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Le Conseil démocratique syrien critique le rapport d’Afrin de l’Envoyé spécial de l’ONU

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Le Conseil démocratique syrien (MSD) a critiqué le rapport de De Mistura, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, sur la crise humanitaire syrienne et a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités et à rétablir la vérité sur la région d’Afrin.

Le Conseil démocratique syrien (MSD) a publié un communiqué sur le rapport de l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, au Conseil de sécurité de l’ONU.

Staffan de Mistura a présenté le rapport le 27 juin 2018 lors de la séance publique du Conseil de sécurité. Le rapport soulignait que les événements de Dara, Ghouta Est et Alep ne devaient pas être répétés et que le Comité syrien basé à Sotchi appelait à une nouvelle constitution.

Le communiqué a critiqué la section du rapport sur les préoccupations concernant la crise humanitaire en Syrie, où des affirmations manifestement fausses ont été faites au sujet de la situation à Afrin. Le MSD a déclaré : « Le rapport affirme que la Turquie a fait de grands efforts pour la paix et la sécurité à Afrin et que 5 000 personnes sont rentrées chez eux. » Nous tenons à préciser ici que cette partie ne souligne pas les atrocités subies par la population d’Afrin. Cette attitude de l’ONU sur Afrin nous inquiète. Il n’est nullement expliqué que la Turquie a déplacé des centaines de milliers de personnes et dans quelles circonstances elles vivent maintenant. »

Le MSD a appelé Staffan de Mistura et son équipe à gérer de manière responsable les événements d’Afrin : «Avant qu’Afrin ne devienne la cible de l’invasion, elle était un exemple de solution à la guerre syrienne, avec son autonomie civile et démocratique. Staffan de Mistura ne parle pas de l’Afrin d’aujourd’hui, qui a été envahie par les gangs de l’Etat turc, qui sont recrutés au sein de l’EI et al-Nusra. Les Nations Unies devraient punir ceux qui sont responsables de l’évolution de la démographie et des crimes de guerre et mettre fin à cette politique. »

Le communiqué a souligné que tant que les représentants des peuples de Syrie et les groupes qui ont activement combattu les djihadistes, comme le Conseil démocratique syrien, ne font pas partie de la commission pour une nouvelle constitution pour la Syrie, on ne pourra pas arriver à une conclusion satisfaisante.

« Un tel traitement unilatéral ne mènera qu’à l’approfondissement de la guerre syrienne. Le travail sur une nouvelle constitution pour la Syrie doit être ouvert à toutes les parties et à toutes les composantes de la société, et tout d’abord, la démocratisation devrait être le centre des intérêts. »

Le communiqué a ajouté : « Nous sommes prêts à travailler sur une solution politique viable qui mettra fin à la guerre en Syrie et drainera les sources de la terreur. »

Source

Le Festival des femmes kurdes de Londres dédié à Afrin & à Anna Campbell

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LONDRES – Le Festival des femmes kurdes Zilan, traditionnellement organisé par le conseil des femmes kurdes du Royaume-Uni Roj se tiendra à Londres les 6 et 7 juillet 2018.

La quinzième édition du festival Zilan de cette année aura lieu sous le slogan « Défendre Afrin, c’est défendre la révolution des femmes ».

Le festival sera aussi dédié à Hêlîn Qereçox (Anna Campbell), membre des YPJ et combattante internationaliste de la liberté, qui a perdu la vie en défendant Afrin.

Le Conseil des femmes de Roj a souligné son « respect et son hommage à Zilan et Hêlîn et à tous les martyrs révolutionnaires qui ont donné leur cœur à la lutte pour la liberté. Nous exprimons notre sincère gratitude pour cette belle et honorable vie. »

Programme

Des concerts, des spectacles, des projections de films et autres activités seront au menu du festival Zilan.

Il y aura également de nombreux stands de nourriture et de vêtements, ainsi que des stands d’activités pour les enfants.

Un débat se tiendra au Centre kurde de Haringey le vendredi 6 juillet à 18 heures dans dans le cadre du festival.

La tante d’Anna Campbell, Victoria Bridges, assistera au débat avec Sarah Glynn et Julie Ward de l’Écosse et Rohash d’Afrin au nom du mouvement de femme kurde Kongra Star.

Le débat « Contre l’occupation d’Afrin par l’Etat  turc, avec la résistance des femmes et la solidarité internationaliste » traitera des derniers développements à Afrin et dans la Fédération de la Syrie du Nord.

Le Festival présentera également un spectacle de vêtements kurdes pour femmes ainsi que de la musique et des plats kurdes. Le programme final au Centre kurde verra la performance des artistes Nadia Visser, la dengbej Suna Alan et Sevim Aslan.

Le père d’Anna Campbell, Dirk et son frère Adam participeront au programme final.

Les femmes kurdes préparant le festival

Les femmes kurdes vivant en Grande-Bretagne préparent le festival avec beaucoup d’enthousiasme chaque année dans le but d’agrandir leur organisation.

Selon les femmes qui organisent le festival, les sentiments et la lutte des femmes kurdes se refléteront dans les nombreuses activités proposées.

https://anfenglishmobile.com/women/kurdish-women-s-festival-in-uk-dedicated-to-ypj-martyr-campbell-27813

 

La démocratie sans l’État : Comment le mouvement des femmes kurdes a libéré la démocratie de l’Etat

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« Azadî (liberté) », une notion qui s’est emparée depuis longtemps de l’imagination collective du peuple kurde. “Le Kurdistan Libre”, l’idéal apparemment inatteignable, épouse de nombreuses formes selon où l’on se situe sur le large spectre politique kurde. L’indépendance croissante du Gouvernement Régional Kurde (GRK)  dans le Kurdistan Sud (Bashur) vis à vis du gouvernement central irakien, tous comme les immenses progrès du peuple kurde dans le Kurdistan de l’Ouest (Rojava) malgré la guerre civile syrienne ont réanimé le rêve d’une vie libre pour les kurdes au Kurdistan.

Mais que signifie la liberté ? La liberté pour qui ? La question kurde est souvent conceptualisée en termes de relations internationales, d’états, de nationalisme et d’intégrité territoriale. La liberté est cependant une notion qui transcende l’ethnicité et les frontières artificielles. Afin de pouvoir parler d’un Kurdistan qui mérite le qualificatif de « libre » tous les membres de la société doivent avoir un accès égal à cette « liberté », pas seulement au sens légal abstrait du terme. Ce n’est pas le caractère officiel d’une entité nommée Kurdistan (qu’il soit un Etat indépendant, fédéral, un gouvernement régional ou toute autre forme d’autodétermination kurde) qui détermine le bien-être de sa population. Un des indicateurs de la vision du peuple de la démocratie et de la liberté est la situation des femmes.

A quoi sert un « Kurdistan », si cela se termine par l’oppression de la moitié de sa population ?

Les femmes kurdes sont confrontées à plusieurs sortes d’oppression comme membres d’une nation sans état dans un contexte largement féodal-islamiste patriarcal, et luttent, par conséquent sur de multiples fronts. Alors que les quatre Etats qui divisent le Kurdistan présentent de fortes caractéristiques patriarcales, qui oppriment toutes les femmes au sein de leurs populations respectives, les femmes kurdes sont en plus discriminées en tant que kurdes et font généralement partie de la classe socio-économique la plus mal lotie.

Et, bien sûr, les structures féodales patriarcales internes de la société kurde empêchent aussi les femmes d’accéder à une vie libre et indépendante. Les violences domestiques, les mariages forcées des enfants et des adultes, les viols, les crimes d’honneur, la polygamie, par exemple, sont souvent considérés comme des questions privées, plutôt que comme des problèmes qui demandent un engagement sociétal et des politiques publiques actives. Cette étrange distinction entre le public et le privé à coûté leur vie à de nombreuses femmes.

Les hommes kurdes sont souvent très véhéments contre la discrimination ethnique et de classe, mais beaucoup d’entre eux rentrent à la maison après des manifestations et ne réfléchissent pas à leurs propres abus de pouvoir, à leur propre despotisme, quand ils usent de violence contre les femmes et les enfants dans leur vie « privée ». La fréquence habituelle de la violence contre les femmes kurdes, et, à vrai dire, partout ailleurs dans le monde, est un problème systémique — et donc sa solution exige des mesures politiques.

La situation des femmes n’est pas une « question de femmes » et ne doit pas être par conséquent prise en considération comme une question spécifique, d’ordre privé, qui n’intéresse que les femmes. La question de légalité des genres est, en réalité, une question de démocratie et de liberté pour toute la société; il s’agit d’un critère (bien que pas le seul) à l’aide duquel l’éthique d’une communauté devrait être mesuré. Puisque le capitalisme, l’étatisme et le patriarcat sont étroitement liés, la lutte pour la liberté doit être radicale et révolutionnaire — elle doit considérée la libération des femmes comme un objectif central et non comme une question secondaire.

Même si les femmes kurdes partagent une longue histoire de lutte pour la libération nationale avec les hommes, elles ont souvent été marginalisées y compris dans ces mouvements de libération. Alors que les féministes majoritaires des quatre états qui divisent le Kurdistan excluent souvent les femmes kurdes de leurs luttes (en attendant d’elles qu’elles adoptent les doctrines nationalistes de l’état ou en les considérant avec condescendance comme des victimes d’une culture primitive arriérée), les partis politiques kurdes dominés par les hommes, avec des structures très féodales et patriarcales, dont la vision de la liberté ne dépasse pas un nationalisme vide et primaire, réduisent souvent aussi au silence les voix des femmes.

Soutenir que les femmes kurdes ont toujours été plus fortes et plus émancipées que leurs voisines (et des sources historiques semblent le confirmer), ne devrait pas être utilisé comme une excuse pour arrêter la lutte pour leurs droits. Même si la singularité historique des femmes kurdes dans les quatre pays mérite d’être reconnue, les nombreuses manifestations terribles de violence cruelle contre elles illustrent les réalités du terrain et devraient servir comme base d’examen de la réalité. Si les femmes kurdes jouissent aujourd’hui d’un statut politique relativement élevé, cela est le résultat d’une lutte constante, sur de multiples fronts de leur part et non d’une condition offerte par la société kurde !

La participation des femmes aux luttes de libération ou révolutionnaires n’est pas propre au Kurdistan. Dans toutes sortes de contextes différents, les femmes ont toujours joué des rôles actifs dans le combat pour la liberté. Les temps de guerre, les insurrections, l’agitation sociale ont souvent offert aux femmes l’espace pour s’affirmer que la vie civile normale ne leur aurait pas permis. Leur engagement dans des postes de responsabilité sociale, que ce soit la participation à des syndicats ou le militantisme politique, légitiment souvent leurs demandes d’émancipation. Néanmoins, une fois la situation de crise terminée, une fois la « libération » ou la « révolution » considérées comme réalisées, on juge souvent nécessaire le retour à la normalité d’avant-guerre et au conservatisme pour rétablir la vie civile. Cela revient souvent à ré-instituer les rôles traditionnels sexués, au détriment des statuts nouvellement acquis par les femmes.

C’est un phénomène malheureusement tout à fait courant de voir les femmes subir un retour en arrière de leurs droits après la « libération », après la « révolution », « une fois notre pays libre », même si elles ont été des actrices énergiques de la lutte. L’espoir qu’une fois le but rassembleur de la « liberté » atteint, chacun-e dans la société vivra librement, s’est révélé être un vœu pieux — les femmes aux USA, en Algérie, en Inde, au Vietnam peuvent le confirmer. La manifestation la plus récente de ce phénomène est le statut des femmes dans les pays du soi-disant « printemps arabe ».

Bien que durant ces dernières années, nos écrans de TV étaient emplis de femmes qui manifestaient contre des régimes répressifs, et qui jouaient un rôle clé dans les mouvements, la situation des femmes a même parfois empirée depuis les soulèvements. Cela est dû au fait que, alors que le mécontentement et la désillusion générale vis à vis du système transcendent souvent les genres, les classes, les ethnicités et les religions, il est clair que ceux qui ont le plus à gagner en se soulevant sont les femmes, la classe ouvrière et les minorités et groupes opprimés. Si les mouvements sociaux ne prêtent pas attention aux spécificités, les nouveaux régimes pourraient ne former que de nouvelles élites qui opprimeront les groupes vulnérables à leur façon. Le besoin d’organisations de femmes, autonomes, indépendantes, se fait aussi sentir dans l’expérience des luttes des femmes kurdes…

La région qui a été le plus communément qualifiée de « libre » est le Kurdistan Sud. Les kurdes y jouissent d’une semi-autonomie, y ont leurs propres structures de gouvernance et n’y sont plus persécutés du fait de leur ethnicité comme le sont encore les kurdes dans d’autres régions. Le Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK) a reçu en fait des éloges internationaux pour avoir établi une entité économiquement forte et relativement démocratique, comparée notamment au reste de l’état démembré d’Irak. Le GRK puise souvent une légitimité à travers cette comparaison avec l’Irak malgré ses structures internes profondément anti-démocratiques. Alors même que ses membres dominants ont l’esprit extrêmement tribal, autocratique et corrompu, que l’opposition est réduite au silence et que les journalistes sont assassinés dans des circonstances troubles.

Le pragmatique GRK est amical envers des régimes tels que l’Iran et la Turquie qui répriment brutalement leur propre population kurde et rejettent même les ambitions d’autonomie des kurdes en Syrie. Il est assez intéressant de noter également qu’il semble s’agir là des endroits les plus déplaisants pour les femmes kurdes.

Il est intéressant de noter également que l’entité kurde la plus semblable à un état, la mieux intégrée au système capitaliste, et qui satisfait aux exigences des puissances régionales comme l’Iran et la Turquie ainsi qu’à celles des puissances mondiales, ne montre le moindre d’intérêt pour le droit des femmes et la remise en cause du patriarcat. Cela nous en apprend beaucoup sur les manières dont les différentes formes d’oppression se recoupent, mais aussi sur le type de Kurdistan que peut tolérer la communauté internationale.

On doit certainement tenir compte du fait que le sud est une région en voie de développement, mais bien que le gouvernement dispose de nombreux outils à sa disposition pour donner du pouvoir aux femmes, il ne semble pas intéressé pour les utiliser. En théorie, on pourrait s’attendre à ce que les femmes au sud Kurdistan bénéficient d’une meilleure situation que dans les autres régions du pays, puisqu’elles vivent dans une région prospère gouvernée par des kurdes, où elles ne sont plus persécutées du fait de leur ethnicité. Même si les femmes y souffrent de moins de strates d’oppression, elles sont victimes du féodalisme tribal des partis politiques dominants, qui semblent considérer le nationalisme futile et la croissance capitaliste comme une conception adéquate de la « liberté ».

Dans le Kurdistan Sud, les femmes sont très actives dans la revendication de leurs droits, mais le GRK rechigne souvent à améliorer ses lois. La violence contre les femmes est épidémique, en augmentation même, mais le gouvernement n’en fait tout simplement pas assez pour la combattre. En 2011/12, on a enregistré presque 3 000 cas de violence contre des femmes, mais 21 personnes seulement furent poursuivies, sans parler des cas qui n’ont pas été dénoncés. Les rares hommes condamnés sont souvent libérés peu après. Parfois, les victimes de la violence féminine sont montrées du doigt et blâmées pour avoir « provoqué » les hommes. Comme la punition n’apparaît pas comme dissuasive pour la violence masculine, le système perpétue l’oppression des femmes.

L’absence d’organisations de femmes réellement indépendantes, non-partisanes, est également très problématique. De nombreuses organisations de femmes dans le Kurdistan Sud sont même dirigées par des hommes ! Les politiques féodales, tribales encouragent sans aucun doute des attitudes patriarcales qui représentent d’immenses obstacles à la libération des femmes. Même si la condamnation des actes de violence contre les femmes semble se développer, il n’y a pas de remise en question fondamentale du système patriarcal dans son ensemble.

Des instances de décisions autonomes de femmes sont essentielles pour garantir une représentation de leurs intérêts spécifiques. Une approche du haut vers le bas des droits des femmes est souvent inadéquate et renforce le patriarcat de manière passive. Des projets issus de la base semblent plus efficaces pour transformer la société : Par exemple, un projet documentaire indépendant sur la mutilation génitale des femmes (qui semble pratiqué uniquement dans le Kurdistan Sud) a réussi à faire modifier la loi par le GRK. Malheureusement, elle reste largement pratiquée sans châtiment.

Il est important de souligner qu’il ne s’agit nullement d’une situation qui serait originaire du sud Kurdistan. La condition des femmes a pour origine ici le manque d’intérêt des partis politiques à s’engager dans la libération des femmes. Il s’agit d’un choix politique délibéré de la part des partis dominés par des hommes. Cela ne doit pas en être ainsi !

L’idée selon laquelle « Maintenant que nous avons un ‘Kurdistan libre’, ne le critiquons pas trop » semble très répandue, même si cela se fait au détriment d’une réelle compréhension de la démocratie et de la liberté pour tous.

Demander le châtiment des violences contre les femmes et une meilleure représentation de leurs intérêts dans la sphère publique ne signifie pas que les femmes ne soient pas « loyales envers l’état ». Il semble difficile d’être loyale envers un tel état patriarcal. Les femmes ont besoin de de transgresser les affiliations partisanes et de développer un mouvement des femmes, au-delà de petites ONG. Les femmes du sud Kurdistan ne devraient pas se contenter de moins que cela, tout particulièrement depuis qu’elles disposent de davantage d’outils, d’instances et de ressources que les femmes kurdes dans d’autres régions, pour travailler en faveur d’une société plus égalitaire.

Même les militantes des partis politiques kurdes de gauche, socialistes, ont fait l’expérience que, sans instances autonomes, leurs voix sont réduites au silence dans la société patriarcale kurde. Bien que le Parti des Travailleurs du Kurdistan, PKK, soit connu pour les nombreuses femmes à des postes de responsabilité au sein de ses rangs et pour son engagement déclaré en faveur de la libération des femmes, les choses n’ont pas été toujours faciles pour les femmes dans le mouvement de guérilla. Dans les années 1980, la composition démographique du PKK, qui avait son origine dans les milieux universitaires socialistes, a été bouleversé lorsque de nombreuses personnes issues des régions féodales, rurales et moins éduquées du Kurdistan ont rejoint les montagnes après que leurs villages aient été détruits par les turcs.

La plupart de ces gens n’avaient pas été en contact avec des idéaux tels que le socialisme et le féminisme et considéraient par conséquent, le nationalisme comme principale motivation de leur combat pour la libération nationale. A l’époque, de nombreuses femmes dans le mouvement de guérilla se sont battues pour convaincre leurs camarades masculins qu’elles étaient leurs égales. L’expérience négative de la guerre acharnée des années 1980 a aussi négligé l’aspect éducatif dans l’entraînement à la guérilla, puisque la guerre était plus urgentes, mais cela a permis aux femmes de prendre conscience d’une chose : Nous avons besoin d’organisations autonomes de femmes !

Le PKK et les partis qui partagent la même idéologie réussissent à créer des mécanismes qui garantissent la participation des femmes à la sphère politique et, au delà, à remettre en question la culture patriarcale elle-même. L’idéologie du PKK est explicitement féministe et est intransigeante lorsqu’il s’agit de la libération des femmes. A la différence des autres partis politiques kurdes, le PKK n’a pas fait pas appel à des propriétaires terriens féodaux et tribaux pour atteindre ses buts, mais a mobilisé les régions rurales, la classe ouvrière, les jeunes et les femmes.

La force du mouvement des femmes qui en a résulté illustre le fait que établir des structures telles que la coprésidence (partagée par une femme et un homme) et une répartition sexuée de 50-50 dans les comités à tous les niveaux administratifs n’est pas purement symbolique pour donner une visibilité aux femmes. L’officialisation de la participation des femmes leur donne un point d’appui pour s’assurer que leurs voix ne seront pas déformées et cela a réellement remis en question et transformé la société kurde sous de nombreux aspects.

Cela conduit à son tour à une vaste popularisation du féminisme au nord Kurdistan. La lutte des femmes n’est plus un idéal parmi des cercles militants de l’élite mais un prérequis pour la lutte de libération. La domination masculine n’est pas acceptée dans ces milieux politiques, des plus hauts niveaux de l’administration jusqu’aux communautés locales de base. Cela a été obtenu à travers l’établissement d’instances autonomes de femmes au sein du mouvement.

Même si il reste beaucoup de problèmes en ce qui concerne la violence envers les femmes au nord Kurdistan, l’intérêt pour l’égalité des sexes comme mesure de liberté d’une société a, en fait, politisé les femmes, jeunes comme âgées, et a établi un mouvement des femmes incroyablement populaire. Beaucoup de femmes turques cherchent aujourd’hui l’inspiration dans le riche trésor que constitue l’expérience des femmes kurdes. Alors que la Turquie a aujourd’hui un premier ministre qui encourage les femmes à se marier jeunes, à se voiler et à faire au moins quatre enfants, et que les trois partis les plus représentatifs de Turquie comptent moins de 5% de femmes dans leurs rangs, le Parti Démocratique des Régions Kurdes (BDP) ainsi que le Parti Démocratique du Peuple (HDP) nouvellement créé comptent fièrement au moins 40% de femmes dans leurs rangs, en se focalisant explicitement sur les questions féministes et LGBT. Le mouvement des femmes kurdes lui-même critique le patriarcat au Kurdistan et souligne que les progrès obtenus à ce jour ne signifient pas la fin de la lutte.

Influencé par ce discours sur la libération des femmes, les principaux partis politiques de l’ouest du Kurdistan, Rojava, ont adopté l’idéologie du PKK et renforcent la coprésidence ainsi que la parité 50-50 au sein de leurs appareils politiques. En entérinant la libération des femmes dans tous les appareils légaux, organisationnels et idéologiques de leurs structures de gouvernance depuis la base même, y compris les forces de défense, ils s’assurent que les droits des femmes ne seront pas remis en question.

Les hommes avec des antécédents de violence domestique ou de polygamie sont exclus des organisations. La violence contre les femmes et le mariage des enfants sont illégaux et passibles des tribunaux. Les observateurs internationaux qui visitent l’ouest du Kurdistan avouent qu’ils sont profondément impressionnés par la révolution des femmes qui a émergé malgré la terrible guerre civile en Syrie.

En même temps, les cantons récemment créés dans l’ouest du Kurdistan ont intégré fermement aussi d’autres ethnies et groupes religieux au sein de leur système. Dans l’esprit du paradigme du « confédéralisme démocratique » tel que proposé par le dirigeant du PKK, Abdullah Öcalan, ils ont renoncé à la création d’ un état comme solution, puisqu’ils pensent que les états sont des entités hégémoniques par nature qui ne représentent pas le peuple. Les principaux partis politiques insistent sur le fait qu’ils ne veulent pas faire sécession d’avec la Syrie mais rechercher une solution démocratique à l’intérieur des frontières existantes, tout en incluant les minorités dans le gouvernement et en accordant aux femmes une voix égale dans la création « d’un système démocratique radical partant de la base fondé sur légalité des sexes et l’écologie”, au sein duquel différents groupes ethniques et religieux peuvent vivent sur un pied d’égalité.

Les avancées du peuple du Kurdistan de l’Ouest ont été constamment attaquées par le régime syrien de Assad comme par les groupes jihadistes liés à al-Qaïda qui semblent être financés et soutenus en partie par la Turquie.

Il est intéressant d’observer que l’entité kurde, la plus ressemblante à un état, la plus prospère, la mieux acceptée et établie, le GRK, est incapable de respecter le droit des femmes, alors que l’ouest du Kurdistan, malgré un embargo politique et économique et l’épouvantable situation de guerre, ne se tourne pas vers le nationalisme ou un état, mais un confédéralisme démocratique, comme solution et a déjà créé de nombreuses structures pour garantir la représentation des femmes. Les préférences de la communauté internationale sont intéressantes au plus haut point sous cet angle ! Alors que le GRK est souvent loué comme un modèle de démocratie dans la région, l’ouest du Kurdistan est totalement discrédité.

Si les acteurs internationaux qui se présentent eux-mêmes comme des défenseurs de la liberté et de la démocratie au Moyen-Orient étaient réellement intéressés par la paix en Syrie, ils soutiendraient auraient probablement soutenu le projet laïque, progressiste, dans l’ouest du Kurdistan. Au contraire, les kurdes ont été exclus de la conférence de Genève II de janvier 2014. Cela s’est fait, en outre, en partie avec l’accord du GRK, qui a aidé à marginaliser les avancées dans l’ouest du Kurdistan, principalement parce que les principaux partis politiques – idéologiquement et non de manière organisationnelle – sont alliés avec le PKK, le rival traditionnel du parti GRK au pouvoir.

La cadre du GRK concernant le progrès, la démocratie, la liberté et la modernité ne remet pas en cause le système mondial capitaliste, étatiste, nationaliste et patriarcal. C’est pourquoi il semble que ce soit le genre de Kurdistan qui peut être toléré par la communauté internationale, alors que les partis politiques qui ont la capacité de perturber le système sont marginalisés.

Des événements récents illustrent les manières sexistes avec lesquelles les idéologies féministes de quelques partis politiques kurdes sont attaquées. Dans une tentative pour démontrer qu’il était un ami des kurdes, le premier ministre turc, Erdogan, a invité le président du GRK, Masoud Barzanî, dans la capitale kurde officieuse Amed (Diyarbakir). Accompagné par des chanteurs comme Sivan Perwer et Ibrahim Tatlises, connus pour leur opportunisme et leur féodalisme sexuel, une comédie d’événement a été montée à Amed. La rencontre a été avant tout une occasion pour essayer de marginaliser les kurdes de Turquie, notamment le PKK et les partis politiques légaux du Kurdistan nord.

Lors d’une cérémonie de mariage, les deux dirigeants, Erdogan et Barzanî, ont béni l’union de quelques centaines de couples, tous représentant la femme selon l’image qu’ils en ont. La plupart des mariées portaient le voile, tous les couples étaient très jeunes. Cette démonstration de conservatisme au nom de la « paix » illustrait la similarité entre les mentalités féodales et patriarcales des deux dirigeants et de leur entourage. En essayant de marginaliser le PKK, ils essayaient en réalité de marginaliser toutes les femmes kurdes. Sous cet aspect, cette cérémonie de mariage extrêmement conservatrice, était plus une insulte délibérée au mouvement des femmes kurdes qu’une représentation d’une coexistence pacifique des peuples.

Mais le partenariat intéressé entre Barzanî et Erdogan est il surprenant ? La Turquie n’a pas de problème avec le GRK ou même avec les kurdes en général. Le problème est idéologique.

Selon les termes du politicien kurde Selahattin Demirtas : « Si nous l’avions voulu, nous aurions pu déjà créé dix Kurdistan. L’important n’est pas d’avoir un Etat appelé Kurdistan, ce qui importe, c’est que nous ayons un Kurdistan avec des principes, des idéaux.”

L’attitude des puissances régionales comme l’Iran et la Turquie, qui ont des traditions répressives vis à vis de leur population kurde respective, et le comportement des puissances internationales le démontrent : un Kurdistan qui souhaite coopérer avec ces régimes, qui maintient des liens économiques avec ces états et qui est désireux de marginaliser les partis politiques kurdes les plus radicaux au nom de son propre opportunisme, peut très bien être toléré par la communauté internationale. Une structure comme le GRK, compatible avec le cadre du système dominant est accepté, alors que des partis politiques qui remettent en cause le système capitaliste, féodal-patriarcal, étatiste sont ostracisés. Cette préférence asymétrique de la part de la communauté internationale dévoile sa réelle nature anti-démocratique. Et les femmes kurdes vivent tout cela à travers leurs propres corps.

Afin que le Kurdistan devienne une société réellement libre, la libération des femmes ne doit en aucune manière être remise en cause. Critiquer l’échec du Gouvernement Régional Kurde dans les domaines des femmes, de la liberté de la presse, etc. ne signifie pas que l’on « divise » les kurdes.Quel genre de société serait le Kurdistan Sud si l’on n’apprenait pas aux gens à être critiques de peur de perdre ce qui a été obtenu au travers de tant de sacrifices ? Les gens ne devraient-ils pas être critiques, même si cela signifie s’opposer à son propre gouvernement ? N’est-ce pas là l’essence même de la démocratie ? Ne devons-nous pas cela à tous ces gens qui sont morts pour construire une société où cela vaille la peine de vivre ? Se satisfaire de moins, au nom du maintien du statu, c’est se représenter la liberté au sens le plus abstrait possible du terme. Les femmes du Kurdistan qui luttent quotidiennement méritent certainement mieux que cela.

Le nationalisme, le capitalisme, l’étatisme, ont été les piliers du patriarcat et ont souvent utilisé le corps et les attitudes des femmes pour contrôler les sociétés. Le niveau de liberté a considérablement baissé dans le système capitalisme mondial dans lequel nous vivons. Il semble, dès lors, assez tentant de se satisfaire du , étant donné qu’il est devenu une forteresse de la modernité capitaliste. Mais, en reproduisant les défauts et les lacunes du reste du monde, le GRK restreint considérablement sa conception de la liberté.

Par conséquent, les femmes ne devraient pas attendre la libération de la part d’une structure hégémonique bâti sur le modèle étatique. A partir du moment où nous considérons le fait d’organiser l’élection d’une Miss Kurdistan comme un signe de progrès et de modernité, nous reproduisons exactement les mêmes mécanismes qui ont asservi l’humanité en premier lieu. Est cela que nous appelons liberté ? Un consumérisme débridé ? Un nationalisme primaire ? La reproduction des éléments d’un capitalisme et d’un patriarcat mondial, en les étiquetant du drapeau kurde afin de nous vanter d’être modernes ?

La liberté ne se trouve pas dans les hôtels turcs, les investissements iraniens, les chaînes de restaurants, les concours de beauté sponsorisés par l’étranger, ou dans les vêtements traditionnels kurdes. La liberté ne vient pas lorsque nous pouvons prononcer librement le mot Kurdistan. La liberté est une lutte sans fin, un processus de construction d’une société éthique, égalitaire. Le vrai travail ne commence qu’après la «libération». « Azadî » doit être être évaluée au regard de la libération des femmes. A quoi sert un état kurde si il perpétue la culture du viol, le meurtre des femmes, la maladie antique du patriarcat ? Les apologistes du viol, les dirigeants sexistes kurdes, et les institutions officielles seraient-ils très différents des structures étatiques répressives si ils portaient nos vêtements traditionnels ?

Le « Kurdistan » en lui-même n’équivaut pas à liberté. Un Kurdistan patriarcal est un tyran plus insidieux que des agresseurs habituels. Être colonisées et asservies par ses partenaires selon les critères sexuels de sa propre communauté est un acte encore plus violent et honteux qu’une invasion étrangère.

Par conséquent, les femmes kurdes doivent constituer l’avant-garde d’une société libre. Cela demande du courage de s’opposer à des états répressifs, mais cela demande parfois encore plus de courage de s’opposer à sa propre communauté. Car ce n’est pas réellement une simple gouvernance kurde, ni même un état kurde, qui est dangereux pour le système dominant. Une plus grande menace pour les structures hégémoniques réside dans une femme kurde consciente et active politiquement.

Dilar Dirik, membre du mouvement des femmes kurdes

Traduction 

Texte original : Stateless Democracy : How the Kurdish Women’s Movement Liberated Democracy from the State 

Autre article de Dilar Dirik publié sur notre page : « Il est temps de boycotter la Turquie »

Les familles de Roboski demandent justice pour la 339ème semaine

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TURQUIE / BAKUR – ŞIRNAK – Les proches de 34 civils kurdes qui ont été tués par des avions de guerre turcs près du village Roboski le 28 décembre 2011 se sont rassemblés sur les tombes de leurs proches aujourd’hui.
 
Les familles se sont rassemblées sur les tombes de leurs proches pour la 339ème semaine pour réclamer la justice.
 
Veli Encu a parlé au nom des familles, entouré de parents portant des photos des civils tués par l’armée turque, parmi lesquelles se trouvaient beaucoup de mineurs.
 
Encu a commencé son discours en remerciant l’Association des droits de l’homme (Insan Haklari Dernegi – IHD) pour son communiqué de presse mensuel pour rappeler le massacre. Encu a souligné que depuis 339 semaines, ils demandaient justice mais qu’ils ne rencontraient que le silence. « La douleur et la perte des familles – a-t-il dit – ont été ignorées par les autorités. »
 
Rappelant au gouvernement AKP les promesses qu’il a faites et qu’il n’a pas tenues, Encu a déclaré : « Le gouvernement AKP, qui nous a condamnés à l’injustice, n’a jamais donné aux familles de Roboski aucune raison d’espérer. Après les élections du 24 juin, les personnes opprimées et les personnes sans justice continueront de n’avoir ni espoir ni confiance dans ce gouvernement. »
 
Un groupe de 40 villageois kurdes dont la plupart étaient des adolescents – de Roboskî et du village Gülyazı, à Şırnak / Uludere – revenaient dans la soirée du 28 Décembre 2011 du Kurdistan irakien vers la frontière du Kurdistan turc. Ils revenaient de la contrebande de cigarettes, de carburant et d’autre marchandise, chargés sur le dos des mules.
 
Deux avions de guerre de l’armée turque les ont bombardé à leur retour.
34 membres du groupe ont été tués dans l’attaque aérienne. Deux membres du groupe se sont enfuis en Irak. Un seul survivant, Servet Encü, est retourné dans son village. 28 des tués étaient de la famille Encü. Certains d’entre eux étaient brûlés au-delà de la reconnaissance ou démembrés. Ils ont été transportés jusqu’à Roboski sur le dos des mules en raison du terrain montagneux.

ELECTIONS TURQUES : Analyse du vote du HDP à l’étranger & en Turquie

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TURQUIE / BAKUR – Les élections du 24 juin en Turquie et au Kurdistan du Nord ont été marquées par des fraudes et des irrégularités. Dans ces élections controversées, le HDP a réussi à entrer au parlement en troisième position.

Si l’on examine certains chiffres et les résultats du parti démocratique des peuples (HDP), on peut voir la dynamique sociale se poursuivre tout au long de ces élections.

Cette analyse fournit également des perspectives utiles pour l’élaboration de programmes de travail pour l’avenir.

Regardons ensuite certains des résultats des élections sous cet angle

Selon des résultats non confirmés, le HDP est le troisième plus grand parti au Parlement turc avec 67 député-e-s grâce aux 5.865.977 voix, soit 11,71%.

Le taux du HDP à l’étranger est d’environ 260 000 voix.

Le HDP est le premier parti dans 7 pays

Ces pays et la part des voix obtenues par le HDP sont les suivants :

Suède – 37,1 %

Finlande – 48,1%

Royaume-Uni – 49,2 %

Suisse – 40,8% – 40,8%

Japon – 44,3 %

Ukraine – 29,5 % – 29,5

Irak – 47,89%

Le HDP a obtenu le plus grand nombre de pourcentage des votes dans les provinces kurdes d’Hakkari et Şırnak où le HDP a obtenu 70,2% des voix.

La ville où le HDP a obtenu le plus grand nombre de votes est Lice, 86,5%.

Après Lice, on trouve Başkale (84,4 %), Varto (83 %), Cizre (82,1 %) et Nusaybin (81,7 %).

Comme on peut constater à partir de ces chiffres que les endroits où la violence de l’État a frappé le plus durement sont ceux qui ont voté pour le HDP.

Il ne s’agit pas seulement d’une question de nombre ou de majorité des voix, mais aussi d’une réalité sociologique différente. Malgré la brutalité de la violence étatique, les gens se sont levés et ont refusé de changer ou de prendre du recul lorsqu’il s’est agi de soutenir le parti qu’ils soutenaient.

Il convient également de mentionner que l’endroit où l’AKP (le parti au pouvoir) a obtenu le moins de votes au Kurdistan est Ovacık, le district de Dersim. L’AKP a obtenu 5,7 %.

Le HDP est le seul parti qui augmente le nombre de voix après les élections du 1er novembre 2017.

L’AKP a perdu 6,94 %, CHP 2,68 % et MHP 0,80 %, tandis que le HDP a connu une augmentation de 0,94 %.

Le HDP est le premier parti dans les villes kurdes d’Amed (Diyarbakır), Van, Mardin, Batman, Agrı, Şırnak, Şırnak, Muş, Siirt, Hakkari, Idil et Dersim.

Toujours par rapport aux élections du 1er novembre, le vote a augmenté dans les régions d’Adana, Adıyaman, Erzincan, Antep, Malatya et Urfa.

Le HDP est le premier parti dans 3 grandes villes sur 30 : Amed, Van et Mardin.

Le candidat présidentiel du HDP, Selahattin Demirtas, a obtenu le plus grand nombre de voix à Şirnak, Hakkari, Amed, Batman et Agri.

Il a reçu un total de 4 205 243 voix. Lors de l’élection présidentielle de 2014, il avait obtenu 3 958 103 voix.

Le nombre de voix du HDP a augmenté d’environ 247 000

Examinons maintenant certains des taux qui changent au Kurdistan, ou plus précisément, les irrégularités et les fraudes qui ont une incidence sur le vote.

Le HDP a connu la plus grande perte de voix à Şirnak et Hakkari par rapport aux élections du 1er novembre 2015. La perte à Şirnak est de 15,29% tandis qu’à Hakkari, elle est de 13,54%.

Comme nous l’avons mentionné plus haut, ce sont aussi les deux provinces où le HDP a obtenu les meilleurs résultats. Alors, que faire de tout ça ? De quoi réfléchir.

Alors que le HDP a perdu des votes dans 17 localités, il l’a augmenté dans 64 autres. Il est intéressant de noter que toutes les pertes ont été subies dans les provinces kurdes où traditionnellement le HDP a obtenu les meilleurs résultats.

Et curieusement, le MHP (le parti d’extrême-droite anti-kurde] est le seul parti qui a augmenté le vote dans tout le Kurdistan sans exception ! C’est l’explication la plus claire du transfert et de la fusion des bureaux de vote des régions kurdes.

Le MHP a eu augmentation de 400% des votes à certains endroits. Et des endroits où il ne pouvait rêver obtenir un seul vote !

Quand nous regardons les sept régions de Turquie qui ont renvoyé des députés HDP, nous verrons que la plupart des 67 députés viennent de l’Est et du Sud-Est (régions du Kurdistan).

Au total, 45 députés ont été élus dans ces deux régions. (Le HDP a obtenu 27 députés du sud-est, tandis que l’AKP en a obtenu 30).

Le HDP n’a pas pu élire de député dans la région de la mer Noire alors qu’un seul député a été élu dans la région de l’Anatolie centrale.

Tous les députés élus dans la région de Marmara ont été élus à Istanbul, à l’exception d’un élu à Kocaeli.

En ce qui concerne la région égéenne, le HDP a obtenu deux députés, tous deux élus à Izmir.

Les provinces où HDP a obtenu le moins de votes sont Bayburt et Kütahya.

Dans les deux cas, le taux est de 0,7 %. Ces chiffres sont suivis par Afyon et Gümüşhane avec 0,8 %.

https://anfenglishmobile.com/news/reading-numbers-after-the-elections-27820

 

ELECTIONS EN TURQUIE : Conférence de presse le vendredi 29 juin à Paris

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PARIS – Dimanche 24 juin, une délégation du PCF a été arrêtée en Turquie à Agri, alors qu’ils étaient sur place pour observer les élections présidentielles et législatives. Christine Prunaud, Pascal Torre et Hulliya Turan ont passé plusieurs heures, retenues à la gendarmerie.

CONFERENCE DE PRESSE initiée par le PCF et le CDK-F pour témoigner de la répression policière dont les délégations françaises ont fait l’objet lors des élections en Turquie

Demain, VENDREDI 29 JUIN, à 11h00
Place du Colonel Fabien – Paris 19

L’objet de cette conférence de presse est de témoigner de la répression policière dont les délégations françaises ont fait l’objet, dont celle du PCF, entravant leur mission d’observation pendant les élections présidentielles et législatives en Turquie, le 24 juin 2018.

Avec des représentants du PCF, du PG, d’EELV, du HDP, de France-Kurdistan et du CDK-F, nous rendrons compte des irrégularités, des pressions et des intimidations constatées ainsi que les conséquences de l’élection de R.T. Erdogan et de l’alliance AKP-MHP.

Bureau de presse du PCF,

Paris, le 28 juin 2018.

Observatrice de l’APCE : Les élections en Turquie n’ont pas été équitables

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L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a envoyé une commission de 33 personnes pour observer les élections présidentielles et parlementaires tenues le 24 juin en Turquie et au Kurdistan du Nord, et la commission de l’APCE dirigée par Olena Sotnyk d’Ukraine s’est heurtée à de nombreux obstacles.

La députée allemande des Verts, Tabea Rössner, a parlé de ses observations sur les élections sur le site web T-online déclarant que même s’ils avaient le droit de surveiller le lieu d’élection qu’ils ont choisi, ils n’étaient pas en mesure de le faire :

« Les campagnes [électorales] elles-mêmes n’ont pas été menées dans des conditions égales ou équitables. Seul Erdoğan a fait de la propagande, d’autres n’ont pas eu la même opportunité. Les activités électorales de l’opposition ont été interdites. Nous ne pouvons pas parler d’un processus électoral juste et honnête. Ce que nous pouvons dire, c’est qu’il y a eu beaucoup d’irrégularités.

Nous voulions faire un effort commun avec la commission de l’OSCE, et j’ai été chargée d’Erzurum.(…)
Nous ne pouvions pas aller où nous voulions, parce qu’il y a de la violence contre le peuple kurde dans le sud-est de la Turquie, et le Conseil de l’Europe nous a dit qu’il ne pouvait pas garantir notre sécurité ».

330 observateurs pour 180 000 bureaux de vote

La députée allemande a déclaré qu’il n’y avait que 330 observateurs pour les 180.000 bureaux de vote à travers la Turquie et le Kurdistan du Nord : « Parce que nous étions si peu nombreux, nous ne pouvions pas faire d’inspections spontanées. » a déclaré Rössner qui se trouvait dans la région kurde d’Erzurum.

« Quand ils nous ont vus surveiller ce processus de vote injuste et malhonnête, ils nous ont fait sortir du bureau de vote. Nous avons été témoins d’un processus électoral très douteux. Nous avons également constaté que les enveloppes électorales n’étaient pas estampillées comme elles auraient dû l’être. Des membres de famille sont entrés dans les cabines ensemble, et la police qui n’aurait pas dû être là était présente. »

Mme Rössner, députée fédérale allemande pour les Verts, a déclaré que ses observations sur les élections turques seront publiées par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l’Europe sous la forme d’un rapport.

Le régime Erdoğan avait refusé l’entrée dans le pays aux observateurs de l’OSCE : Andrej Hunko, de Die Linke en Allemagne et Jabar Amin, des Verts en Suède. D’autres délégations européennes avaient été arrêtées et menacées…

Source

 

Pourquoi la Turquie se concentre aujourd’hui sur Manbij ?

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SYRIE – Après la libération de la ville par le Conseil militaire de Manbij avec le soutien des forces démocratiques syriennes (FDS) en 2016, Manbij est devenue l’objet et l’objectif des opérations turques. Daesh a été vaincu par les forces démocratiques syriennes à Manbij et l’Etat turc n’est pas disposé à admettre la défaite de ces gangs terroristes.

Aujourd’hui, l’Etat turc cherche à venger les mercenaires vaincus à l’est de l’Euphrate, et cela est évident dans ses plans et opérations concernant les attaques contre Afrin, Manbij, Shengal et Qandil.

En outre, l’Etat turc n’accepte d’aucune façon d’éloigner Daesh de ses frontières parce qu’une présence de Daesh à ses frontières et dans les zones contrôlées par la Turquie garantit son intervention dans les affaires syriennes et assure sa présence continue dans ces zones.

Après que l’Etat turc a réalisé qu’un grand danger menaçait Daesh à Manbij, et que Daesh était sur le point de disparaître, il s’est déplacé aussi vite qu’il le pouvait, et a amené des gangs jihadistes à Jarablus pour construire un cordon de sécurité autour de Daesh.

La défaite de Daesh à Manbij a été un coup dur pour l’Etat turc et bien que l’Etat turc ait fourni toutes les possibilités à ces mercenaires pour mener les attaques et de l’aide à tous égards, ils ont été vaincus par les forces démocratiques syriennes.

Manbij est aujourd’hui l’une des zones les plus sûres et gérées par ses habitants

La sécurité dont jouit Manbij dérange l’Etat turc. L’Etat turc essaie de rendre Manbij aux gangs jihadistes pour étendre son contrôle des territoires syriens à travers Manbij. L’un des principaux objectifs de l’attaque de Manbij est de restaurer ce qu’il a perdu en Syrie à cause des forces démocratiques syriennes (FDS), les unités de protection du peuple et des femmes YPG/YPJ. (…).

L’Etat turc veut couvrir la situation interne en Turquie et détourner l’attention vers la Syrie. Dans ce contexte, le président Erdogan a cherché à exploiter la crise syrienne pour manipuler son peuple pour servir ses intérêts et gagner les élections et pour montrer au monde qu’il est occupé à assurer la sécurité de la Syrie et de son peuple et qu’il veut libérer le peuple syrien de toutes les forces qui lui sont hostiles.

Pour convaincre le monde et les puissances internationales et pour réaliser ses intérêts autoritaires, Erdogan envoie ses gangs se faire tuer en Syrie et légitime ses attaques au motif qu’il combat les YPG/YPJ, qu’il qualifie de terroristes.

Mais les YPG/YPJ ont annoncé, il y a quelque temps, qu’elles avaient retiré leurs conseillers militaires de Manbij. Le porte-parole du Pentagone, Adrian Rankin Galloway, a déclaré que des pourparlers sont toujours en cours entre les États-Unis et la Turquie au sujet des opérations militaires turques dans la région de Manbij.

Le 4 juin, après la rencontre entre le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu et son homologue américain Mike Pompeo à Washington, ils ont annoncé dans une déclaration commune qu’ils avaient mis au point une feuille de route commune sur Manbij.

Le porte-parole du Pentagone, Adrian Rankin Galloway, a également publié une déclaration sur les récents développements. Il a déclaré que les fonctionnaires des Ministères de la défense américaine et turque se sont réunis à Ankara entre le 22 et le 23 juin pour convenir d’une feuille de route pour Manbij et que l’accord est de maintenir la sécurité à Manbij.

Quand les mouvements conjoints turco-américains commenceront-ils à Manbij ?

Galloway a déclaré que les pourparlers étaient toujours encours.

Les YPG ont annoncé, il y a quelque temps, qu’elles avaient retiré leurs conseillers militaires de Manbij et qu’il n’y avait aucune présence de leurs combattants à Manbij, et ne restaient seulement qu’un certain nombre de conseillers militaires pour fournir une assistance au peuple et au conseil militaire de Manbij. Les YPG ont expliqué dans leur déclaration que la présence des conseillers avait pour but d’aider le peuple et l’administration militaire et civile à Manbij et que maintenant leur mission a pris fin, de sorte qu’elles se sont retirées de la ville.

Après le retrait des combattants des YPG/YPJ et la mise en place d’équipes mobiles conjointes entre les forces américaines et turques, la décision de la deuxième phase de la feuille de route entre les deux pays sera mise en œuvre pour Manbij dans un délai de six mois.

L’administration locale et son Conseil militaire, qui se compose des habitants de Manbij, dirigent maintenant Manbij. Les habitants de Manbij s’opposent aux attaques contre Manbij et mènent des manifestations anti-turques pour protester contre l’entrée de la Turquie et de ses mercenaires dans la ville.

http://www.hawarnews.com/en/haber/why-is-turkey-focusing-on-manbij-at-this-time-h2221.html

 

Hasankeyf ou « la date de la mort de l’eau » (Dîroka Mirina Avê / Water’s Date of Death)

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TURQUIE – BATMAN – La ville kurde d’Hasankeyf, vieille de 12.000 ans, et la vallée du Tigre sont la cible de la politique de l’Etat turc qui se caractérise par la destruction et l’annihilation. Le projet de barrage et de centrale hydroélectrique d’Ilisu, prévu depuis les années 50, est confronté à la résistance civile depuis les années 90 et constitue donc une source d’inspiration pour de nombreuses autres luttes sur le patrimoine naturel et culturel.
 
Le documentaire « Dîroka Mirina Avê / Water’s Date of Death (La date de la mort de l’eau) » vise à montrer la vallée du Tigre et Hasankeyf comme un être vivant menacé de disparition.
 
Hasankeyf est l’une des rares cites où l’histoire est préservée, et a été le foyer de civilisations telles que les Hurrians, Mitannis, Assyriens, Urartiens, Mèdes, Perses, Romains, Byzantins, Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides, Artukides et Ayyubides. Avec son histoire et sa nature, Hasankeyf remplit 9 des 10 critères de l’UNESCO mais elle est détruite en raison des politiques anti-kurdes que les gouvernements en Turquie ont mises en œuvre au Kurdistan. L’État turc n’a pas demandé à l’UNESCO pour l’ajout de Hasankeyf à la Liste du patrimoine mondial, et détruit maintenant la ville en l’inondant. Hasankeyf, la ville où les pierres sentent l’histoire, est maintenant sacrifiée pour le barrage d’Ilısu à la suite des politiques anti-kurdes de la Turquie.
 
Abondance de vestiges historiques
 
Hasankeyf abrite des preuves incroyables sur les racines de l’espèce humaine, le début de l’agriculture et le début de la civilisation. Environs 6 000 grottes autour de la ville antique sont l’un des premiers sites de peuplement humain. La vie humaine dans la ville antique de Hasankeyf remonte au 8ème siècle avant notre ère et les dessins à l’intérieur des grottes des environs de la ville ont éclairé différentes périodes, cultures et architectures de l’humanité. Le gigantesque château d’Hasankeyf comprend des objets historiques tels que la mosquée des Ayyoubides, le grand palais, le petit palais, la mosquée Al-Rızk, la mosquée Sultan Suleiman et la mosquée Koç, le pont de pierre des Assyriens et l’Akkoyunlu et la tombe de Zeynel Bey (qui a été déplacée en 2017) . La construction du barrage d’Ilısu détruira ces vestiges ainsi que des espèces animales et végétales uniques au Tigre et à l’Euphrate.
 
Le barrage d’Ilisu va engloutir les racines de l’humanité
 
Les écologistes et les archéologues soulignent que la construction du barrage d’Ilısu n’inondera pas seulement Hasankeyf. Seuls 7 000 hectares des 37 750 hectares qui seront touchés par le barrage ont été fouillés par les archéologues entre 1988 et 1991. Il y a plus de 300 sites archéologiques sur ces 7 000 hectares. 83 de ces sites sont directement affectés par le barrage, et les autres sont sensibles à l’effet d’érosion du barrage. Le barrage d’Ilısu inondera des preuves incroyables sur les racines de l’espèce humaine, le début de l’agriculture et plusieurs civilisations.
 
https://vimeo.com/245294539

Les habitants d’Afrin vivent dans un cauchemar

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AFRIN – Un habitants d’Afrin a confirmé que les mercenaires et l’armée turque détruisent tout.
 
L’Etat turc et ses alliés mercenaires ont pillé et détruisent Afrin qui était l’une des villes les plus paisibles de la Syrie, malgré la guerre.
 
Afrin a été ciblée car elle représentait ce que l’Etat turc ne peut pas accepter : la tolérance, la coexistence de différentes nations, cultures, langues, une administration autonome où ce sont les citoyens qui s’auto-dirigent et participent à tous les processus de décision dans les différents domaines de leur vie.
 
La Turquie ne tolérerait jamais cela, et c’est pourquoi elle est entrée dans Afrin, elle a expulsé les gens de leurs maisons, elle les a pourchassés et assassinés.
 
Et maintenant, une fois dans la ville, la Turquie et ses alliés mercenaires continuent leur destruction violente de toute trace de cette Afrin paisible et, pendant qu’ils y sont, ils volent, pillent, détruisent les propriétés des civils et kidnappent, tuent, violent , torture les civils kurdes restés dans la ville.
 
Dans ce scénario de cauchemar et d’horreur, certains civils parviennent à envoyer des messages et des photos pour documenter ce que la Turquie et les mercenaires font à Afrin.
 
Un civil qui vit dans le centre-ville d’Afrin et ne voulait pas que son nom soit révélé, a déclaré à l’ANHA qu’ils se sentaient comme des étrangers dans leurs propres maisons et espaces de vie.
 
« La situation dans la ville est terrible », a-t-il déclaré, ajoutant: « C’était autrefois une ville pleine de vie, bondée et bruyante et maintenant c’est juste un grand centre de torture. »
 
La source a déclaré que les forces d’occupation harcèlent et répriment les civils mais en même temps elles détruisent aussi les pierres, les bâtiments de la ville.
 
Il a déclaré que l’armée turque et ses alliés mercenaires écrivent sur les murs des slogans racistes.
 
« Presque tous les murs de la ville ont été couverts d’insultes et d’écrits racistes », a déclaré la source, ajoutant que « l’armée et les mercenaires turcs n’ont aucun respect pour quoi que ce soit dans la ville ».
 
La source a envoyé une photo d’une rue à Afrin. Sur le mur de l’université Afrin, l’écriture dit : « Afrin est arabe, les Arabes resteront ».
 
Les rapports que les femmes ont été forcées de porter la burqa ont été confirmés par la source et il a ajouté que « le bruit des armes ne s’arrête jamais. Parfois, les groupes de mercenaires se battent entre eux. »
 
La source a également confirmé que « les gens ont peur de quitter leur maison car la violence est élevée dans la rue. Afrin était un endroit tellement sûr auparavant et maintenant les gens ont peur de sortir parce que l’armée turque et les mercenaires peuvent les kidnapper ou leur tirer dessus. »

Le 28 juin 1987, l’Irak a mené une attaque chimique contre la ville kurde de Sardasht, au Rojhilat

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Le 28 juin 1987, l’Irak a mené une attaque aux armes chimiques contre la ville kurde de Sardasht (Serdeşt) au Rojhilat (Kurdistan d’Iran).
 
Durant la guerre Iran-Irak, les régions kurdes d’Iran et d’Irak ont subi tellement de ravages de la guerre que les traces et les souvenirs sont encore vivants 30 ans après. La position géographique des régions kurdes entre les deux Etats leur avait donné le « privilège » d’être les premières qui recevaient les bombes et les attaques des belligérants !
En effet, à force de voir les bombardiers durant plusieurs années, la population avait appris à se cacher ou se réfugier dans les montants d’alentours. Mais l’attaque de 28 juin n’était pas comme les autres. L’arrivée et le départ rapide des bombardiers qui avaient jeté « seulement » quatre bombes avait laissé les gens perplexes. Il y avait également des odeurs que la population ne connaissait pas. Mais pour l’armée irakienne, cette attaque avait été bien planifiée car dans une heure précise, ses avions ont bombardé quatre points stratégique de la ville de Sardasht afin que les gaz engloutissent toute population.
 
Durant les premiers heures de la journée du 28 juin 1987, il y a eu environs 120 civiles qui ont été tuées et des milliers blessés dont certains sont encore en vie en subissant des douleurs atroces jusqu’à nos jours.
Ainsi, malgré l’interdiction d’utilisation du gaz de moutarde, du gaz sarin et du cyclosarin par la convention de Genève, ni à l’époque, ni aujourd’hui, il n’y a eu aucune condamnation contre l’Etat irakien par les puissances internationales. Ceci dit, il était normal que l’Irak reste impuni car ce sont les puissances internationales qui fournissaient au gouvernement irakien en armes chimiques.
D’autre part, le gouvernement iranien non plus n’a pas fait grande chose pour les victimes dont certaines n’ont jamais reçu d’aides car elles ne pouvaient pas « certifier » leurs maladies.
 
Chaque années, les habitants de Sardasht commémorent cet événement. Mais jusqu’à aujourd’hui, seulement les habitants de Hiroshima au japon connaissent bien cet événement et chaque années, des habitants de Hiroshima participent à la commémoration de Sardasht. Par ailleurs, Hiroshima a une avenue qui s’appelle Sardasht.
Plus d’information sur l’utilisation d’armes chimiques par l’Irak pendant cette période à voir ici 

ELECTIONS TURQUES : la délégation italienne fait état des nombreuses violations, irrégularités & fraude 

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ITALIE – La délégation italienne qui s’est rendue en Turquie pour suivre les élections du 24 juin, est retournée en Italie et a publié un communiqué de presse au sujet de leur visite et de leur travail.

« La présence d’observateurs internationaux a permis de vérifier les nombreuses violations de l’exercice du droit de vote, commises par l’armée et la police pour intimider les électeurs à l’intérieur des bureaux de vote et les menaces proférées par des personnes qualifiées de représentants du parti d’Erdogan qui intimidaient ceux qui se rendaient dans les bureaux de vote, arrachant les bulletins de vote et les utilisant pour voter pour eux.

La délégation a été témoin de ces violations dans de nombreux sièges dans la province de Diyarbakir, où certains représentants de notre délégation se sont retrouvés en discussion avec les présidents des bureaux dans la région de Kulp, où ils ont trouvé de nombreux soldats armés présents à l’intérieur des bureaux, ce qui est interdit par la loi électorale, voté en mars 2018, qui interdit la présence de la police et de l’armée à proximité des bureaux de vote sauf dans les cas très graves de violation de l’ordre public ».

Selon la délégation, le travail des observateurs internationaux a été « efficace, grâce à la présence, prévue pour chaque groupe qui a assisté aux bureaux de vote, des avocats représentant les listes du HDP. Les soldats ont été retirés, mais dans d’autres bureaux de vote, on a appris plus tard que de nombreuses personnes ont été menacées et que de nombreux représentants des délégations internationales n’avaient pas le droit d’y entrer ».

Toutes les violations ont été signalées à la Commission électorale suprême et les résultats de ces plaintes sont attendus.

La délégation a déclaré que  » le rôle du HDP est très important au Parlement où il mènera la lutte contre les abus et la dénonciation quotidienne de la violence systématique du régime d’Erdogan « .

Les membres du HDP rencontrés par la délégation italienne après le jour de l’élection, ont stigmatisé l’intervention du leader grec, souvent salué par la nouvelle « gauche« , Tzipras, qui a félicité Erdogan pour la conduite de la campagne électorale et des élections qu’il a qualifié de « démocratiques« .

Khalid Ibrahim, chef du département des affaires étrangères du HDP, a remercié la délégation italienne et les nombreuses autres délégations d’Europe.

https://anfenglishmobile.com/news/italian-delegation-violations-during-vote-numerous-and-widespread-27792