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« Qandil n’est pas un objectif mais plutôt une division du Bashur »

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Les journalistes du Kurdistan Sud (Bashur) ont déclaré que l’Etat turc ne visait pas seulement Qandil, mais essayait de faire sortir le peuple kurde du Kurdistan Sud, comme il l’a fait à Afrin. Les journalistes kurdes ont également dénoncé les déclarations de Nechirvan Barzani et l’ont qualifié d’insouciant à l’égard du sang kurde qui coule.

Face à la poursuite des attaques de l’Etat d’occupation turc et l’invasion des territoires du Bashur sur une distance de 40 km, les réactions populaires augmentent, surtout que ces attaques ont eu pour résultat de faire des victimes civiles. Les réactions populaires se sont transformées en ressentiment et en actions politiques en conjonction avec les déclarations faites par le président du gouvernement de la région, Nechirvan Barzani, le 4 juillet, lorsqu’il a légitimé l’occupation turque et décrit la présence des combattants du PKK au Bashur comme une occupation.

Des journalistes du Bashur ont parlé à l’agence de presse Hawar des raisons et des conséquences de l’occupation turque au Bashur, ainsi que des déclarations de Barzani et du rôle des journalistes face à l’occupation.

Ils cherchent à faire sortir le peuple kurde du Bashur, comme cela a été le cas à Afrin

Le journaliste Burhan Haji Suleiman a parlé des objectifs de l’occupation turque des territoires du Bashur, et a déclaré que l’Etat turc combattait chaque geste ou étincelle kurde qui va vers la liberté, que ce soit au Kurdistan ou n’importe où dans le monde. Burhan Haji Suleiman a déclaré : « L’Etat turc a attaqué Afrin et a chassé le peuple kurde de là « . Il a souligné que l’objectif principal de l’Etat turc n’est pas Qandil  : « Il y a des projets plus profonds et plus grands, l’Etat turc cherche à contrôler l’ensemble des territoires du Bashur, et a des ambitions spéciales sur les terres de Kirkouk, et comme il a occupé Afrin, a chassé les Kurdes de là et s’est installé au lieu des familles des mercenaires, la Turquie cherche à faire la même chose au Bashur aussi ».

La Turquie veut affaiblir les Kurdes et contrôler le Kurdistan

Le journaliste Shevan Mohammed a parlé des objectifs de l’occupation turque du Bashur Kurdistan :  » Cette fois, il y a des objectifs différents pour l’occupation turque des territoires du Bashur. Dans les années 1990, c’était temporaire et tactique, mais aujourd’hui, il cherche à une occupation stratégique permanente de la zone, en particulier les zones entre Zakho et Qandil qui atteignent les frontières iraniennes ».

De l’avis de Suleiman, il y a deux raisons principales à l’occupation turque des territoires du Bashur; la première raison est que la Turquie cherche à étendre son contrôle sur la région, à affaiblir les Kurdes et à contrôler la région du Kurdistan, tandis que la seconde raison est que la Turquie cherche à atteindre les frontières iraniennes.

Les attaques contre Qandil échoueront 

Selon Shevan Mohammed, les attaques de l’armée d’occupation turque sur Qandil échoueront pour deux raisons. « Bien que la Turquie ait agi jusqu’à présent comme si l’Iran était de son côté, l’Iran n’a montré aucune position jusqu’à présent. Comme nous le savons tous, il y a deux grandes forces au Moyen-Orient : les chiites et les sunnites. L’Iran et les chiites d’Irak représentent le côté chiite, et la Turquie et l’Arabie saoudite représentent le côté sunnite. Malgré quelques accords intérimaires entre la Turquie et l’Iran concernant la cause kurde, mais ils restent des forces en conflit, et donc la proximité des troupes turques de la frontière iranienne irritera l’Iran, de sorte que cette attaque ne réussirait pas facilement.

D’autre part, les habitants de la région ne sont pas avec la Turquie, ceux qui sont avec la Turquie sont les protecteurs des villages du Bakur [Kurdistan du Nord] et certaines des forces mercenaires en Syrie. Ce ne sont pas les résidents de la région et ils ne peuvent pas y rester longtemps parce que les gens de la région ne les accepteront pas. L’hiver arrive après des mois et les montagnes de la région sont très accidentées. L’armée turque ne peut pas se battre dans ces montagnes, sauf si un parti kurde soutenait l’occupation turque, et maintenant le parti [PDK] est le plus proche de la Turquie. La Turquie pourrait bénéficier de la fragmentation des Kurdes. »

Les déclarations de Barzani ne tiennent pas compte du sang kurde

Dans ses commentaires sur les déclarations de Nechirvan Barzani qui légitiment l’occupation turque, le journaliste Burhan Haji Suleiman a affirmé que ces déclarations sont soumises à certains intérêts et relations entre le PDK (Parti démocratique du Kurdistan) et l’Etat turc.

Suleiman a exprimé son mécontentement à l’égard des déclarations de Barzani qui légitiment le meurtre des civils kurdes par l’armée turque  : « Ces déclarations ne tiennent pas compte du sang kurde. Dans tout autre pays, lorsque les civils sont tués par un autre pays, le gouvernement de ce pays répond aux attaques, mais Barzani rend le sang kurde bon marché pour satisfaire le pays étranger ».

Ces déclarations ne reflètent pas l’opinion du peuple du Bashur, mais elles sont liées au Parti démocratique [PDK] et au Parti de la justice [parti politique au pouvoir en Turquie]. Le peuple s’oppose à toute occupation étrangère et ces déclarations font beaucoup de mal aux Kurdes (…) ».

Cette occupation conduira à la division de la région du Kurdistan

Le journaliste Shevan Mohammed a parlé de l’attitudes du peuple et des partis politiques face à l’occupation turque en déclarant : « Les gens du Bashur ont toujours été contre toutes les formes d’occupation, mais les positions des partis politiques sont différentes. Le Parti démocratique se tient aux côtés de la Turquie, les autres partis sont silencieux, mais le peuple rejette l’occupation. Si cette occupation se poursuit, elle provoquera un clivage dans la politique kurde et au sein du peuple kurde, et elle entraînera le déclenchement d’une guerre civile comme cela s’est produit dans les années quatre-vingt-dix.

De plus, des pays comme l’Iran et la Turquie bénéficieront de la division kurde. Nous espérons que le peuple kurde unira ses classes contre l’occupation. Sinon, un grand risque menacerait les valeurs nationales du peuple kurde. Dans le cas de la poursuite de cette occupation, le peuple la repousserait, et peut-être la rue kurde serait-elle divisée en deux parties ».

Le parti de l’Union patriotique du Kurdistan et le PDK contrôlent les médias

Au sujet des attitudes et des réactions des professionnels des médias et des journalistes à l’égard de l’occupation turque, le journaliste Burhan Haji Suleiman a déclaré que l’occupation a causé une division nationale au Kurdistan, de sorte que chaque parti mène sa politique de manière isolée. Bien que les médias et les intellectuels s’opposent à l’occupation et expriment leurs positions, ils n’ont pas été en mesure d’influencer les partis politiques.

Suleiman a souligné que les médias ont été divisés en deux parties. Les médias et chaînes influentes sont sous le contrôle des journalistes affiliés aux partis. Les médias indépendants publient des nouvelles sur l’occupation turque, alors que l’impact de ces médias reste faible. Les principaux médias sont sous le contrôle du PDK et de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK ou PUK en anglais].

http://www.hawarnews.com/en/haber/qendil-is-not-goal-rather-basr-division-h2503.html

 

En 1989, l’homme politique kurde, Qasimlo fut assassiné à Vienne en toute impunité

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Le 13 juillet 1989, l’homme politique kurde, « Abdul Rahman Ghassemlou [ou Abdulrahman Qasimlo] et deux de ses collaborateurs ont été assassinés à Vienne par des « émissaires » iraniens au cours des « pourparlers de paix ». Près de 30 ans après, ce crime d’État n’a malheureusement pas été sanctionné. Les exécutants identifiés, munis de passeports diplomatiques, ont pu librement quitter l’Autriche pour regagner l’Iran où ils ont été félicités et promus. La justice autrichienne n’a pas cherché à élucidé ce terrorisme d’État au cœur de l’Europe. Au-delà de cette injustice, qui reste encore très vive dans la mémoire collective kurde, le message politique du Dr. Qasimlo, les idéaux qui ont guidé son combat pour l’émancipation du peuple kurde, pour un Iran démocratique et laïc respectueux de sa diversité politique, culturelle et linguistique gardent toute leur actualité au Kurdistan, en Iran et au Proche-Orient. » (texte via Institut kurde de Paris)
 
QUI ÉTAIT QASIMLO
 
Né à Urmia, d’une riche famille féodale, Qasimlo a fait ses études à Urmia, Téhéran, puis à Parsi, en France. Il est retourné au Kurdistan en 1952 à la fin de ses études.
En 1973, lors du troisième congrès du PDKI, il fut élu au poste de secrétaire général du parti, poste auquel il fut réélu plusieurs fois jusqu’à son assassinat. En 1979, son parti a soutenu la révolution. Khomeiny qualifiait d’opportuniste la participation tardive des Kurdes du PDKI à la révolution iranienne. Des militants appartenant au parti avaient pris le contrôle des camps militaires dans les régions kurdes. Khomeini a demandé à tous les groupes armés de faire partie d’une organisation révolutionnaire et a demandé aux militants kurdes de rendre leurs armes. Ghassemlo a exigé l’autonomie des Kurdes et a refusé de déposer les armes. La majorité des Kurdes ont boycotté le référendum pour la nouvelle constitution qui a été adopté à une écrasante majorité. Après deux confrontations sanglantes entre les Kurdes et les forces loyales à Khomeiny, la rébellion kurde s’est transformée en guerre. Peu de temps après le début de la rébellion armée kurde, Khomeiny a déclaré une « guerre sainte » contre les Kurdes. Ce fut le début de la confrontation des partis politique kurdes et du nouveau régime, qui aboutit à une défaite militaire et à la répression politique des Kurdes par le gouvernement central. Des milliers d’exécutions ont eu lieu au Kurdistan Est (Rojhelat) pendant la rébellion.
 
En 1988, après la fin de la guerre Iran-Irak, le gouvernement iranien a décidé de rencontrer Qasimlo. Plusieurs réunions se sont tenues à Vienne, fin 1988, début 1989. Une autre réunion a été organisée le 13 juillet, toujours à Vienne.
 
La délégation de Téhéran était composée des mêmes membres lors des rencontres précédents : Mohammed Jafar Sahraroudi et Hadji Moustafawi, en plus d’un nouveau membre : Amir Mansur Bozorgian. Les Kurdes avaient également une délégation de trois hommes : Abdul Rahman Ghassemlo, son assistant Abdullah Ghaderi Azar (membre du Comité central du PDKI) et Fadhil Rassoul, qui avait joué le rôle de médiateur.
 

Le lendemain, 13 juillet 1989, dans la pièce même où la négociation a eu lieu, Ghassemlo, son assistant Ghaderi Azar et Rassoul ont été exécutés. Hadji Moustafawi a réussi à s’échapper. Mohammad Jafar Sahraroudi, légèrement blessé, a été autorisé par l’administration autrichienne à partir. Amir Mansur Bozorgian a été libéré après 24 heures de garde à vue.

Ghassemlo a été enterré au cimetière de Père Lachaise, à Paris. Sa tombe se trouve à la 76ème division, 14ème ligne, face à la 36ème division, 1ère tombe à partir de la 36 ème division.

Pour plus d’information sur l’exécution de Qasimlo, voir l’article de Chris Kutschera ici

Les meurtres d’enfants et les intérêts du gouvernement AKP

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TURQUIE – Le gouvernement AKP utilise les informations faisant état de meurtres d’enfants et de femmes en Turquie pour instaurer la peine de mort. Toutefois, la réintroduction éventuelle de la peine de mort est dirigée contre ceux que l’État considère comme un danger pour lui-même.

Pendant un certain temps, il y a eu des attaques répétées contre les touristes en Turquie, ciblant en particulier les femmes. Le nombre de femmes violées et assassinées n’a cessé de croître durant les 16 ans de règne d’AKP. Mais, récemment, la presse traite les meurtres d’enfants à la une des journaux et joue un rôle crucial en transmettant les messages du pouvoir en place.

L’une des femmes assassinées est l’artiste italienne Pippa Bacca. (Pour promouvoir la paix mondiale avec un autre artiste, Pippa Bacca avait réalisé un trajet en auto-stop de Milan jusqu’au Moyen-Orient afin de faire « un mariage entre les différents peuples et nations » en portant symboliquement une robe de mariée lors de son voyage. Arrivée à Gebze en Turquie, elle a été violée et assassinée 31 mars 2008.)

Meurtres d’enfants

Il est à noter que des questions similaires jouent un rôle dans l’assassinat récent d’enfants en Turquie. Il y a toujours des enfants qui disparaissent, tous de bas âge. Ils sont victimes d’abus sexuels, puis cruellement assassinés. Les crimes ont lieu dans plusieurs régions de la Turquie presque simultanément.

Déjà, avant les élections du 24 juin, la « disparition » d’enfants a commencé à bouleverser la société. Lorsque les corps ont été retrouvés après les élections, le climat social a atteint un point d’ébullition et l’État turc a commencé à utiliser ce climat dans son intérêt, afin de réintroduire la peine de mort en Turquie.

On sait publiquement qui l’alliance AKP/MHP veut punir : à savoir les cercles révolutionnaires et démocratiques, ceux que l’Etat considère comme un danger pour lui-même. Sinon, la question de l’exécution des violeurs et des meurtriers ne se poserait pas du tout.

Bien sûr, la réaction de la population aux meurtres de fillettes n’est pas à mettre sur un pied d’égalité avec les réactions de l’alliance AKP/MHP. La réaction de la société qui s’oppose à une telle chose est juste et nécessaire. La société doit montrer la réaction la plus forte contre ces tueurs. Personne ne peut contredire cela. Mais il est tout aussi nécessaire d’empêcher le gouvernement d’atteindre ses objectifs sales en utilisant les meurtres d’enfants comme prétexte.

https://anfenglishmobile.com/features/child-killings-and-the-interests-of-the-akp-government-28177

 

Le Conseil des femmes du parti HDP : La voix des femmes sera entendue au Parlement

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TURQUIE – Le Conseil des femmes du parti démocratique des peuples (HDP) a publié la déclaration finale de sa réunion du 9 juillet.

Notant que les élections du 24 juin se sont déroulées dans un environnement très malsain, sur une base inégale et sans aucune légitimité démocratique, le Conseil des femmes du HDP a déclaré : « Notre candidat à la présidence Selahattin Demirtas a dû mener sa campagne électorale où il est retenu en otage. Les peuples de Turquie ont clairement indiqué qu’ils n’accepteraient pas un Parlement sans Le HDP et, par leur vote, ont fait en sorte que le parti franchisse le seuil ».

Un accent particulier a été mis sur le nombre de femmes élues au Parlement

« Nous avons envoyé au Parlement le plus grand nombre de femmes et il s’agit d’une réalisation significative. Toutefois, cela ne signifie pas une représentation égale. Nous assurerons une représentation égale de notre organisation et lutterons contre l’esprit dominé par les hommes et la discrimination tout autour de nous de la même manière.

Dans ce processus électoral, nous constatons que le langage et les attitudes qui renforcent les rôles de genre et renforcent le sexisme se renforcent et nous lutterons contre cela. »

La déclaration rappelle la situation de la députée de Hakkari, Leyla Güven, qui est toujours en prison « parce que l’AKP l’a décidé arbitrairement ».

Le Conseil des femmes a réitéré son engagement à « travailler à la création du Ministère de l’enfance, ce qui est essentiel pour la sécurité et le développement des enfants ».

La lutte des femmes pour les droits et les libertés ne s’est jamais arrêtée

« La voix des femmes députées, des conseils des femmes, des organisations de femmes, des organisations féminines, des organisations féministes sera entendue au nouveau Parlement », a conclu la déclaration.

https://anfenglishmobile.com/women/hdp-women-s-voice-will-be-heard-in-the-parliament-28160

 

Une femme kurde arrêtée à Afrin torturée dans les centres du MIT pendant trois mois

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Ziynet Sağlam parle de ce qu’elle a vécu après avoir capturée à Afrin pendant les attaques d’invasion et décrit la torture qu’elle a subie dans des centre appartenant au MİT, le service de renseignement turc.

Ziynet Sağlam est détenue dans une cellule d’isolement dans la prison de femmes fermée de Tarsus pour « appartenance à une organisation terroriste ». Elle est en grève de la faim depuis 11 jours car son appel pour être transférée dans le même quartier que ses amies arrêtées pour la même affaire a été rejeté par l’administration pénitentiaire. Sağlam déclare qu’elle continuera sa grève jusqu’à ce que sa demande soit satisfaite. Elle a raconté ce qui lui est arrivé à Afrin et en Turquie par l’intermédiaire de ses avocats.

Sağlam raconte qu’elle était dans le district de Jindires pendant l’opération d’invasion contre Afrin. Elle déclare que la Turquie a commis des crimes de guerre à Afrin par l’intermédiaire du MİT et des membres de l’armée syrienne libre (ASL), et elle a rendu compte de ce dont elle a été témoin.

Que s’est-il passé pendant l’opération d’invasion ?

Sağlam a déclaré que des zones résidentielles ont été bombardées et détruites, que des maisons et des magasins ont été pillés comme « butin de guerre« , que l’eau a été coupée et qu’il y a eu des cas de harcèlement et de viol pendant l’invasion. Elle a ajouté que des dizaines de personnes, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, et des milliers d’autres ont été forcées de fuir Afrin lors des attaques. Sağlam a également déclaré que le monde est devenu complice par le silence face à ce crime contre l’humanité.

Sağlam a déclaré qu’un père et sa fille ont perdu la vie dans la même maison où elle se trouvait lors d’un raid aérien le 10 mars 2018 dans un village de Jindirese. Sağlam elle-même a été blessée dans la même attaque, et est restée dans les ruines quelques temps.

Sağlam a été capturée par l’ASL et les soldats turcs alors qu’elle quittait les ruines. Ses ravisseurs l’ont déshabillée et l’ont habillée d’un uniforme des YPJ. Elle a également été harcelée et menacée : « Ils ont pris des photos de moi comme ça. Pour couvrir le massacre qu’ils ont commis, les soldats turcs ont mis plusieurs assiettes de nourriture sur une table, m’ont forcée avec un verre à la main et ont pris des photos. Les commandos des « Bérets bordeaux » avec des fusils et des couteaux ont pris des vidéos, en criant « allahou akbar ». Puis ils m’ont mise dans une pièce et m’ont attaché les mains, les pieds et les yeux. La nuit, ils m’ont emmenée dans une autre maison et m’ont torturée avec des bâtons, des câbles et des tuyaux ».

Sağlam a déclaré qu’elle perdait souvent connaissance à cause l’intensité de la torture : « Ils essayaient de me trancher la gorge avec les couteaux qu’ils avaient. Chaque fois que je me réveillais, ils me menaçaient de me décapiter. Puis ils m’ont emmenée de là jusqu’aux toilettes. Là-bas, ils m’ont enlevé mes vêtements en lambeaux et m’ont dit de porter le pyjama qu’ils m’ont apporté. Puis ils m’ont emmenée dans une mosquée. Chantant le takbir, ils ont essayé de me décapiter devant la mosquée. Je n’avais pas eu d’eau depuis des jours, alors j’ai demandé de l’eau. Ils appuyaient le couteau contre ma gorge. Quelque temps après, quelqu’un les a appelés et ils m’ont mise dans une voiture pour m’emmener d’Afrin à Azaz.

« Les interrogateurs étaient des membres du MIT »

Sağlam a déclaré qu’elle a été torturée tout au long du voyage. A Azaz, elle a été placée dans la même cellule que 5 femmes d’Afrin soumises à de violentes tortures. Sağlam a été interrogée par un homme qu’elle dit être un membre du MİT, et a été torturée et menacée de viol sur les ordres du même homme. Sağlam a également déclaré que les membres du MİT dans ce centre l’ont montrée à d’autres détenus sous la torture pour identification.

« J’ai été ligotée et conduite à l’écart »

Elle a été systématiquement torturée pendant plus d’un mois, puis emmenée à Antep, en Turquie, les mains et les pieds liés, les yeux attachés et un sac sur la tête. Elle a attendu longtemps nue à Antep, puis a été habillée d’une robe noire par les membres du MİT et placée dans une chambre avec un matelas couvert de la moisissure noire, avec des câbles électriques tout autour d’elle.

« J’avais des blessures partout, et les plantes de mes pieds étaient couvertes d’ampoules. Je pouvais sentir ma chair cuir pendant qu’ils m’électrifiaient », poursuit Sağlam. (…)

Sağlam y a été torturée pendant 20 jours selon son récit, et a été ramenée à Azaz. Elle a été gardée dans un pavillon de 5 personnes avec 38 femmes, qui ont toutes été soumises à la torture, au harcèlement et au viol. Elles étaient toutes traumatisées, et « chaque seconde dans la cellule était une torture« .

« Menacée si elle parlait de ce qu’elle a subi »

Sağlam a dit qu’elle a dû se couper les cheveux parce qu’ils étaient trop sales après 2 mois et 20 jours de torture. Elle a ajouté que les prisonniers reçevaient une petite quantité de nourriture, seulement une fois par jour. Sağlam a dit qu’après 3 mois, elle a été emmenée à Kilis et a fait face à un procureur. Elle a été obligée de faire une déclaration à la caméra contre le PKK : « Il y avait des pressions psychologiques dans le bureau du procureur. Ils ont apporté un appareil photo. Ils m’ont dit de dire que le PKK torture les gens. Je n’ai pas accepté. Le membre de MİT qui m’a torturé à Azaz a dit : « Vous ne direz à personne ce que nous vous avons fait, ce que vous avez vu. Vous ne parlerez à personne. Si vous le faites, nous vous trouverons et nous vous tuerons. »

Puis exilée à la prison de Tarsus

Sağlam a fait l’objet d’une fouille à nu dans la prison fermée pour femmes de Tarsus. On l’a emmenée à l’hôpital et on lui a remis un rapport sur les blessures et les signes de coups et blessures sur son corps. Elle n’a pas été placée dans le même quartier que les autres personnes arrêtées à Afrin dans la même affaire.

https://anfenglishmobile.com/features/i-was-tortured-in-mIt-centers-for-three-months-28155

 

« L’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes »

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Mustafa Karasu, membre du Conseil exécutif du KCK, déclare que l’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes.

« Le plus grand soutien au régime fasciste et meurtrier de Tayyip Erdoğan est fourni par l’Allemagne et sa chancelière Angela Merkel », écrit Mustafa Karasu, membre du Conseil exécutif du KCK (Union des communautés du Kurdistan) dans le texte suivant publié dans le quotidien Yeni Özgür Politika. Karasu évalue également la politique de l’Allemagne et de l’Europe face à la Turquie :

« L’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes. Il ne fait aucun doute que les États-Unis et la Russie apportent également leur aide dans le cadre de la politique génocidaire contre le peuple kurde. Quiconque soutient Tayyip Erdoğan et son gouvernement aujourd’hui est complice de l’anéantissement des Kurdes. Ceux qui ne connaissent pas la politique de génocide menée par le gouvernement de Tayyip Erdoğan ne connaissent pas la réalité politique et idéologique historique de la Turquie et ferment les yeux sur leur pratique actuelle. Nous devons répéter inlassablement que Tayyip Erdoğan et son gouvernement sont génocidaires. Ils visent à mener le génocide, pratiqué sur les Kurdes depuis 95 ans, à son terme sous le couvert de la religion.

L’Allemagne et sa chancelière Merkel apportent le plus grand soutien à la règle fasciste et meurtrière de Tayyip Erdoğan. En raison de la menace de Erdoğan d’envoyer des réfugiés en Europe et, surtout, en Allemagne, l’Allemagne s’est inclinée devant le gouvernement fasciste et les a soutenus. (…) Pour satisfaire la Turquie, l’Allemagne attaque les institutions démocratiques kurdes. Immédiatement après les élections, l’Allemagne a montré son soutien au gouvernement Erdoğan en attaquant une association démocratique utilisée principalement par les Yézidis. Bien sûr, sous des faux prétextes ! Pour satisfaire la Turquie, des drapeaux à l’image du représentant kurde Abdullah Öcalan, des photos des membres du YPG/YPJ tués dans la lutte contre l’Etat islamique et des drapeaux sont ramassés. Ceci fournit un soutien moral à Tayyip Erdoğan. Cela, bien sûr, soutient également le génocide des Kurdes. On ne peut pas le cacher en s’impliquant après du KDP [parti de Barzani au Kurdistan Sud] et en lui donnant des armes.

Le gouvernement allemand implique également la population allemande et devient sponsor et partisan de ce génocide. La politique de Merkel n’a rien à voir avec le peuple allemand. Le peuple allemand n’a pas voté Merkel pour cette raison.

Merkel n’apporte pas seulement un soutien politique à l’extermination des Kurdes, elle finance également le gouvernement meurtrier. Pour que Tayyip Erdoğan n’envoie pas de réfugiés en Europe, il est payé en rançon. Ils lui ont déjà donné trois milliards d’euros. Maintenant, il sera payé trois milliards de plus. En même temps, ils louent la politique des réfugiés du fasciste Erdoğan.

Bien sûr, l’Allemagne devrait être l’amie de la population turque, mais avec cette politique, l’ennemi de la population turque est soutenu. Elle soutient une politique sectaire. Avec cette attitude, Merkel se retrouve dans la même position que le gouvernement allemand qui a soutenu le génocide contre les Arméniens.

Le pays qui a la politique de réfugiés la plus répugnante et la plus vile est la Turquie. Sous le gouvernement Erdoğan lorsque la Turquie pratiquait des politiques de porte ouverte à l’égard de la Syrie, elle avait quatre objectifs principaux:

Le premier objectif était d’utiliser ces réfugiés et les gangs comme Daesh et al-Nusra sur ces réfugiés, afin de gagner de l’influence sur la politique syrienne elle-même. Bien que certains de ces réfugiés aient effectivement fui la guerre, la majorité d’entre eux ont été délibérément attirés en Turquie par le gouvernement Erdoğan Il a essayé de construire sa politique syrienne sur ces réfugiés. Les camps dans lesquels séjournent les Arabes syriens ont été transformés en bases logistiques d’al-Nusra, de Daesh et d’autres groupes similaires. Le MIT (service de renseignement turc) lui-même a attaqué la Syrie avec ces gangs.

La Turquie n’a pas eu à subir de pertes matérielles pour ces camps, car les dépenses pour ces camps ont afflué dans l’économie beaucoup plus que ces personnes qui servent de main-d’œuvre bon marché. En ce sens, il n’y a pas de sacrifice de la Turquie en termes de réfugiés. Le gouvernement Erdoğan considère les réfugiés comme une source de revenus à la fois politiques et économiques.

Le deuxième objectif était d’empêcher tout succès politique des Kurdes en Syrie et à Rojava, de forcer les Kurdes de Rojava à se déplacer en Europe et à réduire la population kurde à Rojava. Sans aucun doute, il voulait en utiliser une partie contre la révolution de Rojava. On a tenté de construire des collaborateurs kurdes.

Le troisième objectif était d’installer les réfugiés arabes au Kurdistan et de perturber la démographie de la région. L’installation de 25 000 Arabes sunnites dans le village Alevi de Teran, dans la région de Pazarcik, à Maraş, visait à rendre l’existence des Alévis dans la région complètement caduc. Cette politique a été poursuivie à Urfa pour changer la démographie et préparer les attaques contre le Rojava. Et en effet, cela se reflétait pratiquement dans les attaques contre Girê Spî (Tal Abyad).

Lorsque cette forme de politique sur l’utilisation des réfugiés a échoué, une quatrième méthode politique a été mise en œuvre. Il s’agissait d’utiliser les réfugiés comme moyen de pression pour obtenir un soutien à leur propre politique syrienne.

En effet, en faisant chanter les réfugiés, les pays européens ont été contraints de soutenir la politique de la Turquie à l’égard de la Syrie. D’autre part, la Turquie dit : « J’ai dépensé tant d’argent pour les réfugiés, je me suis sacrifié économiquement » avec l’intention de traire l’Europe (…). Il est devenu clair que, surtout en Allemagne, certains politiciens ont acceptés ce chantage.

Jusqu’à présent, une rançon de six milliards d’euros a été versée et nous ne savons pas combien d’autres rançons ils paieront. Il semble que lorsqu’il a besoin d’argent, Tayyip Erdoğan utilise les réfugiés comme moyen de pression. Les équipes qui font franchir la frontière sont sous le contrôle total du MIT [service secrets turcs]. Quand Erdoğan veut, les réfugiés sont envoyés en Grèce immédiatement. C’est la politique de réfugiés dont Merkel fait l’éloge.

Tout comme le gouvernement allemand soutient la politique génocidaire du gouvernement AKP, il est aussi devenu un otage par le chantage. Des attaques sont menées contre les peuples de Turquie et les forces démocratiques avec ce soutien. Il est évident qu’il importe peu à l’Europe de savoir qui est au pouvoir en Turquie. Lorsqu’il s’agit de la Turquie, l’Europe met tous les principes de côté.  Les valeurs européennes ont dégénéré en mascarade. Les plus importantes sont leurs relations de profit sale.

Cependant, l’Allemagne n’est pas la seule à soutenir la politique génocidaire de l’État turc. La Norvège, considérée comme l’un des pays les plus démocratiques d’Europe, a extradé une militante politique kurde qui fait face à une punition sévère en Turquie. Gülizar Taşdemir va maintenant atterrir dans les donjons de Turquie pour des raisons politiques. Quelle est cette sale politique ?

Alors qu’une personne qui risque d’être sévèrement punie pour des raisons politiques dans son pays d’origine devrait se voir accorder l’asile en vertu des lois de l’UE, une activiste politique est remis à un pays qui punit sévèrement les universitaires et même les écrivains.

La Norvège a accueilli les pourparlers d’Oslo entre les Kurdes et l’État turc. Ce pays a joué un rôle crucial dans la résolution des conflits dans de nombreux endroits du monde. Qui peut encore croire que la Norvège est un tel pays aujourd’hui ? La Norvège a montré qu’elle est politiquement du côté de celui qui semble plus fort. L’attitude de la Norvège montre que tout membre de l’OTAN, quels que soient sa mentalité politique et son système, est effectivement soutenu par l’OTAN. La politique sale de la Norvège le prouve une fois de plus.

Cela montre aussi ce que signifie la lutte kurde. La lutte kurde pour la liberté révèle qui est du côté de la démocratie et de la liberté et qui est du côté de la politique génocidaire, colonialiste et répressive, non seulement en Turquie ou au Moyen-Orient, mais dans le monde entier. Personne ne peut cacher son vrai visage face à la question kurde, le vrai caractère ressort.

Toutes les politiques menées montrent que l’OTAN est aussi le plus grand partisan du génocide des Kurdes. Cela a été démontré par les attaques contre le peuple kurde en Turquie et l’occupation d’Afrin. En ce sens, le peuple kurde, les peuples de Turquie, du Moyen-Orient et du monde doivent construire un front démocratique avec les peuples d’Europe contre les dirigeants européens et lutter partout pour la démocratie et pousser la lutte pour une révolution démocratique. (…)»

https://anfenglishmobile.com/features/germany-and-europe-are-accomplices-in-the-massacre-of-the-kurds-28153

 

Qu’est-ce qui se cache derrière l’extradition de Gülizar Taşdemir ?

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L’extradition vers la Turquie d’une militante kurde, Gülizar Taşdemir, semble être une conspiration, a déclaré l’activiste Niger Enayat.

« Taşdemir a été sacrifiée dans l’intérêt des relations Norvège-Turquie. L’effacement des données en possession des avocats et des personnes intéressées par l’affaire le confirme« .

L’écho de la décision de la Norvège d’extrader la militante Gülizar Taşdemir vers la Turquie le 4 juillet est toujours d’actualité. Alors que les procès suivis par les ONG, les médias et le public ont été transférés au droit international, une campagne a été lancée contre la Norvège.

Gülizar Taşdemir a demandé l’asile en Norvège en septembre 2015, au courant du mandat d’arrêt contre elle et sachant que sa vie était en danger en Turquie.

La demande d’asile, qui a duré 11 mois, a été rejetée par les autorités norvégiennes en août 2016. L’avocat de Taşdemir a fait appel de la décision. Après le rejet de l’appel, ils se sont adressés à la cour supérieure, mais en septembre 2017, elle a confirmé le rejet prononcé contre Taşdemir.

Face à cette situation, Gülizar Taşdemir a demandé l’asile en Allemagne en octobre 2017. L’Allemagne a rejeté la demande d’asile conformément à l’accord de Dublin et la police a remis Taşdemir à la Norvège le 2 juillet 2018.

Arrestation et extradition

Taşdemir a été détenue en Norvège pendant 2 jours, et le 4 juillet, le Département norvégien des demandeurs d’asile a jugé que ses « déclarations n’étaient pas crédibles » et ils l’ont extradée vers la Turquie, menottée et accompagnée de policiers.

Selon les dernière nouvelles, Gülizar Taşdemir serait détenue dans le département antiterroriste d’Istanbul (TEM). Ni sa famille ni son avocat n’ont reçu d’informations et ils pensent que sa vie est en danger.

Niger Enayati, membre du Conseil d’Oslo a déclaré que le rejet de la demande d’asile de la femme kurde n’a pas été un refus ordinaire. « Une décision consciente a été prise sur la vie de Tasdemir, à la suite d’un marché, et elle a été extradée vers la Turquie. Ce qui s’est passé après son extradition le confirme clairement« .

Le commerce sur la vie d’autrui

Malgré l’opposition manifestée par Amnesty International, les partis politiques et la société civile au cours des dernières heures, la Cour norvégienne du droit d’asile a confirmé son verdict antérieur selon lequel les  » déclarations de Tasdemir n’étaient pas crédibles « .

Enayati poursuit : « Malgré le fait de connaitre le passé de Taşdemir, malgré les photos et les documents présentés sur sa vie, une telle décision a été prise. Nous savons que des milliers de demandeurs d’asile en Norvège et dans les pays européens ont obtenu l’asile alors qu’ils n’étaient pas du tout des hommes/femmes politiques. Mais l’asile a été refusé pour une personne qui est clairement confrontée à un grave danger en Turquie. 

En 2016, une recherche a été faite sur la situation de Gülizar Taşdemir en Turquie. L’ambassade a dit qu’ils n’avaient rien sur elle. Toutefois, nous savons qu’en 2013,le bBureau du Procureur général turc de Dogubeyazit a décidé de poursuivre Gülizar Taşdemir sur la base de « l’appartenance à une organisation armée ». Il y a deux choses : soit la Turquie a menti aux autorités norvégiennes, soit un tel rapport a été préparé délibérément. Il y a là une grande contradiction. Nous savons que la Norvège n’est pas un pays aussi facile à tromper. Il reste donc que la décision a été prise à la suite d’un échange ».

Une monnaie d’échange ?

Enayati est convaincu qu’il y a une conspiration dans laquelle « la Norvège, l’Allemagne et la Turquie sont impliqués. Gülizar Taşdemir a été victime de cette sale alliance. Au cours des trois derniers mois, 245 personnes ont déclaré être membres de la communauté  Gulen et ont demandé l’asile en Norvège. Alors que l’État turc a demandé leur extradition de la Norvège, la Norvège a envoyé Gülizar Taşdemir. Ils veulent justifier l’acceptation de leur droit d’asile en prouvant que « la Turquie n’est pas sûre ». À l’heure actuelle, il y a ce débat en Norvège.

Taşdemir souffre de graves problèmes de santé, elle a des problèmes cardiaques, des problèmes sanguins et elle vient de subir une intervention chirurgicale. Taşdemir, a été envoyée en Turquie dans ces conditions. La Norvège est coupable d’un crime contre l’humanité et est responsable de sa vie ».

Données informatiques effacées

Enayat poursuit : « Il y a une autre preuve troublante : Toutes les données de l’ordinateur de l’avocat et des ordinateurs portables de certains membres du groupe de Solidarité avec Gülizar ont été effacées simultanément. Pourquoi et par qui les données de ce petit groupe chargé de l’affaire ont-elles été effacées ?

Selon la Norvège, les services de renseignement turcs ne feraient pas une telle chose. Ce qui ne laisse qu’un seul suspect : les services secrets norvégiens« .

Informations fournies aux médias turcs par la Norvège

La photo donnée par Taşdemir pour sa demande d’asile en Norvège et d’autres documents ont été remis à la Turquie.

La Turquie a, à son tour, donné la photo aux médias turcs. « Ceci est contraire à la fois à la loi norvégienne et à la loi des Nations Unies (ONU) sur les réfugiés. Même si la demande d’asile d’une personne est rejetée, ces documents et photographies ne devraient jamais être remis à un autre pays« .

La Norvège a trahi les Kurdes

Les Kurdes ont toujours considéré la Norvège comme un pays démocratique défendant les droits de l’homme, conclut Enayat : « La Norvège a joué un rôle de médiateur en 2009, entre le PKK et la Turquie. La Norvège a une telle mission. Mais cette décision a suscité une réaction parmi les Kurdes. Elle a trahi les Kurdes. Les Kurdes ne l’oublieront jamais. Actuellement, une campagne internationale a été lancée pour dénoncer cette décision norvégienne ».

https://anfenglishmobile.com/features/what-s-behind-the-extradition-of-guelizar-tasdemir-28133

 

 

« Il existe un accord international sur l’occupation du Bashur [Kurdistan Sud] »

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KURDISTAN SUD – SULAYMANIYAH – « Les forces internationales et régionales se sont mises d’accord sur une occupation de la région », explique Rêbiwar Kerîm, porte-parole de la Coalition pour la démocratie et la justice au Kurdistan du Sud.
 
Rêbiwar Kerîm, porte-parole de la Coalition Démocratie et Justice, a parlé à RojNews du recomptage des voix des dernières élections parlementaires irakiennes, de l’inefficacité actuelle du Parlement irakien sur les développements dans la région kurde, des attaques ciblées par l’occupation turque sur le Kurdistan du Sud (Bashur) et les prochaines élections régionales.
 
Quelle sorte d’atmosphère est créée par le recomptage des votes des élections législatives irakiennes au sein de la population ? Des attentes ou des espoirs ont-ils été soulevés dans la société ?
 
Nous ne faisons plus confiance aux résultats de ces élections et avons donc proposé d’annuler complètement les élections. Le recomptage à Kirkouk n’a pas impliqué tous les membres de la commission désignée. Cependant, nous étions bien préparés pour Sulaymaniyah. Nous nous sommes opposés aux résultats des élections dans la quasi-totalité du Kurdistan et à Sulaymaniyah, dans toutes les urnes.
 
Pensez-vous que les résultats vont changer ?
 
S’ils ne changent pas, nous perdrons toute confiance dans les élections.
 
Comment allez-vous agir si rien ne change ?
 
En ce moment nous attendons les résultats. Nous allons dire quelque chose une fois qu’ils sont annoncés. Nous savons que le comptage ne se fait pas entre de bonnes mains. Cependant, nous ne sommes pas seuls dans cette opinion, et d’autres forces sont d’accord avec nous. Par conséquent, nous développerons une attitude commune.
 
Un autre problème en Irak est la fin de la troisième législature. Il y a un vide législatif. Quels problèmes pourraient surgir pour l’Irak dans ce processus ?
 
Bien sûr, ce vide est très mauvais. La responsabilité de cela doit être prise en charge par les pouvoirs au pouvoir qui ont triché aux élections.
 
Lorsque le parlement irakien travaillait encore régulièrement, il a été dit que les pays voisins avaient interféré dans les affaires intérieures de l’Irak. Pourrait-il y avoir une intervention externe en raison de l’absence actuelle de législation ?
 
L’Irak a toujours été intervenu de l’extérieur. Le manque de fonctionnalité actuel du Parlement contribue à accroître la participation des forces étrangères dans la région. En outre, les forces régionales ont convenu d’une intervention. Au contraire, l’Irak doit seulement prendre ses décisions lui-même.
 
Selon vous, quel est le but de l’occupation du territoire du Kurdistan du Sud par l’armée turque ?
 
Les forces internationales et régionales ont convenu d’une occupation de la région. Cela doit être considéré dans une perspective large. Les Etats de la région doivent obéir au droit international et respecter la souveraineté territoriale de l’Irak. Le gouvernement régional du Kurdistan doit agir en fonction de ses responsabilités. L’intégrité territoriale de l’Irak et du Kurdistan du Sud ne devrait en aucun cas être violée et la vie de la population civile ne devrait pas être compromise. Les vies humaines sont la ligne rouge pour nous.
 
On dit que les élections législatives au Kurdistan seront reportées indéfiniment. Que dites-vous de ce débat ?
 
Nous sommes contre un report.
 
Êtes-vous en faveur d’un système présidentiel dans la région autonome du Kurdistan ?
 
Le système d’un pays est défini dans le cadre légal. Cependant, le problème de la région du Kurdistan est l’absence de lois. Les tentatives de construction connexes ont été repoussées dans le passé par le gouvernement actuel.
 
Que ferez-vous pour protéger les élections aux élections régionales du Kurdistan ?
 
La fraude électorale est inévitable. Eviter cela n’est pas de notre ressort. Le gouvernement et les commissions électorales doivent l’empêcher. Par exemple, les Kurdes d’autres régions du Kurdistan reçoivent des cartes électorales. Dans les listes électorales, il y a environ un demi-million de personnes qui utilisent de fausses cartes électorales. La liste électorale doit être redéfinie par la commission électorale.
 

La Commune Internationaliste du Rojava a un an

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La Commune Internationaliste  du Rojava travaille sur trois questions principales, l’internationalisme, les femmes et l’écologie.
 
Il y a un an, le 12 juin 2017, la Commune Internationaliste du Rojava avait partagé un communiqué publique présentant son projet au monde.
 
Le 12 juin est aussi l’anniversaire d’Anna Campbell, şehid Helin Qereçox, qui a donné son nom à la première Académie Internationaliste du Rojava. Campbell était une combattante britannique des YPJ qui a perdu la vie durant la défense d’Afrin.
 
Un an après, la Commune fait le bilan et partage les grandes étapes qu’elle a accomplies au cours de ces 12 mois.
 
Le communiqué a déclaré : « Après la présentation publique de la commune sous le slogan » apprendre, soutenir, organiser. Nous avons commencé à développer notre travail et nos projets, mettre en pratique les idées et les rêves que nous avions, et chercher un endroit pour construire la première académie internationaliste de la fédération démocratique de la Syrie du Nord ».
 
À la fin de l’été 2017, les internationalistes ont commencé à construire l’académie. Depuis lors, ils ont travaillé principalement sur trois axes : l’internationalisme, la libération des femmes et l’écologie.
 
Le communiqué poursuit : « Notre tâche principale a été la construction de l’Académie Internationaliste. Le lieu de débat, d’étude, de recherche et d’accueillir de nouveaux internationaux qui veulent aussi apprendre, soutenir et organiser la révolution du Rojava. nous avons également travaillé sur la construction de la Commune Internationaliste elle-même, en tant que cadre organisationnel pour nous et d’autres internationaux qui veulent se joindre, développant un système et un réseau pour intégrer et renforcer la dimension internationale de cette révolution ».
 
Écologie
 
La Commune a lancé la campagne «Make Rojava Green Again» en coordination avec d’autres institutions travaillant sur des sujets liés à l’écologie pour verdir la région de nouveau.
 
« Nous avons écrit un livre, que nous commencerons bientôt à publier dans différentes langues, présentant notre projet et ce qui nous motive à le réaliser. Notre but principal est de diffuser une perspective écologique de la vie révolutionnaire, en construisant notre académie avec une approche durable et le démarrage d’une coopérative d’arbres pour aider à reboiser les terres arides de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord ».
 
Femmes
 
Les femmes de la commune sont organisées en groupe autonome, en lien direct avec les différentes institutions et structures du mouvement des femmes dans le cadre de la révolution du Rojava.
 
« Nous avons soutenu différents projets et campagnes du mouvement des femmes participant au travail développé par Jinwar, le village écologique des femmes. Nous avons également étudié et organisé des programmes éducatifs sur le jinéolojî [science des femmes] et les mouvements de libération des femmes », a ajouté le communiqué.
 
Au milieu de la première année de vie en tant que commune, la guerre d’Afrin a éclaté.
 
La Commune a ressenti le besoin de ralentir les projets normaux pour participer à la Résistance d’Afrin, en faisant surtout des traductions, des travaux de solidarité internationale et d’autres types de travail dans les médias.
 
«L’invasion d’Afrin a été dure et brutale » – écrivent les internationalistes – « C’est très triste de voir l’armée turque et d’autres forces armées islamistes détruire la plus belle région du Rojava La guerre d’Afrin nous a affectés d’une manière que nous ne pouvions pas imaginer L’invasion, la lutte, la résistance ».
 
Au mois de mai, après plusieurs mois de construction de l’académie, le travail est enfin terminé.
Les internationalistes ont décidé de la baptiser « l’Académie Internationaliste Shehid Hêlîn Qereçox » à la mémoire d’Anna Campbell, la combattante britannique des YPJ tombée martyre à Afrin.
 
La commune internationaliste a réussi à organiser un cours d’éducation d’un mois pour les nouveaux internationalistes, ainsi que ceux qui sont au Rojava depuis le début de la commune.
 
L’enseignement comprenait des cours de langue kurde, des débats idéologiques, des connaissances sur la société, l’histoire du Moyent-Orient, du peuple kurde et des débats sur l’internationalisme et l’histoire de la Commune.
 
« Aujourd’hui, nous sommes fiers de dire que la Commune Internationaliste du Rojava est plus forte que jamais, et que ceci n’est qu’un pas de plus vers le mouvement démocratique et révolutionnaire qui grandit et se connecte partout dans le monde », écrit la Commune.
 
Le communiqué s’achève ainsi : « La Commune invite à nouveau tous les internationalistes, révolutionnaires et forces démocratiques, tous ceux qui veulent marcher avec nous, à apprendre, soutenir et organiser cette révolution car nous savons que le Rojava peut être l’étincelle qui initie une nouvelle façon de comprendre la vie, de développer une société en dehors du capitalisme, du patriarcat et des États-nations, et parce que nous savons que ce n’est que le début. »
 

Assemblée autonome de Shengal : « La  position du PDK est inacceptable »

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SHENGAL – L’Assemblée autonome démocratique de Shengal a publié une déclaration écrite sur les attaques d’invasion de l’État turc contre le Kurdistan Sud et les déclarations faites par les responsables du gouvernement régional du Kurdistan.

La déclaration est la suivante : « L’Etat turc poursuit depuis longtemps ses attaques contre les acquis du peuple kurde. Comme ils ont attaqué le peuple kurde par l’intermédiaire des gangs de Daesh, ils soutiennent maintenant les gangs contre le peuple. Après la défaite de Daesh par les forces kurdes, l’Etat turc a pris des mesures contre les Kurdes. Ils lancent des menaces d’invasion dans quatre parties du Kurdistan ».

Le gouvernement légitime l’invasion

« L’État turc ne combat pas seulement le PKK, il combat tous les Kurdes. L’État turc a fait des déclarations pour empêcher les Kurdes de réaliser leurs droits d’innombrables fois. Mais aujourd’hui, ce qui nous blesse, ce sont les déclarations du gouvernement régional du Kurdistan. Il n’est pas juste de considérer les attaques d’invasion de l’État turc comme légitimes et de blâmer le PKK dans les déclarations faites à la presse. Le gouvernement régional du Kurdistan, comme l’État turc, commet un crime contre le peuple kurde. Le PDK soutient les ennemis des Kurdes depuis 40 ans. Ils ont mis de côté la lutte du peuple kurde. Pour éviter d’entrer dans l’histoire sur une page noire, le PDK doit reconsidérer son approche« .

La position du PDK est inacceptable

« En tant qu’Assemblée autonome démocratique démocratique de Shengal, nous ne pouvons pas comprendre la position que le PDK a choisi de prendre, et nous ne l’acceptons pas. En tant que peuple de Shengal, nous nous tenons aux côtés du peuple du Bashure Kurdistan jusqu’à la fin et nous offrons notre soutien. Le PKKK se bat pour tous les peuples opprimés. Nous appelons toutes les forces internationales à s’élever contre les crimes contre l’humanité commis par l’Etat turc ».

https://anfenglishmobile.com/kurdistan/shengal-assembly-kdp-s-approach-is-unacceptable-28097

 

AFRIN : Un homme parle de la torture subie suite à son kidnapping

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M. E. vient du village de Til Silor à Jindires. Il a dû quitter le village à cause de l’invasion militaire turque et s’est installé au centre d’Afrin. Lorsqu’il a été publiquement prétendu que la région était sûre, il a décidé de retourner dans son village. En chemin, il a été arrêté par des membres des brigades du sultan Mourad et emmené en Turquie. Là-bas, il a été interrogé et  torturé.

Pendant deux mois, M.E. a été retenu prisonnier par l’État turc et ses milices, puis relâché. Deux mois plus tard, il a été enlevé de son village par la milice Ahrar al-Sham sous prétexte qu’il avait des liens avec l’administration autonome d’Afrin.

Encore une fois, il a été torturé puis relâché. Par la suite, il a été enlevé par la milice Ketiba al-Faruq et cruellement torturé. Au cours de son interrogatoire, il l’a dit aux officiers de la milice : « Vous parlez de liberté et de paix, pourquoi me faire ça ? ». Ils lui ont répondu : « Nous sommes venus brûler Afrin »

M. E. a ensuite été libéré et les milices ont commencé à piller sa propriété au début du mois de juin. Il a reçu l’ordre de quitter Afrin avec sa famille dans les dix heures.

M. E. rapporte que la milice a occupé sa maison à Jindires et y a installé leurs familles. Il dit que les habitants d’Afrin vivent dans la peur et peuvent difficilement quitter leur foyer. Ceux qui s’opposent à la milice sont tués ou emprisonnés. L’avocat Sami a été tué de cette façon après avoir refusé de payer une rançon.

M. E. a dû quitter Afrin avec dix autres familles. Dans les maisons vides sont logées les familles des troupes d’occupation.

https://anfenglishmobile.com/rojava/an-abduction-victim-from-afrin-speaks-of-atrocities-he-suffered-28094

 

« La constitution syrienne doit être rédigée par les peuples syriens »

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Lewend Mîrko, membre de l’Académie mondiale de la paix, a partagé avec l’ANHA quelques remarques sur le travail de la nouvelle constitution syrienne.

En ce qui concerne le travail de certains cercles pour créer une nouvelle constitution dans toutes les parties de la Syrie, Mîrko a souligné que la rédaction d’une constitution est un processus qui prend du temps et doit rassembler et répondre à toutes les sections de la société. Pourtant, la nouvelle constitution syrienne ne pourra pas être rédigée tant que le pays sera sous l’occupation de l’Etat turc. 

« La Turquie occupe des terres syriennes et viole les droits du peuple syrien ».

En outre, le membre de l’Académie mondiale pour la paix a déclaré que  » La Turquie essaie de s’ingérer dans le processus de rédaction de la constitution syrienne par divers moyens. Alors, qu’en est-il de la volonté du peuple syrien ? »

Chaque constitution, a dit Mîrko, est le résultat d’un débat au sein d’un parlement représentant tous les peuples. « Toutes les parties doivent s’unir, négocier une solution à la crise syrienne et s’opposer aux interventions sur les affaires intérieures syriennes afin que le peuple syrien puisse créer sa propre constitution« .

L’Académie mondiale de la paix, basée dans la ville palestinienne d’Al-Jalil, s’efforce de mettre fin aux guerres dans le monde entier sous le slogan « La paix dans le monde entier ».

https://anfenglishmobile.com/news/syrian-constitution-must-be-written-by-peoples-of-syria-28087