TURQUIE. La politicienne kurde Leyla Güven risque 25 ans de prison
La Turquie installe des colons arabes dans un village yézidi d’Afrin
La Belgique enquête sur la menace turque contre une ministre d’origine kurde
L’Allemagne va interdire les « Loups Gris »
Et si l’Azerbaïdjan remplaçait l’académie française?

18 novembre, journée pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle et les abus sexuels?
EUROPE. Appel à la longue marche kurde
SUEDE. un activiste kurde retrouvé mort dans un hôtel de Stockholm
En Turquie, on peut tuer les Kurdes mais pas filmer leur meurtre
Aujourd’hui, la « justice » turque a de nouveau montré qu’en Turquie, on était libre de tuer les Kurdes en acquittant le policier qui a tué Kemal Kurkut devant des dizaines de journalistes et une foule réunie pour célébrer le Nouvel-an kurde Newroz à Amed, le 21 mars 2017. Cette même « justice » demande 20 ans de prison pour le journaliste Abdurrahman Gök qui a montré à la terre entière le déroulement de l’exécution de Kurkut avec les images du crime qu’il a cachées aux policiers.
Le journaliste Abdurrahman Gök (à gauche) qui a photographié le meurtre de Kurkut
On nous dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le ciel turc où depuis un siècle, la chasse aux Kurdes est le sport national du pays. En effet, comment imaginer que la justice turque prennent une décision contraire aux intérêts de son propre pays? Surtout quant il s’agit d’un pays colonialiste et que celui qu’on chasse est juste un Kurde, dont on occupe le pays, on nie son identité, on saccage sa culture, son patrimoine, interdit sa langue …?
Un État criminel protégé par ses pairs sur la scène internationale
Depuis sa création au début du XXe siècle, l’État turc s’est fait remarqué sur la scène internationale avec les massacres qu’il a commis, qu’il commet envers les Kurdes et les minorités ethniques et religieuses du pays, sans en rendre compte devant les institutions internationales (ONU, OTAN, CEDH, UNESCO…) dont il est membre. En effet, que valent les peuples apatrides et les minorités face à des États alliés qui se protègent mutuellement ? Rien, strictement rien ! Oui, on le sait, la la Turquie est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour les violations des droits des Kurdes et d’autres minorités dans le pays. Mais ces condamnations n’ont pas d’effet dissuasifs, sinon, cela fait longtemps qu’elle aurait cessé de commettre les mêmes violations et crimes.
A quoi bon continuer à parler des horreurs que les Kurdes de Turquie?
Passer nos journée à parler des injustices, des massacres… que les Kurdes subissent entre les mains de l’Etat turc est devenu un calvaire pour nous-mêmes. Mais doit-on pour autant se taire, sous prétexte que le monde ne réagit pas, que les gens en ont « marre » de ce bis repetita qui s’étire à l’infini sous leurs yeux ? Malgré la lassitude qu’une telle situation puisse engendrer, on n’arrive pas à se résoudre à tirer le rideau. Non, la barbarie qui se joue au Kurdistan d’où nous avons été chassés comme des malpropres nous donne la rage de hurler encore plus fort notre indignation et de dire « stop » ! Ceci ne peut être notre destin éternel. Nous aussi, on a le droit de vivre dignement sur nos terres. On ne demande pas la lune. On veut juste notre liberté « AZADÎ ».
Un militant kurde assassiné en Suède
ROJAVA. Campagne de plantation de 4 millions d’arbres à Qamishlo contre la désertification
Les « Loups Gris » turcs menacent de mort les Arméniens d’Allemagne
L’historien turc Taner Akçam, spécialiste du génocide arménien, publie sur son mur Facebook une alerte au sujet des Arméniens d’Allemagne et de leurs enfants, directement visés par des menaces de mort très claires émanant de la nébuleuse ultranationaliste turque regroupée sous la bannière informelle des « Loups Gris ». Des tracts ont été distribués dans les boîtes aux lettres d’Arméniens d’Allemagne, qualifiés de « chiens infidèles d’Arménie » et d’ « enfants répugnants d’Arménie ». Comme cela s’est récemment produit en France (essentiellement en banlieue lyonnaise), ces manifestations de la fachosphère turque rejaillissent à l’occasion de la guerre féroce menée du 27 septembre au 9 novembre 2020 par l’Azerbaïdjan et la Turquie (avec l’appui de milliers de djihadistes syriens), contre l’enclave arménienne du Haut-Karabakh.
Le chercheur parle de l’« original en allemand d’un tract distribué en Allemagne par les nationalistes turcs dans les boîtes aux lettres des Arméniens. ». Il poursuit : « C’est un crime et le gouvernement allemand devrait interdire cette organisation. »
Traduction du tract des Loups Gris
« Les loups gris vous attraperont,
Enfants répugnants d’Arménie, nous vous trouverons tous, et vos enfants se tiendront devant vos tombes avant d’être enterrés dans leurs propres tombes.
Nous soutenons nos frères d’Azerbaïdjan et ne permettrons pas aux chiens infidèles d’Arménie de vivre en paix en Allemagne.
Nous vous connaissons et savons où sont vos enfants, jour et nuit.
Les Loups gris ne sont pas loin de vous ! »
Les « Loups gris » (Bozkurtlar) sont l’organisation de jeunesse du Parti du mouvement nationaliste d’extrême droite (MHP) en Turquie. Le groupe est identifié en Europe comme « Loups Gris » (ou Grey Wolves pour les pays anglophones) mais son nom original en turc est les « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları).
Comme cela s’est récemment produit en France (essentiellement en banlieue lyonnaise), ces manifestations de la fachosphère turque rejaillissent à l’occasion de la guerre féroce menée du 27 septembre au 9 novembre 2020 par l’Azerbaïdjan et la Turquie (et leurs milliers de djihadistes syriens), contre l’enclave arménienne du Haut-Karabakh. A l’instar du gouvernement français qui – après les terrifiantes chasses aux Arméniens dans les rues de Vienne, Décines, Dijon, les profanations à Décines du Centre national de la mémoire arménienne et du Mémorial du génocide arménien de 1915, les tags anti-arméniens à Meyzieu – a publié un décret (voir plus bas) interdisant le « groupement de fait » Loups Gris, l’Allemagne se doit de prendre d’urgence des mesures identiques. Il lui faut protéger ses citoyens d’origine arménienne et se donner les moyens de poursuivre pénalement tous ceux qui se revendiquent de ce groupement d’extrême-droite, haineux et criminel. Au-delà du cas allemand, c’est l’Union européenne qui doit légiférer fermement contre ce phénomène criminel alimenté depuis des années par l’Etat turc : d’autres pays au sein de l’Union sont largement touchés, dont en particulier la Belgique. Il est temps de prendre enfin en compte une idéologie malheureusement trop prégnante dans la société turque, y compris dans sa diaspora, depuis la création en 1966 des « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları) par Alparslan Türkeş, dit « başbuğ » – « soldat en chef » – ouvertement inspiré par le « Führer ».
Les thématiques racistes contre les Arméniens doivent également être suivies ET poursuivies dans le cadre des directives gouvernementales nationales et européennes contre la haine en ligne.
La répression ne pouvant être la seule réponse, l’urgence en France et dans toute l’Europe est de développer des ressources humaines, pédagogiques et éducatives, en mesure de proposer un enseignement sérieux du génocide arménien, celui-ci étant trop souvent passé sous silence dans le système scolaire pour ne pas « heurter » les jeunes issus de l’immigration turque ou échapper à leurs réactions excessives et souvent violentes.