QAMISHLO – Le soutien des délégations internationales à la Résistance d’Afrin et à la campagne du Kongra Star qui a été lancée sous le slogan « Les Femmes se révoltent pour Afrin » continue. A cet égard, une délégation de femmes allemandes est arrivée jeudi au Rojava en traversant le poste frontalier de Semalka entre le Rojava et le Kurdistan du Sud.
Une délégation de femmes allemandes est arrivée au Rojava
Entre 1937 et 1938, l’armée turque a massacré plus de 70 000 Kurdes alévis à Dersim
Demain, 4 mai, marque le 81e anniversaire du début du génocide de Dersim. Le gouvernement turc a massacré entre 70 000 & 90 000 Kurdes alévis dans la région de Dersim, ceux qui y ont survécu ont été chassés. Dersim (Tunceli) a été dépeuplé.
81 années se sont écoulées depuis le début du massacre de Dersim, et pourtant la Turquie n’est pas disposée à reconnaître ce génocide, comme beaucoup d’autres génocides kurdes. Les responsables de la mort dizaines de milliers de civils n’ont jamais été jugés et n’ont pas été mis en lumière. Les familles brisées ne pourraient jamais découvrir leur passé. Des milliers de personnes n’ont toujours pas reçu de nouvelles de leurs familles et amis proches. On ne sait pas où se trouvent les enfants kurdes enlevés par le gouvernement turc à ce moment-là. Beaucoup d’autres pays du monde qui ont vécu des expériences similaires et ont commis un génocide contre leur peuple ont reconnu l’injustice et le chagrin qu’ils ont causés et se sont excusés. Cependant, la Turquie continue de résister et d’utiliser la stratégie « ça n’existe pas » avec le génocide kurde comme elle l’a fait avec le génocide arménien.
C’est le sociologue Ismail Beşikçi qui a commencé à faire la lumière sur l’un des « génocides oubliés » de la Turquie. En 1990, il a publié un livre en Turquie qui, par son titre même, accusait le régime unipartiste turc des années 1930 d’avoir commis un génocide dans la région kurde de Dersim. Le livre a été immédiatement interdit et n’a pas généré de débat sur son auteur. Comme le rappelle auteur et universitaire Martin Van Bruinessen « Beşikçi fut le premier, et pendant longtemps, le seul intellectuel turc à critiquer publiquement l’idéologie et les politiques officielles de la Turquie concernant les Kurdes, à commencer par son étude de 1969 sur les conditions socio-économiques et toute une série d’œuvres de plus en plus polémiques. » Ismail Beşikçi a payé un lourd tribut pour son courage moral et intellectuel ; tous ses livres ont été interdits, et il a passé plus de dix ans en prison pour les avoir écrits.
Pourquoi Facebook censure les Kurdes ?
Depuis hier, Facebook désactive notre page sans aucune raison
Pourquoi Facebook censure les Kurdes ? Notre présence sur Facebook n’est gênante que pour l’Etat turc. Ce qui signifie pour nous, que nous sommes censurées pour le compte de l’Etat turc qui nous traite de « terroristes » car nous osons parler de ce que les Kurdes subissent sous l’occupation turque. Nous ne faisons rien d’autre que parler de ceux que les Kurdes subissent et même cela est considéré comme étant de trop…
Si notre page disparaît, comme la précédente, sachez qu’on sera de retour aussitôt. Facebook apprendra combien les Kurdes sont têtu-e-s.
TURQUIE : Le bébé d’Ayse Celik remis à sa grand-mère à cause des conditions carcérales déplorables
Ayşe Çelik, une enseignante de Diyarbakır, avait appelé une émission populaire, « Beyaz Show », par téléphone le 8 janvier 2016, à un moment de conflit armé dans les régions kurdes de la Turquie entre les forces turques et des combattants kurdes.
« Êtes-vous au courant de ce qui se passe dans le sud-est de la Turquie ? Des enfants à naître, des mères, des gens sont tués ici … Les choses qui se passent ici ne se reflètent pas sur les écrans de télévision ou sur les médias. Ne vous taisez pas … regardez, écoutez et prêtez-nous la main. C’est dommage, ne laissez pas ces gens, ces enfants mourir ; ne laissez plus les mères pleurer », avait dit l’enseignante, en référence aux victimes civiles du conflit en cours.
L’animateur de l’émission, Beyazıt Öztürk, a fait applaudir Çelik en disant : « Nous faisons de notre mieux pour le faire entendre, vos paroles ont été une leçon pour nous et nous continuerons à faire plus. se réalisera le plus tôt possible « .
AFRIN : L’occupation turque kidnappe des civils, crée de nouvelles formes de torture
Appel du HDP à des observateurs internationaux pour les élections du 24 juin 2018 en Turquie
ANNEXE
via le Conseil démocratique kurde
Le formulaire à remplir :
« Aujourd’hui, le seul parti de gauche en Turquie est le HDP »
Nouvelle journée mondiale d’actions contre l’occupation turque du Kurdistan
La Turquie est devenue la plus grande prison pour journalistes
L’extinction d’un peuple commence par sa langue
« Je suis qu’une simple française qui vit en Croatie depuis quelques années mais je peux me permettre de dire que je connais assez bien ce pays et les pays qui faisaient partis de l’ex Yougoslavie. Pendant l’époque yougoslave? la langue parlée et écrite était le serbo-croate. A cette époque? dire que vous étiez croate était passible d’une peine de prison. Vous étiez considéré comme un traître, un séparatiste.
Beaucoup de personnes, intellectuelles et autres ont fui la Yougoslavie et bien sûr ces personnes étaient surveillées par l’UDBA, services secrets yougoslaves. Il n’était pas rare que des exécutions soient pratiquées par ces derniers. Je voudrais citer un exemple. Bruno Bušić, journaliste et écrivain croate, a été en prison à plusieurs reprises où il a subi des tortures car il parlait de la Croatie. Il a réussi à s’enfuir à Paris où il continua d’exercer son métier de journaliste et d’écrivain. Il écrivait en langue croate et non en serbo-croate. En 1978, les services secrets yougoslaves l’ont exécuté dans la capitale française. Cela ne vous rappelle t-il pas quelque chose ?
Pendant l’époque yougoslave, on pouvait compter de nombreuses exécutions dans le monde commanditées par les services secrets yougoslaves. La raison ? ils étaient croates et voulaient parler leur langue et faire connaître leur littérature et tout ce qui se rattache à la Croatie. Ils voulaient tout simplement exister. Je ne veux pas rentrer dans les détails car il faudrait que j’écrive un livre. Lorsque Milošević voulait créer la grande Serbie, la phrase préférée de l’un de ses généraux était « Parle serbe si tu veux que le monde te comprenne ».
La Croatie est maintenant indépendante, sa langue est le croate, l’histoire et la littérature croate y sont enseignées dans les écoles sans crainte d’être emprisonné ou être tué.
Vous les kurdes, j’ai une grande admiration pour votre peuple mais j’ai une question. Pourquoi continuez-vous de parler en turc entre vous ? Je pense que le nettoyage ethnique commence par un nettoyage ethnique intellectuel et linguistique. Comment efface-t-on un peuple de la surface de la terre ? En lui faisant oublier qui il est, c’est à dire en lui interdisant de parler sa langue qui lui permettrait de lire des livres sur sa propre histoire, de transmettre ce savoir à ses descendants. Les Turcs sont en train d’éteindre votre peuple pas seulement en vous massacrant avec des armes ou en vous torturant dans les prisons mais en vous coupant la langue au sens propre et figuré.
Je connais quelques Kurdes en France. Ils me disent qu’ils parlent mieux turc que kurde et leurs enfants ne parlent pas du tout kurde. Je me suis permise de leur dire, « nom de Dieu, êtes-vous conscients que vous êtes en train de mourir, de disparaître de la surface de la terre ? Votre bourreau a réussi car non seulement vous ne parlez pas votre langue mais vous utilisez la langue de ce dernier. Réveillez -vous. Si ce n’est pas pour vous, faites le pour vos enfants et pour ceux qui ont perdu la vie pour votre droit d’exister. J’ai une autre question que j’aimerais poser aux lecteurs.
Je sais qu’il existe un impôt révolutionnaire, ce qui est vraiment important et merveilleux car vous êtes seuls dans votre noble combat, mais existe-t-il un impôt pour subventionner des écoles à l’étranger où le kurde y serait enseigné ? Continuez votre votre combat dans tous les sens du terme. Sachez que beaucoup de personnes non-kurdes vous soutiennent et je sais qu’un jour, comme les Croates, vous aurez votre Etat.
N’oublions pas que vous êtes plus de 50 millions. »
COURAGE !
Nathalie Rougemont
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