Qui va protéger les Kurdes de Syrie ?
Artiste kurde Rêber Wahid : «Tout artiste doit être une arme face à l’ennemi»
L’éminent artiste kurde, Rêber Wahid, a déclaré que la Turquie cherchait à détruire la région et que ce qui se passe à Afrin en était un bon exemple, alors qu’il commentait les menaces turques pesant sur les régions du nord et d’est de la Syrie. Il a également souligné que le partenariat de la Turquie avec les mercenaires de Daesh était évident, soulignant la nécessité d’unifier les rangs kurdes pour affronter l’ennemi.
ROJAVA – KOBANÊ – Ces déclarations ont été faites par l’artiste kurde Rêber Wahid lors d’une interview réalisée par l’agence de presse Hawar.
Rêber Wahid a obtenu le titre d’ambassadeur de la paix pour les personnes handicapées au Moyen-Orient, et a chanté pour les résistances à Afrin et à Kobanê : « Kobanê a une place spéciale dans mon cœur. C’est la première ville kurde au monde qui a triomphé du terrorisme dans l’ère moderne, et son nom héroïque a été gravé en lettres d’or dans l’histoire avec le sang de son peuple et le courage de ses héros qui résistent au terrorisme criminel turc de Daesh. »
« La Turquie n’a aucune amitié avec les sages de la région et du monde. Elle a commis des massacres contre les Kurdes et les Arméniens, et cherche toujours à en détruire d’autres, car ce qui se passe à Afrin et dans d’autres villes est la plus grande preuve du terrorisme de cet État, et son partenariat avec les mercenaires de Daesh est évident pour tous ».
Quant au rôle de l’artiste dans la résistance, il a déclaré : « J’ai chanté pour Kobanê et Afrin en arabe et en kurde, et je chanterai pour toutes les villes de résistance. C’est le devoir de l’artiste envers son peuple, donc tout artiste doit être une arme face à l’ennemi. »
« Tout le monde doit se tenir aux côtés de l’Administration Autonome pour vaincre l’ennemi et travailler ensemble pour la construction, la stabilité et le développement. L’ennemi turc n’est pas en sécurité. Cet ennemi est allié au diable pour contrôler les ressources, et il tue pour cela. Ce sont les descendants des Ottomans qui ont causé le retard de la région depuis qu’ils ont pris la direction de la nation arabe et islamique, et les massacres des Arméniens et des Kurdes en sont un bon exemple ».
Il a ajouté que la Turquie était un pays arriéré culturellement et moralement, et qu’elle essayait de combler ce retard en pillant et détruisant d’autres cultures.
L’artiste Rêber Wahid est originaires de la ville de Qamishlo, au nord du pays. Il a chanté dans plus de 14 langues et a remporté plusieurs prix régionaux et internationaux.
TURQUIE : Meeting à Istanbul en soutien aux grévistes de la faim
ISTANBUL – Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Istanbul à l’appel du Parti démocratique des peuples (HDP) en soutien aux prisonniers en grève de la faim contre l’isolement d’Abdullah Ocalan.
Promu pour exiger la fin de l’isolement du leader kurde, Abdullah Öcalan, le meeting a également appelé à soutenir la grève de la faim menée par la coprésidente de la DTK et députée de HDP Hakkari, Leyla Güven. La grève de la faim s’est étendue à Hewlêr, à l’Europe, aux prisons du Kurdistan et à la Turquie.
L’ONG kurde « Heyva Sor » attend vos dons
Vous pouvez faire des dons à Heyva Sor en allant sur leur site ici
Image via Heyva Sor
De Leyla Qassim à Leyla Guven : La résistance légendaire des femmes
L’engagement des femmes résistantes a illuminé l’obscurité de la nuit et a donné le message de la lutte : celle de Leyla Wali Hussein, « Viyan Soran » pour la liberté du leader du peuple kurde Abdullah Ocalan, et encore aujourd’hui avec la résistance de Leyla Guven.
Les femmes kurdes continuent leur lutte contre l’occupation et la tyrannie par leurs actions, leur grève de la faim, leur immolation par le feu, la résistance contre l’occupant. Elles écrivent leur nom et leur lutte sur les pages de l’histoire, de Leyla Qassim, Leyla Kaplan « Rewşen », Leyla Zana, Leyla Şaylemez « Ronahî », jusqu’à Leyla Guven aujourd’hui. Ce nom est devenu le symbole de la résistance, montrant le lien des femmes kurdes avec leur résistance.
Le nom Leyla Guven écrit en rouge sur les pages de l’histoire
Le prénom Leyla a été écrit en rouge parmi au milieu de la lutte des femmes. Parmi elles : Leyla Wali Hussein, « Viyan Soran », s’est immolée en 2006, dénonçant le complot international contre le leader du peuple kurde : « Je ne veux plus voir Imrali pratiquer l’isolement et la torture » puis elle s’est transformée en flambeau humain.
Elle a cherché la liberté et est allée à la montagne
Leyla Wali Hussein est née à Sulaymaniyah (Başûr ou Bashur) en 1981, au Kurdistan du Sud. Elle est de la tribu de Jaf, l’une des grandes tribus du Kurdistan du Sud. Elle a connu le Mouvement de libération du Kurdistan dans les premières années de sa jeunesse, et s’est rendue dans les montagnes du Kurdistan et a rejoint les rangs du Mouvement de libération du Kurdistan en 1997 avec sa sœur. Pendant sa lutte pour une vie libre, sa famille a essayé plusieurs fois de la ramener à la maison : « Ce ne sont pas nos affaires. C’est la décision du libre arbitre de votre fille. Vous pouvez le lui demander, et si vous le souhaitez, vous pouvez l’emmener avec vous », ont répondu les responsables du PKK à la famille.
Après un séjour dans les montagnes, elle a commencé à organiser les membres au Başûr. En 2004, elle a été membre du comité de reconstruction du PKK, puis est retournée à la lutte armée en tant que commandante dans les unités des femmes libres – Star – les Forces de défense féminines.
Tu m’as appris l’alphabet de la liberté
Elle a dit dans une lettre : « Mon leader, depuis le jour où j’ai entendu ton nom, j’ai senti la vie, et je savais qui j’étais et comment je devais vivre », a-t-elle dit dans son message à Ocalan. « Vos pensées m’ont fait découvrir ma vérité et m’ont appris à vivre une vie significative, l’alphabet de la liberté. Dans votre école, je n’ai jamais hésité ou regretté, parce que j’ai découvert une force humaine, une volonté et une signification, bien que rares, je me suis rendue compte que l’impossible n’existe pas, et j’y crois, je le croyais, et en tant que femmes kurdes, et c’était donc mon espoir de vous rencontrer, même pour un instant, et de partager avec vous ce qui se passe dans mon esprit et mon cœur sur la liberté, les femmes et le peuple ».
Heureuse parce que je vais atteindre un but
« Nous entrons dans la huitième année de l’arrestation du dirigeant Ocalan alors que la conspiration internationale est entrée dans une nouvelle étape pleine de danger pour tout le Kurdistan. Ils veulent effacer les réalisations du leader, ils veulent vivre dans une vie où nous sommes habitués à l’absence du chef et à l’absence de pensée. Ils appellent à abandonner le commandant en public. Par conséquent, le peuple du Kurdistan, dans ses quatre parties, manifeste contre la politique du génocide et la politique injuste contre son dirigeant. En tant qu’étudiante, je tiens à souligner mon mécontentement à l’égard du complot du 15 février. Je tiens à souligner ma grande solidarité avec la résistance populaire. En brûlant mon corps, je veux envoyer un message aux esprits et aux cœurs rigides d’une société de classes ».
La lutte a laissé un grand héritage pour les femmes
A la fin de sa lettre, Viyan Soran dit que son action est une continuation de la résistance de Leyla Qassim, Zilan et tous les martyrs. « Je suis très heureuse que toutes les personnes et les femmes de mon peuple lisent et entendent mon message : Mort à la trahison, mort à la conspiration internationale ! S’il ne reste qu’une seule personne, votre philosophie de vie restera vivante et triomphera toujours ».
La résistance de Leyla continue
Viyan Soran, en s’immolant, a appelé à la protection du dirigeant kurde et à l’escalade de la lutte et la résistance.
Aujourd’hui, la résistance de Leyla Wali Hussein (Viyan Soran) se poursuit à travers celle de la coprésidente de la Conférence de la société démocratique et députée du HDP dans la ville de Golemerg, Leyla Guven.
« Je n’ai jamais accepté cette conspiration et la torture continue contre le leader, et je ne l’accepterai jamais, ces mots montrent le but des milliers des dirigeants qui sont tombés martyrs ».
Nous triompherons quel qu’en soit le prix
Viyan Soran n’a pas accepté l’isolement du leader kurde Abdullah Ocalan à l’occasion de l’anniversaire du 7ème complot. Elle s’est donc immolée. Aujourd’hui, Leyla Guven n’a pas accepté l’isolement et elle est en grève de la faim depuis 87 jours. « Nous triompherons à tout prix. Avec notre résistance et notre lutte, nous assurerons la victoire. J’affirme que je respire la réalité de la vie pour laquelle je peux mourir, et pour mon but je peux embrasser le chemin de la mort », a-t-elle déclaré.
De Leyla Qassim à Laila Wali Hussein (Viyan Soran), Leyla Kaplan « Rewşen », Leyla Şaylemez « Ronahî » jusqu’à Leyla Guven, on se souvient de la poésie écrite en kurde par feu Seyda Cegerxwîn sur le martyr de Leyla Qassim :
« Leyla
Şêr, şêr e, mêr e yan jin e
Nîşan bi dest, Leyla min e
Polaye dil wek asin e
Leyla kî ye ?
Leyla Jin E.
Leyla min e.
Leyla min e….
Leyla keça Mît û Meda
Canê xwe da di ber me da
Bijîn heçî ko canfida
Xweş bin ji te ji te jar û geda
Leyla kî ye ?
Leyla Jin E.
Leyla min e.
Leyla min e….
Divêm li li pey te bêm e jî
Çi’b kim bi vê jîna rijî ?
Xwînê nerêjî napijî
Leyla bijî, Leyla bijî ! »
***************
Leyla
http://www.hawarnews.com/en/haber/from-leyla-qassim-to-leyla-guven-legendry-resistance-h6626.html
Lourdes peines de prison pour deux ex-députées kurdes en Turquie
Kışanak a évoqué le discours prononcé devant la prison de Diyarbakır et a déclaré: « Je suis entrée dans la prison à 19 ans et je ne me suis pas pliée devant la persécution d’Esat Oktay [un bourreau de la prison d’Amed tristement célébré pour la torture et des actes barbares commis sur les prisonniers kurdes dans les années 1980]. Je suis restée dans une pièce de deux pieds carrés dans la terre pendant deux mois. Je n’ai pas lu les hymnes [fascistes turcs] qu’ils voulaient me forcer à chanter et j’ai été soumise à la torture.
Malgré tout cela, je croyais que la persécution prendrait fin et j’ai gardé mon espoir pour pouvoir également conserver ma santé mentale. Je suis confrontée à des accusations qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme un crime. Aucun problème ne peut être résolu sans affronter cette brutalité à la prison de Diyarbakir. Bulent Arinç a entendu parler de ce que j’ai vécu et a déclaré : « Si j’étais à la place de cette femme, je serais allé à la montagne ». Mais je ne l’ai pas fait et je me suis levée. Dans la salle à côté de la mienne, un homme a été battu et tué sous la torture. Sa femme était avec moi et nous entendions son cri. Cet État me doit des excuses, mais au lieu de cela, il met en avant des accusations que je n’accepte jamais comme étant des crimes. »
Après la défense de Kışanak, l’avocat Sivan Cemil Özen a défendu Sebahat Tuncel. « Notre cliente n’a pas pu assister à l’audience car elle est en grève de la faim », a-t-il déclaré.
Les avocats ont examiné toutes les irrégularités lors de ce procès et se sont plaints de ce que leurs clientes ne bénéficiaient pas du droit de se défendre comme prévu par la loi.
Condamnées à la prison ferme
Annonçant sa décision, la Cour a condamné Kışanak à 11 ans et 3 mois d’emprisonnement pour «appartenance à une organisation illégale» et à trois autres années d’emprisonnement pour «propagande en faveur d’une organisation illégale».
Tuncel a été condamnée à 9 ans et 9 mois d’emprisonnement pour «appartenance à une organisation illégale» et à 5 ans et 3 mois pour «faire de la propagande pour une organisation illégale».
Comprendre les dangers d’une « zone tampon » turque en Syrie
Un réfugié kurde remporte le prix littéraire le plus riche d’Australie
La candidature de Selahattin Demirtas proposée pour le Prix Nobel de la paix 2019
Le 20 novembre, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que la détention provisoire de Demirtaş était un acte politique et a ordonné sa libération. Les tribunaux turcs ont refusé d’appliquer la décision de la Cour européenne et une cour d’appel régionale turque a confirmé le 4 décembre dernier la peine de quatre ans et huit mois d’emprisonnement prononcée contre Demirtaş accusé de « diffusion de propagande terroriste ».
Selahattin Demirtas est tenu en otage dans une prison turque depuis plus de 2 ans par le pouvoir turc autoritaire qui a déclaré la guerre aux Kurdes en Turquie et en Syrie.
Via Duvar
L’expérience égalitaire homme/femme du Rojava appliquée dans un land allemand
ALLEMAGNE – POSTDAM – Le parlement du land de Brandebourg a pris une décision historique en faveur d’une « loi sur l’égalité » en vigueur au Rojava. Conformément à la loi, les partis qui se présentent aux élections législatives de l’État nommeront un nombre égal d’hommes et de femmes.
En Allemagne, les femmes ont obtenu le droit de vote et de se présenter aux élections dès 1918. Le centenaire de cette étape pour les hommes et les femmes vivant sur un pied d’égalité a fait l’objet de nombreuses célébrations dans toute l’Allemagne. Un siècle après que les femmes aient obtenu ces droits grâce à de grandes luttes, l’État du Brandebourg oriental a pris cette décision historique.
La proposition soumise l’année dernière par les Verts au Parlement de Brandebourg concernant la représentation égale des femmes et des hommes au Parlement de l’État a été adoptée à la majorité des voix. La proposition a été soutenue par Die Linke (Parti de gauche) et le SPD.
L’Union chrétienne-démocrate (CDU) et l’Alternative d’extrême droite pour l’Allemagne (AfD) ont voté « non » à la proposition qui entrera en vigueur à partir du 30 juin 2020.
Die Linke applique cette règle depuis un certain temps
La coprésidente de Die Linke, Katja Kipping, a déclaré que l’adoption pour la première fois en Allemagne d’une « loi sur l’égalité » de ce type constitue un pas important et qu’une telle loi est également nécessaire au niveau fédéral : « D’autres partis pourraient suivre notre voie et appliquer la loi sans attendre qu’elle entre en vigueur ». (…)
Une loi similaire est en vigueur au Rojava depuis des années
Immédiatement après la révolution au Kurdistan du Rojava en 2012, les femmes et les hommes ont commencé à être représentés en nombre égal dans les conseils municipaux, de district, de ville et de village.
L’organisation politique civile du Rojava, le Mouvement de la société démocratique (TEV-DEM), compte 300 femmes parmi ses 600 membres. Le Conseil législatif qui prépare les lois au Kurdistan occidental (Rojava) a le même quota pour les hommes et les femmes. Afin d’empêcher un système patriarcal non seulement dans la politique mais dans tous les aspects de la société, les auto-organisations du Rojava ont des « lois sur les femmes ».
https://anfenglishmobile.com/news/brandenburg-state-in-germany-follows-rojava-s-route-32599
« Les alliés kurdes de l’Amérique risquent d’être exterminés par l’OTAN »
« Les alliés kurdes de l’Amérique risquent d’être exterminés par l’OTAN
La Turquie est considérée comme l’ennemi mortel des Kurdes mais elle utilise des chars allemands et des hélicoptères britanniques : il s’agit d’un scandale international.
Mais pour l’instant, nous avons besoin d’une réponse urgente au risque couru par les Kurdes au Rojava. La situation s’aggrave de jour en jour et il est tout à fait possible que l’OTAN procède bientôt à l’un des pires massacres génocidaires du XXIe siècle. »
Image via YPJ Rojava