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L’ONU dénonce les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par la Turquie au Rojava

Kidnappings, torture, viols des femmes et des fillettes, féminicides, meurtres… un rapport de l’ONU dévoile enfin les exactions systématiques commises par la Turquie et ses islamistes dans les régions kurdes occupées du Rojava, dans le nord de la Syrie.
 
Alors que les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par la Turquie et ses terroristes islamistes durent depuis plus de deux ans dans le canton d’Afrin et depuis près d’un an à Serkaniyê, la communauté internationale va-t-elle mettre fin à l’occupation turque dans le nord de la Syrie tout en sanctionnant la Turquie ainsi que les terroristes auteurs de ces horreurs ?
 
Un article du Monde signé par le journaliste Allan Kaval nous révèle que l’ONU a préparé un rapport* détaillé sur les crimes systématiques commis au Rojava par la Turquie. On y lit que le viol des femmes et des enfants kurdes est devenu une arme de guerre entre les mains de la Turquie.
 
« Un jour d’hiver, dans un centre de détention installé dans une ancienne école de la ville occupée d’Afrin, les miliciens stipendiés par la Turquie de l’Armée nationale syrienne (ANS) ont hurlé à leurs prisonniers kurdes l’ordre de sortir de leurs cellules. Ils les ont réunis dans le hall du bâtiment pour une occasion spéciale, quelque chose de différent des tortures et humiliations routinières auxquelles ils sont habituellement soumis. Une jeune fille mineure capturée dans cette région kurde syrienne venait d’être arrachée de sa cellule et amenée devant eux. La jeune fille était kurde et, sous les yeux des détenus rassemblés, les geôliers l’ont violée, puis violée encore, les uns après les autres, en les forçant à regarder son supplice. »
 
Le rapport de l’ONU reconnait également que la Turquie change la démographie des régions occupées en y installant, à la place des Kurdes chassés, des Arabes emmenés d’autres régions. La confiscation et le pillage des biens appartenant aux Kurdes est également une des politiques anti-kurde que la Turquie a mis en place au Rojava.
 
En plus des Kurdes, les Yézidis et d’autres minorités ethniques et religieuses des zones occupées sont également victimes des mêmes crimes. Les mercenaires de la Turquie les forcent à se convertir à l’Islam sunnite radical prôné par l’Etat islamique et les Frères-Musulmans notamment, tandis que les lieux de culte des Yézidis, chrétiens ou alévis sont détruits et pillés. 
 
L’article du Monde conclu ainsi : « Entre les lignes, c’est bien du statut de puissance occupante régi par les conventions de Genève auquel il est fait référence. La commission note par ailleurs que les autorités turques n’étant pas intervenues alors que des exactions documentées étaient commises par leurs alliés locaux, Ankara « pourrait avoir violé [ses] obligations ». Le travail de documentation des enquêteurs de la commission et le début de qualification juridique des faits offrent une perspective aux victimes mais, dans les régions kurdes occupées par Ankara au nord de la Syrie, l’impunité règne toujours, sous le drapeau turc. »

Le rapport de 25 pages de la commission d’enquête publié aujourd’hui documente les violations et les abus continus par presque tous les acteurs du conflit contrôlant le territoire syrien. Il met également en évidence une augmentation des modèles d’abus ciblés tels que les assassinats, la violence sexuelle et sexiste contre les femmes et les filles, et le pillage ou la confiscation des propriétés privées appartenant aux Kurdes et aux minorités autres que les Arabes sunnites. La souffrance civile est une caractéristique constante et personnelle de cette crise.  

À la suite de la publication en juillet d’une enquête spéciale sur Idlib et ses environs, le présent rapport se concentre sur les violations commises loin des épicentres des hostilités à grande échelle au cours du premier semestre 2020. 

Près d’une décennie après le début du conflit, les disparitions forcées et la privation de liberté continuent d’être instrumentalisées par presque toutes les parties pour susciter la peur et réprimer la dissidence parmi la population civile ou simplement comme extorsion à des fins financières. Le rapport documente une multitude de violations liées à la détention par les forces gouvernementales, l’Armée nationale syrienne (ANS ou SNA en anglais), les Forces démocratiques syriennes (FDS), Hay’at Tahrir al-Sham et d’autres parties au conflit. 

Dans le cas des forces gouvernementales, les récents cas de disparition forcée, de torture, de violence sexuelle et de décès en détention constituent des crimes contre l’humanité, conclut le rapport. Le recours continu à ces pratiques odieuses a également exacerbé les tensions avec les communautés des gouvernorats du sud, comme Dar’a et Suwayda, et a conduit à de nouveaux affrontements au cours de la période considérée. 

À Afrin et dans les environs, le rapport documente comment le SNA a pu commettre les crimes de guerre de prise d’otages, de traitements cruels et de torture, et de viol. Dans la même région, des dizaines de civils ont été tués et mutilés par de gros engins explosifs improvisés, ainsi que par des bombardements et des attaques à la roquette. Des hommes, des femmes et des enfants sont morts en achetant des produits d’épicerie sur des marchés bondés. Le pillage et l’appropriation de terres privées par la SNA étaient monnaie courante, en particulier dans les zones kurdes. Non seulement des individus ont été attaqués, mais aussi des communautés et des cultures entières. Les images satellites montrent à quel point des sites du patrimoine de l’UNESCO inestimables ont été détruits et pillés.

L’aggravation de la crise économique, l’impact des sanctions et la pandémie du COVID-19 ont encore réduit les chances des Syriens d’atteindre un niveau de vie adéquat, note le rapport. Les conditions de vie à travers le pays restent déplorables et dans certains cas se dégradent. Dans de vastes étendues de zones contrôlées par le gouvernement, les obstacles au retour sont omniprésents, les civils étant délibérément empêchés de rentrer chez eux et d’exercer leurs droits patrimoniaux et autres droits économiques et sociaux. 

«L’augmentation spectaculaire du nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire en Syrie au premier semestre 2020 est profondément préoccupante. Tous les obstacles à la fourniture de l’aide humanitaire doivent être levés», a déclaré la commissaire Karen Koning AbuZayd.

S’agissant de l’internement à long terme d’individus prétendument associés à l’EIIL dans le nord-est par les FDS, la Commission a estimé qu’un tel confinement équivalait à une privation illégale de liberté dans des conditions inhumaines. Tout en reconnaissant les vastes complexités de la situation, la privation de liberté des civils ne peut se poursuivre à perpétuité, concluent-ils. La Commission invite les États membres à reprendre leurs ressortissants en République arabe syrienne qui seraient associés à l’EIIL, en particulier les enfants avec leur mère. 

«Toutes les parties en Syrie détiennent des civils sans aucune preuve ni procédure régulière. Tous ceux qui sont arbitrairement privés de liberté doivent être libérés. La communauté internationale peut et doit faire plus, en particulier en ce qui concerne les camps du nord-est où ils peuvent avoir un impact immédiat s’ils ont la volonté politique d’agir », a déclaré le commissaire Hanny Megally.

Le rapport se termine par un certain nombre de recommandations, dont la principale est que toutes les parties doivent rechercher un cessez-le-feu durable à l’échelle nationale, conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité. La Commission souligne que la libération immédiate et à grande échelle des prisonniers de tous les établissements est essentielle pour sauver des vies. Alors que la Commission a toujours demandé instamment de telles libérations sur la base de conditions de détention odieuses et inhumaines, l’urgence est encore plus grande maintenant étant donné que les prisons surpeuplées sont des terrains propices au COVID-19. La Commission exhorte également le Gouvernement à prendre d’urgence des mesures globales pour révéler le sort des personnes détenues ou disparues. 

«J’exhorte toutes les parties au conflit à tenir compte de ces recommandations, notamment en ce qui concerne la réalisation d’une paix durable. Pendant près d’une décennie, tous les appels à protéger les femmes, les hommes, les garçons et les filles ont été ignorés. Il n’y a pas de mains propres dans ce conflit mais le statu quo ne peut durer», a exhorté le président de la commission d’enquête, Paulo Pinheiro.

Le rapport de la Commission devrait être présenté le 22 septembre lors d’un dialogue interactif au Conseil des droits de l’homme.

Voir les listes de tous les rapports, mises à jour, déclarations et résolutions publiés par ou liés à la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne : OHCHR.ORG

La France va expulser vers la Turquie un réfugié kurde

BORDEAUX – La France s’apprête à expulser vers la Turquie Mehmet Yalçin, un demandeur d’asile kurde qui a été arrêté à son domicile ce matin. Il a été conduit à l’aéroport de Bordeaux pour être envoyé vers la Turquie où il risque la prison, voire la torture…

Condamné en 2019 à deux ans de prison dont un an ferme, Mehmet Yalcin a dû porter un bracelet électronique pendant près d’un an. Sans papiers du fait du rejet de sa demande d’asile par l’OFPRA et incriminé comme un vulgaire terroriste, privé de papiers, Mehmet Yalçin risque de se retrouver dans une prison turque…

Les proches d’Yalçin sont actuellement à l’aéroport de Bordeaux, essayant d’empêcher son expulsion.
 
L’avocat d’Yalçin, Gabriel Lassort a déclaré au journaliste Walid Salem :
 
« Monsieur Yalçin, qui avait fait l’objet d’une rétention administrative, avait été libéré sur décision du Tribunal administrative de Bordeaux jugeant mal fondée cette rétention. Monsieur Yalçin a souhaité une nouvelle fois l’examen de sa demande d’asile. Alors que la préfecture a voulu dès sa sortie le placer sous assignation à résidence, cette décision a également été annulée par le tribunal administrative de Bordeaux. J’ai appris ce matin son interpellation par 20 policiers à son domicile devant sa femme et ses enfants. Il a été emmené à l’aéroport de Mérignac pour une audition administrative. On est dans l’attente de ce que va décider la préfecture. Vont-ils le mettre de force dans l’avion ? Le remettre au centre de rétention ? Ou tout simplement le laisser repartir ? On n’en sait rien. Pourtant la préfecture agit là en dehors de ses prérogatives. »
 
Le 28 juillet dernier, cet homme marié, père de trois jeunes enfants avait été arrêté à Bordeaux mais relâché par la suite.
A l’époque, le Conseil Démocratique Kurde de Bordeaux avait dénoncé l’arrestation d’Yalçin ainsi :
« Après avoir été condamné par la justice française pour de soi-disant liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un activiste associatif kurde est aujourd’hui menacé d’expulsion vers la Turquie, pays où il risque d’être arrêté et torturé.
Condamné en 2019 à deux ans de prison dont un an ferme, Mehmet Yalcin a dû porter un bracelet électronique pendant près d’un an. Il est actuellement sans papiers du fait du rejet de sa demande d’asile par l’OFPRA, rejet motivé par cette condamnation. Incriminé comme un vulgaire terroriste, privé de papiers, il est maintenant menacé d’être jeté dans la gueule du loup.
Le 28 juillet dernier, cet homme marié, père de trois enfants (âgés de 2, 4 et 6 ans), résidant à Bordeaux depuis 2006, a été convoqué au commissariat où il a été immédiatement menotté et placé en rétention. A ce stade, tous les recours déposés par ses avocats ont été rejetés. M. Yalcin dont l’expulsion est prévue le 28 août prochain a fait savoir qu’il entamait une grève de la faim.
L’expulsion de Mehmet Yalcin vers la Turquie serait une violation grave de la convention européenne des droits de l’homme et de la Convention de Genève sur les réfugiés. La Turquie n’a rien d’un État de droit. L’orientation franchement autoritaire et répressive prise par le régime d’Erdogan au cours de ces dernières années le démontre largement. Chaque jour, des militants politiques, élus, journalistes, avocats, syndicalistes sont arrêtés et emprisonnés en Turquie. La presse est muselée et les réseaux sociaux en passe d’être entièrement contrôlés par le régime. Par ailleurs, les cas de torture et de mauvais traitements sont en pleine recrudescence, comme le dénonce un rapport récent de l’ONG Human Rights Watch.
Depuis des années, la France mène des opérations contre les associations kurdes et leurs militants, prétextant leur proximité avec le PKK. Les militants associatifs kurdes sont poursuivis, condamnés, détenus. Et comme si cela ne suffisait pas, ils se voient interdire le territoire français, retirer leur statut de réfugié et placés sous FIJAIT, une sorte de contrôle judiciaire à vie.
Jusqu’où va aller la France dans ce harcèlement judiciaire et administratif à l’encontre des Kurdes ? Est-il interdit de militer sur le territoire français pour la reconnaissance des droits et libertés d’un peuple opprimé ?
La France doit cesser de se voiler la face. Les Kurdes et leurs activités ne représentent aucun danger, ni en France, ni ailleurs dans le monde. Le véritable danger, c’est le régime fasciste et autoritaire d’Erdogan qui gronde aux portes de l’Europe, ainsi que ses réseaux islamo-nationalistes qui prolifèrent ici et là.
Si la France veut lutter contre le terrorisme, comme elle le prétend, qu’elle agisse contre la Turquie et cesse son acharnement politique et judiciaire contre les Kurdes dont le seul tort est de résister face à la violence et l’oppression étatique.
Nous demandons instamment aux autorités françaises d’abroger les mesures d’éloignement prises à l’encontre de M. Yalcin et de lui accorder un droit de séjour afin que lui et sa famille puissent vivre en France dans des conditions dignes.
Nous appelons les partis politiques, les élus, les organisations de défense des droits humains et toutes les personnes indignées par cette situation à interpeller les autorités françaises pour empêcher l’expulsion de Mehmet Yalcin. »

L’Iran doit cesser de torturer les familles des prisonniers politiques kurdes exécutés

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IRAN / ROJHILAT – Même morts, les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan de l’Est sous l’occupation d’Iran) ne peuvent trouver le repos car leurs bourreaux refusent de rendre leurs corps aux familles, rajoutant des souffrances supplémentaires à la douleur des familles à qui ont a volé un être cher. Commence alors une lutte acharnée des mères des exécutés qu’on a nommées « les Antigones* des temps modernes » pour retrouver les corps de leurs enfants afin d’avoir une tombe où se recueillir et les pleurer…
 
Depuis plusieurs décennies, les prisonniers politiques kurdes exécutés par les Mollahs sont enterrés dans des lieux tenus secret, faisant fi du respect dû aux morts. L’Amnesty international vient de demander à Téhéran de cesser de torturer les familles des prisonniers politiques kurdes exécutés.
 
Le cas de 3 trois prisonniers politiques kurdes exécutés
 
Ramin Hossein Panahi, Zaniar et Loghman Moradi ont été exécutés par le régime iranien en 2018. Les familles de ces trois kurdes ont demandé aux autorités iraniennes de leur dire où les corps de leurs proches ont été enterrés, en vain.
 
Ramin Hossein Panahi, 24 ans, Loghman Moradi, 32 ans, et Zaniar Moradi, 30 ans, ont été exécutés dans la prison de Gohardasht à Karaj après une parodie judiciaire à l’iranienne. Non seulement ils ont été torturés pour leur soutirer de faux aveux, mais en plus, on leur a refusé l’accès à des avocats et ils ont été interdits de voir leurs familles.
 
Téhéran doit cesser de torturer les familles des prisonniers politiques exécutés
 
Dans une déclaration [récente], Amnesty International a décrit le traitement réservé par le régime aux familles des trois personnes exécutées. Elle a déclaré que c’était une « grave souffrance psychologique. » Elle a ajouté que la dissimulation délibérée de leurs lieux de sépulture « constitue une violation de l’interdiction de la torture et des autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants prévue à l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »
 
Amnesty International a expliqué que le secret du régime à ce sujet est une violation des droits des familles. Non seulement les familles ne savent pas où leurs proches sont enterrés, mais les autorités les empêchent d’organiser une cérémonie de deuil. Elles ne peuvent pas non plus poser une pierre tombale à leur mémoire. On leur refuse un lieu d’inhumation. Elles ne peuvent pas se rendre sur un lieu de sépulture. Donc, elles n’ont pas la possibilité de présenter leurs respects, déposer des fleurs, placer des photographies, etc. Cela constitue, selon Amnesty International, une violation des « droits culturels des membres de la famille d’assister aux funérailles. »
 
On peut lire dans la déclaration : « Cela constitue une violation de l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, auquel l’Iran a adhéré. »
 
Les familles de ces hommes sont désemparées. La mère du jeune Ramin Hossein Panahi a déclaré qu’ « il n’y a pas de tombe pour pleurer. J’étais agitée ces derniers jours. J’ai pleuré sur la tombe de mon autre enfant, Ashraf Hossein Panahi. Mon Ramin était innocent. Pourquoi ne me laissez-vous pas, à cet âge avancé, moi et son père, nous rendre sur la tombe de notre enfant ? »
 
La question du traitement des prisonniers politiques

Le traitement des prisonniers politiques en Iran est très préoccupant. Leur mauvais traitement est en partie une tentative des autorités pour dissuader toute nouvelle dissidence dans la société.
 
Cependant, les tentatives du régime pour réduire le peuple au silence ne fonctionnent pas. Au contraire, elles rendent le peuple iranien encore plus déterminé à s’exprimer contre le régime.
 
Au début de cette semaine, deux prisonniers ont été exécutés en secret. Les seuls détails connus sur ces exécutions sont qu’elles ont eu lieu dans les villes de Karaj et Boroujerd.
 
Il est de la responsabilité de la communauté internationale de s’exprimer enfin et de demander des comptes au régime. (Via Le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran – CSDHI)
 
 
Dans la mythologie grecque, Antigone s’oppose jusqu’à la mort à Créon qui interdit qu’on enterre son frère Polynice et tente par tous les moyens de l’enterrer.

Depuis 2010, les forces iraniennes ont tué plus de 700 kolbars kurdes

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IRAN / ROJHILAT – Les forces de sécurité iraniennes ont tué au moins 700 kolbars kurdes, entre le Kurdistan d’Irak et le Kurdistan d’Iran au cours des onze dernières années, selon des données compilées par une ONG des droits humains.
 
Kulbar ou kolbar est le terme kurde désignant les personnes qui portent sur leurs dos de la marchandise à travers la frontière entre la région du Kurdistan du Sud et l’Iran.
 
Bien qu’illégal, il s’agit d’une pratique locale qui est depuis longtemps acceptée comme normale dans les régions kurdes économiquement sous-développées où de nombreux habitants en dépendent pour survivre.
 
Selon Hengaw, une organisation kurde des défense des droits humains et observateur des conflits, des gardes-frontières iraniens ont tué au moins 702 Kulbar au cours des 12 dernières années et en ont blessé plus de 1 600 autres, principalement par balles directes.
 
En plus de cela, 120 Kulbar ont également disparu dans le terrain montagneux accidenté des zones frontalières. Parallèlement à ces morts, les kolbers sont également victimes d’explosions de mines terrestres qui seraient des vestiges de la guerre Iran-Irak des années 80.
 
Selon les données d’Hengaw à partir de 2010 :
en 2010, 45 Kulbar tués, 110 blessés;
en 2011, 79 tués, 181 blessés;
en 2012, 60 tués, 201 blessés;
en 2013, 81 tués, 190 blessés;
en 2014, 73 tués, 140 blessés;
en 2015, 70 tués, 55 blessés;
en 2016, 49 tués, 47 blessés;
en 2017, 78 tués, 148 blessés;
en 2018, 71 tués, 160 blessés,
en 2019, 55 tués, 133 blessés;
en 2020, 41 tués, 125 blessés jusqu’à présent
 
Sans autre moyen de subsistance, les porteurs traversent les sentiers montagneuses dangereux, transportant du tabac, des vêtements et du thé, et des colis lourds, souvent les dépassant de plus d’un mètre au-dessus de leurs épaules, traversent la frontière avec les marchandises sur le dos.
 
Ils portent en moyenne 75 kilos de marchandises sur le dos alors qu’ils traversent les montagnes du Zagros, dans les deux sens pour gagner leur vie dans un chômage endémique.
 
Le meurtre de Kulbar se poursuit alors que la récente crise économique iranienne semble avoir incité davantage les régions frontalières à accepter ce travail comme seul moyen de revenu et à combler le vide commercial créé par les sanctions américaines.
 
Les lois iraniennes dictent que les gardes-frontières ne peuvent tirer avec leurs armes que s’ils pensent que l’intrus est armé et dangereux et qu’après avoir observé les trois procédures suivantes: ils doivent donner un avertissement verbal; ils doivent tirer en l’air; et alors seulement ils sont autorisés à viser le bas du corps d’un suspect avec des coups de feu.
 
Les critiques se plaignent du fait que le libellé de la loi est vague, ce qui la laisse ouverte à une interprétation large.
 
Avec autant de personnes, en particulier celles qui vivent dans les zones rurales de la région kurde d’Iran, qui dépendent du travail de Kulbar comme principale source de revenus, Hengaw dit que Téhéran doit trouver une solution radicale au problème, dont la légalisation de la kolbarie.
 
 
 

FRANCE. Le CDK-F dénonce « la chasse aux Kurdes du Quai d’Orsay »

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PARIS – Le torchon brûle entre Paris et Ankara depuis plusieurs jours au sujet de recherches de gaz de la Turquie en Méditerranée orientale ainsi que l’implication directe de la Turquie dans la guerre libyenne… Les mauvaises langues disent que ce climat de mésentente franco-turc peut profiter aux Kurdes. Que nenni, la France n’a rien modifier dans sa politique « kurde », du moins sur le sol français. En effet, la police française a arrêté le 28 juillet dernier le militant kurde Mehmet Yalçin habitant Bordeaux pour l’expulser vers la Turquie. Actuellement, Yalçin est en sursis. Par ailleurs, des comptes de plusieurs responsables kurdes de France sont gelés depuis plusieurs mois… Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) parle d’une chasse aux Kurdes sur le sol français et exhorte les autorités à mettre fin à la « répression honteuse à l’encontre des militants kurdes » dans son communiqué d’aujourd’hui :
 

« La chasse aux Kurdes du Quai d’Orsay se poursuit, même quand la Turquie menace la France

 
C’est dans une période de crise diplomatique inédite entre la France et la Turquie, que nous avons appris avec stupéfaction l’adoption, le 3 juillet 2020, d’une nouvelle mesure administrative de gel des avoirs à l’encontre des dirigeants de notre structure.
 
Cette décision inique n’est pas la première visant les militants kurdes en France, en particulier nos dirigeants Vedat Bingol et Agit Polat.
 
En effet, le 12 juin 2019, à la veille d’une visite du Ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian en Turquie, une première mesure avait été adoptée précipitamment.
 
À l’issue d’une conférence de presse commune organisée pendant cette visite, le 13 juin 2019, le ministre turc des affaires étrangères Mevlut Çavuşoğlu, se félicitait cyniquement de la décision prise à l’initiative de son homologue français.
 
C’est ainsi que commença une période honteuse à l’égard des militants kurdes sur le sol français.
 
Aujourd’hui, à l’initiative du Quai d’Orsay, la chasse aux Kurdes se poursuit toujours, malgré la dégradation croissante des relations avec la Turquie.
 
Depuis des dizaines d’années, la mauvaise gestion du Quai d’Orsay a affaibli considérablement la France dans sa politique étrangère. Ses relations avec la Turquie, en particulier, ont conduit, non seulement à renforcer sciemment la position de cette dernière sur la scène internationale, mais aussi à l’encourager dans sa politique de répression et de guerre à l’encontre des Kurdes.
 
Ces mêmes relations ont conduit de plus la France dans une impasse, l’affaiblissant dans sa politique étrangère, comme jamais au cours de toute son histoire.
 
La répression continue des militants kurdes par le gouvernement français, l’assassinat en 2013 de trois militantes kurdes par les services de renseignements turcs sur le sol français, les menaces ouvertes des loups gris à l’encontre de la sécurité nationale de la France, la prolifération sur le territoire français de mosquées et d’autres structures faisant régner la loi d’Erdogan en France, les menaces proférées par Erdogan à l’égard de la France, … sont autant de fruits de la stratégie désastreuse du Quai d’Orsay.
 
Le Quai d’Orsay doit se rendre à l’évidence : l’ingérence turque a pris une envergure inédite et gravement menaçante en France, au Moyen-Orient, et surtout sur le continent africain, partout où les intérêts français sont présents.
 
Le Quai d’Orsay doit enfin comprendre que le monde a changé et que, dans le même temps, les Kurdes aussi ont changé. Nous ne sommes plus en 1916, ni en 1920 et encore moins en 1923.
 
Nous sommes en 2020, et insister sur des stratégies obsolètes basées sur des « compromis » sans contrepartie n’aboutira à rien d’autre qu’à de nouveaux échecs historiques.
 
C’est pourquoi, nous demandons au Président de la République d’intervenir sur le dossier kurde afin de lui accorder une nouvelle orientation stratégique, ce que le Quai d’Orsay n’a su faire en raison de l’influence turque présente au sein de sa diplomatie.
 
Nous demandons par ailleurs aux organisations de la société civile, aux partis politiques et aux citoyens français de faire pression sur le gouvernement et l’État français, pour que cesse la répression honteuse à l’encontre des militants kurdes, en particulier les mesures arbitraires de gel des avoirs, et pour une révision complète de la politique kurde de la France. »

TURQUIE. Attaques racistes anti-kurdes: 5 morts et de nombreux blessés en 7 ans

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TURQUIE / BAKUR – Une attaque raciste visant des ouvriers kurdes a fait un mort et deux blessés hier soir dans la région d’Afyon. Cette attaque intervient une semaine après l’attaque raciste qui a visé des ouvriers agricoles kurdes à Sakarya.
 
Les attaques racistes visant les Kurdes en Turquie ne peuvent avoir lieu si les auteurs étaient poursuivis et punis par la justice. Pire encore, parfois, ces attaques ont eu lieu avec la participation directe de l’État qui les a sous-traités à des structures paramilitaires.
 
Le génocide arménien, les massacres de Dersim, Zilan, Koçgiri, le pogrom d’Istanbul des 6 et 7 septembre 1955, de Maraş, Çorum, Madımak et d’Istanbul / Gazi (dans le quartier Gazi d’Istanbul où vivent essentiellement des Kurdes alévis, plusieurs civils ont été tués par des paramilitaires et la police ensuite entre le 12 et 14 mars 1995)… sont les attaques les plus connues visant les minorités ethniques/religieuses de Turquie. Mais en plus de ces massacres/génocides/pogroms, il y a d’autres attaques racistes plus fréquentes visant les Kurdes qui se sont multipliées ces dernières années.
 
Ces attaques se sont intensifiées après les élections du 7 juin 2015. Au cours d’une période de 5 mois, près de 400 organisations provinciales et de district, y compris le bâtiment du siège du Parti démocratique des peuples (HDP), ont été attaquées. Les bâtiments du parti ont été incendiés, détruits et les objets à l’intérieur ont été saccagés.
 
La longue liste d’attaques racistes 
 
Au cours des 7 dernières années, 4 Kurdes ont été tués, tandis que plus de 10 autres ont été blessés à la suite d’attaques racistes, selon les rapports de presse.
 
5 Kurdes tués dans des attaques racistes en 7 ans:
 
* Sedat Akbaş, 21 ans, qui parlait kurde au téléphone à l’arrêt de bus à Istanbul / Kagithane en septembre 2015, a été tué à coup de couteau par 6 fascistes turcs. La municipalité de l’AKP n’ayant pas fourni de véhicule funéraire à Akbaş, sa dépouille a dû être envoyée à Batman en bus.
 
* Le 16 décembre 2018, Kadir Sakçı, 43 ans, a été tué par une arme à feu dans le quartier de Hendek, Sakarya, tandis que son fils BS, 16 ans, a été grièvement blessé lors de la même attaque. Alors que le père et le fils parlaient kurde, H.U. a demandé: « Êtes-vous kurdes ou syriens? » Sakçı a répondu « Nous sommes kurdes » et l’homme leur a dit « Je ne vous aime pas de toute façon », a sorti son pistolet et a tiré.
 
* Le 23 août 2019, Şirin Tosun, un ouvrier agricole kurde, a été agressé par 6 racistes à Sakarya. Sirin Tosun, 19 ans, a été lynché par six personnes pour avoir parlé kurde dans le district d’Adapazarı de Sakarya, puis atteint d’une balle dans la tête avec une arme à feu. Il a perdu la vie après 54 jours de lutte à l’hôpital. Şirin Tosun s’était rendu à Adapazarı pour ramasser des noisettes avec sa famille.
 
* Le 31 mai 2020, un jeune homme du nom de Barış Çakan, vivant à Etimesgut, Ankara, a reçu des coups de couteau au cœur pour avoir écouté de la musique kurde. Bien que le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, se soit entretenu avec la famille de Çakan après le meurtre, il a déclaré publiquement que ce qui s’était passé n’était pas une attaque raciste.
 
* 13 septembre 2020, des ouvriers kurdes du bâtiment originaires d’Erciş qui se rendaient au travail dans le district de Dinar à Afyon ont été attaqués avec des armes à feu. L’ouvrier du bâtiment Özkan Tokay a perdu la vie dans l’attaque, Fırat Tokay et Emrah Ö. ont été blessés.
 
 
Blessés lors d’attaques racistes:
 
* Rıdvan Işler a été attaqué par un groupe de racistes parce qu’il parlait kurde dans un bus à Istanbul en 2013. Işler et ses proches étaient menacés depuis longtemps.
 
* Un soldat kurde a été attaqué par des racistes le 10 novembre 2018. Fikret Aydemir, qui était soldat à Ağrı, a été harcelé pendant longtemps par des soldats racistes parce qu’il parlait kurde et il avait été menacé. Aydemir a finalement été attaqué et blessé et a dû être soigné à l’hôpital pendant longtemps.
 
* En novembre 2019, Ekrem Yaşlı, 71 ans, qui subissait une chirurgie oculaire à l’hôpital de l’Université Çanakkale, a été attaqué pour avoir parlé kurde avec sa femme. Yaşlı a été attaqué par un autre patient.
 
Le 4 septembre 2020, la famille Demir a été attaquée par des racistes dans le quartier Ortaköy de Sakarya, où ils étaient allés cueillir des noisettes. La famille est originaire de Mardin/Mazıdağ. Elle était partie à Sakarya en tant que travailleurs saisonniers. Le 4 septembre, lors de l’attaque, la famille Demir a dû retourner rapidement dans son village.
 
Une fois de retour dans leur village, la famille a déclaré à la presse: « 17 d’entre nous sont allés travailler à Sakarya. Les propriétaires des champs nous ont insultés. Nous avons donc voulu quitter le travail. Ils nous ont attaqués avec des outils pointus en informant les villageois environnants également. Nous avons été attaqués parce que nous sommes Kurdes. »
 
 

TURQUIE. Une attaque raciste vise les ouvriers kurdes: un mort et deux blessés

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TURQUIE – AFYON – Des ouvriers kurdes du bâtiment travaillant à Afyon / Dinar ont été victimes d’une attaque armée. L’attaque a fait un mort et deux blessés parmi les ouvriers kurdes venus d’Ercis.
 
Des ouvriers du bâtiment d’Ercis qui allaient travailler dans le quartier Dinar d’Afyon ont été attaqués avec des armes à feu. Le travailleur Özkan Tokay est décédé, tandis que Fırat Tokay et Emrah Ö ont été blessés dans l’attaque.
 
L’attaque a eu lieu dans la soirée de dimanche dans le quartier de Dinar. Un inconnu a ouvert le feus sur les frères T., qui travaillaient dans le bâtiment. Özkan Tokay, un ouvrier de 25 ans, a perdu la vie dans l’attaque, tandis que Fırat Tokay (15 ans) et Emrah Ö. (28 ans) ont été blessés. Les travailleurs blessés ont été hospitalisés.  
 
Certains des proches des travailleurs qui voulaient se rendre à Afyon au départ d’Erciş et d’autres villes ont été arrêtés aux postes de contrôle de la police à l’entrée d’Afyon, tandis que d’autres ont été arrêtés à la sortie d’Erciş.
« Prenez votre mort et allez vous en », aurait dit un policier aux autres ouvriers kurdes. (Via ANF)
 
Les Kurdes travaillant dans les régions turques sont régulièrement victimes d’attaques racistes dont certaines font des morts mais les auteurs de ces crimes ne sont jamais iniquités par la « justice » d’un Etat colonialiste qui veut mettre fin à l’existence du peuple kurde dans tout le Kurdistan.
 

L’Iran condamne à mort un prisonnier politique kurde

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IRAN / ROJHILAT – L’Iran a condamné à mort le prisonnier politique kurde Shakir Behrooz, accusé d’appartenir à un groupe d’opposition kurde et d’avoir assassiné un membre des forces paramilitaires, alors qu’on lui avait promis qu’il serait à l’abri de toute sanction.

Shakir Behrooz a été condamné à mort par la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia le 10 septembre, pour «prise d’armes contre l’État» avec le parti Komala.

L’avocat de Behrooz « a été officiellement informé de la condamnation à mort aujourd’hui », a déclaré dimanche une source à Kurdistan Human Rights Network (KHRN). Il a fait partie du parti Komala dans la région du Kurdistan pendant plus de huit mois, avant de rentrer en Iran vers la fin de 2018.

Behrooz, qui est d’Urmia, « s’est présenté au bureau de renseignement d’Urmia dans le automne 2018, lorsqu’il est rentré en Iran [de la région du Kurdistan] après avoir reçu une «lettre d’immunité» du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Il a été arrêté mais relâché après 14 jours d’interrogatoire au centre de détention du ministère des Renseignements à Urmia », a déclaré KHRN.

Arif Walzi, un parent de Behrooz, a déclaré dimanche que les autorités iraniennes d’Ourmia avaient « promis » à sa famille de ne pas le punir s’il choisissait de retourner en Iran. 

«Avant son retour, il est venu un jour me voir et m’a dit qu’il voulait rentrer. Je lui ai conseillé de ne pas le faire parce que son cas était si sensible et compliqué, et je lui ai dit que le régime attribuera d’autres charges contre vous , mais malheureusement, il est parti », a déclaré Walzi, un Peshmerga vivant dans la région du Kurdistan.

Behrooz a de nouveau été arrêté en février 2019 par les forces spéciales du renseignement du CGRI, soupçonné d’avoir « tué un membre du CGRI et interrogé pendant un an et 18 jours dans la caserne du CGRI al-Mahdi sous la torture physique et psychologique », a ajouté la source.

Le prisonnier politique a été transféré à la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire d’Ourmia après 5 mois dans un centre de détention du CGRI.

«Shaker Behrooz a été initialement condamné à 5 ans de prison pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran,« un autre groupe d’opposition kurde », mais l’institution de sécurité l’a ensuite accusé d’appartenance à Komala [un groupe kurde armé] et du meurtre d’un membre du CGRI», a ajouté la source.

Behrooz a fait des «aveux forcés» pendant l’interrogatoire «en raison de graves tortures mentales et physiques», a déclaré la source à KHRN.

L’accusation de meurtre a été maintenue malgré «qu’au moins 10 personnes» d’Urmia ont signé un témoignage conjoint selon lequel Shaker Behrooz était avec eux dans un magasin au moment du meurtre, mais le tribunal a refusé d’accepter la déclaration.

La confirmation de la condamnation à mort de Behrooz intervient un jour après que le lutteur de 27 ans Navid Afkari a été secrètement pendu par les autorités iraniennes, malgré les appels internationaux à suspendre son exécution. 

« Avant son exécution secrète, Navid Afkari, 27 ans, a été soumis à un catalogue choquant de violations des droits de l’homme et de crimes, y compris des disparitions forcées; des actes de torture et d’autres mauvais traitements, conduisant à des «aveux» forcés; et le refus d’accès à un avocat et à d’autres des garanties d’un procès équitable », a déclaré Amnesty dans un communiqué publié samedi.

«Le fait d’exécuter sa condamnation à mort avec un tel mépris total des principes de base de la justice démontre encore la cruauté de la peine de mort», a déclaré Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Depuis l’intensification des tensions américano-iraniennes et le retour des sanctions américaines en 2018, les autorités iraniennes ont commencé à resserrer le nœud coulant des militants syndicaux, des journalistes, des satiristes, des écologistes, des militants contre la peine de mort et des chercheurs, les ont détenus en masse et les ont condamnés, certains dans des procès dont l’équité a été mise en doute.

Des dizaines de milliers de prisonniers politiques sont emprisonnés en Iran pour diverses accusations, notamment la défense de la démocratie et la promotion des droits des femmes ou des travailleurs. Les groupes ethniques minoritaires, y compris les Kurdes et les Azéris, sont détenus de manière disproportionnée et plus sévèrement condamnés pour des actes de dissidence politique, selon un rapport de juillet 2019 du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’Homme en Iran.

Via Rudaw 

TOUR. Une expo sur les Kurdes durant la semaine internationale de la paix

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TOUR – Dans le cadre de la Journée internationale pour la paix du 19 septembre, l’association de solidarité France-Kurdistan 37 et Le Mouvement de la paix 37 proposent aux Tourangeaux « un matériau qu’ils pourront s’approprier afin de pouvoir témoigner à leur tour et poursuivre leur réflexion sur les enjeux majeurs qui se posent aujourd’hui à nous », indique Josette Blanchet, présidente de l’association France-Kurdistan 37.
 
Voici les expositions à voir du 18 au 21 septembre dans le péristyle de l’hôtel de ville de Tours :
L’image contient peut-être : texte qui dit ’ATOURS FACONNER ENSEMBLE UN75 1 speatetay UN75 Du 18 au 21 septembre de 9h30 Péristyle de l'Hôtel de ville à 17h00 SEMAINE INTERNATIONALE POUR LA PAiX 5 expositions viennent à votre rencontre: Paix et climat siècles d'immigrations Femmes ambassadrices de Paix en France Les Kurdes du Moyen Orient visage de Paix Partout en France, SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2020 dans le respect des règles sanitaires, marchons
Les Kurdes du Moyen-Orient
Femmes Ambassadrices de Paix
Paix et Climat
Jeunes visage de Paix
Deux siècles d’Immigration en France
 
 

Le message venu de Moscou sur la question kurde

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SYRIE / ROJAVA – « La Russie vient de montrer qu’elle ne conduisait pas une politique étrangère de manière fortuite. Les dernières frictions ne sont ni un hasard ni le fruit de la naïveté. Juste avant sa rencontre avec une délégation turque, Sergueï Lavrov a accueilli des représentations de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie et a posé avec eux. Cette manœuvre visait à complaire aux Kurdes. Elle donnait aussi à [Turquie] un message : la solution à ce problème doit être une solution négociée par tous. »
 
Article de Fehim Tastekin à lire sur l’Observatoire de la Turquie Contemporaine

Une activiste iranienne menacée d’expulsion de Turquie craint la torture et la peine de mort

La citoyenne iranienne Maryam Shariatmadari, qui s’est rendue en Turquie avec un visa de touriste après avoir été condamnée à une peine de prison en Iran pour avoir manifesté, a été arrêtée par les autorités turques le 7 septembre et risque d’être expulsée.
 
Shariatmadari a été libérée de détention le lendemain matin et on lui a dit qu’elle avait 30 jours pour quitter le pays. Elle a déclaré qu’elle avait peur d’être expulsée et a appelé les autorités turques à lui permettre de rester en Turquie. L’Union nationale pour la démocratie en Iran (NUFDI), un groupe activiste basé dans l’État américain du Maryland, a déclaré dans un tweet que s’elle était expulsée, Shariatmadari pourrait être torturée et exécutée en Iran.
 
Shariatmadari a été arrêtée par les autorités iraniennes en 2018 pour avoir enlevé son hijab dans des lieux publics et a été décrite comme l’une des principales militantes anti-hijab en Iran, où les femmes ont l’obligation de se couvrir les cheveux avec un foulard dans l’espace public.
 
L’année dernière, les ressortissants iraniens Saeed Tamjidi (27 ans) et Mohammad Rajabi (25 ans), qui ont demandé l’asile en Turquie, ont été extradés vers l’Iran par le gouvernement turc alors qu’ils savaient qu’ils risquaient la peine de mort. Leur condamnation à mort a été confirmée par un tribunal iranien en juin.
 
L’extradition de demandeurs d’asile en Turquie a provoqué un tollé de la part des militants des droits humains et d’autres demandeurs d’asile. «Est-ce facile d’envoyer quelqu’un à la mort?» a déclaré un demandeur d’asile iranien AN «Qu’en est-il des droits de l’Homme? Ce n’est pas la première fois et nous avons tous peur de l’extradition. Si Maryam Shariatmadari est renvoyée en Iran, elle ne sera pas seulement emprisonnée. Il y a la torture et la peine de mort en Iran.»
 
Ozan Orpak, avocat au comité des migrations et de l’asile au Barreau de Denizli, a déclaré qu’ils avaient demandé la prolongation du visa de Shariatmadari et lui apporteraient une assistance juridique.
 
Selon le professeur de droit turc İbrahim Kaboğlu, la Turquie a une obligation internationale de non-refoulement vers un pays où une personne risque la peine de mort et / ou la torture.
 

Demirtas : une tragédie humaine se déroule dans les prisons turques

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TURQUIE / BAKUR – En Turquie, plus de 50 000 journalistes, écrivains, politiciens (dont de nombreux Kurdes comme Selahattin Demirtas), musiciens, universitaires, défenseurs des droits humains, enseignants, médecins, avocats, étudiants, hommes d’affaires, travailleurs, femmes au foyer… sont incarcérés pour terrorisme. L’épidémie du coronavirus ne fait qu’aggraver les conditions déjà déplorables de ces otages politiques.
 
« Une tragédie humaine se déroule dans les prisons turques », a déclaré Selahattin Demirtaş, ancien co-président du parti HDP, dans une interview accordée à Ruşen Çakır et publiée lundi sur le site d’information Medyascope.
 
La déclaration de Demirtaş est venue en réponse à une question sur les nouvelles récentes selon lesquelles il n’était pas autorisé à voir ses deux filles en raison des mesures COVID-19. Le dirigeant kurde a déclaré qu’il ne serait pas juste pour lui de faire grand cas de ne pas pouvoir voir ses filles alors que, de la mort à la torture et de l’isolement aux problèmes de santé, une tragédie humaine se déroule dans les prisons turques.
 
Dans une série de tweets, l’épouse de Demirtaş, Başak Demirtaş, avait déclaré la semaine dernière que leurs filles n’étaient pas autorisées à voir leur père, même lors d’une visite sans contact, en raison des mesures COVID-19, mais que le même gouvernement permettait les foules de se réunir lors de rassemblements pro-gouvernementaux.
 
Selahattin Demirtaş a déclaré que de telles mesures étaient injustes non seulement pour lui mais encore plus pour sa famille et les familles de tous les détenus. Il a déclaré que ces mesures et politiques injustes le motivent encore plus à lutter contre l’injustice et a comparé la situation actuelle en Turquie à une «maison de torture en plein air».
 
Parlant des problèmes rencontrés par les Kurdes en Turquie, Demirtaş a déclaré: «Tous les problèmes du peuple kurde, y compris la langue, la culture, la gouvernance et les questions économiques, font, d’une part, partie du problème plus large de la démocratie en Turquie, et d’autre part, puisque leur solution nécessite un changement fondamental dans les politiques officielles de l’Etat, elles sont également politiques. Le développement de la démocratie facilitera la résolution des problèmes politiques.»
 
Selahattin Demirtaş a été arrêté le 4 novembre 2016 pour des accusations liées au terrorisme et est depuis en prison. Le 20 novembre 2018, la Cour européenne des droits de l’Homme (Cour européenne des droits de l’homme) a jugé que la longue détention provisoire de Demirtaş avait violé la Convention européenne des droits de l’homme, ordonnant au gouvernement turc de verser 10 000 euros de dédommagement et appelant à sa libération. Le tribunal de Strasbourg a qualifié l’arrestation de Demirtaş de «motivée politiquement».
 
Suite à l’arrêt de la CEDH, une cour d’appel turque a confirmé une peine de quatre ans et huit mois et a fait annulé la décision de la CEDH.