AccueilEuropeAllemagneLes "Loups Gris" turcs menacent de mort les Arméniens d’Allemagne

Les « Loups Gris » turcs menacent de mort les Arméniens d’Allemagne

EUROPE – Après les attaques récentes visant les Arméniens de France, le gouvernement français avait dissout l’organisation fasciste turque « Loups Gris » qui terrorise depuis des décennies les Kurdes, les Arméniens et les opposants turcs réfugiés en Europe. Mais en Allemagne, cette même organisation refait surface avec des menaces de mort visant les Arméniens d’Allemagne qualifiés de « chiens infidèles d’Arménie », « enfants répugnants d’Arménie ».
 
La guerre azérie visant les Arméniens d’Artsakh a donné des idées aux fascistes turcs d’Allemagne qui distribuent des tracts menaçants dans les boîtes aux lettres des Arméniens d’Allemagne en s’inspirant du vocabulaire haineux du dictateur Aliev envers les Arméniens… Information partagée par le Collectif Van.  
 
Le Collectif VAN :
 

L’historien turc Taner Akçam, spécialiste du génocide arménien, publie sur son mur Facebook une alerte au sujet des Arméniens d’Allemagne et de leurs enfants, directement visés par des menaces de mort très claires émanant de la nébuleuse ultranationaliste turque regroupée sous la bannière informelle des « Loups Gris ». Des tracts ont été distribués dans les boîtes aux lettres d’Arméniens d’Allemagne, qualifiés de « chiens infidèles d’Arménie » et d’ « enfants répugnants d’Arménie ». Comme cela s’est récemment produit en France (essentiellement en banlieue lyonnaise), ces manifestations de la fachosphère turque rejaillissent à l’occasion de la guerre féroce menée du 27 septembre au 9 novembre 2020 par l’Azerbaïdjan et la Turquie (avec l’appui de milliers de djihadistes syriens), contre l’enclave arménienne du Haut-Karabakh.

 

Le chercheur parle de l’« original en allemand d’un tract distribué en Allemagne par les nationalistes turcs dans les boîtes aux lettres des Arméniens. ». Il poursuit : « C’est un crime et le gouvernement allemand devrait interdire cette organisation. »

 Traduction du tract des Loups Gris

« Les loups gris vous attraperont,

Enfants répugnants d’Arménie, nous vous trouverons tous, et vos enfants se tiendront devant vos tombes avant d’être enterrés dans leurs propres tombes.

Nous soutenons nos frères d’Azerbaïdjan et ne permettrons pas aux chiens infidèles d’Arménie de vivre en paix en Allemagne.

Nous vous connaissons et savons où sont vos enfants, jour et nuit.

Les Loups gris ne sont pas loin de vous ! »

 



Les « Loups gris » (Bozkurtlar) sont l’organisation de jeunesse du Parti du mouvement nationaliste d’extrême droite (MHP) en Turquie. Le groupe est identifié en Europe comme « Loups Gris » (ou Grey Wolves pour les pays anglophones) mais son nom original en turc est les « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları).

Comme cela s’est récemment produit en France (essentiellement en banlieue lyonnaise), ces manifestations de la fachosphère turque rejaillissent à l’occasion de la guerre féroce menée du 27 septembre au 9 novembre 2020 par l’Azerbaïdjan et la Turquie (et leurs milliers de djihadistes syriens), contre l’enclave arménienne du Haut-Karabakh. A l’instar du gouvernement français qui – après les terrifiantes chasses aux Arméniens dans les rues de Vienne, Décines, Dijon, les profanations à Décines du Centre national de la mémoire arménienne et du Mémorial du génocide arménien de 1915, les tags anti-arméniens à Meyzieu – a publié un décret (voir plus bas) interdisant le « groupement de fait » Loups Gris, l’Allemagne se doit de prendre d’urgence des mesures identiques. Il lui faut protéger ses citoyens d’origine arménienne et se donner les moyens de poursuivre pénalement tous ceux qui se revendiquent de ce groupement d’extrême-droite, haineux et criminel. Au-delà du cas allemand, c’est l’Union européenne qui doit légiférer fermement contre ce phénomène criminel alimenté depuis des années par l’Etat turc : d’autres pays au sein de l’Union sont largement touchés, dont en particulier la Belgique. Il est temps de prendre enfin en compte une idéologie malheureusement trop prégnante dans la société turque, y compris dans sa diaspora, depuis la création en 1966 des « Foyers idéalistes » (Ülkü Ocakları) par Alparslan Türkeş, dit « başbuğ » – « soldat en chef » – ouvertement inspiré par le « Führer ».

Les thématiques racistes contre les Arméniens doivent également être suivies ET poursuivies dans le cadre des directives gouvernementales nationales et européennes contre la haine en ligne.

La répression ne pouvant être la seule réponse, l’urgence en France et dans toute l’Europe est de développer des ressources humaines, pédagogiques et éducatives, en mesure de proposer un enseignement sérieux du génocide arménien, celui-ci étant trop souvent passé sous silence dans le système scolaire pour ne pas « heurter » les jeunes issus de l’immigration turque ou échapper à leurs réactions excessives et souvent violentes.

 

Collectif VAN