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Politiciens suisses : Nous ne pouvons restés silencieux devant les grèves de la faim

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LAUSANNE – Une conférence a été organisée à Lausanne pour attirer l’attention sur l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan et les grèves de la faim ainsi que les jeûnes de la mort. De nombreux politiciens suisses dont quatre députés ont assisté à la conférence qui s’est tenue à Lausanne Pôle Sud.
 
Nicolas Rochat Fernandez, député du parti socialiste suisse, Marie-Claire Caloz-Tschopp, académicienne à l’Université de Lausanne, Husnu Yilmaz, juriste, Demir Celik, député kurde en exil et la députée du parti HDP, Dersim Dag qui est en grève de la faim depuis 59 jours – via skype -, ont pris la parole lors de la conférence.
 
Dersim Dag a informé le public sur les raisons des grèves de la faim en cours.
 
Les participants suisses ont posé de nombreuses questions, notamment au sujet du dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
Demir Celik a expliqué la philosophie d’Abdullah Ocalan.
Quand à Husnu Yilmaz, il a évoqué les grèves de la faim dans l’histoire contre les régimes fascistes. Il a souligné la lutte des Kurdes pour la paix et la liberté. Il a présenté 4 ouvrages d’Ocalan qui ont reçu un grand intérêt par le public.
 
Le député suisse, Nicolas Rochat Fernandez a rappelé l’importance d’Ocalan pour la paix entre l’Etat turc et la partie kurde et a déclaré qu’il était important qu’on lutte contre son isolement.
 
Pendant la soirée, un documentaire retraçant la vie d’Ocalan a également été projeté.
 
Des membres de quatre parti politiques suisses ont signé l’appel » lancé au Conseil de l’Europe et au dirigeants suisse pour qu’ils interviennent auprès de la Turquie contre l’isolement d’Ocalan :
 
•Nicolas Rochat Fernandez, Député du parti socialiste
•Alberto Mocchi, président des Verts du canton de Vaud, conseiller municipal
•Hadrieu Buclin, député du parti Solidarité
•Karine Clerk, conseillère municipale de la municipalité Renens, membre du POP – Parti ouvrier populaire.
 
Voici l’appel lu lors de la soirée:
 
« Appel au Conseil de l’Europe et au Parlement suisse
 
Ne restons pas silencieux face à une grève de la faim de masse.
 
Au Kurdistan, en Turquie et dans plusieurs pays européens – dont la Suisse – des milliers de kurdes ont entamé une grève de la faim pour exiger, d’une part, la fin de l’isolation cellulaire infligée à Abdullah Öcalan, qui ne peut pas recevoir la visite de ses avocats depuis le 27 janvier 2011 et la délégation du Parti démocratiques des peuples depuis le 5 avril 2015, et d’autre part, pour obtenir la reprise d’un véritable processus de paix. Ainsi, les grévistes requièrent le respect des principes d’un Etat de droit. En effet, les conditions de l’isolation cellulaire, son prolongement, violent les droits fondamentaux des détenus, elles constituent un traitement inhumain et dégradant. Les revendications des grévistes sont minimales en ce sens qu’elles impliquent avant toute chose le respect du droit national turc et du droit international. De même, les grévistes expriment leur volonté à ce qu’une paix juste et équitables soit négociée entre les deux parties au conflit.
 
A Genève, une personne est en grève de la faim depuis le 20 février 2019. C’est Leyla Güven, députée HDP incarcérée en Turquie, qui a initié ces grèves de la faim le 7 novembre 2018, dans la prison d’Amed. Elle a été relâchée en janvier suite à la pression internationale. Le 16 décembre, 331 prisonnier-ère-s politiques kurdes ont également débuté une grève de la faim. Ils ont été rejoints par près de 7000 prisonnier-ère-s politiques kurdes ou non, le 1er mars. Entre-temps, des centaines de Kurdes ont rejoint les grèves de la faim en Turquie, Irak, Ecosse, Pays-Bas, France, Autriche, Suisse ou encore Belgique.
 
L’ampleur du mouvement et la durée de ces grèves de la faim témoignent de la situation dramatique du peuple kurde, qui subit une répression féroce en Turquie (sans parler de l’Irak, de l’Iran ou de la Syrie) et qui est victime d’une agression militaire dans la province d’Afrin. Le régime d’Erdogan poursuit sa dérive autoritaire. La censure, l’incarcération des opposant-e-s et les agressions militaires sont devenues monnaie courante au Kurdistan. Plus largement, c’est toutes celles et ceux qui s’opposent à la politique de l’AKP qui sont victimes de la répression, notamment les membres du HDP, dont les anciens co-présidents Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas sont actuellement en prison.
 
Devant ces agressions systématiques, la violation des droits humains et démocratiques élémentaires, le Conseil de l’Europe et le Parlement suisse ne peuvent rester muets. Il est urgent de prendre clairement position en faveur du droit du peuple kurde à l’autodétermination et pour la libération des prisonniers politiques. De par son engagement historique en faveur des droits humains, le Canton de Vaud a le devoir de se positionner.
 

Il nous semble aujourd’hui urgent que les instances européennes et suisses se mobilisent pour défendre les droits fondamentaux des minorités et les droits démocratiques en Turquie. Les dernières élections ont affaibli le gouvernement turc et il faut agir rapidement pour soutenir les forces démocratiques. »

Image via ANF

PARIS : Sortie de Kurd’Înalco, la première revue des étudiants kurdes d’INALCO

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PARIS – Kurd’Înalco, la première revue en kurde des étudiants kurdes de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), est sortie le 28 avril dernier.
 
Vous pouvez acheter la revue au Centre démocratique du Kurdistan (16 rue d’Enghien, 75010 Paris) ou à l’institut kurde de Paris (106 rue la Fayette, 75010 Paris)
 

L’équipe de Kurd’Înalco a besoin d’argent pour pouvoir sortir sa deuxième numéro. Si vous voulez les soutenir, allez sur ce lien pour participer à leur campagne de financement.

L’image contient peut-être : 9 personnes, personnes debout

Les membres de la revue ont rendu visite à plusieurs institutions kurdes de Paris. « Nous avons visité les institutions kurdes pour présenter notre revue et parler de notre projet de l’instruction des cours de kurde en option dans les écoles primaires et collèges. Nous avons visité l’association des Kurdes de Turquie (CDK-F), l’Institut Kurde de Paris et la Représentation du Gouvernement Régional du Kurdistan (irakien). Nous allons visiter prochainement les représentations du Rojava (Kurdistan syrien) et du PDK-I (Rojhilat). En espérant publier notre deuxième numéro et réussir notre projet des cours d’option en kurde. »
 
Les membres de la revue Kurd’Înalco ont prévu une fête de célébration de la naissance de leur revu le vendredi 10 mai à partir de 18 heures. La fête est ouverte au public. 
 
Voici ce qu’a écrit Baker Alkurdo, un des membres de l’équipe Kurd’Înalco, au sujet la naissance de leur revue et de l’histoire de la langue kurde à l’INALCO :

L’Inalco et la section kurde

L’Institut national des Langues et Civilisations orientales (Inalco) est un établissement français d’enseignement supérieur ayant vocation à enseigner les langues et civilisations autres que celles originaires d’Europe occidentale. Fondé en 1669 sous le nom d’ »École des Jeunes de Langues », il prend sont appellation actuelle en 1971.

La langue kurde est enseignée à l’INALCO depuis 1948, introduite par le kurdologue français Roger Lescot. Au départ, seul le dialecte Kurmandji y était enseigné, aujourd’hui, on y enseigne également le dialecte sorani.

Des intellectuels kurdes comme Kamuran Bedirxan, Abdurehman Qasimlo et Halkawt Hakem, mais aussi non-kurdes comme Joyce Blau, ont enseigné à l’inalco la grammaire, la littérature kurde et l’histoire du Kurdistan.

Pourquoi cette revue ?

La langue kurde a longtemps été interdite au Kurdistan par les différents Etats qui opprimaient le peuple kurde, notamment en Turquie et en Syrie. Tandis qu’en Iran et Irak, elle était confrontée à des obstacles visant à restreindre son développement. Face à ces obstacles, les Kurdes ont cherché à développer leur langue en exil.

La première revue kurde appelée “Kurdistan” naît au Caire en 1898, éditée par l’intellectuel kurde Midhat Bedirxan. Les intellectuels kurdes publient ensuite d’autres revues, loin du Kurdistan, notamment “Roji kurd”  fondée en 1913 à Istanbul, puis “Hawar” qui a vu le jour à Damas en 1932, sous le mandat français. En 1949, l’Association des Etudiants Kurdes d’Europe fonde une revue en langue Kurde intitulée “Dengê Kurdistan » (la voix du Kurdistan)

La diaspora kurde a joué un rôle important dans le développement de la langue et de la culture kurde, sous l’impulsion de plusieurs intellectuels kurdes en exil.

Aujourd’hui, les étudiants kurdes de l’Inalco et d’autres universités françaises ont décidé de continuer sur la voie tracée par ces intellectuels kurdes et d’endosser cette tâche inestimable.

Le premier numéro de kurd’INalco est composé de 83 pages. Il aborde les thèmes de la grammaire, la littérature, les sciences sociales, la technologie, les mathématiques…

Les articles sont rédigés dans deux dialectes, sorani et kurmandji, par des personnes originaires des quatre parties du Kurdistan.

Pour demander un exemplaire de la revue, ou avoir des informations complémentaires, vous pouvez contacter l’équipe kurde de l’Inalco par mail : kovarakurdinalco@gmail.com

La Turquie ottomane en Syrie

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SYRIE – Voici à quoi ressemble la Syrie rêvée de la Turquie :

Le bureau de Mohammed al-Jassim «Abu Amsha», le chef de la brigade Sultan Sulaiman Shah qui a également participé à l’invasion d’Afrin. Son bureau croule sous les drapeaux de la Turquie, de l’empire ottoman, des portraits d’Ataturk, de R.T. Erdogan…

Les autorités turques travaillent de toute leurs forces pour pérenniser le colonialisme turc en Syrie en imposant la langue turque et la culture turques, l’histoire « glorieuse » de la Syrie sous le règne de l’empire ottoman, … dès l’école primaire dans toutes les régions syriennes occupées par la Turquie.

Image via Hoshang Waziri 

Mazloum Kobani : Nous avons des négociations indirectes avec la Turquie

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SYRIE – AIN ISSA – Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi (Mazloum Kobani), a déclaré qu’il y avait des négociations indirectes entre ses forces avec l’Etat turc par le biais d’intermédiaires. Il a déclaré qu’ils étaient prêts à négocier et à résoudre les problèmes en suspens par la négociation et de manière pacifique, « mais sous condition ». Il a salué les victoires remportées par leurs forces en coopération avec les dignitaires et les tribus du pays.
 
Le Forum des tribus syriens organisé par le Conseil démocratique syrien (MDS) à Ain Issa sous le slogan « Les tribus syriennes protègent la société et sauvegardent son contrat social » se poursuit avec des discours des représentants des clans syriens et de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, et des forces démocratiques syriennes.
 
Après le discours de la coprésidente du Conseil démocratique syrien, Elham Ahmed, le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes a prononcé un discours dans lequel il a salué les victoires obtenues par les FDS en coopération avec les tribus et les composantes de la région. Il s’est également adressé à l’Etat turc et à ceux qui ont remis en cause le patriotisme des FDS.
 
Au début de son discours, Abdi a remercié les tribus pour leur soutien aux FDS, sans lequel la victoire n’aurait pas été possible.
 
« Notre peuple se trouve dans les régions de Manbij, al-Tabqa, al-Raqqa et Deir ez-Zor, qui ont accueilli nos forces et nous ont donné tout le soutien et nous ont soutenus pour que nous puissions remporter la victoire.
 
Le patriotisme signifie l’amour de la patrie et le patriotisme n’est pas par de belles paroles et de beaux slogans, l’amour national et patriotique est par les sacrifices et la défense de la patrie, et c’est ce que nos forces ont fait.
 
Au début de la crise syrienne, les institutions militaires du régime n’ont pas rempli leur devoir de défense de ces régions, et elles ont laissé tomber leur peuple et leur peuple et les ont laissés en proie à des interventions extérieures et à l’invasion des factions terroristes. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les jeunes Kurdes, avec d’autres composantes, ont formé les unités de protection du peuple, plutôt que ceux qui les ont abandonnés et abandonnés », a déclaré Abdi.
 
Après la création des Forces démocratiques syriennes, toutes les factions nationales présentes dans la région, sous la bannière des forces formées, ainsi que les factions d’Homs, Idlib et Hama, et les enfants de Tal Abyad, Manbij et al-Raqqa et les nationalités d’autres provinces, se sont réunies sous la bannière des FDS.
 
Abdi a rendu hommage aux 11 000 martyrs et des milliers de blessés de la jeunesse des Kurdes, Arabes, Turkmènes, Syriaques, Assyriens, Circassiens et Arméniens, dans les batailles menées par les FDS et déclaré que ce fut le principal facteur de la victoire des FDS.
 
Le commandant en chef des FDS a déclaré que les terroristes venaient du monde entier et s’étaient rencontrés en Syrie. C’est pourquoi les forces internationales se sont également rendues en Syrie. « La présence des forces de la coalition internationale dans nos régions et la présence de forces russes dans d’autres régions ont joué un rôle positif dans la lutte contre le terrorisme. »
 
Abdi a souligné que le rôle des forces de la coalition et des forces russes étaient toujours nécessaire car Afrin, Idlib et Jarablus et al-Bab étaient occupés et qu’il y avait toujours Daesh dans la région : « La présence de forces internationales pour protéger notre peuple du terrorisme est une présence légitime jusqu’à ce que tout le territoire syrien est nettoyé du terrorisme.
 
Nos forces croient en l’unité du territoire syrien et luttent pour son unité. Nous croyons au dialogue syro-syrien pour résoudre les problèmes de toute la région, mais nous affirmons également que nous ne pouvons en aucun cas revenir à la période d’avant 2011. Nous pouvons résoudre les problèmes dans la région par la réconciliation ou par d’autres moyens. Nous sommes prêts à dialoguer avec le gouvernement syrien central pour trouver une solution à la crise.
 
Cependant, il est impossible de parvenir à une Syrie démocratique sans reconnaître les droits constitutionnels du peuple kurde, et il ne peut y avoir de solution sans reconnaître l’administration autonome qui sert les composantes de la région. La solution ne peut être trouvée qu’en acceptant la spécialité des Forces démocratiques syriennes et leur rôle dans la protection de cette région à l’avenir. Elle mérite d’être privilégiée dans la future Syrie. »
 
Au cours de son discours, Abdi s’est adressé à l’Etat turc, soulignant que des négociations indirectes étaient menées par les Forces démocratiques syriennes avec la Turquie par le biais d’intermédiaires. Il a déclaré qu’ils étaient prêts à négocier et à résoudre les problèmes en suspens par des négociations et de manière pacifique, mais à condition qu’ils soient prêts à examiner les exigences de l’Etat turc sur les frontières. En même temps, à condition de ne pas interférer dans les affaires syriennes et le respect de la souveraineté de l’État syrien.
 
« Si l’Etat turc veut une solution politique, il doit rendre Afrin à son peuple, sans le retour du peuple d’Afrin dans ses foyers et le rétablissement du statut normal d’Afrin, nous ne pouvons trouver une solution.
 
Les FDS sont en passe de franchir une nouvelle étape dans notre pays après la victoire sur le terrorisme, mais il y a encore des défis à relever sur le plan de la sécurité. Les mercenaires Daesh menacent nos administrations, nos institutions et nos figures sociales, et en même temps ils sont un danger pour les peuples de la région.
 
Dans cette nouvelle phase, nous avons suffisamment de temps et de ressources pour surmonter ces obstacles et ces problèmes, tout comme nous avons surmonté les défis précédents et nous avons gagné la faveur. Mais comme nous unissons tous nos forces, nous devons unir nos forces pour gagner la nouvelle phase et surmonter les nouveaux problèmes. »
 
A la fin de son discours, Abdi a appelé toutes les tribus et tous les dignitaires de la région à continuer à soutenir les FDS dans leur moral, « car c’est là le facteur décisif pour la victoire dans cette nouvelle phase. Nous avons aussi vaincu le terrorisme et vaincu Daesh militairement. Nous triompherons dans la prochaine étape (…). »
 

Aydin M. Hamit, un officier turkmène exécuté par Saddam pour avoir refusé de gazer les Kurdes d’Halabja

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D’origine turkmène, Aydin Mustafa Hamit était un officier de l’armée de l’air irakienne pendant la guerre qui opposait l’Irak de Saddam Hussein, alors allié des Etats-Unis, à l’Iran de l’Ayatollah Khomeiny.
 
En mars 1988, l’officier reçut un ordre émis directement par Saddam : il devait bombarder la ville kurde d’Halabja d’agents chimiques.
 
A l’ordre, l’officier, Aydın Mustafa Hamit, répondit simplement et sans détour : « Il y a des femmes et des enfants là-bas » et refusa d’obéir.
 
L’officier a été arrêté, jugé pour insubordination, condamné à mort par pendaison et emprisonné en attendant son exécution.
 
En septembre 1988, peu avant d’être emmené à la potence, s’adressant à un compagnon de cellule pour son salut final, Aydın Mustafa demanda : « Les Kurdes sauront -ils la raison de mon exécution ? Se souviendront-ils de moi un jour ? »
 
J’ai plusieurs amis parmi les Kurdes, mais je n’ai jamais entendu parler d’Aydın Mustafa ni écrit à son sujet.
 
Pourtant, l’histoire de l’officier turkmène est exemplaire et mérite d’être connue non seulement des Kurdes, mais de tous ceux qui détestent les abus et apprécient la liberté.
Le choix d’Aydin Mustafa montre que, même s’il porte un uniforme, un homme peut être entièrement transformé en marionnette dans les mains du pouvoir.
 
Son histoire sonne comme les glas de la mort pour toute forme de pouvoir arbitraire exercé par les hommes sur les autres hommes.
 
Elle montre que, pour ceux qui conservent leur conscience et savent qu’ils ont raison, il n’existe aucun système de menaces ou de chantage, aussi sophistiqué, violent ou puissant soit-il, qui puisse plier leur volonté ; ils ne seront jamais au service du pouvoir.
 

Vétérans étrangers des YPG seuls face aux traumatismes de la guerre

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Le 30 avril dernier, Kevin Howard, un ancien combattant des YPG qui s’est battu contre l’État islamique en Syrie, s’est suicidé après une lutte infructueuse contre le stress post-traumatique.
 
Son suicide a réveillé les inquiétudes quant aux difficultés rencontrées par certains volontaires lors de leur réintégration dans la société après leur retour de zones de guerre.
 
 
Dimitri (un pseudo) est un ancien volontaire français des YPG qui a passé 3 ans au Rojava. Il a réagi au suicide de Kevin qui s’est donné la mort suite au stress post-traumatique (ESPT).
 
Dimitri déclare que la majorité des anciens volontaires se sentent seuls face à leurs souffrances générées par l’ESPT, une fois de retour dans leurs pays et qu’il y a déjà eu plusieurs suicides d’anciens volontaires.
 
D’après Dimitri, la plupart des ces volontaires qui souffrent de l’ESPT ne parlent pas de leurs difficultés dans la vie civile car ils n’ont personne vers qui se tourner et ont peur d’être rejetés par la société.
 
Dimitri a déclaré : « Nous n’avons pas de nouvelles de certains [des anciens volontaires] car on n’a pas leur vrais noms ni contact avec certains. Certains d’entre eux se sont très certainement suicidé eux aussi.
 
La moindre des choses seraient que la communauté kurde se mobilisent sur les réseaux en faisant un article sur les camarades qui ne supportent plu leur retour au point de se suicider.
 
(…) Si vous ne le faîtes pas, dîtes-vous bien que l’histoire le fera. Quelqu’un tôt où tard se demandera que sont devenus ces engagés volontaires étrangers. Et je peux vous assurer que d’ici 10 ans, il y aura d’autres camarades qui feront le même geste que Zagros [Kevin Howard], un américain, commandant d’une tabur [unité] médicale sur le front de Tabqa, qui s’est suicidé il y a 3 jours, 2 ans après son retour chez lui.
 
Les civils et leurs mépris, hypocrisie à notre égard, qui nous jugent, le fait de ne jamais pouvoir en parler sinon les gens deviennent super bizarre avec vous, les difficultés de trouver un job en disant la vérité que nous étions engagés volontaires, etc. Vous n’imaginez pas toutes les difficultés que certains de nos camarades éprouvent pour se réintégrer dans la société civile. Vous, vous êtes dans votre communauté donc c’est différent pour vous, pour nous, c’est notre communauté, et elle est méprisante envers le monde entier. »
 
 
 
 
 
 
 
 

La Turquie veut organiser un référendum pour annexer Afrin et d’autres zones occupées de la Syrie

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La Turquie s’apprête à organiser un référendum dans la région d’Afrin et dans d’autres régions occupées de la Syrie pour demander à la population de choisir entre rester dans l’État syrien ou d’être annexée à la Turquie.
 
Depuis quelques années, la Turquie a continué à renforcer son influence dans certaines parties du nord et du nord-ouest de la Syrie, ce qui s’est révélé être une tentative de pénétration en vue de son annexion définitive à l’avenir.
 
La Turquie contrôle actuellement les terres situées à l’ouest de l’Euphrate, en bordure de sa frontière sud-est, depuis la ville de Jarblous à l’est jusqu’à Afrin au nord-ouest du pays, en passant par les villes d’al-Bab et Azaz, ses banlieues, villes et villages, ainsi que sa propagation dans la région d’Idlib en coordination avec le front de l’organisation de libération Tahrir Al Sham (HTS) [ancien front al-Nosra], qui est une organisation terroriste dont les combattants forment le pilier du Front.
 
La présence turque dans les régions septentrionales de la Syrie ne se limite pas à la partie militaire, mais les autorités turques, en coopération avec les factions d’opposition syriennes, s’efforcent de diffuser la culture et la langue turques et de monopoliser les grands projets économiques dans la région.
 
Début 2017, les troupes turques sont entrées en territoire syrien et ont pris le contrôle des régions de Jarblous et Bab. En janvier 2018, la Turquie et les groupes armés qui lui sont fidèles ont lancé une nouvelle opération militaire dans la région. Cette fois-ci, il s’agissait de contrôler la région kurde d’Afrin.
 
La campagne militaire contre Afrin a duré environ deux mois et s’est terminée par le contrôle de l’armée turque et de ses factions pro-syriennes dans la région. Plus de 200 000 citoyens kurdes d’Afrin et des villages environnants ont été déplacés. Ils étaient concentrés dans des camps à al-Shahba dans la campagne d’Alep, à quelques dizaines de kilomètres de chez eux.
 
Leur place à Afrin a été prise par les habitants de la Douma, al-Ghouta al-Sharqiya, Homs, Hama et d’autres zones que le gouvernement avait prises aux factions d’opposition fidèles à la Turquie.
 
Dans un rapport publié le 31 janvier 2019, la Commission indépendante des droits de l’Homme des Nations Unies a déclaré que plus de 50 groupes armés sont déployés dans le nord de la Syrie et que les habitants de ces régions, en particulier les habitants d’Afrin, souffrent du pillage continu par ceux qui sont censés servir et protéger les citoyens et que l’absence de loi, de discipline, de répétition des enlèvements, de torture et la multiplication des bandes, a transformé la vie des gens en un enfer insupportable.
 
Les citoyens disent qu’ils se sont beaucoup plaints à la police locale et aux autorités turques, mais en vain.
 
Un rapport détaillé préparé par le Centre de documentation des violations dans le nord de la Syrie révèle l’arrestation de près de 4 000 citoyens de diverses régions sous le contrôle de la Turquie et le sort de 2 000 d’entre eux est toujours inconnu et le nombre de décès dans les prisons et les prisons atteint 20 personnes, mortes sous la torture, le nombre total de morts par combat, combats entre factions, munitions non explosées, enlèvements et raids s’élevait à 804.
 
Les forces militaires, qu’il s’agisse des soldats turcs ou de l’opposition ou syrienne, étaient encore dispersées dans les villes et les maisons et les écoles ont été transformées en quartiers résidentiels pour les forces de sécurité, des centres de détention et des bases militaires.
 
La Turquie supervise directement les conseils locaux qui gèrent les zones situées entre Jarblous, Bab, Azaz et Afrin. Ces zones sont administrées par le gouverneur turc de Gazi Antep et Hatay / Iskenderun.
 
Selon un rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme de juin 2018, le gouverneur de Hatay a nommé deux responsables turcs pour superviser le gouvernement à Afrin.
 
Les pratiques de déplacement et de culture ne s’arrêtent pas à changer les noms des places, des villages, des villes et même des rues en noms turcs, supprimant tout symbole de la Syrie, la présence des drapeaux turcs et des images d’Erdogan dans les lieux officiels, écoles, lieux publics et rues. Le programme d’enseignement, les mosquées et les identités, même les numéros de voiture ont été changés en turc.
 
Toutes ces pratiques visent à créer une nouvelle réalité, imposer l’identité, la culture, l’histoire, le patrimoine turc dans l’esprit et la culture des générations. L’enfant à l’école peut trouver seulement la photo du président turc Recep Tayyip Erdogan et la science turque et le passé turc, même la langue arabe glorifie la Turquie et l’ère ottomane dans les hôpitaux, les rues, partout.
 
Ankara semble essayer d’annexer progressivement Afrin, Tripoli, Al bab et Azaz à son territoire et elle organisera un référendum qui permettra à la population de rejoindre ou de rester dans les frontières de l’Etat syrien après des années. La naturalisation de la population, à laquelle la Turquie travaille actuellement progressivement…
 
Il semble que la situation internationale et régionale actuelle ne soit pas propice pour qu’Ankara organise un tel référendum, ce qui l’empêche de révéler ses intentions dans ces régions pour le moment. Mais la Turquie profite de cette période pour imposer un changement radical à la structure des communautés dans ces régions et miser sur l’avenir de ces régions en sachant que la crise syriennes continuera pendant encore de nombreuses années.
 
La Turquie a de nombreux précédents dans la mise en œuvre et la planification de ce référendum, d’autant plus qu’elle a réussi à imposer une nouvelle réalité en occupant une partie de l’île de Chypre comme un fait accompli et en rejetant tout projet d’unification des deux parties de l’île. La question de l’annexion d’Iskenderun est similaire à la situation dans le nord de la Syrie (…).
 

TURQUIE : Au moins 20 femmes assassinées et 20 enfants abusés sexuellement en avril

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TURQUIE – Au moins 20 femmes ont été assassinées et 20 enfants ont été victimes d’abus sexuels au mois d’avril, en Turquie.

Les abus sexuels sur enfants et les féminicides continuent d’augmenter en Turquie. L’atmosphère créée par l’AKP, la politique d’impunité et le langage sexiste des médias jouent un rôle déterminant dans cette situation alarmante.

Selon Jinnews, au moins 20 femmes ont été assassinées et 20 enfants ont été victimes d’abus sexuels en avril. Quinze femmes ont signalé des viols, des agressions sexuelles, des violences et des menaces, et trois enfants ont été tués. Les tribunaux ont imposé des réductions de peine pour « bonne conduite » à 5 auteurs d’abus sexuels.

27 femmes tuées en mars

Des femmes sont tuées chaque jour en Turquie. Le nombre de féminicides a fortement augmenté sous les gouvernements AKP.

La plate-forme « Nous stopperons les féminicides » a annoncé qu’au moins 27 femmes avaient été tuées en mars et 43 en janvier de cette année.

ANF

« Mehmet vit dans la mémoire collective de toutes les familles kurdes »

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Le documentariste Nikola Ivanovski parle de ses motivations pour tourner un film sur les derniers mois de la vie de Mehmet Aksoy, journaliste et cinéaste kurde mort lors de l’attaque de l’EI contre le centre de presse des YPG à Raqqa, en Syrie en 2017.

« Looking for Mehmet » est le titre d’un projet de film du réalisateur macédonien de documentaires Nikola Ivanovski sur les derniers mois de la vie du journaliste Mehmet Aksoy (Nom de guerre: Fîraz Dağ). Aksoy était membre du centre de presse des YPG et accompagnait l’offensive contre le soi-disant « État islamique » (DAESH / ISIS) en vue de la libération de la ville syrienne de Raqqa, dans le nord du pays. Le 26 septembre 2017, il est mort dans une attaque de l’Etat islamique alors qu’il travaillait sur un documentaire sur la bataille contre DAECH.

Pour « Looking for Mehmet », Ivanovski partira en voyage au Rojava avec la mère de Mehmet Aksoy, Zeynep, et sa sœur Gonca, pour travailler sur le temps qu’Aksoy a passé dans la région à travers d’entretiens avec des personnes qui l’ont côtoyé et d’archives réalisées sur le terrain. Dans une interview accordé à ANF, le réalisateur Nikola Ivanovski parle de ses motivations pour le film.

Un appel au financement du documentaire a été lancé par l’équipe du projet.

Vous pouvez y participer ici.

Les femmes kurdes marquées par la violence de l’Etat dans le sud-est de la Turquie

« Mon deuxième fils a été blessé, mais ce n’était pas grave. Il m’a dit : « Maman, ne m’emmène pas à l’hôpital, si tu m’y emmènes, ils me tueront », dit une femme de Cizre. « Nous l’avons emmené là-bas et ils l’ont tué. C’est mon plus grand regret. »

TURQUIE / BAKUR – Les forces de sécurité turques ont soumis les femmes kurdes à des menaces de viol et à des abus et leur ont refusé l’accès aux soins médicaux pendant les longs couvre-feux dans le sud-est de la Turquie de fin 2015 à début 2016, laissant souvent de profondes cicatrices psychologiques, selon un rapport de l’Association de surveillance des migrations (GÖÇİZDER) qui éclaire les aspects invisibles de la guerre et dévoile ce qui s’est passé à travers les yeux des femmes.

 
À partir d’août 2015, des couvre-feux de 24h24 – dans certains endroits, pendant des mois – ont été imposés lorsque la population locale a déclaré l’autonomie dans certaines parties de nombreuses villes kurdes et que la jeunesse kurde a érigé des barricades pour empêcher l’armée turque de les attaquer. La réaction disproportionnée de l’État turc – avec l’utilisation d’artillerie, de chars et d’hélicoptères – a provoqué le déplacement d’environ un demi-million de personnes, le nombre de morts estimé à 3 638 et de graves violations des droits humains perpétrées par l’État turc, notamment le massacre de plus de 100 civils pris au piège dans les sous-sols de Cizre.
 
Basé sur des entretiens avec 480 femmes, le rapport intitulé « Violations des droits humains contre les femmes et leurs expériences pendant le couvre-feu et la migration forcée enregistre les témoignages des femmes », brossant ainsi un tableau complet des difficultés et des pertes qu’elles ont subies et soulignant l’aspect sexiste de la violence de l’État en Turquie. Comme le président turc Recep Tayyip Erdogan menace d’envahir la Syrie du Nord – Est, le territoire sous contrôle des Kurdes syriens et leurs alliés dans le but d’éradiquer les forces kurdes « terroristes », ce rapport sert un avertissement des dangers auxquels la population locale sera confrontée si la Turquie remplit ses menaces.
 
Sur la base d’entretiens avec 480 femmes, le rapport brosse un tableau de l’impact profond sur les femmes kurdes de leur existence tendue pendant les vagues de violence et de destruction qui ont déferlé sur elles au cours de cette période. Plus de 90 % des personnes interrogées ont accusé l’État turc.
 
« Ils ont déchiré mes sous-vêtements dans la chambre. Il y avait des préservatifs partout dans la maison. Il y avait beaucoup d’écrits hideux et désobligeants sur les murs », a déclaré une femme de 31 ans originaire de Cizre, qui a déclaré que les agents de sécurité avaient utilisé sa maison comme dortoir pendant une longue période.
 
En plus des problèmes courants comme les rues dangereuses et le manque d’électricité et d’eau, les femmes n’arrivaient pas à trouver des produits d’hygiène nécessaires, n’ont pas eu accès à un médecin lorsqu’elles étaient malades ou enceintes, et la violence domestique s’est accrue.
 
« Ils ont même laissé de la merde sur les sous-vêtements des femmes. Ils ont écrit des choses hideuses », dit une femme de 43 ans de Diyarbakır « Trois ans se sont écoulés depuis, mais ces écrits sont toujours dans ma tête, comme « Préparez-vous, les filles, nous arrivons bientôt. »
 
À la suite de ces expériences, de nombreuses femmes éprouvent maintenant de graves problèmes psychologiques, y compris la dépression et le stress post-traumatique. Certains voient encore des cadavres sur le sol et refusent de quitter leur maison. Certains sont incapables de gérer le traumatisme.
 
« La belle-fille de notre voisine s’est suicidée après le couvre-feu. Elle est devenue déprimée et s’est ensuite pendue », raconte une femme de 80 ans de Yüksekova.
 
« Nous ne pouvions pas sortir pendant le couvre-feu. Nous sommes restés au sous-sol pendant trois mois. Nous étions sept familles, toutes affamées et assoiffées. Il y avait beaucoup de malades parmi nous. Nous ne pouvions ni aller à l’hôpital, ni acheter de médicaments, ni sortir du tout », a déclaré une femme de 23 ans à Cizre, où les forces de sécurité ont tué plus de 130 personnes qui étaient restées coincées dans des sous-sols lors du blocus militaire.
 
« Il y avait beaucoup de malades. Nous ne pouvions ni aller à l’hôpital, ni prendre de médicaments. Nous ne pouvions pas sortir. L’État ne nous a pas traités comme des humains, nous ne reconnaissons donc pas l’État. Je ne vais plus à l’école, j’ai arrêté, je ne veux plus, » dit un jeune de 18 ans à Cizre.
 
De nombreuses femmes sont marquées à vie par ce dont elles ont été témoins ou par les circonstances qui les ont poussées à le faire. Pourtant, à la suite des couvre-feux et de la tentative de coup d’État de 2016, l’État turc a fermé toutes les organisations et initiatives de femmes qui avaient été créées au cours d’un processus de paix de deux ans avec le PKK qui a pris fin en juillet 2015. Les femmes n’ont plus personne vers qui se tourner pour obtenir de l’aide.
 
« Des soldats tiraient sur notre maison. Nous avons accroché un morceau de tissu blanc comme drapeau à notre maison, mais ils ont continué le feu. Ils ont bombardé notre maison, faisant un énorme trou dans un mur », dit une femme à Nusaybin. « Une femme a été tuée devant notre maison. Ils tiraient des coups de feu, donc nous ne pouvions pas sortir. C’était une femme enceinte, tuée dans l’escalier, elle est morte là où elle était. »
 
« Mon deuxième fils a été blessé, mais ce n’était pas grave. Il m’a dit : « Maman, ne m’emmène pas à l’hôpital, si tu m’y emmènes, ils me tueront », dit une femme de Cizre. « Nous l’avons emmené là-bas et ils l’ont tué. C’est mon plus grand regret. »
 

Que valent les souffrances des Kurdes aux yeux de l’Amnesty International ?

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L’ONG internationale, l’Amnesty International (AI) dit avoir comme missions la défense des droits humains et le respect de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elle « milite notamment pour la libération des prisonniers d’opinion, le droit à la liberté d’expression, l’abolition de la peine de mort et de la torture et l’arrêt des crimes politiques, mais aussi pour le respect de l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. » (Wikipedia)
 
Dans les faits, concernant les Kurdes notamment, on a eu de nombreux cas où l’AI a agi en total contradiction avec les valeurs qu’elle est sensée défendre.
 
En effet, ces dernières années, Amnesty a été critiquée par les Kurdes pour son silence concernant les violations des droits des Kurdes, notamment en Turquie, et pour ses allégations non fondées qui accusaient les Kurdes syriens d’opérer un nettoyage ethnique dans le nord de la Syrie. (Ces allégations ont été démenties officiellement par l’ONU en mars 2017. Malgré cela, l’AI n’a jamais présenté des excuses aux Kurdes syriens.*)
 
Récemment, Amnesty a de nouveau attiré la colère des Kurdes quand, devant son refus de parler des violations des droits des prisonniers kurdes, dont ceux d’Abdullah Ocalan, leader du PKK – en isolement carcéral aggravé depuis des années – en Turquie, les Kurdes ont appelé l’AI a se prononcer sur ce sujet, en vain. En dernier recours, un groupe de militants kurdes se sont introduits dans le siège d’AI à Londres le 25 avril dernier.
 
Les militants kurdes demandaient à Amnesty International de :
 
« Appeler le gouvernement turc à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens, en particulier des prisonniers, dont plus de 7 000 sont en grève de la faim.
 
Appeler à la fin de l’isolement carcéral de prisonniers politiques, y compris Abdullah Öcalan, ce qui constitue une torture et une violation des droits de l’Homme au regard du droit international.
 
Lancer un appel mondial urgent à l’action contre le gouvernement turc dans ces domaines. » (Publié par ANF)
 
Dans un premier temps, l’AI a interdit aux militants kurdes d’utiliser ses WC en espérant que les militants quitteraient ses locaux rapidement. Mais au bout de 2 jours, l’AI a fait évacuer par la police les militants kurdes, dont 15 avaient était mis en garde-à-vue pendant plusieurs heures.
 
Suite à cet incident, les militants kurdes ont accusé l’AI d’hypocrisie et qui « ignore délibérément les demandes de millions de Kurdes en refusant de défendre les droits humains et le droit international en raison de l’isolement continu d’Abdullah Ocalan ».
 
Ils ont souligné que l’ONG avait auparavant « honteusement refusé de faire campagne pour le leader sud-africain Nelson Mandela », ajoutant que l’AI avait violé aujourd’hui leurs droits humains en leur refusant l’eau, l’air frais et même l’accès aux toilettes.
 
Les militants ont ajouté : « Si l’on veut croire les affirmations d’Amnesty International en faveur des droits humains, il faut qu’ils écoutent nos demandes et prennent des mesures urgentes sans délai. Cela soulève la question : Les défenseurs des droits humains d’Amnistie sont des abuseurs des droits humains ou des défenseurs des droits humains ? »
 
*L’ONU a déclare en mars 2017 qu’il n’y avait pas eu de nettoyage ethnique de la part des Kurdes dans le nord de la Syrie
 
La Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur la République arabe syrienne a publié un rapport en mars 2017 qui réfutait les allégations d’Amnesty International et de la Turquie selon lesquelles les Kurdes auraient participé à un nettoyage ethnique dans le nord du pays.
 
Bien que des allégations de « nettoyage ethnique » aient continué d’être reçues au cours de la période à l’examen, la Commission n’a trouvé aucune preuve à l’appui des allégations selon lesquelles les YPG [Les unités de protection du peuple] ou les FDS [Forces démocratiques syriennes] auraient visé des communautés arabes en raison de leur appartenance ethnique, ni que les autorités cantonales YPG auraient cherché à changer la composition démographique des territoires sous leur contrôle par des violations commises contre un groupe ethnique donné, » a indiqué l’ONU.
 
« Notre dernier rapport de la Commission syrienne de l’ONU indique que les déplacements temporaires effectués par les FDS ou les YPG dans le nord de la Syrie l’ont été par nécessité militaire », a déclaré la Commission Syrie de l’ONU.
 
« Dans tout le nord de la Syrie, les FDS ou les YPG ont déplacé les communautés afin de nettoyer les zones minées par DAESH pendant son retrait », selon le rapport de l’ONU.
 
Pour les responsables kurdes syriens, le rapport de l’ONU a été une preuve que les allégations antérieures d’Amnesty International et de la Turquie étaient fausses et politisées. (publié par ARA news)
 
Malgré ce rapport sans équivoque de l’ONU, l’Amnesty International n’est jamais revenu sur ses allégations, ni présenté des excuses aux Kurdes injustement accusés par elle.
 

Le HDP écrit une lettre à la communauté internationale sur le jeûne de la mort

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« Nous appelons une fois de plus la communauté internationale à ne pas rester silencieuse et indifférente, mais à prendre des initiatives pour surmonter cette situation aggravante. Mettre fin à la politique d’isolement contribuera à normaliser la vie politique en Turquie, à relancer le dialogue démocratique et, espérons-le, à reprendre le processus de paix dans le contexte de la question kurde. » 

TURQUIE – 15 prisonniers politiques kurdes ont transformé leur grève de la faim en un « jeûne de la mort » le 30 avril 2019, exigeant la fin de l’isolement imposé au leader du peuple kurde Abdullah Öcalan.

Hişyar Özsoy, vice-coprésident du parti démocratique des peuples (HDP) chargé des affaires étrangères et député de Diyarbakır, a écrit une lettre à la communauté internationale concernant les 15 prisonniers politiques qui ont transformé leur grève de la faim en « jeûne de la mort ».

Voici la lettre du HDP :
 
« Leyla Güven, coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK) et députée du HDP pour Hakkari, a entamé une grève de la faim le 8 novembre 2018 pour protester contre l’isolement de M. Abdullah Öcalan et de trois autres détenus de l’île prison d’Imrali. Outre Mme Güven, les députés HDP Dersim Dağ, Tayip Temel et Murat Sarısaç, des milliers de prisonniers politiques en Turquie et des militants et politiciens du gouvernement régional du Kurdistan en Irak, en Allemagne, au Pays de Galles, en France, au Canada et ailleurs ont également rejoint la grève.
 
Öcalan a été le négociateur en chef du mouvement kurde dans le processus de paix entre 2013 et 2015. Lorsque le gouvernement turc a mis fin au processus de paix en avril 2015, il a simultanément isolé M. Öcalan de la société. En d’autres termes, les autorités turques n’autorisent pas M. Öcalan à recevoir la visite de ses avocats, des membres de sa famille ou d’autres personnes. Il ne peut pas non plus téléphoner, ni envoyer ou recevoir des lettres.
 
Le Comité pour la prévention de la torture (CPT) et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) ont souligné à plusieurs reprises que l’isolement de M. Öcalan constituait une violation des articles 3 et 10 de la Convention européenne des Droits de l’Homme et ont appelé les autorités turques à faire en sorte que tous les détenus de la prison d’Imrali puissent, s’ils le souhaitent, recevoir la visite de leurs proches et de leurs avocats.
 
Après des mois d’indifférence de la part des autorités turques malgré la détérioration de la santé des grévistes de la faim, 15 prisonniers politiques dans quatre prisons ont transformé leur grève de la faim en « mort rapide » le 30 avril 2019. Les noms des prisons et des prisonniers sont : Prison pour femmes de Bakırköy ; Nesrin Akgül, Şükran Aydın Aslı et Zozan Çiçek ; Prison pour femmes de Gebze ; Ardıl Çeşme et Aslı Doğan ; Prison de haute sécurité de Van ; Ahmet Anığı, Özhan Ceyhan, Vedat Özağar, İhsan Bulut et Erol Çelik ; Prison de Diyarbakır de tyrpe D, Ergin Akhan, Enver Dönmez, Ahmet Topkaya, Haluk Kaplan et Ferhat Turgay. Parmi ces prisonniers, Nesrin Akgul a entamé la grève de la faim le 15 janvier 2019, tandis que tous les autres ont entamé leur grève de la faim le 1er mars 2019. Contrairement aux grévistes de la faim, qui consomment plusieurs liquides et prennent de la vitamine B pendant le jeûne, les prisonniers qui ont entamé le jeûne de la mort ne boivent que de l’eau contenant du sucre et du sel.
 
Ces 15 prisonniers politiques, qui ont déjà maigri en raison de leur grève de la faim qui dure depuis des mois, risquent de ne pas survivre longtemps si les autorités turques ne prennent pas des mesures urgentes pour mettre fin à l’isolement illégal imposé à M. Öcalan. Huit prisonniers s’étaient déjà suicidés fin mars et début avril pour protester contre la politique d’isolement.
 
Nous appelons une fois de plus la communauté internationale à ne pas rester silencieuse et indifférente, mais à prendre des initiatives pour surmonter cette situation aggravante. Mettre fin à la politique d’isolement contribuera à normaliser la vie politique en Turquie, à relancer le dialogue démocratique et, espérons-le, à reprendre le processus de paix dans le contexte de la question kurde ».