AccueilMoyen-OrientIranL'Iran: l'autre enfer dans lequel "vivent" les Kurdes rojhilatî

L’Iran: l’autre enfer dans lequel « vivent » les Kurdes rojhilatî

IRAN / ROJHILAT – En Occident, on parle souvent de l’enfer vécu par les Kurdes en Turquie mais rares sont ceux qui sont au courant de l’enfer iranien dans lequel vivent les Kurdes du Rojhilat. Petit récapitulatif pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les Kurdes d’ « Iran ».
 
Les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan de l’Est) souffrent des discriminations suivantes sous l’occupation iranienne (d’après un rapport de Nasser Iranpour) :
 
1) Les Kurdes d’Iran sont privés du droit politique universel à l’autodétermination.
 
2) Les Kurdes d’Iran sont également privés du droit de se gérer politiquement, économiquement et culturellement en Iran par la formation d’un gouvernement régional autonome comparable à un État fédéral en Allemagne.
 
3) Les Kurdes d’Iran se voient refuser divers droits civils sous des prétextes culturels, confessionnels, politiques et sécuritaires, de sorte qu’ils sont vus comme des citoyens de deuxième, voire, troisième classe.
 
4) Les Kurdes d’Iran se voient refuser le droit de participer à des postes de direction dans l’appareil d’État: que ce soit dans l’exécutif, le législatif ou le judiciaire.
 
5) Les Kurdes d’Iran sont empêchés de vivre dans une seule province. Les zones kurdes sont artificiellement divisées en 5 provinces, qui sont dirigées par des personnes non indigènes et non kurdes, qui sont employées directement par le gouvernement central afin de mieux contrôler le Kurdistan.
 
6) Les Kurdes d’Iran sont exposés à une assimilation culturelle systématique par l’interdiction de la langue kurde comme langue d’enseignement et des médias. Ils n’ont même pas le droit de recevoir des cours de langue maternelle à l’école.
 
7) Les régions kurdes d’Iran sont délibérément désavantagées en termes de planification économique et de budget, dans le but de ne pas avoir d’économie indépendante, de ne pas se développer économiquement, et de voir l’élite, la main-d’œuvre qualifiée et bon marché et les capitaux migrer vers les villes centrales d’Iran.
 
8) Le Kurdistan iranien occupé est toujours militarisé. Tout mouvement des groupes de la société civile réclamant justice et liberté y est contré par la violence brutale des services secrets. Plusieurs défenseurs des droits de l’homme politiquement indépendants sont détenus et les crimes contre la population kurde ne sont pas punis par le droit pénal, au lieu de cela, les auteurs sont même subventionnés par l’État au point de devenir « représentant du grand leader » ou « secrétaire en chef du bureau du président du Parlement ».
 
9) La partie sunnite de la population kurde en Iran a été massivement dénigrée et insultée par les hauts dignitaires religieux chiites sans aucune conséquence pour les bourreaux – un autre signe du mépris du régime pour les Kurdes.
 
10) Dans le passé, le gouvernement iranien a à plusieurs reprises conclu des accords avec d’autres États [Turquie, Irak, Syrie, les Etats occupant les trois autres parties du Kurdistan : Rojava, Bashur, Bakûr] contre le mouvement kurde alors qu’il n’était pas en guerre avec eux – un signe que le régime iranien agit également au niveau régional contre les Kurdes.
 
Petit ajout par un autre Kurde du Rojhilat :
 
11) Les changements démographiques extrêmes au Kurdistan ont été planifiés et appliqués par les régimes iraniens depuis les années 1900. Des centaines de milliers de personnes non kurdes comme les Azéris et les Perses ont été installées dans les villes kurdes.
 
En enfin, n’oublions pas le meurtre délibéré des kolbars kurdes porteurs de marchandises transfrontalières par les forces iraniennes, sans qu’il soit possible de les jugés pour les meurtres qu’ils commettent.