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TURQUIE. Le meurtre d’un Kurde arrêté déguisé en suicide

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TURQUIE / BAKUR – İslam Kaya, un Kurde arrêté au volant de sa voiture alors qu’il se rendait dans le centre-ville de Van depuis le district de Başkale le 15 août 2019, est mort à l’hôpital le 27 août 2019. Les autorités turques ont prétendu qu’il s’était suicidé en se jetant par la fenêtre de sa chambre d’hôpital alors qu’il était menotté au lit ! Des rapports contradictoires jettent le doute sur cette déclaration et penchent du côté d’un meurtre sous la torture.
 
Dans les procès-verbaux tenus par les militaires en service à l’hôpital, on a appris que les deux bras de Kaya avaient été menottés au motif qu’il souffrait du syndrome de sevrage. Dans la partie diagnostique du rapport « Epicrisis », que Kaya, qui se serait suicidé alors qu’il avait les deux mains menottées au lit, on peut lire l’expression « blessure intracrânienne et coups reçus ». S’il est indiqué dans le rapport de police que Kaya a sauté de son véhicule lors de son arrestation, on ne fait mention d’aucune autre blessures sur le reste de son corps dans les rapports de l’hôpital. D’autre part, il a été déclaré que lors du contrôle psychiatrique effectué dans l’unité de soins intensifs, il n’y avait aucune preuve que Kaya ait utilisé des substances.
 
La famille dans l’attente d’une réponse juridique
 
La famille et les avocats de Kaya ont déposé une plainte pénale auprès du bureau du procureur, exigeant d’enquêter sur la façon dont une personne sous garde militaire a sauté du véhicule et est tombée par la fenêtre alors que ses deux bras étaient menottés au lit. Environ un an s’est écoulé depuis la demande, le parquet n’a toujours pas recueilli un seul témoignage des forces de l’ordre.
 
La responsabilité de l’Etat turc est engagé
 
L’avocat de la famille, Kadir Kutevi, a souligné qu’il n’y avait pas de développement concernant la plainte pénale qu’ils avaient déposée contre la police et les soldats, et a déclaré que Kaya avait d’abord été battu dans le véhicule par la police qui l’avait emmené à la prison puis livré à la prison. Rappelant que Kaya a été emmené à l’hôpital et traité dans l’unité de soins intensifs de neurochirurgie, Kutevi a déclaré: «Il a été affirmé qu’il s’était suicidé en sautant par la fenêtre de la chambre des prisonniers, où il avait été emmené menottes aux poignets après avoir quitté l’unité de soins intensifs. Il est contraire au cours normal de la vie pour une personne menottée de se suicider. Il est déclaré que Kaya a souffert du syndrome de sevrage parmi les détenus détenus par les forces de l’ordre qui étaient avec lui avant son décès. Ne pas avoir plus d’un agent des forces de l’ordre avec une personne qui souffre du syndrome de sevrage est déjà un crime de négligence. Supposons qu’Islam Kaya se soit suicidé. Même l’État est responsable de cette situation », a-t-il déclaré.
« Le rapport d’autopsie contient beaucoup de doutes »
Notant qu’il était indiqué dans le rapport d’autopsie qu’il « était tombé sur la tête », Kutevi a déclaré qu’il était impossible pour une personne qui s’est suicidée de tomber sur la tête. Exprimant que l’incident contient de nombreux soupçons, Kutevi a déclaré: «Dans le processus judiciaire, que nous avons lancé pour éclairer la mort suspecte afin de déterminer et de punir les responsables, pas même un seul service de police n’a été appelé à témoigner. (…) Sur le plan juridique, la mise en accusation de ce dossier devait être préparée et passer à la phase de poursuites jusqu’à présent. Une politique de protection de l’application de la loi et d’impunité est mise en œuvre dans la région [kurde]. C’est une situation qui apparaît dans de nombreuses violations des droits. Nous pensons qu’en n’obtenant pas l’autorisation d’enquête du bureau du gouverneur, l’agent d’application de la loi a été protégé. »
 

Les rivalités entre le KDP et la guérilla kurde créent des tensions au sein du gouvernement du Bashur

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KURDISTAN DU SUD – Des sources médiatiques du Bashur ont révélé le début de divergences entre les partis kurdes au sein du gouvernement régional kurde au sujet des efforts du PDK pour mobiliser ses forces contre le QG du PKK dans la région de Qandil.
 
Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) mène une campagne médiatique pour mobiliser l’opinion publique kurde contre les combattants du HPG (la branche armée du PKK), et il tente d’impliquer le reste des partis kurdes dans cette guerre fratricide inter-kurde.
 
Cependant, des sources médiatiques du Bashur [Kurdistan du Sud) ont confirmé que la décision de mobiliser des forces dans les zones où est basée le HPG concernait uniquement le PDK, à l’insu du reste des parties et même à l’insu du ministère des peshmergas.
 
L’agence de presse Roj a cité des sources au sein du gouvernement régional du Kurdistan selon lesquelles la réunion tenue par le Conseil des ministres de la région hier 4 novembre et sa publication du dernier communiqué concernant les tensions survenant dans le district de Çemankê, à Dohuk, avaient ​​suscité la colère du parti de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK).
 
Selon la source, le KDP avait a tenté d’aborder la question comme si elle représentait l’opinion du gouvernement dans son ensemble, et un désaccord est survenu entre l’UPK et le KDP qui contrôle la plupart des ministères.
 
La source a révélé que le ministre de la Culture et de la Jeunesse, Muhammad Hama Saeed, qui est proche de l’UPK, a déclaré lors de la réunion qu’il était contre la publication de la déclaration, et il a adressé sa question au Premier ministre Masrour Barzani: « De quel droit allons-nous combattre le PKK à un moment où nous ne savons pas pourquoi nous menons cette guerre? Barzani lui a répondu : « C’est le Premier ministre qui décide cela, pas vous (…). »
 
D’un autre côté, le ministre des peshmergas, Şoreş Ismail a exprimé son mécontentement quant au déplacement de la force vers les zones frontalières à son insu et sans sa décision, selon Roj News.
 
Jalal Ibrahim, ancien membre du bureau politique de l’UPK, a déclaré à l’agence: « Le PDK a appelé l’Union patriotique du Kurdistan à tenir une session parlementaire qui donnerait la légitimité pour affronter le PKK, et l’Union patriotique du Kurdistan a rejeté cette invitation. »
 

La Turquie est le facteur majeur des crises qui secouent le Moyen-Orient

Le 9 octobre dernier, le gouvernement fédéral irakien et le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) ont signé un accord concernant l’administration de la province yézidie de Sengal qui a été accueillie par un mécontentement généralisé chez les Kurdes, en particulier chez les Yézidis et les analystes politiques.
 
Le politologue Walid Joli a été interviewé par l’agence ANHA sur les répercussions de cette accord et les attaques de la Turquie visant les quatre parties du Kurdistan et le projet démocratique mis en place au Rojava qui est la meilleur solution pour la paix au Moyen-Orient.
 
L’analyste politique Walid Joli a souligné que l’administration autonome de Şengal est une garantie pour l’avenir des Yézidis au Şengal après les massacres auxquels ils ont été soumis par l’Etat islamaique (EI / DAECH) et que le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) ne devait pas être entraîné dans les complots fabriqués par la Turquie, car il est responsable des Yézidis, et que la Turquie est la pièce maîtresse des crises au Moyen-Orient.
 
Joli a abordé au début des complots contre Şengal, en disant: que Şengal se distinguait par son ancienne culture en termes de religion, de coutumes et de traditions, et dont les habitants ont subi de nombreux génocides.

Joli a ajouté que ce que le Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK] et les Unités de protection du peuple et des femmes [YPG / YPJ) ont fait pour soutenir les habitants de Şengal était un geste humanitaire (…) et que les Yézidis ont réalisé l’importance de s’auto-gouverner et d’avoir leurs forces armées pour se protéger d’autres génocides.
 
La responsabilité de protéger Shengal incombe au gouvernement d’Hewlêr
 
Il a expliqué que le PKK et les YPG / YPJ ont joué un rôle de premier plan dans le soutien des Forces de protection Şengal (YBŞ) et de l’auto-administration, mais cette étape n’a pas satisfait certaines parties en Irak et au Kurdistan du Sud (Bashur). D’une part, l’Etat turc n’était pas satisfait car cela mettait en danger sa politique et à ses intérêts dans la région, ajoutant que Şengal fait partie de la souveraineté du Başûr.
 
Joli a indiqué que l’accord ne défendait pas les intérêts des Yézidis de Şengal. « Le gouvernement d’Hewlêr [Erbil] ne peut se permettre une mauvaise politique qui pourrait faire périr son peuple, que ces accords soient avec le gouvernement de Bagdad ou l’Etat turc (…). »
 
La Turquie est au centre de toutes les crises au Moyen-Orient
 
Joli a également évoqué l’ingérence de la Turquie dans les affaires des pays étrangers et a déclaré: « Lorsque nous examinons l’aggravation de la crise au Moyen-Orient, la Turquie y joue un grand rôle, et c’est également son objectif principal, à commencer par ses interventions dans les affaires de l’Égypte en soutenant les Frères musulmans, puis en Libye, au Yémen, en Somalie, en Tunisie et en Syrie.
 
L’Etat turc présente son ingérence dans les affaires des pays voisins comme étant protecteur et le maître de leurs régimes. Par conséquent, ils vivent un chaos permanent, et il essaie fondamentalement de cibler tous les régimes démocratiques.(…) »
 
La Turquie a préféré l’option militaire à la paix au Kurdistan du Nord
 
Concernant la politique de la Turquie dans le nord du Kurdistan, Bakûr a déclaré: «La Turquie a lancé une campagne contre des politiciens, des juristes, des intellectuels, des militants et des travailleurs des médias dans le nord du Kurdistan. En plus d’intensifier ses attaques contre les régions du nord-est de la Syrie, la Turquie a donc deux options : Le premier est la paix avec le peuple kurde. (Le nombre de Kurdes en Turquie varie de 17 à 18 millions de Kurdes, répartis dans une vaste géographie au nord du Kurdistan). Mais la Turquie a suivi une autre ligne, qui est l’hostilité envers les Kurdes.
 
Faire taire les appels à la paix
 
Le 25 septembre , l’AKP dirigé par M. Erdogan a lancé une campagne d’arrestations contre les parlementaires kurdes, des politiciens, des journalistes et des intellectuels : « L’État turc a délibérément réduit au silence les appels à la paix du HDP. Les politiques répressives contre les parlementaires du Parti démocratique des peuples (HDP), en plus de contrôler les municipalités [kurde], ne sait pas contenté de cela, mais ont également fermé les médias, bloqué et suspendu des centaines de sites Web et de journaux. »
 
Joli a noté que ces signaux et justifications fournis par la Turquie indiquent sa volonté de mener une bataille majeure qu’elle commence de l’intérieur, et c’est la deuxième option qu’elle recherche, à travers laquelle elle peut construire une grande dictature avec un système similaire au régime nazi. La preuve la plus évidente en est les récentes élections en Turquie et la transformation de son système parlementaire en un système présidentiel, grâce auquel elle peut étendre les pouvoirs de la présidence.
 
La Turquie cible le projet démocratique au Moyen-Orient
 
Dans son discours, Joli a souligné que la Turquie savait très bien que les projets démocratiques sont liés à la gestion des peuples et de leur vie privée, mais elle tente de contrecarrer le projet par ses attaques car il s’agit d’un projet démocratique libre qui sert les intérêts des personnes.
 

TURQUIE. Le parquet admet que les renseignements turcs étaient derrière le massacre de Paris

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TURQUIE – La députée du HDP Feleknas Uca a déclaré que le bureau du procureur d’Ankara, qui a ouvert une enquête contre elle, a avoué que le MIT avait organisé le massacre de Paris.
 
Une enquête judiciaire a été lancée contre la députée HDP Batman, Feleknas Uca, pour avoir participé à la commémoration de trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, dont l’implication des services secrets turcs (MIT) a été pointée de doigt dès le début de l’affaire.
 
Uca a soumis une question parlementaire avec la demande au ministère de la Justice de répondre à l’expression « elles ont été neutralisées » utilisée par le bureau du procureur en parlant du meurtre des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, à Paris le 9 janvier 2013.
 
Uca a demandé au ministre turc de la justice, Abdul Hamid Gül, de répondre à cette question : « Les autorités judiciaires françaises, qui ont arrêté le tueur Omar Güney après le massacre, ont révélé ses liens avec le MIT et ont confirmé qu’il était venu en Turquie trois fois avant le massacre. Ils ont essayé d’obtenir des réponses de l’organisation du MIT à Ankara et de ses institutions compétentes mais n’en ont reçu aucune ».
 
Uca a souligné que « ce massacre semble être démontré comme légitime par le Bureau du Procureur Général et porte la nature d’une confession lorsqu’il s’agit de la connexion d’Ömer Güney avec le MİT. »
 
Uca a posé les questions suivantes :
 
– La déclaration « ils ont été neutralisés » que le Bureau du Procureur d’Ankara a utilisée dans le rapport qu’il a préparé à mon sujet est-elle l’aveu que le massacre a été commis par le MIT ?
 
-Quelle est la relation d’Ömer Güney avec le MİT ? Est-il vrai que Güney travaillait pour le MIT ?
 
-Avez-vous l’intention de lever l’ordre de confidentialité du dossier d’enquête concernant l’assassinat de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez et de faire une déclaration publique sur le processus d’enquête ?
 
– Sept ans après le massacre, quelle est la raison pour laquelle cet assassinat n’a pas été élucidé et les responsables de l’assassinat n’ont pas été révélés ? Pourquoi les informations demandées par le ministère français de la justice et des affaires étrangères dans le cadre de l’enquête n’ont-elles pas été envoyées à la France ?
 
– Une enquête a-t-elle été ouverte contre les employés du MIT et les personnes qui ont donné des instructions, dont les noms sont mentionnés dans les enregistrements sonores ? Si oui, à quel stade se trouve cette enquête ? Ces personnes sont-elles toujours actives ?
 

TURQUIE. Frappé et qualifié de « terroriste » pour avoir défendu l’enseignement en langue kurde

Çetin Doğan, un conscrit militaire kurde qui a été attaqué par deux soldats turcs pour avoir défendu l’enseignement en langue kurde en Turquie, est accusé par la justice turque de faire la « propagande d’une organisation terroriste [PKK] ».
 
Le jeune homme de 20 ans effectuant actuellement son service militaire obligatoire dans la province turque d’Edirne, Doğan avait déposé une plainte contre les deux soldats, identifiés uniquement par leurs initiales UCY et YK, les accusant de «blessures intentionnelles et malveillantes».
 
Accusé de terroriste pour avoir fait le V de la victoire
 
Un des témoins entendus par le bureau du procureur aurait accusé Çetin Doğan d’avoir fait le V de la victoire et qu’il aurait dit « Je suis membre du HDP et citoyen du Kurdistan. »
 
Doğan a eu le nez et un os frontal cassés, des côtes fissurées et des jambes meurtries à la suite de l’attaque des deux soldats. Il a passé trois jours à l’hôpital.
 

Confiance dans la politique d’impunité

 Emrullah Bilik, l’avocat de Doğan, a déclaré que des cas qualifiés de crime de «blessure délibérée» se sont produits et a déclaré qu’ils attendaient la préparation d’un acte d’accusation après le dépôt du rapport demandé par le bureau du procureur à l’Institut de médecine légale (ATK). Bilik a déclaré que les auteurs avaient commis le crime de «blessure délibérée» dans le cadre du dossier et a déclaré que les auteurs essayaient de montrer leur droit à l’éducation en kurde comme de la «propagande pour une organisation». Notant que l’auteur n’avait pas été arrêté malgré le fait qu’il avait avoué sa culpabilité, Bilik a évalué le suspect de l’UCY qui avouait sa culpabilité et exprimait ses regrets comme suit: «La déclaration du suspect selon laquelle il a commis le crime de blessure délibérée parce qu’il a fait une sorte de propagande pour une organisation est une déclaration qu’il a faite en envisageant d’éviter une punition. De plus, nous pensons qu’il a fait une telle déclaration en considérant que ce serait un motif de provocation injuste contre une sanction à infliger à l’avenir. C’est en fait la manifestation de la confiance dans les politiques d’impunité. »

Les soldats UCY et YK ont fait des déclarations sur l’incident dans le cadre d’une enquête ouverte par le bureau du procureur général de Süloğlu à la suite de la plainte de Doğan. Après avoir entendu leurs déclarations, le même bureau du procureur a également ouvert une enquête sur Doğan pour des allégations de «diffusion de la propagande d’une organisation terroriste» et «d’insubordination».

Une langue interdite dans les faits
Le gouvernement turc a autorisé les classes kurdes et l’installation de toponymes locaux en kurde en 2012 dans le cadre d’un processus de paix entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Ces droits ont été révoqués après l’échec des négociations entre le gouvernement turc et le PKK, qu’il désigne comme organisation terroriste. La Turquie affirme que les cours de kurde ne peuvent être dispensés que sur demande d’au moins 10 étudiants, ce qui constitue un obstacle à la création des classes, ainsi qu’un manque d’enseignants kurdes.
 
Le gouvernement emploie jusqu’à 40 000 enseignants par an, dont un ou deux seulement sont consacrés à l’éducation kurde. Les classes ne sont pas non plus évaluées à la fin de l’année scolaire, ce qui décourage certains élèves de les rejoindre.
Pendant la majeure partie du XXe siècle, les gouvernements successifs ont imposé des interdictions catégoriques ou une suppression significative de la langue kurde en Turquie.
 
Le gouvernement turc du Parti de la justice et du développement (AKP) a fermé un certain nombre d’instituts de langue kurde, de quotidiens, de sites Web et de chaînes de télévision dans le cadre d’une répression visant le mouvement kurde à la suite d’une tentative de coup d’État en juillet 2016.
 

« La Turquie d’Erdoğan passive face à l’explosion des féminicides »

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« La Turquie bat de tristes records en matière de féminicides. En 2019, elle affiche 474 meurtres de femmes — plus du triple de la France qui en comptait 146 la même année. Le gouvernement conservateur de Recep Tayyip Erdoğan, pourtant signataire de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, reste totalement inactif face à ce fléau, et la justice poursuit à peine violeurs et assassins. Mais depuis un crime atroce l’été 2020, la mobilisation des femmes prend de l’ampleur. »
 
Un article détaillé sur les féminicides et les violences faites aux femmes en Turquie, y compris dans les régions kurdes du Bakur, par VERDA KIMYONOK pour OrientXXI.

« Pour éviter de disparaître du globe, les Kurdes et les FDS sont obligés de discuter avec tout le monde »

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« Globalement, la diplomatie française n’est pas favorable aux Kurdes. Elle est plutôt étatique, elle discute avec les États. Elle est restée figée dans une vision de l’OTAN de la guerre froide, donc la France préfère la Turquie. Mais je rappelle que le Président de la république a été le seul chef d’État à recevoir à l’Élysée plusieurs reprises des délégations officielles du Rojava, des FDS, des Kurdes de Syrie ainsi que Salah Muslim, Ilham Ahmad et d’autres. Les Kurdes, surtout les Kurdes de Syrie, ont un très fort capital de sympathie parmi la population française. Donc on espère qu’un moment donné, Macron décidera de ne plus suivre la politique américaine et qu’il reviendra vers le Rojava. »
 
Le journaliste Chris Den Hond a interviewé Patrice Franceschi qui s’était rendu au Rojava en octobre dernier.
 
Chris Den Hond : Comment va le Rojava depuis l’abandon de Trump et la dernière invasion de la Turquie ?
 
Patrice Franceschi : Il est clair que par rapport à il y a un an, depuis l’abandon et la trahison de Trump de l’ensemble du Rojava, la révolution a reculé. Une partie du territoire a été conquis par la Turquie. Il est pitoyable de voir aujourd’hui des drapeaux turcs à Afrin ou à Serekeniye. Une forme de chaos a succédé à la tranquillité qui prévalait après la victoire des Kurdes contre Daesh.
 
Dans ce contexte, la population reste très inquiète sur son avenir. Tout le monde s’attend à une nouvelle attaque de la Turquie. Ça serait la quatrième après celles de 2016, de 2018 et de 2019. Dans ce contexte qui n’est pas très favorable, malgré les difficultés, les choses fonctionnent. L’appareil militaire n’a pas été détruit, donc tous les espoirs sont encore permis.
 
J’ai rencontré Ilham Ahmad (la présidente du Conseil Démocratique Syrien, ndlr.), Bazran, le général Mazlum Abdi (chef des Forces Démocratiques Syriennes FDS**), Karwan et tous les autres. Ils espèrent qu’un jour les innombrables erreurs commises par Erdogan ouvriront les yeux des Occidentaux et qu’ils le laisseront tomber. Les FDS ne peuvent plus combattre les djihadistes dans les zones occupées par la Turquie, Erdogan les a envoyés en Libye, il a agressé Chypre et la Grèce, et il vient d’envoyer des mercenaires syriens en Azerbaïdjan. Ça commence à faire beaucoup. Donc les camarades espèrent que toutes ces fautes montreront définitivement le vrai visage de la Turquie à l’Occident et à la Russie. La France devrait revenir à sa position d’il y a un an et ne pas abandonner ni cette révolution, ni les camarades kurdes, chrétiens ou arabes, ni oublier tout ce qui s’est passé là-bas depuis 5 ans.
 
LA DIPLOMATIE FRANÇAISE
 
C.D.H. : C’est un secret de Polichinel que Le Drian, le ministre des affaires étrangères, est plutôt pro-saoudien et pro-turc, tandis que l’Élysée voudrait faire un peu plus pour le Rojava. Est-ce toujours le cas ?
 
Patrice Franceschi : Globalement, la diplomatie française n’est pas favorable aux Kurdes. Elle est plutôt étatique, elle discute avec les États. Elle est restée figée dans une vision de l’OTAN de la guerre froide, donc la France préfère la Turquie. Mais je rappelle que le Président de la république a été le seul chef d’État à recevoir à l’Élysée plusieurs reprises des délégations officielles du Rojava, des FDS, des Kurdes de Syrie ainsi que Salah Muslim, Ilham Ahmad et d’autres. Les Kurdes, surtout les Kurdes de Syrie, ont un très fort capital de sympathie parmi la population française. Donc on espère qu’un moment donné, Macron décidera de ne plus suivre la politique américaine et qu’il reviendra vers le Rojava.
 
LE VIVRE ENSEMBLE MENACÉ PAR LA TURQUIE ET DAMAS
 
C.D.H. : Comment se passe-t-il la cohabitation entre communautés ou peuples dans le nord et l’est de la Syrie, notamment entre Kurdes, Arabes, Syriaques et autres, notamment à Rakka et à Deir Ezzor ?
 
Patrice Franceschi : Il y a une différence entre les territoires conquis depuis 2015, et sous contrôle de l’auto-administration, comme Derik, Kobané et Qamishlo, et les territoires conquis plus récemment comme Raqqa et Deir-Ezzor. Dans les cantons de Kobane et Qamishlo, c’est sûr qu’il y a un renforcement du vivre-ensemble entre Syriaques, Arabes et Kurdes. Ils se sont serrés les coudes, parce qu’ils ont un ennemi commun, la Turquie. Du côté de Raqqa, ça tient assez bien. Les autorités du Conseil Démocratique Syrien ou de l’auto-administration font du bon boulot. Il y a des problèmes dans les zones tribales de Deir Ezzor où le régime a énormément manœuvré pour augmenter les frictions entre tribus, pour les soulever les unes contre les autres, ou de les dresser contre les Kurdes et les Forces Démocratiques Syriennes. Mazloum Abdi, le chef des FDS, m’a dit que ça s’est calmé, mais la situation reste tendue.
 
C.D.H. : Comment ça se passe dans les régions occupées par la Turquie : Afrin et la zone entre Tal Abyad et Serekeniye ?
 
Patrice Franceschi : Je n’ai pas pu me rendre dans ces régions, parce qu’il faut une autorisation de la Turquie, donc… Le rapport des Nations-Unies qui condamne les crimes de guerre contre l’humanité perpétrées par la Turquie et ses djihadistes, dans la région d’Afrin notamment, est quasiment passé inaperçu. C’est très bien qu’il existe, qu’il soit gravé dans le marbre, mais les Kurdes demandent une condamnation internationale et des actes concrets des Nations Unies contre la Turquie et ses agissements illégaux dans le nord de la Syrie. Il n’en a rien été et, c’est là qu’on mesure la puissance médiatique et diplomatique de la Turquie et de ses alliés que ce soient les Russes, les Américains ou les Qataris. C’est quand même incroyable qu’un tel rapport a été enterré aussi tôt. Les crimes continuent, le rapport a été publié en septembre, et il ne s’est rien produit pour contrer la Turquie. Le rapport décrit dans le détail le nettoyage ethnique à Afrin, la violation permanente des droits humains, les exactions, les viols, les spoliations et les exécutions sommaires. Le fait qu’il n’y a pas eu de suite au rapport de l’ONU pousse la Turquie à continuer.
 
DISCUTER AVEC TOUT LE MONDE
 
C.D.H. : Les Kurdes et les FDS gardent la porte ouverte envers tout le monde : les États-Unis, Damas, la Russie, … Parfois les ami·es européen·nes pensent que les Kurdes sont alliés à la fois avec Dieu et le diable. Comment tu l’expliques ?
 
Patrice Franceschi : Je conseille aux gens qui ne comprennent pas bien d’aller sur place un certain temps ou au moins de se mettre vraiment dans la peau des autres. Les camarades kurdes – et j’en ai vraiment beaucoup discuté avec les responsables politiques et militaires – vivent une situation existentielle. S’ils se trompent d’un millimètre, ils peuvent disparaître, et leur population et leur révolution. Ils n’ont pas le choix. Ils ont une épée dans les reins et un couperet sur la tête. Ils doivent être très malins, très intelligents, très pragmatiques, non seulement pour survivre, mais pour faire gagner leur révolution. De temps en temps, la politique, c’est aussi le réalisme absolu. Ils doivent absolument sortir du guêpier diplomatique et politique dans lequel la bande de Trump les a jetés. Ils ne peuvent pas insulter Trump, ça serait pire, ça serait laisser la porte ouverte à la Turquie. C’est ça ce qu’on veut ? Que de nouveaux des centaines de milliers de Kurdes soient chassés de leurs terres et que des milliers soient tués ? Non. Donc il faut bien discuter avec les Américains. Avec Poutine ? Évidemment qu’il faut discuter avec lui. Ce sont les Russes qui ont trahi à Afrin. Si les FDS les repoussaient, ça serait de nouveau la porte ouverte à la Turquie. Quant au régime de Damas, bien sûr qu’il est détestable et brutal. Personne ne peut prétendre le contraire. Il n’est pas question de le soutenir. Mais il faut discuter avec lui, parce que de toute façon, une solution politique devra tenir compte de l’intégrité des frontières syriennes. Tout le monde est d’accord là-dessus. Donc, il y aura un gouvernement à Damas. Il faudra discuter avec Damas, mais pas forcément avec Bachar Al Assad.
 
En ce moment, pour éviter de disparaître du globe, les Kurdes et les FDS sont obligés de discuter avec tout le monde et ça, personne ne peut le leur reprocher. Discuter et négocier ne signifie pas approuver.
 
ARRÊTER LES CONNERIES
 
C.D.H. : Il paraît que la zone tenue par les FDS va économiquement mieux que la zone tenue par Damas. Est-ce vrai ?
 
Patrice Franceschi : Économiquement, ça va plutôt pas mal dans la zone tenue par les Forces Démocratiques Syriennes. La livre s’est effondrée, donc le pouvoir d’achat des gens a baissé et la pauvreté a augmenté depuis quelques mois, mais ça vaut pour toute la Syrie. Par contre, les produits alimentaires et autres restent disponibles pour tous. L’auto-administration a réussi le coup de faire en sorte que les produits soient accessibles. C’est un tour de force.
 
C’est un peuple extrêmement résilient. Il va traverser encore beaucoup d’épreuves, à cause des erreurs des Occidentaux, et surtout de Trump. Il faut qu’il tienne, et, plus que jamais, il faut le soutenir. Un combattant syriaque de Hasaké, à deux pas de la ligne de front à Tal Tamr, me disait : “La situation n’est pas terrible, pour le moment, on vit. Il y a les drones qui nous survolent, mais de toute façon, nous ne lâcherons pas. Nous n’allons pas migrer, on ne va pas baisser les armes.” Son camarade kurde des YPG disait : “C’est comme à l’époque de Kobané. On va tenir. Mais si vous, les Occidentaux, vous pouviez nous donner un coup de pouce, et arrêter les conneries, ça irait quand même beaucoup mieux.”
 
* Patrice Franceschi est un écrivain français, aviateur et marin. Il revient du nord et de l’est de la Syrie, le Rojava, où il s’est rendu à plusieurs reprises.
 
** Les Forces Démocratiques Syriennes sont une coalition militaire formée le 10 octobre 2015 pendant la guerre civile syrienne. Ils contrôlent le nord et l’est de la Syrie et regroupent les Unités de protection du peuple (YPG) et les Unités de protection de la femme (YPJ) à majorité kurde, des milices arabes et des chrétiens – dont des Arméniens – du Conseil militaire syriaque.
 
Les FDS sont la branche militaire du Conseil Démocratique Syrien (CDS).

KCDK-E: Les attaques terroristes qui secouent l’Europe sont ordonnées par Erdoğan

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EUROPE – L’organisation faitière kurde d’Europe, le KCDK-E accuse le président turc Erdogan d’être responsable des récentes attaques terroristes qui frappent l’Europe et appelle à un combat commun.
 
« La France et l’Autriche ont été délibérément choisies comme cibles: la France, parce qu’elle critique la politique d’Erdogan, et l’Autriche, parce que les activités des services secrets turcs (MIT) y ont été dénoncées. »
 
Le Congrès de la Société démocratique kurde en Europe (KCDK-E) a publié ce communiqué après l’attaque terroriste de Vienne :
 
« Le gouvernement fasciste AKP / MHP commet des massacres contre des peuples et des communautés religieuses au Kurdistan, au Moyen-Orient et dans le Caucase. Son chef fasciste ne se contente plus de ses sales guerres au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase, il emmène désormais ses jihadistes paramilitaires de l’EI vers les pays d’Europe, qui sont contre sa politique fasciste et meurtrière Après les attentats terroristes en France, l’attaque barbare de Vienne a une fois de plus confirmé nos avertissements.
 
La France et l’Autriche ont été délibérément choisies comme cibles: la France, parce qu’elle critique la politique d’Erdogan, et l’Autriche, parce que les activités des services secrets turcs (MIT) y ont été dénoncées. (…)
 
Erdoğan veut semer la peur parmi les États et les peuples d’Europe, les faire chanter avec ses actions terroristes et ainsi gagner le pouvoir, afin qu’ils ferment les yeux et gardent le silence sur son occupation et ses massacres au Kurdistan et dans la région environnante.
 
Nous appelons une fois de plus les peuples et les États d’Europe à prêter attention et à sanctionner le dictateur fasciste Erdoğan. Erdoğan et ses jihadistes sont des ennemis de l’humanité.
 
Il est clairement visible que c’est Erdoğan qui donne l’ordre de ces attentats terroristes. Les consulats et institutions turcs fournissent la base de l’exécution et de la planification.
 
Pour éviter de nouveaux massacres et attentats terroristes, nous devons constamment développer notre coexistence avec toutes nos différences. Pour cette raison, nous appelons les peuples à lutter ensemble contre le fascisme.
 
Appel à des rassemblements commémoratifs à Vienne et à Paris
 
Nous, [les Kurdes], comprenons le peuple autrichien et français parce que nous vivons la même douleur. Afin de partager la douleur et de lutter ensemble contre l’EI, qui appartient aux gangs islamistes d’Erdoğan, nous organiseront des rassemblements commémoratifs pour les victimes le samedi 7 novembre à Vienne, à Paris et dans tous les autres endroits où se trouvent des centres communautaires de la KCDK-E.
 
Nous appelons nos organisations membres à commémorer les morts avec des photos des victimes des massacres de l’EI en Autriche, en France et au Kurdistan et avec des drapeaux des FDS, YPG et YPJ, qui sont considérés comme des symboles de la lutte contre la barbarie de l’EI. [Soyons aux côtés] des peuples d’Europe. (…)
 
Nous ne nous inclinerons pas devant le dictateur fasciste Erdogan et ses gangs barbares de l’EI.
 
En tant que KCDK-E, nous partageons la douleur des citoyens d’Autriche. Nous exprimons nos condoléances aux proches des victimes et souhaitons aux blessés un prompt rétablissement. »
 

TURQUIE. Il y a 4 ans, Erdogan ordonnait un coup d’Etat contre le HDP

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TURQUIE / BAKUR – Le 4 novembre 2016, l’État turc a lancé un coup d’État contre la volonté du peuple kurde, en arrêtant des députés du parti HDP, dont les co-présidents Figen Yükseksağ et Selahattin Demirtaş, dans une série de raids à travers la Turquie et le Kurdistan du Nord.
 
En moins de 3 ans après sa création, le Parti Démocratiques des Peuples (HDP) avait réussi à dépassé le seuil de 10% pour entrer au parlement turc avec de nombreux députés kurdes lors des élections de juin 2015. Cette victoire fut une défaite cuisante pour le parti (AKP) du premier ministre de l’époque Recep Tayyip Erdogan qui venait de perdre la majorité au parlement pour la première fois de son existence.
 
Depuis, le régime turc d’Erdogan livre une guerre sans merci contre le HDP qui a vu des milliers de ses membres, dont des députés et des élus municipaux arrêtés, des meetings et des bureaux du partis attaqués, parfois mortellement comme on l’a vu avec les attentats sanglants à Amed (Diyarbakir) et à Ankara en 2015…
 
La criminalisation du HDP n’a pas permis à Erdogan de regagner la confiance des électeurs de la Turquie où il a fini par imposer un système présidentiel sans contre-pouvoir réel, héritant le titre du « sultan despotique » de la part de ses opposants. Tandis que le HDP a montré qu’il était la seule voie possible pour emmener la Turquie vers la démocratie, l’égalité homme/femme et la reconnaissance des droits des kurdes et des autres minorités ethniques et religieuses du pays menacés de disparition car non reconnues, voire, attaquées par le pouvoir turc qui promeut le panturquisme et le panislamisme, à travers le nationalisme, le racisme et le sexisme.
 
Le HDP est le seul parti démocratique qui joue un rôle clé pour mettre fin aux politiques bellicistes du président Erdogan qui est soutenu par le parti de l’extrême-droite MHP et le parti nationaliste CHP dans ses guerres contre les pays voisins, dont la Syrie, le Rojava, le Bashur, la Libye…
 
Depuis 2015, plus de 16 000 membres du HDP ont été détenus, 6 000 ont été emprisonnés ainsi que 200 élus et 7 députés.
 
Le gouvernement turc a jusqu’à présent nommé 51 administrateurs en lieu et place des maires du HDP élus en mars 2019. En outre, 6 maires qui avaient remporté les élections de 2019 se sont vu refuser leur mandat sous prétexte qu’ils avaient antérieurement été démis de leurs fonctions par des décrets-lois pris sous le régime d’état d’urgence. Jusqu’à présent, 36 co-maires du HDP élus en 2019 ont été emprisonnés. Parmi eux, 16 sont toujours derrière les barreaux. Les poursuites contre les personnes libérées sont toujours en cours. En l’état actuel du système judiciaire turc, tous ces maires risquent d’être condamnés à des peines de prison. En outre, plus de 20 des plus de 80 maires kurdes arrêtés lors de la précédente mandature (2014-2019) sont toujours en prison.
C’est dans un tel climat de guerre et de haine que les Kurdes de Turquie et les forces démocratiques de gauche réunis au sein du HDP tentent de sauver le pays des mains d’un président despotique qui étouffe les aspirations de son peuple qui sombre par ailleurs dans la pauvreté.

Nouveaux cours de kurde pour le nouveau confinement

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PARIS – Les cours de kurde pour francophones organisés par Kurdistan au féminin évoluent avec le temps. Après 3 mois de cours de kurde, on se lance dans un autre cycle de cours de kurde (un cours pour kurdophones un autres pour francophones) mais aussi des cours de philologie et linguistique et de géographie du Kurdistan dès jeudi 5 novembre. Tous ces cours sont assuré par une équipe de bénévoles motivés !

De la nouveauté pour le nouveau confinement 

Apprendre le kurde en ligne et KURDINALCO s’associent pour donner des cours de kurde sur l’application ZOOM pour débutants francophones pendant le mois de novembre. (Il faut bien faire quelque chose d’utile en étant confiné.e, n’est-ce pas?)

Les cours de kurde pour débutants assurés par Nebiyê Dûro auront lieu les mardis et jeudis de 19h30 à 20h45 (1h30 de cours) du 5 novembre au 5 décembre.

Premier cours ce jeudi 5 novembre.

Lien pour la réunion sur ZOOM : https://zoom.us/j/8052610939?fbclid=IwAR1fXyYBfY2oX66icdp2zHBbrk3Am_reFBHfA20FxZRCc4UlGyI0t-FPCTc#success

Hasan Filitoglu et Huseyin Kevir TAS restent fidèles à leur poste

Nos enseignants Hasan et Husên continueront à assurer leurs cours les lundis à 20:00 (pour Hasan) et les mercredis à 20:00 (pour Husên).

Ces cours de lundi et vendredi auront lieu sur l’application Jitsi Meet, service de visioconférence gratuit, sans téléchargement, ni inscription obligatoire.

Cours de kurde pour kurdophones / Dersa Kurdî ji bo kesên ku kurdî diaxivin

Tous les mercredis et samedis 19h30-20h45, Assuré par Reşat CELIK

Et ce n’est pas tout…

Un cours de philologie et linguistique kurde

Chaque lundi, de 19h30 à 20h45, assistez à un cours de philologie et linguistique kurde assuré par Nebiyê Dûro toujours !

Lien pour la réunion sur ZOOM : https://zoom.us/j/8052610939?fbclid=IwAR1fXyYBfY2oX66icdp2zHBbrk3Am_reFBHfA20FxZRCc4UlGyI0t-FPCTc#success

Parlons aussi du Kurdistan…

Géographie du Kurdistan (en kurde) / Erdnigariya Kurdistanê

Tous les vendredis 19h30-20h45, Mistefa CELEBÎ assurera un cours de géographie du Kurdistan en kurde.

Lien pour la réunion sur ZOOM : https://zoom.us/j/8052610939?fbclid=IwAR1fXyYBfY2oX66icdp2zHBbrk3Am_reFBHfA20FxZRCc4UlGyI0t-FPCTc#success

La France dissout les « Loups gris », organisation fasciste turque

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PARIS – Les Arméniens de France vont-ils réussir ce que les Kurdes n’ont pas réussi ? La gouvernement français annonce la dissolution des « Loups gris* », mouvement ultranationaliste turc bien implanté en France et dont ses attaques visant les Kurdes et des opposants turcs réfugiés en France durent depuis des années, sans que cela pose problème aux autorités françaises. Il aura fallu qu’Erdogan s’en prenne directement à la France en se faisant passer pour le défenseur des musulmans de France en parallèle aux attaques anti-Arméniens des « Loups gris » dans les villes de Vienne, Décines et Dijon ces dernières semaines pour une telle décision.
 
Cette décision d’interdiction intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre France et Turquie autour des questions liées à l’islamisme en France. La semaine dernière, l’association islamiste, BarakaCity, avait été dissoute par les autorités françaises après les attentats islamistes qui ont frappé la France ces dernières semaines, dont la décapitation de Samuel Paty. Les attaques violents visant les Arméniens de France depuis le début de la guerre azérie dans le Haut Karabakh n’ont fait qu’envenimer les relations franco-turques. 
 
Ce lundi 2 novembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que l’organisation turque ultranationaliste « Loups gris » allait être interdite. La semaine dernière, l’association islamiste, BarakaCity, avait déjà été dissoute par les autorités françaises. Le président de l’association, Idriss Sihamedi a alors annoncé demander l’asile à la Turquie dans un tweet.
 
La décision de dissoudre les «loups gris» turcs, représentés en Turquie par le parti fasciste MHP, membre de la coalition gouvernementale AKP-MHP, intervient à un moment de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Ankara. En effet, le président Erdogan a pris comme prétexte les déclarations du président français Emmanuel Macron concernant les caricatures controversées de Mohammed après le meurtre de Samuel Paty. Le professeur d’histoire de 47 ans avait abordé le thème de la liberté d’expression en classe, en utilisant les caricatures de Mohammed. Le 16 octobre, il a été décapité par un islamiste de 18 ans près de son école en région parisienne.
 
Les Frères musulmans ont également appelé au boycott de la France. 
* Les Loups gris (Bozkurtlar en turc), officiellement connus sous l’appellation « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları en turc), est une organisation armée ultranationaliste turque. Le mouvement est décrit comme néo-fasciste, anti-communiste, anti-grec, anti-kurdes, anti-arméniens, homophobe, antisémite et antichrétien. Il a des relations très étroites avec le Parti d’action nationaliste (MHP), dont il est présenté comme la branche paramilitaire.
 

Les plans turcs pour une guerre inter-kurde au Kurdistan du Sud

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Ces derniers jours, on assiste de nouveaux à des frictions entre les partis rivaux PDK et le PKK dans le nord de l’Irak. La Turquie pousse les dirigeants du PDK à s’en prendre militairement au PKK alors que l’armée turque est déjà présente (illégalement) dans le nord de l’Irak et combat la guérilla kurde. (La région yézidie Shengal est également dans le viseur de la Turquie.)
 
Dans un récent communiqué, le chef historique du PDK, Masud Barzani a déclaré: « Notre position ne doit pas être mal comprise et être utilisée pour intervenir dans l’autorité légale de la région du Kurdistan. Il ne faut pas non plus tenter d’imposer une volonté armée illégale au peuple du Kurdistan. Éviter les combats inter-kurdes ne cela ne veut pas dire permettre l’effondrement de la sécurité et de la paix dans les villes, les villages et les villages, et pour nos citoyens de quitter leurs maisons, leurs propriétés et leurs lieux et d’être des victimes. » Il a accusé le PKK d’ « occuper les régions frontalières concernées (…) » et « s’imposer comme une alternative au gouvernement. »

Le journaliste Fehim Taştekin vient d’écrire un article détaillé sur les manœuvres turques pour une guerre fratricide au Kurdistan du Sud:
 
Turquie fait monter la pression sur le PKK au Kurdistan irakien
 
Les opérations militaires de plusieurs mois de la Turquie dans les zones frontalières sur le sol du Kurdistan irakien ont augmenté la pression sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a longtemps utilisé la région comme base dans sa campagne armée contre Ankara, poussant les militants à s’enfoncer davantage Kurdistan irakien, où leur présence provoque des frictions avec les Kurdes locaux et attise les craintes d’un fratricide kurde renouvelé.
 
Les tensions se sont intensifiées à la mi-octobre, lorsque les forces spéciales, lorsque les forces spéciales placées sous le commandement direct de Masrour Barzani, le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan (GRK), se sont déplacées au nord-est de Dohuk pour encercler le mont Gare, qui est l’une des zones de camp du PKK. dans la région. Après le déploiement des forces spéciales dans au moins 10 localités, des unités de commandos ont installé des points de contrôle dans la région, selon les médias kurdes .
 
Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Barzani, la force politique dominante du Kurdistan irakien, était déjà critiqué pour s’être rangé du côté de la Turquie après avoir déployé des forces peshmergas en avril dans une zone de pointe à l’ouest des montagnes de Qandil, où se trouve le siège du PKK. Les deux parties se sont éloignées du bord de la confrontation armée, mais l’accord du 9 octobre entre Erbil et Bagdad a encore irrité le PKK. L’accord – une tentative de stabiliser la région de Sinjar peuplée de Yézidis près de la frontière syrienne – vise à mettre fin à la présence du PKK là-bas et à marginaliser les groupes yézidis liés au PKK. Ankara a averti qu’elle ne laisserait pas Sinjar devenir «un deuxième Qandil», menant plusieurs raids aériens dans la région, méfiant de la prise de pied du PKK à Sinjar depuis son arrivée pour aider les Yézidis contre l’État islamique en 2014.
 
Simultanément, le PKK a été accusé d’avoir assassiné un haut responsable de la sécurité kurde irakienne à son domicile dans un village près de Dohuk le 8 octobre, une affirmation que le groupe a démentie . Plus tard dans le mois, le Conseil de sécurité du Kurdistan a annoncé que 17 suspects , dont une douzaine avec des liens avec le PKK, avaient été arrêtés pour avoir comploté des attaques contre des missions diplomatiques et des entreprises dans la région. Pourtant , des membres du conseil représentant l’Union patriotique du Kurdistan (PUK) – le principal rival politique du PDK, qui a été en meilleurs termes avec le PKK – ont déclaré qu’ils n’étaient pas au courant de tels complots.
 
Selon des sources du PKK qui se sont entretenues avec Al-Monitor, le déploiement kurde irakien à Gare vise à aider la Turquie à étendre ses opérations militaires contre les zones des camps du PKK, en cours depuis l’année dernière et se concentrant sur Haftanin, juste de l’autre côté de la frontière. La décision d’encercler la gare, disent-ils, vise à couper la zone de Metina, qui se trouve au nord-ouest de la gare, et ainsi faciliter la descente des forces turques sur Metina depuis Haftanin.
 
Les médias turcs ont présenté les déploiements comme des préparatifs du KRG pour une opération militaire globale contre le PKK, rapportant que les camps du PKK ont été encerclés et leurs routes vers l’intérieur des terres coupées.
 
Le commandant du PKK, Murat Karayilan, a également déclaré que les actions du PDK semblaient être des préparatifs de guerre. «Ils veulent stationner des forces partout où nous sommes basés. … Si cela continue ainsi, la perspective que tout cela se transforme en guerre ne sera pas lointaine. Personnellement, je n’aimerais pas ordonner [aux militants du PKK] de cibler les Kurdes », a-t-il déclaré dans une interview télévisée la semaine dernière. Karayilan a rejeté les critiques selon lesquelles le PKK bafoue l’autorité du KRG, vise ses institutions et met en péril les gains kurdes en Irak. Si la Turquie dépasse le PKK, a-t-il prévenu, Erbil sera le prochain sur la liste.
 
Les poids lourds du PDK ont rétorqué que le PKK fournissait à la Turquie un prétexte pour étendre sa présence militaire au Kurdistan irakien. Rebwar Babkeyi, chef de la commission des affaires étrangères du Parlement kurde, a déclaré: «La manière pour le PKK de montrer son respect aux institutions du Kurdistan est de quitter le territoire du Kurdistan. … La présence du PKK dans les zones frontalières a provoqué l’évacuation des villages et attiré les troupes turques à l’intérieur de nos frontières.
 
Les politiciens et les intellectuels ont appelé à la retenue, alarmés par le spectre d’un autre épisode de fratricide après l’effusion de sang intra-kurde dans les années 1990. Mihemed Emin Pencewini, qui faisait alors la médiation entre les groupes kurdes en conflit, a averti qu’une flambée entre le PDK et le PKK pourrait éventuellement engloutir tous les Kurdes , exhortant tout le monde à agir de manière responsable pour éviter une crise qui «pourrait faire reculer la cause kurde d’un demi-siècle.»
 
L’analyste politique Mustafa Sefik, un vétéran des mouvements kurdes, a déclaré à Al-Monitor que le PKK devient de plus en plus un fardeau pour le Kurdistan irakien. Il a cité trois facteurs principaux sous-tendant l’envoi de troupes par le PDK à Gare. Premièrement, a-t-il soutenu, les actions du PKK conduisent à l’expansion des opérations militaires turques. Deuxièmement, en raison de la pression croissante de la Turquie du nord, le PKK s’enfonce plus profondément dans le Kurdistan irakien. Et troisièmement, le PKK utilise sa puissance militaire pour subjuguer d’autres groupes.
 
Selon Sefik, le PDK a réalisé que chaque fois que le PKK est pressé en Turquie, il tourne son attention vers le Kurdistan irakien. «On aurait pu appeler cela une erreur tactique si cela s’était produit une ou deux fois. Mais la cohérence suggère qu’il s’agit d’une stratégie », a déclaré l’analyste. Le PKK, a-t-il souligné, a donné à la Turquie des raisons d’intervenir à la fois au Kurdistan irakien et dans les zones kurdes de Syrie. «Cela inquiète le gouvernement du Kurdistan», a-t-il déclaré.
 
De plus, le PKK prend parti dans les problèmes intérieurs du Kurdistan irakien, a noté Sefik. «Le PKK s’est toujours opposé au KDP. Il a toujours poussé l’UPK contre le KDP et pris le parti d’autres adversaires du KDP. … Il n’a jamais tenu compte des sensibilités du [Kurdistan irakien] », a-t-il déclaré. «Le PKK et les forces [kurdes irakiennes] ont fait la guerre quatre fois au cours des années. C’est un prix suffisamment élevé pour ne plus faire la même erreur.»
 
Une source kurde d’Erbil qui a demandé l’anonymat, a fait valoir qu’il était difficile pour la Turquie d’intervenir à Gare parce que la zone est éloignée de la frontière, mais a souligné que les propres préoccupations du PDK avaient un rôle dans son déploiement de forces spéciales et de commandos dans la région. Selon la source, le KDP se méfie de la présence croissante du PKK à l’extérieur des campings, y compris des équipes spéciales présentes dans la zone entre Gare et Soran, et des interactions avec les Kurdes locaux malgré son engagement à s’abstenir de chercher une base populaire pour lui-même en Irakien. Kurdistan.
 
Le but des environs de la Gare, a déclaré la source, est de couper la route du PKK vers l’est vers Soran et d’entraver ses mouvements vers l’ouest vers le nord-est de la Syrie, sous contrôle kurde.
 
Une source proche du PKK, quant à elle, a déclaré que les forces spéciales s’étaient partiellement retirées à la suite d’une brève escarmouche au sud de Dinarta et que des contacts avaient commencé entre les deux parties après l’intervention de médiateurs indépendants pour désamorcer les tensions.
 
Dans l’ensemble, le KDP estime que le PKK met en péril les acquis constitutionnels du Kurdistan irakien en attirant sa guerre avec la Turquie vers le sud, tandis que le PKK maintient le problème kurde transnational et que l’avenir des Kurdes doit être traité dans son ensemble. Des visions politiques divergentes ajoutent à l’incompatibilité, et les interventions de la Turquie en sont venues à raviver d’anciennes animosités poussées sous le tapis, évoquant de nouveaux scénarios fratricides.
 
Publié en anglais sur Al Monitor