Jean Ziegler appelle l’ONU à agir contre le fascisme turc
Sarah Glynn : Ecoutez les Kurdes
Muslim : Ils ont ouvertement dit : « Vous ne devez pas former l’unité kurde »
Conférence / Projection : Confédéralisme démocratique au Rojava
La journaliste & peintre Zehra Doğan envoie des photos d’elle en prison
TURQUIE – MERSIN – La journaliste et peintre Zehra Doğan, Sise Bingöl, 85 ans, une prisonnière malade, ainsi que la petite Dersim, deux ans et sa mère sont dans le même quartier de la prison de Tarsus.
En envoyant trois photos de la prison à Bianet, Zehra Doğan a soulevé des inquiétudes concernant l’état de santé de Sise Bingöl. Doğan a déclaré que l’état de santé de Bingöl s’était détérioré et a ajouté qu’elles exigeaient sa libération immédiate de prison.
Sur l’une de ses photos, on peut voir Doğan en train de peindre
Sur la deuxième photo envoyée par Doğan, on peut voir la détenue la plus âgée de la prison Bingöl et la plus jeune Dersim, entourées d’autres femmes kurdes.

Les dessins que Doğan a fait avec le matériel qu’elle a pu trouver en prison et envoyés à Bianet


Que s’est-il passé ?
Sise Bingöl a été arrêtée à Varto en Muş en 2016. Emprisonnée deux mois et demi et libérée lors de sa première audience, elle a été de nouveau arrêtée en avril 2017 après que sa peine de prison a été confirmée par la Cour d’appel régionale de Bingöl Erzurum. Elle a été envoyée à la prison de Muş.
Bien que Bingöl aie besoin d’être sous le contrôle médical renforcé en raison de ses troubles cardiaques, de sa tension artérielle, de ses poumons et de ses problèmes gynécologiques, le rapport préparé par l’hôpital d’Etat de Tarsus a indiqué que l’emprisonnement de Bingol ne mettait pas sa vie en danger.
Qui est Zehra Doğan ?
La célèbre artiste Banksy a protesté contre la condamnation de Zehra Doğan par une projection d’une fresque en mars 2018 à Manhattan montrant Dogan derrière les barreaux avec la légende « Elle est condamnée à 2 ans et 9 mois et 22 jours pour avoir peint ce tableau ».
L’Espagne & la Commission européenne interrogées sur l’huile d’olive d’Afrin volée par la Turquie
Le journal espagnol Público a publié un article de Ferran Barber et David Meseguer sur l’huile d’olive que l’occupation turque et ses mercenaires ont pillé dans le canton d’Afrin. Cet article aborde les questions soulevées au Sénat espagnol et à la Commission européenne concernant la détermination de l’origine de l’huile volée à Afrin que la Turquie cherche à vendre à d’autres pays, de même que les documents falsifiés et le financement turc du terrorisme.
L’UE n’a pas appliqué de tests analytiques pour déterminer l’origine de l’huile syrienne volée
En premier lieu, Barber et Meseguer ont répondu aux questions posées par les sénateurs espagnols à la suite d’informations faisant état d’importations d’huile d’olive vers l’Espagne depuis la Turquie, en particulier après les signalements des crimes turcs commis à Afrin : « Les sénateurs Carles Mulet García et Jordi Navarrete Pla, membres de la coalition politique valencienne Compromís, ont présenté deux questions et une motion au Sénat espagnol afin de demander au Gouvernement espagnol de fournir les trois derniers rapports des importations espagnoles d’huile d’olive publiés par les douanes. A la suite du débat suscité par les crimes turcs à Afrin, les sénateurs valenciens ont demandé au gouvernement espagnol d’expliquer si d’autres entreprises étaient impliquées dans ce type de fraude et si, en particulier, d’autres faisaient du commerce illégal d’huile d’olive importée depuis la Turquie. Si oui, Mulet et Navarrete veulent savoir comment l’Espagne lutte contre ces pratiques frauduleuses et quel type de sanctions sont imposées aux contrevenants. Le gouvernement espagnol a également été sollicité par le sénateur Basq Jon Iñarritu (EH Bildu). »
Grâce aux accords commerciaux, la Turquie pourrait financer le terrorisme au Moyen-Orient
Barber et Meseguer ont noté que Compromís a appelé au renforcement des ressources pour détecter l’origine de l’huile importée en Espagne, en écrivant : « Compromís a également exigé que la police douanière des ports méditerranéens soit renforcée avec suffisamment de ressources et d’agents pour détecter l’origine des huiles à vendre en Espagne, et très spécialement, de celles qui ont leur origine en Turquie. La coalition valencienne a exhorté le gouvernement à adopter des mesures supplémentaires pour protéger les consommateurs locaux qui rendent impossible le commerce de productions étrangères qui violent les réglementations européennes. »
Carles Mulet et Jordi Navarrete veulent clarifier si l’Espagne, l’Italie ou tout autre pays tiers pourrait être impliqué dans la fraude des importations de l’huile d’olive faussement « turque » volée en Syrie, tout en rappelant que la Turquie bénéficie d’accords commerciaux simplifiant la commercialisation de leurs produits. Les sénateurs estiment que la police européenne devrait se coordonner pour enquêter sur « une pratique qui pourrait financer le terrorisme au Moyen-Orient en recourant à des pratiques méprisables de vol qualifié, de pillage, de pots-de-vin, de manipulation alimentaire et de fraude ».
« La coalition Primavera Europea a également présenté une motion à la Commission européenne pour qu’elle prenne les mesures nécessaires afin de savoir si une société européenne pourrait être impliquée dans l’acquisition de l’huile volée à Afrin ».
Aucun test pour connaître l’origine
L’article note qu’aucun test n’a été effectué jusqu’à présent pour déterminer l’origine de l’huile d’olive pillée que la Turquie tente frauduleusement de commercialiser en la faisant passer pour un produit turc et dont une partie de ses revenus va à des mercenaires islamiques qui occupent ce canton : « D’autre part, aucune des institutions espagnoles chargées de veiller au respect des réglementations européennes concernant les importations agro-alimentaires ne possède les technologies nécessaires pour évaluer l’origine (…) d’une huile d’olive. En pratique, cela signifie que seule une enquête policière dépassant les pouvoirs et les compétences du service d’inspection des importations permettrait de savoir si, comme Público l’a dénoncé il y a quelques jours, la Turquie aurait pu introduire ou tente de vendre frauduleusement une partie des dix à cinquante mille tonnes d’huile d’olive volées aux Kurdes de la ville syrienne d’Afrin et ses environs afin de financer les mercenaires islamistes qui sont utilisés pour soutenir la guerre illégale dans ce canton ».
Travail sur le test de l’huile d’olive
L’article souligne qu’il est difficile de déterminer la variété de l’huile. Selon Rafael Pico, directeur de l’entité privée qui regroupe les entreprises espagnoles exportatrices d’huile d’olive (ASOLIVA): « Ce n’est pas qu’elles manquent de moyens en raison d’une dotation insuffisante en ressources. Le problème est qu’il n’existe même pas de procédures scientifiques pour déterminer la variété d’huile. Précisément, la Commission européenne travaille actuellement, dans le cadre du projet Oleum, à l’élaboration d’une procédure pour la déterminer. »
« En ce qui concerne la certitude de l’origine, la seule garantie est les documents de traçabilité. Bien sûr, s’il y a eu falsification des pouvoirs, c’est le gouvernement turc ou les entreprises turques qui y ont participé, et non les entreprises espagnoles qui pourraient hypothétiquement acquérir à leur insu un produit syrien avec un certificat d’origine turque », déclare Rafael Pico.
Les journalistes ont noté l’occupation illégale turque et de ses mercenaires dans le canton d’Afrin qui ont confisqué les possessions des producteurs kurdes : « Bien sûr, si, comme l’a reconnu le ministre turc de l’Agriculture Bekir Pakdemirli, la récolte d’Afrin a été pillée pour être vendue frauduleusement, aucun document officiel ne donnera l’origine du produit venant des régions situées dans une zone occupée illégalement (…) par l’Armée Syrienne libre (ASL) et ses alliés turcs pillant les producteurs kurdes, soumis et dépossédés de leurs biens par le régime Erdogan.”
Faux documents
Les pratiques de l’occupant turque ne se limitent pas à l’occupation du canton d’Afrin, au persécution de ses habitants, au pillage de la récolte, mais atteignent aussi le point de falsification des documents pour faire passer l’huile d’olive d’Afrin comme turque : « Selon des informations publiées par Público le 12 janvier, le gouvernement turc tente d’introduire illégalement dans des pays tiers comme en Espagne plusieurs milliers de tonnes d’huile d’olive produite avec les olives pillées par leurs mercenaires à Afrin et d’autres localités voisines du Rojava ».
Et d’ajouter : « Une partie de la production aurait déjà pu être vendue, ou sur le point d’être commercialisée, avec de faux documents d’attribution d’origine délivrés avec la bénédiction de l’administration turque, où des boîtes d’huile d’olive d’Afrin de première qualité, sous le nom de Barakat Al Ghouta, sont vendues en Arabie Saoudite comme d’origine turque. Un protocole secret publié par l’agence kurde Firat (ANF) suggère que près d’un quart des revenus tirés de la commercialisation de ce produit – environ 19 millions d’euros – serait utilisé pour payer les mercenaires de Recep Tayipp Erdogan. »
Le journal a souligné le rôle des Kurdes dans la lutte contre l’organisation de l’Etat islamique alors que la Turquie les considère comme des terroristes : « Ce que l’exécutif d’Erdogan essaie d’éviter, c’est qu’une partie des revenus fournis par « l’or vert » finisse entre les mains des Kurdes syriens, qu’il traite comme une filiale du PKK, et auxquels il fait référence de manière obsessionnelle, en les traitant de terroristes alors qu’ils sont les alliés terrestres des Américains dans la lutte contre l’Etat islamique ».
« Un député du parti CHP, Orhan Saribal, a déclaré qu’il est tout à fait exact qu’environ 50 000 tonnes d’huile d’olive syrienne d’Afrin ont été transportées en Turquie pour commercialisation sur le marché intérieur et dans les pays tiers. Selon ce parlementaire, l’huile d’Afrin voyage en baril de seize et vingt kilos en Turquie, où elle est étiquetée et emballée, puis traitée à Hatay avec d’autres olives, ce qui rend plus difficile la détection de la fraude puisque la Turquie elle-même parraine l’arnaque. »
Ferran Barber et David Meseguer ont conclu l’article en ces termes. Selon un producteur d’Afrin basé en Espagne, le type d’olivier qui abonde le plus chez les Kurdes est souvent appelé « Zeiti ». Il a ajouté : « En fait, on dit souvent que c’est celui qui offre le plus de performance. La production moyenne de chaque arbre varie entre cent et deux cents kilos. Il existe cinq sous-types de cette variété, dont la qualité et la production sont variables. Logiquement, les paysans kurdes choisissent les meilleurs selon leurs préférences. »
Turquie: La journaliste Ayşe Düzkan emprisonnée pour être solidaire du journal Ozgur Gundem
TURQUIE – ISTANBUL – Condamnée à 18 mois de prison pour avoir participé à la campagne de solidarité avec le journal kurde Özgür Gündem, fermé par décret, la féministe et journaliste Ayşe Düzkan est entrée en prison pour purger sa peine.
« J’ai agi en solidarité avec Özgür Gündem, non seulement pour la liberté de la presse, mais aussi pour réclamer la paix. Je vais bien, mon moral est bon, à bientôt », a déclaré Ayşe Düzkan juste avant d’entrer en prison.
Düzkan a été condamné à 18 mois de prison pour avoir été rédactrice en chef du quotidien Özgür Gündem pendant une journée, en signe de solidarité avec le journal.
Duzkan fait partie des dizaines d’autres intellectuels accusés de « propagande terroriste » pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec le quotidien kurde fermé Özgür Gündem. Ils s’étaient relayés pour endosser symboliquement la responsabilité de rédacteur en chef du journal, qui fait l’objet de nombreuses poursuites.
Selon les rapports de suivi des médias, au moins 123 journalistes sont derrière les barreaux en Turquie
Les amis de Düzkan, les journalistes et les membres du Syndicat des travailleurs de la presse, de la radiodiffusion et de l’imprimerie de Turquie (DİSK/Basın-İş), dont Düzkan est également membre, étaient présents au tribunal.
S’adressant à bianet, Düzkan a déclaré qu’agir en solidarité avec Özgür Gündem signifie pour elle revendiquer la paix :
« Tous ceux qui ont agi en tant que rédacteur en chef d’Özgür Gündem ont été condamnés lors du procès. Certaines peines ont été ajournées. Murat Çelikkan est en prison. Je vais aller en prison. Je pense qu’il est remarquable que nous soyons tous les deux Turcs. Il est courant de parler d’Özgür Gündem comme d’une « presse kurde ». En tant que Turque, je pense que la réalité kurde est importante pour nous. Parce que l’exigence de paix est impossible sans connaître cette réalité. J’ai agi en solidarité avec Özgür Gündem, non seulement pour la liberté de la presse, mais aussi pour réclamer la paix. Mon moral est bon, je suis de bonne humeur. »
Ayse Düzkan a indiqué que la Turquie traversait une période très critique, soulignant les changements structurels :
« Nous traversons une période où l’éducation est en train d’être réformée, la loi s’éteint, le travail scientifique est détruit. Une période de grande pauvreté… Beaucoup de gens sont condamnés à la prison. Ma condamnation n’est rien à côté d’eux. Les phrases qui nous sont données ne sont pas importantes par rapport à ces changements ».
Turquie, des prisonniers politiques en grève de la faim torturés
TURQUIE – DÜZCE – Les prisonniers politiques de la prison de Çilimli, Düzce, déclarent que l’administration de la prison utilise des méthodes de pression et de torture contre les prisonniers politiques [kurdes].
Les prisonniers ont déclaré à leurs familles qu’ils avaient été mis à l’isolement les pieds attachés et les menottes aux poignets. Mais le directeur de la prison a accusé les prisonniers de menteurs.
Les prisonniers ont exposé la situation à ANF et ont appelé à dénoncer ces méthodes répressives en exigeant que les organisations de défense des droits s’occupent de cette question.
Les détenus qui ont exigé qu’une délégation d’avocats, de médecins et de psychologues viennent en prison ont souligné que les tortures étaient systématiquement appliquées. Parmi les prisonniers torturés se trouvent également certains de ceux qui font la grève de la faim.
Lettre de prisonniers
Dans la lettre qu’ils ont envoyée, les prisonniers ont souligné que la torture et les méthodes répressives dans la prison fermée de type T de Düzce / Çilimli étaient continues depuis les 4 dernières années : « Les insultes, les injures, les pressions psychologiques et les fouilles arbitraires ont continué d’augmenter à partir d’avril 2018. Au cours du mois de mai, des gardes ont fait une descente de nuit dans les cellules. Tous les prisonniers ont été sévèrement battus. Les gardes et les gendarmes sont entrés tellement de fois dans le quartier que nous ne savons plus le nombre. Ils ont commencé à nous insulter et à faire l’appel. Nous avons commencé à être battus, nous étions 10 personnes dans un coin avant même de pouvoir dire un mot. Nous avons demandé que les camarades blessés soient emmenés à l’infirmerie ou à l’hôpital. Ils ont répondu : »Ce n’est que le début », ont déclaré les prisonniers.
Les prisonniers ont déclaré avoir demandé à rencontrer le directeur de la prison, mais ils n’ont reçu aucune réponse : « Nous voulions lui parler, mais on nous l’a toujours refusé. Nos familles ont demandé à parler au directeur mais leurs demandes ont également été rejetées. Lorsque les familles ont dit qu’elles ne partiraient pas sans avoir parlé au directeur, il a accepté de les rencontrer. Les familles ont dit que leurs fils n’étaient pas seuls en prison, mais le directeur leur a dit qu’en fait les prisonniers mentaient. »
Des prisonniers constamment menacés
Les prisonniers ont écrit que l’administration pénitentiaire les avait soumis à diverses formes de torture parce qu’ils avaient refusé de se présenter au dépouillement le 25 septembre 2018. Les prisonniers racontent l’enfer qu’ils ont vécu : « Nous étions menottés à l’envers et nos jambes étaient attachées. Le directeur de la prison Kazım Kaya et les gardiens, devant les caméras, ont déclaré : » Nous allons faire de vous des hommes » et nous ont menottés. Ces tortures se sont poursuivies du 25 au 28 septembre et lorsque les familles et les avocats nous ont finalement rencontrés, ils ont déposé une plainte pénale auprès du Ministère de la Justice auprès du Bureau du Procureur Général à Düzce.
Appel à l’opinion publique
Les détenus ont déclaré que ce qui leur a été fait doit parvenir à l’Assemblée nationale, a appelé le public et les organisations de défense des droits à recueillir leur appel et à agir. « Nous sommes toujours punis et réprimés. Nous sommes mis en isolement, et on nous a interdit les visites et les appels téléphoniques auxquels nous avons droit. »
Les prisonniers ont souligné le danger pour leurs camarades qui font la grève de la faim et qui ne sont pas épargnés par la répression et la torture. « Nous voulons que le public soit sensible à cette question et nous voulons que les organisations de défense des droits s’en occupent. Nous avons besoin d’une équipe d’avocats, de médecins et de psychologues pour venir à la prison dès que possible. »
https://anfenglishmobile.com/human-rights/hunger-strikers-in-duezce-prison-tortured-32536
Le Mouvement des femmes kurdes invité par la fédération du PCF – 94
VAL DE MARNE – Le Mouvement des femmes kurdes a été invité par la fédération du Parti communiste français (PCF) du 94.
Les représentantes du Mouvement des femmes kurdes en France ont informé les membres de la fédération du PCF-94 sur la lutte des Kurdes au Rojava, l’invasion turque à Afrin. Elles ont évoqué également les grèves de la faim menées par des centaines de prisonniers politiques kurdes et des activistes kurdes en Turquie et à travers le monde pour mettre fin à l’isolement carcéral du dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
Le mouvement des Femmes kurdes invité de la fédération #PCF du 94.Nous avons
Résumé la lutte des kurdes au Rojava, l'invasion turque (à Éfrin) et parlé des grèves de la faim qui durrent pour #LeylaGuven depuis 82j , Nazir Yağız 69 j, détenus politiques 44 et à Strasbourg 43 jours pic.twitter.com/wK1thoRAjT— Mouvement des femmes kurdes – France-TJK-F (@MouvementTJK_F) January 28, 2019