Accueil Blog Page 769

La riche vie artistique d’une famille d’artistes kurdes qui a fui le régime iranien

0
Chez le couple d’artistes originaires du Rojhilat, Runak Rasoulpour et Seywan Saedian l’art est devenue une affaire de famille. En effet, étant l’enfant d’un père sculpteur, peintre, photographe, graphiste, cinéaste, poète et d’une mère graphiste, illustratrice, artiste travaillant la céramique, le petit Passari n’a pas dû réfléchir longtemps avant de se lancer à son tour dans le travail artistique en créant notamment des sculptures métalliques ou participant aux créations de films d’animation aux côtés de sa mère.   
 
Runak Rasoulpour et Seywan Saedian ont fondé leur propre maison d’arts
 
Pasari Art Production est une entreprise familiale regroupant trois artistes travaillant chacun différents types d’art qui va de sculpture, animation, cinéma, photographie, illustration, céramique et littérature.
 
Seywan Saedian est sculpteur, peintre, photographe, designer, cinéaste, poète. Il est spécialisé dans la réalisation de sculptures en métal par la ferraille.
 
Runak Rasoulpour est graphiste, illustratrice, artiste travaillant également la céramique.

Runak a conçu des centaines de logos, affiches et livres et a illustré 23 livres imprimés au  Kurdistan du Nord. Elle a également créé des films d’animations pour enfants de nombreuses vieux contes kurdes. Elle a également réalisé quelques animations et courts métrages et des livres pour enfants.

Passari, 9 ans, a fait ses premiers pas dans l’art à travers la sculpture mais travaille surtout autour de l’animation aux côtés de sa mère Runak.
 
Pasari Art Production a été fondée en 2020 en Suède avec l’intention de créer et de produire des œuvres d’art dans les différentes sphères de l’art telles que la sculpture, l’animation, le cinéma, la photographie, l’illustration, la céramique et la littérature.
La famille Saedian – Rasoulpour vit à Gävle, en Suède, depuis 2018 en tant qu’artistes invités de la ville qui fait parti du Réseau international des villes de refuge (International Cities Of Refuges – ICORN). (L’Icorn réunit 55 villes, à majorité européenne, qui s’engagent à soutenir des écrivains menacés et persécutés dans leur pays d’origine durant une période d’une à deux années.)

Runak Resulpur est originaire de Mahabad, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat). En plus de ses nombreuses illustrations pour enfants, elle a notamment créé une illustration à partir de la photo d’Halime Aksoy, une mère kurde qui tenait sur ses genou les os de son fils Agit Ipek (alias Kemal Berxwedan) dans un colis envoyé par les autorités turques trois ans après que celui-ci ait été tué par l’armée turque. (Le traitement réservé par les autorités turques aux restes d’Agit Ipek avait provoqué l’horreur et l’indignation en avril dernier quand la mère a reçu par la poste les restes de son fils qu’elle réclamait depuis 3 ans.)
Seywan Saedian est également de Mahabad. Il vit depuis dix-huit ans comme réfugié au Kurdistan du Sud et au Kurdistan du Nord. Il est un artiste professionnel, activement impliqué dans différents domaines de l’art depuis plus de vingt ans.
 
Saedian a commencé sa carrière artistique par la peinture et a jusqu’à présent organisé seize expositions en Iran, en Irak, en Turquie et en Suède.
 
Saedian travaille depuis longtemps comme graphiste et a conçu plus de quatre cents couvertures de livres, pochettes de CD, affiches et logos. Ces dernières années, il a également commencé à travailler dans la photographie et a organisé plusieurs expositions dans différents pays. Seywan travaille depuis plus de quinze ans à la relance et à l’internationalisation du projet « sevi mixakrej (pomme d’amour en kurde) ». Il écrit également des nouvelles et de la poésie. Il a publié un recueil de ses poèmes et ses nouvelles sont publiées dans diverses revues littéraires.
 
Seywan a conçu le décor des films tels que « Mandu/Exhausted », réalisé par Ebrahim Saiedi, et « Kick off », réalisé par Shawkat Amin. Il a également été le concepteur artistique et le directeur de production des films « Mille et une pommes » et « Le mercenaire blanc » de feu Taha Karimi. Seywan a également produit un court métrage, « That Apple », et un documentaire, « Wind Stole My Statutes’ Dreams ».
 
Au cours des cinq dernières années, il s’est principalement concentré sur la sculpture et le cinéma. Les statues qu’il a réalisées à partir de ferraille et de déchets métalliques ont suscité beaucoup d’intérêt lors de nombreuses expositions en Turquie et en Suède.
 
En 2016, en coopération avec le Musée d’art de Mardin, Seywan a organisé dix expositions de statues en métal dans dix villages de la région et il a ensuite réalisé un film sur ce projet.
 
Seywan dit qu’il croit fermement en une relation directe et sans intermédiaire entre l’art et les gens, d’où sa préférence pour la tenue de la plupart de ses expositions dans des espaces ouverts où les gens peuvent interagir entre eux et avec les objets exposés.

KURDISTAN DU SUD. Un manifestant tué dans la province de Slemani

0
KURDISTAN DU SUD – SULEYMANIYÊ –  Un manifestant de 26 ans, Adam Yahiya, a été tué par balle à Chamchamal, dans la province de Suleymaniyê, devant le quartier général du PDK cet après-midi. Deux autres manifestants sont blessés.
 
Un adolescent manifestant dans la ville de Saydsadiq a été blessé, apparemment par des tirs de gardes du quartier général du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dans la ville.
 
Plusieurs sources confirment que des manifestants ont mis le feu aux sièges de cinq partis politiques (PUK, Gorran, KDP, Groupe islamique et Union islamique) ainsi qu’au bâtiment de la municipalité dans la ville de Saysadiq, dans la province de Slemani.
 
Le maire de Chamchamal, Ramk Ramazan a déclaré : « La tension est montée pendant les manifestations d’aujourd’hui. Des coups de feu ont été tirés sur les manifestants depuis le quartier général du PDK. Un manifestant a été tué. Trois personnes blessées, dont un officier de police. »
 
Les manifestants demandant le paiement des plusieurs mois de salaires impayés des fonctionnaires et la démission du gouvernement régional kurde dans plusieurs villes et villages de la province de Slemani sont victimes d’une répression des forces de sécurité aujourd’hui et la semaine dernière.
 

TURQUIE. Nouvelle affaire de proxénétisme impliquant des membres des forces armées turques dans une localité kurde

0
TURQUIE / BAKUR – Une énième affaire de proxénétisme impliquant les membres des forces armées turques dans une localité kurde a eu lieu dans la province kurde de Batman. 27 hommes dont des officiers et policiers turcs ainsi que des gardes villageois sont accusés d’avoir violé et prostitué depuis 8 mois une mineure de 15 ans et 2 femmes à Batman/Gercüş. Les autorités turques ont interdit aux médias de divulguer l’affaire et tentent de criminaliser les journalistes qui ont apporté à la connaissance du public ce nouveau crime visant les enfants et femmes kurdes.
 
Il y a quelques jours, les médias kurdes ont appris l’existence de ce réseau de proxénétisme impliquant des membres des forces armées turques dans la localité kurde de Gercus quand la fille de 15 ans a avorté (pour la 3e fois). Au moins une des femmes prostituées aurait également avorté il y a 3 mois.
 
Un homme nommé M.A. a été arrêté dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’affaire de prostitution au cours duquel une fille de 15 ans et deux femmes ont été forcées de se prostituer dans un village du district de Gercüş, dans la province kurde de Batman, au sud-est de la Turquie.
 
Ayant fait un reportage sur la question, Jinnews a indiqué que 27 personnes, dont des officiers de police, des sergents spécialisés et des gardes villageois, étaient impliquées dans cette affaire de proxénétisme. Cependant, dans une déclaration écrite publiée par le bureau du procureur général de Batman, il a été déclaré qu’ « aucun fonctionnaire n’a été identifié comme suspect dans l’enquête ».
 
Alors qu’une ordonnance de confidentialité a été imposée sur le dossier, une interdiction de diffusion et de publication a été imposée sur les nouvelles concernant cette affaire.
 
Seulement un suspect arrêté

Comme le rapporte Jinnews, une fille de 15 ans s’est rendue à l’hôpital en raison d’un mal de ventre ; cependant, on a appris que la jeune fille était enceinte et qu’elle avait été violée. Deux hommes, M.A. et V.A., ont été arrêtés sur la plainte pénale de l’enfant. M.A. a été arrêté par la suite.
 
Jinnews a également indiqué que l’enquête a été prolongée, les noms de 27 hommes, dont des sergents spécialisés, des policiers et des gardes de village, ont été mentionnés dans l’enquête prolongée ; cependant, seuls les noms de 11 hommes ont été ajoutés au dossier.
 
Ordonnance de confidentialité, interdiction de diffusion/publication

Après que l’incident ait été rapporté dans la presse et ait provoqué un scandale public, le procureur général de Batman a publié une déclaration et rejeté les allégations. Dans sa déclaration concernant l’enquête ouverte concernant le viol de mineur, le bureau a déclaré qu’il avait ressenti le besoin de faire une déclaration sur la question et a ajouté :
 
« L’enfant victime a déposé une demande auprès de notre procureur général le 12 novembre 2020 et a déclaré qu’elle avait été violée et qu’elle était tombée enceinte.
 
L’incident s’étant produit dans les limites du district de Gercüş, le dossier d’enquête a été envoyé au parquet en chef de Gercüş le 17 novembre 2020. À la lumière des allégations et des déclarations de la victime et du suspect, le procureur général de Gercüş a recueilli toutes les preuves et les a minutieusement examinées.
 
Dans le cadre de l’enquête, l’un des suspects M.A. a été arrêté le 13 novembre 2020. Bien qu’une ordonnance de confidentialité et une interdiction de publication/diffusion aient été imposées conformément à la décision du juge de paix pénal de Gercüş datée du 18 novembre 2020, les messages et allégations rapportés par certaines organisations de médias ne reflètent pas la vérité. Aucun fonctionnaire n’a été identifié comme suspect dans le cadre de l’enquête ».
 
Le bureau du procureur général de Batman a également indiqué que l’enquête était  toujours en cours.
 
#GercüşteNeOluyor (Que se passe-t-il à Gercüş ?)

Après que l’incident ait été rapporté dans la presse, plusieurs personnes, dont des journalistes et des politiciens de l’opposition, ont tweeté sous le hashtag « #GercüşteNeOluyor » (Que se passe-t-il à Gercüş ?).
 
Rappelant au public que le sergent spécialisé Musa Orhan a violé İpek Er et l’a poussé au suicide dans la province de Batman auparavant, plusieurs utilisateurs des médias sociaux ont également dénoncé le fait que Musa Orhan est toujours libre et ont critiqué la politique d’impunité concernant les violeurs en Turquie.
 
La journaliste Burcu Karakaş a déclaré : « Les nouvelles doivent être rapportées afin que le public puisse trouver une réponse à la question #GercüşteNeOluyor. Cependant, nous ne pouvons pas faire de nouvelles parce qu’il y a un ordre de confidentialité et une interdiction de diffusion/publication. En d’autres termes, les avocats, auprès desquels nous pouvons obtenir des informations en tant que journalistes, ne peuvent pas accéder au dossier. Même si nous le faisons, c’est interdit. Que signifie une telle transparence ? »
 
La présidente de la branche féminine du Parti républicain du peuple (CHP), Aylin Nazlıaka a également annoncé qu’elle suivrait de près l’enquête lancée sur l’incident.
 
« Nous ne les laisserons pas dire que « la petite était consentante », comme ils l’ont fait dans l’affaire N.Ç. », a déclaré Nazlıaka, soulevant des inquiétudes sur le fait que « chaque crime caché au public incite un autre crime ». (Via Bianet)

Les Kurdes yézidis d’Artsakh rattrapés par la barbarie turco-ottomane

0
La guerre azéro-turque a rattrapé les Kurdes yézidis et leurs frères arméniens qui avaient survécu aux génocides des peuples non-turco sunnites par l’empire ottoman le siècle dernier.
 
Les journalistes Demir Sonmez et Shant Sevag ont filmé les lamentations des Yézidis lors des obsèques de Têmûr Kotoyan, un soldat yézidi de 18 ans tué le 7 novembre par l’Azerbaïdjan pendant les attaques contre la région de Chouchi (Laçin)…

On estime à 30 le nombre de soldats yézidis tués pendant la guerre d’Artsakh, tandis que 30 civils yézidis sont portés disparus. Le frère de Têmür, Onnig Kotoyan, 20 ans, est porté disparu alors qu’il combattait sur le front de la ville de Jebrail.
 
« Arménie, aujourd’hui au Karabagh:
 
« Nous avons, nous, les Yézidis, et nos frères et sœurs Arméniens, les mêmes victimes qu’à Shengal, de la main des Turcs. Yézidis et Arméniens, nous sommes des peuples frères, nous partageons un même chagrin.
 
Depuis des millénaires les peuples yézidi et arménien existent. Dieu nous donne la paix, au peuple arménien ainsi qu’au peuple Yézidi. Qu’il nous sauve, ici comme à Shengal.
 
Notre peine est la même. Je le redis, il n’y a pas de différence entre le peuple arménien et le peuple yézidi. Nous sommes frères, ma douleur est la douleur de tous, leur douleur est aussi ma douleur. »
 
Vidéo et texte via Demir Sonmez et Shant Sevag

TURQUIE. Une journaliste kurde condamnée à plus de 6 ans de prison

0

TURQUIE / BAKUR – La « justices » turque a condamné la journaliste kurde Ayşegül Dogan à 6,3 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Ayşegül Doğan avait travaillé à la chaîne de télévision IMC TV (fermée en 2016 par L’État turc). Dogan était également la fille du député kurde Orhan Doğan qui a passé de nombreuses années derrières les barreaux dans les années 1990 pour avoir défendu les droits du peuple kurde.

Un tribunal d’Amed (Diyarbakir) a condamné Aysegül Dogan à six ans et trois mois de prison pour appartenance au « Congrès de la société démocratique » (DTK), une organisation kurde que le pouvoir turc accuse d’être liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les journalistes et les médias kurdes dans le viseur du régime turc

Mme Dogan était journaliste et coordinatrice des programmes à IMC TV, chaîne d’opposition et pro-kurde, avant sa fermeture par les autorités en 2016. « Le procureur insiste pour voir autrement mes activités journalistiques », avait-elle déclaré dans une interview accordée avant le verdict au magazine en ligne Duvar, affirmant que le tribunal avait refusé de tenir compte de « preuves » la disculpant. Mme Dogan prévoit de faire appel du verdict, a déclaré un de ses avocats à l’AFP. Des défenseurs des droits humains et des journalistes ont protesté contre la condamnation de Mme Dogan sur les réseaux sociaux en partageant le hashtag en anglais #JournalismIsNotACrime (le journalisme n’est pas un crime). Des dizaines de journaux et de chaînes de télévision ont été fermés par les autorités dans la vague de répression qui a suivi une tentative de coup d’Etat contre le président turc Recep Tayyip Erdogan en 2016. Les milieux prokurdes font aussi l’objet d’une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie. Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l’index de la liberté de la presse publié par RSF. (AFP)

Un américain obtient le permis de tuer des chèvres sacrées de Dersim

0
TURQUIE / BAKUR – Le chasseur américain Bradley Garrett Van Hoose a obtenu un permis pour chasser des chèvres de montagne dans la région kurde de Dersim. Ces chèvres sont en voie de disparition mais les autorités turques préfèrent gagner de l’argent grâce à leur chasse en vendant des permis à abattre.   
 
Les chèvres de montagne, considérées comme sacrées par les Kurdes alévis de Dersim en raison de leur importance dans les mythes religieux du Dersim, sont la cible des chasseurs. Bien qu’elles soient protégées par les habitants de la région, elles sont tuées par des chasseurs qui viennent d’autres régions du monde pendant la saison hivernale.
 

Un citoyen américain a obtenu une licence de chasse de l’Agence turque de protection de l’environnement pour tuer une chèvre de montagne dans la province de Dersim. Le collectionneur de trophées sera dans la région autour du village de Salördek à Pülümür entre le 7 et le 13 décembre, a annoncé une association locale nommée Dersim Araştırmaları Merkezi – DAM. La population de Dersim est inquiète: les chèvres de montagne sont considérées comme sacrées dans la foi alévie. Elles sont également menacées d’extinction.

En juillet, le ministère turc de l’Agriculture et des Forêts a dû retirer un appel d’offres pour la chasse de 17 de ces animaux dans plusieurs quartiers de Dersim – après de violentes protestations d’organisations de protection des animaux et de résidents de la province. Aujourd’hui, l’autorité fait une nouvelle tentative avec le bail de chasse pour ne pas tenir compte de l’accord de protection des espèces bernois, qui a également été ratifié par la Turquie.

Hobby cruel: la chasse au trophée

La chasse aux trophées est un passe-temps particulièrement horrible que d’innombrables êtres vivants paient de leur mort. À la recherche de ce frisson spécial, les chasseurs amateurs voyagent dans des contrées lointaines pour tuer des animaux exotiques et rares. Les prestataires de voyages de chasse ne laissent rien à désirer, car, comme le montre le cas actuel de Dersim, même des permis de tir pour les espèces menacées peuvent être obtenus. La saison des amours des chèvres sauvages se situe entre décembre et février. Selon des militants écologistes de la région, des voyages de chasse illégaux à Dersim ont souvent eu lieu pendant cette période pour essayer de tuer autant d’animaux que possible.

Nom du touriste chasseur connu

Selon l’association DAM, l’Américain qui veut aller chasser les chèvres à Dersim s’appelle Bradley Garrett Van Hoose. Les habitants de la région sont indignés et demandent aux autorités d’annuler l’octroi de licences. La chasse des chèvres de montagne est considéré comme un massacre de la nature.

L’ancien gouverneur avait interdit la chasse

En janvier 2019, après une vague massive de protestations et une campagne de signature, la chasse aux animaux sauvages a été interdite à Dersim. L’interdiction a été émise par le gouverneur de la province à l’époque et comprenait le braconnage d’animaux tels que les chèvres sauvages, les lynx, les loutres, les ours bruns, les perdrix, les loups et d’autres espèces. Depuis le transfert de l’ancien gouverneur Tuncay Sonel dans une autre province, des règles différentes s’appliquent.

Chèvres de montagne sacrées dans la foi alévie

Dersim est la région avec la plus forte proportion de Kurdes de confession alévie. L’Alevisme est une croyance en une société naturelle, selon laquelle les relations entre tous les êtres vivants sont fondées sur la reconnaissance mutuelle et sur une société communautaire, solidaire et de partage. Tous les peuples sont égaux quelle que soit leur appartenance ethnique et leur religion. Les êtres vivants, c’est-à-dire les personnes, les animaux et les plantes, sont considérés comme sacrés. Les chèvres de montagne jouissent d’un statut spécial dans l’alevisme, car elles sont vénérées comme étant les animaux du troupeau du prophète Xizir (Hızır). Selon la doctrine de la foi alévie, les frères Xizir et Ilyas vivaient en prophètes et buvaient «l’eau de l’immortalité» pour courir au secours de ceux qui en avaient besoin. Selon cette croyance, Xizir vient en aide à ceux qui sont dans le besoin sur terre, tandis qu’Ilyas vient en aide à ceux qui sont en mer.

 
 
 

What is Jineoloji?

0

Jineoloji is a river finding its own way. The ideas of every woman, her study, the data she finds, the secrets her mother whispers in her ear, the power of interpretation, these are all drops that strengthen the flow of this river. Its most beautiful aspect is its spontateous enlightenment of social blindness. Jineoloji is ensuring that knowledge conveyed to it is carried to society. Furthermore, jineoloji is embellishing research in all fields, whether economy, health or history.

The struggle of Kurdish women became visible with the attacks by ISIS on Kobane in 2014. We say ‘became visible’ because the Kurdish women’s struggle has a history of nearly 40 years (if we accept the founding congress of the PKK in 1978, attended by Sakine Cansız, who was murdered on 9 January 2013, as a starting date). That is, the confederal organization of women in all four parts of Kurdistan is solely a result of the struggle against ISIS.  So the result of what? As Kurdish women being part of a party waging an armed, ideological struggle for national identity against dominant nation states, or the result of an increasingly original response from within the vanguard party to the women’s question? I believe that both are fundamental factors, knowing that we are not bound to social science that reduces realities to a single element.

There is a system under the umbrella of the Kurdish women’s party  (PAJK) that is waging a struggle for national identity, with numerous self-defence organisations, in Rojava the YPJ (YPG), in Rojhılat [East] HPJ (Women’s Protection Forces), in Bakur [North] YPS Jin (HPS – Women), in Şengal [Sinjar] YJŞ  (Şengal Women’s Union),  the main source of these being YJA STAR, with a confederal system carried out by TJA- Tevgera Jinen Azad in Bakur, RJAK in the South, KJAR in the East, Kongreya Star in Rojava, TJK-E in Europe with loose links to the  KJK (Komen Jinen Kurdistan , Kurdistan Women’s Communities).  If we add hundreds of assemblies, communes, NGOs, faith groups, women’s sections of political parties and initiatives I think I will not be able to come to our main subject.

The above mentioned organisational, institutional and systematic progress is a significant step forward in women’s struggle for existence. However, there is still a long way to go. Of course we have approached the subject in the words of Kurdish people’s leader Öcalan: ‘the first oppressed class, the first colony and nation are women’. We thus say that the crucial point regarding women’s struggle for existence is a transformation in mindset.  This is precisely the reason we discuss the question of jineoloji – science of women, something we are often asked.  It is our belief that only a strong construction of mindset at this systematic level of development will ensure social transformation. Most important of all is the fact that although every advance we make organisationally, politically, practically and theoretically makes a contribution to social transformation, it can only resolve a part of the social problems of women, which are a Gordian knot. The patriarchy of the government, which has constructed itself on the basis of women’s bodies, feelings, ideas, beliefs and labour, intervenes constantly in our daily lives. It invades our space with violence, exploitation denial, murder and creating illusions. As important as tearing off these masks and organising a strong self-defence against these patriarchal attacks is the construction of a mindset. Jineoloji, which we have reached by setting out from a paradigm based on freedom, will succeed in achieving this. Jineoloji argues it can supersede the patriarchal system, not only physically, but also with a self-defence mindset. We are aware this is a large assertion. The basis of our assertion is constituted by a desire to correct the distortion of consciousness created by capitalism which mutilates concepts. In that case, we may begin by redefining women and science.

What is a woman?  Women are the first form created by the universe, which wanted variety. A form that combined all other elements with its own reality, giving an original universal meaning, combining beauty, variety and a free flow.

Öcalan evaluates the subject of women as a social mass, a reality with economic, social and political dimensions beyond the subject-object and gender, pointing out that women constitute the broadest section of social nature, both physically and as regards meaning. He says women should be defined as the essence of society, not the dregs.

What is science?  Science is the method of cause-effect, connections, power of change and developed thought of human beings within the living universe. In other words, it is a product of the social mind that transforms itself into a force for change. We women challenge with social intellect the 5 thousand-year-old state civilisation, claiming we will bring about change. For this reason we say jineoloji.  That is, we want to bring women, who have been distanced far away from science, closer to it and for social reason to operate.

What is science’s connection to social affairs?

Jineoloji will construct itself as a social science, for it has many objections to social sciences and will develop on these objections. At this juncture let us list our objections: firstly, the fact that social sciences, which consider they implement natural laws in society, carry out social engineering. The cycle of the universe is uniting, not splintering.  We are opposed to social sciences dealing with society as an object, for when society is perceived as an object the social scientist sees themselves directly as a subject. Solutions presented without taking emotional, intellectual, geographical or social conditions into consideration will cause unforeseen consequences. Merely looking at how many predictions regarding the Arab Spring came true and the results of initiatives that were not in harmony with the social fabric of the Middle East will suffice, I believe. We object to social science constituting rigid, universal, unchanging laws for society. Let us assume you are a sociologist. Can you claim that the reasons for violence against women and the solutions are the same in America as in Guinea? Or can you produce the same solutions for a woman who has suffered FGM in Yemen and a woman in Britain who is suffering psychological trauma? Most important of all, can you claim to be able to touch the souls of these women from afar, saying ‘science is impartial’? Doesn’t the fact you are distant from society mean you have closed the gap with the rulers? Can you be a social scientist by seeking the origin of problems in the East, but seeking the solutions in the West? Doesn’t separating social science into areas of expertise conflict with universal laws?

Is it merely a coincidence that social sciences, divided up into hundreds of sections and different disciplines, has not made women, the vanguard of socialisation, the subject of research? Instead of defining women as the fundamental element and initiator of socialisation, it has defined it as the weakest link and the source of problems.

Jean Jaccques Rousseau defined women as ‘a potential disorder needing to be tamed’. Auguste Comte, the founder of sociology, claimed women’s brains were smaller than the ideal racial type. The subject of research was only the white European man.

In fact this is not only a distortion of social science, but also a great distortion of the previous structures of knowledge, mythology, religion and philosophy.  Plato, after saying women would do the same work as men, added that ‘women would be given easier jobs on account of the weakness of their sex’.

Aristotle said that ‘slaves have no ability to think, women do but it doesn’t function.’ Doesn’t mythology also play a role in the distortion of the reality of women by claiming a woman was the source of all evil (Pandora’s Box)?

Don’t religions, too, portray women as the cause of all disasters, making this mentality created by patriarchy into a divine command? To give a few examples,

Thomas Aquinas’s personification of women was as follows: ‘God knew women would commit sin beforehand. Women came into being as the result of a great mistake or through the use of the wrong materials.’

In the Old Testament of the Jews are the words: ‘I created women out of a part of Adam’s body that is always covered and hidden so that she would always remain covered and chaste.’

The 223rd verse of the Quran says: ‘Women are your fields. You may treat them as you wish…’

It is clear that social science and previous knowledge structures made absolutely no renewal of mentality when it came to women, for the existence of women was always defined in relation to men. These issues are the aspects accepted as part of the current crisis of social sciences The difference of Jineoloji starts from here, wishing to put a stop to the distortion inflicted on the existence of women.

Perhaps Öcalan’ words, ‘the thing men tell most lies about is women’ is sufficient to understand this question. Let us now define jineoloji.

Jineoloji as a concept

Jineoloji is a Kurdish definition. I particularly stress this, for the place of women in Middle Eastern societies (natural society) is a leading one, contrary to the current circumstances.

Although the mentality of the patriarchal system has tried to eradicate the existence of women, an etymological study will illustrate this point. When we look at Indo-European language groups we see that many words connected to the word life are feminine. The word life (jiyan) in Kurdish is derived from the word for woman (jin), just as the word for life in Persian (zendegi) comes from the word for woman (zen). The word for freedom in Sumerian, margi, means return to mother. In the Sorani dialect of Kurdish afrat means woman, while  afirandın means to create. Other words deriving from the word jin include jindar (liveliness) and jinda (life-giving). The word for tree (wê darê)  in Kurdish is feminine, whereas a piece of wood (wî darî), that is no longer alive, is masculine. As we can see, even in the language life energy is female while the developed form with frozen energy is male. 

If we broaden the definition of jineoloji a little: it is the science that studies women based on the identity of life-woman, nature-woman, social-nature-woman, the culture thus created, its reflection on historic society and the reasons, sources and outcomes of the transformation of institutions, structures and concepts stemming from the definition of women. We may also define jineoloji as life science, social science, meaning science democratic modernity science and free co-life science in addition to science of women.

Abdullah Öcalan made the first evaluation regarding the conceptualisation of jineoloji 7 years ago in the book Sociology of Freedom.

‘It is an indisputable fact that women make up the broadest section of social nature, both physically and as regards meaning. In that case why shouldn’t such an important part of social nature be a subject for science? There is no other explanation for the failure of sociology, which has been divided up as far as Pedagogy for children, to constitute a science of women other than the  dominant male discourse. ( p. 289)

Is it correct to define jineoloji as a branch of social sciences or of the sociology of freedom? This is an ongoing debate that we are having. However, let us make a proposal without placing it within existing perceptions. If the main aim of jineoloji is to define the existence of women,  then as long as it is successful in this it will be able to be a force of resolution for social problems and will develop a freedom option. In this context it would be more correct to call it not a branch of the sociology of freedom, but, more accurately, the science of activating it.  The sociology of freedom aims essentially to combine social science with  society’s freedom orientation. As for jineoloji it is the activation of the philosophy and scientific analyses of the sociology of freedom based on the reality of women and life. That is, there is a close connection between the two based on complementing, not on inclusion.

Why did we define jineolojias the science of democratic modernity? When Öcalan said civilisation was a five-thousand-year creation of men he defined democratic modernity as a civilisation of women. The aim of jineoloji is to bring into the open the existence of women. As the science of women constructs itself, progress will be made in women’s freedom. Both mentally and practically correcting distortions pertaining to women will bring into the open a level of freedom. Consequently, women, the fundamental element of democratic modernity, will become a lot more active and the flow of democratic modernity will strengthen further. This is the reason for defining the 21st century as the epoch of women’s freedom. As every science has to respond to the needs of the age, defining jineoloji as the science of democratic modernity will be an appropriate concept. As we constantly say, ‘this world should be woven with the spirit of women’….

Our reply to those who consider jineoloji to be an ideological and organisational move is clear. We already have an ideology. Since 1998 we have the ’Women’s Liberation Ideology’ the principles of which are patriotism, free thought, free will, organisation and struggle. We also have dozens of organisations based on various social needs and identities. Consequently, this is not what we want to do with jineoloji, which is women’s intellect, knowledge and methods of women’s socialisation. It will be an important sphere in the construction of a mentality of democratic modernity. If a link has to be made with an ideology, then it will be useful to take a look at Öcalan’s determination of an evolution towards a consistent social science between ideological, sociological and scientific socialist thinking. It is the strongest critique of the positivism of ‘As the measure of science in the ideological and sociological capacity of revolutionary parties develops it indicates that it has won the freedom it promised society’.

Jineoloji is a struggle for the mentality of social sciences

Jineoloji’s critique of social sciences may also be understood as a mentality intervention in this sphere. By correctly defining women with regards to all spheres of life the effects of positivism and the patriarchal system on social sciences may be overcome. In the light of Öcalan’s critique that ‘existing structures of knowledge have either dissolved in existing authorities or become stunted sects’ the structure of knowledge established by authorities will be subjected to criticism and also research their own epistemology and methods. It is evident that authority has kept women away from spheres of knowledge. So are we women really deprived of knowledge? Or can we gain knowledge from our experiences?

Although authority endeavours to do this we cannot claim we are without knowledge. It is therefore necessary to include the knowledge we gain from our experience in the epistemology of jineoloji. From the leavening of dough to the treatment of sick people, from the ploughing of the land to the domestication of livestock women have obtained most of theiur knowledge from life experiences. Aren’t the moments we call instinct or superstition the product of knowledge passed on from generation to generation and stored deep in our minds? At the jineoloji workshops organised in Sur after it was devastated during the self-government resistance, this knowledge is emerging and is being rendered of value.

In Kurdistan all women rise before the sun and pray. When asked why they do this, be they Yazidi, Alevi or Sunni, most women do not know why they do this, saying they have learned like this. Women also say ‘Ya Star’ as an entreaty. As ‘Star’ is the mother goddess in Sumerian culture, similar to Astarte, Isis, Venus and Cybele in other cultures, doesn’t this indicate a continuing link to the culture of the mother goddess?

In short, jineoloji, before gathering scientific data on Kurdish women and submitting papers to academic circles for their approval (I am not belittling them), will first seek knowledge obtained by Kurdish women through life experiences, the most unblemished and unpretentious of knowledge. This first light that enlightens history is made all the more precious by the fact that most people would not even consider it as knowledge.

The dialectic of the Kurdish women’s movement has worked like this….  Analysis of Women and Family (1986), women’s own organisation (YJWK), women’s army (late 1992), YAJK, which was established in guerrilla areas and put the freedom of women on the agenda of the Kurdish freedom movement, women’s party (PJKK-PJA and PAJK) and the situation reached today with the KJK system. Apart from these institutional structures there are the theories developed in order to render the women’s question visible.. Women’s liberation ideology, killing the man, endless divorce,  social contract, free co-life etc…  These come into being in the cycle of theory and practice that nourish each other and the theories and institutions  that are the source of the epistemology of jineoloji.

Of course, this is not enough by itself. While constructing our epistemology we will also confront the ruling structures that ruin the structure of knowledge and look sceptically at the basic arguments of capitalist modernity, sexism, nationalism and religious dogma that influence our thought processes.

The relationship of jineoloji and feminism  

Will we have no support? First and foremost feminist epistemology that criticises social sciences and unmasks patriarchy is a key source.

While examining this the fact we will not leave the field of practice will be an advantage as regards seeing the congested sides of feminism. Let us add here that jineoloji is not an alternative to feminism. On the contrary a symbiotic tie with feminism may create a new liveliness. The fact that feminism has been unable to establish a strong bond between individual freedom and social freedom, in Öcalan’s words ‘its imprisonment in the academies that are the traps of capitalist modernity’, its failure to comprehend the strong link between freedom and organisation and develop an alternative life style are the first aspects that come to mind. The correction of these ‘may lead to a successful revolt of the oldest colony’.

However,  feminist epistemology will not be our only source of support. While establishing the epistemology of jineoloji benefit may be gleaned from the results of academic research. Importance will be attached to academic study, but the fundamental criteria will be the use of the knowledge obtained for the benefit of women and society. The experiences of a woman troubadour, a woman healer, the diary of a woman guerrilla, the biography of a woman resister and research in the area may all be utilised equally.

Jineoloji will constantly monitor the ethical dimension of knowledge. The problem is not one of attaining knowledge, rather it is having the capacity to utilise the knowledge attained to enhance social and individual life.

While jineoloji develops its philosophy of knowledge it will attach importance to the dynamism, variety and flexibility of life and the constant change involved.  It will prioritise observation, experience, listening and inclusiveness and produce new meanings.

Pertaining to the methodology of jineoloji

What social science claims is scientific is nothing other than melting down the existence of women and men in the crucible of authority. For this reason it is important to have a research method based on the reality of women. Since the principal sphere of examination for social science is the social arena which develops around women our research methods will concentrate on revealing the existence of women and on exposing the distortions regarding women.  Jineoloji will develop a critique of how all social sciences, (history, sociology, archaeology, theology etc) have concealed and distorted the existence of women. More detailed research will also be carried out, for instance into self-defence of women. In order to do this contact may be made with social science.  When examining this topic relations will be forged with social sciences such as economy,  ontology, education, health and politics. (The fifth issue of Jineoloji magazine features an article on women’s self-defence and covers all the subjects mentioned). Such research will help overcome the divisions in social sciences.

Jineoloji does not have to confine itself to a single method, for to do this would condemn it to a ‘dictatorship of mentality’. Therefore the guidelines will be how much does this method develop the enlightenment of women, does it add meaning?

A monist universal approach reduces truth to a single one, whereas sometimes one individual’s break for freedom can even change truth. For instance, Arin Mirkan’s action was a turning point in the breaking of the  DAESH encirclement. To claim an unlimited relative model is as true as the number of human beings in the universe may splinter social integrity. Both the universal ‘one’ and the relative ‘sole one’ reflect a hegemonic character.

The method of jineoloji lies in the dual character of the universe. That is, it considers universitality and relativity concentricly.

It is able to appreciate the progressive aspect of the cycle of development and the cyclical character of progress, and the mutual influence of endlessness and the moment and evaluate the significant threshold of perception to understand truth.

Jineoloji bases its methods on a mentality that surpasses the separation between subject and object. It avoids making this divide absolute, which is the basis of modernity.

Jineoloji resolves to function in harmony with emotional and analytical intellect and carries out its observations and experiences taking into consideration the quantum dualism.

It takes into consideration the relationship between observer and observed and a person’s inner view. Constant observation of yourself cannot help you understand the feelings of society. Let us say that you are a journalist in Kurdistan and that your only aim is to report objectively the events that take place during the self-government resistance. In that case, in order to explain what the mother of Cemile Çağırga, a girl whose corpse was stored in a freezer for days, went through, or the children of Taybet İnan, whose body was left for days on the street on account of a curfew,  first you have to make them feel that you understand them.

One of the fields to which jineoloji pays particular attention is that of freedom. To sum up, it takes into account the quantum idea, social nature, flexibility and the potential for change.

It examines and assesses the ways of thinking about mythology, religion, philosophy and science and the positive and negative dimensions of the methods they use.

Jineoloji does not see the state, classes and social development as inevitable stages of development and rejects the determinist, positive viewpoint of history.

Jineoloji does not see its main areas of research being universities , official academies and institutions. It approaches these places with suspicion on account of their potential for generating power. The relationship between  teacher and student is not one of subject and object, but progresses in a symbiotic relationship. Dialogue, research, self-expression, personality analysis (a kind of psychoanalysis), criticism and self-criticism are the main methods of academic education. Educational establishments are important for the ethical dimension of science and for protecting the link with society. Apart from official institutions, every house, association or mountainside may be utilised as an educational space.

As jineoloji establishes its method, it will criticise the methods of elements of democratic modernity that are closed to experience.

In conclusion,  jineoloji will establish its methods, taking into account the flow, colour, versatility, flexibility and varied facets of life.

Pertaining to the theoretical and institutional framework of jineoloji

Since the concept of jineoloji first emerged there is curiosity as to what it has accomplished. The jineoloji committee formed in 2011 endeavoured to find an answer to the question as to what need had led to the emergence of the science of women first asked in Öcalan’s Sociology of Freedom. The answer came at the First Jineoloji Conference held in the mountains of Kurdistan in 2015 in the form of the ‘Introduction to Jineoloji’, (original in Turkish, translations in Kurmanji, Sorani and Persian completed, English, Spanish and German in progress). While seeking answers to this question we reached the conclusion that the science of women should be constructed around the link between social science and society. It was built on research into the existence of women and on the methods it would determine and with which social science it would form links. As it progresses on this path it may be engaged in a profound study to conceptualise the science of women. As it tries to explain the concept to society it reveals the truth of the words ‘if science is the answer to social needs it will fulfil this duty’. Jineoloji is finding a response in society.

One of the most important activities in the constituting of the theory of jineology was the quarterly theoretical journal Jineoloji, the first issue of which was published on 8 March. The magazine, the fifth issue of which is being compiled, endeavours to weave a connection between jineology and life in each issue. The first issue focused on the crisis of social sciences, the second on the problem of method, the third on the women’s revolution and the fourth on self-defence.  The Jineoloji magazine is read from Rojava to Turkey and the mountains of  Kurdistan, and from Latin America to Europe.

Our research and every meeting we hold to explain jineoloji is an expression of our progress (Europe, Rojava, North, South, Turkey and as far as Latin America).  It cannot be said that the question of why a science of women has found the same reply everywhere. Jineoloji work in Europe is still at an early stage, whereas in Rojava work on a conceptual framework has achieved results. Presently work is continuing on the formation of a theoretical and institutional framework. The first teachers trained at the Jineoloji Academy to give classes on jineoloji, which is on the curriculum in all academies, graduated last October.  Academic study will not be limited to this. Next spring there will be new courses at the Jineoloji academy, which are expected to be attended by researchers and academics who are engaged in work on the existence of women in social sciences. In another development, brochures and books have been prepared by the Jineoloji committee (The Politisisation of Emotions, The Co-Presidential System and Volume 3 of Öcalan’s analyses of the Women’s question). Work is also continuing on the unwritten history of Yazidi women in Sinjar.  Debate is continuing as to whether jineoloji should have a faculty or be a section of the Rojava University, which opens this year. The jineoloji committee is of the opinion that there should be a jineoloji faculty, for which serious preparations must be made. At the present time jineoloji classes are part of the education programme at hundreds of academies (YPG, YPJ, assemblies, self-defence, economy and numerous others). It is also on the curriculum of middle schools and high schools. This is also the case at Maxmur camp.

Jineoloji is a river finding its own way. The ideaes of every woman, her study, the data she finds, the secrets her mother whispers in her ear, the power of interpretation, these are all drops that strengthen the flow of this river. Its most beautiful aspect is its spontateous enlightenment of social blindness. Jineoloji is ensuring that knowledge conveyed to it is carried to society. Furthermore, jineoloji is embellishing research in all fields, whether economy, health or history.

Pourquoi la Jineolojî (la science des femmes) ?

0

Pour celles et ceux qui ne savent pas encore ce que c’est la Jineolojî, voici un texte sur la définition et la nécessité de la Jineoloji (science des femmes) que nous avions traduit pour le Mouvement des femmes kurdes en Europe en 2016.

Les réponses des mouvements féministes aux problèmes relatifs aux questions existentielles des femmes et aux questions liées à l’essence féminine sont diverses et multiples. Les affirmations vont de “La femme n’a pas de nature immuable” jusqu’à “Il existe une nature féminine.” Certaines d’entre nous pensent que la femme a une nature différente alors que d’autres pensent que ce n’est pas le cas. Enfin, d’autres défendent l’indifférenciation du genre. Certains mouvements féministes affirment que dans l’histoire il y a eu des sociétés matriarcales, mais d’autres considèrent qu’on ne dispose pas de preuves de l’existence de ces sociétés, que ceci est une interprétation romantique de l’histoire.

Les différents courants féministes s’accordent à dire qu’il y a un problème, mais ils divergent quand il s’agit de définir l’origine du problème. Certains accusent le capitalisme, d’autres le patriarcat, ou encore les religions. Les idées avancées par les femmes, quand à la nature de la femme, qu’il s’agisse d’universitaires ou qu’elles soient issues du mouvement socialiste ou de mouvements de femmes s’enracinant dans diverses traditions politiques, partagent de nombreux points communs, mais elles ont aussi des divergences profondes. Si l’on prend en considération le fait que le système nous impose des identités féminines, mais aussi que des caractéristiques imposées finissent par constituer notre existence, ce morcellement devient encore plus accentué.

Nous devons questionner, avec un point de vue sensible et mature, les effets de ce morcellement sur le positionnement idéologique de la femme face à la pensée et à la réalité de vie institutionnalisées de l’idéologie patriarcale. Nous devons – sans nous prendre les pieds dans les structures de la pensé créées par le libéralisme- découvrir des sentiers nous permettant d’accéder à toutes les strates des ruines millénaires de notre vie, de notre histoire, de notre économie, de notre art, ces réalités jadis si majestueuses, qui se sont effondrés et pèsent sur nous. Nous sommes la principale strate sociale définie par l’histoire. C’est pourquoi il ne faut pas brouiller notre esprit en débattant de nos problèmes existentiels à partir de nos réalités présentes uniquement. Nous devons – avec un esprit alerte et clair- nous pencher sur notre histoire. Dans la définition de notre existence nous devons pouvoir atteindre un certain nombre de points communs. Pour cela, nous devons tendre un miroir à notre existence actuelle.

Nous sommes des femmes qui participent à la révolution du Kurdistan, à partir des acquis quantitatifs et qualitatifs accumulés entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. Nous sommes un mouvement féministe de libération ayant vécu des années révolutionnaires qui ont inscrit la liberté dans notre époque avec la formation de l’armée des femmes en 1993, la création de l’Union de la Liberté des Femmes de Kurdistan (YAJK) en 1995, le lancement de l’Idéologie féminine de la libération et le Projet de la vie libre et de la transformation de l’homme en 1998, l’expérimentation de la création d’un parti en 1999 et les expérimentations du Contrat social et du Confédéralisme féminin en 2000.

Nous sommes un mouvement qui a expérimenté certaines façons de transformer le sens ou le potentiel en vérité. L’exemple le plus important en date est notre résistance héroïque à Kobanê, au Rojava. Ce dont nous avons besoin est que cela se pérennise, devienne notre manière de vivre et une habitude, pas seulement dans des moments particuliers ou quand nous y sommes obligées. Grâce à notre identité de femme, grâce aux valeurs et au potentiel de sens qu’elle porte en elle, nous pouvons émanciper non seulement les femmes, mais toute l’humanité. Toutefois, pour que cela puisse se réaliser pleinement dans l’ensemble de vie sociale et dans la totalité de notre caractère individuel, nous avons besoin d’atteindre de manière plus forte la science, la connaissance et la philosophie. Dans cette lutte, nous considérons la Jineolojî comme étant le savoir fondamental éclairant le chemin qui nous mènera à la vérité. De même, elle est la science de la société et de la vie; celle de la vie sociale, celle de la vie libre et égale. En somme, elle est la science de la femme du paradigme de la modernité démocratique.

Qu’est-ce que la Jineolojî ?

Chaque nouveau savoir reflète l’état d’esprit de son époque. La Jineolojî en tant que savoir du XXIème siècle, reflétera l’esprit de la révolution féminine. Elle orientera et alimentera cette révolution, en même temps qu’elle sera déterminée et nourrie par celle-ci.

Alors que le capitalisme cherche à bâtir le XXIème siècle sur les meurtres de femmes, au mot d’ordre de “Tuez les femmes d’abord !”, Öcalan veut le vitaliser par la vie de femme en lançant l’appel ”Sauvez les femmes d’abord !”. La Jineolojî s’accroitra grâce à cette conscience. Comme le dit Öcalan, ‘‘Le mouvement des femmes est un mouvement du XXIème siècle. La révolution des femmes est un sujet du XXIème siècle. Si l’humanité réalisait un renouveau d’envergure, elle attendrait cette profondeur par sa dimension féminine. Notre époque nous oblige à donner la priorité à la révolution féminine. La société a besoin d’une deuxième révolution féminine.” Ces deux besoins soulignés ici par Öcalan constituent à la fois la raison de l’apparition de la Jineolojî et le sol fertile sur lequel la Jineolojî se développera. Son accroissement provoquera la deuxième révolution agro-paysanne et la deuxième révolution de femme dont notre société a tant besoin. Le développement de la révolution agro-paysanne et la révolution féminine seront les moteurs de l’accroissement de la Jineolojî.

En effet, la Jineolojî ambitionne de faire émerger les dynamiques sociales et de les graver dans l’esprit de l’époque. Dans une perspective révolutionnaire, elle vise à entreprendre la société, sans catégorisations, en sorte que cette dernière serve ses dynamiques propres. Elle croit en la capacité des femmes qui sauront décider librement que faire, qui être, comment vivre dans cette société-là. La Jineolojî désire réinterpréter – par la perspective et l’intelligence de la femme – les valeurs, les expériences, les vécus et les blocages des femmes de tous les milieux sociaux, accumulés au fil de leur histoire de lutte. Ceci pour l’épanouissement d’une société et des individus libres. S’approprier les trésors féminins insoupçonnés du passé avec l’esprit du XXIème siècle donnera une impulsion forte à la révolution féminine. Si nous l’isolons de la résistance, la Jineolojî n’aura aucune valeur. D’ailleurs, si cette révolution qui se vit quotidienne n’avait pas eu lieu, le besoin en la Jineolojî n’aurait pas vu le jour.

La Jineolojî est un terme original composé du terme kurde “jin” qui veut dire femme et de “- lojî” qui vient du grec λόγος, logos, « discours, raison ». La Jineolojî aspire à être la science qui analysera tous les faits concernant la femme, les problèmes rencontrés dans les relations homme/femme et les réponses radicales d’égalité et de liberté, en restant fidèle aux procédés rigoureux et aux méthodes précises de la science. Elle analysera également la construction sociale de la féminité et de la masculinité et les conceptions sexistes et traditionnelles. Elle se donne pour but de trouver les méthodes et le chemin pour conduire les hommes et les femmes à l’existence humaine et à la libération.

Les attaques de la raison virile ont détruit les sciences et les technologies, les arts et la culture, la pensée et les religions organisées autour de la femme à l’époque néolithique. Cette raison virile s’est institutionnalisée en détruisant, en dénigrant et en effaçant progressivement de nos mémoires les institutions et les bases spirituelles et matérielles de la vie sociale axée sur la femme. Elle a créé la mythologie, les religions et les sciences au service de l’État et des savoir-pouvoirs. Elle a maudit tous les aspects sacrés de la vie sociale construits autour de la femme, et a créé ses propres entités sacrées d’une part en pillant les acquis et les valeurs de ce passé et d’autre part en vidant de leurs sens ce qui en restait. Est-ce que la science – qui considère l’objectivisme et le positivisme comme l’ordre de Dieu – pourrait accorder une place à un être que les mythologies, la philosophie et les religions maudissent et considèrent comme l’amie du diable ?

C’est pourquoi, il est utile de s’arrêter sur la conception scientifique – dont le caractère éminemment viril a été totalement démasqué – mais aussi sur les descriptions religieuses, artistiques et philosophiques de la femme. Ces descriptions et la conception de la vie qui en découle, sont à l’origine des graves problèmes sociaux rencontrés aujourd’hui. Dans cette perspective, la Jineolojî considère comme essentielle la définition et le rôle de la femme au sein de la société dans l’examen et la résolution des problèmes. Elle n’est donc pas uniquement une science qui analyse les femmes en tant que groupe sexué et qui produit de la connaissance en sa faveur. En partant du fait que chaque savoir doit être social, nous pensons que ce caractère social doit prendre forme, historiquement et de manière actuelle, autour de la femme.

La Jineolojî est une science qui refuse toutes les définitions erronées de la femme qui se trouvent au fondement des problèmes sociétaux. Elle est une vérité alternative qui s’emploie à exposer scientifiquement les erreurs et à apporter des définitions de la femme qui emmèneront la femme et la société vers la vérité. Ainsi, elle montrera d’une part, que la vie, la société et la réalité de la femme sont inséparables. D’’autre part, elle démasquera l’esclavagisme imposé à la femme comme une construction sociale en révélant les moments décisifs de ce processus de construction. C’est une science qui s’efforcera de trouver comment, quand, pourquoi, par quel moyen et par qui, Jin (la femme) et Jîyan (la vie) ont cessé d’être elles-mêmes. Elle cherche à déterminer les conséquences de cela sur l’ensemble de la société en vue d’unir de nouveau Jin et Jiyan avec leur propre sens qui sont la vie et la femme. La Jineolojî sera un départ contre tous les savoir-pouvoirs qui s’enracinent dans le sexisme.

La Jineolojî est essentiellement une science de la femme mais elle sera avant tout la science du dépassement de la vie sociale muselée et de la centralité du pouvoir. Autrement dit, la Jineolojî tâche de soigner, de réparer tout ce qui blesse, détruit et salit la réalité de la vie sociale. C’est pourquoi, pour nous, le seuil de cette science est l’intention de se purifier mentalement et spirituellement avant de nous engager sur la voie de la Jineolojî.

Qu’est-ce que la Jineolojî, que nous définissons comme la science de la femme ? Que fait-elle ? Que vise-t-elle ? Comment fonctionne-t-elle ? Quelles seront ses méthodes ? Quelle est la philosophie éthique-esthétique, ontologique et épistémologique de la Jineolojî ? Quelles sont les groupes sociaux responsables du développement de la Jineolojî ? Comment la Jineolojî distinguera-t-elle les différentes théories épistémologiques afin d’accepter certaines et de refuser d’autres ? A quoi la Jineolojî correspondra-t-elle dans la vie sociale ? Face à quoi et comment la Jineolojî se positionne-t-elle ?

La Jineolojî est-elle un besoin?

Devant nous se trouve l’immense cimetière de la science positiviste avec ses théories et ses pratiques de champs de recherche très divers. Oui, nous avons des raisons multiples et variées d’élaborer la Jineolojî en tant que science pratique. Une partie de ces raisons sont négatives comme la violence, l’exploitation, l’humiliation, “l’anéantissement idéologique”, le négationnisme… D’autres raisons sont positives; celles qui trouvent sa justification dans la nécessité de découvrir et de partager le grand potentiel que recèle l’intériorité féminine.

“Être femme signifie peut-être être l’humain qui est le plus en difficulté”, dit Öcalan. Qui d’autre que les femmes – qui sont violées, assassinées par leurs proches, enlevées et vendues comme des esclaves sur les marchés par les gangs organisés du système de la modernité capitaliste, qui sont harcelées dans la rue, qui sont exploitées à la maison et la main d’œuvre bon marché du travail – peut comprendre et ressentir cette parole ? Qui d’autre que les femmes guérillas qui se battent contre le visage le plus impitoyable des guerres, qui d’autres que les femmes qui résistent dans les geôles et dans les rues peut-il le savoir ?

La modernité capitaliste décime la société en mettant la femme dans la situation la plus difficile. Elle décime la société en décimant la femme et vice versa. De cette manière, on tient la société au bord du gouffre, du suicide ou de la folie. La Jineolojî se développe comme un savoir qui permettra d’arrêter ce carnage qu’on fait subir aux femmes et à la société, de découvrir ses origines, de l’analyser et de l’affranchir avec la raison-émotion féminine. La science de la transformation de celles qui sont dans la plus grande détresse vers celles qui sont les plus libre !

L’anéantissement idéologique est le produit du sexisme. C’est un des plus grands crimes commis envers les femmes. Pendant des milliers d’années, les outils de la coercition que sont la violence et les outils d’ordre idéologique ont été utilisés conjointement afin de représenter la femme tour à tour comme un être sans valeur, inutile, sans raison, nuisible, dangereux, et de faire accepter cette représentation à l’ensemble de la société. En fin de compte, c’est devenue une croyance, une culture. Öcalan appelle “la première rupture contre-révolutionnaire”, la période durant laquelle les discours mythologiques ont développé ces représentations au sein de la formation culturelle au Moyen-Orient. “La deuxième grande culture du féminicide” désigne l’’époque des religions monothéistes, durant laquelle ont eu lieu un certain nombre d’évolution concernant la place de la femme. C’est à cette période que la contre-révolution, qui avait la forme de la culture, est devenue Loi, en se déguisant en ordre divin. Tous ces développements prennent appui sur l’idéologie sexiste du pouvoir. Öcalan affirme que “Notre slogan à venir est de réaliser la troisième grande rupture sexuée qui sera en défaveur de l’homme.”

Il est clair que la majorité des travaux dénigrés sous l’appellation de “travail de femme”, s’appuient sur les fins calculs mathématiques, sur la gestion complexe du temps et sur les connaissances analytiques et émotionnelles. Ce que nous aimerions dire par là, est que nous avons des centaines de raison fondées par des centaines de valeurs positives pour nous conduire vers la Jineolojî. Nous avons besoin désormais de découvrir et de nommer tout ce qui nous a été volé au cours des millénaires. La Jineolojî archivera, puis systématisera ces découvertes. Elle les mettra au service des progrès scientifiques travaillant avec la raison et l’émotion féminines. Ainsi, elle renforcera la conscientisation et l’organisation collective.

La science de la femme devra, avant tout, déterminer donc définir les périmètres de la liberté qui dépassera ceux de l’esclavage imposée aux femmes. Sans élaboration de cette définition de la liberté, cette science ne se développera pas. Comme le constate Öcalan : “Il y a un besoin prioritaire d’une définition de la liberté qui sera à la hauteur de l’esclavage dans lequel la femme est retenue”. Nous affirmons que la Jineolojî est un outil à même à la fois de déchiffrer l’étendue, les mécanismes et les moyens de l’esclavagisme, et de développer la définition de la liberté qui nous permettra dépasser ce dernier.

C’est parce que nous pensons que c’est la femme qui accédera au secret de la vie, même si elle est la victime d’une tuerie visant la nature-société-femme que nous canalisons tous nos efforts vers elle. Nous revendiquons la Jineolojî pour que ces efforts se concentrent, s’organisent, irriguent la vie et la changent, pour enfin atteindre le secret de la vie. Nous la revendiquons aussi pour vivre le sentiment merveilleux d’avoir la conscience de nous-mêmes, et utiliser cette conscience pour anéantir les mondes ténébreux construits sur nos têtes !

Questions de méthode et d’objet

Dans le domaine de la recherche et du questionnement, nous irons au-delà des cadres préexistants et créerons la vérité basée sur la femme. Il y aura certainement des personnes qui diront: “Les méthodes de la recherche ont des règles et des principes, elles ne sont aucunement liées à l’homme ou à la femme, alors, s’il vous plaît, réfléchissons scientifiquement.” Même si ces personnes ne s’expriment pas à voix haute, elles dédaigneront tout de même notre définition par leurs mimiques, et l’accuseront de ne pas être scientifique. Or, toutes les catastrophes que l’humanité a dû subir, la famine/pauvreté, les guerres, les catastrophes écologiques et tant d’autres catastrophes innombrables ici, découlent du fait que la réalité de la recherche jusqu’à aujourd’hui a été dépourvue de la réalité de la femme. Le fait d’être dépourvue de la réalité féminine n’est pas uniquement en rapport au fait qu’il y ait ou pas des femmes dans la recherche. L’absence de la réalité féminine dans la recherche vient du fait qu’elle ne prend pas en compte la femme, ni ses valeurs et ni son existence, ni sa place dans l’histoire collective, ni son interaction dans les relations hommes-femmes. En ce sens, nous comprenons très bien ce que veut dire l’expression suivante d’Öcalan : “Une méthode de recherche dépourvue de la réalité féminine”. Il y a même des lieux précis, des époques et des noms qui nous viennent à l’esprit : les prêtres sumériens en Mésopotamie, Platon en Grèce antique, Francis Bacon et la chasse aux sorcières dans l’Europe Médiévale…

La question des méthodes à utiliser pour que la recherche soit basée sur la réalité féminine est débattue depuis que la Jineolojî est d’actualité. Un des éléments de réponse est lié à la définition et à l’institutionnalisation virile et pouvoir-centrée imposée à la réalité féminine. La Jineolojî choisira les méthodes qui seront à même démasquer cela et de créer son alternative. Un autre élément de réponse concernant la méthode réside dans les résultats de notre analyse sur les conceptions dogmatiques de la “méthodologie habituelle“. Pour ces raisons-là, une des premières tâches de la Jineolojî sera de créer une perspective philosophique suffisamment large et profonde pour déterminer les acteurs et actrices, ainsi que les comment et les pourquoi des méthodes au cours de l’histoire. Ainsi, nous étudierons d’abord la méthode mythologique à laquelle l’humanité a recouru pendant des milliers d’années. Ce qui nous intéresse dans la méthode mythologique qui correspond à l’époque enfantine de l’humanité, est sa façon de considérer la nature en tant qu’être vivant ainsi que la continuité qu’elle opère entre l’humain et la nature. La mythologie a été influente sur l’esprit humain pendant des milliers d’années. Au fur et à mesure du développement des religions et des sciences, on a voulu l’effacer des mémoires collectives. Pourtant, la mythologie continue d’influencer encore aujourd’hui la vie et l’approche de l’humanité. C’est pourquoi, dans ses méthodes de recherche, la Jineolojî va se servir de la mythologie pour expliquer la vérité. Les caractéristiques vivantes, universelles et enfantine de la mythologie nous inspireront dans notre quête d’élaboration méthodologique.

Öcalan explique d’une manière frappante la tâche qui est devant nous: “Il faut sortir la femme de son statut de « mère sacrée, honneur principal, l’indispensable, l’épouse irremplaçable”. Il faut l’étudier en sa qualité de concentré de rapport social, en tant que l’unité du sujet et de l’objet. Il faut chercher, loin de considération la chosifiant en tant objet sexuel, les moyens de sa libération en tant que l’essence et le résidu de la société. Il est évident que cette analyse ne se limitera pas au domaine des sciences positives marquées par le paradigme masculin, mais également dans les domaines religieux, artistiques et philosophiques, déterminés par le même paradigme. Briser l’aveuglement concernant la femme est comme essayer de briser l’atome. Cela nécessite un grand effort intellectuel et la destruction de la masculinité hégémonique.”

La féminité n’est pas un fait physique mais un fait social. Découvrir les distorsions concernant ce fait en descendant à son origine est la principale mission de la science sociale. Si c’est la Jineolojî qui doit réaliser la révolution dont ont besoin les sciences sociales, comme le dit Öcalan, elle doit premièrement réussir cette “mission principale”. Si la réalité féminine, qui est un fait social et non biologique, n’est pas définie justement; alors il n’est pas possible de résoudre la question de la libération féminine, ni même de l’analyser. Ce qu’il faut réussir “c’est de déchiffrer ces distorsions faites à partir de la féminité, en redescendant jusqu’à leur origine.” Alors que nous avançons sur le deuxième chemin du voyage vers nous-mêmes, celui de notre auto-désignation, nous renforçons donc nos réflexes pour ne pas considérer comme naturelle la réalité féminine altérée, disloquée et déguisée en son contraire.

Il faut bien savoir que la vie de couple est une construction sociale. Cette vie ne se réalise pas entre des êtres mâles et femelles, elle se réalise à travers la féminité et la masculinité socialement construites. Il ne faut pas oublier que cette construction hégémonique infirme les deux sexes à la fois et que leur relation se trouve influencée par celle-ci, pire finisse par la refléter dans une relation aussi hégémonique. Il n’y a pas d’amour dans une relation hégémonique. La condition principale dans l’amour humain est la libre volonté équivalente de deux parties.

En effet, les vies égales, les hommes et les femmes et leur façon d’interagir, ainsi que les enfants seront des sujets vitaux de la science féminine. Dans l’étude de ces sujets, la Jineolojî commencera par l’analyse et la définition de la vie de couple donnée, ensuite, dans le cadre de la théorie d’une vie égale libre, elle fera sa représentation alternative, ses propres analyses et définitions pour pouvoir finalement développer ses projets et ses propositions de solution sur cette base.

Définir la dialectique naturelle de l’être chez la femme nécessite dépasser le dualisme stérile et meurtrier du paradigme dominant. Nous pouvons affirmer que la qualité positive et constructive de la dialectique peut s’exprimer surtout à travers la réalité féminine (2011: Circulaire de la Jineolojî). En ce sens, la Jineolojî analysera la nature de l’homme et la nature de la femme, en sachant qu’elles sont différentes l’une de l’autre. En effet, la plupart des croyances affirment que la forme originelle de l’humain était hermaphrodite. Les variables mythologiques parlent des “couples primaires”. Cette forme primaire est acceptée comme étant la condition de devenir l’humain parfait. Un autre point intéressant dans ces récits est que les Dieux des plantes sont en générale hermaphrodites. Ceci est vrai également dans l’évolution de l’univers. Il est normal que cela se reflète ainsi dans la mythologie qui est la première pensée de l’homme. Le message que nous devons retenir de ces mythologies et interprétations est que les deux sexes doivent se compléter réciproquement. En ce sens, la Jineolojî refusera que la femme se masculinise et qu’elle rejette sa nature féminine. Mais, il ne suffit pas de le refuser, il faut aussi l’aider à retrouver sa vraie nature. Pour pouvoir réaliser tout cela, nous devons tout d’abord divorcer de la moralité, de la culture de l’amour et du mariage du système patriarcal.

Pourquoi la Jineolojî aujourd’hui ?

Pour empêcher la révolte de “la plus ancienne colonisée” de tomber dans les pièges de la modernité capitaliste …

La raison principale pour laquelle la Jineolojî apparait aujourd’hui comme un besoin, réside dans le fait que les mouvements féministes qui auraient dû être le mouvement antisystème le plus radical, se trouvent dans une impasse et qu’ils sont incapable à répondre aux besoins sociaux. Il est important d’analyser la Jineolojî dans sa relation au féminisme. Car, il y a certaines sensibilités à ce sujet, d’ailleurs il est utile qu’il y en ait. Le féminisme né sur le sol occidental est un courant de pensée, une idéologie et un mouvement très important au niveau mondial surtout depuis les deux derniers siècles. L’importance des mouvements féministes n’est pas uniquement due au fait qu’ils rendent visible la question de la femme, la mettent à l’actualité, qu’ils créent une pression afin qu’on développe des politiques pour sa résolution. Elle est due aussi au fait que les mouvements féministes ont joué un rôle important en apportant des critiques dans les débats dans les discussions concernant la question écologique, le pouvoir, la modernité, la science sexiste, les modes de savoir masculins, les théories basées sur la pensée cartésienne, la compréhension de l’histoire et dans tant d’autres sujets. L’impasse du féminisme signifie la neutralisation d’un front important du combat contre les systèmes pouvoir-centrés. Le féminisme était, surtout ces deux derniers siècles, un dynamique important dans les luttes sociales, des structures du savoir et dans le style de vie des femmes. Et il continue de l’être grâce à toutes ses valeurs et son potentiel. C’est pourquoi, nous revendiquons la Jineolojî pour que le féminisme en tant que révolte des premières et dernières colonisées qui sont les femmes soit débarrassé des effets de la modernité capitaliste et qu’il retrouve de nouveau ses vraies valeurs. Par la Jineolojî, nous affirmons donc une conception de science qui inclue le féminisme. Dans l’état actuel des choses, nous ne pensons pas que le féminisme ait le statut d’un antisystème radical face à la modernité capitaliste, ses savoirs et ses styles de vie et de pensée. La raison principale à cela est que la théorie féministe n’a pas pu dépasser le point de vu positiviste-orientaliste, bien qu’il ait développé des critiques contre la modernité capitaliste.

Ce qu’importe au cours de notre dialogue, c’est de ne pas laisser se dessiner des frontières, ne pas avoir de jugements hâtifs. Le point de vue orientaliste est une des principales raisons qui empêche le féminisme de saisir les dynamiques sociales, morales-politiques des peuples, mais surtout des femmes du Moyen-Orient, en définissant le fait de ne pas se moderniser comme le problème principal. Ainsi, le féminisme ne peut plus voir les réels obstacles devant les femmes au Moyen-Orient. D’ailleurs, considérer le féminisme comme le positivisme au féminin et l’imposer ainsi aux unes aux autres serait une catastrophe. Dans l’histoire des femmes, dont la tradition de lutte s’étend sur des milliers d’années, le féminisme occupe deux cents ans. Appeler féminisme toutes les valeurs féminines serait une injustice envers l’histoire millénaire de la femme.

Pendant des millénaires, les femmes ont vécu et nommé leurs expériences différemment selon les lieux où elles habitaient. Mais elles ont aussi pu nommer leurs valeurs communes avec l’ensemble des sociétés au sein desquelles elles vivaient. Grâce aux données archéologiques, nous savons aussi qu’il y a eu des périodes dans l’histoire de l’humanité où les femmes qui ont créé ces valeurs fondamentales ont orienté la société. Nous pensons que certains mouvements féministes devraient examiner à nouveau ces données dans une perspective scientifique, car il s’agit d’un point très important. Aujourd’hui comme hier, les expériences locales des femmes ont des spécificités propres et des dimensions multiples. En nommant les expériences de ces femmes: le féminisme postcolonial, le féminisme of colour, le féminisme kurde, le féminisme islamique, et en les réduisant ainsi à un seul aspect de leurs conditions de vie, est-il possible de rendre compte de la lutte qu’elles ont su mener malgré de nombreuses difficultés? Nous pensons que le féminisme doit se poser cette question, car une part importante des femmes faisant ces expériences, ne se retrouvent pas dans ces appellations. Pour le féminisme, continuer à utiliser ces appellations et passer sous silence dans la littérature féministe les expériences dans les termes que ces femmes utilisent pour les nommer constitue un défaut qu’il faut corriger. Les forces de la civilisation démocratique, qui n’ont pas pu se systématiser jusqu’à aujourd’hui, mais qui continuent toujours à représenter les valeurs sociales et à lutter contre la civilisation étatique, devraient créer leurs propres paradigmes à l’aide d’une conception scientifique basée sur la femme. C’est pourquoi nous pensons que s’efforcer de comprendre les expériences des femmes qui luttent sur toute la planète dans leurs propres termes et leur propre langage constituerait une des contributions les plus significatives à leur lutte de libération.

Le féminisme se retrouve dans un conservatisme quand il s’agit de considérer ses propres insuffisances et défauts. Certaines féministes affirment que “le féminisme est une critique radicale du pouvoir”. Critiquer radicalement le pouvoir, c’est pouvoir se constituer en alternative. Aujourd’hui le pouvoir fonctionne d’une façon tellement fine qu’il produit sa propre critique par ses propres institutions, se passant ainsi d’une opposition. La question n’est plus de critiquer le pouvoir seulement en théorie, voire au niveau paradigmatique. La question, c’est de pouvoir dépasser le paradigme du système, de se constituer en alternative. Une de nos critiques à l’égard des mouvements féministes est qu’ils n’ont pas réussi à dépasser le fait d’être intégré au système. Être dans le système ou en dehors du système est lié avant tout au fait que les épistémologies créés par le système dessinent ou ne dessinent pas notre horizon de pensée, notre route. Parfois, pour comprendre ce que signifie être en dehors du système au niveau de la pensée-émotion-ressenti, il faut sortir des limites matérielles du système, ne serait-ce que pour une journée.

Le Mouvement de Libération des Femmes de Kurdistan, en plus du problème et de la solution féminins que le féminisme a découvert et visibilisé, ainsi que les valeurs créées par ce dernier; analysera aussi les valeurs de résistance, les acquis et expériences des femmes du Moyen-Orient, de l’Extrême-Orient, de l’Amérique Latine et des femmes d’autres cultures, et développera la Jineolojî en tant que science de la création, de la définition de l’existence féminine. La Jineolojî croit en l’influence réciproque des dynamiques de luttes des femmes universelles et locales. Elle considère comme un honneur de donner une place aux mouvements féministes mondiaux au sein du Mouvement de Libération des Femmes de Kurdistan et de s’enrichir grâce à eux. Elle reconnaît également la valeur des luttes féminines, mêmes celles qui ne sont pas en rupture avec le système dominant. Elle cherche continuellement la façon dont elle peut contribuer à la lutte des femmes travailleuses dans des mouvements sociaux, à la maison, dans les champs, dans les usines, dans les partis politiques, dans les mouvements écologistes, dans les domaines de la santé, et de l’éducation et dans les milieux académiques. Tout en étant dans la lignée de l’héritage des mouvements féministes mondiaux et en y rajoutant de nouvelles contributions, nous revendiquons la Jineolojî, pour dépasser l’impasse dans laquelle se trouvent le féminisme et tous les mouvements féminins; pour rejoindre les organisations féminines dans le monde et ouvrir une brèche à la libération de la femme, nous revendiquons la Jineolojî.

La plupart des disciplines des sciences sociales, entrées dans le XXIème siècle en état de faillite, sont éloignées de la vie sociale dont elles ont pourtant le nom. Ainsi, elles se trouvent dans un état de rupture, d’étrangeté, voire d’inimitié avec la société. Quel que soit le sujet étudié, la Jineolojî devra avant tout faire face à cette réalité et se battre comme il se doit. La situation de l’impasse dans lesquelles se trouvent les sciences sociales, son caractère répétitif et pouvoir-centré, ne peuvent être dépassés que par la sagesse de la femme et la science féminine. Nous notons l’importance de l’utilisation de la science définie par nous comme “l’activité réflexive qui, dans l’analyse systématique des évènements et des faits de l’univers, ainsi que des données expérimentales, ne rejette pas les intuitions et les hypothèses”, comme une méthode pour exprimer la réalité de la femme.

La Jineolojî se penche sur la connaissance, les sources de la connaissance et les moyens pour y accéder, dans une perspective de femme. Dans cette perspective, elle réinterprète l’ensemble de nos connaissances acquises. De manière conjointe, elle forme des espaces de connaissance dans la vie sociale, en ayant comme objectif la socialisation et l’individualisation libres. Elle se sert également des divers disciplines scientifiques, du corpus féministe, des comptes rendus des expériences et des analyses verbales et écrites des femmes actrices dans les luttes populaires révolutionnaires. Elle refuse le scientisme qui nourrit le morcellement du savoir et de la pensée, les théories éclectiques, dogmatiques, superficielles et abstraites, ainsi que les diktats théoriques du mouvement des femmes qui se proclame à la fois le centre et l’épistémologie indiscutable de toutes les femmes.
Dans sa structure de pensée, elle s’efforce d’analyser la nature de l’homme, de la femme, et de la nature sociale, sans couper leurs liens avec les expériences historiques et actuelles. Aujourd’hui, l’identité féminine est en crise qui résulte de la très grande tension entre les impositions de la raison masculine et la résistance de la réalité féminine face à celle-ci. La question de la Jineolojî quant à cette crise est : “comment avoir une identité et une réalité féminine libre à partir de cette identité problématique de femme ?”

Nous savons qu’il est impossible d’être femme, sans lutter contre toutes les forces étatistes, colonialistes et patriarcales. Nos expériences de la vie nous ont enseigné le fait que la féminité est une identité construite socialement et qu’être femme n’est possible qu’avec le développement d’un processus social.

Nous revendiquons la Jineolojî pour rendre forts et invincibles les mécanismes de l’auto-défense et de la légitime-défense de la femme qu’on a rendue faible en brisant son auto-défense et sa légitime-défense. Nous devrions peut-être percevoir la Jineolojî avant tout comme une science de l’auto-défense et de la légitime-défense.

Jineolojî, ou quand les femmes (kurdes) se mêlent des sciences

0

« L’exclusion des femmes du monde de la science et de la connaissance a dominé les stéréotypes sexistes et masculins dans le monde scientifique et la méthodologie. Les stéréotypes scientifiques fondés sur le sexe servent à la domination et à l’exploitation non seulement des femmes, mais aussi de la nature, de la société et même des hommes. La science, pilier de la discrimination fondée sur le sexe, a produit la souveraineté au nom des hommes et l’esclavage au nom des femmes. »

Par Fidan Can

Nous traversons une période difficile et incertaine de l’histoire de l’humanité. Dans le nouvel environnement de conflit et de crise (défini aussi comme une troisième guerre mondiale), les forces de la civilisation reconstruisent l’humanité selon le projet qu’elles ont bâti. La production, la consommation, la politique et les changements sociaux se développent en fonction de ce projet. L’histoire de la civilisation avec son caractère de violeur fait de la femme une grande force d’exploitation tant matérielle que spirituelle, ce qui lui assure sa propre existence et lui permet également de s’assurer. En ce sens, l’histoire de la civilisation est une histoire d’usurpation, de mensonges et d’obscurité, et la perte de la liberté sociale est à la base de cette histoire.

« La perte des femmes » a également entraîné la perte de la liberté sociale. Tout ce qui concerne la vie est caché dans la perte des femmes. Le pouvoir des femmes est également caché dans la perte des femmes. Ainsi, en résolvant, en éclairant et en interprétant cette perte, il est certain que nous donnerons plus de sens à nous-mêmes et à la vie. En résolvant cette perte, les millénaires de déracinement qui nous ont été imposés seront surmontés et la cellule souche retrouvera sa reconnaissance et le sens qu’elle mérite.

Les femmes ont été soumises à un esclavage massif

Dans le système de pouvoir étatique, la conscience unidirectionnelle des hommes signifie l’augmentation de la domination sur les femmes, le renforcement de la discrimination sexuelle et de la domination masculine, donc un usage et une exploitation habile des femmes. Avec cette conscience et cette approche coloniales, les femmes ont été soumises à un esclavage énorme et la vérité a été couverte et masquée dans la personne des femmes. Mais la communauté construite autour des femmes depuis des milliers d’années permet de réaliser toutes les valeurs de l’humanité.

Dans cette perspective, quelles vérités de la vie peuvent être connues sans connaître la vérité des femmes ? Par conséquent, la vérité ne peut être atteinte sans une analyse correcte des mythologies, des religions et de la philosophie qui couvrent, cachent et masquent la vérité des femmes. C’est précisément à ce stade que la Jineolojîe apparaît comme le champ de recherche et de construction de la vérité couverte et masquée en la personne des femmes.

Une civilisation masculine créée par l’esprit masculin

Pour retracer la crise et les problèmes idéologiques, politiques, sociaux, scientifiques et culturels vécus aujourd’hui, il sera important de se pencher sur les débuts des problèmes de liberté sociale pour obtenir des résultats tout en cherchant une réponse à la question :  « Où et comment la société a-t-elle perdu en la personne des femmes ? » Sur la base des critiques faites sur les sciences sociales d’aujourd’hui sont l’infertilité de l’histoire de la société à illuminer les racines des problèmes de liberté, et son incapacité à surmonter les stéréotypes de la civilisation, centre de la modernité capitaliste.

La « réalité des femmes » en paie le prix fort bien qu’elles -les femmes- aient montré qu’elles ont le pouvoir de construire la mentalité-moralité sociale et l’espace politique comme elles l’ont fait dans la société néolithique. Et cette réalité attend d’être éclairée et rendue visible sous tous ses aspects. En ce sens, il est nécessaire de se concentrer sur l’histoire de la civilisation qui a laissé les femmes sans identité, sans volonté et perdues. Le principal facteur responsable du statut social des femmes et du fait que ce statut ne soit même pas un sujet scientifique est la mentalité hégémonique de la modernité formée par l’esprit masculin. Sans connaître et résoudre cette vérité, chaque pas fait en faveur des femmes se soldera par une défaite. Ainsi, le premier pas à faire en termes de vérité est de résoudre profondément et complètement la mentalité patriarcale vieille de 5000  ans et ses structures.

Le résultat de la cécité s’est amélioré

Le fait que la question des femmes, l’un des problèmes les plus fondamentaux de la société, n’ait même pas été évaluée dans le domaine des sciences sociales et qu’elle constitue l’un des problèmes les plus importants qui doivent être résolus pour nous. Les sciences sociales actuelles conduisent la société au bord du chaos en ce qui concerne la personne des femmes. Les sciences sociales ont défini les femmes comme le membre le plus faible de la société, au lieu de les définir comme les membres qui ont initié la socialité.

Dans le cadre de cette définition, dans les sociétés actuelles, les femmes sont considérées comme une source de problèmes et sont maintenues dans un isolement intensif. Comme les sciences sociales ne peuvent pas jouer leur rôle de force de solution, les femmes connaissent de tels problèmes dans les sociétés d’aujourd’hui. La cécité des chercheurs en sciences sociales modernes face à la réalité des femmes est également à l’origine de cette cécité sociale. L’objectivation de la société humaine de nature très différente et riche a été le résultat de la cécité pour l’humanité, et non de son éclairage.

Les femmes ne sont pas les seules victimes des stéréotypes de genre dans le domaine des sciences 

La relation hiérarchique développée sur la base de la compréhension sujet-objet a trouvé sa réponse dans le monde de la science, et surtout, elle s’est transformée en une course pour exploiter et dominer les femmes et la nature. La science qui se développe sur les bases construites par la religion et la philosophie a été façonnée dans un caractère patriarcal et dominant. Elle a même dépassé le commentaire et l’improvisation en approfondissant et en affaiblissant encore ce caractère et elle a formé des stéréotypes permanents et absolus basés sur l’expérience.

En ce sens, la science est un espace où le sexisme à l’égard des femmes est le plus concentré. La nature sexiste de la science ne consiste pas seulement à exclure, marginaliser ou ignorer les femmes. Nous constatons que la discrimination fondée sur le sexe se reflète sous différentes formes dans l’univers, la nature et l’histoire, en particulier dans la nature sociale.

L’exclusion des femmes du monde de la science et de la connaissance a dominé les stéréotypes sexistes et masculins dans le monde scientifique et la méthodologie. Les stéréotypes scientifiques fondés sur le sexe servent à la domination et à l’exploitation non seulement des femmes, mais aussi de la nature, de la société et même des hommes. La science, pilier de la discrimination fondée sur le sexe, a produit la souveraineté au nom des hommes et l’esclavage au nom des femmes.

Aujourd’hui, les données sexo-spécifiques formées sur la base de la science légitiment l’esclavage des femmes et la souveraineté des hommes. Toutes ces données indiquent également que la science s’est développée comme une science masculine. La discrimination fondée sur le sexe est la plus puissante, la plus légitimée et la plus durable de toutes ces données.

Les valeurs culturelles néolithiques éclairent la voie

La perception moderniste capitaliste définit la science comme le développement du rationalisme, autrement dit du capitalisme. Mais la principale source de la science est le processus de révolution néolithique. La révolution néolithique, développée comme une révolution culturelle, a créé des éléments culturels matériels et spirituels pour le développement de l’humanité. Les valeurs culturelles du néolithique éclairent la civilisation en développement. Dans cette perspective, la culture néolithique est la culture principale. Le créateur et l’élément dominant de cette culture racine est la femme.

L’agriculture, la domestication des animaux, la fabrication d’outils, la construction d’abris, la création des premiers lieux domestiques, la confection de vêtements, le développement de la morale, de l’art, de la science et du langage, toutes ces inventions ont été menées par des femmes. Les femmes sont celles qui ont laissé leur empreinte sur toutes ces créations. Une société se construit autour de la mère/femme en même temps que ces valeurs. La mère/femme est un phénomène social. Elles sont une force sociale parce que la société est construite autour d’elles.

Il existe un système qui se développe sous la direction des femmes. Ce système est un système de liberté. Ce système a la justice, la liberté, la fraternité, l’amour, le travail et la vertu. Dans la société néolithique, il y a une socialité et une culture extraordinaires qui se sont développées autour des femmes. La découverte des plantes (comestibles ou médicinales), leur culture etc. et le développement d’outils pour transformer, stocker les récoltes sont les plus grands développements scientifiques. Et aussi la domestication des animaux, l’utilisation de leur laine, les produits fabriqués à partir de leur lait, la production de tapis, et la fabrication de nourriture sont également une découverte.

La découverte du blé, sa transformation en farine et la fabrication du pain, ainsi que la découverte et l’utilisation du feu sont les plus grandes inventions scientifiques. Et toutes ces inventions ont été réalisées grâce à des milliers d’années de travail des femmes, d’expérience… Toutes les choses que nous mangeons, buvons et portons aujourd’hui sont encore le produit de ce processus.

La Jineolojîe redéfinit la fonction sociale et le caractère de la science

La science elle-même sera plus fortement déterminée et définie lorsque toutes ces inventions et découvertes seront basées sur un fondement scientifique dans le cadre de la Jineolojîe. En ce sens, tant l’histoire du néolithique que la lutte des femmes pour la liberté fondée sur des données scientifiques nous permettront, à nous les femmes, de progresser le mieux. 

En redéfinissant la fonction sociale et le caractère de la science sur la base de la Jineolojîe, nous révélons aussi ce qu’était la science à son origine. Nous savons également qu’il est nécessaire de rétablir des liens solides entre l’éthique et l’esthétique afin de parvenir à une définition correcte et sociale de la science. En ce sens, la Jineolojîe va purifier la science de l’esprit masculin et la placer sur l’axe de la société. C’est seulement ainsi que la science pourra atteindre son origine, ses sources et sa définition correcte.

Jinnews

ROJAVA. Plus d’un million de déplacés privés d’aide humanitaire

0

ROJAVA – Alors que le froid hivernal se fait sentir dans le nord de la Syrie, plus d’un million de réfugiés internes vivant dans les régions tenues par les Kurdes sont privées d’aide humanitaire en raison du veto russe qui a entraîné la fermeture du point de passage de Tel Koçer, et aussi car l’ONU passe par le gouvernement de Damas qui confisque l’aide et la distribue à ses partisans.

La guerre syrienne qui dure depuis près de 10 ans a provoqué un déplacement interne dû aux combats entre les forces du régime syrien, des groupes de mercenaires alliés à la Turquie et de l’armée turque, forçant les déplacés à se réfugier dans les régions du nord-est de la Syrie.

Les camps du Rojava accueillent des déplaces d’Alep, Homs, de la campagne de Damas, de Deir ez-Zor, d’Idlib et d’autres zones, sans parler des Irakiens et des familles des mercenaires de DAECH.

En outre, plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées sont venues d’Afrin, de Serêkaniyê et de Girê Spî / (Tal Abyad), fuyant les attaques de l’occupation turque en 2018-2019.

Plus d’un million de personnes déplacées

Selon le directeur du Bureau des organisations pour les affaires des personnes déplacées et des réfugiés, Sheikmous Ahmed, le nombre de personnes déplacées dans le nord-est de la Syrie est de 1,25 millions de personnes déplacées.

Parmi ceux-ci, près de 900 000 déplacés vivent en dehors des camps, et 125 000  se trouvent dans des camps.

Depuis 2014, les camps de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est accueillent les Yazidis fuyant les massacres commis par DAECH à Şengal, puis des camps pour les réfugiés de Raqqa, Tabqa, Manbij et Deir ez-Zor ont été créés pour ceux qui ont fui la répression de l’État islamique (EI / DAECH). En 2018, les camps ont accueilli des Kurdes d’Afrin qui ont fui les attaques de la Turquie, et en 2019, ceux de Girê Spî et Serêkaniyê, qui ont également fui l’invasion turque.

15 camps

Cheikmos Ahmed a déclaré que le nombre total de camps dans les régions du nord-est de la Syrie est de 15.

Parmi ces camps, 6 dans la région d’Al-Jazeera accueillant le plus grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés. Ces camps sont : Al-Hol, Areesheh, Roj, Newroz, Serêkaniyê et Washokani.

Dans le canton d’Al-Shahba se trouvent 5 camps : Barkhwadan, Sardam, Al-Awuda, Afrin et Al-Shahba.

Il y a également un camp pour les déplacés de Girê Spî, ouvert après l’occupation turque dans la ville de Tal al-Samen, au sud de Raqqa.

Le camp de Mahmoudli a également été ouvert à Tabqa, et deux camps à Manbij, destinés aux personnes déplacées fuyant la campagne d’Alep et d’Idlib.

Cheikmos Ahmed a indiqué qu’il existe des centaines de camps aléatoires dispersés dans les villages et les prairies de « Manbij, Raqqa, Tabqa et la campagne de Deir ez-Zor ».

Les ONG sont parties après les attaques de la Turquie et la fermeture du seul point de passage avec un veto russe

Avec le début des attaques de l’occupation turque sur les villes de Girê Spî et Serêkaniyê le 9 octobre 2019, un grand nombre d’ONG ont quitté les régions du nord-est de la Syrie, à un moment où des milliers de personnes déplacées qui ont fui les attaques de l’occupation turque avaient besoin d’aide.

Selon les statistiques du Bureau des organisations pour les personnes déplacées et les réfugiés, le nombre d’ONG actives dans la région avant les attaques s’élevait à environ 34 ONG locales et internationales.

Dans ce contexte, Ahmed a déclaré qu’auparavant, depuis 2018, avec le début des attaques sur la ville d’Afrin, l’ONU avait quitté la région.

Ahmed a évoqué le veto de la Russie en janvier, concernant les points de passage pour l’entrée de l’aide humanitaire en Syrie, selon lequel le point de passage de Tel Koçber (Al-Yarubiyah), le seul point de passage pour l’acheminement de l’aide, était fermé dans le nord-est de la Syrie.

Ahmed a souligné que le veto russe est venu soutenir la politique du gouvernement de Damas et de l’occupation turque pour faire pression sur l’administration autonome, critiquant l’utilisation des points de passage comme une carte de pression politique.

Avec le nouveau pic du coronavirus en Syrie, au nord-est du pays, la situation s’est aggravée, car les camps n’ont reçu aucun soutien, et dans ce contexte, Ahmed a critiqué le rôle de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui aurait dû travailler à l’ouverture du point de passage pour l’aide.

L’aide internationale qui n’atteint pas les personnes déplacées et les familles de l’EI passée en contrebande

Les ONG ont été contraintes de coopérer avec le gouvernement de Damas et le Croissant Rouge syrien pour acheminer l’aide.

Le gouvernement de Damas a profité de cette situation pour saisir l’aide envoyée à la Syrie du Nord et de l’Est, afin de la distribuer à ses partisans.

Ahmed a déclaré qu’il n’y a pas de débouché pour le canton d’al-Shahba, car la région est assiégée par les mercenaires de l’occupation turque d’une part, et d’autre part par le gouvernement de Damas.

Il a ajouté : « Lorsque l’administration autonome envoie de l’aide au canton d’al-Shahba, le gouvernement syrien la confisque ». Il  a confirmé que l’aide des Nations Unies est confisquée par le régime syrien, et vendue à Alep.

Peu de possibilités

Avec l’arrivée de l’hiver, des milliers de personnes déplacées ont besoin d’aide car elles vivent dans des tentes non adaptées au froid.

Ahmed a indiqué que l’Administration Autonome mettait tout en oeuvre pour venir en aide aux personnes déplacées vivant dans des camps.

Il a expliqué que la fermeture du point de passage de Tel Koçer, « Yarubiyah », et l’absence d’envoi d’aide et de soutien pendant toute une année, ont rendu très difficile la sécurisation de tous les approvisionnements, soulignant que les capacités de l’Administration Autonome ne sont pas suffisantes pour assurer tous les besoins hivernaux des déplacés.

Appels à l’aide

Le directeur du Bureau des organisations et des affaires relatives aux réfugiés, Cheikmos Ahmed, a lancé un appel aux Nations unies, aux organisations humanitaires et à la coalition internationale de lutte contre DAECH, ainsi qu’à l’Union européenne, pour qu’elles fassent leur devoir humanitaire et fassent pression sur la Russie et la Turquie afin qu’elles ouvrent le point de passage de Tel Koçer et qu’elles envoient du soutien et de l’aide aux personnes déplacées et aux organisations pour qu’elles retournent travailler dans la région.

Il a également exigé que le gouvernement irakien renvoie ses réfugiés dans le camp de Hol afin d’alléger le fardeau de l’administration autonome.

ANHA

ROJAVA. Des civils torturés dans les prisons d’Afrin

0

SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin par la Turquie et ses gangs islamistes il ne passe pas un jour sans que les Kurdes qui n’ont pas quitté leurs terres ne soient pas victimes de crimes, dont des kidnappings, meurtres, rackettes, vols, viols, torture…

Voici un de ces crimes dont a été victime un jeune homme (M.A.), résident d’Afrin qui veut cacher son identité pour des raisons de sécurité. Son calvaire a débuté 20 jours après l’occupation turque et les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah qui ont fait une descente chez lui.

Vingt jours seulement se sont écoulés depuis l’occupation d’Afrin, lorsque les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah ont fait un raid dans sa maison avec trois voitures chargées d’armes lourdes. Ce n’était pas une arrestation ordinaire;  il a été battu et torturé chez lui, puis les yeux bandés, il a été emmené au département de la sécurité pour passer les deux jours suivants sous la torture.

Poursuites sans preuves ni accusations fondées

Les mercenaires lui ont proposé de verser une rançon en argent et en or en échange de sa libération, mais le jeune homme n’avait ni argent ni or.

Six mercenaires se sont relayés pour le torturer, (M.A.) se souvient de certains des noms de famille qu’ils utilisaient pour communiquer entre eux (Abo Abdullah, Abo Nimr, Abdo, Abo Othman).

(M.A.) est resté 18 jours en interrogatoire, pendant lesquels il a été soumis à la torture sous diverses formes plus de trois fois par jour : brûlures et coups de câble.

L’accusation portée contre lui était prête, et c’était la même accusation fabriquée contre chaque détenu, à savoir «avoir travaillé avec l’Administration autonome du Rojava» .

Chaque fois, on demande à un détenu de payer une rançon en échange de sa libération, et la rançon demandée à (M.A.) était d’un million de livres syriennes, et ce qu’il possède d’objets de valeur comme l’or.

Pendant 40 jours, les jeunes hommes n’ont pas vu la lumière, dans une seule cellule, et n’ont reçu qu’une miche de pain moisi.

Plus de 400 jeunes hommes et 40 femmes arrêtés

Après l’arrivée de (M.A.) au tribunal, ils avaient l’habitude de l’interroger seulement une heure par jour, et là, le jeune homme a été témoin de choses horribles : il a vu environ 400 jeunes hommes et environ 40 femmes détenus, parmi lesquels des personnes âgées de plus de 70 et 80 ans, être battus et torturés.

(M.A.) raconte ses observations dans la prison du tribunal d’Afrin, où il a passé 4 mois et demi : « Les mercenaires avaient l’habitude d’interroger les femmes tous les 15 jours, alors qu’elles étaient battues pendant l’enquête. Parfois, nous avons vu par la fenêtre de la cellule que les mercenaires emmenaient de force les femmes enlevées entre trois et quatre heures du matin, puis les ramenaient dans la cellule au bout de deux heures ».

Les enfants dans la prison centrale d’Afrin

Après avoir détenu pendant 4 mois et demi, les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah l’ont transféré à la prison centrale située dans le village de Marateh à Afrin.

Pendant son séjour à la prison d’Afrin, le jeune homme a remarqué la présence de jeunes enfants dans la prison centrale d’Afrin, âgés d’un an et plus :  « J’ai vu une famille avec leur jeune enfant et de d’adolescents dans la prison également ».

Il a également indiqué qu’il y a plus de 800 jeunes hommes et près de 60 femmes à l’intérieur de la prison centrale d’Afrin.

La période d’enquête avec (M.A.) a duré 8 mois, et le tribunal a ensuite rendu un jugement contre lui avec une peine de 3 ans de prison et une amende de deux millions de SYP.

Le jeune homme (M.A.) a purgé sa peine dans la prison centrale d’Afrin, et a été libéré après avoir payé une rançon. Il a depuis trouvé un moyen de sortir d’Afrin après avoir payé 100 dollars.

ANHA

 

Plus de 500 Kurdes du Rojava sont emprisonnés en Turquie

0
ROJAVA – Plus de 500 Kurdes du Rojava – essentiellement d’Afrin – sont détenus en Turquie en toute illégalité et dont certains condamnés à la prison à vie, sans que cela pose problème aux institutions internationales dont la Turquie est membre. La plupart ont été capturés par les mercenaires de la Turquie dans le but d’extorquer une rançon. S’ils ne peuvent pas payer la rançon, ils sont remis à la Turquie.
 
Dans les régions d’frin, Girê Spî (Tal Abyad) et Serêkaniyê (Ras al-Ain) dans le nord de la Syrie occupée par la Turquie, des crimes de guerre comme les pillages, les meurtres, les kidnappings et les viols se poursuivent. Des milliers de personnes ont été enlevées depuis que leurs terres ont été occupées par l’armée turque et ses mercenaires alliés. Le sort de la plupart d’entre eux n’st pas connu. Cependant, plus de 500 civils sont incarcérés en Turquie et sont arbitrairement condamnés à la réclusion à perpétuité.
 
En septembre, un rapport de l’ONU a confirmé ce que les habitants des régions du Rojava occupées par la Turquie dénonçaient depuis longtemps: l’État turc et ses mercenaires djihadistes commettent de graves crimes de guerre à Afrin et Serêkaniyê. Cela comprend la déportation vers les prisons turques. Le nombre exact est difficile à déterminer. La plupart d’entre eux sont traduits en justice à Urfa et accusés de «destruction de l’unité de l’État et du pays tout entier». Parmi les autres chefs d’inculpation, il y a «meurtre» ou «appartenance à une organisation terroriste [YPG/YPJ]». Pour ces fausses accusations, ils sont condamnés à la prison à perpétuité aggravé, ce qui, en droit turc, signifie qu’ils doivent mourir en prison.
 
Selon les avocats, presque toutes ces personnes ont été kidnappées par des soldats turcs ou des mercenaires de la Turquie dans le but d’extorquer une rançon. Si la rançon ne peut être payée, elles sont assassinées ou remises à la justice turque. (Via ANF)