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Halte aux violences masculines et étatiques !

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Aujourd’hui, les femmes kurdes descendent dans la rue à l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes.

Au Kurdistan, les violences étatiques visant les femmes kurdes ont pour but d’écraser la résistance kurde face au colonialisme turco-arabo-perse. A ces violences s’ajoutent les violences masculines dans une société écrasée par les pouvoirs dominants où trop d’hommes kurdes deviennent les bourreaux de leurs filles, sœurs, femmes… dans un cercle vicieux que les femmes kurdes sont décidées de casser.

Une journée en hommage aux sœurs Mirabal

Les Nations Unies ont annoncé le 25 novembre de chaque année Journée mondiale de lutte contre les violence faites aux femmes après l’assassinat des trois sœurs Mirabal en République dominicaine par Trujillo, contre lequel les trois sœurs s’étaient révoltées contre son pouvoir et son autorité.

Des violences masculines à visages multiples 
 
La violence est considérée comme un moyen de domination masculine dont dépendent les femmes, la coercition et le déni, caractérisé par diverses formes de discrimination, d’oppression et d’agression, découlant du contrôle de l’autorité des hommes dans la société, qui prend diverses formes de dommages psychologiques et physiques.

La violence à l’égard des femmes varie de la violence individuelle verbale et physique à l’abus direct et indirect des femmes, entre la violence collective perpétrée par un groupe de personnes sur la base d’une identité ethnique, sectaire ou culturelle, caractérisée par le mépris, l’exclusion ou la liquidation, et la violence officielle (violence du pouvoir), qui se traduit par une violence politique envers l’opposition et les classes sociales générales mais toutes sortes de violence découlent de la pensée masculine de l’État nation.

Les femmes peuvent être exposées à diverses formes de violence physique et psychologique, sexuelle, spirituelle, communautaire et verbale. L’une des méthodes les plus courantes des femmes dans notre société est la violence sexuelle, psychologique et verbale, à commencer par les menaces, les coups de poing, les coups ou l’utilisation de moyens et d’outils nuisibles ainsi que des méthodes de violence physique qui peuvent entraîner directement la mort comme les brûlures, les tentatives de suffocation, les empoisonnements et les autres actes de même nature..

Les violences étatiques visant les femmes kurdes

En février dernier, la porte-parole du Conseil des femmes du HDP, Dilan Dirayet Taşdemir, rappelait que des politiques spéciales contre les femmes avaient été mises en pratique, surtout au Kurdistan.
 
« Les femmes sont exposées à des abus sexuels de la part de l’État et de leurs partisans. L’État a mis en œuvre ces politiques, en particulier au Kurdistan. Une sale guerre se déroule en Kurdistan, où des politiques de massacre, d’arrestation, de disparitions et d’assimilation sont menées, ciblant en particulier les jeunes femmes et les enfants. »
Les violences faites aux femmes et les politiques des femmes de l’alliance AKP-MHP.
Soulignant que les violences faites aux femmes avaient atteint son plus haut niveau avec le gouvernement de l’AKP, la porte-parole du Conseil des femmes du Parti démocratique des peuples (HDP), Dilan Dirayet Taşdemir, a déclaré que des politiques spéciales contre les femmes avaient été mises en pratique, en particulier au Kurdistan.
Taşdemir a rappelé que pendant la période de l’AKP, la violence contre les femmes a atteint les niveaux les plus élevés, en raison également du fait que « le gouvernement a mis en œuvre au Kurdistan et en Turquie des politiques spéciales visant les femmes. Ces politiques ne sont pas nouvelles, et lorsque l’AKP est arrivé au pouvoir en 2002, il les a mis en œuvre de manière systématique.
De cette façon, l’AKP veut façonner la société comme il veut. Il impose l’esclavage aux femmes dans le système qu’il veut créer. Des politiques sexistes se développent dans toutes les institutions de l’Etat. Les femmes qui résistent et luttent sont les cible des institutions de l’État. L’État ne donne aux femmes que le rôle de faire des enfants et de servir les hommes. Il veut des femmes obéissantes et réduites au silence. »
Rappelant les cas de femmes portées disparues et jamais retrouvées, Taşdemir a déclaré: « Les femmes sont exposées à des abus sexuels de la part de l’État et de leurs partisans. L’État a mis en œuvre ces politiques, en particulier au Kurdistan. Une sale guerre se déroule en Kurdistan, où des politiques de massacre, d’arrestation, de disparitions et d’assimilation sont menées, ciblant en particulier les jeunes femmes et les enfants. »
Soulignant que les femmes ne se battent pas seulement pour les femmes, Taşdemir a déclaré: « Avec le temps, cette lutte s’est transformée en lutte sociale. Parce que la lutte sociale devient plus forte avec les femmes, cela en fait la cible des dictateurs. Quand nous regardons les politiques de l’AKP , on voit qu’ils font des accords avec les hommes sur les femmes, les hommes sont des femmes ennemies. »

Violences masculines au Kurdistan du Nord

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BAKUR / FÉMINICIDES – En un an, 42 femmes ont été assassinées dans les régions kurdes de Turquie tandis que 33 femmes se sont suicidées et que 35 autres femmes sont mortes dans des circonstances suspectes.
 
Le rapport sur les violences faites aux femmes dans le Kurdistan du Nord préparé par la branche Amed (Diyarbakir) de l’Association des droits de l’Homme (IHD) a été rendu public lors d’une conférence de presse tenue au bureau d’IHD.
 
 
Le communiqué a été présenté par la sociologue Ezgi Sıla Demir et l’avocate Gurbet Yavuz, membres de la commission des femmes de la branche de l’IHD Amed.
 
Voici le communiqué de l’IHD Amed :
 
« Malheureusement, cette année, trois femmes ont été assassinées en moyenne chaque jour. Les femmes ont été soumises à des violences ou tuées par leur conjoint dont elles voulaient divorcer, leur partenaire avec lequel elles voulaient rompre, leurs frères, leurs pères et les hommes les plus proches. La plupart du temps, la violence domestique et le harcèlement domestique ne peuvent pas être traduits en justice. Dans les cas qui peuvent être traduits en justice, les auteurs reçoivent généralement des peines légères pour des raisons telles que la bonne conduite et la réduction de la provocation. Dans la plupart des cas, les policiers autorisés traitent la violence domestique comme une affaire de vie privée de la famille, sans prendre les mesures juridiques nécessaires, et font en sorte que les femmes retournent chez elles là où la violence a lieu. Les forces de police, qui commettent des actes de harcèlement et des viols, sont protégées par une armure d’impunité. Zaynal Abarakov et Musa Orhan en sont les derniers exemples. Alors que ces deux personnes ont été condamnées par la conscience publique, les procédures judiciaires ont tourné au scandale.
 
Le courage de ceux qui ont assassiné des femmes est le produit de la politique d’impunité. Car le pouvoir judiciaire et la politique accusent d’abord les femmes et laissent entendre qu’elles ne sont pas dans les rôles de genre. Dans les tribunaux, le pouvoir judiciaire et les avocats des meurtriers remettent en question le mode de vie des femmes. Comme si toutes ces situations n’étaient pas suffisantes, (…) la Convention d’Istanbul, qui est le contrat sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, n’est pas respectée. Ce contrat est presque ignoré et fait l’objet d’une anti-propagande et toutes les tentatives sont faites pour l’annuler. Cependant, cet accord, qui a été signé en 2011, est équivalent aux dispositions de la Constitution de la Turquie. Il contient de nombreux éléments qui protègent la femme et sa vie plutôt que de répartir dans la la famille / le foyer. Il convient de discuter d’une mise en œuvre effective du contrat plutôt que de l’annuler, et d’utiliser à cette fin les moyens disponibles. Sinon, ces scènes qui se produisent chaque année continueront à se multiplier et beaucoup plus de femmes mourront.
 
Entre le 25 novembre 2019 et le 25 novembre 2020, c’est-à-dire l’année dernière, 42 femmes ont été assassinées en Anatolie orientale et du sud-est en raison de la violence masculine dans la famille et la sphère sociale, et 33 femmes sont mortes par suicide. 35 femmes ont été retrouvées mortes de façon suspecte. Ces événements rapportés par notre association (…) ne se sont produits que dans une seule région de la Turquie sur la question de l’identité des femmes. Le tableau général de la Turquie est bien sûr plus grave. »
 
BILAN DES VIOLENCES MASCULINES
 
Selon les informations contenues dans le rapport, 33 femmes se sont suicidées dans le nord du Kurdistan, la mort de 35 femmes a été jugée suspecte et 42 femmes ont été assassinées. (Via ANF)
 
Les données sur les villes où les meurtres ont eu lieu sont les suivantes :
 
AMED : 9
 
ANTEP : 4
 
MARAS : 4
 
ELAZIĞ : 3
 
MARDIN : 3
 
BINGOL : 2
 
KARS : 2
 
URFA : 2
 
ERZURUM : 2
 
BATMAN : 2
 
VAN : 1
 
MUŞ : 1
 
SIRNAK : 1
 
MALATYA : 1
 
ARDAHAN : 1
 
IĞDIR : 1
 

France Info: En Turquie, les journalistes de médias kurdes particulièrement menacés

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PARIS – Le site France Info a publié un article sur la liberté de presse en Belgique, en Égypte et en Turquie où les journalistes kurdes sont persécutés, emprisonnés, empêchés de travailler par le régime turc.
 
France Info écrit au sujet de la liberté de presse en Turquie:
 
« La Turquie est connue pour ses violations régulières de la liberté de la presse. Elle occupe le 154e rang sur 180 pays dans le dernier classement établi par Reporters sans frontières. Depuis les grandes manifestations du parc Gezi en 2013, et de façon encore plus nette depuis le coup d’État manqué de l’été 2016, la plupart des manifestations sont interdites en Turquie. Ceux qui les organisent, mais aussi les journalistes qui les couvrent, sont à la merci d’une arrestation. C’est vrai en particulier pour les journalistes qui n’ont pas de carte de presse officielle, c’est-à-dire pour la grande majorité des journalistes turcs.
 
C’est toutefois dans le sud-est à majorité kurde, et parmi les reporters de médias qui défendent la cause kurde ou sont proches du PKK – le Parti des travailleurs du Kurdistan – que le risque est le plus élevé. La police ne fait souvent aucune différence entre les manifestants et les journalistes qui leur donnent la parole. On ne compte plus les cas de matériel confisqué et de journalistes intimidés voire arrêtés au cours d’une manifestation.
 
C’est notamment le cas de cinq journalistes dont le procès doit s’ouvrir prochainement. Cinq journalistes de médias kurdes arrêtés et maintenus en garde à vue pendant une semaine après avoir couvert une manifestation en août 2019. L’acte d’accusation, publié la semaine dernière, les accuse d’avoir refusé de quitter les lieux d’un rassemblement interdit et d’avoir pris part au groupe de manifestants. Pendant leur garde à vue, les policiers n’ont cessé de leur poser la même question : « Que faisiez-vous là ? » Réponse des journalistes : « Notre travail. »
 
A lire ici l’article complet

ROJAVA. Les gangs de la Turquie s’affrontent à Serê Kaniyê pour de l’alcool volé

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SYRIE / ROJAVA – Récemment, il y a eu des affrontements entre les factions alliées à la Turquie dans la ville de Serê Kaniyê occupée depuis octobre 2019. La raison de ces affrontements serait liée à de l’alcool volé dans la ville. (Oui, les mercenaires de la Turquie nous jouent les islamistes rigoristes exigeant la charia mais cela ne les empêche aucunement de boire de l’alcool, de se droguer, violer des enfants et des femmes, faire du proxénétisme en vendant des filles et des femmes kurdes/yézidies, chrétiennes… comme esclaves sexuelles, etc.)
 
Des sources documentant les violations de Ras al-Ain (Serê Kaniyê) ont signalé des affrontements entre les mercenaires de la Turquie dans la ville de Ras al-Ain.
 
Les sources ont déclaré que la semaine dernière, des affrontements ont éclaté entre les factions al-Hamza et Ahrar al-Sharqiya, après que les forces de sécurité aient fait un raid sur un entrepôt appartenant à des mercenaires d’Abou Hassan (al-Hamzat) situé dans le quartier d’Al-Kanai. Un entrepôt qui contenait de grandes quantités de boissons alcoolisées d’une valeur de 100 000 dollars, qui avaient été volées à des civils qui ont été chassés de la région par l’occupation turque.
 
Les sources ont déclaré que le dénommé Abu Malik (Shetani), qui est le bras droit d’Abu Hassan (Al-Hamzat), avait recruté une famille dans le quartier pour entrer dans l’entrepôt et voler des quantités de boissons alcoolisées et les cacher en faveur de (Shetani) puisque la quantité était importante et que le vol ne serait pas remarqué.
 
La famille a donc vendu des boissons à certains des éléments en secret et à leur insu de Shetani et quand un membre d’Ahrar al-Sharqiya, surnommé Abu Zayd, a acheté des boissons à la famille, il a appris qu’il y avait un entrepôt appartenant à Hamzat rempli de boissons alcoolisées, et sur cette base, la faction d’Ahrar al-Sharqiya a attaqué le secteur (malgré l’existence d’une trêve entre les factions empêchant toute faction d’attaquer l’autre secteur).
 
Après la fin des affrontements, la faction Al-Hamzat a suivi l’affaire, et la famille a été arrêtée et accusée de voler des armes au lieu de boissons alcoolisées (car il est interdit de faire du commerce d’alcool entre les factions). Après que la famille ait été arrêtée et torturée, une femme de la famille a déposé une plainte auprès d’un personnage soutenant l’occupation turque qui a fait sortir la famille de prison.
 
Les sources ont rapporté que les grandes pressions ont forcé Abu Hassan (Al-Hamzat) à entrer sur le territoire turc pour rectifier la situation, et au lieu d’une punition, il est revenu victorieux et a été nommé responsable de l’économie de la ville.
 
Via le compte Twitter VD Ras Al-Ain, collectif documentant les violations commises à Serê Kanîyê

L’Iran arrête une activiste kurde qui enseignait la langue kurde

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IRAN / ROJHILAT – Les mollahs iraniens mènent une guerre culturelle anti-kurde en arrêtant à tour de bras les activistes qui enseignent la langue kurde dans le Kurdistan de l’Est sous l’occupation iranienne.
 
Hier, les autorités iraniennes ont arrêté Anissa Jafarimehr, une activiste et enseignante de langue kurde, dans la province de Kermanshah (Kirmaşan).
 
Selon la famille d’Anisa Jafari-Mehr, plusieurs agents de sécurité armés ont arrêté en la menottant. Les agents ont également fouillé son ordinateur portable, emporté son téléphone et plusieurs de ses livres.
 
En décembre 2019, Anissa Jafarimehr avait été arrêtée par les services de renseignement iraniens et libérée sous caution après plusieurs heures d’interrogatoire.
 
Anissa a fait un master en linguistique. Elle est active dans le domaine de la langue et de la littérature kurdes, notamment dans le dialecte kalhorî parlé par les Kalhors de la grande tribu kurde des régions de Kermanchah et d’Ilam, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat).
 

Aidez Emira, une fillette yézidie rescapée de l’EI, à aller à l’école

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En août 2014, des terroristes de l’État islamique (EI / DAECH) ont attaqué les Yézidis dans les montagnes du Kurdistan, au nord de l’Irak. D’innombrables personnes ont été assassinées, plus de 3 000 enfants et femmes yézidis ont été kidnappés par l’EI. Pendant des années, ils ont été victimes des atrocités de l’EI.
 
L’un des Yézidis kidnappés par DAECH est Emira, une fillette yézidie de 12 ans qui a été enlevée à l’âge de 6 ans. Le cinéaste kurde, Reber Dosky l’a rencontrée pendant l’enquête pour son deuxième film sur les victimes et les survivants yézidis.
 
Emira avait six ans lorsqu’elle a été enlevée par l’EI. Elle a été retrouvée en Turquie et ramenée à sa communauté avec beaucoup de difficultés. Emira a besoin d’une aide urgente pour survivre. Elle doit pouvoir vivre, manger et aller à l’école.
 
Dosky a été profondément touché par l’histoire d’Emira. Si jeune et ayant vécu tant de d’horreurs, dont la perte des parents et ses frères et sœurs. C’est pourquoi, Dosky a décidé de collecter de l’argent pour aider Amira à vivre et aller à l’école.
 
Si vous souhaitez faire un don pour Emira, contactez Reber Dosky sur Facebook et il vous enverra son numéro de compte. Vous pouvez également envoyer un courrier électronique à l’adresse suivante : reberdosky@yahoo.com en écrivant « Help Emira to school » (aider Emira à aller à l’école)
 
Au début de 2021, Dosky apportera personnellement l’argent collecté afin d’être être sûr qu’il sera entièrement dépensé pour améliorer la vie d’Emira. Il vous tiendra au courant de la suite.
 
L’histoire d’Emira
 
Je m’appelle Emira Xudedayi. J’ai 12 ans. Ma famille était composée de 12 personnes : Mon père, ma mère, moins cinq frères et quatre sœurs.
 
Irak : ma famille
 
Quand l’EI a été attaqué, j’avais six ans et je vivais à Werdiye ; je me souviens un peu de ce jour. Les enfants et les femmes étaient rassemblés d’un côté et les hommes de l’autre. Je n’avais aucune idée de la raison pour laquelle ils ont fait cela. Ensuite, nous avons vécu avec notre mère quelque part en Irak. Après quelques mois, mon plus jeune frère Emir et moi avons été séparés de notre mère et l’EI nous a emmenés en Syrie.
 
Syrie : Mama Hatice
 
En Syrie, nous avons été emmenés chez une femme appelée Hatice. Son mari était mort et elle avait cinq enfants. Dès lors, l’émir et moi étions des Arabes. Hatice était notre nouvelle mère et ses enfants nos frères et sœurs. Elle ne nous a rien imposé. Nous y avons eu une vie ordinaire. La vie était amusante : nous allions nager, voyager, aller dans un parc d’attractions. Quand la guerre s’est rapprochée et est devenue de plus en plus intense, maman Hatice et beaucoup d’autres ont décidé de fuir en Turquie. Nous sommes allés en camion avec beaucoup d’autres familles à la frontière de la Turquie.
 
Turquie : Centre de garde d’enfants
 
De la frontière, nous avons été emmenés en bus jusqu’à la capitale Ankara. Là, nous avons dû nous présenter à la police. Ils ont vite découvert que l’émir et moi n’étions pas les vrais enfants de maman Hatice. Nous n’avons pas été autorisés à l’accompagner et avons été emmenés dans une garderie à Kirsehir, près d’Ankara. Il y avait plus d’enfants qui étaient sans parents ou dont les parents ne pouvaient pas s’occuper de leurs enfants. Nous étions mieux ici qu’en Syrie. Il y avait une structure, nous sommes allés à l’école. Je suis allée dans une école de filles, mon petit frère Emir dans une autre école. Pendant les pauses ou les activités, nous pouvions nous voir, et aussi pendant les week-ends. Nous avons été convertis à l’Islam en Turquie. On nous a dit que nous étions turcs. Tout musulman est un Turc, disaient-ils. Mon nom a changé d’Emira à Ayla, mon petit frère est soudainement devenu Emir Ahmet. Nous avons essayé de nous concentrer sur notre nouvelle vie. Mais j’avais beaucoup de questions auxquelles je n’avais pas de réponses à ce moment-là. Qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je ici ? Où sont ma mère, mon père et le reste de notre famille ?
 
Yézidis
 
Un jour, un inconnu est venu à la direction de la garderie qui nous avait trouvés sur Facebook et voulait nous voir. Il s’est avéré être un cousin de mon père. Quand je me suis retrouvé face à face avec cet homme, j’ai commencé à m’enfuir, jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter. Il parlait une langue inconnue. Par l’intermédiaire d’un interprète kurde/turc, il a affirmé que nous étions liés à lui. Mon petit frère et moi ne pouvions que pleurer. Quelques mois plus tard, l’homme est revenu au centre avec une de mes sœurs. Ils ont pris notre ADN et celui de ma soeur. Le résultat : nous étions vraiment une famille. Puis il s’est avéré que nous étions aussi des Yézidis. Ils nous ont d’abord dit que nous étions arabes, puis turcs et maintenant nous sommes à nouveau Yézidis.
 
Après avoir appris que nous étions de vrais Yézidis et que nous avions donc de la famille au Kurdistan, une énorme bagarre a éclaté entre ma vraie famille et le gouvernement turc. Ma famille nous voulait et le gouvernement turc ne voulait pas nous laisser partir. Je ne sais pas pourquoi. Finalement, nous avons été autorisés à prendre l’avion avec une délégation du président kurde Necirwan Barzani à Erbil, au Kurdistan, en septembre.
 
Irak : la belle-soeur Leyla
 
D’une certaine manière, cela a été très difficile pour nous. Nous avons dû à nouveau dire au revoir aux enseignants, aux amis et aux mères du centre qui s’occupaient de nous jour et nuit. D’autre part, nous étions également très heureux d’avoir trouvé notre vraie famille. Mais le gouvernement turc nous avait remis à notre famille à une condition : nous n’étions pas autorisés à vivre dans un camp de réfugiés. Ma famille fait donc de gros efforts pour louer une maison. Mais je vois que ma famille n’a pas grand-chose. Avec le soutien d’autres personnes, nous pouvons maintenant payer un loyer pour un mois. Je vis actuellement dans le village de Khanke – entre Dihuk et Mossoul – près de Leyla, la femme de mon frère aîné. Il est toujours entre les mains de DAECH. Tout comme le reste de ma famille. Mon père, ma mère, trois frères et une sœur ont disparu.
 
La nouvelle société
 
Leyla se sent très liée à nous, je le remarque, mais nous ne pouvons pas nous comprendre. Emir et moi ne parlons pas kurde et ils ne parlent pas turc. Elle essaie d’être notre mère. C’est très gentil, mais ma vraie mère me manque. Je n’ai que quelques photos de mes parents. Je suis souvent à la maison. Quand je me lève le matin, je vais sur Internet pour écouter de la musique et regarder des films. L’émir est plus ouvert et va partout. Mais je dois encore m’habituer à cette nouvelle société. Nous ne pouvons toujours pas aller à l’école, car l’école où nous pourrions aller est très loin de notre ville et nous ne pouvons pas payer les frais de voyage. L’émir et moi n’avons pas le droit d’aller à l’école dans le camp de réfugiés parce que nous n’avons pas le droit d’y vivre. Je ne sais pas non plus comment procéder.
 
Je suis Emira, je n’ai que 12 ans mais je me sens trop vieille pour le monde.

Lancement de la campagne « Un arbre pour Shengal »

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NATURE – Une campagne de reboisement de Shengal a été lancée afin d’aider les Yézidis à se reconstruire après le génocide qu’ils ont subi des mains de DAECH en 2014. Le projet inclut un « jardin des femmes » pour aider les rescapées de DAECH « à atténuer et à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis ».
Fin octobre, le Comité de reconstruction de l’autonomie locale de Sinjar et Women for Justice e. V. avec Aktion Hoffnungsungsschimmer e. V. ont lancé la campagne « un arbre pour Shengal » afin de planter des arbres dans la région yézidie plutôt désertique.
 
Les Yézidis de la région de Sinjar (Shengal) sont connus pour rester fidèles à leur mode de vie d’origine avec leurs coutumes et traditions traditionnelles.
 
Leur pays est leur identité et la preuve de leur existence. C’est aussi la seule source de leur vie économique et de leur survie. Les Yézidis tirent leurs revenus de leurs vergers et potagers, où ils cultivent des tomates, des concombres, des olives, des grenades et du vin, mais aussi du blé et de l’orge.
 
Ils ont une excellente expérience dans l’agriculture, acquise et transmise au fil des générations, et l’amour des Yézidis pour leur terre et sa culture est évident dans de nombreux endroits. Le sol de Shengal est très fertile et donc propice à la culture de nombreuses plantes.
 
En août 2014, l’État islamique a occupé Shengal et a commis un génocide et un féminicide contre la population yézidie (Êzdî) en tuant et en enlevant des milliers de personnes.
 
Les prometteurs de la campagne rappellent que plus de 400 000 Yézidis ont été déplacés et sont toujours sans abri aujourd’hui. Les terres agricoles et les plantations ont été largement incendiées par l’Etat islamique, des puits d’eau potable ont été détruits. Depuis lors, les survivants se battent pour la justice. Pour beaucoup d’entre cela inclut la reconstruction de leur région. Des décennies de destruction de la nature et les effets du raid ont dévasté de vastes zones de Shengal où il y avait une nature verdoyante.
 
Pour les Yézidis, qui retournent progressivement dans leur patrie depuis 2016 et de plus en plus depuis le printemps 2020, les moyens de subsistance agricoles doivent être rétablis, car ils fourniraient non seulement de la nourriture, mais aussi créeraient des emplois. Les champs qui étaient en jachère jusqu’à présent peuvent permettre à de nombreuses familles de cette région à subvenir à leurs besoins en fruits, légumes et en céréales. Un environnement sain et naturel est également, et en particulier, d’une importance capitale pour le rétablissement et la guérison des personnes traumatisées.
 
Les femmes yézidies sont explicitement impliquées dans ce projet en recevant une formation en botanique où elles apprennent à sélectionner, planter et entretenir les arbres. Ainsi, elles géreront les plantations d’arbres fruitiers de manière indépendante. et en coopération à long terme, ce qui garantira leur indépendance économique et renforcera le rôle des femmes dans la société en général.
 
De plus, une zone des plantations sera utilisée comme « jardin des femmes ». Une retraite protégée dans la nature sera créée pour les aider à atténuer et à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis.
 
Ce projet vise à réaliser la plantation d’arbres: des arbres sur les pentes des montagnes pour réduire ou prévenir les dégâts d’érosion; arbres pour plantations fruitières; arbres pour parcs et jardins pour créer des zones de loisirs pour les personnes les plus traumatisées; planter des arbres dans les avenues, en particulier le long des routes principales, pour améliorer le micro et macro climat.
 
Les plantations peuvent devenir une source de revenus pour de nombreuses familles.
 
Les plantations sont essentielles à la revitalisation visible de la région de Sinjar, créant de grandes zones vertes dans le désert et les zones arides, améliorant la qualité de l’air et du sol à travers les arbres et embellissant les villes et les villages.
 
Les promoteurs ont terminé leur déclaration en soulignant qu’ « il ne faut pas oublier qu’il est désormais prouvé scientifiquement que les arbres ont une influence positive et intensive sur la santé physique et mentale des gens. C’est également un facteur à ne pas sous-estimer au vu d’une population traumatisée. » (Via ANF)
 
Vous pouvez faire un don à la campagne de reboisement de Sinjar
 
Le don peut être envoyé à:
 
Women for Justice e. V.
 
IBAN: DE18 2505 0180 0910 4550 66
 
BIC: SPKHDE2HXXX
 
Sparkasse Hanovre
 
Don pour: 1tree4Sinjar (un arbre pour Sinjar)

L’université de Kobanê à l’heure de la pandémie du coronavirus

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ROJAVA – Les Kurdes syriens sont durement touchés par la pandémie du COVID19 qui a fait des centaines de morts, obligeant les autorités à imposer un couvre-feu de plusieurs semaines.
 
Pour ne pas pénaliser ses étudiants, l’université de Kobanê, qui a commencé l’éducation en ligne après le couvre-feu déclaré qu’en raison de l’augmentation des cas de coronavirus à Kobanê, qu’elle continuera à fournir une éducation en ligne tout au long de la crise sanitaire en cours.
 
Un couvre-feu a été déclaré après l’augmentation récente de cas de COVID dans le canton kurde de Kobanê. Après le couvre-feu, de nombreux établissements d’enseignement sont passés à l’enseignement en ligne.
 
L’Université de Kobanê est également passée à l’enseignement en ligne, garantissant ainsi que les étudiants ne manquent pas leurs cours.
 
Le co-vice-président de l’Université de Kobanê, Şervan Müslim, a souligné qu’ils continueront à suivre l’enseignement en ligne afin que les étudiants ne restent pas à l’écart de l’éducation. Notant qu’ils fournissaient auparavant une formation en ligne, Muslim a déclaré qu’ils avaient réussi à minimiser les problèmes rencontrés lors de la période d’urgence précédente.
 
Déclarant que les enseignants suivent de près les étudiants dans l’enseignement en ligne, Müslim a déclaré qu’ils travaillaient constamment pour améliorer la qualité du service.
 
 

Quand on préfère que les médias occidentaux ne parlent pas des Kurdes

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Les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan d’Iran) tentent de survivre à la pauvreté extrême que les mollahs leur ont imposée depuis des décennies en faisant du commerce « transfrontalier » avec leurs frères d’Irak ou de Turquie sous les balles des pasdarans ou des soldats turcs qui les tuent régulièrement. Pour information, depuis 2010, les forces iraniennes ont tué plus de 700 kolbars kurdes, en ont blessés 1 600 autres autres, en toute impunité.
 
Les hommes qui font ce métier de kolbarie sont appelés Kolbars en kurde. Ils portent de lourdes charges de marchandise sur le dos sur des dizaines de kilomètres entre les Kurdistan du Sud, du Nord et de l’Est. Les plus chanceux d’entre-deux portent la marchandise sur le dos de mulets ou chevaux, abattus également par des pasdarans ou les soldats turcs… 
 
Ce commerce est sois disant interdit par les mollahs mais il est toléré par les pasdarans à coup de pots de vin exhorté aux commerçants kurdes. Mais ces bakchichs n’empêchent aucunement les gardes iraniens à tuer des kolbars de temps à autre, car après tout, il ne s’agit que de satanés Kurdes qui ne veulent pas s’assimiler à l’identité perse et qui s’entêtent à vouloir vivre libres sur leurs terres en parlant leur propre langue et vivant selon leur culture !
 
Privés de leurs propres richesses pillées par le régime iranien colonialiste et empêchés de développer des entreprises qui donnera du travail à la population locale, de nombreux Kurdes, mêmes ceux qui ont fait d’études supérieures, n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers ce commerce transfrontalier extrêmement dangereux qui leur coute la vie pour ne pas mourir de faim. Ils traversent les sentiers montagneuses dangereux, transportant du tabac, des vêtements et du thé, et des colis lourds, souvent les dépassant de plus d’un mètre au-dessus de leurs épaules, traversent la frontière avec les marchandises sur le dos.
 
Bien évidement, les crimes des pasdarans visant les civils kurdes ne sont pas couverts par les médias occidentaux qui estiment qu’il y a d’autres sujets plus importants que les Kurdes dans le monde. Soit ! Mais comment ne pas réagir quand on tombe sur un article signé par un journaliste iranien parlant des kolbars comme si c’était des truands armés sans loi ni fois qui se font de l’argent en défiant les autorités ! En effet, ce journaliste du nom Alijani Ershad a publié un article mensonger faisant passer ces miséreux kolbars pour des bandits sur le site d’information France24. 
 
Admirez la présentation des kolbars par Ershad :

« La crise financière qui touche l’Iran a entraîné l’apparition d’un curieux phénomène à la frontière avec l’Irak, région principalement peuplée par les Kurdes : le trafic de moutons. Une activité qui rapporte gros à certains propriétaires, mais coûte à ceux qui s’y risquent sur le terrain : les affrontements entre les trafiquants et la police iranienne ont déjà blessé plusieurs habitants et entraîné l’arrestation d’une dizaine de personnes dans la région. »
 
« Langue locale » à la place de « langue kurde »
 
Le monsieur qui parlent d’ « affrontements » entre des kolbars – qui ne sont pourtant par armés et qui se font abattre comme des lapins – et des pasdarans, écrit au sujet de l’origine du mot « kolbar »: « Dans la région, les contrebandiers sont appelés des « kulbar » en langue locale (…). » Admirez aussi le coup de maître pour éviter de dire que c’est un mot kurde. Mais non, il faut dire « langue locale », rester vague, sinon, le lecteur pourrait avoir la curiosité de savoir plus sur les Kurdes en Iran et apprendre que ces derniers sont discriminés en Iran et que ce qu’ils font ce n’est pas du banditisme mais des tentatives désespérées de survie ! 
 
Quand on voit de telles contre-vérités au sujet des Kurdes dans les médias occidentaux, on se dit finalement qu’il vaut mieux que les médias occidentaux continuent à ignorer les Kurdes que leurs oppresseurs coloniaux veulent assimiler à tout prix. 
 
*Depuis 2010, les forces iraniennes ont tué plus de 700 kolbars kurdes
 
Selon Hengaw, une organisation kurde des défense des droits humains et observateur des conflits, des gardes-frontières iraniens ont tué au moins 702 Kulbar au cours des 12 dernières années et en ont blessé plus de 1 600 autres, principalement par balles directes.
En plus de cela, 120 Kulbar ont également disparu dans le terrain montagneux accidenté des zones frontalières. Parallèlement à ces morts, les kolbers sont également victimes d’explosions de mines terrestres qui seraient des vestiges de la guerre Iran-Irak des années 80.
Selon les données d’Hengaw, à partir de 2010 :
en 2010, 45 Kulbar tués, 110 blessés;
en 2011, 79 tués, 181 blessés;
en 2012, 60 tués, 201 blessés;
en 2013, 81 tués, 190 blessés;
en 2014, 73 tués, 140 blessés;
en 2015, 70 tués, 55 blessés;
en 2016, 49 tués, 47 blessés;
en 2017, 78 tués, 148 blessés;
en 2018, 71 tués, 160 blessés,
en 2019, 55 tués, 133 blessés;
en 2020, 41 tués, 125 blessés jusqu’à présent
Les lois iraniennes dictent que les gardes-frontières ne peuvent tirer avec leurs armes que s’ils pensent que l’intrus est armé et dangereux et qu’après avoir observé les trois procédures suivantes: ils doivent donner un avertissement verbal; ils doivent tirer en l’air; et alors seulement ils sont autorisés à viser le bas du corps d’un suspect avec des coups de feu.
Les défenseurs des droits humains se plaignent du fait que le libellé de la loi est vague, ce qui la laisse ouverte à une interprétation large.
Avec autant de personnes, en particulier celles qui vivent dans les zones rurales de la région kurde d’Iran, qui dépendent du travail de Kulbar comme principale source de revenus, Hengaw dit que Téhéran doit trouver une solution radicale au problème, dont la légalisation de la kolbarie.

La Turquie aurait envoyé des colons syriens au Haut Karabagh

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Il y a plus de 2 ans, les Kurdes syriens ont prévenu le monde en déclarant que les régions syriennes occupées par la Turquie et ses alliés islamistes étaient devenues des pépinières de jihadistes, en vain. La communauté internationale n’a pas réagi devant une telle mise en garde.
 
Depuis, la Turquie a exporté de ces pépinières de jihadistes des milliers de combattants vers la Lybie et des centaines d’autres vers le Haut Karabagh pour soutenir l’invasion de la région arménienne d’Artsakh par l’Azerbaïdjan.
 
Aujourd’hui, on affirme que la Turquie ne s’est pas contentée d’envoyer uniquement des combattants et des armes pour l’invasion du Haut Karabagh. Elle y aurait également envoyé des dizaines de familles de Syriens et de Turkmènes depuis les zones syriennes qu’elle occupe dans le but de changer la démographie de la région. Une bonne vieille recette qu’elle a déjà utilisée au Kurdistan, dont à Afrin, et dans le nord de Chypre… 
 
Cette information donnée par « Sky News Arabia » nous a été rapportée par le site Armenews qui a traduit l’article en français. Extrait : 
 

« Shafen Al-Khabouri a indiqué que le changement démographique n’est pas une nouvelle approche pour le gouvernement turc, comme il l’avait précédemment appliqué dans le nord-est de la Syrie, dans la ville d’Afrin, qui ne compte maintenant que moins de 7% de ses habitants d’origine, et ils veulent répéter l’expérience au Karabakh.Il a souligné que la « République du Kurdistan rouge » était une république autonome appartenant au gouvernement de l’Azerbaïdjan, qui a été établie au début de l’ère de Lénine le 7 juillet 1923 et s’est terminée tragiquement le 8 avril 1929, et sa capitale était Lachin, et comprenait les villes de Kalbagar et Qubadli, qui sont aujourd’hui situées dans la région. Le Haut-Karabakh est effectivement occupé par l’armée turque et ses mercenaires. « 

Dans le contexte, Lamar Arkandi, un chercheur sur les groupes terroristes, dit que le gouvernement turc travaille actuellement à transférer des familles syriennes des villes du nord-est de la Syrie, en particulier Afrin, vers la région du Haut-Karabakh, après le retrait des forces arméniennes et la remise de certaines parties à l’Azerbaïdjan, afin d’effectuer un changement démographique dans la région après leur avoir promis d’acquérir la citoyenneté azérie. »

Les politiques misogynes et la violence masculine au Kurdistan et dans le monde

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A l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes, un collectif de femmes kurdes et turque réunies sous le nom « La plateforme révolutionnaire de lutte » a publié un communiqué dressant un tableau tragique des féminicides, des violences masculines et étatiques visant les femmes en Turquie et au Kurdistan. Elles déclarent qu’elles sont décidées à mettre fin à ces violences et prendre leur vie en main.

Voici le communiqué publié par la plateforme révolutionnaire de lutte:

« Les politiques misogynes et la violence masculine
 
Les femmes ont été acceptées, non seulement dans la Turquie d’AKP, mais presque dans toute l’histoire, dans la mesure où elles jouaient les rôles sexués qui leurs étaient réservés. Lorsqu’elles sont sorties des rôles sociaux qui leur étaient assignés et ont voulue tenir têtes à cette discrimination sexiste, elles ont été déclarées « ennemies ».
 
Le maintient de la femme dans les limites tracées ne se borne pas à son rôle de reproduction sociale. Dans la hiérarchie sociale, les femmes occupent également une place critique dans la transmission des codes idéologiques très importants pour le système. La bourgeoisie et ses représentants assument des rôles particuliers dans la militarisation de la société, en gardant en vie l’accumulation du chauvinisme et de la réaction historique. Garder les masses de femmes sous contrôle pour répondre à ce besoin acquiert naturellement une importance et une signification particulières.
 
La femme est chargée de missions importantes telles que la garde de la famille, faire la gendarme de l’homme, et l’éducation des enfants avec des valeurs qui garantiront la «survie» du système.
 
Pour cette raison, le rôle de la femme est « vital ». Rester là où elle est enchaînée, resserrer ses chaînes à chaque fois qu’elles se desserrent est une d’une importance vitale, et c’est le cas de tous les capitalistes et États du monde.
 
La crise secouant le culte de la domination des hommes, l’institution familiale et la crise des relations habituelles entre les deux sexes ne se trouvent pas seulement dans des pays comme la Turquie, elle secoue l’ensemble du système capitaliste impérialiste.
 
Bien qu’il y ait des différences, le problème est le même au niveau mondial. Mais historiquement, à tous les égards, l’un des problèmes des femmes à partir d’une crise sociale globale se transformant en triangulation de la crise dans un pays comme la Turquie s’aggrave davantage avec la crise. Cela devient de plus en plus chaotique en combinant la religion de l’AKP et l’accumulation réactionnaire historique avec son utilisation comme outil idéologique.
 
Des scènes apocalyptiques d’une Turquie balayée par le fascisme d’AKP-MHP
 
Officiellement, une hausse de 1400 % de meurtres de femmes, et 700 % de maltraitance d’enfants ont été constatés en Turquie. Le nombre de dossiers de harcèlement sexuel portés devant les tribunaux au cours des 15 dernières années est de 200 000.
 
Depuis l’arrivée de AKP au gouvernement, c’est-à-dire il y 18 ans, l’AKP, qui tente de construire un nouveau mode de vie et de façonner la société à travers les femmes, tente de faire avancer les politiques discriminatoires, répressives et sexistes.
 
Son objectif principal était la soumission des femmes et de leur imposer une obéissance absolue, de les objectiver en les dépossédant de leur identité, de punir toutes les autres attitudes et comportements avec des formes violentes, et d’essayer de répandre cela dans la société.
 
Au début de son pouvoir, l’AKP avait adopté une politique plus modérée concernant les droits des femmes afin d’être bien vu par la société.
 
Avec une loi promulguée en 2003, il a instauré le principe de l’égalité de rémunération entre hommes et femmes en interdisant la discrimination salariale liée au genre. En 2005, le viol dans le cercle familial a été considéré comme un crime.
La définition du « consentement » a été supprimée dans les abus sexuels sur enfants et la peine a été aggravée.
 
À partir de 2007, « l’importance des femmes pour la survie de la famille » a commencé à être soulignée. En 2011, le Ministère responsable de la femme a été rebaptisé en Ministère de la famille et des politiques sociales. Mais l’AKP ne s’est pas contenté de cela, il l’a transformé en ministère de la Famille, du Travail et de la Sécurité sociale en 2018.
 
À partir de 2016, le gouvernement a mis en place des règlements afin de légitimer le viol des enfants par le mariage en disant qu’il y a des « victimes de mariage» (des hommes qui se retrouvent en prison pour s’être mariés avec des filles mineures).
 
L’AKP attend l’occasion pour faire passer la loi qui amnistiera 10 000 hommes dans les prisons, pour avoir séquestrer et violer les enfants, D’après les données du ministère de la Justice, au cours des 10 dernières années, 145 939 enfants ont été recensés comme ayant étaient victimes de « rapports sexuels avec des mineurs ».
 
L’AKP a créé la « Commission du divorce » au Parlement. Afin de renforcer l’institution familiale, il a pris une série de mesures telles que rendre le divorce difficile, limiter dans le temps le droit à la pension alimentaire pour la femme, essayer d’empêcher les femmes d’avoir leur part de 50 % du régime de propriété, chercher à placer le service d’orientation et de conseil psychologique pour la famille sur une base religieuse qui a été mis en pratique d’ailleurs.
 
Les politiques et les actes qui ciblent les LGBT, accompagnées de discours définissant l’homosexualité comme une maladie, ont fait en sorte que les hommes assassinent les transsexuelles comme le faisait Daech.
 
Après avoir lutté pendant des années, les femmes ont réussis à mettre à l’ordre du jour « La Convention d’Istanbul », mais par la suite, l’ AKP, avec sa politique réactionnaire, discriminatoire et misogyne, a commencé à empêcher la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul et à annoncer qu’il ne ratifiera pas cette convention.
 
Les femmes : une dynamique de résistance qui ne peut être réduite au silence
 
Que ce soit en Turquie ou au Kurdistan, ils ont élargi leur haine qu’ils nourrissaient envers les femmes qui ne cessent de lutter pour leurs droits, malgré le gouvernement fasciste, à toutes les femmes qui osent dire « je ». Le massacre des femmes est devenu une politique officielle qui inclut toutes les femmes qui violent les limites établies par l’ordre.
 
Encore une fois, l’AKP défie les femmes en disant que « celles qui franchissent les limites seront tuées ». La « Convention d’Istanbul » qui est restée lettre morte car aucune application n’a été effectuée, est une issue importante dans cette lutte acharnée.
 
C’est une lutte sérieuse pour faire en sorte que la convention qui assure la sécurité de la vie et la protection relatives aux femmes qui sont victimes de violence et de viol, aux enfants qui sont maltraités, violés, aux segments de la société qui sont victimes de discrimination en raison de leurs orientations sexuelles ou de leurs différences ethniques … Il est évident que cela sera possible avec le changement social.
 
L’AKP dit : « cette convention brise l’unité familiale, expose les hommes à la persécution de la pension alimentaire. De plus, les femmes se tournent vers le divorce ou d’autres choses parce qu’elles obtiennent le pouvoir du contrat, et c’est la principale raison de leur meurtre. » On parle de « perturber l’unité familiale » ou de « provoquer des meurtres ». Pour cette raison, ils protègent les meurtriers des femmes avec une politique d’impunité. Même le processus de poursuite des meurtriers après les meurtres délibérés et brutaux de femmes exige de grandes luttes. Même si les faits sont si clairs, ils discutent maintenant de se retirer de la convention qu’ils n’ont pas encore mise en œuvre.
 
Il a été convenu que cette convention est basée sur la philosophie selon laquelle la violence à l’égard des femmes est le résultat de l’inégalité entre les hommes et les femmes et de la discrimination à l’égard des femmes. Cette philosophie est le point central de l’approche hostile du pouvoir et des cercles fascistes réactionnaires, qui ne peuvent tolérer l’égalité des femmes avec les hommes et considèrent les femmes comme une esclave qui doit seulement obéir à l’homme.
 
Il s’agit d’amener la définition de la violence contre les femmes au-delà de la violence physique visible au plan de la violence économique, sexuelle et psychologique. La Convention étend la portée de la lutte contre ces formes de violence avec quatre approches de base consistant en « politiques de prévention, de protection, de poursuites et de soutien ».
 
Les femmes qui veulent décider de sa propre vie deviennent une cible à abattre.
 
Rien qu’en octobre dernier, 27 femmes ont été assassinées. Ces politiques, qui ont ouvert la voie au meurtre de femmes et au viol d’enfants dans un enfer où le féminicide a augmenté de 1 400%, sont soutenues par la justice avec des décisions qui protègent les auteurs avec le bouclier du « bon comportement ».
 
Les femmes se sont rebellées contre le fascisme de l’AKP-MHP, ne se sont pas tues, n’ont pas obéi. Elles ont fait reculer l’État fasciste quand celui-ci a tenté de faire passer de lois réactionnaires, qu’il a voulu se retirer de la Convention d’Istanbul, et sont devenues la principale dynamique de résistance.
 
La résistance inexorable du peuple kurde, des femmes et les « politiques de guerre spéciales »
 
L’AKP est dans une attaque désespérée contre le peuple kurde, ses représentants politiques, les institutions et les militantes depuis le tout début. Le niveau de cette agression a augmenté ces dernières années. Le HDP, le DBP, leurs coprésidents, les parlementaires, les co-présidents municipaux et les femmes du mouvement des femmes kurdes ont été arrêtés et emprisonnés.
 
La misogynie et les politiques sexistes semblaient si dominantes que le premier travail des administrateurs nommés par l’AKP dans les municipalités du HDP a été de fermer les institutions pour femmes au sein des municipalités, les maisons de vie établies contre la violence, et d’annuler les projets produits pour autonomiser les femmes.
 
L’AKP, qui a fermé plus de 50 institutions de femmes kurdes sous son règne, s’est tournée vers les organisations de femmes qui luttent contre la violence masculine en 2020. Il a déclaré une guerre systématique contre les organisations de femmes qui défendent les droits des femmes et des enfants, qui s’efforcent de sensibiliser la société aux opérations de corruption, aux meurtres de femmes et à la violence. Même participer aux 8 mars et 25 novembre à la lutte contre le féminicide et la violence a été considéré comme un crime.
 
L’AKP a concentré l’agression massive contre le peuple kurde sur les femmes et les enfants sous le nom de « politiques de guerre spéciales». L’augmentation du harcèlement et des viols des femmes et des enfants dans les villes kurdes, ainsi que les décès suspects de femmes ont augmenté au-delà de toute estimation. Les crimes de harcèlement et de viol commis par des sergents spécialisés travaillant dans les provinces kurdes à l’encontre des enfants et des femmes kurdes ont été couverts par des décisions d’impunité protégeant les auteurs.
 
Musa Orhan, qui a poussé Ipek Er [une jeune Kurde de 18 ans] à se suicider après l’avoir violée, a été libéré. Le sergent violeur Musa Orhan, qui s’était fait photografié en faisant un signe des Loups Gris fascistes, a été relaché. Sur ces terres, o* il y a des années, un gouverneur turc avait dit, au sujet des femmes combattantes kurdes: « au lieu d’aller dans les montagnes ou de lancer des pierres, elles devraient se prostituer », les hommes comme Musa Orhan sont libres tandis que ce sont des femmes comme Ipek Er qui se suicident.
 
Le bloc AKP-MHP qui est porte-parole du système patriarcal, de la bourgeoisie veut enfermer les femmes à la maison, les enchaîner à la famille, les empêcher de décider de leur vie, de leur avenir. Il veut barrer la route à la lutte des femmes pour leurs droits et libertés. C’est pourquoi ce bloc travaille avec les tribunaux qui libèrent les meurtriers des femme, des casernes militaires qui humilient les femmes, avec la rhétorique masculine de ceux qui sont au sommet de l’État.
 
Le système dominé par les hommes oblige les femmes qui brisent les frontières à obéir, dissolvant toutes sortes de réactions et d’agressions afin de les dresser. Ils sont conscients que la liberté relative que les femmes acquièrent menace la famille qui forme la base du système, tout le système réactionnaire conventionnel de valeurs, et donc le système lui-même.
 
Nous briserons les frontières, ils ne pourront pas nous en empêcher !
 
Ils savent que la force de la femme est immesurable et ont peur que cette force prenne le dessus sur le système.
 
Quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas empêcher les développements sociaux vécus, la recherche de libération des femmes ; elles feront face à cette population de fascistes.
 
Nous savons que nous ne pouvons pas ouvrir la voie à la liberté sans viser la famille, les relations de production capitalistes qui dessinent les relations l’exploitation et l’oppression, et la propriété privée dont elle prend racine et l’État bourgeois-fasciste.
 
Nous éradiquerons cet ordre et toute réaction qui maintient cet ordre en vie alors que nous parlons de notre propre destin, émettant des décrets en notre nom pour abattre les murs de cellules construits autour de nous et faire de nous la cible de tous les réactionnaires aussi vieux que l’histoire!
 
Aucune femme qui comprendra l’importance de la liberté, ne l’abandonnera facilement !
 
L’histoire du Rojava nous à démontrer que la révolution féminine est une force et un appel puissant pour toutes les femmes. Nous devons porter cette révolution dans tous les domaines et nous devons la développer de façon originale.
 
Sur le chemin de notre liberté, l’unité de la camaraderie des femmes qui transcende les frontières sera la lutte politique radicale du mouvement des femmes unies. La clé de la lutte de libération des femmes réside dans les organisations politiques et militaires qui assureront une position claire contre tout type de pouvoir fasciste capitaliste et réactionnaire, et le détruiront. Les femmes n’ont pas d’autre alternative que de renforcer la lutte commune. L’alternative réside dans la lutte organisée de la femme.
 
Dans tous les coins du monde, du Liban au Chili, du Soudan à la Pologne, de la Grèce au Rojava, la force du poing serrer des rébellions libératrices, est notre force.
 
Nous voyons les cris des femmes s’élèveront des maisons, des rues, des places et des montagnes s’uniront et se transformeront en une tempête qui nettoiera l’inégalité dans le monde.
 
Ce dont nous avons besoin, c’est une orientation persistante, une organisation décisive, une ligne d’action permanente/irréversible et la volonté de gagner !
 
Aucune femme qui comprendra la valeur de la liberté ne l’abandonnera facilement ! »
 
La plateforme révolutionnaire de lutte
7 novembre 2020
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TURQUIE. Une famille kurde dans la tourmente judiciaire après l’assassinat de 3 de ses membres

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TURQUIE / BAKUR – Le 14 juin 2018, des gardes de corps d’un candidat d’AKP ont commis un bain de sang à Urfa/Suruç en tuant 3 Kurdes de la famille Şenyaşar, membre du HDP, et blessant plusieurs commerçants. Aujourd’hui, la justice turque exige 150 ans de prison pour un survivant de la famille Şenyaşar et 12 ans de prison pour un seul des assassins de la famille Şenyaşar.
 
Dans le procès du massacre de Suruç commis le 14 juin 2018, qui a commencé avec les attaques sur le lieu de travail et à l’hôpital contre les membres de la famille Şenyaşar pendant la période électorale par des gardes du corps et des proches du député de l’AKP İbrahim Halil Yıldız et qui a entraîné la mort de 4 personnes, le procureur a demandé une peine de prison allant jusqu’à 150 ans pour Fadıl Şenyaşar et jusqu’à 12 ans pour Enver Yıldız. Réagissant à cette annonce, Emine Şenyaşar, la mère de Fadil qui a perdu son mari et un fils lors du massacre, a déclaré: « Il n’y a pas de justice, la persécution continue. »
Les Kurdes n’attendent rien de la justice turque qui protège les assassins des Kurdes et punit sévèrement les Kurdes qui essayent de se défendre.
 
Retour sur un bain de sang visant des militants kurdes
 
Cinq personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans une attaque armée des membres d’AKP contre les commerçants pro-HDP à Suruç le jeudi 14 juin 2018.
 
Après une réunion secrète d’Erdogan, où il demandait aux membres de son parti de « travailler » spécialement sur les sympathisants du HDP, les gardes du candidat d’AKP à Suruç ont exécuté 4 Kurdes (dont un exécuté à l’hôpital de Suruç) d’une même famille et blessé plusieurs autres commerçants kurdes à Suruç le 14 juin 2018.
 
İbrahim Halil Yıldız, le candidat AKP était en visite électorale auprès des commerçants de Suruç avec ses gardes armés. Les commerçants ont manifesté leur mécontentement à la vue des armes dont des kalachnikovs. Les gardes d’Yildiz ont ouvert le feu sur les commerçants. Plusieurs commerçants kurdes ont été tués et blessés. Suite à l’attaque armée, les commerçants kurdes ont contre attaqué, tuant le frère d’Yildiz.
 
Le personnel de l’hôpital de Suruç a déclaré que H. E. Şenyaşar (un des commerçants kurdes attaqués) a été lynché et son fils Mehmet Şenyaşar, blessé, a été tué avec sa tête fracassée par un tube d’oxygène par des proches et des gardes du candidat AKP İbrahim Halil Yıldız.
 
Plus tard, nous avons appris que les caméras de l’hôpital de Suruç où une partie des blessés avaient été emmenés ont été détruites. On affirme que la destruction des caméra prouve que l’attaque contre les commerçants kurdes avait été planifiée.
 
Les médias à la botte du pouvoir turc ont déclaré que des combattants kurdes avaient attaqué des responsables d’AKP à Suruç, déformant volontairement l’événement tragique… alors même que des commerçants kurdes avaient été attaqués dans leurs boutiques et que les 4 morts sur 5 étaient des Kurdes pro-HDP et que le seul membre d’AKP tué avait été attaqué après le bain de sang commis par les hommes armés d’AKP.
 
Suruç est aussi la ville martyre où un attentat suicide de Daesh a tué 31 jeunes socialistes qui voulaient se rendre à Kobanê en juillet 2015.