AccueilKurdistanBakurDe Leyla Qassim à Leyla Guven : La résistance légendaire des femmes

De Leyla Qassim à Leyla Guven : La résistance légendaire des femmes

L’engagement des femmes résistantes a illuminé l’obscurité de la nuit et a donné le message de la lutte : celle de Leyla Wali Hussein, « Viyan Soran » pour la liberté du leader du peuple kurde Abdullah Ocalan, et encore aujourd’hui avec la résistance de Leyla Guven.

Les femmes kurdes continuent leur lutte contre l’occupation et la tyrannie par leurs actions, leur grève de la faim, leur immolation par le feu, la résistance contre l’occupant. Elles écrivent leur nom et leur lutte sur les pages de l’histoire, de Leyla Qassim, Leyla Kaplan « Rewşen », Leyla Zana, Leyla Şaylemez « Ronahî », jusqu’à Leyla Guven aujourd’hui.  Ce nom est devenu le symbole de la résistance, montrant le lien des femmes kurdes avec leur résistance.

Le nom Leyla Guven écrit en rouge sur les pages de l’histoire

Le prénom Leyla a été écrit en rouge parmi au milieu de la lutte des femmes. Parmi elles : Leyla Wali Hussein, « Viyan Soran », s’est immolée  en 2006, dénonçant le complot international contre le leader du peuple kurde : « Je ne veux plus voir Imrali pratiquer l’isolement et la torture » puis elle s’est transformée en flambeau humain.

Elle a cherché la liberté et est allée à la montagne

Leyla Wali Hussein est née à Sulaymaniyah (Başûr ou Bashur) en 1981, au Kurdistan du Sud. Elle est de la tribu de Jaf, l’une des grandes tribus du Kurdistan du Sud. Elle a connu le Mouvement de libération du Kurdistan dans les premières années de sa jeunesse, et s’est rendue dans les montagnes du Kurdistan et a rejoint les rangs du Mouvement de libération du Kurdistan en 1997 avec sa sœur.  Pendant sa lutte pour une vie libre, sa famille a essayé plusieurs fois de la ramener à la maison :  « Ce ne sont pas nos affaires. C’est la décision du libre arbitre de votre fille. Vous pouvez le lui demander, et si vous le souhaitez, vous pouvez l’emmener avec vous », ont répondu les responsables du PKK à la famille.

Après un séjour dans les montagnes, elle a commencé à organiser les membres au Başûr. En 2004, elle a été membre du comité de reconstruction du PKK, puis est retournée à la lutte armée en tant que commandante dans les unités des femmes libres – Star –  les Forces de défense féminines.

Tu m’as appris l’alphabet de la liberté

Elle a dit dans une lettre : « Mon leader, depuis le jour où j’ai entendu ton nom, j’ai senti la vie, et je savais qui j’étais et comment je devais vivre », a-t-elle dit dans son message à Ocalan. « Vos pensées m’ont fait découvrir ma vérité et m’ont appris à vivre une vie significative, l’alphabet de la liberté. Dans votre école, je n’ai jamais hésité ou regretté, parce que j’ai découvert une force humaine, une volonté et une signification, bien que rares, je me suis rendue compte que l’impossible n’existe pas, et j’y crois, je le croyais, et en tant que femmes kurdes, et c’était donc mon espoir de vous rencontrer, même pour un instant, et de partager avec vous ce qui se passe dans mon esprit et mon cœur sur la liberté, les femmes et le peuple ».

Heureuse parce que je vais atteindre un but

« Nous entrons dans la huitième année de l’arrestation du dirigeant Ocalan alors que la conspiration internationale est entrée dans une nouvelle étape pleine de danger pour tout le Kurdistan.  Ils veulent effacer les réalisations du leader,  ils veulent vivre dans une vie où nous sommes habitués à l’absence du chef et à l’absence de pensée. Ils appellent à abandonner le commandant en public. Par conséquent, le peuple du Kurdistan, dans ses quatre parties, manifeste contre la politique du génocide et la politique injuste contre son dirigeant. En tant qu’étudiante, je tiens à souligner mon mécontentement à l’égard du complot du 15 février. Je tiens à souligner ma grande solidarité avec la résistance populaire.  En brûlant mon corps, je veux envoyer un message aux esprits et aux cœurs rigides d’une société de classes ».

La lutte a laissé un grand héritage pour les femmes

A la fin de sa lettre, Viyan Soran dit que son action est une continuation de la résistance de Leyla Qassim, Zilan et tous les martyrs. « Je suis très heureuse que toutes les personnes et les femmes de mon peuple lisent et entendent mon message : Mort à la trahison, mort à la conspiration internationale ! S’il ne reste qu’une seule personne, votre philosophie de vie restera vivante et triomphera toujours ».

La résistance de Leyla continue

Viyan Soran, en s’immolant, a appelé à la protection du dirigeant kurde et à l’escalade de la lutte et la résistance.

Aujourd’hui, la résistance de Leyla Wali Hussein (Viyan Soran) se poursuit à travers celle de la coprésidente de la Conférence de la société démocratique et députée du HDP dans la ville de Golemerg, Leyla Guven.

« Je n’ai jamais accepté cette conspiration et la torture continue contre le leader, et je ne l’accepterai jamais, ces mots montrent le but des milliers des dirigeants qui sont tombés martyrs ».

Nous triompherons quel qu’en soit le prix

Viyan Soran n’a pas accepté l’isolement du leader kurde Abdullah Ocalan à l’occasion de l’anniversaire du 7ème complot. Elle s’est donc immolée. Aujourd’hui, Leyla Guven n’a pas accepté l’isolement et elle est en grève de la faim depuis 87 jours. « Nous triompherons à tout prix. Avec notre résistance et notre lutte, nous assurerons la victoire. J’affirme que je respire la réalité de la vie pour laquelle je peux mourir, et pour mon but je peux embrasser le chemin de la mort », a-t-elle déclaré.

De Leyla Qassim à Laila Wali Hussein (Viyan Soran), Leyla Kaplan « Rewşen », Leyla Şaylemez « Ronahî » jusqu’à Leyla Guven, on se souvient de la poésie écrite en kurde par feu Seyda Cegerxwîn sur le martyr de Leyla Qassim :

« Leyla

Şêr, şêr e, mêr e yan jin e

Nîşan bi dest, Leyla min e

Polaye dil wek asin e

Leyla kî ye ?

Leyla Jin E.

Leyla min e.

Leyla min e….

Leyla keça Mît û Meda

Canê xwe da di ber me da

Bijîn heçî ko canfida

Xweş bin ji te ji te jar û geda

Leyla kî ye ?

Leyla Jin E.

Leyla min e.

Leyla min e….

Divêm li li pey te bêm e jî

Çi’b kim bi vê jîna rijî ?

Xwînê nerêjî napijî

Leyla bijî, Leyla bijî ! »

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Leyla

Un lion est un lion, qu’il soit mal ou femelle
Le signe est sur les mains de ma Leyla
Le cœur est en acier, comme le fer
Qu’est-ce que Leyla ? Leyla est une femme
Qui est Leyla ? c’est ma Leyla
C’est ma Leyla, Leyla est patrie
Elle a mis le feu à mon cœur
Bonne nouvelle pour les Kurdes, notre jour viendra
L’ennemi est devenu fou à cause de la peur
Qu’est-ce que Leyla ? Leyla est une femme
Qui est Leyla ? c’est ma Leyla
Leyla est la fille de Media* et Mèdes*
elle a sacrifié sa vie pour nous
Vive tous les martyrs
Qu’est-ce que Leyla ? Leyla est une femme
Qui est Leyla ? c’est ma Leyla
Je dois prendre le même chemin que toi
Que faire de cette vie futile, sans verser de sang ?
vive leyla, vive leyla
Qu’est-ce que Leyla ? Leyla est une femme
Qui est Leyla ? c’est ma Leyla
 
* Mèdes, un peuple ancien dont les Kurdes disent être les descendants

http://www.hawarnews.com/en/haber/from-leyla-qassim-to-leyla-guven-legendry-resistance-h6626.html