils prennent juste l’information, c’est tout. Je n’ai pas trouvé de déclaration condamnant les massacres. Mais surtout avant le massacre de Dersim, les Français ont empêché les Xoybunistes de venir depuis la frontière syrienne. En bloquant les frontières, ils ont apporté un soutien implicite à l’État turc.
 
Quelle est la raison principale du soutien international au Kémalisme?
 
En réalité, les kémalistes se sont en fait battus contre les Grecs, les Arméniens et les Kurdes. Il n’y a pas de combat avec des puissances européennes telles que les Français, les Britanniques, etc., comme le décrit l’histoire officielle. Le régime kémaliste a dominé l’Anatolie à cette époque, en échange de la cession de la province de Mossoul aux Britanniques et de la province d’Alep aux Français et de renoncer à d’autres terres au Moyen-Orient. Il a amélioré ses relations avec les bolcheviques. Les Russes ont abandonné le Kurdistan aux Kémalistes. En fait, il n’y a pas de victoire comme le prétend l’histoire officielle turque. Le sultan Vahdettin allant en Angleterre, le régime ottoman est devenu le régime kémaliste. Les limites sont les mêmes. Le seul changement aux frontières est l’inclusion d’Hatay en 1937 et l’annexion de Chypre en 1974.
 
Quand nous regardons le présent, nous voyons que la politique néo-ottomane est toujours menée par Erdogan et le bloc au pouvoir. Comment les Kurdes peuvent empêcher cette tentative d’occupation?
 
Surtout en 1920, il y a une conspiration internationale contre les Kurdes dans le cadre du traité de Sèvres. Les Kurdes doivent tenir compte du fait que cette conspiration sera répétée. La seule chose qui déjouera cette conspiration est «l’unité nationale».
 
Le rapport de Mustafa Abdülhalik Renda
 
Mustafa Abdülhalik Renda est l’une des rares personnes à connaître l’esprit de la rébellion kurde et à avoir étudié les révoltes kurdes. Ce sont des gens de Roumélie (la partie de la péninsule balkanique sous domination ottomane), du Comité de l’Union. Pendant leur séjour à Roumélie et dans les Balkans, ce sont les unionistes qui ont connu la guerre avec les insurgés des Balkans et ont lu le concept de rébellion de la littérature française sur le plan politique. Renda a été trouvée dans différentes parties du Kurdistan de 1913 jusqu’au milieu des années 1920. C’est une personne qui dit ne pas avoir digéré le « kurdisme » de son propre aveux, en parlant de la période allant de la rébellion de Bitlis qui a eu lieu en 1914 à la rébellion de Şêx Said en 1925. Le rapport qu’il a préparé en 1926 est important. Dans le rapport, «Il y a trois districts au Kurdistan. La première de ces régions est le mont Ararat et le ruisseau de Zilan; le deuxième est Sason et le troisième est Dersim ». Ils ont perpétré le massacre de Zilan en 1930. Ils ont perpétré un massacre à Sason en 1935. Ils ont perpétré le massacre de Dersim entre 1937 et 1938.
 
L’origine du Comité de l’Union
 
Quand on regarde toutes les révoltes kurdes, on voit que presque tous les commandants turcs qui ont organisé des massacres ou préparé des rapports étaient d’origine thracienne ou balkanique. Comment dois-je lire ceci?
 
Le lieu où le Comité d’union et de progrès a été créé n’est pas le territoire anatolien, c’est Roumélie. Ces personnes sont principalement des immigrants Roumélie. L’Armée du Mouvement, dont l’Union et les progressistes ont pris le commandement, est arrivée à Istanbul de Thessalonique. Cette équipe s’assure que tous les officiers des quartiers de Thessalonique et Roumélie arrivent à des postes clefs. En fait, ce sont ces cadres qui ont fondé la république kémaliste. En d’autres termes, tout en faisant la promotion du turc anatolien ou d’un officier d’origine kurde, arabe et albanaise promu capitaine; Le régime kémaliste – également lié au fait qu’Ataturk soit originaire de Thessalonique – garantit que les immigrants de Roumélie de l’armée montent jusqu’au grade de général. Ce fut le cas jusqu’aux dernières années.
 
Première; ce sont des Serbes, Bulgares, etc. islamisés. Ce sont des peuples des Balkans. En d’autres termes, ce sont des personnes issues de familles islamisées il y a plus de 100-200 ans. Il n’y a aucun autre endroit où ces gens peuvent aller. Ils voient l’Anatolie comme une patrie.
 
De Cevdet Sunay à Fevzi Çakmak, Salih Omurtak, Alpdoğan… Ces personnes sont des officiers de réserve diplômés en tant qu’étudiants militaires, bien avant le génocide de Dersim. Ce sont la génération prometteuse de l’Ittihat Terakki. Ces personnes avaient déjà appris comment le génocide pouvait se faire systématiquement. Cette génération a réalisé le génocide à Zilan en 1930, ils ont théorisé complètement le génocide. Par la suite, ils ont publié des livres éducatifs appelés «guides de recherche de passeurs et de bandits» dans les écoles de gendarmerie. Le but principal de ces livres est de savoir comment tuer des Kurdes et comment faire des massacres. Les directives ont été publiées entre 1930 et 1933. Ils ont été formés au massacre et au génocide dans les écoles de gendarmerie et d’officiers.
 
L’importance de Nuri Dersimi et d’Alişer
 
Quelle est l’importance de Nuri Dersimi et Alişer en termes d’histoire kurde?
 
Contrairement aux intellectuels kurdes, Nouri Dersimi est également un militant. L’anxiété intellectuelle est plus dominante quand on regarde Celadet Ali Bedirhan ou Memduh Selim. Nuri Dersimi est un homme de lutte, d’action. Plus que Seyid Rıza, je pense que Nuri Dersimi n’a pas agit indépendamment d’Alişer. Nuri Dersimi avait un lien politique important avec le Mouvement Xoybun qui était en Syrie. De même, dans son livre, il essaie d’exprimer qu’il a des réseaux de renseignement. À cette époque, nous voyons que le Xoybun existait sous forme d’organisation clandestine presque partout au Kurdistan. En ce sens, je pense que Nuri Dersimi est en fait l’un des rares cadres politiques de la Résistance de Dersim.
 
Un autre de ces cadres politiques est bien sûr Alişer. Alişer a une ambition. Dans sa lettre de 1920, il apparaît comme un acteur kurde ayant l’intention de porter le fardeau de tout le Kurdistan (avec les sunnites, les alévis et les Êzîdîs) et d’être leur dirigeant. Dans sa lettre, il dit: « J’ai parlé aux Russes au nom de 8 millions de Kurdes ». Quand on regarde la lettre qu’Alişer a écrite en 1920, on voit aussi qu’il a suivi attentivement les travaux de la kurdologie de l’époque.

 

*Des documents fuités en mai 2019 révélaient que le fondateur de la Turquie, Ataturk avait acheté des armes chimiques à l’Allemagne nazie (1937) pour les utiliser lors du massacre des Kurdes à Dersim. 

« Contre les violences masculines étatiques, rébellion au lieu de victimisation »

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L’association féminine kurde, KJK appelle à la rébellion plutôt que la victimisation contre la violence masculine étatique et célébrera la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre avec une campagne de dix jours sous le slogan « Contre toutes les formes de violences masculines et étatiques: Jin Jiyan Azadî [femme, vie, liberté]! »

La Communauté des femmes du Kurdistan (Komalên Jinên Kurdistanê – KJK) célébrera cette année la journée de lutte contre la violence à l’égard des femmes du 25 novembre avec une campagne de dix jours sous le slogan « Contre toutes les formes de violence masculine d’État : Jin Jiyan Azadî ! ». Au lieu du discours et de la psychologie de la victimisation, le KJK s’appuie sur la psychologie de la rébellion, de la lutte et de la victoire et appelle à descendre dans la rue le 25 novembre et à unir les voix, les couleurs et le pouvoir des femmes.

La coordination du KJK a publié un communiqué détaillant leur campagne. Le point de départ central est le soulèvement mené par les femmes au Rojhilat (Kurdistan oriental) et en Iran après l’assassinat de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs à Téhéran. « C’est avec beaucoup d’enthousiasme et de fierté que nous assistons à ce processus, qui s’est propagé de notre pays dans le monde entier. L’atmosphère magique du slogan Jin-Jîyan-Azadî a envahi le monde entier », écrit la KJK. Le meurtre de la chercheuse du Centre de Jineolojî, Nagihan Akarsel peu de temps après le 4 octobre par les services secrets turcs MIT à Silêmanî visant à détruire cette atmosphère. Le 25 novembre arrive à un moment où « la lutte, l’ingéniosité et le pouvoir spirituel des femmes sont à leur apogée. Nous saluons cette année non pas avec le discours et la psychologie de la victimisation, mais avec la psychologie de la rébellion, de la lutte et de la victoire. »

« La lutte pour la liberté des femmes kurdes est le tombeau des dictatures fascistes »

« L’année 2022 est une année extraordinaire pour nous, le mouvement de libération des femmes du Kurdistan, dans tous les domaines. L’État turc fasciste et les forces internationales qui le soutiennent mènent des attaques multiformes avec le génocide des Kurdes et le massacre de la lutte pour la liberté des femmes. La torture de l’isolement renforcé de Rêber Apo [Abdullah Öcalan], qui a consacré sa vie et tout son être à la liberté des femmes, continue d’être utilisée avec toute la violence. Notre tâche fondamentale est de résister à l’isolement de Rêber Apo, qui a fait du XXIe siècle un siècle de femmes avec sa philosophie du Jin-Jîyan-Azadî, et de lutter pour sa liberté.

Encore une fois, la République fasciste turque mêle chaque aspect de la vie à la violence et à la mort de l’État, de l’utilisation d’armes chimiques interdites contre nos guérilleros dans les montagnes, à toutes sortes de tortures dans les cachots, en passant par l’interdiction de notre langue, de notre culture et de notre existence. Notre autre tâche principale est d’exposer toutes sortes de crimes de guerre commis par la République fasciste turque, en particulier l’utilisation d’armes chimiques. Nous devons embrasser plus vigoureusement les guérilleros qui doivent être étouffés par des armes chimiques. Alors que la guérilla kurde lutte sans relâche pour représenter la volonté des peuples et des femmes pour la liberté, nous, en tant que femmes, devons renforcer et compléter la lutte de la guérilla. Nous devons partout exposer à la fois le fascisme turc et le PDK, qui, en collaborant avec la République turque, a trahi leur propre nation et leurs propres femmes, exposer leurs crimes contre l’humanité un par un et les traduire en justice en tant que femmes.

Dans ce contexte, la KJK se félicite d’une campagne lancée par des femmes en Argentine contre l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan et explique l’arrestation de la présidente de l’Association médicale turque Şebnem Korur Fincancı : « L’attitude de notre professeur Şebnem dans des conditions fascistes et chauvines sévères est l’attitude des honorables femmes turques libérées du poison du chauvinisme et du libéralisme. C’est l’attitude de la fraternité des peuples. Nous applaudissons l’attitude de notre enseignante, Şebnem, qui, comme elle le dit, est sur la piste de la vérité. »

« Jin Jîyan Azadî, contre toutes les formes de violences masculines étatiques !

« Tout comme la femme signifie la vie pour nous, elle signifie la mort pour le fasciste Erdoğan et son système dominé par les hommes. Pour cette raison, partout où il voit la volonté des femmes libres, il impose le massacre, la mort et le viol, prenant cela comme base pour détruire leur existence. En ce sens, nous pensons qu’il est très important d’évaluer les événements de cette année, lorsque les attentats ont atteint leur paroxysme le 25 novembre, et de prendre la tête des actions, des soulèvements et de toutes sortes d’activités en faveur des femmes.

En tant que KJK, nous organiserons les événements de cette année lors de la journée contre la violence à l’égard des femmes du 15 au 25 novembre sous la devise « Jin Jîyan Azadî, contre toutes les formes de violence masculine d’État ». Sur cette base, nous lancerons une campagne de dix jours. »

« Le KJK dédie les activités du 25 novembre à toutes les femmes combattantes et particulièrement à celles qui sont tombées dans ce combat. Le KJK nomme la commandante des YPJ Jiyan Tolhildan et les cinq jeunes filles qui ont été tuées au Rojava par des drones turcs, les femmes d’Afrin occupée, Jina Amini et Şilêr Resuli, qui a sauté d’un immeuble à Mêrîwan, pour échapper une agression sexuelle d’un officier des services secrets iraniens, la jeune fillette yézidie Axîn, âgée de six ans, qui a été violée et assassinée dans un camp de réfugiés du sud du Kurdistan, les femmes combattant dans les prisons turques, la jeune Kurde Firdevs Babat, qui a été torturée, violée et assassiné par des gardes de village, Delal Nurhak (Esma Erat) et les guérilleros féminins d’YJA Star.

« Nous dédions cette journée aux femmes résistantes en Afghanistan, à la soldate arménienne Ansuh Apetyan qui a été assassinée par des soldats azerbaïdjanais pendant la guerre, à la journaliste palestinienne Shirin Abu Akile, à notre camarade de guérilla décédée aux Philippines et à toutes les femmes révolutionnaires rebelles qui ont été assassinées en 2022.

Conscientes que le véritable tueur et criminel est l’État masculin et ses institutions, il convient de développer des actions et des activités qui donnent un sens et une prise de conscience différents à chaque jour. Dans toutes ces activités, les jeunes femmes en particulier devraient jouer un rôle de pionnière et de modèle et refléter l’esprit libre et rebelle des jeunes dans les actions.

Des développements passionnants et vertigineux

Dans ce processus que nous traversons, il y a des développements extrêmement excitants et vertigineux en termes de développements centrés sur les femmes. Nous voyons des femmes mener la lutte contre le système partout dans le monde. Malgré des formes organisationnelles et des identités différentes, les femmes du monde entier jouent un rôle moteur et dynamique dans la lutte contre la modernité capitaliste et la masculinité hégémonique. Il y a une grande quête de vérité, une quête de vie, et cette quête se propage à travers le monde. Le fait que les réactions à l’assassinat de Jina Amini au Rojhilat soient si intenses et explosives, évoluant sous la forme d’un soulèvement de femmes, et que le slogan Jin-Jiyan-Azadî soit devenu un mot d’ordre, un mot de passe parmi les forces

Il est maintenant temps de porter cette rébellion et ce soulèvement centrés sur les femmes à un nouveau niveau, le niveau de la révolution des femmes. La perspective de la révolution des femmes est d’une importance décisive pour surmonter la mentalité masculine hégémonique et ses structures de pouvoir qui soutiennent l’État. Il est nécessaire de mettre cette attitude courageuse et résolue qui a émergé dans le monde et au Kurdistan sur une base plus organisée et politique. La simple rébellion ne force pas les dirigeants à changer. Lorsque la rébellion rencontre des raisons idéologiques, politiques et organisationnelles, elle révèle le pouvoir qui force le changement et le changement. Au 21e siècle, il est très important que les soulèvements féminins disposent de ces outils.

Chaque féminicide est un appel à la révolution des femmes

Chaque femme assassinée au Kurdistan et dans le monde est un appel à la révolution des femmes. Les puissances masculines hégémoniques, les États-nations et les capitalistes ont placé les femmes au centre de la crise de l’humanité et de la vie qu’elles ont créée. Avec des méthodes inimaginables et sans pitié, ils mènent une campagne de destruction sociale et écologique contre la vie et contre les femmes. Il est d’une importance historique que nous répondions à cela avec la stratégie de la révolution des femmes. La guerre sans nom contre les femmes ne sera arrêtée et vaincue que par la révolution des femmes. Toutes les femmes assassinées deviendront immortelles avec la réalisation de la révolution des femmes, et la vengeance pour chacune d’elles viendra avec la révolution des femmes.

Une autre situation notable est qu’en réponse à la génération émergente de femmes révolutionnaires et rebelles, des femmes ont été nommées à des postes importants dans les gouvernements des États occidentaux, et les dirigeants des partis de droite qui ont remporté les élections sont des femmes. Alors que la vague sociale ascendante se développe sous la direction des femmes, les pouvoirs en place comptent sur l’utilisation des femmes pour neutraliser cette vague ascendante. A travers le développement de la vague de droite sous la houlette des femmes, la lutte sociale des femmes doit être réprimée. En d’autres termes, ils essaient de nous montrer la tactique d’utiliser les femmes contre les femmes en les nourrissant, les colorant et les embellissant avec les arguments de notre temps. D’une part, il y a une approche pour corrompre et masculiniser le pouvoir de la vague par le bas en l’entraînant au fond du pouvoir, et d’autre part, via les femmes de la ligne fasciste, pour écraser et liquider celles qui le font pas l’accepter vouloir. En tant que mouvements de femmes organisés au niveau national, régional et mondial, nous devons reconnaître ces dangers, en discuter idéologiquement et politiquement et définir une politique commune. Nous devons garder le développement du confédéralisme mondial des femmes en tant que système mondial de liberté des femmes contre le système mondial hégémonique de l’État masculin dans notre ordre du jour. Ce 25 novembre devrait aussi en être l’occasion d’écraser et liquider ceux qui ne veulent pas s’en accommoder (…). (…)

Autodéfense et sensibilisation

Un autre enjeu très fondamental est le développement, la diffusion et la professionnalisation de la sensibilisation et de l’organisation de l’autodéfense féminine. L’échange d’expériences dans le domaine de l’autodéfense et le développement d’une organisation commune sont d’une importance cruciale. En particulier, une stratégie d’attaque multiforme et systématique est poursuivie contre les femmes organisées, conscientes et en lutte. La modernité capitaliste dominée par les hommes, qui au Moyen Âge chassait les femmes sages comme des sorcières et liquidait la volonté des femmes, devenant ainsi un système hégémonique, vise aujourd’hui à liquider les femmes et les organisations révolutionnaires sages afin de transformer le système masculin hégémonique en un système à suivre. la crise. D’abord la femme organisée, la femme qui se défend, a tiré sur la femme consciente, désobéissante et rebelle. Le but de la modernité capitaliste dominée par les hommes est de rendre les femmes inconscientes, sans rébellion, sans organisation et sans autodéfense, et de créer des femmes qui obéissent au système capitaliste. Pour cela, une guerre physique et spéciale implacable est en cours. Le système masculin hégémonique attaque les femmes et les valeurs de vie de la société comme un mouvement contre-révolutionnaire. Afin de dominer l’esprit et le corps des femmes, elles sont aliénées, masculinisées et traditionalisées avec une violence terrible et spéciale en temps de guerre. 

La stratégie de « tirer d’abord sur les femmes » s’est transformée en stratégie de « tirer d’abord sur les femmes organisées et conscientes qui revendiquent leurs droits et les légitiment ». Si les femmes dans la vie sont désorganisées, impuissantes et sans combat, si elles ne peuvent revendiquer leurs droits et sont obéissantes, cette vie n’est pas la vie. Par conséquent, notre impératif en tant que mouvement de femmes est de protéger et d’embrasser la femme organisée, la femme consciente, et de sensibiliser.

De ce point de vue, la 2ème Conférence Internationale des Femmes des 5 et 6 novembre [à Berlin], avec ses débats, a créé un agenda très important et a donné espoir et encouragement aux femmes du monde. Nous saisissons cette occasion pour saluer la conférence et déclarer que nous (…) sommes prêtes à faire notre part pour mettre en œuvre les décisions de la conférence.

Appel à la révolution des femmes

Ce 25 novembre joignons nos voix, nos couleurs et nos forces et remplissons les rues, faisons une mobilisation de sensibilisation plus forte. Renforçons la prise de conscience, la lutte et l’organisation de la libération des femmes contre la violence d’État masculine systématisée et brutale. Prenons l’être et la multiplication comme base contre ceux qui essaient de nous rabaisser et de nous détruire.

Conscients que défendre les femmes, c’est défendre la nature, les enfants, la société et la vie, nous devons intensifier notre combat contre les massacres en joignant leurs voix aux nôtres. Soyons la voix de la terre, de l’eau, des arbres et de l’air, soyons la voix des enfants et descendons dans la rue.

Sur cette base, nous appelons les femmes kurdes, les organisations de femmes arabes, perses, arméniennes, syriennes, assyriennes et turkmènes, les mouvements féministes et toutes les femmes qui veulent marcher vers la liberté et la beauté à rejoindre les rues, les actions et les luttes pour répondre au magique et pouvoir effectif du slogan Jin-Jiyan-Azadî.

C’est maintenant le temps de la prise de conscience, de l’organisation et de la lutte avec les esprits et les émotions des femmes. L’heure est à la révolution des femmes avec le slogan Jin-Jiyan-Azadî. Il est temps d’unir et de donner aux femmes les moyens de se dresser contre la violence, quelles que soient leurs croyances, leur nationalité, leur race ou leur couleur. Joignons-nous ce 25 novembre avec la revendication de transformer les massacres en lutte pour la liberté et la victoire des femmes et donnons la réponse nécessaire à ces pouvoirs masculins fascistes dans tous les domaines :

Jin-Jiyan-Azadî contre le génocide des femmes, de la nature et des enfants ! Jin-Jiyan-Azadî contre le fascisme, l’occupation, les armes chimiques et la trahison ! Contre la violence masculine fasciste d’état, prenons conscience, organisons-nous et gagnons en légitime défense ! Le 21e siècle deviendra le siècle de la révolution des femmes avec la lutte croissante des femmes ! »

ANF

IRAN. Tollé contre la demande d’exécution des manifestants

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TEHERAN – 227 parlementaires iraniens ont cosigné un communiqué demandant au pouvoir judiciaire d’appliquer la peine de mort pour les manifestants et militants anti-régime arrêtés depuis le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans, tuée à Téhéran pour un voile « mal porté ». L’Organisation iranienne des droits humains déclare que ceux qui demandaient l’exécution sont complices de ce crime.

227 Les parlementaires iraniens ont décrit les manifestations comme des manifestations « contre Dieu » et ont exigé que la justice iranienne applique les condamnations à mort prononcées contre les manifestants.

Suite à cette déclaration, le chef du pouvoir judiciaire iranien, Xulam Hussein Muhsini, a exigé des juges que les dossiers des manifestants arrêtés soient clôturés dans les plus brefs délais et que les manifestants soient punis.

D’autre part, le président de l’Organisation iranienne des droits de l’homme, Mehmud Emiri Muqedem, a déclaré dans un communiqué que les manifestations sont le droit fondamental du peuple. Déclarant que le meurtre des manifestants et l’imposition de la peine de mort est un crime international, le Muqedem a déclaré que ceux qui veulent que les manifestants soient exécutés sont complices de ce crime et qu’une enquête devrait être ouverte contre eux.

Des milliers de personnes ont été arrêtées et condamnées par les forces du régime iranien au cours de la manifestation de 53 jours en Iran et au Kurdistan Rojhilat. Selon les informations obtenues, 8 personnes ont été condamnées à mort à ce jour.

ANF