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Un médecin dévoile des documents prouvant l’utilisation par la Turquie du phosphore blanc au Rojava

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PARIS – Le lundi 27 janvier, une conférence de presse sur l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques au Rojava a eu lieu à la Mairie du 2e arrondissement de Paris en présence du médecin Abbas Mansouran*, microbiologiste et épidémiologiste qui a été au Rojava, le porte-parole des YPG, Nuri Mahmoud, et du représentant du Rojava en France, Khaled Issa.
 
Lors de la conférence, Abbas Mansouran a présenté un rapport sur l’utilisation d’armes chimiques au Rojava par l’armée turque lors de son offensive lancé en octobre 2019. Il a également montré les résultats du laboratoire suisse Wessling qui confirme l’usage du phosphore blanc par la Turquie au Rojava.
 
Docteur Mansouran s’est présenté au public et a déclaré :
 
« Je m’appelle Abbas Mansouran, je viens de Shiraz, en Iran, et je suis de nationalité suédoise depuis 1991.
Dans la publication des documents concernant l’usage de bombes chimiques au Rojava par l’armée turque, nous avons fourni :
 
– Un rapport publié par Les Initiatives de Défense des Droits au Rojava (RDI), en date du 10/01/2020
 
– Un document – remis aujourd’hui publiquement pour la première fois – qui est le résultat du laboratoire [Wessling] qui confirme l’usage du phosphore blanc par le régime turc, pourtant interdit par l’OPCW (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) et la Convention sur Certaines Armes Classiques (CCW) des Nations Unies.
 
– Le troisième document est une copie des échanges de mails de l’OPCW les 21 et 22 janvier 2020.
 
Permettez-moi s’il vous plaît de faire quelques brèves observations sur le Rojava:
 
J’ai voyagé au Rojava pour la première fois en 2018. Ma motivation pour aller au Rojava sans pour autant être membre de quelconque parti politique était volontaire et représentait un devoir de solidarité. Là-bas, j’ai vu des Kurdes, Arabes, Assyriens, Arméniens, Turkmènes… issus de différentes cultures, origines ethniques et croyances, qui luttaient côte à côte pour bâtir un nouveau monde, avec une dignité humaine et contre les ennemis de l’humanité, l’EI. L’EI a choisi cette région comme le centre de leur gouvernement pour exporter le terrorisme à travers le monde. Là-bas, j’ai bien vu toutes les forces réactionnaires allant de l’EI jusqu’au terrorisme d’Etat de la Turquie, de l’Iran, de la Syrie…qui occupent et détruisent le territoire.
 
Le Rojava était complètement occupé et privé d’éducation, de besoins élémentaires médicaux et de laboratoires. Bien que la fumée et les flammes des champs d’haricots et d’olives qui brûlaient recouvraient le ciel, la volonté pour une humanité digne, l’établissement de l’Université de Mésopotamie, des académies, des hôpitaux et des cliniques, des projets urbains et ruraux, l’électricité et des approvisionnements en eaux, détruits et régulièrement exploités par la Turquie et l’EI, les constructions continuaient dans l’espoir d’un futur meilleur.
La Turquie a lancé une invasion militaire le Mercredi 9 Octobre 2019. Cette nouvelle invasion turque au Rojava a commencé avec le bombardement de Qamichli, Serekaniyê (Ras al Ayn) et Grê Spî (Tel Abyad), situés dans la region de Djêzireh.
 
Depuis le 10 octobre, les embuscades et les massacres se sont intensifiés dans la région. Du 12 au 20 Octobre, les blessés étaient transportés à l’hôpital de Hassakê qui dispose d’installations élémentaires pouvant répondre à des besoins ordinaires et à des urgences qui ne sont pas issues de combats de guerre. Les installations médicales, les blocs opératoires et l’équipement, l’anesthésie, les chirurgiens et les infirmières qui auraient pu accueillir un si grand nombre de blessés manquaient cruellement.
 
La Croissant Rouge Kurde, qui est indépendant de la Croix Rouge et qui est organisé uniquement par la population locale du Rojava, a également aidé à transporter les blessés de guerre au centre médical le plus proche, à Tel Tamir et Hassaké. Pour la première fois, nous étions confrontés à des blessures radicalement différentes.
 
Caractéristiques des blessés
 
Les signes et symptômes observés sur les victimes, majoritairement des civils, étaient compatibles avec une exposition aux armes chimiques. L’Armée Turque a pu utiliser non seulement du phosphore blanc mais aussi d’autres formes de bombes chimiques comme les Explosifs de Métaux Inertes Denses (DIME). Ces alliages s’avèrent être des causes de cancer.
 
Il a été demandé à une équipe de chercheurs internationaux de venir au Kurdistan d’Irak, où certains brûlés étaient hospitalisés, mais ils ont refusé d’examiner les échantillons de tissus prélevés sur les blessés. L’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques aurait pu envoyer une équipe d’experts pour enquêter.
 
Vingt d’entre eux sont décédés et plus de 40 avaient été gravement brûlés par des bombes chimiques, dans une region spécifique du canton de Djezireh (régions de Serekaniye et Tel Abyad) du 10 au 20 Octobre 2019. Plus d’un millier de civils furent tués, des milliers furent blessés. Le siège actuel et complet de la ville et le manque de médicaments ont causé la perte de plusieurs vies. Les Forces Armées Turques et les groupes affiliés soutenus par la Turquie ont attaqué les villages au sol et par des attaques aériennes, en les brûlant jusqu’à les réduire en cendres. Il y a actuellement près de 400.000 réfugiés de guerre déplacés qui n’ont pu prendre avec eux un minimum d’affaires essentielles pour leur survie. Ils sont actuellement à l’abri mais vulnérables aux maladies contagieuses et aux épidémies.
 
Quoiqu’il en soit, le refus d’analyser les échantillons des victimes ne nous a pas empêché de demander confirmation ailleurs. Nous sommes parvenus à envoyer quelques échantillons à d’autres laboratoires compétents en Europe. Le rapport du laboratoire confirme qu’il y a une corrélation entre les symptômes et les bombes chimiques. Désormais, nous avons les preuves convaincantes.
 
Il est important de souligner que même avant l’annonce du cessez-le-feu officiel le 18 Octobre, il ne s’est passé un seul jour sans bombardements, par drones ou par des bombardiers et des explosions. Nous avons également relevé des blessés dans la region de Der-e-Zor, qui a été confrontée à la réapparition de Daech 220 kilomètres plus loin, dans la zone occupée depuis Octobre.
 
Ensuite, la Turquie a mobilisé tous les bandits sous le drapeau turc afin de tenter de détruire le Rojava; massacres, incendies, viols, kidnapping, meurtres, occupation des villes et villages, des entrepôts, pillages des silos.
 
La résistance populaire a permis de vaincre l’EI pour sauver les terres occupées par l’EI. Si aujourd’hui les gens peuvent se sentir en sécurité et à l’abri des marchés d’esclaves, tout comme l’EI et ses associés firent à Shengal, à Mossoul… ils le doivent à la résistance au Rojava. Le mouvement du Rojava a payé un lourd tribut avec au moins 12.000 vies perdues et des dizaines de milliers de blessés. Ils ont sacrifié leurs vies en combattant pour bâtir un monde plus sûr. Vaincre les ennemis sans la résistance du Rojava était impossible, c’est pourquoi l’être humain et même l’éco-système sont redevables à tous ces sauveurs du Rojava.
 
Ainsi, nous avons maintenant en notre possession des preuves médicales et documentaires qui confirment que la Turquie a utilisé des armes chimiques interdites contre les habitants des zones rurales et des villes, particulièrement à Serekaniye et Tel Abyad. »
 
Nous espérons que les criminels et les terroristes comparaîtront devant les Tribunaux Criminels Internationaux. »

Le verdict belge concernant la guérilla kurde peut-il créer une jurisprudence en Europe?

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BRUXELLES – « Le PKK n’est pas une organisation terroriste », a jugé le 28 janvier la Cour de cassation belge. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, des politiciens, des avocats et des responsables kurdes qui représentaient la partie kurde lors du procès du PKK ont appelé à une nouvelle approche de l’UE sur la question kurde.
 
Suite à la confirmation définitive par la Cour de cassation belge qui a statué que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) n’est pas une organisation terroriste, les avocats, les députés européens et les politiciens kurdes Remzi Kartal et Zübeyir Aydar ont parlé de la question lors d’une conférence de presse à Bruxelles aujourd’hui. « La décision du tribunal a ouvert une brèche dans la politique de criminalisation contre le mouvement kurde », ont commenté les participants.
 
La Cour de cassation de Bruxelles a finalement confirmé mardi la décision de la Cour d’appel de mars 2019, selon laquelle le Parti des travailleurs kurdes n’est pas une « organisation terroriste » mais une partie à un conflit armé. Il y a deux semaines, le procureur général de la Cour de cassation de Bruxelles avait déjà fait une recommandation à en ce sens.
 
L’argument du terrorisme légitime la répression de l’opposition
 
La conférence au European Press Club a été ouverte par l’eurodéputé socialiste Andreas Schieder, Nikolaj Villiumsen du GUE et François Alfonsi du groupe vert. Villiumsen a déclaré que la décision du tribunal devrait avoir des conséquences. Il a évoqué la répression du régime AKP contre l’opposition en Turquie, en particulier contre le HDP, qui est fondée sur des accusations de terrorisme.
 
L’argument du terrorisme a également été utilisé pour l’invasion de la Syrie. Cependant, le problème ne peut pas être résolu par la force, a déclaré Villiumsen, appelant le gouvernement turc et le PKK à négocier une solution politique.
 
Andreas Schieder a souligné que le problème n’était pas le terrorisme, mais les droits d’une partie de la population. Il a déclaré que la lutte pour les droits culturels, politiques et économiques était légitime.
 
Le fait que le PKK soit sur la liste des organisations terroristes empêche une solution politique
 
Par la suite, Villiumsen a repris la parole et a déclaré que l’inscription du PKK parmi les organisations terroristes était une erreur de l’UE qui avait empêché une solution à la question kurde. Il a fait remarquer que la décision belge pourrait aider à lancer un processus politique.
 
Interrogé par l’ANF sur la manière dont la déclaration du ministre belge des Affaires étrangères Philippe Goffin sur le jugement doit être appréciée, Villiumsen a déclaré qu’il s’agissait d’une déclaration très regrettable. Goffin avait déclaré mercredi que la décision de justice n’avait pas changé l’attitude du gouvernement belge qui considère toujours le PKK comme une organisation terroriste. Villiumsen a annoncé que la décision serait également discutée au Parlement européen.
 
L’eurodéputé vert François Alfonsi a qualifié la décision du tribunal de Bruxelles de mesure positive contre la criminalisation du mouvement kurde. « Maintenant, il est important de faire appliquer la décision dans tous les pays de l’UE », a-t-il déclaré.
 
Le procès du PKK et l’ingérence du ministre belge des Affaires étrangères
 
Par la suite, les quatre avocats Jan Fermon, Joke Callewaert, Paul Bekaert et Luc Walleyn, qui représentaient la partie kurde, ont parlé du processus judiciaire et de son importance.
 
Paul Bekaert a souligné que l’oppression par l’accusation de terrorisme est dirigée non seulement contre le PKK, mais contre tous les Kurdes.
 
«Maintenant, la question est de savoir si le gouvernement belge respectera la décision du tribunal. La justice belge a rendu une décision claire, qui devrait également avoir un impact sur la liste des organisations terroristes de l’UE.»
 
Jan Fermon a expliqué le déroulement de la procédure et s’est référé aux documents de Wikileaks, qui ont rendu public que l’ambassade américaine avait exercé des pressions à cet égard. « Classer le PKK comme une organisation terroriste par l’UE était également une décision politique qui devait être révisée », a déclaré Fermon et a qualifié la déclaration du ministre belge des Affaires étrangères d’ « ingérence dans la justice ».
 
Prêt pour une solution politique
 
Ensuit, Remzi Kartal a pris la parole en tant que coprésident de Kongra Gel et Zübeyir Aydar du Conseil exécutif du KNK (Congrès national du Kurdistan). Les deux politiciens kurdes figuraient parmi les accusés lors du procès en Belgique.
 
Kartal a exprimé le souhait que le verdict change la politique de criminalisation en Europe dirigée contre les Kurdes: « Le problème n’est pas le PKK. Le PKK est utilisé comme prétexte pour attaquer le peuple kurde. » Il a appelé l’UE à considérer la décision de justice belge comme un précédent et à trouver une nouvelle approche de la question kurde.
 
Zübeyir Aydar a souligné que la liste des organisations terroristes de l’UE légitime les arrestations, les tortures et les assassinats de l’État turc: « Personne ne devrait continuer à se faire complice d’Erdoğan. En Europe, des dizaines de milliers de personnes ont été criminalisées par la qualification du PKK comme organisation terroriste. Nous sommes un parti de guerre et défendons la liberté de notre peuple. Nous sommes prêts à résoudre le problème pacifiquement par le dialogue. J’appelle le gouvernement belge et l’UE à se conformer à la décision de justice et à retirer le PKK du liste des organisations terroristes. »
 

70 000 étudiants emprisonnés en Turquie, la majorité sont kurdes ou de gauche…

TURQUIE – Le nombre d’étudiants emprisonnés en Turquie avoisine les 70 000. Le problème le plus grave qu’ils rencontrent en prison est la difficulté de poursuivre leurs études.
 
Selon les chiffres du ministère turc de la justice, en septembre 2019, 69 301 étudiants se trouvaient dans les prisons de Turquie. L’un des problèmes rencontrés par les détenus est l’interruption de leur vie scolaire. En fait, des enquêtes criminelles ou des poursuites intentées contre certains étudiants signifient la fin de leur vie scolaire.
 
Les étudiants kurdes ou de gauche sont les premières victimes de la répression visant les étudiants en Turquie…
 
Membre de l’association de juristes « Özgürlük İçin Hukukçular Derneği », Hüseyin Boğatekin, un des avocats qui défendent les droits des étudiants en détention, dit que l’appartenance à des associations d’étudiants au sein des universités est considérée comme une preuve d’appartenance à une organisation terroriste armée dans le dossier de la majorité des détenus dont il suit les dossiers. Il déclare également que l’hommage rendu à Tahir Elçi, avocat kurde et bâtonnier d’Amed (Diyarbakir) assassiné le 28 novembre 2015, ou la commémoration du massacre de Roboski, à Şırnak/Uludere, où il n’y a pas eu d’intervention de la police, figurait également dans les dossiers d’accusation.
 
Danser pendant le nouvel-an kurde est un acte terroriste …
 
Parmi les clients de l’avocat Hüseyin Boğatekin se trouvent des étudiants de la faculté d’économie et des sciences administratives de l’Université Adnan Menderes Nazilli. Ils ont été arrêtés pour avoir dansé une ronde (halay ou govend en kurde) sur le campus universitaire à l’occasion du nouvel-an kurde « Nevruz/Newroz ». Ils sont accusés d’appartenance à une « organisation [PKK] terroriste ». L’acte d’accusation a déclaré: « Il a été déterminé que les étudiants ont levé les mains en l’air, fait un signe de victoire avec deux doigts, crié des slogans, joué une danse de la guérilla [kurde] accompagnée de chansons kurdes en allumant un feu. »
 
Rappelant que les détenus ne sont pas en mesure de s’inscrire et de passer les examens, Boğatekin dit: « Votre vie scolaire est interrompue lorsque vous êtes jetés à l’intérieur. Cependant, un étudiant n’a pas besoin d’être arrêté pour interrompre sa vie scolaire. (…) Les étudiants sont également bannis de l’école lorsqu’ils font l’objet d’une enquête criminelle ou sont jugés sans arrestation. »
(…)
Article en turc à lire ici
Image d’un étudiant kurde arrêté devant l’université de Dicle, à Amed car il sifflait en kurde la marche “Çerxa Şoreşê”.

TOULOUSE. Rojava, combat des femmes kurdes

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TOULOUSE – Une soirée rencontre autour du Rojava et de la lutte des femmes kurdes aura lieu le 27 février à Toulouse.
 
Les documentaires « Kurdistan, la guerre des filles » et « Rojava, la révolution par les femmes », tous deux réalisés par Mylène Sauloy, seront projetés lors de la soirée.
 
En suite, un débat sur le confédéralisme démocratique aura lieu en présence de Mylène Sauloy, des membres du centre démocratique du Kurdistan et d’autres invités.
 
Petite restauration et clôture en musique kurde

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Evénement annoncé ici
 
RDV le 27 février, à 19h30
Au Utopia Toulouse – Borderouge
59, avenue Maurice Bourges-Maunoury
TOULOUSE

GRÈCE – Une femme kurde tuée par son mari dans un poste de police abritant des réfugiés

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LAVRIO / FÉMINICIDE – Une femme kurde a été assassinée à l’étage supérieur du poste de police de Lavrio, en Grèce, utilisée pour héberger des réfugiés. Evin Ekrem Ali (35 ans), une réfugiée kurde du Rojava, a été poignardée mortellement par son mari Behzat Ali.
 
Le meurtre a eu lieu hier soir. Le meurtrier s’est enfui après avoir tué sa femme et ce sont les enfants d’Evin Ekrem Ali qui ont découvert le meurtre. Les autorités du camp où vivaient les réfugiés kurdes de Lavrio ont signalé l’incident à la police tandis que les réfugiés kurdes ont arpenté les rues de la ville pour attraper le tueur.
 
Le meurtrier n’a été arrêté que trois heures après le meurtre après des perquisitions effectuées par des réfugiés kurdes et des policiers.
 
On a appris qu’Evin Ekrem Ali, de Qamishlo, est venu en Grèce avec sa famille il y a environ 2 ans. Elle avait 4 enfants.
 
Réaction des institutions kurdes
 
Le centre culturel du Kurdistan d’Athènes et le comité du camp de Lavrio ont condamné le meurtre d’Evin Ekrem Ali dans un communiqué: « Lavrio Camp est reconnu par tout le peuple grec depuis des années en raison de sa vie façonnée par un paradigme démocratique, écologique et libertaire pour les femmes. Il est inacceptable de refléter le meurtre, comme le font certains médias, accusant le type de paradigme établi dans le camp. Il y a d’autres objectifs politiques derrière cette nouvelle. Nous continuerons de lutter contre les meurtres de femmes à Lavrio et partout ailleurs. »
 

Zrîng, ou le prix inestimable du rire en langue maternelle

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KURDISTAN / LANGUE – Pour un lecteur lambda, quoi de plus normal que de parler, rire dans sa langue maternelle ? Ces actes anodins relèvent pourtant du parcours de combattant pour bon nombre de Kurdes. Comment sommes-nous arrivés là ? La réponse est simple: les quatre Etats (Turquie, Syrie, Iran, Irak) occupant le Kurdistan ont interdit purement et simplement le kurde – même dans un cadre privé en ce qui concerne la Turquie – et ce, depuis des décennies… (Aujourd’hui, au Rojava et au Kurdistan d’Irak, on peut recevoir un enseignement en langue kurde qui n’est plus interdite.)

 
Ces interdits ont été accompagnés de politiques de stigmatisation du kurde considérée comme une langue « subalterne », qui n’aurait pas d’héritage écrit… Alors, pour la majorité des deuxièmes ou troisièmes générations de Kurdes qui ont grandi avec cette interdiction et ont dû parler les langues dominantes (turque, arabe, perse), parler en kurde n’a rien d’évident. Mais l’impossible n’étant pas kurde, ils ne baissent pas les bras et des initiatives fleurissent ici et là pour que les jeunes générations se réapproprient leur langue.

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Une de ses nombreuses initiatives est le magazine humoristique kurde Zrîng. Le journaliste Barış Balseçer a interviewé Evin Alabay, une jeune graphiste kurde qui milite activement pour que Zrîng atteigne en masse les Kurdes.
 
Le magazine de bande dessinée Zrîng, qui est également distribué aux abonnés du journal Yeni Özgür Politika, a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme en Europe. Evin, qui a distribué 50 exemplaires du magazine et a fait gagner 25 abonnés au Zrîng par ses propres efforts pour atteindre les masses, dit que le rire est très efficace dans l’apprentissage des langues. Elle a ajouté : « J’ai eu l’excitation de lire quelque chose dans ma propre langue avec Zrîng. »
 
Evin Alabay est la fille d’une famille kurde qui a migré de Konya en Europe en 2007. Alabay, qui vit à Bruxelles, en Belgique, est graphiste. Evin, qui est graphiste dans une agence, reçoit également une formation professionnelle sur le design graphique et l’animation en cours du soir dans une université. Evin gère l’abonnement et la distribution de Zrîng en Belgique, dont le premier numéro a été publié en octobre 2019, et dont le deuxième numéro est consacré à la rencontre avec ses lecteurs. Déclarant qu’elle a grandi dans une famille patriotique, Evin dit que sa famille est dans la lutte kurde, et qu’être dans la lutte c’est la vie. « Je ne pense pas à ce que ma relation avec mes parents aurait pu être si saine s’il n’y avait pas la culture et la moralité de la lutte », dit-elle concernant la communication entre les membres de la famille.
 
L’envie intacte de retourner au pays 
 
Déclarant qu’elle essaie de s’adapter à la vie en Europe d’une part, elle ajoute qu’elle s’efforce de ne pas oublier sa propre culture, sa langue et son essence. Exprimant qu’être migrante, c’est laisser une partie de la personne là où elle grandit et s’enracine, Evin aspirait à la terre d’où elle venait: «Au début, j’avais beaucoup envie de rentrer. Je pensais que je m’y habituerais. Malgré les années écoulées, mon désir de revenir n’a pas pris fin.»
 
L’excitation de la lecture en langue maternelle
 
Evin, qui ne connait pas sa langue maternelle kurde en raison du génocide linguistique / culturel, comme de nombreux Kurdes, travaille également dur pour briser cela et apprendre sa langue maternelle. Soulignant que Zrîng, qui a rencontré le lecteur en Europe avec le journal Yeni Özgür Politika, est très important pour elle à cet égard, Evin explique comment elle a rencontré le magazine : «Je suis quelqu’un qui aime lire des magazines publiés en turc. J’étais très excitée d’apprendre qu’un magazine de bande dessinée et d’humour kurds avait été publié. J’essaie d’apprendre ma langue maternelle. J’étais ravie de lire quelque chose dans ma propre langue. J’ai contacté directement les amis d’Amed. Ils ont déclaré que le magazine avait été remis au lecteur par le biais du journal Yeni Özgür Politika en Europe. Après avoir communiqué avec des amis en Europe, j’ai demandé 50 exemplaires du Zrîng.»
 
D’ores et déjà 25 abonnés
 
Soulignant que Zrîng est une publication culturelle importante de la culture de l’humour kurde, Evin déclare que la raison pour laquelle elle a initialement demandé 50 exemplaires est pour soutenir le magazine. Alabay a déclaré: «Actuellement, 25 personnes sont abonnées. Tous les abonnés sont de jeunes amis. Cette demande a commencé à augmenter de jour en jour.»
 
Les blagues de Zrîng aide à apprendre le kurde
 
Ajoutant que l’humour de Zrîng fait désormais partie des conversations quotidiennes lorsqu’ils rencontrent des amis, Alabay poursuit: «Nous nous montrons les caricatures
et rions des blagues. Je demande aux amis les mots que je ne comprends pas. De plus, en tant que personne qui apprend sa langue maternelle, j’ai vu que l’humour contribue grandement à l’apprentissage des langues. Les mots que nous ne comprenons pas nous incitent à les apprendre. Mon conseil aux jeunes kurdes est que tout le monde lise Zrîng.»
 
La vie est belle en kurde
 
Rappelant la phrase de Neil Armstrong, qui a été le premier à mettre le pied sur la lune, Evin dit : « Ceci est un petit pas pour le Kurdistan libre et un grand pas pour moi en tant qu’individu qui essaie de briser l’assimilation culturelle ». Exprimant la contribution de Zrîng à la langue kurde, Hevin invite  tout le monde à le lire et dit «Jiyan bi Kurdî xweşe» (« La vie est belle en kurde »).
 
Les études culturelles et linguistiques devraient être augmentées
 
Evin critique le fait que les études pour les jeunes vivant en Europe et qui ne connaissent pas leur langue maternelle soient insuffisantes et critique les médias kurdes et les institutions kurdes en Europe pour leur insuffisance à cet égard. Elle déclare que les personnes qui connaissent la langue, l’histoire, la culture et la littérature kurdes devraient également utiliser efficacement les plateformes de partage de vidéos telles que les médias sociaux et YouTube.
 
Les liens avec les institutions sont les liens avec nos racines
 
Exprimant que certaines familles vivant en Europe, en particulier, gardent leurs enfants à l’écart des institutions kurdes, Evin déclare que cela signifie rester à l’écart de leur propre culture et société. « La déconnexion de ces jeunes, qui restent à l’écart des institutions, avec leurs propres racines, les plonge dans l’étrangeté et la corruption culturelle », explique Evin. Elle souligne qu’il est important que les institutions kurdes développent les outils pour garder les jeunes ensemble et renforcer leurs liens avec leur culture.
 
Les jeunes doivent être productifs
 
Evin critique les familles qui éloignent leurs enfants de la lutte et des institutions kurdes et ajoute : « De nombreux jeunes éloignés de la lutte, de leur culture et de leur peuple ont de gros problèmes. Les familles sont la principale raison de ces jeunes qui subissent une corruption culturelle. » Elle souligne également qu’il est important que les jeunes kurdes soient dans les institutions et soient exigeants en termes de création d’opportunités d’activités culturelles. Ajoutant que le magazine Zrîng est un exemple important à cet égard, Evin déclare que le moyen pour de nombreux jeunes de réaliser leur productivité est de se tenir côte à côte avec leurs zones de production.
 
Evin a déclaré que les jeunes kurdes éprouvent une grande amertume lorsqu’ils regardent la production d’autres peuples dans leur propre langue. « Le théâtre kurde, les formations linguistiques et les études sur la culture kurde devraient être renforcés dans la diaspora. Comme dans tous les domaines de la lutte des jeunes, il devrait également en être un pionnier ».
 
 
 
 

BRUXELLES : Le Parlement européen accueille la 16e conférence kurde

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BRUXELLES – La conférence est organisée par la Commission civique de l’Union européenne en Turquie et soutenue par la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE / NGL), les Verts / ALE et les Socialistes et Démocrates (S&D).
 
Le Parlement européen à Bruxelles accueillera les 5 et 6 février la 16e Conférence internationale sur «L’Union européenne, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes».
 
La conférence annuelle organisée par la Commission Civique de l’Union Européenne Turquie (EUTCC) en coopération avec l’Institut Kurde de Bruxelles verra la participation de plusieurs partis politiques et personnalités de renom.
 
Selon le programme annoncé, la conférence est soutenue par la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE / NGL), les Verts / ALE et les Socialistes et Démocrates (S&D).
 
La conférence sera présidée par;
 
Archevêque émérite Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, Afrique du Sud
 
Shirin Ebadi, avocate des droits de l’Homme, lauréate du prix Nobel de la paix, Iran
 
Bianca Jagger, Ambassadrice de bonne volonté du Conseil de l’Europe, présidente de la Fondation Bianca Jagger pour les droits de l’homme, Royaume-Uni
 
Noam Chomsky, professeur de l’Institut au Département de linguistique et de philosophie du Massachusetts Institute of Technology, États-Unis
 
Leyla Zana, Prix ​​Sakharov du Parlement européen pour la liberté de l’esprit, lauréate du prix Rafto, Turquie
 
Les discours d’ouverture et les salutations de 14h30 à 15h30 le 5 février seront présentés par;
 
Kariane Westrheim, présidente de l’EUTCC, Université de Bergen, Norvège
 
Nikolaj Villumsen, député européen, Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE / NGL), Danemark
 
Andreas Schieder, député européen, Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), Autriche
 
François Alfonsi, député européen, Verts / Alliance libre européenne (Verts / ALE), France
 
Dimitrios Papadimoulis, vice-président du Parlement européen, Grèce
 
Suivi par un panel pour discuter «Oppression et résistance en Turquie» de 15h30 à 17h00 qui sera modéré par Joost Jongreden, Université de Wageningen, membre du conseil d’administration de l’EUTCC, Pays-Bas. Les conférenciers incluent;
 
Benoit Biteau, député européen, Verts / Alliance libre européenne (Verts / ALE), France
 
Le centre du pouvoir et l’opposition en Turquie
 
Des représentants du Parti républicain du peuple (CHP), Turquie
 
Opposition entre l’unité et la division
 
M. Cihangir Islam, député, Felicity Party (SP), Turquie
 
Turquie 2023: Dictature contre démocratie
 
Gülistan Koçyiğit, députée, Parti démocratique des peuples (HDP), Turquie
 
Le deuxième panel pour discuter de «La relation UE – Turquie: pourparlers d’adhésion, crise des réfugiés et les Kurdes» de 17h00 à 18h30 sera animé par le professeur Cengiz Aktar, politologue.
 
Le programme du panel comprend;
 
La crise des réfugiés et la réponse de l’Europe
 
Tineke Strik, députée européenne, Verts / Alliance libre européenne (Verts / ALE), Pays-Bas
 
Pourparlers d’adhésion – (Jamais) Fin de l’histoire ?!
 
Udo Bullmann, député européen, Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), Allemagne – à confirmer
 
La question kurde et l’Europe: criminalisation contre responsabilité de la consolidation de la paix
 
Jan Fermon, avocat, Belgique
 
Point clé Imrali: le pouvoir de la liberté
 
Newroz Uysal, avocate, Asrın Hukuk Bürosu, Turquie
 
Le deuxième jour de la conférence, le 06 février, jeudi débutera par un panel de 09h30 à 10h30. La table ronde sur le thème « Le Moyen-Orient dans le contexte de l’invasion de la Turquie dans le nord-est de la Syrie / le Rojava» sera animée par Evin Incir, eurodéputée Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D), Suède.
 
Les sujets de discussion et les intervenants;
 
Invasion turque dans le nord-est de la Syrie / le Rojava
 
Leila Chaibi, MdPE Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE / NGL), France
 
Sur les épreuves de l’Empire ottoman: la Turquie en quête d’une grande puissance
 
Gamal Soltan, Centre Al-Ahram d’études politiques et stratégiques, Égypte
 
Les Kurdes: Gordion Knot ou Central Key
 
Søren Søndergaard, député, Enhedslisten – The Red-Green Alliance, Danemark
 
Génocide constitutionnel des Kurdes et autres ethnies non turques en Turquie
 
Kirmanc Gundi, Tennessee State University, États-Unis
 
Post-DAECH: Lignes de conflit avec impacts ethniques et confessionnels
 
Ferda Çetin, journaliste, Belgique
 
Le panel suivant de 11h00 à 12h00 discutera de « L’invasion turque au Rojava et l’impact sur les femmes et l’égalité des genres», modéré par Mme Maria Eugenía Rodríguez Palop, députée européenne, Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE / NGL), Espagne.
 
Elle sera suivie d’entretiens avec des représentantes de la Fédération démocratique du nord et de l’est de la Syrie; Seham Kerio, Parwin Yousef et Jihan Khudro.
 
Le prochain panel de 12h00 à 13h00 sera animé par Jürgen Klute, ancien député européen, Allemagne et discutera «Europe et Moyen-Orient: intérêt personnel contre démocratie».
 
Les sujets de discussion et les intervenants sont ;
 
Perspectives européennes sur la complexité du Moyen-Orient
 
Brando Benifei, député européen Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), Italie
 
L’Europe et la bataille kurde
 
Thomas Schmidinger, politologue, Université de Vienne, Autriche
 
Processus de transformation du point de vue kurde dans le contexte de la démocratie, de l’écologie et de l’égalité des sexes
 
Dersim Dağdeviren, KURD-AKAD, membre du conseil d’administration de l’EUTCC, Allemagne
 
Le panel suivant «Il y a des alternatives!» De 15 heures à 16 heures sera animé par M. Wladimir van Wilgenburg, journaliste, Pays-Bas.
 
La démocratie en temps de guerre: comment une société se réorganise et offre des perspectives au-delà du Moyen-Orient
 
Nazan Üstündağ, sociologue, Allemagne
 
La montée des femmes kurdes et leur combat contre le féminicide
 
Aviva Stein, New World Summit, Pays-Bas
 
Repenser la démocratie: perspectives kurdes pour 2023
 
Amed Dicle, journaliste, Belgique
 
Solutions locales aux défis mondiaux – Vivre la solidarité internationale
 
Juan Carlos Guerra Moldonado, historien, Équateur
 
La séance de clôture de 16h15 à 17h00 verra la présentation des conclusions, recommandations et résolution finale avec la participation de; Conseil de l’EUTCC, Dersim Dağdeviren, Allemagne, Michael Gunter, États-Unis, Joost Jongerden, Pays – Bas, Thomas J. Miley, Royaume – Uni, Estella Schmid, Royaume – Uni, Kariane Westrheim, Norvège.
 
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter le secrétariat de la conférence: brusselsconferenceep@gmail.com
 

SYRIE. Les forces turques tuent un enfant et en blessent un autre à Til Rifat

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SYRIE / ROJAVA – TIL RIFAT – L’offensive génocidaire de l’État turc visant à envahir le nord et l’est de la Syrie se poursuit depuis le 9 octobre 2019 en violation du droit international.
 
Selon des informations provenant du terrain, les forces turques ont attaqué la ville de Shehba à Til Rifat avec des obus mercredi après-midi.
 
L’attaque a coûté la vie à Nadir Ehmed Ehmed Ebud, 7 ans, et blessé Mihemed Emin Ehmed Heci İsa, 10 ans.
 
Une précédente attaque turque contre Til Rifat avait tué 8 enfants et 2 adultes le 2 décembre 2019.
 
L’État turc attaque quotidiennement les terres du nord et de l’est de la Syrie. Les attaques en cours depuis le 9 octobre ont tué des centaines de civils.
 

LYON. Réunion/débat : La résistance des Kurdes du Rojava

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LYON – L’Association Amitiés kurdes de Lyon organise une réunion / débat autour du Rojava à Lyon le vendredi 31 janvier, à l’occasion du cinquième anniversaire de la libération de Kobanê.
 
Avec André Hébert, ancien combattant internationaliste des YPG et auteur de « Jusqu’à Raqqa, avec les Kurdes contre DAECH »
 
La journaliste Mireille Court, co-réalisatrice du documentaire « Le Rojava entre compromis et utopie ». Elle revient de Kobanê.
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« Ou en est-on aujourd’hui ? ou en est la résistance ? Que reste-t-il de cette expérience unique ? Nous vous proposons de venir en débattre avec nous en présence de : André Hebert, combattant internationaliste et Mireille Court, membre de la Coordination Nationale Solidarité Rojava le vendredi 31 janvier à 18h30 à la mairie du 1er arrondissement.
 
Nous vous proposons de venir en débattre avec nous en présence de :
 
André Hebert, combattant internationaliste aux côtés des forces kurdes, auteur du livre « Jusqu’à Raqqa : avec les Kurdes contre Daesh » (qui sera en vente lors de la soirée)
Mireille Court, membre de la Coordination Nationale Solidarité Rojava, vidéaste, retour du Rojava qui témoignera de la Résistance du Rojava contre l’invasion de la Turquie et de ses supplétifs djihadistes.
 
Depuis 5 ans, nous avions l’habitude en cette fin janvier de nous réunir pour fêter la victoire des forces kurdes : il y a 5 ans en effet les YPG/YPG arrêtèrent l’avancée des djihadistes de Daesh dans la ville de Syrie du nord mondialement connue depuis sous le nom de Kobané, dans cette province à majorité kurde connue, elle, sous le nom de Rojava.
 
Dans cette région, en accord avec les populations locales, les Kurdes ont mené une politique originale et audacieuse de libération sociale, d’émancipation des femmes, d’égalité des ethnies, de leurs langues, de leurs cultures, d’écologie et de laïcité dans le respect de toutes les expressions religieuses.
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Le 9 octobre dernier, le dictateur turc Erdogan lançait son armée, alliée pour ce faire aux djihadistes de Daesh en quête de revanche, à l’assaut du Rojava. Agression autorisée par le retrait décrété par Trump des troupes américaines de la région ; par cet acte de trahison, les occidentaux laissaient tomber les Kurdes qui, après leur avoir servi de chair à canon contre Daesh, ne leur étaient plus d’aucune utilité et même développaient un modèle de société inquiétante pour l’occident libéral.
 
Aujourd’hui, l’armée turque et les djihadistes occupent la région. Si des combats ont encore lieu, le bilan humain est dramatique : plus de 400 000 réfugié.es (en premier lieu Kurdes, Syriaques chrétiens, Arméniens et Yézidis du Rojava), des centaines de victimes militaires et civiles, crimes et viols innombrables commis par la soldatesque turque et djihadiste, utilisation d’armes interdites par les conventions internationales (bombes au phosphore et au chlore) faisant des milliers de victimes… Cette opération militaire entraîne un retour en force des djihadistes de l’Etat islamique et annule des années de combats fructueux contre cet obscurantisme criminel.
 
Ou en est-on aujourd’hui ? ou en est la résistance ? que reste-t-il de cette expérience unique ? »
 
RDV à 18:30
Mairie du 1er arrondissement
2 place Sathonay

Des jeunes hommes ont décidé de retourner à Afrin… Ils ont disparu il y a deux ans !

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SYRIE / ROJAVA – Depuis l’occupation militaire turque de la région kurde d’Afrin, dans le nord de la Syrie, l’occupation a cherché, par l’intermédiaire de ses mercenaires, à enlever tous les jeunes résidents kurdes, sous des prétextes et des accusations faciles, comme l’affiliation aux forces démocratiques syriennes (FDS) ou la promotion de l’auto-administration, pour les pousser au déplacement forcé de leurs terres, que les autorités d’occupation ont réussi avec le silence du monde devant ses crimes de guerre, d’invasion, d’occupation et de violations qui durent depuis deux ans.
 
Dans ce contexte, le sort de nombreux jeunes Kurdes qui ont décidé de retourner à Afrin après l’occupation militaire turque d’Afrin reste inconnu, y compris ceux qui sont disparus il y a deux ans, sans que leurs familles sachent s’ils sont toujours prisonniers, ou s’ils ont été tués par leurs bourreaux islamistes affiliés aux Frères musulmans.
 
Parmi ces cas de disparitions, le reporter d’Afrinpost de Raco a rapporté celui de Rashid Mustafa Abdo, un trentenaire, qui a décidé de retourner à Afrin, et a été arrêté à son retour en mai 2018, à son domicile dans la ville de Raju (Raco). Son sort reste inconnu jusqu’à présent.
 
Le jeune kurde marié, qui a une petite fille, a porté disparu après son retour des régions de Shahba où il s’était réfugié suite à l’invasion turque. De nombreux Kurdes d’Afrin – réfugiés à Shehba – avaient décidé de rentrer chez eux et de préserver la région des plans turcs visant à changer sa démographie et à effacer son identité ethnique, en attirant des milliers de mercenaires armés.
 

ROJAVA. Ouverture à Qamishlo de la Fédération des vétérans handicapés

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SYRIE / ROJAVA – QAMISHLO – 22 000 personnes ont subi des séquelles physiques dans le cadre de la lutte contre DAECH et de la défense contre les attaques turques.
 
La Fédération des vétérans handicapés de la Syrie du Nord et de l’Est a ouvert son bureau principal dans le quartier d’Erbewiyê, à Qamishlo.
 
 
Des membres du Conseil des familles de martyrs, des représentants de divers partis et institutions kurdes, arabes et syriens, ainsi que le public, des intellectuels et des juristes ont assisté à la cérémonie d’ouverture.
 
 
Le coprésident de la Fédération, Agid Ibrahim, a déclaré à l’agence ANHA que le centre fournira des soins de santé et répondra à tous les autres besoins des anciens combattants handicapés. L’un des objectifs du centre est l’intégration des vétérans de guerre handicapés dans le travail des institutions du nord et de l’est de la Syrie.
 
Dans la lutte contre DAECH et dans la résistance contre les attaques d’occupation de la Turquie, 22 000 personnes ont subi des séquelles dans le nord et l’est de la Syrie.
 
 

Cour de cassation de Belgique: le PKK n’est pas une organisation terroriste

BRUXELLES – Le pouvoir judiciaire belge a annoncé le verdict dans l’affaire PKK.
 
La Cour de cassation de Belgique a confirmé le jugement de la juridiction inférieure et a jugé que le PKK n’était pas une organisation terroriste.
 
En 2006, une enquête avait été ouverte contre 37 politiciens kurdes, dont Remzi Kartal, Zübeyir Aydar et Adem Uzun en Belgique. Le 3 novembre 2016, le Bureau des enquêtes à Bruxelles a décidé que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) n’est pas une organisation terroriste et a rejeté la poursuite. Le Procureur fédéral a fait appel de cette décision. Sur appel des parquets turc et belge, les parties avaient été entendues à la cour d’appel le 9 mai 2017.
 
Le procès visant à faire retirer le PKK de la liste des organisations terroristes de l’UE a été entendu par la Cour de justice européenne le 16 avril 2018.
 
La Cour de justice européenne a également statué que l’inclusion du PKK dans la liste des organisations terroristes de l’UE était injustifiée.
 
Le 8 mars 2019, la Cour d’appel de Bruxelles a entendu l’appel interjeté par le parquet fédéral belge contre la décision selon laquelle la lutte armée du PKK au Kurdistan du Nord est « le conflit intérieur de la Turquie ».
 
La cour a déclaré une fois de plus que l’activité du PKK n’est pas du terrorisme et a statué qu’il n’y a pas de motifs de poursuites concernant les 37 politiciens kurdes, dont le coprésident du KONGRA-GEL Remzi Kartal et le membre du Conseil exécutif du KCK Zübeyir Aydar.
 
Cette décision met ainsi un terme à l’enquête ouverte par le parquet fédéral belge contre les militants kurdes en 2006. Le même tribunal a identifié le PKK comme « une organisation armée internationale qui n’est pas un État » le 15 septembre 2017. Le tribunal a souligné la violence de l’État turc, statuant que le PKK répondait à cette violence et qu’il n’y avait pas d’activité terroriste à proprement parler. Le jugement stipule donc que le PKK ne peut être jugé sur la base des lois antiterroristes en Belgique.