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La Belgique veut expulser une famille kurde vers la Turquie

PÉTITION  – Les autorités belges s’apprêtent à expulser une famille kurde ayant deux enfants vers la Turquie. La famille Güzeltas avait fui la Turquie en 2015 car le père était recherché et menacé à cause de ses idées politiques.
 
Une pétition a été lancée afin d’empêcher l’expulsion de la famille Güzeltas vers la Turquie. La pétition est adressée à Sammy Mahdi, secrétaire belge d’État à l’Asile et à la Migration
 
Voici la pétition à signer :
 
« Je m’appelle Helin.
J’ai seize ans. Je fréquente l’Athénée Royal de Thuin, section latin-grec où j’obtiens de très bons résultats. Je suis heureuse, dans ma classe, avec mes amies. Mon grand frère est au CEFA et travaille comme stagiaire-vendeur.
 
Tout pourrait être pour le mieux…
Sauf que je suis Kurde.
 
Ma famille est arrivée en Belgique en février 2015, il y a bientôt six ans. Aujourd’hui, les autorités belges veulent nous renvoyer en Turquie, où mon papa est recherché et en danger pour ses idées politiques.
 
Ma vie est ici, avec vous. J’ai appris à lire et à écrire en français, et j’apprends, comme les autres enfants, le néerlandais. J’aurais aimé aller à l’université et devenir avocate ou interprète…
 
En dernier espoir, avec des amis belges, nous lançons cette pétition pour essayer de faire changer d’avis le gouvernement.
Merci beaucoup pour votre soutien.
 
N.B.: Cette pétition accompagnera une procédure appelée 9bis, entamée cet été, qui consiste à témoigner de la bonne intégration d’Helin et sa famille dans notre pays. »
 

SOLIDARITÉ. Collecte pour les réfugiés kurdes de Lavrio

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PARIS – Des activistes de France ont lancé une collecte de dons pour les réfugiés kurdes de Lavrio* abandonnés par les ONG humanitaires. Ils ont besoin de couvertures, draps, radiateurs électriques et des machines à coudre (pour l’atelier des femmes), des pelotes de laine ou de coton, du fil, du tissus… pour fabriquer des sacs, masques, robes ou d’autres objets.
 
La collecte doit être prête pour le 14 novembre prochain pour charger la camionnette qui sera à Lavrio début décembre.
 
Si vous voulez soutenir les réfugiés kurdes de Lavrio en faisant un don d’argent ou d’objets demandés plus haut, vous pouvez contacter Jacques Leleu, un militant français membre du « Convoi solidaire » dont la devise est « La solidarité est l’arme des peuples ! »
 
Des camps autogérés
 
Les deux camps de réfugiés kurdes auto-gérés de Lavrio, à 60 km d’Athènes, sont entièrement autogérés. En effet, ces camps accueillant plusieurs centaines de Kurdes venus essentiellement du Bakur et du Rojava ne reçoivent aucune aide du gouvernement grec ni des ONG humanitaires car la Turquie a réussi à faire passer ces femmes, enfants, vieillards pour des terroristes menaçant la Turquie ! Ainsi, livrés à eux-mêmes, ces rescapés de la guerre au Kurdistan ne survivent que grâce au soutien des militants organisés dans plusieurs pays d’Europe : France, Italie, Suisse…
 
 

Un agent turc avait pour l’ordre de tuer une politicienne kurde en Autriche

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Le régime turc persécute les Kurdes où qu’ils soient. Les aveux d’un agent des renseignements turcs (MIT) qui s’est rendu récemment aux autorités autrichiennes déclarant qu’il avait reçu l’ordre de tuer la politicienne kurde autrichienne Aygul Berivan Aslan à Vienne ne font que confirmer cette chasse aux Kurdes de la Turquie, même en Europe…
 
New York Times a rapporté qu’en septembre dernier, un homme est entré au poste de police de Vienne, affirmant qu’il était un agent des services de renseignement turcs, cherchant une protection juridique après avoir refusé d’accomplir une tâche assignée, qui était de tirer sur une politicienne kurdo-autrichienne.
 
Au cours d’un entretien de quatre heures avec la police autrichienne, le récit de M. Ozturk, 53 ans, était parfois vague, en particulier en ce qui concerne son travail présumé de tueur à gages. Mais c’est devenu très concret lorsqu’un officier l’a interrogé sur le cas de M. Topuz.
 
D’après la transcription de la police, M. Ozturk a déclaré qu’il avait travaillé pour la US Drug Enforcement Administration jusqu’en 2004 et qu’il avait rencontré M. Topuz pour la dernière fois en 2005. M. Topuz avait également travaillé pour la DEA en tant que traducteur, il ajouté, ce que les responsables américains ont confirmé.
 
En juin, Topoz a été condamné à 8 ans de prison, par le tribunal turc, pour avoir aidé un «groupe terroriste» et avoir tenté de renverser le gouvernement turc.
 
Le gouvernement autrichien est toujours préoccupé par l’influence des renseignements turcs en Autriche, et cette affaire a tiré la sonnette d’alarme.
 
De son côté, le ministre autrichien de l’Intérieur, Karl Naham, a déclaré: « nous prenons cette affaire au sérieux », précisant qu’ils ne commenteront pas les détails de l’affaire car les enquêtes sont en cours, alors que le parquet a refusé de donner des informations sur l’affaire, en disant dans un message par e-mail que l’affaire était très sensible.
 
Le mois dernier, les résultats des enquêtes d’un comité de police autrichien ont conclu que les services de renseignement turcs avaient recruté des instigateurs pour aider à déclencher de violents affrontements lors d’une manifestation organisée par la communauté kurde dans une rue du quartier de Vienne, en juin, et collecter des informations sur les manifestants.
 
Le ministre autrichien a souligné que «l’espionnage et l’ingérence turcs n’ont pas leur place dans les droits démocratiques en Autriche», tandis que son ministère a estimé qu’il y avait environ 270 000 personnes d’origine turque en Autriche, dont environ un tiers sont des Kurdes.
 
De son côté, Susan Rap, ministre autrichienne de l’intégration a révélé que «l’Autriche est devenue une cible de l’espionnage turc et que les pratiques d’Erdogan atteignent la ville de Vienne».
 
La tyrannie croissante d’Erdogan depuis une décennie a coïncidé avec une campagne antagoniste à l’intérieur et à l’extérieur, qui a commencé lorsqu’il a divergé avec l’UE et s’est intensifiée après le prétendu coup d’État de 2016.
 

TURQUIE. Une fillette kurde traumatisée lors d’un raid policier a perdu la parole

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TURQUIE / BAKUR – Şilan Taşdelen, la fillette d’Hamit Taşdelen, membre du conseil municipal emprisonné du HDP à Digor, a été gravement traumatisée par la descente de police au cours de laquelle son père a été arrêté. Elle en a perdu la parole.
 
Hamit Taşdelen est l’un des 21 hommes politiques du Parti démocratique des peuples (HDP) qui ont été arrêtés lors d’un raid dans la province de Kars le 1er octobre. La co-maire Şevin Alaca a également été arrêtée lors de la même opération. La fille de dix ans du membre du conseil municipal de Digor, Şilan Taşdelen, a été gravement traumatisée par le raid et a cessé de parler.
 
Sa mère, Gülşen Taşdelen, raconte comment leur sonnerie a sonné à 4 heures du soir et aussitôt la porte a été cassée; « Ils ont tout fouillé très soigneusement. Mon mari a une maladie cardiaque. Néanmoins, ils l’ont jeté à terre et l’ont arrêté. Ma petite fille souffre d’un handicap physique. Elle était à la maison pendant le raid et a subi un choc si grave qu’elle arrêté de parler. »
 
La mère dit que sa fille ne recommence à parler que maintenant, plus de dix jours après le raid. Mais chaque fois que la sonnette retentit, elle panique.
 
« Pendant le raid, la police a fouillé toutes les chambres. Ils ont même déchiré les couvertures du lit de mes filles. Je leur ai dit qu’ils devraient au moins respecter la vie privée des gens, mais ils n’ont même pas écouté. Quand ma petite fille a vu son père allongé sur le sol, elle a subi un choc. Elle n’a pas surmonté ce choc à ce jour. Elle pose des questions sur son père tous les soirs. Chaque fois que la sonnette retentit, elle a peur. »
 
La famille est également confrontée à de graves problèmes économiques. Taşdelen dit: « Le seul qui gagnait de l’argent, c’était mon mari, ils l’ont arrêté. Je ne sais pas ce que nous devrions faire. »
 
La famille est préoccupée par la santé d’Hamit Taşdelen. Il a une maladie cardiaque et souffre d’hypertension artérielle.
 

SYRIE. Les négociations entre les Kurdes et Damas ont échoué

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SYRIE / ROJAVA – La politicienne kurde, Ilham Ehmed, a évoqué les négociations avec le gouvernement de Damas et les tentatives de résolution de la crise syrienne, en ajoutant que les négociations avec le régime syrien avaient échoué.
 
Ilham Ehmed s’est exprimée lors du 8e atelier du Conseil démocratique syrien (MSD) qui se tient dans la ville de Qamishli.
 
« UN PROCESSUS EN CRISE »
 
La coprésidente du conseil d’administration de MSD, Ilham Ehmed, a évoqué les négociations avec le gouvernement syrien et les tentatives de résolution de la crise syrienne.
 
Signalant que les peuples syriens et la situation politique dans le pays se sont transformés en crise en raison de l’intervention croissante des puissances régionales et internationales, Ilham a déclaré: «La raison de cette situation est que les forces discutent de la crise syrienne entre elles. Nous avons vu que les réunions d’Astana et de Genève n’ont apporté aucun résultat positif. Parce que ces réunions se sont tenues sans vrais représentants de la Syrie. Des réunions comme Astana ont entraîné un changement démographique. La moitié des Syriens ont dû migrer, des milliers de personnes ont perdu la vie. En raison des affrontements entre le régime syrien et l’opposition, la Syrie est devenue un champ de bataille. Maintenant, nous avons des processus plus difficiles devant nous».
 
« ENTÊTEMENT DU GOUVERNEMENT SYRIEN »  
 
Ehmed a souligné que; « La révolution syrienne a commencé par des actions pacifiques et exigeant la liberté, mais lorsque l’opposition s’est transformée en groupes armés servant les intérêts des puissances étrangères, elle a commencé à ne pas servir le peuple syrien. »
 
Ilham Ehmed a poursuivi ainsi : « Le régime de Damas se considère comme l’ancien propriétaire de la Syrie. Pour cette raison, il essaie de convaincre les PDI et de les ramener dans leurs régions. Il s’agit d’une guerre spéciale menée par le gouvernement de Damas. Quand nous regardons les incidents de Deir ez-Zor, nous pouvons voir cette guerre spéciale de Damas. Alors que le gouvernement de Damas doit résoudre la crise syrienne et instaurer la paix et la sécurité dans la région, il fait le contraire. Il tente de provoquer des conflits entre Kurdes et Arabes. Le gouvernement de Damas interrompt les tentatives de solution à la crise syrienne. »
 
Déclarant que les négociations entre le gouvernement de Damas et l’administration autonome n’ont donné aucun résultat, M. Ehmed a souligné que bien que la Russie ait assumé le rôle de garant dans les négociations, aucun résultat n’a été obtenu.
 
LES FORCES POLITIQUES KURDE DANS LES NÉGOCIATIONS
 
Attirant l’attention sur les pourparlers entre les forces politiques kurdes, Ehmed a déclaré: « Avec l’ouverture des négociations entre les parties kurdes, des allégations ont été faites selon lesquelles les pourparlers serviraient à diviser la Syrie, les Kurdes bénéficieraient de la richesse du pays (…). Ces affirmations ne sont pas fondées. Les pourparlers en question sont importants pour unifier la Syrie, contrairement à ce qui est prétendu. »
 

LIVRES. Manifeste pour une civilisation démocratique

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PARIS – Le premier volume du livre « Manifeste pour une civilisation démocratique – Civilisation: L’ère des Dieux masqués et des rois déguisés », écrit par le leader kurde Abdullah Ocalan, vient de paraitre aux éditions du croquant.

 
« Manifeste pour une civilisation démocratique » est un livre de réflexions sur la société, la connaissance et le pouvoir.
 
Tenu en isolement total sur l’île prison d’Imrali depuis 1999, le chef historique du PKK de 71 ans, Abdullah Ocalan continue d’influencer la société kurde, à tel point que sa théorie du confédéralisme démocratique a été mise en pratique par les Kurdes du Rojava (dans le nord de la Syrie) en pleine guerre syrienne.
 
Vous pouvez commander le premier volume du Manifeste pour une civilisation démocratique ici au prix de 15,00 €

TURQUIE. Le pouvoir turc interdit une pièce de théâtre en langue kurde à Istanbul

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ISTANBUL – Ce mardi, le théâtre municipal d’Istanbul accueillait la troupe kurde Teatra Jiyana Nû (Théâtre de la vie nouvelle) pour présenter une pièce en langue kurde. Le gouverneur du district de Gaziosmanpaşa l’a interdite à la dernière minute, prétextant que la pièce risquait de « perturber l’ordre public ».
 
La police turque a bloqué le théâtre municipal d’Istanbul cet après-midi pour empêcher la représentation de la pièce sur ordre du gouverneur du district de Gaziosmanpaşa quelques heures avant la projection, prétextant que la pièce risquait de « perturber l’ordre public ». La police a fait une descente dans le théâtre où les acteurs fraisaient leurs derniers préparatifs sur scène pour jouer une pièce de l’écrivain italien Dario Fo : « Berû: Klakson Borîzan û Birt » en langue kurde, connu en français sous le titre « Klaxon, trompettes… et pétarades ».
 
La comédienne de la troupe de théâtre du Centre culturel de la Mésopotamie (Mezopotamya Kültür Merkezi – MKM), Rugeş Kirici déclarait à la journaliste Anne Andlauer, peu de temps avant la présentation de la pièce : « L’important, c’est de savoir si ça se reproduira ou pas. Nous ne savons pas encore si c’est seulement un geste symbolique, nous ne savons pas si les scènes des théâtres municipaux seront ouvertes aux troupes kurdes à l’avenir… Nous rencontrons tous, sans exception, d’immenses difficultés. »
 
Ceyhun Ünlü, directeur général du théâtre municipal d’Istanbul, a réagi après que le gouverneur du district a interdit la pièce kurde ainsi : « Il y aura des jours où l’art sera libre. Cela ne signifie pas que nous resterons silencieux. Il n’y aura aucun changement dans notre perspective. »
 
En Turquie, où vivent plus de 20 millions de Kurdes, la langue kurde est vue comme une menace pour l’intégrité de la Turquie qui colonise le nord du Kurdistan. 

Raman Ghavami: L’Iran soutien l’Azerbaïdjan contre l’Arménie

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« l’Iran ne préfère pas l’Arménie à l’Azerbaïdjan, comme l’ont clairement indiqué de hauts responsables iraniens. Au contraire, il est probable que nous assisterons à une plus grande coopération entre l’Iran, la Turquie, l’Azerbaïdjan (et la Russie) sur l’Arménie et d’autres questions dans la région. »
 
C’est la conclusion du journaliste Raman Ghavami qui explique les raisons du soutien iranien à l’Azerbaïdjan face à l’Arménie dans un fil publié sur Twitter :
 
« Il semble que les relations entre l’Iran et l’Azerbaïdjan aient atteint un nouveau niveau. L’Iran soutient officiellement l’Azerbaïdjan et demande à l’Arménie de remettre le Karabakh à Bakou.
(…)
Je vais expliquer pourquoi l’Iran préfère l’Azerbaïdjan à l’Arménie (contrairement à de nombreuses affirmations infondées, surtout de la propagande), en basant mon argumentation sur les faits et les réalités sur le terrain plutôt que sur des fantasmes ou de la propagande.
 
« Menace pour la sécurité nationale » 
 
L’Iran a toujours préféré les Azéris chiites aux Arméniens. C’est la politique de tous les régimes iraniens& et pas seulement des Ayatollahs. Par exemple, la province de l’Azerbaïdjan occidental (Iran) était autrefois le foyer des Kurdes et des Arméniens.
 
Cependant, tout au long du XXe siècle, les Perses chiites ont commencé à modifier la démographie de cette région. Reza Shah (régime Pahlavi) a commencé à installer des Azéris dans cette région pour dissuader les Kurdes et et aussi pour mettre fin au conflit arméno-turc à l’intérieur des frontières iraniennes.
 
Depuis lors, les Arméniens et les Kurdes ont dû fuir leurs maisons, et nous voyons maintenant une région où l’Iran utilise les Azéris pour séparer les Kurdes d’Irak, de Turquie et de Syrie de ceux d’Iran, ce qui fait que peu de familles arméniennes sont parties. De plus, comme un « clou dans le cercueil », le nom de la région a également été changé de Matiene et Āturpātakān à Azerbaïdjan occidental au début du 20e siècle.
 
Valeurs idéologiques 
 
L’Iran considère l’Arménie (un pays chrétien) comme une menace pour la légitimité des ayatollahs. Fatigués de la loi de la charia, de nombreux Iraniens se sont convertis au christianisme ces dernières années.
 
Les églises arméniennes en Iran ont joué un rôle important dans la conversion des Iraniens au christianisme. L’Iran blâme Erevan et les églises arméniennes pour la diffusion du christianisme. Cela est considéré comme une menace importante pour la légitimité du régime iranien.
 
Par conséquent, le fait que l’Azerbaïdjan (musulman chiite) ait pris pour cible des cathédrales et que la démographie ait changé (comme ce fut le cas dans la province de l’Azerbaïdjan occidental) est une chose dont l’Iran se réjouirait toujours. En bref, Bakou et Téhéran ont partagé le même terrain idéologique pour affronter l’Arménie.
 
Des liens financiers aidant l’IRGC à contourner les sanctions
 
Pour mesurer le soutien de l’Iran à l’Arménie/Azerbaïdjan, les activités financières de Téhéran doivent être considérées comme des critères cruciaux : La taille du bâtiment de la Melli Bank à Bakou est révélatrice, le deuxième plus grand après son siège à Téhéran.
 
Les liens financiers entre l’IRGC et l’Azerbaïdjan ne se limitent pas à la succursale de la Melli Bank. Lisez ceci par exemple :
 
Ce qui est encore plus révélateur, c’est la façon dont Bakou et Erevan ont réagi à la « Campagne de pression maximale » sur l’Iran et les sanctions imposées.
Alors que les échanges commerciaux entre l’Arménie et l’Iran ont chuté de 30%, ceux entre Bakou et Téhéran vont atteindre 5 millions de dollars (contre 179 millions auparavant).
 
De plus, le fait que l’Arménie reconnaisse Jérusalem comme capitale d’Israël a rapproché encore plus la Turquie de l’Azerbaïdjan et de l’Iran. Avant les récents affrontements au Nagorno-Karabakh, Téhéran avait averti l’Arménie de cette décision, la qualifiant d’erreur de calcul stratégique& et ses conséquences.
 
De plus, ni l’Iran, ni l’Azerbaïdjan/Turquie n’aiment partager des frontières avec des pays démocratiques. Téhéran, Bakou et Ankara sont gouvernés par des totalitaires, et toute démocratie dans les pays voisins est considérée comme une menace par eux.
 
L’Arménie et l’Iran n’ont rien en commun
 
D’un point de vue stratégique plus large, les relations entre l’Arménie et l’Iran sont guidées par le concept commun d’isolement plutôt que par des valeurs partagées. D’une part, pour l’Arménie entourée de régimes hostiles, l’Iran est une alternative à ses frontières occidentales et orientales fermées, et un moyen d’affaiblir l’influence de Moscou sur Erevan.
 
Ainsi, contrairement à l’Azerbaïdjan et à la Turquie qui ont un terrain d’entente stratégique avec l’Iran, les relations de l’Arménie avec Téhéran sont désespérées.
 
D’autre part, l’Iran isolé considérait également l’Arménie comme un terrain pour contrer l’Occident (et Israël et Turquie considérés par Téhéran comme des mandataires des États-Unis) dans la région. Cependant, la Turquie a changé sous Erdogan et Ankara s’est maintenant en quelque sorte alignée avec l’Iran contre l’Occident et Israël.
 
En substance, l’Iran ne préfère pas l’Arménie à l’Azerbaïdjan, comme l’ont clairement indiqué de hauts responsables iraniens. Au contraire, il est probable que nous assisterons à une plus grande coopération entre l’Iran, la Turquie, l’Azerbaïdjan (et la Russie) sur l’Arménie et d’autres questions dans la région. »

Les femmes du Moyen Orient lancent une initiative contre l’occupation et les féminicides

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SYRIE / ROJAVA – De nombreuses organisations de femmes du Moyen-Orient, dont les organisations kurdes, ont lancé une initiative afin de documenter les crimes commis par les groupes djihadistes et les puissances coloniales, dont la Turquie, au Moyen-Orient, le jour anniversaire de l’assassinat d’Havrin Khalaf.

Des organisations de femmes du nord-est de la Syrie et du Moyen-Orient ont annoncé lundi le lancement de leur initiative à la suite de la réunion en ligne qu’elles ont tenue pour évaluer les développements dans la région.

Le communiqué de presse a mis en évidence les droits humains fondamentaux, les accords de l’Assemblée générale des Nations Unies et les accords internationaux qui entérinent le principe de l’égalité entre les peuples, soulignant que le système capitaliste tente de se maintenir à travers le chaos, la guerre et la crise.

Déclarant que la désintégration des sociétés et l’augmentation délibérée de la violence à l’égard des femmes est l’une des politiques les plus importantes du système capitaliste mondial, les femmes ont déclaré que le soutien à l’islam politique prouve qu’il n’est qu’un outil de guerre, d’occupation et d’exploitation, et que  tous les accords internationaux sont violés car les institutions internationales compétentes restent silencieuses devant ces crimes et violations.

Rappelant les bombardements de l’occupation par l’État turc contre Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî, contre les villages kurdes dans le nord de l’Irak, l’occupation par Israël de nombreuses régions de Palestine comme exemples de ces violations, les femmes ont souligné que : «Les femmes sont les plus ciblées pendant les guerres dans la région.  En Syrie, la coprésidente du Parti l’Avenir de la Syrie Hevrîn Xelef, Zehra Berkel, membre de la Coordination Star Kongraya et ses camarades, Dunya Hesen sur le mont Shengal en Irak, la membre de l’Assemblée du Parti HDP Sêvê Demir et ses camarades à Silopi, Semah Mubarak en Palestine et Selwa Bugigis en Libye ont été  toutes ciblées et assassinées grâce à ces politiques.»

Les femmes ont déclaré que cette initiative a été établie afin de documenter et de faire connaître tous les crimes commis par l’islam radical, l’occupation israélienne et turque contre les femmes, pour faire entendre la voix des femmes à toutes les institutions internationales compétentes, pour mettre fin au silence de ces institutions, et  poursuivre les criminels dans le cadre du droit international.

Les femmes ont souligné que l’initiative avait été lancée le 12 octobre, jour anniversaire du martyre d’Hevrîn Xelef, ancienne coprésidente du Parti l’Avenir de la Syrie, assassinée par des gangs islamistes dirigées par l’État turc.

Les personnes et institutions participant à l’initiative sont :

. Buşra Ali, présidente de l’Association des femmes libanaises,

. Mary Ann, présidente du comité des femmes du parti libanais Tashnaq,

. Tunisie, membre du Comité des femmes du Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine, Selve Kike

. Présidente de l’Association des femmes irakiennes Şemiran Odişo,

. Şeyda Marûf Mehmûd, membre du conseil d’administration de la branche des femmes du parti Kurdistan irakien Zahmetkeş,

.Rabha Farisi, membre du réseau de soutien des femmes libyennes pour la paix,

. Nevin Ubeyd, membre de l’Assemblée des secrétaires de la nouvelle organisation des femmes d’Égypte

. Rûken Ehmed, membre du Bureau des relations diplomatiques de Kongreya Star

. Xewla El Isa El Hemud, membre de la coordination du Conseil des femmes du nord et de l’est de la Syrie,

. Présidente de l’Union des femmes syriennes syriaques, Siham Qeyro,

. Hacer Özdemir, militante de TJA

ANF

Les crimes commis dans les régions du Rojava occupées par la Turquie & le rapport de l’ONU

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SYRIE / ROJAVA – Un an s’est écoulé depuis l’occupation des villes kurdes de Serêkaniyê et Girê Spî par la Turquie et même si certains crimes (Kidnappings, torture, viols des femmes et des fillettes, féminicides, meurtres) commis par les forces occupantes sont cités dans le rapport récent de l’ONU sur la Syrie, la situation réelle est beaucoup plus grave.

Bedran Çiya Kurd, vice-président de l’Administration démocratique autonome du nord et de l’est de la Syrie,  a déclaré que de nombreux crimes de guerre et violations commis par les mercenaires soutenus par l’État turc ne sont pas suffisamment documentés dans le rapport de l’ONU,  que des commissions indépendantes devaient se rendre immédiatement dans les zones occupées pour enquêter  sur les crimes de guerre.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (ONU), au cours duquel les crimes de guerre commis à Afrin, Serekaniye et Girê Spî ont été abordés, a conclu sa 45e session avec une série de projets de résolution. (…)

Le rapport de l’ONU est insuffisant

Malgré tous les obstacles imposés par l’Etat turc, les crimes documentés par l’organisation des droits de l’homme d’Afrin et de Cizîrê, révèlent que le rapport de l’ONU est très insuffisant.  La prévalence des crimes dans les rapports révèle que ces crimes sont coordonnés par l’État turc.

Nous avons compilé quelques crimes de guerre dans les zones d’administration autonome occupées par l’Etat turc et son partenaire ISIS/Daech, Al Nusra et les gangs de «l’armée nationale».  Nous avons également interrogé Bedran Çiya Kurd, vice-président de l’Administration démocratique autonome du nord et de l’est de la Syrie, sur les parties connexes du rapport de l’ONU sur les zones occupées et ses carences.

Les mercenaires irakiens installés à Serêkaniyê et Girê Spi

Des responsables gouvernementaux autonomes affirment que 300 000 personnes de Serêkaniyê et Girê Spî ont été forcées de migrer en raison de l’invasion de la Turquie et que l’Association des droits de l’homme de Cizîrê a soumis aux organisations internationales des documents portant sur 162 000 personnes qui ont été déplacées de force.

15 villages appartenant aux Kurdes Yazidîs ont été évacués à Serêkaniyê et ses environs.  Au moins 65 maisons et toutes les propriétés appartenant à des Yézidis ont été saisies, 80 maisons ont été démolies dans les villages de Davudiye et Xirbet Cemo et des quartiers généraux militaires ont été construits à leur place.

Il est documenté par la presse kurde qu’il y a de nombreux membres de l’Etat islamique parmi les gangs de l’ «armée nationale syrienne» qui ont participé aux opérations d’invasion contre Serêkaniyê et Girê Spî.  L’Association des droits de l’homme de Cizîrê déclare que 400 membres irakiens de l’Etat islamique ont été amenés à Serêkaniyê et Girê Spî en tant que combattants, et 1400 mercenaires syriens et leurs familles ont quitté Idlib.

Armes chimiques utilisées, organes d’enfants volés

L’Association des droits de l’homme de Cizirê a documenté que l’État turc a tué 340 personnes dans les zones d’administration autonome le long de la frontière lors des opérations d’invasion de Serêkaniyê et de Girê Spî qui ont commencé le 9 octobre, et lors des attaques post-invasion contre les zones d’administration autonome de Girê Spî et  Serêkaniyê.

Le rapport de l’association indique que 187 personnes tuées étaient des civils.  Dans le rapport, il est en outre dit que 7 personnes ont été exécutées après avoir été faites prisonnières par les envahisseurs, et 2 d’entre elles ont été violées.  Depuis l’invasion, 945 personnes au total ont été blessées, dont 339 ont été identifiées comme des civils.  Après l’occupation par la Turquie, 25 personnes ont perdu la vie et 43 blessées dans les explosions qui se sont produites à Serêkaniyê et à Girê Spî.

L’État turc a utilisé du phosphore blanc, considéré comme une arme chimique, contre les FDS et les civils à Serekaniye le 19 octobre 2019. L’association Cizire pour les droits de l’homme a documenté que 33 personnes ont été brûlées lors de cette attaque chimique, 23 d’entre elles étaient des civils et 10 d’entre elles.  étaient des combattants des FDS.  L’association a déclaré que 6 personnes ont été brûlées au-delà de toute reconnaissance et qu’il n’y a aucun document ou information à leur sujet.

Il a également été remarqué que depuis le 9 octobre, au moins 85 personnes ont été enlevées, torturées et ont dû payer une rançon pour être libérées à Girê Spî et Serêkaniyê.  78 personnes ont été arrêtées pour avoir travaillé dans les institutions gouvernementales autonomes et envoyées en Turquie pour y être jugées, bien que cela soit contraire aux lois internationales.

Renas Muhamed Isharha, 9 ans, et Mahir Subhi Ancur, 3 ans, de Serêkaniyê, ont été envoyés dans des hôpitaux en Turquie après être tombés malades.  Les deux enfants ont été assassinés en Turquie et leurs organes ont été volés.

Au moins 581 civils tués et 6885 autres civils kidnappés à Afrin

Dans le rapport de l’Organisation des droits de l’homme d’Afrin couvrant la période du 20 janvier 2018 au 30 septembre 2020, il est indiqué qu’au moins 581 civils ont été tués – 498 par des bombardements et 80 par la torture- par l’État turc et ses mercenaires pendant  cette période.  68 des victimes étaient des enfants.  En outre, plus de 696 personnes, dont 330 enfants, ont été blessées dans les bombardements des envahisseurs.

L’Organisation des droits de l’homme d’Afrin documente que 6885 civils ont été enlevés par des mercenaires sous le contrôle de l’État turc depuis le début de l’opération d’occupation jusqu’à la fin septembre.  Le sort de 3 900 civils femmes et hommes kidnappés n’est pas connu.  La situation de 11 civils du village d’Omerê Shaxi dans le district de Rajo peut être donnée à titre d’exemple.  Parmi ces civils qui ont été condamnés à la réclusion à perpétuité par les prétendus tribunaux terroristes mis en place par les envahisseurs à Afrin le 17 décembre 2019, neuf ont été envoyés en Turquie et le sort de deux autres n’est pas clair.

« Nettoyage ethnique et changement démographique à Afrin »

La majorité de la population kurde, qui constitue près de 90% d’Afrin, a dû migrer à la suite de l’occupation complète de la ville le 18 mars 2018. Malgré l’occupation, la plupart des 100 à 150 000 Kurdes restés à Afrin a quitté la ville en raison de la pression systématique et de la torture.  On sait que la population kurde de la ville est actuellement inférieure à 18% de la population générale.

Aujourd’hui, seuls 5 à 7 000 des 25 000 Yézidis vivent dans 22 villages et le centre-ville d’Afrin.  Plus de 10 sanctuaires religieux appartenant aux Yézidis ont été complètement pillés.  Le centre Yazidi d’Afrin situé dans le centre-ville et touché lors de l’opération d’occupation, a été complètement détruit par les envahisseurs en juin 2018. Aujourd’hui, les Yézidis de la ville sont enlevés, torturés, massacrés et contraints de se convertir à l’islam.

La majorité des Alevis, dont le nombre est d’environ 15 000 personnes et qui vivent dans le centre du district de Mabata, ont quitté la ville après l’occupation.  Le nombre d’Alevis séjournant dans la ville aujourd’hui n’est pas clairement connu et serait très peu nombreux.  Comme les Yézidis, les Alevis sont également contraints de se convertir à l’islam.  Les maisons des Alevis et des Yézidis ont été saisies de force et converties en cours de Coran et en centres religieux où des gangs salafistes donnent une éducation.

Il reste actuellement 2 à 3 familles chrétiennes à Afrin, où environ 1000 chrétiens kurdes et arméniens devaient vivre.  La seule église d’Afrin a été pillée par des mercenaires après l’occupation.  Aujourd’hui, il est partagé entre le Sultan Murat et le groupe Jaysh al-Sharqiya.  Les quelques familles chrétiennes qui restent dans la ville sont obligées de vivre selon l’islam.  Rıdvan Muhammed Muhammed, l’un des chrétiens kurdes d’Afrin, a été arrêté par les gangs Faylaq al-Sham le 31 juillet 2020, alors qu’il exigeait l’enterrement de sa femme, Cennet Mohammed, selon la croyance chrétienne, et est toujours en état d’arrestation. 

Les Arabes, qui sont des habitants de la ville, sont exposés aux pratiques des gangs telles que l’enlèvement, la rançon, la saisie de propriétés et de véhicules et le massacre.

Des gangs arabes et turkmènes amenés de Ghouta, Hama, Homs, Turquie, Irak, Idlib etc. ont été installés dans les maisons de populations locales déplacées de force lors de l’invasion de leurs terres.  Dans certains endroits, les résidents vivant toujours chez eux ont été expulsés de force.  Dans le district de Shiye, les Kurdes ont été contraints de louer leurs propres maisons.

« Les femmes sont le plus ciblées »

L’assassinat d’Hevrin Xelef, secrétaire générale du Parti l’Avenir de la Syrie, par les gangs Ahrar al-Sharqiya lors de l’opération d’invasion Girê Spî n’est pas effacé de la mémoire.

A Afrin, Sêrekaniye et Girê Spî, les femmes ne peuvent pas sortir sans homme et sans voile.  De nombreuses femmes préfèrent rester chez elles en raison du harcèlement et des enlèvements par les mercenaires.

Dans tous les domaines d’occupation, en particulier à Afrin, les filles de moins de 18 ans sont contraintes d’épouser des mercenaires et de devenir leur deuxième, troisième ou quatrième épouse.  La polygamie, interdite pendant la période d’administration autonome, est encouragée ou imposée à la société par les envahisseurs.

Le Centre de recherche et de défense des droits des femmes syriennes rapporte qu’au moins 85 femmes ont été tuées, 175 blessées et 123 enlevées par la Turquie et des gangs lors des opérations d’occupation contre les trois villes.

L’Organisation des droits de l’homme Afrin a documenté que 68 femmes ont été assassinées dans la ville, 65 femmes ont été violées et 5 femmes qui ont été violées se sont suicidées depuis le 20 janvier.

Des comités indépendants pour enquêter dans les zones occupées

Bedran Çiya Kurd fait remarquer que de nombreux crimes de guerre et violations commis par les gangs soutenus par l’État turc ne sont pas documentés dans le rapport.  Déclarant qu’il n’y a pas d’institutions de surveillance, d’organisations de médias capables de détecter les violations des droits et les crimes de guerre commis dans les zones occupées, et qu’aucune personne ne peut suivre ces crimes et les signaler au public, et que des comités indépendants doivent se rendre immédiatement dans les zones occupées pour enquêter sur les crimes de guerre.

Bedran Çiya Kurd a souligné que les crimes commis sont bien supérieurs à ceux reflétés dans le rapport : «Par conséquent, toutes les violations dans ces régions devraient faire l’objet d’une enquête urgente et être signalées au public.  Les responsables des violations doivent être jugés et appelés à rendre des comptes.  Après la détection des crimes de guerre, nous voulons que ceux qui ont commis ces crimes soient traduits en justice ».

La Turquie anti- kurde responsable des crimes de guerre

Bédard Çiya Kurd a souligné que : « L’Etat turc est responsable de toutes les violations et crimes de guerre commis à Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî  sous occupation.  L’État turc a attaqué et occupé ces régions avec ses partenaires Daech/ISIS, Jabhat Al-Nusra, Al-Qaïda.

Des milliers de personnes amenées de régions telles qu’Idlib et Ghouta ont été installées à Afrin.  Les habitants d’Afrin ont été déplacés de leurs propres terres.  Leurs propriétés ont été saisies, des centaines de personnes qui voulaient protéger leurs terres ont été massacrées.  Les crimes de guerre à Afrin ne se sont produits nulle part ailleurs en Syrie.  Ce qui s’est passé là-bas, c’est à cause de la Turquie.  Ces crimes de guerre sont perpétrés par les autorités turques, mais principalement par des groupes de mercenaires idéologiquement fidèles à l’État turc.  Le sultan Murad et d’autres groupes ont une grande rancune et une grande haine envers le peuple kurde.  Il existe de nombreux gangs de l’EI au sein de ces groupes.

Quand on examine les rapports, on constate qu’il y a moins de crimes de guerre à Serêkaniyê et Girê Spî.  La raison en est que ce qui s’est passé à Afrin n’était pas intentionnel dans ces régions.  Lorsque l’opération d’occupation a commencé, les Kurdes, conscients de la haine de l’Etat turc et de la haine de ses gangs envers les Kurdes, ont quitté leurs villes.  Très peu de Kurdes sont restés dans ces deux villes après l’occupation.  C’est pourquoi si moins de personnes étaient tuées, kidnappées et torturées par les envahisseurs.  Les Kurdes vivant dans les zones occupées par la Turquie sont confrontés au massacre et au génocide. »

La Turquie tue les civils

Rappelant que l’État turc a conclu un accord avec la Russie et les États-Unis pour arrêter leurs attaques suite à l’invasion de Serêkaniyê et Girê Spî, Çiya Kurd a déclaré : «Cependant, l’État turc n’a jamais été fidèle aux accords et a poursuivi ses attaques.  Des civils sont constamment massacrés à la frontière, des terres sont incendiées, des villages ciblés par des tirs d’artillerie. « 

Çiya Kurd a ajouté que « la Turquie organise des attaques avec des drones partout dans les territoires de l’administration autonome. Trois femmes politiques ont été massacrées à Kobanê, il y a eu des attaques à Qamishlo et Shehba. Tous ces incidents, le meurtre de civils et d’hommes politiques sur nos terres constituent également des crimes de guerre ».

ANF

 

Appel à l’action lors de la Journée mondiale pour Kobanê du 1er novembre

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SYRIE / ROJAVA – Depuis 2014, les Kurdes et leurs amis célèbrent la Journée mondiale pour Kobanê le 1er novembre. A l’époque, la ville était encerclée par les terroristes de Daech et peu de gens croyait à la victoire des Kurdes car les terroristes de DAECH étaient lourdement armés avec des chars d’assaut pris à l’armée syrienne tandis que les Kurdes n’avaient que des armes légères. Mais, malgré la suprématie militaire de DAECH, les Kurdes de Kobanê ont vaincu le monstre en janvier 2015 et ont écrit une page de l’histoire en lettre d’or.
 
Cette année, la Journée mondiale pour Kobanê sera célébrée sous les bruits de bottes de l’armée turque car la Turquie e veut toujours pas voir une région autonome kurde en Syrie et menace d’envahir le reste du Rojava, comme elle l’a fait à Afrin en 2018  et à Serê Kaniyê en 2019. C’est dans ce climat de guerre que le collectif féministe Women Defend Rojava (Les Femmes défendent le Rojava) appelle à une semaine d’actions pour Kobanê et le Rojava à l’occasion de la Journée mondiale de Kobanê du premier novembre 2020.
 
Voici l’appel de Women Defend Rojava:
 
« En automne 2014, l’Etat islamique (EI) attaquait la ville kurde de Kobanê, dans le nord de la Syrie. A cette époque, des millions de personnes sont descendus dans les rues à travers le monde pour montrer leur solidarité avec la révolution du Rojava et le système démocratique qui y a été établi. L’ensemble le monde a suivi la résistance héroïque des forces armées kurdes YPJ / YPG et de la population civile à Kobanê, qui a libéré la ville de DAECH / ISIS le 26 janvier.  
 
Tout comme la révolution du Rojava a construit un système d’autonomie basé sur une société démocratique, écologique et féministe avec une avant-garde féminine, la résistance de Kobanê était dirigée par des femmes.
 
Ainsi, le 5 octobre 2014, la courageuse et intrépide commandante de l’YPJ, Arin Mirkan s’est sacrifiée pour défendre Kobanê pour arrêter l’avancée de DAECH sur la colline de Mishtenur. Son action héroïque et désintéressée a marqué un tournant dans la bataille pour Kobanê et est devenue un symbole de résistance. La ville de Kobanê est devenue légendaire dans le monde entier pour sa résistance acharnée face à DAECH.
 
L’État turc a soutenu DAECH depuis sa fondation et a propagé la propagande de la défaite de Kobanê pendant la bataille de Kobanê. Mais Kobanê a lutté, gagné et reconstruit la ville. Kobanê est toujours menacée, car même si l’EI a échoué à l’époque, aujourd’hui, c’est la Turquie qui menace directement Kobanê par le biais de ses groupes de mercenaires djihadistes.
 
Début 2018, la Turquie a attaqué et occupé la ville d’Afrin par la force. Le 9 octobre 2019, elle a poursuivi ses attaques d’invasion sur Gire Spi et Sere kaniye. Depuis lors, les territoires occupés sont devenus le théâtre de groupes terroristes armés et de leurs centres d’entraînement qui terrorisent la population. Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis, ainsi que des politiques de turquisation, de génocide ethnique et culturel, de changement démographique et de déplacement forcé. Des crimes tels que le meurtre, le viol, le féminicide, confiscation des terres, pillage, l’abattage d’arbres et l’incendie de terres agricoles sont devenus des faits quotidiens dans les territoires occupés.
 
La Turquie répète de nouveau qu’elle va envahir le Rojava, et Kobanê est également visée. Le 23 juin de cette année, trois militantes de l’organisation de défense des femmes Kongra Star ont été assassinées par des drones turcs dans un village de Kobanê. Cette attaque contre les militantes des droits des femmes est une attaque contre la société, l’organisation de défense des femmes et le système démocratique du Rojava. Avec cette attaque, la Turquie veut se venger de la défaite de DAECH à Kobanê. Nous voyons aussi cet objectif de vengeance dans la campagne contre les politiciens du HDP que la Turquie mène actuellement à Bakur (Kurdistan du Nord). Le 25 septembre 2020, plus de 20 membres du HDP ont été arrêtés, accusés de terrorisme et de propagande appelant à manifester en solidarité avec Kobanê en 2014, alors qu’elle était sous l’emprise de l’EI.
 
Mais cela ne nous arrêtera pas. Avec l’esprit de nos camarades assassinées, nous allons renforcer notre combativité et offrir une résistance comme nous l’avons fait à Kobanê. Parce que la résistance, c’est la vie. Nous disons « Non à l’occupation et au génocide ! Nous défendrons les femmes et la vie ! »
 
Nous devons défendre Kobanê aujourd’hui comme nous l’avons fait à l’époque. Tout comme les femmes de Kobanê ont vaincu l’EI et défendu l’humanité face à l’EI, les femmes et les peuples du monde doivent défendre défendre le peuple contre l’occupation en défendant Kobanê et la révolution des femmes du Rojava.
 
À l’occasion du 1er novembre, Journée mondiale de Kobanê, nous, en tant que collectif Women Defend Rojava (Les Femmes défendent le Rojava), accueillons et rejoignons l’appel du collectif #Riseup4Rojava pour une semaine d’action et de solidarité, du 1er au 8 novembre.
 
Défendre Kobanê, c’est défendre la révolution des femmes !
 
Exprimons ensemble notre solidarité avec le peuple combattant de la Rojava et descendons dans la rue le 1er novembre, Journée mondiale de Kobanê !
Nous appelons à une semaine de solidarité du 1er au 8 novembre. »

TURQUIE. Des voix s’élèvent contre la guerre qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie

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TURQUIE -Alors que le discours belliciste turc est plus virulent que jamais depuis que l’Azerbaïdjan a lancé son offensif contre le Haut Karabakh (Artasakh), des voix anti-guerre tentent de se faire entendre à travers le pays où les mots « paix », « Kurde », « Arménien », sont bannis et où, à l’exception du parti HDP, l’ensemble de la classe politique soutient l’Azerbaïdjan.

Plus de 800 citoyens, dont des écrivains, des poètes et des universitaires, ont publié une déclaration commune sous le titre « Non à la guerre, à la haine et à l’inimitié ; oui à la paix », appelant à la fin du conflit actuel entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Caucase.
 
Voici la déclaration pro-paix :
 
La guerre et la violence ne sont pas la solution
 
La guerre a de nouveau été à l’ordre du jour des peuples d’Azerbaïdjan et d’Arménie le 27 septembre. La raison de cette guerre est la question séculaire du Haut-Karabakh. Après l’effondrement de l’Union soviétique dans les années 90, la guerre qui a éclaté entre les deux pays pour la même raison n’a pas donné de résultats. Aucune solution permanente n’est en vue.
 
Les solutions sanglantes telles que la guerre et la violence sont destructrices pour les sociétés, elles apportent des souffrances. Il faut savoir qu’aucune solution permanente ne peut être obtenue de cette manière et il faut insister sur le dialogue et la négociation pour résoudre les problèmes. Ceux qui produisent du « nationalisme » avec la guerre Azerbaïdjan-Arménie et les cercles gouvernementaux accusent le Parti démocratique des peuples (HDP) de « trahison » ? Qu’est-ce que la « trahison » du HDP ?
 
[La trahison] est de ne pas soutenir la guerre qui a éclaté entre deux pays voisins et la déclaration préparée par les partis au Parlement en soutien à l’Azerbaïdjan.
 
C’était l’année où la guerre avec la Syrie a éclaté. Une trentaine de personnes ayant une identité islamique ont publié une déclaration intitulée « Une troisième voie est possible » en Syrie. Les personnes pieuses qui ont signé cette déclaration et qui ont conduit à la première rupture sérieuse entre les cercles religieux ont été victimes d’attaques féroces, de lynchages et de menaces au nom de la « religion ».
 
Des années ont passé. L’histoire en est témoin. Quelle en est la conséquence ? La mort d’environ un million de personnes, des foyers détruits, un pays dévasté, plus de cinq millions de migrants venus en Turquie…
 
Tout le monde n’est pas obligé de soutenir la guerre
 
Tout le monde n’est pas obligé de soutenir les politiques de guerre. Ne pas exprimer son soutien à la guerre n’est pas une trahison ; au contraire, il est nécessaire en revendiquant l’humanité et la vie.
 
Le HDP est la quête de paix, de démocratie et de liberté des 6,5 millions d’électeurs. C’est une structure légitime basée sur la représentation de 6,5 millions de citoyens. Accuser des millions de personnes de « trahison » parce qu’elles veulent la paix est une politique « moniste » et axée sur l’ « ennemi intérieur ».
 
On constate aujourd’hui que la volonté et le désir de la société et des peuples de Turquie de vivre ensemble sont sur le point de disparaître en raison de l’escalade de la haine et des politiques nationalistes/chauvines.
 
Le dialogue et la paix plutôt que la guerre
 
Garo Paylan, le député d’origine arménienne qui a demandé une solution par la paix et le dialogue plutôt que par la guerre dans son discours au Parlement, est membre du Comité exécutif central du HDP.
 
Paylan a déclaré : « Le chagrin pour Hrant Dink a profondément ébranlé le sens de la justice de notre peuple. C’est pourquoi, nous connaissons et ressentons de près le traumatisme causé par le chagrin. C’est pour cette raison que nous devons revendiquer la paix et nous unir face à la prise pour cible de notre peuple ».