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Une délégation de femmes allemandes est arrivée au Rojava

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QAMISHLO – Le soutien des délégations internationales à la Résistance d’Afrin et à la campagne du Kongra Star qui a été lancée sous le slogan « Les Femmes se révoltent pour Afrin » continue. A cet égard, une délégation de femmes allemandes est arrivée jeudi au Rojava en traversant le poste frontalier de Semalka entre le Rojava et le Kurdistan du Sud.

La délégation a été reçue par la porte-parole du Kongra Star (Mouvement des femmes du Rojava) Avin Suid et des responsables des relations diplomatiques de Kongra Star, Makia Hassou et Wahiba Jato. La visite de la délégation des femmes allemandes vise à soutenir la campagne de la résistance d’Afrin et le Kongra Star sous le slogan « Les Femmes se révoltent pour Afrin » pour voir le travail des femmes et leur rôle dans les institutions du Rojava et de la Syrie du Nord, les relations publiques avec les institutions des femmes en Syrie du Nord en plus de soutenir le secteur de la santé et les personnes ayant des besoins particuliers.

Entre 1937 et 1938, l’armée turque a massacré plus de 70 000 Kurdes alévis à Dersim

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Demain, 4 mai, marque le 81e anniversaire du début du génocide de Dersim. Le gouvernement turc a massacré entre 70 000 & 90 000 Kurdes alévis dans la région de Dersim, ceux qui y ont survécu ont été chassés. Dersim (Tunceli) a été dépeuplé.

 

81 années se sont écoulées depuis le début du massacre de Dersim, et pourtant la Turquie n’est pas disposée à reconnaître ce génocide, comme beaucoup d’autres génocides kurdes. Les responsables de la mort dizaines de milliers de civils n’ont jamais été jugés et n’ont pas été mis en lumière. Les familles brisées ne pourraient jamais découvrir leur passé. Des milliers de personnes n’ont toujours pas reçu de nouvelles de leurs familles et amis proches. On ne sait pas où se trouvent les enfants kurdes enlevés par le gouvernement turc à ce moment-là. Beaucoup d’autres pays du monde qui ont vécu des expériences similaires et ont commis un génocide contre leur peuple ont reconnu l’injustice et le chagrin qu’ils ont causés et se sont excusés. Cependant, la Turquie continue de résister et d’utiliser la stratégie « ça n’existe pas » avec le génocide kurde comme elle l’a fait avec le génocide arménien.

 

C’est le sociologue Ismail Beşikçi qui a commencé à faire la lumière sur l’un des « génocides oubliés » de la Turquie. En 1990, il a publié un livre en Turquie qui, par son titre même, accusait le régime unipartiste turc des années 1930 d’avoir commis un génocide dans la région kurde de Dersim. Le livre a été immédiatement interdit et n’a pas généré de débat sur son auteur. Comme le rappelle auteur et universitaire Martin Van Bruinessen « Beşikçi fut le premier, et pendant longtemps, le seul intellectuel turc à critiquer publiquement l’idéologie et les politiques officielles de la Turquie concernant les Kurdes, à commencer par son étude de 1969 sur les conditions socio-économiques et toute une série d’œuvres de plus en plus polémiques. » Ismail Beşikçi a payé un lourd tribut pour son courage moral et intellectuel ; tous ses livres ont été interdits, et il a passé plus de dix ans en prison pour les avoir écrits.

 
Comme Van Bruinessen l’a écrit lui-même en étudiant le génocide de Dersim, « Dersim est un district inaccessible de hautes montagnes enneigées, de vallées étroites et de profonds ravins dans le centre de la Turquie orientale, habité par un grand nombre de petites tribus. l’élevage, l’horticulture et la cueillette de produits forestiers, leur nombre total était, au milieu des années 1930, estimé entre 65 000 et 70 000. »
 
Dersim était une partie culturellement distincte du Kurdistan, en partie en raison de facteurs écologiques et géographiques, en partie à une combinaison de particularités linguistiques et religieuses. Certaines des tribus parlaient le kurde proprement dit, mais la plupart parlaient le dialecte zazakî. Tous étaient membres de la croyance hétérodoxe alévie, qui les séparait socialement des Kurdes sunnites vivant à l’est et au sud (parmi lesquels il y avait à la fois des Kurdes parlant le zazakî et des Kurdes parlant le kurmancî).
 
Dersim était, au milieu des années 1930, la dernière partie de la Turquie qui n’avait pas été efficacement placée sous le contrôle du gouvernement central. Les tribus de Dersim n’avaient jamais été soumises par aucun gouvernement précédent ; la seule loi qu’ils reconnaissaient était la loi tribale traditionnelle. Les chefs tribaux et les chefs religieux exerçaient une grande autorité sur les roturiers, qu’ils exploitaient souvent économiquement. Ils ne s’opposaient pas au gouvernement en tant que tel, tant qu’il n’intervenait pas trop dans leurs affaires. En fait, de nombreux chefs renforçaient leur position en établissant des relations étroites avec les militaires et les policiers affectés dans la région. Il y avait une tradition de refus de payer des impôts – mais il y avait peu de choses qui pouvaient être taxées, car le district était désespérément pauvre. Les jeunes hommes ont évité le service militaire quand ils le pouvaient, mais en 1935, une proportion considérable d’entre eux ont en fait servi dans l’armée turque.
 
La campagne militaire contre Dersim a été montée en réponse à un incident relativement mineur, et il semblerait que l’armée ait attendu un prétexte direct pour punir les tribus. Un jour de mars 1937, un pont stratégique en bois a été incendié et des lignes téléphoniques ont été coupées. Seyyit Riza et les tribus associées à lui ont été suspectés. L’armée peut avoir cru que c’était le début de la rébellion attendue. Une source turque mentionne qu’il y avait à la même époque un autre incident mineur ailleurs au Kurdistan et suggère une coordination entre les nationalistes kurdes.
 
Les premières troupes, envoyées pour arrêter les suspects, ont été arrêtées par des hommes armés. Les confrontations ont rapidement dégénéré. Lorsque les tribus refusèrent de livrer leurs chefs, une grande campagne fut lancée. Les opérations militaires pour soumettre la région ont duré tout au long de l’été 1937. En septembre, Seyyit Riza et ses plus proches associés se sont rendus, mais le printemps suivant les opérations ont été reprises avec encore plus de force. Ils ont été d’une violence et d’une brutalité sans précédent.
 
Le nombre de personnes massacrées variait entre 12 000, selon les chiffres officiels, et 70 à 90 000 selon les habitants de Dersim. Plus de 10 000 personnes ont été déportées.
 
En 2008, le Parlement européen a organisé une conférence sur le génocide de Dersim. Et le comité de la conférence « Dersim 38 » s’est adressé à la Cour pénale internationale.
 
Des initiatives personnelles ont également été prises par des victimes du génocide de Dersim. Par exemple, Efo Bozkurt, qui a perdu toute sa famille dans le massacre, a déposé une plainte en justice pour «crimes contre l’humanité» en 2010, mais sa plainte a été rejetée.
 
Le procureur général d’Hozat a décidé d’abandonner les procédures le 18 février 2011. Il a été déclaré que « le droit pénal turc en vigueur au moment des incidents qui se seraient produits à Dersim en 1938 n’incluait pas le génocide et les crimes contre l’humanité imputés par la plaignante ». Il a en outre été dit dans la décision que les décès devaient être qualifiés d’ « homicides » et relevaient donc du délai de prescription.
 
Dans les années 2010, un journal turc pro-gouvernemental Yeni Şafak a publié un document de renseignement top secret révélant que Mustafa Kemal (Atatürk) avait rencontré le leader de Dersim Seyit Riza la veille de son exécution, disant à Riza qu’il serait épargné s’il «demandait pardon». Seyit Riza a refusé et a été pendu avec 6 de ses camarades tôt le matin suivant. Le document prouve que les condamnations à mort ont été décidées à l’avance et que les potences ont été préparées. Le document mentionne que Mustafa Kemal a dit à Seyit Riza que les habitants de Dersim sont des « Turcs du Khorasan » et que les corps de Seyit Riza et de ses amis ont été brûlés après avoir été exposés en public.
 
Des documents révèlent que l’exécution de Seyit Riza et de six autres personnes après les massacres de Dersim a été menée en toute connaissance de cause par Mustafa Kemal. Le journal a déjà publié des documents affirmant : « Atatürk a été empoisonné par [le Premier ministre] Ismet Inönü. » Selon le document, Seyit Riza a été emmené voir Mustafa Kemal la veille de son exécution et a refusé de demander pardon.
 
En avril 2015, des fouilles ont commencé à Dersim sur un site où 24 personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été assassinées lors des massacres de 1938. Des restes humains, dont 8 crânes, ont été retrouvés le premier jour de fouilles dans une fosse commune à Dersim/Hozat où de deux familles 24 personnes ont été brûlées vives en 1938. Les premières exhumations, effectuées en présence du procureur, d’experts et des familles des victimes, ont eu lieu 77 ans après le massacre de Dersim.

Pourquoi Facebook censure les Kurdes ?

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Depuis hier, Facebook désactive notre page sans aucune raison

Pourquoi Facebook censure les Kurdes ? Notre présence sur Facebook n’est gênante que pour l’Etat turc. Ce qui signifie pour nous, que nous sommes censurées pour le compte de l’Etat turc qui nous traite de « terroristes » car nous osons parler de ce que les Kurdes subissent sous l’occupation turque. Nous ne faisons rien d’autre que parler de ceux que les Kurdes subissent et même cela est considéré comme étant de trop…

Si notre page disparaît, comme la précédente, sachez qu’on sera de retour aussitôt. Facebook apprendra combien les Kurdes sont têtu-e-s.

TURQUIE : Le bébé d’Ayse Celik remis à sa grand-mère à cause des conditions carcérales déplorables

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TURQUIE – Le député du CHP, Mehmet Bekaroğlu a annoncé que le bébé de six mois d’Ayşe Çelik, qui a été emprisonnée pour « propagande terroriste », a été envoyé à sa grand-mère en raison de conditions de détention déplorables.
 
Le député Mehmet Bekaroğlu a posté un tweet sur son compte Twitter officiel concernant Ayşe Çelik – condamnée pour « propagande pour une organisation terroriste » et emprisonnée le 20 avril 2018 avec sa fille de six mois de prison – déclarant que la fille d’Ayşe Çelik a été envoyée à sa grand-mère en raison de conditions de détention difficiles.
 
Bekaroğlu a déclaré sur Twitter que la fille d’Ayşe était détenue avec 33 adultes et neuf enfants, soit 42 personnes au total, dans une salle de prison pour 20 personnes. Elle ne pouvait pas supporter ce milieu et a été envoyée à sa grand-mère.
 
Que s’est-il passé ? 

Ayşe Çelik, une enseignante de Diyarbakır, avait appelé une émission populaire, « Beyaz Show », par téléphone le 8 janvier 2016, à un moment de conflit armé dans les régions kurdes de la Turquie entre les forces turques et des combattants kurdes.

« Êtes-vous au courant de ce qui se passe dans le sud-est de la Turquie ? Des enfants à naître, des mères, des gens sont tués ici … Les choses qui se passent ici ne se reflètent pas sur les écrans de télévision ou sur les médias. Ne vous taisez pas … regardez, écoutez et prêtez-nous la main. C’est dommage, ne laissez pas ces gens, ces enfants mourir ; ne laissez plus les mères pleurer », avait dit l’enseignante, en référence aux victimes civiles du conflit en cours.

L’animateur de l’émission, Beyazıt Öztürk, a fait applaudir Çelik en disant : « Nous faisons de notre mieux pour le faire entendre, vos paroles ont été une leçon pour nous et nous continuerons à faire plus. se réalisera le plus tôt possible « .

Suite à l’incident, le parquet principal de Diyarbakır a commencé à enquêter sur Ayşe Çelik pour « propagande terroriste », et le parquet général de Bakırköy a ouvert une enquête contre l’animateur Beyazıt Öztürk et Ayşe Çelik pour « propagande terroriste ».
 
30 personnes, dont des universitaires, des écrivains, des artistes et des intellectuels qui soutenaient que les propos et les demandes de l’enseignante Çelik ne constituaient pas un crime, s’étaient symboliquement dénoncés devant la cour d’İstanbul Bakırköy et ont déclaré: « Si les paroles du professeur Çelik constituent un crime, nous sommes complices de ce crime « .
 
Le 27 avril 2016, un procès a également été ouvert contre les soutiens d’Ayse Celik, à savoir: Ahmet Dindar, Ayşe Erzan Silier, Ayşegül (Akış) Devecioğlu, Ayşegül İyidoğan, Bayram Bahri Belen, Dilek Gökçin, Ercan İpekçi, Ergin Cinmen, Ferhat Tunç, Gençay Gürsoy, Gülşen Denizhan, Gürhan Ernür, Gürkan Develi, Halim Bulutoğlu, İbrahim Akın, İbrahim Sinemillioğlu, Kemal Özgül, Mahmut Konuk, Mehmet Tursun, Mevlüt Ülgen, Murat Çelikkan, Nazmiye Özen, Nergiz Ovacık, Neşe Yaşın, Nil Özsoy Dindar , Orhan Alkaya, Orhan Silier, Oia Baydar, Perihan Pulat, Pınar Önen, Şanar Yurdatapan, Sibel Özbudun Demirer, Süleyman Eryılmaz, Temel Demirer, Türkcan Baykal, Üner Eyüboğlu et Vecdi Sayar.
 
Le procès a débuté le 23 septembre 2016
 
L’audience du procès d’Ayşe Çelik, responsable de la chaîne de télévision et des désobéissants civils mentionnés ci-dessus, a débuté le 23 septembre 2016. Çelik, dans sa défense, s’est rangée derrière ses paroles et a déclaré que l’exigence de la paix ne pouvait constituer un crime.
 
Le 26 avril 2017, Bakırköy a condamné Çelik à un an et trois mois de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Le producteur du programme télévisé et les désobéissants civils ont été acquittés.
 
Le 20 avril 2018, Ayşe Çelik a été emprisonnée avec sa fille Deran, âgée de six mois.

AFRIN : L’occupation turque kidnappe des civils, crée de nouvelles formes de torture

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AFRIN – L’armée d’occupation turque a kidnappé 3 000 civils dans le district de Siyê, à Afrin, les a torturés avec divers outils et méthodes et les a emmenés au village de Qarmitlak à Afrin et en Turquie. Il n’y a aucune information concernant leur sort.
 
Selon une source fiable du district de Siyê, les gangs de l’armée d’occupation turque ont kidnappé 3 000 civils des villages voisins de Siyê et les ont transférés au village de Mirkan, à Mobabta, puis transférés au village de Qarmitlak et certains en Turquie pour interrogatoire.
 
La source a souligné que les mercenaires de l’occupation turque ont kidnappé les civils et ont tiré sur leurs pieds et sur leurs têtes pour les intimider.
 
La source a également confirmé que les mercenaires les battaient avec des bâtons, des tuyaux et des fouets ou des armes. La source a envoyé des photos du correspondant de l’agence (ANHA), montrant les effets de la torture sur le corps de l’un des civils enlevés.
 
Dans un nouveau type de torture inventé par les mercenaires, ils ont mis les mains des civil enlevés sur les pierres et les ont frappé avec un marteau, en brisant les os.
 
Plus en détail, la source a rapporté que lorsque les ravisseurs sont arrivés au point de rassemblement dans le village de Mirkan, l’un des mercenaires turcs a choisi huit des personnes enlevées au hasard et les a accusés d’appartenir aux forces kurdes des unités de protection du peuple (YPG).
 
La source a ajouté que 6 d’entre eux ont été transférés du village de Mirkan au village de Qarmitlak du district de Siyê et que d’autres ont été emmenés en Turquie et que leur sort reste inconnu jusqu’à maintenant.

Appel du HDP à des observateurs internationaux pour les élections du 24 juin 2018 en Turquie

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Le 24 juin prochain, des élections présidentielles et législatives se tiendront en Turquie, sous le régime d’état d’urgence et dans un climat de terreur. Le président Erdoğan et ses alliés ultranationalistes (Parti du Mouvement Nationaliste – MHP) ont décidé d’avancer de 15 mois la date de ces élections prévues normalement en novembre 2019. Elles se dérouleront donc dans un contexte extrêmement tendu marqué par une instabilité politique aggravée et des problèmes économiques croissants. Les élections présidentielles ne détermineront pas simplement les gouvernants de la Turquie pour les 5 ans à venir. Elles mettent aussi en jeu, de manière irréversible, le devenir de la démocratie dans ce pays.
 
Au cours des deux dernières années, en particulier après le coup d’État avorté de juillet 2016, le Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir a annihilé les institutions démocratiques déjà faibles du pays en vue d’établir un régime extrêmement autoritaire. Aujourd’hui, il n’y a plus de séparation des pouvoirs, ni de justice indépendante en Turquie.
 
Le président Erdoğan a par ailleurs réussi à placer sous son contrôle la quasi-totalité des médias. En outre, la coalition AKP–MHP a récemment adopté une réforme de la loi électorale qui légalise diverses irrégularités et fraudes durant les élections (pour plus de détails, voir annexe ci-dessous).
 
Le président Erdoğan s’est servi du coup d’État avorté comme un prétexte et une occasion pour réprimer toutes les oppositions au sein de la société, cela dans la perspective des élections présidentielles. Des Députés, des Maire kurdes, des universitaires, des étudiants, des journalistes, des représentants d’ONG et de syndicaux et beaucoup d’autres personnes ont été arrêtés. Cette répression en cours vise particulièrement le Parti Démocratique des Peuples (HDP) et sa principale composante, le Parti des Régions Démocratiques (DBP), dont des milliers d’administrateurs et de membres ont été emprisonnés au cours des deux dernières années.
 
Malgré ce contexte désastreux, près de la moitié de la population de Turquie avait osé s’opposer au président Erdoğan en disant «non» lors du référendum du 16 avril 2017.
 
Erdoğan avait remporté le référendum avec une petite marge, un «succès» dû à des violations flagrantes de la loi électorale, aux pressions extrêmes sur l’opposition et aux irrégularités et fraudes généralisées qui ont d’ailleurs été dénoncées par les missions d’observation électorale de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
 
Avec les récents amendements de la loi électorale, l’AKP a légalisé les pratiques illégales qui lui avaient été reprochées lors du référendum, telles que la validation du décompte des bulletins contenus dans des enveloppes non scellées. Personne ne s’attend à des élections justes et libres sous le régime d’état d’urgence.
 
Par conséquent, de nombreux commentateurs politiques soutiennent que la coalition AKP – MHP gagnera aux élections grâce aux stratégies d’Erdoğan: l‘utilisation illégale de ressources publiques à des fins électorales, le monopole des médias et l’utilisation de l’état d’urgence pour renforcer la répression de l’opposition.
 
Ce terrain de jeu pour les élections est extrêmement inégal, en particulier dans les provinces kurdes, et, pour gagner, l’opposition doit également vaincre l’arbitre. Évidemment, le président Erdoğan et ses alliés ont de nombreux avantages, mais leur succès n’est pas encore un fait accompli. Vaincre Erdoğan et ses alliés peut être très difficile, mais pas impossible. Il y a la peur de la répression en Turquie, mais il y a aussi l’espoir et la lutte pour un avenir démocratique.
 
Nous invitons toutes les institutions internationales et les personnes concernées par l’avenir démocratique de la Turquie à venir observer les élections présidentielles et parlementaires sur le terrain, en particulier dans les provinces kurdes.
 
Bien que le président Erdoğan ait longtemp fait la sourde oreille aux appels répétés de la communauté internationale pour une levée de L’état d’urgence et la mise en place des conditions nécessaires pour des élections libres et équitables, la présence d’observateurs étrangers peut encore avoir un impact et aider à niveler quelque peu ce terrain de jeu extrêmement inégal entre la coalition AKP-MHP et les diverses oppositions politiques.
 
Pour toute demande d’information, veuillez contacter le Département des affaires étrangères du HDP : international@hdp.org.tr – +90 505 0071981 (M. Evren Çevik) / +90 5356495919 (Mme Berivan Alataş).
 
Paix et solidarité,
 
Pervin Buldan et Sezai Temelli
Coprésidents du HDP
Note : si vous souhaitez répondre à l’appel du HDP, nous vous invitons à remplir le formulaire ci-joint et à l’envoyer à international@hdp.org.tr, avec copie à info@cdkf.fr
 

ANNEXE

 
Loi n° 7102 sur les règles fondamentales des élections et des listes électorales et loi portant modification de certaines dispositions
M. Devlet Bahçeli, président du Parti du Mouvement nationaliste (MHP), a annoncé le 8 janvier 2018 que son parti soutiendrait le leader du parti AKP, Recep Tayyip Erdogan, lors des élections présidentielles. C’est ainsi qu’a commencé le débat sur « l’alliance électorale ». Le projet de loi sur l’alliance électorale a été préparé par l’AKP et le MHP en très peu de temps et soumis au Parlement turc. Il a été accepté sans aucun changement le 13 mars 2018 avec les votes des deux partis et malgré toutes les objections soulevées par l’opposition au sein du Comité constitutionnel aussi bien qu’à l’Assemblée nationale. Le projet de loi sur « l’alliance électorale » comprend 26 articles et apporte des modifications dans quatre lois.
 
Objections et position du HDP
Le droit d’élire et d’être élu est un droit constitutionnel; les Etats démocratiques sont tenus de veiller à ce que toutes les conditions nécessaires soient réunies pour garantir une représentation équitable de la volonté des électeurs. Cela inclut tous les règlements et lois qui garantissent la mise en œuvre des principes de base tels que l’impartialité, l’indépendance, la transparence, le vote secret et le comptage ouvert au moyen de divers mécanismes de contrôle et de supervision.
 
Nous pensons que ce projet de loi sur l’alliance électorale a compromis la plupart des critères de base pour des élections libres et équitables: en détruisant davantage le pluralisme, ces changements feront obstacle à une représentation équitable des différentes idées et segments de la population; cela peut rendre le vote presque impossible dans certaines régions en raison de nouvelles réglementations techniques; la police ou d’autres forces de sécurité peuvent être utilisées pour faire pression sur les électeurs; Des règlements tels que la validation des bulletins non scellés vont fausser les résultats des élections et mener à diverses pratiques illégales de nature à nuire à la confiance des électeurs.
1. Selon l’article 1 de la loi, les électeurs qui résident dans le même bâtiment pourront s’inscrire dans des bureaux de vote différents. Cela permet d’intervenir directement sur les listes électorales en éliminant la capacité des résidents de les contrôler et de les surveiller. Avec ce changement, les électeurs ne peuvent plus vérifier si les personnes vivant dans le même immeuble ou dans la même rue sont effectivement inscrites sur la liste électorale, ou si les personnes ne résidant pas dans leur immeuble ou leur rue sont inscrites sur la liste électorale. Il peut également permettre à un grand nombre de personnes sans droit de vote de voter dans la circonscription concernée (en violation de l’article 67 de la Constitution et des articles 2 et 6 de la loi 298).
2. L’article 2 de la nouvelle loi confère aux gouverneurs de nouveaux pouvoirs qui n’ont pas leur place dans la loi électorale. Les gouverneurs sont maintenant autorisés à déplacer et/ou fusionner les urnes et à former des listes d’électeurs mixtes. Considérant que des gouverneurs et sous-gouverneurs ont été nommés par le gouvernement turc pour remplacer les maires kurdes emprisonnés dans 94 municipalités, ces administrateurs d’Etat disposent de pouvoirs extraordinaires dans tous les processus décisionnels concernant les électeurs kurdes d’Anatolie orientale et méridionale. Accorder de tels pouvoirs aux gouverneurs qui travaillent sous les ordres directs du gouvernement, mine les principes de neutralité et d’indépendance ainsi que la nature civile des élections, en particulier dans les provinces kurdes.
3. Le déplacement des urnes rendra également plus difficile l’accès des électeurs et empêchera de nombreux citoyens de voter. L’impossibilité d’accéder aux urnes empêchera l’expression de la volonté de nombreux citoyens; un droit constitutionnel sera ainsi violé.
4. L’organisation de l’élection du Président et des parlementaires le même jour et le règlement permettant de mettre les deux bulletins dans la même enveloppe sont contraires au principe de la séparation des pouvoirs. Les élections des organes exécutifs et législatifs devraient se tenir séparément.
5. Selon l’article 8 de la loi, le pouvoir de convoquer des forces de police, qui n’était précédemment accordé qu’aux présidents des urnes, est désormais accordé à tous. Ainsi, les citoyens pro-gouvernementaux pourront abuser de cette autorité d’une manière très dangereuse et arbitraire. Sous l’état d’urgence, la polarisation sociale entre les différentes orientations politiques de la société a particulièrement augmenté. En permettant à la police de faire sortir des bureaux de vote les électeurs ou les observateurs des partis de l’opposition, ce règlement ouvre la voie à des pratiques qui rendent impossible le contrôle du scrutin, surtout dans les provinces kurdes où la police est profondément politisée et hostile aux populations locales.
6. Selon la nouvelle loi, les présidents de chaque bureau de vote seront désignés parmi les fonctionnaires qui travaillent dans le district. Ce règlement peut saper le principe le plus fondamental de toute élection démocratique: pour garantir l’impartialité, le contrôle, l’équité et le caractère démocratique des élections, les processus électoraux devraient être menés par les partis politiques et placés sous contrôle judiciaire. C’est pourquoi, il est nécessaire de mettre en place des bureaux de vote avec la participation des partis politiques et de prendre en compte le mécanisme des freins et contrepoids. La désignation des présidents des bureaux de vote parmi les fonctionnaires publics qui travaillent sous les ordres directs du gouvernement viole clairement le principe des poids et contrepoids lors des élections.
7. La suppression du concept de « zone de scrutin » résultant de la nouvelle loi entraîne une grave ambiguïté. Par exemple, les limites de nombreux bâtiments dans lesquels les urnes sont placées ne sont pas apparentes. De plus, le concept de « dépendances » peut se prêter à une interprétation large et à de spéculations. Or, la loi doit être rédigée de manière précise et explicite afin d’éviter tout espace de manipulation arbitraire.
8. Le point le plus controversé du nouveau projet de loi concerne le règlement visant à considérer comme valides les bulletins se trouvant dans des enveloppes non scellées. Comme on le sait, lors du référendum sur le système présidentiel le 16 avril 2017 et en violation flagrante de l’article 98 de la loi n° 298, le Conseil électoral suprême a décidé le jour du référendum que les bulletins placés dans des enveloppes non scellées seraient validés. Cette décision totalement illégale du Conseil a été annoncée par le biais d’un SMS, sans aucune justification, ni précision sur ses conditions d’application. Cette intervention a occulté les résultats du référendum et conduit à des conséquences irréversibles. La nouvelle loi vient, d’une part, confirmer l’irrégularité de la validation des bulletins non scellés lors du référendum du 16 avril 2017, et, d’autre part, légaliser une pratique illégale.
9. L’article 20 de la nouvelle loi, qui est l’un des plus contestés, favorise les partis politiques qui forment une alliance électorale officielle, eu égard au seuil électoral national de 10%. Plus précisément, si le cumul des voix obtenues par deux partis alliés est supérieur à 10% des voix exprimées au niveau national, les deux partis franchiront le seuil électoral. Cette disposition totalement inconstitutionnelle désavantage les partis politiques qui ne forment pas d’alliance électorale. Elle a été rédigée par l’AKP spécialement pour son allié politique MHP qui risque de rester en dessous du seuil électoral de 10%. Plutôt que d’abolir le seuil extrêmement élevé et antidémocratique des 10% qui vise en réalité à exclure les Kurdes de la représentation parlementaire, l’AKP l’a contourné en permettant au MHP de franchir le seuil grâce à une alliance électorale.
10. Cette disposition est également problématique dans la mesure où elle va pousser des petits partis à former des alliances avec des plus grands, seulement pour ne pas rester sous le seuil. Si un parti politique qui obtient seulement 2 ou 3% des votes au niveau national forme une alliance avec un parti qui dépasse le seuil national, il peut obtenir des sièges au parlement. Pourtant, un parti politique qui ne forme pas une alliance électorale peut ne pas avoir de représentation parlementaire, même s’il obtient 9,99% des voix au niveau national. Ce n’est pas simplement une disposition anticonstitutionnelle, c’est un mépris total de la volonté des électeurs. Le seuil électoral national devrait être aboli ou réduit à un niveau raisonnable pour permettre le pluralisme et une représentation équitable.

via le Conseil démocratique kurde

Le formulaire à remplir :

« Aujourd’hui, le seul parti de gauche en Turquie est le HDP »

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ANKARA – La présidente du groupe parlementaire du HDP, Filiz Kerestecioğlu a tenu une conférence de presse au parlement turc.
 
Kerestecioğlu a salué les rassemblements de la fête du travail et a ensuite déclaré que « les citoyens reprendront ce qui leur appartient après les élections, que ce soit dans le domaine économique ou du travail ».
 
Kerestecioğlu a déclaré que le gouvernement a promis aux étudiants, 50 jours avant les élections, « une amnistie ».  » Bien sûr, il dit que l’amnistie ne concerne pas les étudiants «liés au terrorisme». Alors je demande: y a-t-il des étudiants qui ne sont pas accusés précisément d’avoir des liens avec le terrorisme ? Parce que des dizaines d’étudiants ont été accusés de terrorisme après Newroz et l’occupation d’Afrin », a-t-elle déclaré.
 
Se référant à la mort d’une jeune femme portant un foulard en prison, elle a déclaré : « Une jeune femme portant un foulard, une jeune professeure d’anglais, est morte en prison parce que la maladie dont elle souffrait n’était pas soignée (…). » Halime Gülsu a été arrêtée et détenue dans le cadre de l’enquête du mouvement Gülen.
 
Erdogan n’offre pas de progrès
 
Kerestecioğlu a poursuivi :  » Le 24 juin sera la date du changement » et a ajouté que « notre plus grand désir est de mettre fin à ce gouvernement basé sur la répression et les mensonges (…). Nous voulons un pays où la collectivité, l’amitié, la démocratie seront la pierre angulaire de notre histoire. Nous serons gouvernés par quelqu’un qui partagera les décisions avec les citoyens, qui respectera les différents points de vue, pensées et croyances de tous les citoyens : une telle personne sera présidente, et ses initiales peuvent être S. et D. Erdogan n’est pas invincible. Il essaie juste d’imposer cette perception : c’est l’heure de la liberté, du temps pour le HDP, du temps pour que tout le monde se rassemble ».
 
Alliance et seuil électoral
 
Répondant à une question d’un journaliste sur les « alliances possibles de l’opposition », Kerestecioğlu a déclaré :  » Il semble qu’ils opteront pour une alliance de droite. Nous avons un parti social-démocrate au milieu, mais ce parti lance depuis des jours le bal au Parti Iyi (Bon Parti). Ils essaient de faire une alliance sans le HDP. Le CHP devrait pencher vers la gauche, mais ce n’est pas le cas « .
 
La députée du HDP a déclaré :  » Il semble que deux alliances de droite seront en compétition dans ces élections. Ils sont d’un côté, le HDP de l’autre « .
 
En ce qui concerne les éventuels problèmes que le HDP pourrait rencontrer avec le seuil, Kerestecioğlu a répondu :  » Nous n’éprouverons aucun problème. Au contraire, le seul parti de gauche aujourd’hui en Turquie est le HDP, donc tous les votes de gauche iront au HDP  « .

Nouvelle journée mondiale d’actions contre l’occupation turque du Kurdistan

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Le 26 mai, une nouvelle journée d’actions mondiales aura lieu pour dénoncer les politiques de la guerre totale menées par la Turquie contre le peuple kurde et le Kurdistan.
 
Parmi les premiers signataires, citons la Plateforme #DefendAfrin ; la professeure Kariane Westrheim, présidente de la commission civique UE-Turquie, professeur à l’université de Bergen. Ancien membre du conseil d’administration de Rafto; Joe Ryan, président de la Commission Justice et Paix de Westminster (Royaume-Uni) …
 
Dans le manifeste qui a lancé la Journée mondiale d’action, les signataires ont souligné que « le gouvernement Erdogan a porté les ambitions coloniales de l’Etat turc à un tout autre niveau. Il vise maintenant à détruire tous les acquis réalisés par les Kurdes au Sud et à l’Ouest du Kurdistan. Si cela n’est pas réalisable, ils voudraient assiéger les territoires kurdes et les étouffer ».
 
La Turquie s’engage pour une guerre totale contre les Kurdes
 
Soulignant que « l’agression militaire turque a récemment débordé sur la frontière syrienne », le manifeste met également en garde contre le danger révélé par «les signes croissants d’une invasion imminente à grande échelle du territoire kurde irakien, dans une tentative d’encercler et étrangler le seul espace de liberté de la région ».
 
Les promoteurs de la Journée mondiale d’action appellent  » tous les gouvernements et alliances internationaux (l’ONU, l’OTAN, l’UE, la Ligue arabe) ainsi que les peuples démocratiques du monde à s’opposer à l’agression turque « .
 
Ils appellent également tous les partis politiques, les organisations des droits de l’homme, les syndicats, les activistes et les institutions internationales, à soutenir la lutte pour la liberté du Kurdistan.
 
Voici le texte intégral de la Journée mondiale d’action contre l’occupation turque du Kurdistan :
 
Le gouvernement Erdogan a porté les ambitions coloniales de l’Etat turc à un tout autre niveau. Il vise maintenant à détruire tous les acquis réalisés par les Kurdes au Sud et à l’Ouest du Kurdistan. Si cela n’est pas possible, ils voudraient assiéger les territoires kurdes et les étouffer. L’Etat turc maintient sa politique séculaire contre les Kurdes et le Kurdistan, visant à laisser les Kurdes sans droits. La politique de l’Etat turc contre les Kurdes aujourd’hui est toute la guerre, la destruction et l’occupation.
 
Erdogan a commencé la dernière agression dans la région kurde de Turquie
 
Le gouvernement Erdogan a rompu les négociations de paix et a repris son agression par les forces de sécurité à Bakour (région kurde de Turquie). Il a déclenché une vague de répression et d’atrocités brutales, notamment le siège de dizaines de villes, causant des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés et l’inconstitutionnalité de centaines de représentants et de parlementaires kurdes élus démocratiquement, ainsi que l’emprisonnement de milliers d’autres militants .
 
Bombardement illégal de l’Etat turc et invasion d’Afrin dans le nord de la Syrie
 
L’agression militaire a plus récemment débordé sur la frontière syrienne. L’Etat turc a illégalement bombardé et envahi Afrin, une région à majorité kurde qui avait été une oasis de paix dans un pays déchiré par la guerre, un lieu de refuge et le bastion du projet confédéral démocratique. Cette invasion criminelle a provoqué des centaines de morts et une nouvelle vague de déplacements massifs. Les plus alarmants sont les indications de plans de nettoyage ethnique à grande échelle des Kurdes.
 
L’invasion potentielle de la Turquie du territoire kurde irakien
 
Plus récemment, l’agression génocidaire contre les Kurdes en Turquie et en Syrie s’est encore intensifiée, avec des bombardements aériens. Il y a de plus en plus de signes d’une invasion imminente à grande échelle du territoire kurde irakien, dans le but d’encercler et d’étrangler davantage le seul espace de liberté de la région.
 
Halte à l’invasion de la Turquie et soutien à la lutte pour la liberté du Kurdistan
 
La résistance héroïque de Kobanê contre les voyous de l’EI a été un tournant historique. Il a attiré l’attention du monde sur la volonté tenace du Mouvement pour la liberté kurde de lutter pour son projet confédéral démocratique. Cela constitue la seule alternative viable à la spirale actuelle de la violence et de la tyrannie qui continue d’engloutir le Moyen-Orient. L’Etat turc a répondu avec fureur à la propagation de la flamme démocratique-confédérale. Dans le sillage de Kobanê, il a complètement isolé le dirigeant respecté du mouvement de la liberté kurde, Abdullah Öcalan, dont l’emprisonnement dans des conditions inhumaines sur l’île d’Imrali approche de sa vingtième année. Ce silence délibéré d’Öcalan depuis mars 2015 a été un premier pas crucial de l’Etat turc dans sa déclaration de guerre totale contre les Kurdes.
 
Brisons le silence contre l’invasion de la Turquie au Kurdistan
 
Lors de l’invasion d’Afrin, la Russie a ouvert l’espace aérien de la Syrie à l’armée de l’air turque et les forces internationales dominantes (les États-Unis et l’UE) sont restées silencieuses. Un silence similaire se poursuit lors des attaques contre le Kurdistan du Sud. La complicité internationale laisse les Kurdes vulnérables aux massacres dans toutes les régions du Kurdistan.
 
Nous appelons tous les gouvernements et alliances internationaux (l’ONU, l’OTAN, l’UE, la Ligue arabe) ainsi que les peuples démocratiques du monde à s’opposer à l’agression turque.
 
Nous appelons tous les partis politiques, les organisations des droits de l’homme, les syndicats, les activistes et les institutions internationales à soutenir la lutte pour la liberté du Kurdistan.
 
À cette fin, nous annonçons le 26 mai 2018 comme journée mondiale d’action contre l’invasion turque du Rojava (nord de la Syrie) et de Bashur (nord de l’Irak)
 
Premiers signataires :
 
La Plateforme #DefendAfrin; Prof. Kariane Westrheim, présidente de la commission civique UE-Turquie, professeur à l’université de Bergen. Ancien membre du conseil d’administration de Rafto; Joe Ryan, président de la Commission Justice et Paix de Westminster (Royaume-Uni); Thomas Jeff Miley Professeur de sociologie politique, Université de Cambridge (États-Unis); École de géographie Federico Venturini, Université de Leeds (Italie); Ulla Sandbæk, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Groupe pour la gauche unitaire européenne; Miren Gorrotxategi Azurmendi, Senadora de Unidos Podemos por Biscaye; Estella Schmid, Campagne contre la criminalisation des communautés (CAMPACC, Congrès des sociétés démocratiques kurdes d’Europe (KCDK-E), Commission civique UE-Turquie (EUTCC), Paix au Kurdistan -KK, Kurdistan National Kongress (KNK)

La grève continue au Rojhilat : « Jusqu’à ce que nos demandes soient satisfaites »

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ROJHELAT (KURDISTAN IRANIEN) – Les Kurdes qui font du commerce frontalier sont en grève depuis 19 jours. Les commerçants ont annoncé qu’ils continueraient la grève jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.
 
Au Kurdistan du Rojhilat (Est), les commerçants de Kasibkar (commerçants frontaliers) se sont mis en grève et ont fermé leurs magasins depuis 19 jours pour protester contre le régime iranien qui a interdit le commerce frontalier et augmené les taxes douanières.
 
La grève a commencé à Banê et Ciwanro, puis s’est étendu aux provinces de Kirmanshan, Meriwan, Seqiz, Serdeşt et Piranşar.
 
ILS NE FONT PAS CONFIANCE AUX PROMESSES DU RÉGIME
 
Les fonctionnaires du régime ont visité les commerçants en grève et ont dit qu’ils vont résoudre les problèmes des Kasibkars, mais aucune mesure n’a encore été prise.
 
Les commerçants ont déclaré qu’ils ne croyaient pas aux promesses des responsables du régime iranien et qu’ils continueraient la grève et n’ouvriraient ni leurs magasins ni les marchés jusqu’à ce que les taxes douanières soient abaissées et que les frontières soient ouvertes.

La Turquie est devenue la plus grande prison pour journalistes

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TURQUIE – Des journalistes se sont exprimés sur le climat de peur étouffant qui a enveloppé le paysage médiatique turc, en prévision d’une journée mondiale d’action pour réclamer la libération de plus de 120 journalistes toujours emprisonnés depuis le coup d’Etat manqué en 2016.
En Turquie, plusieurs journalistes les plus connus et respectés du pays sont actuellement derrière les barreaux du plus grand geôlier de journalistes du monde pour la deuxième année consécutive. En effet, environ un tiers de tous les journalistes emprisonnés dans le monde croupissent dans les prisons turques et le dernier indice de la liberté de la presse publié la semaine dernière a placé la Turquie 157 sur 180 pays coincés entre le Rwanda et le Kazakhstan.
 
Les journalistes de Turquie ont parlé des défis auxquels ils sont confrontés à la suite de la répression et du besoin urgent de solidarité internationale. Certains ont parlé de prison. D’autres, dont le rédacteur en chef du quotidien d’opposition Cumhuriyet, venaient d’être condamnés. Tous sont constamment menacés de détention arbitraire, de poursuites et de condamnation pour rien de plus que de faire leur travail ou d’exprimer des opinions pacifiques.
 
Zehra Doğan, artiste et rédactrice en chef de l’agence de presse féminine, JINHA, fermée en octobre 2016, purge une peine d’emprisonnement de presque 3 ans pour un article et une peinture. Elle a écrit de la prison de Diyarbakır :
 
« Je suis en prison mais je ne suis pas prisonnière. Chaque jour, nous montrons que l’art et le journalisme ne peuvent pas être incarcérés. Nous continuerons notre lutte et nous continuerons à dire que « le journalisme n’est pas un crime » jusqu’à ce que tous les journalistes soient libres ».
 
Çağdaş Kaplan, rédacteur en chef du portail d’information en ligne Gazete Karınca, a déclaré :
 
« Travailler sous la menace constante d’arrestation et de condamnation rend la vie extrêmement difficile mais le journalisme est notre métier. Nous devons l’exécuter. Il y a une vérité clairement visible en Turquie, mais il y a aussi une tentative de la cacher de la société. Quelqu’un doit en parler, et c’est ce que nous essayons de faire. »
 
Hakkı Boltan de la Free Journalists Association, qui a été fermée en novembre 2016, a déclaré:
 
« Pour les journalistes, la Turquie est devenue un donjon: nous étions 400 à la fermeture: 78 d’entre eux sont maintenant en prison, la seule façon de changer cela, c’est que les journalistes du monde entier soient solidaires avec nous ».
 
Murat Sabuncu, rédacteur en chef de Cumhuriyet, condamné à sept ans et demi de prison pour terrorisme, le 25 avril, a déclaré:
 
« J’aime mon pays et j’aime mon métier. Je veux la liberté en Turquie et dans le monde entier, pas pour moi-même, mais pour tous les journalistes emprisonnés et la seule façon d’y parvenir est la solidarité. »
 
L’artiste Ai Weiwei, l’écrivaine Elif Shafak, l’acteur et diffuseur Ross Kemp ainsi que des dizaines de caricaturistes qui ont twitté des dessins animés ont également participé à la campagne.
 
Leurs critiques franches viennent alors que les journalistes et les supporters du monde entier prendront part à une journée mondiale d’action pour la campagne Free Turkey Media. La campagne, menée par Amnesty International avec le soutien du PEN, de Reporters sans frontières (RSF), de l’article 19 du Comité pour la protection des journalistes, de l’Index sur la censure et d’autres organisations.
 
« Avec l’approche des élections, la Turquie a besoin de médias libres plus que jamais. Les journalistes courageux continuent à faire leur travail dans un climat de peur et le monde doit montrer aux autorités turques que nous ne les oublierons pas, ni les dizaines de journalistes qui languissent en prison. »
 
« En Turquie, nous assistons à une tentative de mettre fin à tout journalisme indépendant. La Turquie est devenue le plus grand geôlier de journalistes du monde, certains d’entre eux étant condamnés à la réclusion à perpétuité simplement pour avoir fait leur travail. Dès la semaine prochaine, avec le verdict dans l’affaire Zaman, d’autres pourraient suivre. Le monde ne peut pas permettre que cela se produise », a déclaré Gauri van Gulik, directeur adjoint du programme Europe d’Amnesty International.

L’extinction d’un peuple commence par sa langue

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« Je suis qu’une simple française qui vit en Croatie depuis quelques années mais je peux me permettre de dire que je connais assez bien ce pays et les pays qui faisaient partis de l’ex Yougoslavie. Pendant l’époque yougoslave? la langue parlée et écrite était le serbo-croate. A cette époque? dire que vous étiez croate était passible d’une peine de prison. Vous étiez considéré comme un traître, un séparatiste.

Beaucoup de personnes, intellectuelles et autres ont fui la Yougoslavie et bien sûr ces personnes étaient surveillées par l’UDBA, services secrets yougoslaves. Il n’était pas rare que des exécutions soient pratiquées par ces derniers. Je voudrais citer un exemple. Bruno Bušić, journaliste et écrivain croate, a été en prison à plusieurs reprises où il a subi des tortures car il parlait de la Croatie. Il a réussi à s’enfuir à Paris où il continua d’exercer son métier de journaliste et d’écrivain. Il écrivait en langue croate et non en serbo-croate. En 1978, les services secrets yougoslaves l’ont exécuté dans la capitale française. Cela ne vous rappelle t-il pas quelque chose ?

Pendant l’époque yougoslave, on pouvait compter de nombreuses exécutions dans le monde commanditées par les services secrets yougoslaves. La raison ? ils étaient croates et voulaient parler leur langue et faire connaître leur littérature et tout ce qui se rattache à la Croatie. Ils voulaient tout simplement exister. Je ne veux pas rentrer dans les détails car il faudrait que j’écrive un livre. Lorsque Milošević voulait créer la grande Serbie, la phrase préférée de l’un de ses généraux était « Parle serbe si tu veux que le monde te comprenne ».

La Croatie est maintenant indépendante, sa langue est le croate, l’histoire et la littérature croate y sont enseignées dans les écoles sans crainte d’être emprisonné ou être tué.

Vous les kurdes, j’ai une grande admiration pour votre peuple mais j’ai une question. Pourquoi continuez-vous de parler en turc entre vous ? Je pense que le nettoyage ethnique commence par un nettoyage ethnique intellectuel et linguistique. Comment efface-t-on un peuple de la surface de la terre ? En lui faisant oublier qui il est, c’est à dire en lui interdisant de parler sa langue qui lui permettrait de lire des livres sur sa propre histoire, de transmettre ce savoir à ses descendants. Les Turcs sont en train d’éteindre votre peuple pas seulement en vous massacrant avec des armes ou en vous torturant dans les prisons mais en vous coupant la langue au sens propre et figuré.

Je connais quelques Kurdes en France. Ils me disent qu’ils parlent mieux turc que kurde et leurs enfants ne parlent pas du tout kurde. Je me suis permise de leur dire, « nom de Dieu, êtes-vous conscients que vous êtes en train de mourir, de disparaître de la surface de la terre ? Votre bourreau a réussi car non seulement vous ne parlez pas votre langue mais vous utilisez la langue de ce dernier. Réveillez -vous. Si ce n’est pas pour vous, faites le pour vos enfants et pour ceux qui ont perdu la vie pour votre droit d’exister. J’ai une autre question que j’aimerais poser aux lecteurs.

Je sais qu’il existe un impôt révolutionnaire, ce qui est vraiment important et merveilleux car vous êtes seuls dans votre noble combat, mais existe-t-il un impôt pour subventionner des écoles à l’étranger où le kurde y serait enseigné ? Continuez votre votre combat dans tous les sens du terme. Sachez que beaucoup de personnes non-kurdes vous soutiennent et je sais qu’un jour, comme les Croates, vous aurez votre Etat.

N’oublions pas que vous êtes plus de 50 millions. »

COURAGE !

Nathalie Rougemont

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Le Tribunal des Peuples qui a jugé la Turquie rendra son verdict le 24 mai

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Les 15 et 16 mars à Paris, un panel de juristes du Tribunal Permanent des Peuples a entendu les témoignages de divers crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’Etat turc contre les Kurdes et leurs représentants, organisations … Le Tribunal rendra son verdict le 24 mai à 12h30 au Parlement européen.
 
Le raisonnement de l’Accusation était que ces crimes étaient en effet commis de manière «systématique», ce qui a conduit à la conclusion que l’Etat turc suivait un schéma pour frapper les Kurdes, leurs organisations, leurs réalisations sociales, politiques, culturelles et économiques.
 
Parmi les différents affaires entendus par les juristes se trouvaient les témoignages de l’ancienne maire de Cizre, Leyla Imret et de l’ex-député HDP de Sirnak, Faysal Sariyildiz.
 
De même, les familles des 34 civils tués à Roboski le 28 décembre 2011 ont été entendues. Des témoignages ont été recueillis sur la répression des journalistes et des médias kurdes et sur le triple assassinat politique perpétré à Paris le 9 janvier 2013, lorsque Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK, et Fidan Dogan et Layla Saylemez, deux militantes politiques kurdes, ont été tuées au bureau du centre d’information de Kurdistan au cœur de Paris.
 
L’audience de deux jours à Paris a vu la participation de plus de 400 personnes et a attiré l’attention des médias.
 
Le Tribunal populaire est entré dans sa phase finale avec l’annonce du verdict au Parlement européen le 24 mai.
 
Le juge français et président du Tribunal, M. Philippe Texier, avec les autres membres du jury, annoncera le verdict.