Accueil Blog Page 676

FRANCE. Les Arméniens appellent au calme et à la vigilance face aux attaques fascistes turques

0
PARIS – Le mercredi 28 octobre, des fascistes turcs « Loups Gris » ont attaqué à l’arme blanche des manifestants arméniens réunis hier matin sur l’autoroute Lyon-Valence. Un jeune Arménien a reçu un coup de hache au niveau de la tête. Il y a eu quatre blessés au total.
 
Le soir même, les fascistes turcs ont manifesté dans les rues de la ville de Décines, près de Lyon, scandant des slogans pro-Erdogan, des « Allah Akbar » et menaçant les Arméniens.
 
Des organisations arméniennes appellent au calme et à la vigilance la communauté arménienne qui est sur le qui-vive devant les menaces turcs en pleine guerre turco-azérie visant les Arméniens de Haut Karabagh. (La communauté kurde apporte son soutien au peuple arménien devant le nouveau génocide qui se dessine dans le Caucase du Sud.)
 
Voici l’appel de la page Facebook FRA Nor Seround – ՀՅԴ Նոր Սերունդ adressée aux Arméniens attaqués par les fascistes turcs sur le sol français :
 
« Nous suivons tous de près les événements qui sont survenus hier matin et hier soir notamment à Vienne et Décines.
 
Nous souhaitons dans un premier temps apporter tout notre soutien à Gevorg et à sa famille. Attaqué hier par des contre manifestants pro-turcs venus perturber la manifestation pacifiste pro-arménienne, nous espérons de tout notre cœur que Gevorg se rétablira le plus rapidement possible.
 
Concernant cette attaque, mais également les regroupements de nationalistes pro-turcs appelant à la mort des Arméniens, nous comptons sur la France et sur le système judiciaire pour faire leur travail et pour condamner tous ces actes arménophobes et extrêmement violents.
 
Nous appelons également nos compatriotes au calme et à la vigilance. Rentrer dans une spirale de violence reviendrait à jouer le jeu imposé par le dictateur Erdogan et mis en place par ceux qui ne respectent en rien les valeurs de notre République.
 
Protégeons nos lieux de cultes, nos écoles, nos centres culturels, restons vigilants aux menaces proférées sur les réseaux sociaux à l’encontre des membres de notre communauté. Nous nous devons d’être plus que jamais solidaires pour faire face à ces menaces et pour combattre l’ultranationalisme turc.
 
Nos frères et sœurs en Arménie et en Artsakh ont besoin de nous. Répondre à la violence par la violence ici en France ne peut que desservir notre Cause et faire du tort à nos soldats.
 
Nous vaincrons, tous ensemble. #Հաղթելուենք #Artsakhstrong« 
 

L’exil, c’est froid comme la mort

0
Keça Bênav partage avec nous une courte discussion qu’elle a eue avec une jeune exilée kurde.
 
« – Rapproche-toi du feu, tes mains sont gelées.
 
-Je ne comprends pas pourquoi j’ai si froid alors qu’on n’est qu’en septembre.
 
– Oui mais, c’est toi qui m’avais dit l’autre jour que tu avais toujours froid depuis que tu avais quitté le Kurdistan il y a deux ans. L’as-tu oublié?
 
– C’est vrai, mais quand même, là j’ai encore plus froid que d’habitude…
 
– Ca doit être le froid de la solitude.
 
– Toi, tu as dû t’y habitué après plus de vingt ans d’exil, non ?

– Pense-tu ! Mon exil, je le vis  comme un mauvais vin qui a fini aigre au fond d’un saladier qu’on remue sans cesse.

– Non mais, tu vas pas me dire qu’en vingt ans, tu n’as jamais pu avoir des moments où tu t’es sentie bien, sans penser à l’exil?
 
– Si, j’en ai eu. Mais à chaque fois, ils disparaissent comme des éclaires, me laissant avec ma solitude fidèle.
 
– Alors, toi aussi, tu as froid ?
 
– Un peu, oui. Parfois, pour chercher un peu de chaleur, je plonge mon regard dans celui de mon amant, en espérant trouver dans ses yeux bleus un morceau du ciel d’été de mon enfance qui me réchauffera comme autrefois. Mais je n’y trouve que ma solitude au rire narquois, tapis au fond de ce regard compatissant.
 
– Mais tu as des enfants…
 
– Oui, je les serre fort dans mes bras, j’enfouis mon visage dans leurs cheveux sentant les épis de blé mûr. Mais rien n’y fait. Faut dire que l’exil est froid comme la mort et le temps n’arrange pas les choses.
 
– Oh là là, tu es plus pessimiste que moi ! Tu n’exagères pas un peu quand-même ?
 
– Euh, je ne pense pas. J’ai vu la même chose chez tant de Kurdes, hommes ou femmes. Quand tu leur parles du pays, leur regard s’assombrit aussitôt. Ils sont pris d’une mélancolie douce-amère. Ils parlent de leur enfance, des montagnes, du goût du « nan » que leurs mères cuisaient dans des fours en terre cuite. Tu as presque envie de t’excuser d’avoir parlé du pays et pourtant tout nous y mène, quoiqu’on fasse où qu’on aille, la patrie interdite nous suit comme notre ombre.
 
– Alors, je suis condamnée à vivre avec ce froid glacial pendant toute ma vie?
 
– J’en sais rien et j’en suis vraiment désolée. Certains Kurdes affirment que tant qu’ils luttent, créent, écrivent en exil, le fait d’être apatride reste supportable. Pourtant, je vois bien qu’ils sont toujours sur le qui-vive, inquiets. Ils commencent à maudirent les colons turcs, arabes, perses qui les ont chassés de leurs terres mais finissent par critiquer les uns les autres finalement. Parfois, ils sont même plus durs entre Kurdes qu’avec leurs bourreaux. C’est pour dire…
 
– C’est compliqué d’être kurde et parfait au même temps.
 
– Surtout quand on ne sait pas qu’on ne peut pas être parfait, même quand on n’est pas kurde.
 
– Oui mais, il y a une image du Kurde idéal véhiculé en Occident selon laquelle les Kurdes sont courageux, sont résilients malgré tous les massacres qu’ils ont subis, etc. et on tombe dans le piège en essayant de coller à cette image que les autres ont de nous.
 
– Quand tu as tant de blessures, que tu es déracinée, tu essayes de t’accrocher à des choses positives qu’on te renvoie. Je sais que tu culpabilises ensuite, on te disant que c’est faux. Mais que veux tu, personne n’est parfait, même les Kurdes ! Mais tu es toute pale, qu’est-ce qui ne va pas ?
 
– J’ai la tête qui tourne, j’ai mal partout tout d’un coup. 
 
– Prend mon bras, je vais t’aider à t’allonger sur le canapé. Voilà, je vais te chercher une couverture (pourvu que ce ne soit pas le coronavirus). On reprendra notre discussion une autre fois.
 
– Spas.
 
– Avec plaisir ma petite dotmam ! »
 
Spas = merci
Dotmam = cousine
Image via B. F.
 
 

Comment l’histoire de l’éducation en kurde a-t-elle commencé au Rojava?

0
SYRIE / ROJAVA – Avant la révolution du Rojava, l’enseignement en langue kurde était interdit et la punition était lourde. Mais les chevaliers de langue kurde du Rojava ont vaincu l’interdiction. Ils ont donné une éducation multilingue et multicolore aux nouvelles générations de la révolution.
Menal Mihemed Emîn est l’un des enseignants qui a lutté pour l’éducation en kurde qui a été initiée avec la révolution du Rojava. Menal, originaire de Dêrik, a lutté pour sa langue maternelle, le kurde, pendant ses années universitaires. Alors que Menal était encore étudiant à l’université d’Alep, il a été jugé par le régime pour avoir secrètement enseigné le kurde. Bien qu’il soit diplômé de l’université, le régime l’a qualifié de « suspect » et n’a pas délivré son diplôme.
 
Menal nous rappelle qu’il n’est pas seul dans cette affaire et qu’il n’a « de la chance » que d’être jugé, et que de nombreuses personnes sont restées en prison pendant des années parce qu’elles ont enseigné ou reçu une éducation en kurde.
 
Sur les traces de la révolution, Menal a participé à Saziya Zimanê Kurdî (institution de langue kurde) qui a mené des activités éducatives au Rojava à cette époque, et est maintenant le porte-parole du comité d’éducation du canton de Qamishlo.
 
Menal Mihemed Emîn, à qui ANF a demandé de raconter l’aventure de l’éducation en kurde au Rojava, dit « Allons-y et commençons là où nous avons fait les premiers pas ».
 
Le kurde enseigné clandestinement dans des maisons
 
Menal a déclaré qu’au Rojava, les gens ont payé un grand prix pour l’éducation en kurde et que de nombreuses personnes ont été jetées en prison pour avoir enseigné ou reçu une éducation en kurde, notant que le régime syrien n’accepte pas du tout l’éducation kurde.
 
Menal a rappelé que sous le régime du régime, ceux qui voulaient apprendre le kurde se réunissaient secrètement à la maison comme trois ou cinq personnes la nuit.
 
Arrivé à Tirbêspiyê, Menal dit qu’ils ont un endroit secret où ils ont enseigné le kurde, et ils l’appellent l’école Martyr Nezir.
 
Ils n’étaient qu’une poignée de militants
 
Lorsque le journaliste de l’ANF et Menal entrent dans la cour de la maison de deux pièces, qui sert d’école, Goran Şakir, l’un des professeurs de l’époque, raconte comment ils y ont été éduqués et dit «nous n’étions qu’une poignée de personnes».
 
Rappelant que le régime était dans la région avec toutes ses forces à cette époque et qu’ils donnaient une éducation en kurde, même en petit nombre, Goran Şakir dit: «Ceux qui ont été éduqués ici sont devenus les premiers enseignants de la révolution».
 
Quand ils prennent la route et arrivent à Girkê Legê, Menal dit qu’il y a une maison dans cette ville qu’ils ont utilisée comme école pour l’éducation kurde.
 
Les maisons des familles des martyrs transformées en écoles
 
Le signe de la maison avec jardin est toujours présent et il est écrit Navenda Çand û Ziman a Şehîd Kawa Dil ya Girkê Legê (Centre de langue et de culture Martyr Kawa de Girkê Legê).
 
Rappelant que Martyr Kawa, qui a donné son nom à l’école, était un jeune homme qui « a pris la route des montagnes [rejoint le PKK] pour sa langue et sa culture » lorsqu’il était étudiant à l’université, Menal Teacher ajoute: « Cette maison nous a été donnée par sa famille pour des études pédagogiques. »
 
Lutte pour l’éducation en langue kurde
 
Menal note que de nombreuses personnes ont reçu un enseignement en langue kurde dans la maison de deux pièces, ajoutant: « Avec le début de la guerre civile en Syrie, nous avons décidé de faire pression sur le régime pour qu’il reçoive un enseignement en langue maternelle kurde dans les écoles. »
 
Ensuite, ils vont dans une école de la ville, avec l’enseignant Menal disant ce qui suit: « Lors de la réunion que nous avons tenue dans cette école, nous avons décidé de passer à l’éducation en kurde. Même beaucoup d’entre nous s’y sont opposés. Beaucoup d’entre eux enseignaient également en les écoles du régime et a déclaré que le régime ne l’accepterait jamais. »
 
Décision de donner l’éducation en kurde dans les écoles
 
« En fait, c’est bien ce qui s’est passé », dit l’enseignant, ajoutant; «Lors de notre réunion ce soir-là, nous avons décidé que nous ne donnerions plus secrètement l’éducation kurde et que nous amènerions le kurde dans les écoles. Nous avons décidé le lendemain matin comme l’heure de la mise en œuvre. »
 
Le jour de la mise en œuvre de la décision
 
Menal se souvient qu’ils sont d’abord allés dans une école de Çilaxa pour recevoir un enseignement en kurde et qu’ils sont allés dans la chambre du directeur et ont pris place. « Le directeur de l’école a demandé: » Que voulez-vous? Nous avons répondu: « Vous ferez votre travail et nous ferons le nôtre; nous fournirons une éducation en kurde. »
 
Le régime refuse même les cours électifs
 
Menal raconte que le régime n’a pas accepté cela et les a attaqués à certains endroits, ce à quoi leurs forces d’autodéfense ont répondu.
 
« Ils ne l’ont définitivement pas reconnu, ni même accepté un cours facultatif. Ils ont détenu certains de nos amis, les ont menacés, dans certains endroits ils ont provoqué des étudiants et des parents contre nous. Cependant, nous n’avons pas fait de compromis. »
 
Les mères brisent les portes
 
Menal continue; « Le régime a résolu le problème en fermant des écoles dans de nombreux endroits. Cependant, nous n’avons pas été impuissants contre cela. Nous avons brisé les portes des écoles une par une et avons commencé l’éducation en kurde. Les mères avaient le rôle de premier plan dans ce travail de rupture. Nous avions l’habitude de briser les portes de quelques écoles chaque jour. Certaines mères venaient le marteau à la main. Nous avons donc commencé l’enseignement régional de la langue maternelle dans toutes les écoles. »
 
Le régime mise sur l’éducation
 
« Le régime était en train de perdre des villes et des villages en Syrie, mais le fait de briser la porte d’une école le bouleversait encore plus », dit Menal, et ajoute: « Parce que son existence reposait sur le système éducatif et il y a vu sa disparition. »
 
La première école kurde au Rojava
 
Nous arrivons au village de Besta Sus dans la région de Koçerat de Dêrik, où la première école a été ouverte.
 
Dibistana Şehîd Dicle, la première école du Rojava à enseigner en kurde, a été ouverte dans ce village. L’école n’est qu’une maison en pisé de deux pièces. Maintenant, une famille y vit. Nous écoutons l’histoire de cette école du professeur Ciwan İbrahim.
 
Comme un rêve
 
Le professeur Ciwan a déclaré: « En fait, cette école a été ouverte pour voir la réaction du régime à l’éducation kurde. Elle a été ouverte avec beaucoup d’enthousiasme. Des milliers de personnes des villages environnants ont afflué ici pour voir la première école kurde. Elle a été ouverte et Mamoste Hemid, qui a perdu la vie récemment, a donné la première leçon. Des enfants et des aînés de 70 ans étaient venus à l’ouverture. C’était comme un rêve… »
 
De l’interdiction à un modèle d’éducation multilingue
 
Sur le chemin du retour, Menal raconte; « Dans l’enseignement de la langue maternelle que nous avons commencé avec une poignée de personnes, aujourd’hui, près de 100 000 enseignants et plus de 900 000 élèves suivent un enseignement dans leur langue maternelle dans le nord-est de la Syrie. Nous avons maintenant un système éducatif en trois langues: le kurde, l’arabe et le syriaque. Nous n’avons jamais imposé notre propre langue à personne. Cependant, nous faisons tout ce qui est nécessaire pour l’enseignement dans notre langue maternelle. »
 
On évoque avec les trois enseignants la demande d’ENKS lors des négociations pour l’unité kurde au Rojava qui voulait que « le système éducatif kurde devrait être annulé et il devrait être remis dans le système du régime ».
 
La langue est la valeur la plus élevée d’un peuple
 
Goran Şakir a déclaré: « Chaque nation de ce monde est connue pour sa langue, nous voulons être connus avec notre langue et notre culture. Notre langue est notre terrain d’entente. »
 
Ciwan İbrahim a répondu; « Si on me demande ce que j’ai gagné de cette révolution, je dirais sans hésitation que j’ai gagné ma langue car la langue est la plus haute valeur d’un peuple. La langue qui veut que nous abandonnions notre langue est la langue de l’ennemi. Parce que si nous n’avons pas de langue, nous ne sommes rien. »
 
La langue est au-dessus de la politique
 
Menal Mihemed Emîn donne la réponse suivante à notre question: « Le pas que nous avons franchi n’est pas un pas qui pourrait être reculé ou compromis. C’était notre rêve. Nous en avons payé un grand prix. Par conséquent, personne ne devrait exiger une telle chose pour plaire à quelqu’un ou pour ses intérêts personnels. La langue n’est pas un sujet de négociations politiques. La langue est supra-politique et les politiciens n’ont pas le droit de décider sur cette question. »
 

ROJAVA. Le garçon brûlé portant les cicatrices de la trahison kurde par l’Occident

0
SYRIE / ROJAVA – Sous un ciel désertique sans nuages, Mohammed Hamid, un enfant kurde de 13 ans, gravement brûlé lors d’une attaque d’armes incendiaires par la Turquie en octobre 2019 contre Sere kaniyê, dans le nord du Rojava, reste à l’ombre de son sous-sol, se cachant du soleil. La lumière et la chaleur augment la douleur due à ses blessures. Il ne peut pas aller à l’école, ni même jouer avec ses amis après le coucher du soleil, car la sueur irrite également le tissu cicatriciel recouvrant son corps ravagé.
 
Au lieu de cela, Mohammed Hamid passe son adolescence séquestré dans l’ombre, assis près de la brise rafraîchissante d’un ventilateur, à jouer à des jeux sur son téléphone portable dans lesquels un garçon à moto échappe à des boules de feu tirées sur lui par un hélicoptère qui le poursuit (…).
 
Si le jeune de 14 ans quitte la maison, c’est au crépuscule, pour se promener en compagnie de son père dans les rues d’Hasakah… (Via The Times)
 
Mohammed Hamid souffre énormément à cause de ses brûlures. 70% de son corps a été brûlé gravement à la suite d’une attaque menée par la Turquie contre la ville de Serê Kaniye (Ras al-Ain) le 18 octobre, au milieu de combats acharnés entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les gangs islamistes soutenus par la Turquie.
Des responsables médicaux locaux ont accusé la Turquie d’utiliser des armes non conventionnelles et interdites dans les combats – allégations démenties par Ankara. Des dizaines de civils, dont plusieurs enfants, ont été gravement blessés à la suite de l’utilisation signalée du produit chimique incendiaire dans l’offensive turque dans le nord de la Syrie, qui a commencé le 9 octobre.
L’Organisation des Nations Unies pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a ouvert une enquête sur l’attaque chimique contre des civils kurdes.
L’utilisation de phosphore blanc, couramment utilisé pour créer des écrans de fumée, est autorisée par plusieurs traités. Cependant, son utilisation sur les civils est interdite par le Protocole de Genève et la Convention sur les armes chimiques.

LYON. Des fascistes turcs attaquent des Arméniens à la hache

1
LYON – La guerre turco-azérie visant les Arméniens de Haut Karabagh met en danger les Arméniens de France également.
 
Lors d’une manifestation arménienne qui a eu lieu ce matin sur l’autoroute Lyon-Valence, des fascistes turcs pro-Erdogan, ont attaqué un jeune Arménien avec une hache. Le jeune a reçu un coup au niveau de la tête. Il y a eu quatre blessés au total. 
 
« Selon les premiers éléments, tout a commencé par une manifestation de membres de la communauté arménienne. Ils sont arrivés à bord d’une quinzaine de véhicules, les occupants sortant des drapeaux arméniens. Une manifestation qui a suscité la colère de membres de la communauté turque de passage. Ces derniers ont alors appelés du renfort. C’est alors que la situation a dégénéré, des marteaux et des couteaux sortis. » Via le Daufiné 
 
Même en France, les Kurdes et les Arméniens sont menacés par les sbires de la Turquie.

Couvre-feu partiel au Rojava piégé par le coronavirus

0
SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes vont imposer un couvre-feu partiel pendant dix jours dans la Syrie du Nord et de l’Est qui est en proie à une flambée d’infections dues au coronavirus.
 
Le conseil exécutif de l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a rendu une décision aujourd’hui, imposant un couvre-feu partiel dans la région à la suite de la flambée des cas de COVID19.
 
La décision de couvre-feu, qui commence le 30 octobre qui durera pendant dix jours, est appliquée dans les conditions suivantes:
 
Tous les hypermarchés et établissements publics seront fermés, à l’exception des magasins et épiceries qui devront également être fermés à 15h00 pendant la période de couvre-feu, tandis que le travail dans les restaurants sera limité aux commandes à emporter uniquement.
Tous les lieux de culte doivent être fermés à l’exception de la prière du vendredi et des messes du dimanche à condition de respecter toutes les mesures de santé et de précaution nécessaires.
Tout rassemblement sera interdit, tandis que des masques faciaux et des mesures de précaution seront nécessaires dans les lieux publics, les marchés et les services officiels.
Les écoles, universités, instituts et jardins d’enfants restent ouverts, tout en adoptant toutes les mesures de santé et de précaution convenues entre le département de la santé et le département de l’éducation dans le nord et l’est de la Syrie
Distanciation sociale, hygiène et mesures de précaution à respecter dans toutes les constructions et institutions de l’administration autonome.
Le nombre de fonctionnaires et d’employés fréquentant les établissements gouvernementaux et publics sera réduit à un tiers, si nécessaire.
 
Le couvre-feu imposé par l’administration autonome exclut les hôpitaux, les centres médicaux publics et privés, les organisations internationales, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, les pharmacies et tous les points de passage des frontières.
 
Il y a quelques jours, des sources médicales ont informé SOHR que le coronavirus s’était largement répandu dans les zones sous le contrôle de l’administration autonome du nord et du nord-est de la Syrie, alors que les autorités sanitaires étaient incapables de couvrir un si grand nombre d’infections ou de tester des cas suspects.
 
Il est à noter que le nombre officiel de cas d’infection annoncé par le service de santé de l’administration autonome a atteint 3 387, dont 658 cas ont été récupérés, tandis que 104 autres sont décédés. Cependant, des sources médicales fiables du SOHR ont confirmé que le nombre de cas confirmés dans les zones contrôlées par l’administration autonome dépassait 12 500 et 510 personnes infectées sont décédées à ce jour.
 
Selon les sources de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH / SOHR), un grand nombre d’infections ont été détectées dans la ville d’Ain Al-Arab (Kobanê), où plus de 3 300 cas d’infection ont été documentés dans la seule ville. De plus, de nombreux civils à Kobanê présentaient des symptômes du COVID-19.
 
Des sources de l’OSDH ont également signalé des épidémies de coronavirus dans la ville et la campagne d’Al-Hasakah, Deir Ezzor et Al-Raqqah, mais de manière moins dramatique, le nombre total d’infections dans les trois provinces avoisinant les 9200.
 
Le secteur médical dans les zones contrôlées par l’administration autonome souffre d’une situation dégradée et désastreuse, au milieu de l’incapacité du département de la santé à tester les personnes présentant des symptômes du COVID-19. Les zones contrôlées par l’Administration autonome ont également connu la mort de dizaines de personnes infectées en raison du manque de soins médicaux appropriés.
 

Alsace : Des liens étroits entre Les Républicains et les fascistes turcs ?

0
« Aujourd’hui la gauche est accusé de complaisance avec le terrorisme et est traité « d’islamo-gauchiste ». Il est important de rappeler que lorsque notre camp politique versait son sang en Syrie [avec les Kurdes] contre Daesh, que nous luttions aux côtés des peuples de Turquie pour un pays plus démocratique et laïc, LR renforçaient ses liens avec l’extrême-droite turque. »
 
En pleine guerre diplomatique entre la France et la Turquie, la page Facebook « Jeune Garde Strasbourg » (JGS) anti-fasciste vient de publier un communiqué accusant la droite française de complaisance envers les fascistes turcs en France.
 
Voici le communiqué de la JGS:
 
« Alsace : Des liens étroits entre Les Républicains et les fascistes turcs !
 
Dans un contexte de tension diplomatique entre la France et la Turquie suite à l’assassinat de Samuel Paty, la droite parle encore de guerre civile.
 
Depuis une vingtaine d’années, la droite reprends les termes, le lexique et les mots d’ordres du Rassemblement National. Chez Les Républicains ou à l’UNI on parle d’ensauvagement, de bandes ethniques, de guerre civile et de guerre de civilisations. François BLUMENROEDER, responsable de l’UNI Strasbourg (organisation étudiante de droite) a déclaré sur Twitter le 26/10/2020 « Il y a 700 000 turcs en France. Quand la guerre éclatera, de quel côté combattront-ils ? ». Rien d’étonnant de la part de ce militant d’extrême-droite ayant des liens étroits avec Valeurs Actuelles, Campus Vox, Némésis, la Cocarde Etudiante et l’Action Française. Cependant les liens troubles qu’entretien son camp politique avec l’extrême-droite turque peuvent à priori entrer en contradiction avec ses propos.
 
Süzer ÖMER, à première vue, est un militant ordinaire de Les Républicains. Il a notamment mené campagne pour Yves HEMEDINGER, Éric STRAUTMANN et François FILLON. En plus de sa casquette LR, il est un militant important du MHP, un parti d’extrême-droite turc. C’est une organisation ultra-nationaliste, islamiste et nostalgique de l’empire ottoman. Via son bras armé les « Loup-Gris », le MHP est responsable de nombreux assassinats de militants de gauche, d’alévis, de Kurdes ou d’Arméniens. Ils sont également responsables d’une tentative d’assassinat du pape en 1981. Süzer Ömer renforce les liens entre les nationalistes turcs et LR dans la région. Il est proche notamment de Yves HEMEDINGER (député et conseiller départemental du Haut-Rhin). Il défendra son bilan avec de jeunes nationalistes turcs. Yves HEMEDINGER soutient également Süzer ÖMER dans la création d’un club de football amateur où le logo est un loup gris.
 
Aujourd’hui la gauche est accusé de complaisance avec le terrorisme et est traité « d’islamo-gauchiste ». Il est important de rappeler que lorsque notre camp politique versait son sang en Syrie contre Daesh, que nous luttions aux côtés des peuples de Turquie pour un pays plus démocratique et laïc, LR renforçaient ses liens avec l’extrême-droite turque.
 
Face à l’extrême-droite : riposte immédiate ! »
 

Cours privés pour apprendre le kurde en ligne

0
LANGUE. Depuis que le coronavirus a chamboulé nos vies, on fait de plus en plus de choses sur internet, dont l’apprentissage de la langue kurde.

Ainsi, en avril dernier, en pleine confinement, on a lancé des cours de kurde (dialecte kurmancî, niveaux grands-débutants francophones) en ligne à raison de 3 cours hebdomadaires.

Ces cours de kurde sont dispensés, gratuitement, via l’application ZOOM et partagés sur la page Facebook « Apprendre le kurde en ligne » simultanément, sauf problèmes dus aux aléas du direct. La première partie des cours se trouve également sur Youtube.

En plus de ces cours gratuits, si vous voulez prendre des cours privés, vous pouvez contacter nos camarades Hasan, Husên, Omer et Firat (Nebiyê DÛRO) qui dispensent des cours de kurdes en ligne à raison d’un forfait de 10 cours à 150 euros.
 
Contactez directement les enseignants pour les détails:
 
Hasan: 0033 760 10 80 05
Husên: 0033 768 03 97 34
Omer: 0033 758 01 64 99
Firat:   0033 643 43 89 24

ROJAVA. L’Etat turc commet des crimes de guerre contre les femmes

SYRIE / ROJAVA – La Turquie et ses mercenaires islamistes commettent des crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant les femmes dans les régions kurdes occupées dans le nord de la Syrie. Le Conseil des femmes de la Syrie du Nord et de l’Est a organisé à Qamishlo un colloque sur ces crimes.
 
Parmi les participantes à l’atelier figuraient : L’Union des femmes syriennes, le Conseil des femmes du Nord et de l’Est de la Syrie, le Bureau des femmes du Parti démocratique et novateur, le Bureau des femmes TEV DEM, l’Organisation des droits de l’homme, le Bureau des relations étrangères, la Représentation de l’administration autonome démocratique du Kurdistan du Sud, le Bureau des femmes du MSD, le Comité des femmes du canton de Qamishlo, le Conseil des femmes syriennes, l’Institution Yazidie, Kongra Star, le Parti Avenir de la Syrie et partis politiques féminins.
 
Siham Emokê, membre de la coordination de l’étoile du Kongra pour la Syrie du Nord et de l’Est, a déclaré : « Aucune solution n’a été trouvée pour contrer les violations de l’État turc ».
 
Siham Dawud, secrétaire générale du Parti Avenir de la Syrie, a déclaré : « Cibler les femmes politiques, c’est cibler la voix de la paix et de la solution. L’État turc occupant continue ses attaques terroristes contre les femmes. Chaque jour, nous entendons parler de meurtres, d’abus sexuels, d’arrestations et de déplacements forcés. En prenant pour cible les femmes organisées, la Turquie veut briser le libre arbitre des femmes. Erdogan a une phobie des femmes et elle est évidente dans le nord et l’est de la Syrie. Erdogan a peur de l’administration autonome démocratique, qui est basée sur la solution de la crise syrienne ».
Les participantes à l’atelier ont souligné qu’il y a une tentative d’empêcher les femmes de participer à l’arène politique. Elles se sont souvenues de la martyre Hevrin Xelef [secrétaire générale du Parti Avenir de la Syrie] qui luttait pour une solution politique, répandait la paix et a donc visée et assassinée par l’Etat turc et ses mercenaires.
 
« Les femmes, les hommes et les enfants civils ont le droit d’être protégés », a déclaré Amrin Xelife, chef du Bureau de recherche juridique intelligent. Les groupes armés ne peuvent pas attaquer les civils. Les lois n’interdisent pas la guerre, mais garantissent la protection des droits civils. Celle-ci est établie par la Convention de Genève ».
 
Notant que l’État turc a commis des crimes de guerre contre les femmes, mais que personne n’a demandé des comptes à l’État turc, les participants ont attiré l’attention sur le fait que le meurtre du secrétaire général du Parti Avenir de la Syrie Hevrîn Xelef, perpétré par les mercenaires de l’État turc, a été documenté, mais que les criminels n’ont pas été traduits en justice.
 
Evin Cuma, coprésidente de l’Organisation des droits de l’Homme de la région de Jazira, a souligné que l’État turc a commis des crimes de guerre contre les femmes dans les zones occupées du nord et de l’est de la Syrie, a forcé des milliers de personnes à émigrer, a utilisé des armes lourdes et a interdit les armes contre les civils, des centaines de civils.
 
Elle a ajouté qu’il a massacré et pillé les infrastructures des régions et a souligné qu’il a également changé la structure démographique dans les régions de Serêkaniyê, Afrin et Girê Spî.
 
Soulignant que l’État turc d’occupation et ses mercenaires ont commis de nombreux crimes contre les femmes en 2018, 2019 et 2020, Evin Cuma a déclaré : « 53 meurtres, 128 attaques ayant entraîné des blessures et 61 crimes d’abus sexuels contre les femmes ont été documentés en 3 ans. 5 femmes ont mis fin à leur vie en raison de tortures et d’attaques brutales. 317 femmes ont été kidnappées et libérées contre paiement d’une rançon.
 
Sous le nom d’opération « Printemps de la paix », 23 femmes ont été tuées à Serêkaniyê, Girê Spî et dans les régions frontalières, dont 2 ont été victimes de viols. 60 femmes ont été blessées lors des bombardements, 12 femmes ont été enlevées ».
 
L’atelier a déclaré que les meurtres, les violations et les crimes affectent négativement la psychologie des femmes dans une large mesure et a appelé à un soutien psychologique, social et juridique pour les femmes.

A la croisée des génocides kurde et arménien

0

Alors que l’offensif militaire de l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie qui lui a envoyé 4000 mercenaires syriens et des armes en renfort, a déclaré la guerre à l’Arménie en attaquant la région autonome arménienne du Haut-Karabakh* (Artsakh), dans le Caucase du Sud, les Arméniens alertent (en vain ?) le monde pour qu’un deuxième génocide arménien n’ait pas lui un siècle après le génocide qui fait plus d’un million et demi de morts arméniens et chassé de leurs terres les autres.

Ce nouveau génocide qui se dessine dans le Caucase du Sud vient interférer avec le génocide kurde qui a lieu depuis des années dans de nombreuses régions du Kurdistan. En effet, au Rojava, au Bakûr, au Bashûr et au Rojhilat, les Kurdes sont massacrés par les États colonialistes (Syrie, Turquie, Iran, Irak) occupant le Kurdistan depuis près d’un siècle déjà. Mais la communauté internationale reste aveugle à ce génocide car il s’agit d’un peuple apatride. Espérons que les Arméniens auront plus de « chance » que les Kurdes en étant entendus de la communauté internationale.

En attendant, voici un des messages venus du monde arménien en pleine guerre azéro-arménien :

« J’ai le sentiment terrible d’être en 1915 à la veille du génocide.

Les Turcs se rapprochent et les Arméniens résistent encore et toujours. Les Turcs sont à une vingtaine de km de Latchin et des commandos azéris effectuent des attaques au portes même de Stepanakert. L’ombre nauséabonde de Satan plane et les instances internationales sont soit dans l’inertie soit dans la complicité. Encore une fois nous sommes debout et faisons face tout seul. Ce qui se joue ici est le laboratoire de ce qui se déroulera à plus grande échelle dans le monde… »

Antoine Agoudjian

Saignant ou à point… vous le voulez comment votre Kurde?

0
SYRIE / ROJAVA – La Turquie a intensifié ses attaques visant les Kurdes dans la région d’Ain Issa, dans le nord de la Syrie, malgré le « cessez-le-feu » négocié par les Etats-Unis et la Russie l’année dernière. Les civils, attaqués par de l’artillerie lourde et des chars qui ont fait des morts et de nombreux blessés civils, dont des enfants, fuient les bombardements.
 
En ce moment même, on assiste à une nouvelle agression militaire turque visant les Kurdes du Rojava avec la complicité de la communauté internationale, qui laisse la Turquie attaquer le Rojava qu’elle veut anéantir à tout prix.
 
Depuis l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018, les Kurdes du Rojava sont en alerte permanente. En effet, l’invasion d’Afrin a été suivi de celle de Ras-al-Ain (Sere Kaniyê) et de Tal Abyad en octobre 2019 et la Turquie ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, encouragée par le soutien tacite de la communauté internationale qui ferme les yeux à ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité que la Turquie commet au Rojava.
 
Féminicides, viols, l’exploitation sexuelle de femmes et de fillettes, meurtres, torture, enlèvements, destruction des lieux sacrés appartenant aux Yézidis ou aux chrétiens, pillage des biens appartenant aux civils et celui des sites archéologiques, changement démographique opéré en remplaçant les Kurdes par des familles de mercenaires islamistes …, la liste des crimes de la Turquie au Rojava est trop longue et pourtant, la communauté internationale garde le silence. C’est pourquoi, on risque d’assister à un nouveau massacre des kurdes au Rojava très prochainement et on peut dire que la Turquie n’est pas à un massacre de près et que les Kurdes, fatigués de mourir, tomberont encore en nombre, pourvu que le COVID19 ne pourrisse pas la vie des Occidentaux. Bon dimanche à tout.e.s (excepté les Kurdes).

Photo d’archive