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L’Etat turc dit aux Kurdes qu’ils n’ont pas leur place en Turquie

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TURQUIE / BAKUR – Le pouvoir turc vient d’arrêter deux députés kurdes du parti HDP. Le 22 mai dernier, de nombreux politiciens et militants kurdes, dont l’ex-députée du HDP, Ayla Akat Ata, et des membres d’organisations de femmes, ont été arrêtés dans plusieurs villes kurdes. Ces arrestations sont accompagnées de regains de violences et attaques racistes anti-kurde.

Ces derniers jours, les Kurdes de Turquie ont eu droit à la destruction de la bibliothèque municipale portant le nom de l’écrivain kurde Celadet Elî Bedîrxan à Siirt, au meurtre raciste du jeune kurde Baris Cakan, tué par trois fascistes turcs à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde, à la torture d’un jeune kurde par des policiers turcs à Amed (Diyarbakir) dont les photos ont été publiées par ses bourreaux, enfouissement, sous un trottoir d’Istanbul, des ossements appartenant à 267 combattants kurdes volés d’un cimetière de Garzan, à la découverte d’une fosse commune renfermant les restes des dizaines de personnes dans une grotte dans la campagne de Mardin / Dargeçit, à l’arrestation des députés kurdes du HDP (Parti démocratique des peuples) Leyla Güven, Musa Farisoğulları qui ont rejoint des milliers d’autres élus, politiciens, militants, journalistes, avocats, musiciens… kurdes tenus en otages dans les geôles turques depuis des années.

En intensifiant ses attaques contre les politiciens kurdes, le pouvoir turc envoie un message fort aux Kurdes du pays : Ils n’ont pas de place sur la scène politique du pays. Soit ils accepteront le colonialisme turc au Kurdistan « turc » et l’assimilation forcée qui va avec, soit l’Etat turc, avec ses forces armées, les attaquera sans retenu, comme il l’a fait pendant l’hiver 2015/2016 quand il a rasé plusieurs localités kurdes après que ces dernières ont déclaré l’autonomie locale.

Un autre message que le pouvoir turc envoie aux Kurdes est qu’il est impossible de démocratiser la Turquie kémaliste fondé sur le fascisme et le massacre de nombreux peuples de la région qui n’étaient pas « turcs » et « sunnites ». Les Kurdes sont le seule peuple qui a continué à résister, malgré les innombrables massacres qu’il a connus depuis la fondation de l’Etat turc en 1923. Le dernier mouvement de résistance kurde se plaisait à dire qu’on allait réussir à « démocratiser » la Turquie pour qu’elle devienne un pays pour tous les peuples et les minorités ethniques et confessionnelles qui y habitent, sans qu’on sacralise la « race supérieure » turque et sans que les autres soient vus comme inférieurs aux « Turcs » sunnites.

Cette énième attaque est une déclaration de guerre faite au peuple kurde et les jours, les mois et les années à venir risquent d’être particulièrement sanglants pour les Kurdes qui sont fatigués de mourir mais qui sont déterminés à lutter pour avoir le droit d’exister en tant que Kurdes et à qui sa langue, sa culture et le droit à l’auto-détermination ne seraient plus interdites. Refusant le droit à la co-existence aux Kurdes à l’intérieur des frontières de la Turquie, cette dernière dit clairement aux Kurdes qu’ils ne sont pas chez-eux sous le drapeau turc. Ce qui est interprété par de nombreux Kurdes comme une « invitation » à la séparation du Bakûr (Kurdistan du Nord) de la Turquie.

Députés kurdes arrêtés, la Turquie déclare la guerre à sa population kurde

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TURQUIE / BAKUR – La nuit dernière, le pouvoir turc a arrêté deux députés kurdes élus démocratiquement, envoyant un message de guerre à des millions de Kurdes du pays en violant leur droit d’élire leurs représentants politiques.
 
« Nous sommes confrontés à un fascisme qui vise les tombes, les cadavres et l’existence des Kurdes. Face à ces actes, la levée de notre immunité parlementaire n’a pas beaucoup d’importance. Nous partageons toutes les souffrances de notre peuple. Nous avons vécu toutes sortes de souffrances avec notre peuple. C’est pourquoi il s’agit d’une crise de volonté, d’un fascisme et d’un coup d’État ». Leyla Guven
 
En Turquie, la lutte pacifique du peuple kurde a toujours été réprimée violemment par le pouvoir. Ceci, depuis la création de l’Etat fasciste turc qui ne reconnait que la « race » turque, la langue turque, l’islam sunnite… et qui détruit tous les peuples et minorités ethniques, confessionnelles, linguistiques du pays.
 
L’arrestation des députés kurdes d’HDP, Leyla Guven et de Musa Farisoğulları la nuit dernière n’est qu’une énième arrestation d’élus kurdes pour fermer la scène démocratique aux Kurdes de Turquie. Après les massacres de masses visant les Kurdes dans les régions de Dersim et de Zilan dans les années 1930, les Kurdes avaient réussi à entrer sur la scène politique « turque » à partir des années 1980, en élisant des députés et des élus locaux, malgré d’innombrables assassinats et arrestations de ses élus et la fermeture de ses partis politiques les uns après les autres.
 
De Leyla Zana à Leyla Guven, 30 ans de répression de la volonté démocratique du peuple kurde

La première députée kurde, Leyla Zana est devenue une personnalité emblématique kurde qui a passé 10 ans en prison pour avoir prononcé un message de paix en kurde (« Vive la paix entre les peuples kurde et turc ») lors de la cérémonie de prestation de serment de député en 1991.
 
30 ans après les persécutions vécues par Leyla Zana, une autre députée kurde qui porte le même prénom, Leyla Guven retourne en prison alors qu’elle a été emprisonnée de décembre 2009 à juin 2014, à la suite d’une opération visant les personnalités politiques, puis en janvier 20184, pour avoir critiqué l’invasion du canton d’Afrin. Elle a été libérée le 25 janvier 2019 après avoir été élue députée en juin 2018, et alors qu’elle menait une grève de la faim depuis novembre 2018, pour protester contre l’isolement imposé à Abdullah Öcalan. Une grève qu’elle a arrêtée en mai 2019.
 
Depuis la nouvelle vague d’arrestations qui frappent les députés et élus locaux du peuple kurde sous les étiquettes des partis HDP et son équivalant régional kurde DBP, des milliers d’élus municipaux, de responsables politiques ainsi que des députés d’HDP et des membres DBP ont été emprisonnés illégalement. Ils sont tous accusés de faire de la propagande terroriste ou de soutenir ou diriger des « organisations terroristes » car ils défendent les droits élémentaires du peuple kurdes, dont le droit de parler sa langue maternelle.
 
Ce nouvel offensif visant la volonté du peuple kurde ouvre la voie de nouveau à de nombreuses années de lutte armée, de conflit et de souffrance, car le pouvoir turc ne laisse aucun moyen d’expression démocratique aux demandes du peuple kurde en Turquie.
 
Ce jeudi 4 juin, le Parlement turc a approuvé la levée d’immunité parlementaire des députés du HDP (Parti démocratique des peuples) Leyla Güven, Musa Farisoğulları et le député du CHP (Parti républicain du peuple) Enis Berberoğlu. (Les trois députés ont été arrêtés hier soir.)
Leyla Guven avait déjà été emprisonnée par le passé et d’ailleurs, elle avait été élue députée d’HDP alors qu’elle était encore en prison où elle a mené une grève de la faim de près de 6 mois.
 
Avant son arrestation, Leyla Güven a qualifié la levée d’immunité parlementaire qui visait les 3 députés de « coup d’État » qui n’est qu’une énième tentative de chasser les Kurdes de la scène politique.
 
Güven a déclaré que cette décision s’inscrivait dans le prolongement du « plan d’effondrement » du mouvement politique kurde adopté lors de la réunion du Conseil national de sécurité (MGK) le 30 octobre 2014.
 
« La haine anti-kurde »
 
Rappelant le coup d’État du 2 mars 1994 contre les députés, dont Leyla Zana, du parti kurde DEP (Parti de la démocratie), Güven a déclaré : « La levée de l’immunité parlementaire est une continuation du coup d’État politique qui a commencé le 2 mars 1994, s’est poursuivi le 4 novembre 2016 (lorsque les coprésidents et les députés du HDP ont été arrêtés) et a récemment repris avec la saisie des municipalités du HDP. Il s’agit d’une politique de liquidation, d’inimitié envers les Kurdes et d’une tentative de couper la politique kurde des bases démocratiques. Elle vise à briser l’insistance des Kurdes pour la politique démocratique. C’est la limite imposée aux Kurdes : « vous n’êtes pas vous-même, vous existerez tant que vous vous déplacerez dans les limites que j’ai établies, sinon je ne reconnaîtrai pas votre volonté ». C’est une étape pour briser la volonté des citoyens d’Hakkari et d’Amed (Diyarbakır) ».
 
« L’alliance AKP-MHP encouragée par le CHP »
 
Güven a critiqué le CHP qui a voté « oui » pour la levée de l’immunité parlementaire lors de la session tenue à l’Assemblée générale le 20 mai 2016. Elle a déclaré : « Si le CHP avait évité une telle position avant le 4 novembre, s’il avait manifesté une attitude plus ferme, l’AKP et le MHP ne seraient pas en mesure d’oser cela aujourd’hui. Ils sont en effet encouragés par cet acte du CHP. Lorsque le Parlement a approuvé la révocation de l’immunité parlementaire avec le CHP comme partenaire, il était évident que ce que nous vivons aujourd’hui se produirait effectivement ».
 
« C’est un coup d’Etat »
 
Güven poursuivit : « Nous sommes confrontés à un fascisme qui vise les tombes, les cadavres et l’existence des Kurdes. Face à ces actes, la levée de notre immunité parlementaire n’a pas beaucoup d’importance. Nous partageons toutes les souffrances de notre peuple. Nous avons vécu toutes sortes de souffrances avec notre peuple. C’est pourquoi il s’agit d’une crise de volonté, d’un fascisme et d’un coup d’État (…) ».
 

TURQUIE. Deux députés kurdes mis en détention

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TURQUIE / BAKUR – Nouveau coup d’Etat en Turquie contre la volonté du peuple. Trois députés ont été déchus de leur immunité parlementaire aujourd’hui. Les deux députés kurdes du HDP déchus de leur immunité, ont été mis en détention.
 
En Turquie, le pouvoir ne reconnait pas la volonté du peuple kurde et emprisonne ses députés et ses élus locaux à tour de bras. Jusqu’à présent, des milliers d’élus municipaux, de responsables politiques ainsi que des députés du HDP et des membres du parti kurde DBP ont été emprisonnés illégalement. Ils sont tous accusés de faire de la propagande terroriste ou de soutenir ou diriger des « organisations terroristes » car ils défendent les droits élémentaires du peuple kurdes, dont le droit de parler sa langue maternelle.
 
Ce jeudi 4 juin, le Parlement turc a approuvé la levée de l’immunité de 3 députés d’opposition, dont 2 députés kurdes du HDP.
 
Les députés concernés sont les députés du HDP (Parti démocratique des peuples) Leyla Güven, Musa Farisoğulları et le député du CHP (Parti républicain du peuple) Enis Berberoğlu.
 
La coprésidente du DTK et députée du HDP Hakkari, Leyla Güven, a été arrêté à son domicile à Amed. (Musa Farisoğulları a été arrêté quelques heures plus tôt.)
 
Leyla Guven avait déjà été emprisonnée par le passé et d’ailleurs, elle avait été élue députée du HDP alors qu’elle était encore en prison où elle a mené une grève de la faim de près de 6 mois.
 
 
 
 

Sociologue Sustam: le racisme n’est pas considéré comme un crime en Turquie

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Le Président turc Erdogan, à gauche, et le leader du parti fasciste MHP, Bahçeli font le signe des « Loups gris », mouvement ultranationaliste néo-fasciste, anti-communiste, anti-kurdes…

Le sociologue Engin Sustam rappelle que les attaques racistes et les actes de torture qui sont en constante augmentation ne sont pas des incidents isolés et déclare que le racisme est une tradition profondément enracinée en Turquie.
 
Dans un entretien au sujet du racisme, les violences racistes et la prolifération parallèle des violences des milices armées, le sociologue Engin Sustam souligne la nécessité de lire le meurtre de George Floyd aux USA et le meurtre de Barış Çakan en Turquie dans le même contexte.
 
« Mais il est important de ne pas oublier la tradition profondément enracinée en Turquie. Ainsi, le racisme, pas seulement au sens classique, n’est pas une détermination biologique autour de l’existence scientifique ou non de la race au sein de l’espèce humaine. C’est la forme vivante d’une situation sociale, un programme systématique. C’est une expression idéologique qui se transforme en une situation que certaines catégories de personnes considèrent comme supérieure à elles (comme les Blancs anti-Noirs et l’anti-kurdicité de la turcité) », a déclaré Sustam au journaliste Cahit Özbek de l’agence Mezopotamya.
 
Comme en Turquie, dans de nombreux pays, le racisme n’est pas considéré comme un crime
 
Attirant l’attention sur le fait que les insultes racistes, la diffamation ou la discrimination raciale ne sont toujours pas considérés comme un crime dans de nombreux pays comme la Turquie, le sociologue a également rappelé qu’il a vécu une situation similaire. Sustam : « La raison en est que, dans des pays comme la Turquie, le racisme persistant s’impose à nous, en dirigeant nos vies, nos relations professionnelles, notre langue, la littérature, l’art, l’université, sous une domination banalisée. »
 
«L’accord de turcité et le racisme turc, le ciment de la Turquie»
 
En Turquie, la convention de la turcité, établie surtout après le génocide arménien de 1915, Sustam déclare que la structure unitaire et le domaine social nourrissent le racisme turc. Ajoutant que le racisme est d’une part une situation où le gouvernement s’y est systématiquement engagé et que d’autre part il se transforme en une politique systématique ayant un programme qui trouve un écho dans la société. Sustam déclare que le racisme turc est un ciment profondément enraciné en Turquie:
 
« Aujourd’hui, hormis les massacres de nombreux Kurdes, Arméniens ou Alevis survenus auparavant, nous pouvons dire que la torture dans le commissariat de Diyarbakır, le meurtre de Barış Çakan à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde ne sont pas des incidents isolés. Ce n’est pas la colère ordinaire d’un citoyen lambda. Tout comme dans le meurtre d’Hrant Dink, le racisme a transformé en une machine de la violence les jeunes générations venant de la base en les organisant autour de l’idéologie de la haine, nous ne pouvons pas lire ces questions séparément de la forte tradition du fascisme et du colonialisme dans ce pays. C’est a dire, que cette situation est la continuation de la convention de la turcité et du sunnisme. qui a toujours été une lecture idéologique depuis 1915. C’est pourquoi, en Turquie, presque personne n’a encore ouvertement critiqué le racisme. »
 
Le sociologue Engin Sustam a souligné que les Kurdes, les Arméniens, les migrants syriens, les Grecs, les Assyriens, les Juifs et d’autres communautés chrétiennes, soit parce qu’ils n’étaient pas musulmans ou parce qu’ils ne pouvaient pas être inclus dans la « Convention de la turcité », tandis que les Alévis qu’on n’arrive pas à convertir au sunnisme, étaient exposés à une forte discrimination ethnique et religieuse.
 
La version en turc de l’article peut être lu ici
 
 

TURQUIE. Dans une cellule de prison à l’âge de trois ans

TURQUIE / BAKÛR – Dilgeş est un enfant kurde de trois ans. Il est en prison avec sa mère depuis près de deux semaines. Il souffre d’une maladie rénale, ne peut pas manger la nourriture de la prison, ni se laver car il n’y a pas d’eau chaude.
 
Dilgeş, âgé de trois ans et demi, est détenue à la prison pour femmes d’Amed (Diyarbakir) depuis le 24 mai. Sa mère, Gönül Aslan, est l’une des douze Kurdes arrêtées dans le cadre de l’enquête contre l’association locale de femmes Rosa. Les militantes kurdes sont accusées d’être membres d’ « une organisation terroriste ».
 
Une délégation du Parti démocratique des peuples (HDP) a rendu visite à Gönül Aslan et à son fils en prison le 29 mai. Selon le HDP, les personnes arrêtées ont été divisées en groupes de quatre et placées en quarantaine de 14 jours dû aux risques de COVID-19.
 
Rêzan Aslan, le père de Dilgeş, est un réfugié politique vivant en Allemagne. Il a commenté la situation de son fils sur la station de radio Dengê Welat. Selon lui, Dilgeş ne ​​peut pas être lavé car il n’y a pas d’eau chaude. Il reçoit les mêmes repas que les adultes, mais il ne peut pas en manger la plupart à cause de sa maladie rénale.
 
Rêzan Aslan a expliqué que son fils a subi deux opérations et que la maladie est chronique. « Le fait que mon enfant de trois ans soit détenu dans une cellule me cause beaucoup de problèmes, à moi et à ma famille. Je suis un réfugié et je ne peux pas en prendre contact. Je ne peux obtenir des informations que via l’avocat et d’autres membres de la famille », a-t-il dit.
 

TURQUIE. Le Parlement turc approuve la levée d’immunité de 3 députés d’opposition

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TURQUIE – Le Parlement turc a approuvé jeudi la levée de l’immunité de poursuites de 3 députés d’opposition, dont 2 kurdes.
 
Les députés concernés sont les députés du HDP (Parti démocratique des peuples) Leyla Güven, Musa Farisoğulları et le député du CHP (Parti républicain du peuple) Enis Berberoğlu.
 
Le parlement turc a voté la levée de l’immunité des députés sur l’ordonnance du tribunal pour les peines de prison prononcées pour les trois députés. La décision a créé des tensions et des protestations.
 
Le vice-président du groupe parlementaire du CHP, Engin Altay, a soulevé une objection disant que la révocation de l’immunité d’un membre du Parlement était inconstitutionnelle. Les tensions continuent au Parlement.
 
Altay a décrit la révocation de l’immunité comme un coup d’État contre le Parlement, une imposition et une instruction.
 
La vice-présidente du groupe parlementaire du HDP, Meral Danış Beştaş, a déclaré : «Vous recherchez la légitimation d’une nouvelle illégalité. Le coup d’État du 4 novembre se poursuit. C’est un gouvernement pro-coup d’État. »
 
Beştaş a poursuivi : «Le pouvoir judiciaire n’est pas basé sur l’humanité. Ce gouvernement n’a rien à voir avec le Parlement et la volonté populaire. Leyla Güven et Musa Farisoğulları ont été condamnés à des peines de prison dans le procès principal du KCK. Ces juges sont actuellement en prison dans le cadre de l’affaire FETO. Ils ont été condamnés à perpétuité. Avec les peines de prison prononcées par ces juges, vous supprimez l’immunité de nos députés, pour lesquels des centaines de milliers de personnes ont voté. Ne prétendez jamais combattre les FETO. Vous dites plutôt que vous continuerez à organiser des coups d’État au 27e mandat également. Le peuple turc et nous savons tous très bien que vous êtes le véritable comploteur de coup d’État. Pourquoi n’avez-vous pas autorisé le procès de Hakan Fidan? Pourquoi n’avez-vous autorisé aucun procès pour vol et corruption? Vous instruisez le pouvoir judiciaire et renvoyez ces décisions au Parlement. Je demande, qui a donné cet ordre et pourquoi cette décision a-t-elle été lue aujourd’hui? C’est du fascisme. C’est l’oligarchie de la majorité. »
 
La coprésidente du DTK et la députée du HDP, Leyla Güven, a suivi l’Assemblée générale depuis le siège du DTK à Diyarbakır. Son premier commentaire sur la levée de l’immunité a été «Berxwedan jiyan e» (La résistance c’est la vie).
 

Une société sans police ? Les leçons du Rojava

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Dans l’article suivant, l’activiste kurde, Hawzhin Azeez revient sur les violences policières revenues au devant de la scène mondiale suite au meurtre raciste de George Floyd aux Etats-Unis, et à la torture d’un jeune Kurde en Turquie, proposant de remplacer la police par des forces de sécurité populaire, comme celles du Rojava. Attention à ne pas confondre avec des milices armées que certains pays, comme la Turquie mettent en place. Aucune de ces milices est dirigée par le peuple, mais toujours par un pouvoir central qui veut le consolider qu’il sait ou croit menacé.
 
« Ces derniers jours, nous avons vu un autre cas horrible de brutalité policière émerger aux États-Unis avec le meurtre insensé de George Floyd. La réponse inadéquate de la police a suscité l’indignation du public. Des émeutes et des protestations de masse ont eu lieu / sont en cours dans plusieurs villes. Le cri commun des opprimés étant « pas de justice, pas de paix ».
 
La véritable question est la suivante : comment un système, profondément enraciné dans une histoire sanglante fondée sur la suprématie blanche, le capitalisme et le néolibéralisme, pourrait-il fournir une justice véritable et significative ? Certains appellent à des réformes de la police. D’autres réclament une redistribution des fonds. Certains ont fait valoir que l’abolition de la police est la meilleure option. Beaucoup, même à gauche, ne peuvent imaginer qu’un tel système soit un jour viable.
 
Pourtant, ce système existe déjà au Rojava, la région autonome et auto-administrative de la Syrie du Nord. Au Rojava, les forces assayish et les forces de défense civile (HPC) travaillent ensemble pour assurer la sécurité de la communauté. Les Assayish travaillent comme contrôleurs de la circulation, arrêtent les criminels, protègent les victimes, servent de gardes de sécurité dans les principaux bâtiments administratifs et contrôlent l’entrée des personnes et des biens d’un canton à l’autre.
 
Les Forces d’autodéfense populaire (HPC), en revanche, sont des personnes qui, dans un quartier donné, sont formées à la sécurité de base. Ils ne patrouillent que dans leur propre quartier, à moins qu’ils ne protègent la population lors de festivals, de cérémonies de martyrs, d’événements locaux et de veillées nocturnes. Le but de ces deux forces est explicitement de protéger la population, en particulier contre les menaces extérieures telles que les forces terroristes. C’est toujours le HPC qui protège leur quartier, jamais l’Assayish.
 
Les possibilités d’instituer des hiérarchies de pouvoir et d’autorité sont considérablement réduites dans cette méthode alternative. Les personnes sont les protecteurs des personnes, celles avec qui ils vivent et avec qui ils interagissent quotidiennement. La proximité des « forces de sécurité » par rapport à la communauté, étant donné qu’elles sont issues de leur propre quartier, garantit que des violations ne se produisent pas. Lorsqu’elles se produisent, les mécanismes communautaires de justice, d’honneur et de restauration sont immédiatement activés par le biais des communes de quartier. Le monopole de ce processus est encore empêché en encourageant tout le monde à participer grâce à un système de listes. Tout le monde peut se porter volontaire. Cela inclut les personnes âgées, en particulier les femmes, en tant que sources de protection civile.
 
Il n’y a rien qui donne du pouvoir, rien ne restaure l’âme d’une communauté traumatisée et déchirée par la guerre que de voir les matriarches de votre quartier brandir avec confiance, au coin des rues, des AK-47 pour la protection des gens. Contrairement aux images terrifiantes de la brutalité policière aux États-Unis, ces images n’inspirent pas la peur et la terreur. Elles inspirent la confiance, la fierté, le respect de soi et l’appartenance à la communauté. Bien sûr, au Rojava, les personnes âgées doivent assumer davantage de responsabilités, car la plupart des jeunes hommes et femmes ont combattu en première ligne dans la guerre contre les terroristes de DAECH / ISIS.
 
L’écologie sociale de ce système est protégée par la promotion de la participation des femmes, le respect profond du multiculturalisme et le caractère sacré de l’écologie. Ce système est établi grâce à des efforts concertés et répétés de démocratisation, d’éducation et de désapprentissage au sein de la société vers des hiérarchies sociales, politiques, économiques et culturelles patriarcales et hiérarchisées. Il ne suffit pas de créer simplement des institutions alternatives sans déployer d’importants efforts éducatifs au sein de la société. C’est la seule façon d’obtenir un changement à long terme, significatif et organique.
 
Les gens entrent souvent dans les académies pour un, deux ou trois mois à la fois. Cela se fait sur une base volontaire, mais aussi en fonction de chaque branche de l’institution gouvernementale. Par exemple, le ministère de l’éducation inscrira un groupe de 30 enseignants à la fois pour entrer dans les académies. Les personnes continuent à être rémunérées pendant ce processus.
 
Les femmes qui ont des enfants peuvent les emmener avec elles pour les faire garder gratuitement, car elles passent des semaines à apprendre les devoirs civiques, les droits démocratiques, la libération des sexes, la durabilité écologique, le capitalisme et bien d’autres choses encore. Tout le monde participe au nettoyage quotidien, à la cuisine et à la gestion du centre d’éducation pendant qu’ils y sont.
 
Tout le monde participe au nettoyage quotidien, à la cuisine et à la gestion du centre d’éducation pendant qu’il y est. La coexistence communautaire est promue comme un effort délibéré et conscient pour réorganiser et reformuler une société. Ces mêmes membres de la classe retournent dans la communauté et rejoignent l’Assayish [Les Assayech – Asayiş – sont des forces de sécurité et de police du Rojava], le HPC, les communes, les coopératives et les conseils locaux. Les gens sont encouragés à prendre part à de multiples niveaux de participation et de processus décisionnels.
 
Cependant, avant même que la mise en place de ce système alternatif ne soit possible, une idéologie alternative devait émerger qui fournirait un modèle pour cette idée, la société démocratique. Ce système fonctionne sur la base de la théorie du confédéralisme démocratique du leader kurde Abdullah Ocalan, inspirée de l’écologie sociale du théoricien américain Murray Bookchin.
 
L’une des valeurs fondamentales du confédéralisme démocratique est une approche anti-hiérarchique des structures communales et de la coexistence, à commencer par la difficile tâche de promouvoir la libération des femmes et leur participation dans toutes les sphères de l’arène publique. Un quota de participation de 40/60 % doit exister dans toutes les structures administratives et décisionnelles. Cela inclut également le système de coprésidence, c’est-à-dire que tous les postes de direction doivent être occupés par un homme et une femme. Pour l’essentiel, un système basé sur la promotion active de l’égalité entre les ethnies, les religions et les processus décisionnels est indispensable au bon fonctionnement de ce système anti-hiérarchique.
 
Ce système est également établi sur la base du fait que les institutions ayant un niveau élevé de participation des femmes ont tendance à être plus inclusives et démocratiques par nature.
Selon Ocalan : « La mesure dans laquelle la société peut être transformée en profondeur est déterminée par l’ampleur de la transformation atteinte par les femmes. De même, le niveau de liberté et d’égalité des femmes détermine la liberté et l’égalité de toutes les sections de la société. Ainsi, la démocratisation de la femme est déterminante pour l’établissement permanent de la démocratie et de la laïcité. Pour une nation démocratique, la liberté de la femme est également d’une grande importance, car une femme libérée constitue une société libérée. La société libérée constitue à son tour une nation démocratique ».
 
L’orientation idéologique du Rojava tente de subvertir tout ce que nous savons sur l’État, sur la paix, la libération et la coexistence. Elle est explicitement anti-hiérarchie sous toutes ses formes.
 
Depuis la création du système westphalien, les minorités divisées et colonisées vivent sous des Etats-nations artificiels et autoritaires. Un système d’exclusion, violent et hiérarchique qui enseigne que la diversité est l’antithèse du patriotisme et du nationalisme. La diversité doit être sacrifiée sur l’autel sanglant de l’État-nation avec une langue, un drapeau, une identité, un mythe national. Cette histoire a enseigné aux opprimés, aux dépossédés et aux apatrides que seule l’obtention d’un État peut entraîner la libération. Ce processus, cependant, conduirait naturellement à l’oppression d’autres minorités qui se trouveraient à l’intérieur des frontières de cet État. Au lieu de cela, grâce à Bookchin et Ocalan, un plan alternatif a émergé dans lequel les haines primordiales et les clivages ethnographiques et religieux établis de longue date pouvaient être traités par le modèle radical de base du confédéralisme démocratique.
 
Le confédéralisme démocratique réunit la riche mosaïque de cultures et de religions en une société enrichie qui se nourrit de la diversité, plutôt que de tenter de l’effacer pour servir les intérêts d’un groupe dominant particulier.
 
Beaucoup de gens de gauche ont commis l’erreur de dire que cela implique que toutes les expressions de l’identité nationale devraient être effacées. Que tout Kurdisme, tout « nationalisme » arménien, assyrien, yézidi (êzdi) ne devrait pas être exprimé. Il s’agit d’une perspective profondément orientaliste et centrée sur l’Occident. Demander aux Êzdîs de cesser d’être des Êzdîs ou aux Kurdes de cesser d’être des Kurdes ne fait que servir les intérêts des forces impériales et génocidaires qui ont fondé leurs idéologies fondamentales sur l’effacement de minorités profondément opprimées.
 
Au Rojava, cela signifie que toutes les cultures devraient vivre librement, en exprimant la riche beauté de leurs anciennes cultures et couleurs avec d’autres cultures existantes également libres. Cela signifie qu’il faut être patriote pour être fier de son identité, combiné à des mécanismes de coexistence décentralisés basés sur le démantèlement actif des hiérarchies de pouvoir. Cela signifie un respect explicite du multiculturalisme, et non pas le fait de demander aux minorités ethno-religieuses colonisées et opprimées de former une « citoyenneté » alternative basée sur le déni de tout ce qu’elles ont lutté pour préserver au cours des siècles d’assimilation forcée.
 
Le Rojava soutient que la diversité est essentielle et constitue l’épine dorsale d’une nation démocratique.
 
Au Rojava, les écoles sont gérées sur la base des trois langues dominantes, dont le kurde, l’arabe et le syriaque. Les panneaux de rue sont écrits dans les trois langues. Les minorités telles que les Arméniens bénéficient d’une capacité de décision supplémentaire et de « sièges » supplémentaires dans les conseils de décision afin de garantir que la règle de la majorité ne se fasse pas toujours au détriment des minorités. Les églises détruites sont activement reconstruites et rendues visibles, les festivals multiculturels sont encouragés ; l’art, la culture, la musique, la littérature de différentes cultures sont présentés côte à côte.
 
La diversité est promue, soutenue, encouragée, célébrée plutôt qu’effacée, redoutée ou assassinée
 
Dans ce système, les gens sont également encouragés à participer à la société civile afin que les intérêts et les besoins soient exprimés par des mécanismes alternatifs autres que les lignes ethno-religieuses. Cette réorientation civique ne fonctionne que lorsque les gens ne se sentent pas menacés en raison de leur identité culturelle. De cette façon, l’aliénation, la fragmentation et les angoisses coloniales sont évitées et de multiples voies d’appartenance et d’expression politique sont créées.
 
De même, la participation politique et civique est encouragée et attendue. La dépolitisation, l’apathie et la non-implication sont considérées comme l’antithèse d’une société démocratique.
 
Ce système recrée donc le corps civique selon une autre psychologie de la libération. Il démantèle les haines et les oppressions internalisées envers soi-même et envers les autres. Il démantèle les pratiques coloniales et capitalistes de « l’Autre » et de « l’effacement » dans ce qu’Eduardo Galeano appelle les « rien ». Ces « rien » sont moins que l’Autre. Ce sont « les rien »: les enfants de personne, les propriétaires de rien… les rien, les rien, qui courent comme des lapins, qui meurent dans la vie, qui se font baiser dans tous les sens ».
 
Pour qu’une idéologie de libération réussisse, elle doit recréer un Soi, un quelqu’un à partir de ceux qui ont été faits l’Autre, les « rien »
 
Le Rojava a-t-il démantelé toutes les formes de racisme, les structures de classe, les préjugés sexistes ou autres pratiques de discrimination ? Certainement pas, mais elle restructure activement la société afin d’éviter et d’éliminer ces oppressions dans la recherche d’une société véritablement démocratique. Il est donc important de ne pas romancer le Rojava, mais de l’envisager de manière rationnelle dans l’intention de voir comment les choses fonctionnent, ce qui ne fonctionne pas et quels amendements sont nécessaires. L’innovation est aussi essentielle qu’il est vital d’éviter le dogmatisme pour parvenir à une société juste et démocratique. Selon les termes de Murray Bookchin, « si nous ne faisons pas l’impossible, nous serons confrontés à l’impensable ».
 
La leçon essentielle est que le monde alternatif que vous imaginez existe déjà et fonctionne, blessé et abandonné mais toujours en vie ; malgré le manque de soutien de la gauche internationale, malgré les invasions, les annexions, la colonisation, le nettoyage ethnique et l’utilisation d’armes chimiques illégales à son encontre par la Turquie et ses forces terroristes mandataires.
 
L’inhumanité et la violence que connaît la communauté noire aux États-Unis ont été profondément choquantes et traumatisantes pour ceux qui ont une conscience et ceux qui souhaitent construire des communautés basées sur le respect mutuel, l’humanité, la coopération et le soutien. Pour que cette société alternative puisse émerger dans des endroits comme les États-Unis, les révolutions des peuples du tiers monde doivent être considérées plus sérieusement, et être activement étudiées et imitées. Il faut tirer des leçons, poser des questions, échanger des idées et mettre en œuvre des changements novateurs pour s’adapter à la structure socio politique spécifique des différentes sociétés.
 
Toute l’écologie sociale du système américain a été perturbée par la pauvreté de masse, la disparité des revenus, le vol des salaires, le manque de soins de santé, le manque de logements, les incarcérations massives, la destruction des écosystèmes et l’empoisonnement de l’eau potable. L’arrestation et l’incarcération non seulement de Derek M. Chauvin, mais aussi des trois autres policiers responsables du meurtre de George Floyd ne peut être qu’un effort symbolique vers la justice. La brutalité policière est liée à une pratique systématique de multiples couches de violence, d’oppression et d’injustice qui s’entrecroisent. Nous devons nous demander à quoi ressemble la vraie justice. Rien de moins que de renverser l’ensemble du système injuste ne pourra jamais s’en approcher.
 
En tant que Kurdes, nous observons au Moyen-Orient la montée des communautés noires aux États-Unis. Nous acclamons leur courage révolutionnaire, leur engagement inébranlable en faveur de la justice et leur désir de liberté ; leur cri pour la justice résonne dans nos propres cœurs, tous deux battant au rythme de la liberté refusée ; et bien que nos chaînes soient différentes, nous sommes finalement confrontés au même système oppressif qui continue à nous tuer et à nous imposer diverses violences. Avec le Rojava, nous avons fait en sorte qu’un monde alternatif soit possible. Maintenant, nous devons laisser la solidarité être le pont qui nous unit. »
 

L’Iran: l’autre enfer dans lequel « vivent » les Kurdes rojhilatî

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IRAN / ROJHILAT – En Occident, on parle souvent de l’enfer vécu par les Kurdes en Turquie mais rares sont ceux qui sont au courant de l’enfer iranien dans lequel vivent les Kurdes du Rojhilat. Petit récapitulatif pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les Kurdes d’ « Iran ».
 
Les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan de l’Est) souffrent des discriminations suivantes sous l’occupation iranienne (d’après un rapport de Nasser Iranpour) :
 
1) Les Kurdes d’Iran sont privés du droit politique universel à l’autodétermination.
 
2) Les Kurdes d’Iran sont également privés du droit de se gérer politiquement, économiquement et culturellement en Iran par la formation d’un gouvernement régional autonome comparable à un État fédéral en Allemagne.
 
3) Les Kurdes d’Iran se voient refuser divers droits civils sous des prétextes culturels, confessionnels, politiques et sécuritaires, de sorte qu’ils sont vus comme des citoyens de deuxième, voire, troisième classe.
 
4) Les Kurdes d’Iran se voient refuser le droit de participer à des postes de direction dans l’appareil d’État: que ce soit dans l’exécutif, le législatif ou le judiciaire.
 
5) Les Kurdes d’Iran sont empêchés de vivre dans une seule province. Les zones kurdes sont artificiellement divisées en 5 provinces, qui sont dirigées par des personnes non indigènes et non kurdes, qui sont employées directement par le gouvernement central afin de mieux contrôler le Kurdistan.
 
6) Les Kurdes d’Iran sont exposés à une assimilation culturelle systématique par l’interdiction de la langue kurde comme langue d’enseignement et des médias. Ils n’ont même pas le droit de recevoir des cours de langue maternelle à l’école.
 
7) Les régions kurdes d’Iran sont délibérément désavantagées en termes de planification économique et de budget, dans le but de ne pas avoir d’économie indépendante, de ne pas se développer économiquement, et de voir l’élite, la main-d’œuvre qualifiée et bon marché et les capitaux migrer vers les villes centrales d’Iran.
 
8) Le Kurdistan iranien occupé est toujours militarisé. Tout mouvement des groupes de la société civile réclamant justice et liberté y est contré par la violence brutale des services secrets. Plusieurs défenseurs des droits de l’homme politiquement indépendants sont détenus et les crimes contre la population kurde ne sont pas punis par le droit pénal, au lieu de cela, les auteurs sont même subventionnés par l’État au point de devenir « représentant du grand leader » ou « secrétaire en chef du bureau du président du Parlement ».
 
9) La partie sunnite de la population kurde en Iran a été massivement dénigrée et insultée par les hauts dignitaires religieux chiites sans aucune conséquence pour les bourreaux – un autre signe du mépris du régime pour les Kurdes.
 
10) Dans le passé, le gouvernement iranien a à plusieurs reprises conclu des accords avec d’autres États [Turquie, Irak, Syrie, les Etats occupant les trois autres parties du Kurdistan : Rojava, Bashur, Bakûr] contre le mouvement kurde alors qu’il n’était pas en guerre avec eux – un signe que le régime iranien agit également au niveau régional contre les Kurdes.
 
Petit ajout par un autre Kurde du Rojhilat :
 
11) Les changements démographiques extrêmes au Kurdistan ont été planifiés et appliqués par les régimes iraniens depuis les années 1900. Des centaines de milliers de personnes non kurdes comme les Azéris et les Perses ont été installées dans les villes kurdes.
 
En enfin, n’oublions pas le meurtre délibéré des kolbars kurdes porteurs de marchandises transfrontalières par les forces iraniennes, sans qu’il soit possible de les jugés pour les meurtres qu’ils commettent.

FRANCE. Nouveau drame frappant la communauté kurde

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PARIS – Dilek Dikme Yücetepe, une femme kurde originaire de Dersim, et ses deux enfants ont été retrouvés morts dans la piscine de leur maison dans le village de Juvignac, près de Montpellier. On ignore pour le moment les détails de leur mort.
 
C’est le père de famille qui aurait appelé les secours le mardi 2 juin, tard dans la soirée. Des autopsies vont être réalisés aujourd’hui. Ce qui permettra la cause exacte de leur mort.
 
Souvent, on assiste à des drames lorsque les enfants sans surveillance entrent dans les piscines familiales qui doivent être strictement sécurisées.
 
 
 

TURQUIE. Une famille kurde attaquée par des policiers turcs et leurs chiens

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TURQUIE / BAKUR – Dans la nuit de 31 mai, une vingtaine de policiers turcs accompagnés de chiens ont cassé la porte d’un appartement où vivait une famille kurde à Amed. Les policiers ont frappé le père de famille et ont lâché les chiens contre les parents en riant de la scène, sous le regard terrifié de trois enfants de la famille de 7, 9 et 11 ans.
 
Après le meurtre d’un policier turc le 30 mai, dans un quartier d’Amed (Diyarbakir), la police turque sème la terreur dans la ville où de nombreux Kurdes, dont M.E.C., ont été arrêtés et torturés. Certains ont été libérés, d’autres sont encore entre les mains des autorités turques.
 
L’agence Mezopotamya a rapporté qu’une des familles qui a subi la violence policière a été attaquée par une vingtaine de policiers turcs accompagnés de 3 chiens d’attaque, sous le regard terrifié de trois enfants, dans la nuit de 31 mai.
 
Selon le témoignage de la famille victime de la violence policière, les policiers turcs ont cassé la porte de l’appartement où habite la famille de Ş.Y,. Aussitôt entrés dans l’appartement, ils ont frappé le père de famille en l’accusant d’être M.E.C qui aurait tué le policier turc. Ş.Y a déclaré que les policiers armés jusqu’aux dents l’ont frappé, donné des coups de crosse alors qu’il criait en déclinant son identité et qu’il pouvait leur montrer sa carte d’identité.
 
Les policiers turcs ont lâché 2 de leurs chiens contre Ş.Y plaqué au sol. Quand son épouse M. Y a voulu intervenir, les chiens l’ont également griffée. Pendant que les chiens attaquaient le couple, les policiers turcs riaient de la scène. Ils ont arrêté leurs chiens quand ces derniers ont voulu attaquer les trois enfants de la famille.
 
Après l’attaque, les policiers ont empêché le couple d’appeler les secours, et de prévenir les proches.
 
Ş.Y et M. Y. ont porté plainte contre les policiers avec un rapport de la médecine légale.
 
 
 
 
 
 
 
 

Les Femmes du Rojava: La vie des Noirs et des Kurdes compte et nous sommes prêtes à la défendre ensemble

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« Il ne s’agit pas d’événements isolés: les meurtres de George et de Barış font tous deux partie de l’idéologie sur laquelle l’État est fondé. Une idéologie raciste et chauvine qui s’exprime en différents endroits et de différentes manières, mais qui fait partie du même système d’Etats-nations capitalistes basé sur la mentalité masculine de pouvoir et de domination. »
 
SYRIE / ROJAVA – Les réactions indignées face au meurtre raciste de George Floyd aux Etats-Unis et celui de Barış Çakan en Turquie sont loin de s’estomper. Les ONG de défense des droits humains dénoncent ces crimes mais collectif « Women Defend Rojava » va plus loin, en appelant à une lutte mondiale contre les crimes racistes.
Le collectif « Women Defend Rojava » (les femmes défendent le Rojava) créé par des femmes kurdes et d’autres issues des peuples de la Syrie ont publié un communiqué condamnant les meurtres racistes qui ont lieu dans le monde, aux Etats-Unis et en Turquie notamment. Elles appellent à une lutte commune contre ces crimes
 
Voici le communiqué du collectif « Women Defend Rojava » :
 
« La semaine dernière, le peuple des États-Unis est descendu dans la rue pour protester contre le meurtre raciste de George Floyd par la police. Les protestations se poursuivent jour après jour avec fermeté alors que l’État répond avec une grande violence. Les manifestants et les journalistes sont battus, détenus et humiliés, sans aucun respect pour le droit de protester sans violence et pour des vies.
 
Il y a deux jours à peine, le jeune Kurde Barış Çakan a été tué par des fascistes en Turquie. Un autre Kurde tué par le fascisme que l’État turc promeut et protège, soit par sa propre police, son armée et ses services de renseignement, soit par des fascistes qui agissent en toute impunité dans ses rues. Il y a quelques semaines seulement, différents militants de la liberté des femmes et des représentants d’institutions du peuple kurde ont été battus et arrêtés.
 
Il ne s’agit pas d’événements isolés: les meurtres de George et de Barış font tous deux partie de l’idéologie sur laquelle l’État est fondé. Une idéologie raciste et chauvine qui s’exprime en différents endroits et de différentes manières, mais qui fait partie du même système d’Etats-nations capitalistes basé sur la mentalité masculine de pouvoir et de domination.
 
Avec cette mentalité, ils tentent de diviser la société, en se faisant l’ennemi de tous ceux qui sont différents, que ce soit par la couleur de leur peau, leur appartenance ethnique ou leur sexe. Ils génèrent la haine afin de maintenir leur pouvoir. Et ni Barış ni George n’ont malheureusement été les seuls à payer de leur vie la brutalité de ce système. L’histoire de la communauté noire et du peuple kurde a été marquée par l’oppression et la résistance.
 
De la traite des esclaves noirs aux politiques racistes et à la violence d’aujourd’hui, du massacre de Dersim à l’occupation du nord et de l’est de la Syrie par la Turquie et ses alliés djihadistes, nous voyons la continuité du système et la mentalité qui conduit à l’effondrement de l’environnement, qui refuse la liberté aux femmes et à la société. Nous voyons comment la guerre contre la société s’exprime chaque jour par la modernité capitaliste et la mentalité patriarcale contre la volonté démocratique du peuple.
 
Une guerre qui s’exprime particulièrement dans le corps et la vie des femmes, comme on peut le voir dans la région africaine occupée. Il y a quelques jours, une vidéo a été diffusée montrant des femmes qui avaient été kidnappées et qui sont détenues dans des prisons dans des conditions inhumaines et violentes par des groupes djihadistes soutenus par la Turquie, les États-Unis et le reste de l’OTAN. Ces groupes soutiennent des groupes qui kidnappent, torturent et assassinent des femmes à Afrin, ainsi que la police, qui assassine des Noirs en toute impunité et agresse et maltraite des femmes. Ici et là, nous menons la même guerre et en tant que femmes, tout comme nous sommes la première cible, nous devons être la première ligne de résistance.
 
L’État défend pour lui-même le monopole de la violence, tandis que la légitime défense est qualifiée de terrorisme, qu’elle se développe dans les rues des États-Unis ou dans les montagnes du Kurdistan. Mais, comme l’explique à juste titre Abdullah Öcalan, « une paix sans autodéfense est une expression de résignation et d’esclavage ».
 
Dans les territoires libérés du nord et de l’est de la Syrie, nous avons un engagement clair en faveur de la paix. Nous savons que sans justice, il n’y a pas de paix. Sans éthique, il n’y a pas de paix. Sans démocratie du peuple, il n’y a pas de paix. Sans la liberté des femmes, il n’y a pas de paix. C’est pourquoi nous construisons et défendons un système basé sur la libération des femmes et sur un système démocratique et écologique qui protège le droit à l’autodéfense et la coexistence des peuples, des religions et des groupes ethniques en tant que valeurs inaliénables.
 
Parce que jour après jour, nous continuons à être bombardés, assassinés et humiliés. Ils continuent à nous monter les uns contre les autres, divisant ainsi la société. Et c’est pourquoi notre plus grande arme pour nous défendre en tant que société est de rester unis, à partir de la diversité qui nous façonne, en considérant la différence comme ce qui nous enrichit.
 
Notre oppression a la même origine, et c’est pourquoi nous devons lutter ensemble pour y mettre fin, pour défendre une vie libre. Lutter contre le meurtre des Kurdes en Turquie, c’est lutter contre le meurtre des Noirs aux États-Unis. Lutter contre l’invasion du nord et de l’est de la Syrie, c’est lutter contre le racisme de la police. Défendre le Rojava, c’est défendre la communauté noire, et défendre la communauté noire, c’est défendre le peuple kurde.
 
En tant que femmes, nous nous engageons à lutter pour une liberté qui libère toute la société. Notre engagement à reconstruire une société qui vit ensemble comme une communauté dans sa diversité en réponse à tant de destruction, de division et de haine. Notre engagement à défendre la vie face à la mort qui nous est imposée.
 
Défendons-nous contre le racisme, le fascisme et la mentalité patriarcale des États-nations capitalistes. Construisons ensemble une vie libre en mémoire de George, de Barış, de tous les gens qui sont morts aux mains du fascisme et du racisme, et de tous les résistants qui nous ont précédés. Levons-nous et organisons-nous, car ce n’est qu’ensemble que nous ferons du racisme le souvenir douloureux d’une histoire achevée.
 
Pour tous les martyrs, du Rojava au monde entier, nous disons haut et fort que « la vie des Noirs compte », que « la vie des Kurdes compte », et nous sommes prêtes à les défendre côte à côte. » 

TURQUIE. Deux Kurdes torturés par la police à Amed placés en détention provisoire

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TURQUIE / BAKUR – MEC et FA, deux Kurdes torturés dans un commissariat d’Amed par des policiers turcs, ont été placés en détention provisoire. Deux autres personnes qui étaient détenues dans la même affaire ont été libérées sous caution.
 
MEC, MA et FA ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet sur l’assassinat d’un policier (Atakan Arslan) dans le district Bağlar d’Amed (Diyarbakir), le 30 mai. Deux autres personnes ont été arrêtées par la suite et transférées au palais de justice de Diyarbakır.
 
Le parquet a ordonné que MEC, MA et FA soient placés en détention provisoire, tandis que les 2 autres personnes ont été libérées sous caution.
 
Une photo de MEC publiée sur les réseaux sociaux le 31 mai, le montrait nu et soumis à la torture, dont l’agression sexuelle, par des policiers turcs dans un poste de police.